Nouvelles N° 2327

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Jeudi 3 octobre 2019 - N° 2327 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

TOUR DE FRANCE DE L’INDUSTRIE

Fabien Roussel rencontre des salarié.es en Gironde P.4

HÔPITAL BAHIA

MOBILISATION BORDELAISE

MUNICIPALES BORDEAUX

Débat autour de l’avis de la Métropole

Personnels des urgences et pompiers convergent

Première étape réussie en vue d’un rassemblement

P.2

P.3

P.7


ACTUALITÉ MOBILISATIONS DU 8 OCTOBRE

BAHIA

Retraités et personnels des EPHAD et soins à domicile à nouveau dans la rue

Débat autour de l’avis de la Métropole

Le 8 octobre en Gironde, un rassemblement est prévu à 10h devant le Palais de justice (Rue des frères Bonnie) pour y inaugurer « la place des droits des retraités » avant une manifestation qui passera par l’Hôpital Saint-André jusqu’à l’Agence régionale de santé (place Rodesse). L’appel a été lancé nationalement par les 9 organisations de retraitées mobilisées contre la hausse de la CSG, le gel des pensions, le projet de retraite par points et pour le pouvoir d’achat.

À l’occasion du vote des élus de la Métropole sur une dérogation au Plan local d’urbanisme (PLU) permettant la poursuite de la fusion entre la maison de santé protestante Bagatelle et l’hôpital des armées Robert Picqué (Bahia), les élus communistes ont rappelé les raisons de leur opposition, tandis que direction et salariés de Bagatelle (une centaine), accompagnés de leurs syndicats, manifestaient leurs inquiétudes pour leurs conditions de travail.

L’embauche de 40 000 personnes pour les EPHAD et les soins à domicile, la prise en charge de la perte d’autonomie à 100 % font aussi partie des revendications et rejoignent donc l’appel au rassemblement dans les territoires en intersyndicale SAPA (service aux personnes âgées) avec l’AD-PA (association d’employeurs). Malgré les diverses mobilisations depuis plus d’un an 1⁄2 et les divers rapports parlementaires, aucune négociation n’a été ouverte dans le secteur de l’aide, de l’accompagnement, et du soin à domicile ou en établissement des personnes âgées. Aucuns moyens supplémentaires ne sont prévus pour 2019 alors que la situation continue de se dégrader pour les personnels et les bénéficiaires. DROIT À L’IVG

Toujours une lutte

Dans le cadre de la Journée internationale de défense du droit à l'IVG, une manifestation organisée par le Collectif Bordelais pour les droits des femmes, s’est rendue de la Place de la Bourse à la place de la Victoire, en passant par l’hôpital de Saint-André en soutien au personnel des urgences en grève, samedi 28 septembre. Plusieurs centaines de personnes, des femmes surtout mais pas que, ont manifesté à Bordeaux pour défendre le droit à l’avortement en France et dans le monde. Une partie des gilets jaunes, des femmes notamment, ont partagé les slogans et joint le cortège. L’arrêt devant les urgences en grève de l’hôpital Saint-André a permis de dénoncer la loi santé et ses conséquences sur l'égalité d'accès à l'avortement en France. Le Collectif Bordelais pour les droits des femmes a aussi rappelé les diverses atteintes et luttes dans le monde : depuis le début de l’année, 20 des 50 États américains ont mis en place plus de 300 règles visant à limiter le droit à l’avortement ; au Chili, la loi dépénalisant partiellement l’IVG (en cas de viol ou de risque vital pour la mère ou le fœtus, a été votée en 2017), les chiliennes se battent depuis pour que ce début de droit soit réellement appliqué ; en Argentine, en 2018, un projet de loi pour dépénaliser les interruptions volontaires de grossesse a été approuvé, de justesse, par les députés mais rejeté par le Sénat, après une mobilisation massive des femmes, un nouveau projet a été déposé par des députés ; à Malte, les femmes n’ont toujours pas ce droit ; en Pologne, le gouvernement a tenté plusieurs fois de revenir sur ce droit, déjà très dur à mettre en œuvre dans les faits ; en Andorre, dont Emmanuel Macron est co-prince en tant que chef de l’État français, l’avortement est interdit même en cas de viol ou de danger pour la santé… « Dans le monde entier, les femmes luttent pour choisir si et quand elles veulent un enfant. Nous, féministes françaises leur apportons tout notre soutien et notre solidarité dans ces luttes ». LSR SUD 33

Permanences et sortie Rappel des jours de permanences pour le mois d’octobre 2019 : - 4 octobre 2019 de 10h à 11h30 -­18 octobre 2019 de 10h à 11h30 Elles ont lieu dans les locaux de la Maison des Associations 20, Rue Abel Gourgues -­33210 Langon Lien avec les adhérents, ces permanences sont aussi ouvertes à tous les retraité (e)s qui désirent connaître les activités de l’association. Le jeudi 10 octobre : sortie Verdelais/Sainte Croix du Mont (Calvaire de Verdelais -­Ste Croix du Mont -­grotte huitres fossiles, église, château…) Pour tout renseignement : Jeannot : 06 32 75 97 00 2 • Les Nouvelles 3 octobre 2019

La métropole a décidé de donner un avis favorable à la dérogation au PLU permettant la poursuite de Bahia, sans tenir compte des réserves émises par la commissaire enquêtrice (rapport et recommandations remis le 25 juin 2019). C’est donc d’abord sur la forme que Jacques Padie est intervenu pour le groupe communiste : « Par bien des aspects, l’enquêtrice a repris des arguments que nous avions développés ici ou que les collectifs de citoyens avaient développés dans leur action de défense de l’hôpital Robert Picqué. (…) Ne vous étonnez pas les uns ou les autres de voir des hommes et des femmes envahir les rues vêtu·es d’un gilet jaune. Le message que vous leur envoyez ce matin, c’est que leur parole ne compte pour rien, que le cadre légal que nous leur offrons n’a que peu d’importance. (…) » Sur le fond, l’élu communiste a tenu

