L'ormée N° 100

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Publication du secteur culturel de la

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Plus de vingt-cinq ans

nous rappelle Madau Lenoble dans un des billets que quelques un-e-s ont rédigé pour cette Centième, exprimant leur «  humeur  » voire leurs raisons quant à leur participation. « Historique » et logique, la place des femmes dans la revue, rédactrice ou créatrice, comme Marie-Jo Henrioux l’a fait et puis toutes celles qui ont bien voulu y consacrer quelque énergie et pas mal d'inspiration ! « Historique » l’élégant graphisme réalisé par José Lopez pour le titre, L’Ormée, que nous avons conservé. « Historique » l’engagement sur le temps long pour certains pionniers comme Gérard, Jean-Jacques, JeanPierre… et les autres ! Ils ont tenu la plume et, parfois, la logistique, pour une diffusion qui a dépassé les cercles communistes ou progressistes, en dépit de moyens modestes et grâce au soutien de celles et de ceux qu’on dit « plieurs » mais que l’on sait militant-e-s au sein de la fédération ou avec elle !

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N° 100 - NOVEMBRE 2013 - 5 €

lumière critique toutes les contradictions que la création entretient avec les pouvoirs, prenant le parti de s’opposer à la marchandisation de la culture, au recul des financements et des politiques publiques pour que vive une culture populaire… Sans cela, l’art dans ses (re) présentations, la culture en général, resteraient affaire de classe où l’argent sélectionnerait encore

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que l’aventure a commencé, à son rythme. Il a fallu plus de vingtcinq ans pour arriver à ce centième numéro de L’Ormée, revue culturelle du PCF girondin ! Mais une fois le chantier lancé, en aucun cas l’équipe n’a failli, trimestre après trimestre, au service d’une visée essentielle pour les communistes et pour la société. L’engagement communiste à travers le vingtième siècle n’a jamais fait de l’Art et de la Culture des « accessoires » de l’Histoire. Bien au contraire, ils représentaient, et représentent encore, des outils d’émancipation des masses et de l’individu face au système capitaliste dominant. Des domaines, des secteurs diraient certains, où le compagnonnage avec des artistes s’est toujours poursuivi même si – et surtout si – ce fut dans le cadre de rapports parfois compliqués et d’adhésions critiques. C’est donc ce souci de maintenir des liens féconds avec le monde de la culture qui a présidé à la mise en œuvre de L’Ormée, en 1987, et il a fallu de la suite dans les idées pour tenir une telle publication, toute en engagement militant, en bénévolat et en pleine conscience de classe ! Outre les idées, il faut cette volonté politique qu’avaient alors impulsé nos camarades Jean-Claude Gomez, secrétaire fédéral du PC, et Jean-Claude Laulan. Premier rédacteur en chef, ce dernier se devait de constituer progressivement une équipe de réd-acteurs/ actrices qui n’avaient de motivation que la passion de la culture au cœur politique. Tous bénévoles, aucun journaliste professionnel !

« Historiques » nos camarades

Fédération de la Gironde du PCF d’autres cultures, qu’elles soient jeunes, musicales, plastiques ou d’ailleurs ! Cet ailleurs que le photographe brésilien Salgado nous ouvre dans son entretien, mais aussi cet ailleurs où on peut être « embastillé » parce qu’une chanson ou un film dérangent l’ordre établi. Pensons effectivement à cet ailleurs qui a surgi avec le prin-

Bagarres entre mineurs et policiers. Mine d’or de Serra Pelada, État de Para, Brésil, 1986. Série La Main de l'Homme. Sebastião Salgado/Amazonas images.

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Et « Que faire »

avec cette revue si ce n’est la mettre à la disposition des camarades et des acteurs culturels qui ont vu en elle un moyen d’exprimer une critique de la « société du spectacle » et de proposer d’autres voix/voies artistiques, pour le plus grand bonheur et intérêt d’un public citoyen ? Parce que, à l’initiative de ses rédacteurs en chef successifs, Lionel Chollon après Jean-Claude (en 2000) et, depuis, Natalie Victor-Retali (en 2007), cette publication n’a cessé d’articuler le politique avec l’artistique. L’Ormée a mis ainsi en

« C’est l’histoire d’une époque où hommes et femmes, par leur travail, tenaient entre leurs mains l’axe central du monde. »

plus qu’il ne le fait aujourd’hui ! En ce sens, penser la gratuité dans l’accès aux œuvres est un combat plus que jamais d’actualité en ces temps de – fausse – disette budgétaire et de décentralisation qui en oublie même ce domaine sociétal essentiel ! Des milliers d’artistes, d’acteurs et d’institutions culturelles sont en péril, L’Ormée n’a cessé de l’écrire au cours des quatre-vingt-dix-neuf derniers numéros (et quelques débats « manifestifs »), et c'est aussi c’est un combat « historique » de notre ligne éditoriale !

Enfin « Que poursuivre » ?

Eh bien, poursuivre cette volonté de parler à tous, amis lecteurs, acteurs, de façon originale, à notre rythme, pour que le dialogue continue de s’élargir à

temps arabe où culture numérique et expression artistique continuent de s’unir pour dénoncer le manque de ces libertés que nous chérissons en démocratie. À l’heure où l’étranger nous est désigné comme de plus en plus étrange, il faut continuer à le défendre et à l’accueillir dans nos pages ! Mais « l’ailleurs » est souvent proche, du cœur de la métropole bordelaise aux « champs » girondins. On va le trouver jusque dans les bois landais où Uzeste reste une formidable boîte de résonnance et d’écoute culturelle à partager… à côté de bien d’autres encore ! « Le poète a toujours raison » et, même chanté, L’Ormée en sera l’écho tant que l’engagement politique sera son horizon ! Emmanuel FARGEAUT


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