à préciser que ce n’était nullement la qualité des soins effectués par Bagatelle et par son personnel soignant qui était en question : « Notre positionnement est de deux ordres. Le premier est celui sur l’affaiblissement global de l’hôpital public. (…) La cure d’austérité dans lequel celui-ci est plongé, transforme le travail des soignants en un vrai calvaire. La fermeture de R. Picqué doit se voir au sein d’un plan d’ensemble dans lequel l’hôpital Saint-André est menacé. Le vote que nous ferons ce matin, c’est celui d’un hôpital public fort en capacité de répondre aux besoins de santé de tous, quels que soient leurs revenus. Nous désapprouvons le départ de l’armée, mais nous désapprouvons encore plus que R. Picqué ne soit pas revenu dans le giron du CHU. La logique était là, celle de conserver un hôpital public dans le sud de l’agglomération. Tel n’a pas été le choix. Personne ne s’est battu ici pour cette option. Pour autant, nous savons que les personnels soignants de Bahia veilleront à ce que cette structure reste dans le secteur 1 et continueront d’assurer des soins de qualité, comme ils l’ont toujours fait avec Bagatelle. Le deuxième est bien évidement sur le choix du site. Vous fusionnez, dont acte. Mais le bon sens aurait voulu qu’on choisisse le site de R. Picqué, qui fait 27 hectares, pour développer Bahia, quand celui de Bagatelle, avec 7 hectares, est fortement contraint,

enclavé dans l’habitat, entrainant des problèmes de circulation. Là encore, un choix à contre-sens. (…) Nous le réaffirmons ici, ce dont a besoin la population de la Métropole, ce sont des services publics efficients dont un Hôpital public accessible à tous. La lutte des personnels de santé est là pour nous rappeler que notre santé n’a pas de prix et qu’elle ne peut se satisfaire de petits arrangements entre amis. » Cette explication de vote et du contexte n’était pas inutile devant les salariés de Bagatelle venus manifester leur inquiétude d’un vote de refus de la Métropole. « Pour nous, la fusion est engagée depuis 2016 et cela n’a pas pu se faire sans l’engagement des personnels qui, pour leur part, s’inquiétaient de savoir ce que pourrait devenir Bagatelle sans Bahia », précise Isabelle Taris, élue CSE et déléguée syndicale CGT. « Bagatelle a connu un plan de retour à l’équilibre en 2013, pour nous la fusion c’est la pérennité de l’activité, avec de nouveaux moyens, c’est une centaine d’emplois supplémentaires à venir pour porter l’effectif à 1600. De plus, nous n’avons pas à rougir du travail que nous y faisons car Bahia reste un service d’intérêt public et général. Quant au site de Robert Picqué, les idées ne manquent pas pour y maintenir des services de médecines publiques de proximité, de prévention… » Christelle Danglot

SITE DE ROBERT PICQUÉ

Il est encore temps d’implanter des projets publics d’intérêt général L'actualité de l'avancée du projet BAHIA nous amène à publier l'avis que nous avons émis pour le groupe « Bègles pour tous » lors du conseil municipal du 16 mai dernier, lorsque l'avis de la ville de Bègles a été demandé : « À plusieurs reprises, notre groupe s’est exprimé sur le Projet BAHIA (…). Nous exprimions nos craintes et celles d’une partie de la population sur ce projet qui a donné lieu à une mobilisation associative et citoyenne d’ampleur, afin d’informer le maximum d’habitants - dont beaucoup de patients - de tout ce secteur sud de l’agglomération bordelaise. (…) De débats en courriers et pétitions, et malgré des motions municipales et métropolitaines votées à l’unanimité, les raisons financières et les choix politiques nationaux, de désengagement du service public et de poursuite d’économies sur les dépenses publiques, semblent l’emporter. Nous alertions sur la diminution du nombre de lits dans le futur regroupement, accompagnée d’une

augmentation de l’ambulatoire et de l’hospitalisation à domicile. Cela peut être une avancée, mais pas pour tous : le reste à charge pour le patient est plus élevé, et repose le plus souvent sur les mutuelles, lesquelles augmentent les cotisations. Cela pose aussi la question de la formation, des conditions de travail et de la revalorisation des salaires des personnels de soin et d’aide à domicile, notamment, et de leur statut. Beaucoup de questions se posent sur la suppression de l’héliport, la circulation et l’accès sur le site actuel de Bagatelle déjà très engorgé (c’est dit dans l’avis proposé par la majorité municipale et nous le partageons), questions sur la suppression de services tels que la rhumatologie ou encore le service “santé voyage vaccinations”… Concernant l’offre de soins en secteur 1, le non dépassement d’honoraires, quelle garantie que cela perdure dans le temps ? Nous serons très vigilants sur cet aspect qui dépend aussi des orientations de la politique nationale de santé. Voilà les réserves que nous apportons

(…). (…) Il est encore temps que les décideurs politiques pèsent sur les opérateurs afin de préserver des lieux pour une offre de soins pour tous correspondant aux besoins actuels et ceux à venir avec une population en croissance constante (…). Nous proposons à la réflexion, pour le site de Robert Picqué qui appartient encore à l'État (800 m/1 km de Bagatelle) : - des services publics de santé complémentaires (soins et suivis à domicile, formation, dentaire prévention et soins, etc.) (…), - l’augmentation des effectifs de professionnels de santé, formation, et revalorisation de leurs métiers/ rémunérations, - des services de proximité pour les salariés comme ils le demandent à juste raison (par exemple une crèche d'entreprise, etc.), - l’augmentation des transports collectifs et de leur cadencement, - la gratuité des stationnements personnels/patients/familles. (…) » Christine Texier, Christelle Baudrais


ACTUALITÉ

Editorial

BORDEAUX LE 26 SEPTEMBRE

Personnels des urgences et pompiers convergent pour défendre le service public

Jeudi 26 septembre, en début d’après-midi, les personnels des urgences hospitalières manifestaient encore une fois contre la cure d’austérité qu’ils subissent. À Bordeaux, ils avaient décidé de partir de la caserne des pompiers Ornano pour marquer les points de convergence, car un mouvement de grève national coure également depuis plusieurs mois dans les casernes. « Nous manifestons avec les pompiers surtout pour sensibiliser les usagers, le fil rouge c’est les services publics, on sent bien que c’est ce qui est sur la sellette. Et moi, en tant que citoyenne, le service public je l’aime, j’y tiens ! ». Manon, aide-soignante et Agnès, infirmière depuis 2 ans,* sont mobilisées depuis le mois de mai aux urgences de Saint-André avec le collectif Interurgences. 6 mois de grève pour exiger la réouverture des lits qui ont été fermés depuis plusieurs années, pour sortir des sous-effectifs permanents et pour la réévaluation des salaires. « On a bien compris que leur objectif est de privatiser l’hôpital, on le voit bien avec la tarification à l’acte, la fermeture de services et l’orientation vers le privé ». « Nous nous battons pour que le système de soins pour tous

continue. Sur les 80 paramédicaux des urgences de Saint-André, nous sommes environ 60 à être mobilisés et les médecins commencent à entrer dans le mouvement petit à petit. Ils ont fait des heures sup tout l’été, plusieurs quitteront l’hôpital en octobre parce qu’ils n’en peuvent plus et ils ne seront pas remplacés. Les conditions de travail ne sont plus possibles. » Dans le cortège, il y a aussi des personnels des hôpitaux de Langon, Sainte-Foy et Libourne, où le personnel était en grève le matin à l’appel d’une intersyndicale Sud-CGTUNSA. « Nous avons boycotté le CTE ce matin, explique Mickaël Casimir, du syndicat Sud du centre hospitalier de Libourne, car les postes que nous avions obtenu grâce au mouvement de juin-juillet ne sont toujours pas affectés, en tout cas pas en totalité. Le résultat est que les agents ont passé un été catastrophique. Sur le plan national, Agnès Buzyn propose des bouts de chandelle. Nous dénonçons depuis des années la baisse des effectifs et les fermetures des lits. On ne peut pas travailler normalement aux urgences s’il n’y a pas assez de lits dans les services. Si on fait du nursing, on ne peut pas faire du soin. Pour rentabiliser, la ministre demande des taux d’occupation de 90 %, le résultat est qu’il y a de moins en moins de lits libres. Pour elle, le virage ambu-

latoire est important, forcément : c’est moins de patients à l’hôpital, moins de soignants de nuit, sur plusieurs jours, à domicile on ne paie que le temps de présence auprès du malade mais là encore, ce sont des lits en moins dans les services. » Mathieu enchaîne sur du vécu : « 8 patients ont passé plus de 24 heures aux urgences, seuls quelques uns dans un lit. Pas plus tard qu’hier, il y avait 8 heures d’attente. » Ses collègues autour confirment, les nerfs sont à vifs, les larmes souvent pas loin… « Nous avons été en effectifs plus que réduits, 2 pour 4 postes, tout l’été. J’ai cumulé mon poste d’infirmier Smur avec celui d’aide-soignant. On a gagné un poste, ça a duré une semaine et là on sait qu’il en manquera toujours un jusque fin octobre. » Si l’on parle aujourd’hui beaucoup des urgences, ces personnels nous assurent que dans tous les services les effectifs sont insuffisants, les agressions verbales voire physiques se multiplient, le personnel est à bout. Du côté des pompiers, on ne vit pas mieux au travail et, pas plus que les soignants, on ne se sent écoutés et compris du gouvernement. Alors c’est aussi la détermination qui domine : « 3 TGV partiront de Bordeaux pour la manifestation à Paris le 15 octobre. Nous serons plus de 400 de la Gironde », expliquent Jonathan Mansot de la CFDT et Sébastien Dephot de la Fédération des Autonomes. Si la mobilisation est si importante dans notre département c’est que la situation est caractéristique de ce qui se passe sur le plan national : « on est passé de 80 000 interventions pour 1 800 pompiers à 130 000 interventions avec les mêmes effectifs » C.D. * Les prénoms ont été changés

FORD

Colère autour du protocole d’accord Le Conseil de Métropole du 27 septembre a entériné le protocole d’accord, en prévision d’une convention de revitalisation de l’usine Ford, qualifié par le syndicat CGT de Ford Blanquefort de « dérobade spectaculaire ». Le syndicat s’indigne du fait que « Ford s'en sort plus que bien », avec une facture 18 millions d'euros alors qu’il a « empoché près de 50 millions d’euros d’aides publiques ». Les élus communistes ont également dénoncé cet accord qui permet à Ford de partir à moindre frais en restant propriétaire foncier du site, interdisant aux collectivités de réclamer les aides publiques versées indument, sans avoir garanti l'emploi et sacrifiant un site industriel rentable et productif. Ci-dessous l’intervention de Max Guichard :

« (…) Il n’est pas inutile de rappeler ici le désastre industriel et humain dont Ford est à l’origine avec une usine productive qui ferme, 849 emplois qui sont supprimés et combien d’emplois de sous-traitance, donc de familles qui vont subir de tels drames humains ? Rappelons également que Ford a bénéficié, durant ces dernières années, de près de 40 millions d’aides publiques directes de la part des différentes collectivités et indirectes, avec le CICE et l’aide au chômage partiel, versés généreusement par l’État. Aides financières dont chacune des collectivités a réclamé le remboursement, dont la nôtre, à l’unanimité, lors d’une motion, le 21 décembre dernier. En effet, que dire de cette demande

de Ford dans le protocole exigeant l’abandon de tout recours ou poursuite pour réclamer le juste remboursement des aides publiques ? Et que penser de ce protocole d’accord, véritable diktat qui impose avant tout les conditions de Ford, qui voudrait apparaître comme un généreux mécène du développement économique en ne cédant à titre gracieux qu’une maigre partie des terrains qu’ils ont occupé ces dernières années, bien entendu sans en payer le prix ? Pire encore : en prétendant faire de juteuses plus-values en vendant le reste des terrains au profit de leurs actionnaires. Bref, vous l’aurez compris, nous trouvons ce protocole trop clément et favorable à Ford. Au contraire, nous exigeons un peu de dignité pour l’ensemble des salariés concernés et leurs familles ! (…) »

Se parler, partout, c’est capital ! Dans la situation politique et sociale actuelle, surgissent à la fois des mobilisations contestataires avec des possibles et des idées extrêmes qui représentent, elles, un grave danger. Hôpitaux, ADP, climat, retraites, fonction publique, livreurs à vélo, actions féministes… toutes et tous contestent les choix catastrophiques du gouvernement, toutes et tous pensent que « ça ne va pas », qu’il faut changer. Dans ce grondement contestataire revendicatif, l’idée de « changer le système » fait sans aucun doute son chemin mais se heurte de toute évidence à l’absence de perspectives, notamment devant la déroute à gauche. Dans cette situation, nous le savons tous, le piège populiste identitaire tendu, à la fois, par E.Macron et l’extrême droite peut, hélas, fonctionner et que ce soient les déclarations du président sur l’immigration, la « convention de la droite extrême », convoquée par Marion Maréchal, tout démontre qu’ils sont prêts à le dégainer comme réponse alternative au désarroi de la population et à l’amplification de la pauvreté avec la nouvelle crise économique qui s’annonce. Soutenir les mobilisations syndicales, citoyennes, associatives, être à côté des salarié·es en lutte est aujourd’hui capital pour que ces résistances débouchent sur de véritables perspectives politiques alternatives, vers un nouveau projet de société, projet où l’humain passe avant la domination de la finance, où la démocratie permet la construction collective des réponses au besoin de la population ; projet que nous portons, nous communistes, et que nous mettons en débat. Montrer que des alternatives existent c’est aussi investir les entreprises. Ce doit être un de nos terrains de combat, car c’est le lieu où les richesses sont créées et où celles et ceux qui les créent sont le plus souvent maltraité·es, humilé·es, précarisé·es, souspayé·es ; c’est le lieu de l’affrontement de classes. Investir, cela veut dire parler avec ses collègues à la fois de la situation et des choix de l’entreprise mais aussi de la situation politique générale et des perspectives politiques envisageables car ce sont des salarié·es mais aussi toutes et tous des citoyen·nes qui se soignent, se logent, se nourrissent, vont partir à la retraite, utilisent les services publics… Tous les sujets d’actualité se retrouvent dans leurs préoccupations qu’elles soient liées ou non à leur entreprise. Comme le disait Fabien Roussel lors de la rencontre des militant·es à la fédération (lire p.5) : « ce sont autant de petites graines que nous semons ». Et si nous ne pouvons pas être à l’intérieur des entreprises, faute de militant·es, et bien soyons à l’extérieur, habituons les salarié·es à nous voir, à nous lire, à discuter avec nous et à débattre de nos propositions. Tous ces échanges avec le mouvement social, avec le monde des entreprises doivent être pris en compte dans les projets que nous porterons, avec d’autres, lors des municipales. Il en va de notre crédibilité et de notre capacité à rassembler.

Maryse Montangon membre de l’exécutif du PCF 33 et de l’exécutif national

Les Nouvelles 3 octobre 2019 • 3


VISITE DE FABIEN RO ROUVRIR LE PORT DU VERDON

Un enjeu environnemental et économique pour notre région

Lundi matin, en rencontrant Jérémy Barbedette, secrétaire CGT des dockers du Verdon et ses collègues du Port de Bordeaux à Bassens, qui sont aujourd’hui 64 dockers et 21 grutiers, Fabien Roussel, Claude Mellier, vice-présidente de Bordeaux Métropole, Sébastien Laborde, secrétaire départemental, responsables de la Fédération du PCF et militants ont pu ressentir la souffrance, le malaise autour d’un bel outil sous utilisé. Le port de Bordeaux et ses 7 terminaux le long de l’estuaire ne fonctionne pas, il vivote. L’activité se résume aujourd’hui, essentiellement, à la pétrochimie sur Ambès, les céréales et quelques containers.

Alors que Macron n’a que le mot transition écologique à la bouche, le port du Verdon qui permettrait de réduire les camions sur les routes est fermé depuis 2013 ! Une réforme a bradé les outillages (grues, portiques…), qui appartenaient au port, à des privés qui aujourd’hui pour investir exigent des volumes et de la rentabilité, pas assez développés sur Bordeaux. Aussi ces entreprises privées, notamment pour les containers, quittent le port de Bordeaux. Pourtant, pour rouvrir le port du Verdon, on parle d’un investissement de 15 à 20 millions pour les portiques. Le Verdon, à la pointe du Médoc, est un port en eau profonde sur la façade atlantique qui pourrait rece-

voir tout type de bateau pour ensuite acheminer les marchandises via voie ferrée ou voie fluviale. Enfin, ce site a une zone franche très étendue sur laquelle on pourrait stocker de très nombreux containers et y accueillir des entreprises. À l’heure où l’on parle de réduire l’empreinte carbone et le trafic routier, la réhabilitation du port du Verdon apparaît comme une priorité absolue. Le port de Bordeaux, aujourd’hui, reçoit de la marchandise mais n’exporte que très peu. Ainsi les millions de bouteilles du bordelais, dont les grands crus médocains, s’exportent via Le Havre après avoir pris la route par camions. Il faut mettre fin à cette aberration et l’État doit de nouveau investir dans ses ports, enjeu national pour la transition écologique et enjeu économique stratégique pour la France, porte d’entrée maritime de l’Europe avec sa façade atlantique. Fabien Roussel, en conclusion de la rencontre avec les salariés, proposait l’idée d’une taxe carbone sur les marchandises selon leur empreinte carbone, et souhaitait interpeller la ministre des Transports sur la question de cette infrastructure portuaire du Verdon laissée à l’abandon depuis 7 ans.

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français et député du Nord, a engagé il y a quelques semaines, un tour de France des entreprises, plutôt axé sur l’industrie mais pas exclusivement. Sa démarche s’inscrit dans une volonté des communistes de travailler à réinvestir le débat politique en direction des salariés et dans les entreprises. En accord avec les responsables départementaux du PCF, il a rencontré des dockers et leur syndicat CGT le matin à Bassens. Après un déjeuner de presse, il s’est rendu l’après-midi à Getrag, l’usine voisine de celle de Ford Blanquefort, sur laquelle plane des menaces sérieuses après la fermeture de FAI. Là aussi il a rencontré des salariés et leur syndicat CGT. Enfin, dans le quartier Belcier, il s’est intéressé à la situation de salariées de crèches associatives fortement mobilisées pour défendre leurs droits. Cette journée bien chargée s’est conclue dans la fraternité par un temps d’échange avec les communistes girondins, au siège du PCF, où le secrétaire national a pu expliquer sa démarche et revenir sur les grands thèmes politiques de cette rentrée.

Stéphane Le Bot

BLANQUEFORT

Quel avenir industriel pour Getrag ? Après la fermeture de FAI (Ford Aquitaine Industrie) ce 1er octobre et ses 849 licenciements, les salariés de GFT, usine voisine de Ford, qui travaillait étroitement avec elle, s’inquiètent de leur sort. Fabien Roussel – toujours accompagné des responsables et militants de la fédération et de Nicolas Ong, élu communiste d’Eysines – est allé à leur rencontre et de Vincent Teyssonneau, responsable de la CGT Getrag. Aujourd’hui, l’usine compte 1028 salariés (dont 64 CDD et 130 intérimaires) et produit environ 2200 boîtes de vitesse manuelles, par jour, pour la Fiesta et la Focus essentiellement. Mais quelles perspectives à l’horizon 2023 et 2024 quand la fabrication des voitures Focus et Fiesta vont s’arrêter ? Comme dans le cas de FAI, l’avenir de ce site industriel semble dépendre des caprices de Ford, de sa stratégie industrielle mondiale et de l’appétit de ses actionnaires. En effet, Getrag appartient pour 50% à Ford (et 50% Magna, fond de pension canadien), tout comme les terrains où sont installés les ateliers de fabrication. Et Ford, unique client 4 • Les Nouvelles 3 octobre 2019

de Getrag, décide du prix d’achat des boites de vitesse produites à Getrag Blanquefort. Les salariés, majoritairement par un droit d’alerte, veulent connaître les intentions de Ford qui, une fois de plus, se mure dans un silence obstiné et inquiétant. Ford devait se désengager du capital de Getrag comme elle a pu le faire dans une autre usine en Slovaquie

au profit de Magna, mais aucune nouvelle… Enfin les ouvriers, pour envisager l’avenir, font le pari de la boîte hybride mais Ford semble vouloir les faire fabriquer en Slovaquie ou ailleurs où la main d’oeuvre est moins chère. Malgré toute cette mauvaise volonté, Ford, par l’intermédiaire de Getrag, touche encore près de 8 millions d’aide publique par an dont 1,3million de crédit impôt recherche (CIR)

sur le site de Blanquefort alors que la Recherche et Développement est basée à Cologne. Par ailleurs, les salariés de Ford, comme les élus communistes à la Métropole, dénonçent avec force le blanc seing que donnent les collectivités locales et l’Etat aujourd’hui à Ford, qui, avec un chèque de 14 millions (alors qu’il a touché près de 40 millions d’aides des collectivités et de l’Etat) et en cédant 12ha, peut

s’en aller sans être inquiété, avec l’assurance de faire une jolie plusvalue sur la vente du reste du site à horizon 2024 quand il sera dépollué. Nous sommes aujourd’hui face à un secteur industriel : l’automobile, qui est en pleine mutation et les grands groupes semblent frileux pour s’appuyer sur les compétences techniques qu’ont ces milliers de salariés de FAI comme Gretag pour, ensemble, construire des projets industriels innovants pour un pôle d’avenir autour de la voiture et des véhicules de demain. Aujourd’hui Ford, comme d’autres grands groupes automobiles, sacrifient leurs mains d’oeuvre et ferment des usines pour assurer les marges de leurs actionnaires. Mais demain ? Fabien Roussel a pris l’engagement devant les salariés de Gretag d’interpeller Bruno Lemaire, ministre de l’économie. Mais ensemble, élus, salariés et habitants devront créer un rapport de force et construire une alternative pour pérenniser ce site en valorisant les savoirs, l’expertise et les compétences techniques. S.L.B.


OUSSEL EN GIRONDE TOUR DE FRANCE DES ENTREPRISES

Fabien Roussel : « La pression sur les salarié.es, ce n’est plus supportable, ce n’est plus à nous de payer ! »

Profitant de cette visite du responsable national, les communistes de Gironde avaient organisé, lundi soir, une rencontre au siège départemental. Sébastien Laborde, secrétaire départemental, a rappelé que « la manière dont on organise la parole des communistes au sein de l’entreprise, en direction des salariés a été un sujet important » du dernier congrès de l’organisation. « Des journées comme celle-là permettent d’approfondir cette question car rien n’est simple dans ce domaine », a-t-il ajouté avant de passer la parole à Fabien Roussel. Remerciant les communistes girondin de l’invitation, le responsable national a expliqué la démarche de ce tour de France : « Nous avons décidé d’organiser ces rencontres, dans les différents départements de France, avec le monde du travail, les salarié. es du privé, du public mais aussi les acteurs économiques, les patrons, pour se rendre compte directement, concrètement de ce qui se passe, de la réalité de notre pays. On pourrait, dans notre discours, dire rapidement que le monde du travail va mal, que les salarié.es sont

maltraité.es, exploité.es, etc. Tant qu’on ne va pas concrètement sur le terrain, à l’écoute de ce qu’ils/elles vivent et de ce qui se passe, on n’en connaît pas réellement la réalité. » Le secrétaire national raconte donc ce qu’il a appris du port maritime de Bordeaux : « J’ai rencontré les dockers et j’ai découvert qu’il y avait ici un grand port géré par l’État, et à l’entrée de l’estuaire, ce terminal du Verdon qui est abandonné depuis plusieurs années. » (lire page 4). « Quand on parle de défendre le climat, de lutter contre le dérèglement climatique et qu’on laisse les viticulteurs, et d’autres, utiliser des camions pour acheminer leur marchandises vers le Havre pour envoyer à l’export alors qu’ici il y a les compétences, le terminal et le bassin permettant de faire ce transport, on se dit qu’on marche sur la tête ». De sa deuxième visite, à Getrag, (usine voisine de celle de Ford qui fabriquait des boîtes de vitesse automatiques alors que Getrag fabrique des boîtes vitesse manuelles), il évoque l’inquiétude de la CGT quant à un départ de Ford sans repreneurs à l’horizon 2023-2025. « Le risque est d’autant plus grand que Ford et Magna inves-

tissent en Slovaquie actuellement pour produire là-bas les mêmes boîtes de vitesse. On connaît l’histoire et on sait comment ça se termine s’il n’y a pas la mobilisation de tous, de la population, des salarié.es, des élu.es, des collectivités et si l’État ne s’en mêle pas : ça passe comme une lettre à la Poste. Et ce sera 1 000 emplois perdus, en plus de ceux qui viennent d’être supprimés dans l’usine voisine. Outre le drame pour le bassin d’emploi, ce serait une perte de savoir-faire importante pour notre pays. La CGT est seule à alerter, du coup elle n’est pas écoutée, nous allons donc les aider. » Enfin, il évoque la rencontre avec les salariées des crèches des Canaillous (lire ci-dessous) qui font face à leur patron qui les menace de licenciement si elles n’acceptent pas l’augmentation de leur temps de travail sans augmentation de salaire. « Ils ont réussi à détricoter le droit du travail, à faire passer beaucoup de choses mais, quand même, ces menaces ne sont pas acceptables, elles visent à faire peur et la direction a cru que ces salariées, toutes des femmes, accepteraient sans sourciller. Heureusement, les déléguées du personnel ont décidé de s’organiser et de dire non. Elles ont raison et nous allons les appuyer dans leur démarche. » De ces rencontres, Fabien Roussel relève une logique : « faire toujours plus pression sur les salarié.es ». « Ce n’est plus supportable. Il faut le dire haut et fort, ce n’est plus à nous de payer. Il faut maintenant que les richesses que nous produisons dans ce pays soient mieux réparties et ce n’est plus à nous de faire des efforts ». L’objectif du PCF avec ce tour de France est de pouvoir, l’année prochaine, réunir l’ensemble des salarié·es rencontré·es pour élaborer

des propositions concrètes « pour une industrie du 21e siècle qui n’exploite ni les hommes, ni les ressources naturelles ». Un objectif que l’organisation lie à celui des services publics qui sont « le meilleur moyen de garantir l’égalité entre les citoyen·nes » et de mener la bataille pour sauver le climat. « Nous allons mener toutes ces batailles de front, en même temps que celle des municipales », poursuit le secrétaire national qui se dit « fier » du travail réalisé par les communistes de Bordeaux sur les transports (lire notre édition de la semaine dernière). « J’espère que les appels aux rassemblements que nous avons lancés seront entendus car c’est comme ça que nous pouvons gagner au niveau local, continue Fabien Roussel. Et ici, il y a un beau challenge. À Bordeaux comme dans toutes les autres grandes villes en France, j’espère qu’il y aura des listes communes dès le premier tour, quand on arrive à se mettre d’accord sur un projet qui réponde aux besoins des habitants. » Il rappelle que l’élection municipale, c’est l’élection dans 36 000 communes, dont 35 000 de moins de 5 000 habitants, toutes différentes avec des projets qui doivent se construire à la base. « J’appelle les

communistes à prendre part aux listes, non pas en fonction de la couleur politique mais du projet et à condition que l’on ait un espace pour y défendre des choses simples mais auxquelles nous sommes attachés comme la citoyenneté, les circuits courts, l’école, etc. C’est le rôle que nous nous assignons et c’est comme ça que nous devons engager les élections municipales. Tous ensemble, au niveau national, nous nous battrons pour redonner des moyens à nos communes car si on continue à leur fermer les robinets des finances publiques, elles n’auront pas les moyens de répondre aux besoins des habitants ». Campagne pour un référendum sur la privatisation d’ADP et campagne pour une réforme des retraites juste – qui fasse payer le capital au même niveau que le salariat – n’ont pas été oubliées du responsable national qui a conclu sur la bonne santé du PCF mais la nécessité d’y être plus nombreux. Appel entendu par trois des personnes présentes qui n’étaient pas encore adhérentes.

rompu le lien de confiance entre nous et la direction », expliquent les représentantes du personnel. Les salariées des Canaillous ont aussi en travers de la gorge la réaction de l’adjointe au maire en charge de la petite enfance, Brigitte Collet, qu’elles ont rencontrée : « En gros, elle nous a dit que l’augmentation de notre temps de travail était un moindre mal si c’était pour sauver les crèches ». Il s’avère que la difficulté économique dont il est question réside en une dette de 100 000 euros, contractée lors d’une période de travaux, dette que personne ne réclamait jusque là. « On ne voit pas pourquoi ce devrait être aux salariées d’en faire les frais », s’exclament-elles. Avec des salaires à 1 280 euros nets par mois au bout de 7 ans d’ancienneté pour un temps plein, pas besoin de s’étendre longtemps sur leur refus de voir modifier leur

contrat de travail. Fabien Roussel propose d’interpeller par écrit la ministre, Muriel Pénicaud, sur la procédure et la façon dont certains employeurs s’affranchissent du droit du travail, ou du moins essaient. Il propose également d’interpeller les financeurs (mairie, CAF) afin que d’autres solutions soient trouvées pour assurer l’avenir économique de ces trois crèches associatives et que les subventions de fonctionnement, qui stagnent depuis plusieurs années, soient réévaluées. Avant de se séparer, on se met d’accord sur la suite. Elles savent qu’elles peuvent aussi compter sur les militants communistes bordelais présents. Le député s’engage à les informer des projets gouvernementaux qui pourraient concerner leur secteur d’activité.

C.D.

SALARIÉES DE CRÈCHES ASSOCIATIVES

Elles refusent de travailler plus pour le même salaire

Dans le quartier Belcier où elles exercent, le secrétaire national du PCF a rencontré des salariées des crèches associatives qui ont suivi une journée de grève le vendredi précédent. Érika Trely, Hélène Garma et Sophie Barbedette sont salariées des crèches

associatives Canaillous qui comptent trois établissements à Bordeaux, 60 « berceaux » et 29 salariées qui étaient toutes en grève le vendredi 27 septembre. Fabien Roussel leur explique son tour de France de l’industrie et pourquoi le Parti communiste s’intéresse aux conditions du salariat et à ses transformations. Le député affirme aussi qu’il essaie

de porter à l’Assemblée nationale la voix des salarié.es chaque fois qu’il lui est possible de le faire. Alors elles se lancent et racontent. À l’origine de cette colère unanime, un courrier de l’employeur à 27 des salariées, leur proposant de travailler 3 heures de plus par semaine (35 au lieu de 32h) pour le même salaire ; l’augmentation du temps de travail est également rapportée aux 9 temps partiels. On leur fait savoir que si elles refusent, un plan de licenciement économique sera engagé. « On n’allait pas travailler plus pour gagner pareil ! » « On peut dire ce qu’on veut sur les endroits où ne travaillent que des femmes, nous avons toutes été solidaires sur ce coup-là ! ». La Confédération syndicale des familles à laquelle sont adhérentes ces crèches a suspendu la procédure jusque mi-novembre. « Nous avons repris le travail mais ce chantage a

C.D. Les Nouvelles 3 octobre 2019 • 5


BÈGLES DÉCÈS DE BERNARD MONCLA

Hommage à l’homme, au communiste, à l’élu Samedi dernier les deux salles du crématorium de Montussan suffirent à peine à contenir l’immense foule des amis, des camarades mais aussi des personnalités aussi diverses que le maire de Villenaved’Ornon et celui de Bègles ou le secrétaire départemental du PCF, venus rendre un dernier hommage à l’homme, Bernard Moncla, au communiste et à l’élu. Et c’est à ses amis Christian Laur et Jean Dartigues, en toute conscience, que Bernard avait demandé d’évoquer une vie bien remplie mais hélas trop vite interrompue par la maladie, à l’âge de 74 ans. Bernard a été le type même de responsable ouvrier parvenu aux plus hautes responsabilités grâce à la confiance que lui firent ses collègues de travail et les organisations de classe dont il devint très rapidement, « naturellement », adhérent. Bernard avait rejoint à 14 ans la SNCF. Christian Laur devait le rappeler en ces termes : « Je t’ai connu en 1959, lorsque tu es entré au centre d’apprentissage SNCF où j’étais en 3e année. Tu n’étais pour moi à ce moment là, en quelque sorte, qu’un apprenti parmi d’autres (…). Au retour de l’armée nous nous sommes retrouvés toi sédentaire aux ateliers du dépôt autorail, moi roulant, tous les deux à la C.G.T. Engagé très vite dans l’activité militante tu étais également au Parti communiste où tu as rapidement pris des responsabilités. Tu t’es marié avec Huguette le 23 juil-

let 1966. Nous avons été élus C.G.T tous les deux à cette période, au comité mixte d’établissement du dépôt (…). Ce mandat nous a rapproché, par de nombreux points communs que nous ne supposions pas jusqu’alors. » « Puis nous avons connu à la suite l’un de l’autre des écoles centrales du P.C.F, et c’est à l’issue de celles-ci que nos rapprochements idéologiques sont devenus amicaux. »

Moncla, à 39 ans, a déjà acquis une grande expérience (…), il possède toutes les qualités pour faire un bon maire, il sait écouter, respecter l’homme, tous les hommes. Il a le dynamisme et l’accueil souriant qu’aiment les Béglais. » Christian Laur d’ajouter : « Parlonsen de ton accueil souriant ! Toujours plaisantant, toujours dans la joie de vivre, d’une apparente décontraction, au fond un anxieux, très soucieux de

Reconnu comme un homme compétent, gênant pour le “ronron” d’une assemblée – où l’utilité des élus communistes reste un atout majeur –, il joua un rôle déterminant dans plusieurs dossiers comme le besoin de rénover la ligne de ceinture SNCF. Il alla même jusqu’à organiser une visite guidée à laquelle participèrent des élus de tous les groupes politiques qui purent ainsi se rendre compte

Au milieu des années 1970, Bernard devient secrétaire du comité de ville de Bordeaux et entre au secrétariat départemental du PCF. Élu, en 1977, conseiller municipal de Bègles, il le restera jusqu’en 2001. Auprès de Simone Rossignol, il s’initiera au travail d’élu de terrain ce qui faisait dire à Simone : « Bernard

bien accomplir ses mandats pour le bien commun. » Bernard devint donc maire de Bègles de 1984 jusqu’en 1989. De 1989 à 2001, Bernard présidera le groupe communiste à la Communauté urbaine de Bordeaux (la Métropole aujourd’hui).

de l’atout de cette ligne, des besoins pour la rendre utilisable à part entière et, entre autre, la nécessité de rouvrir la Gare Talence-Médoquine. « Il me plaît de citer, une fois n’est pas coutume, l’article du journal Sud-Ouest du 8 août 2019 à propos du mauvais roman à rebondissements

du pont Simone Veil. Il y est écrit : “ le 27 décembre 1993, B Moncla président du groupe communiste à la CUB adresse une lettre à ChabanDelmas pour lui rappeler son souhait de voir apparaître un pont urbain à Jean-Jacques Bosc”. Là aussi, avoir raison 26 ans trop tôt, tu pouvais en être fier, mais en fait, tu te mettais en colère lorsque récemment encore on en parlait. Que de temps perdu, que de nuisances qui auraient pu être évitées, que de temps aurait été gagné pour les usagers ! » Revenu sur son Frontenac, Bernard ne sut pas dire non lorsqu’il fut sollicité pour être élu en 2014. « Tu as été élu 1er adjoint au maire, mandat interrompu en 2018 par cette terrible maladie contre laquelle tu t’es battu avec courage, ô combien accompagné par l’amour et le dévouement d’Huguette. Une vie d’en bas, une vie bien remplie, une vie d’homme bon, entier, franc et honnête, une bonne personne, un véritable ami. À toi, Huguette, à toute votre famille, recevez nos plus amicales condoléances. Bernard ! Nous ne t’oublierons pas. » Josette Mugron, maire de Frontenac, rappela en quelques mots le rôle joué par Bernard. Puis vinrent les témoignages pleins d’émotion et d’amour de ses neveux. Le petit homme aux cheveux noirs, au rire inimitable s’en est allé mais son souvenir résonnera encore longtemps dans nos mémoires.

JEAN DARTIGUES

« Tu portais en toi, toute la condition humaine »

Bernard ! Bernard ! Notre ami, notre camarade ! Écrivant ces mots, j’entends ton rire, ce rire inégalable, tonitruant, comme une secousse vitale de tout le corps : « je vous ai bien eu, les copains ! ». Ce n’était pas écrit ainsi, toi, si solide, indestructible, jamais malade, pas un cheveu blanc : « un petit homme tout noir comme un pruneau » écrivait la journaliste de S.O, lors de ton élection de Maire (…). Les coups durs de la vie, te marquaient à l’intérieur, sans jamais n’en laisser paraitre les morsures à l’extérieur… Le premier 6 • Les Nouvelles 3 octobre 2019

terrible coup dur de la perte de la Mairie, aurait pu t’abattre physiquement, mais ta dignité te commandait de n’en laisser rien paraitre. Pas ce cadeau, Messieurs ! Pourtant, tes proches savaient combien cet échec te coûtât et d’en porter l’injuste culpabilité, alors que tu n’en étais en aucun cas responsable. Car, désunis on ne pouvait pas gagner, même avec ton score vainqueur du premier tour, largement en tête. Il nous revient de dire ici, que nous te devons l’honneur et celui de notre Parti, d’avoir combattu un Mamère cornaké par toutes

les droites et gauches réunies dans un parfait consensus idéologique ambiant, pour effacer cette ultime « tache rouge » de l’agglomération bordelaise. Nous n’étions déjà plus de taille à arrêter le train infernal de l’irrésistible retournement mondial des idéologies, vaincues par le libéralisme triomphant et désormais tragiquement dominant. Les épreuves, Bernard les intériorise et les rigole en surface. Le rire toujours, c’est le propre de cet homme, plein d’humanité et d’humanisme, au bout d’une langue agile qui sait cacher le fondant intérieur de sa sensibilité. Je ne peux m’empêcher de penser, en écrivant ces mots, à cette vision de Montaigne qui te ressemble bien : « Chaque homme porte en soi la forme entière de l’humaine condition ». Tu la portais en toi, toute la condition humaine et la reflétais de tous les pores de ta peau et de ton intellect. Tous les couples traversent des épreuves, des zones de turbulences, des souffrances, mais ce couple là, Huguette et Bernard en ont vécu ensemble leur lot, dans le meilleur et dans le pire. Des plus

terribles, ceux du mal qui frappe au hasard, à l’aveugle et à l’intérieur des corps ; Huguette d’abord, Huguette courage, qui se relève à peine pour combattre le mal de l’autre. Puis cette épreuve ultime, la plus perverse et la plus éprouvante, avec ses hauts et ses bas, ses espoirs et ses doutes et les affres du vide à venir, dans la vérité partagée. L’une et l’autre oublient son individualité et ses propres maux, dans ce combat, toutes forces engagées ; on agit, on ne pense plus, surtout pas à soi, sinon à la survie de l’être aimé. Un amour total, sans contrepartie, hormis celle de la présence prolongée, qu’on veut conquérir sur l’ennemi, en gagnant, dans la quotidienneté de l’effort, du temps sur le temps. Quelle plus belle preuve d’amour que l’épreuve de la mort ? « L’amour est fort comme la mort » dit le Cantique des Cantiques, on le croit ou ne le croit pas, mais il n’est pas d’hommage assez fort, à rendre, ici à Bernard, en ce jour de deuil et de départ, et je sais qu’il ne l’aurait pas voulu autrement, sans y associer l’union de ce couple, uni dans le rire et les larmes, les joies et les souf-

frances, jusqu’aux derniers instants. Nous nous inclinons avec respect et humilité, avec cette fraternité dont il était friand, devant l’exemple de cette vie de combats et d’empathie, devant cet homme d’intelligence subtile et d’humanité riante. Nous perdons une part de nous-mêmes, nous, ici, ses copains de la « Cellule des amis » qui se réunissaient à table, bien sûr, pour réinventer un autre monde, dans la controverse fraternelle et les éclats de nos voix fortes, mais toujours amicales et blagueuses. Celles et ceux, dont nous sommes, qui ne croient pas ou plus, parce que poussière nous sommes et y retournerons, à aucun Paradis, ou religieux, ou social ou politique et qui fondent leur croyance et leur foi en la lutte, la lutte toujours, jusqu’au bout de la vie, nous nous sommes construit une religion de la pensée, un mémorial du respect, une forme de conscience du souvenir des Nôtres : Bienvenue, Bernard, au champ d’honneur des Militants de l’Avenir. Jean Dartigues


PCF MUNICIPALES / BORDEAUX

MÉRIGNAC

Succès de la première étape en vue d’un rassemblement

Grand loto

Le PCF impliqué et utile

Dix organisations politiques appelaient samedi à définir les priorités pour 2020. Quelle que soit la suite de l’histoire, le Forum pour l’alternance, organisé toute la journée de samedi dernier salle Pierre-Tachou à Bacalan, constituera un moment fort du cheminement vers les élections municipales de mars prochain. L’alignement de dix logos (1) dans l’invitation à venir définir collectivement les priorités pour 2020 avait pu provoquer les sarcasmes de quelques esprits retors, stigmatisant un simple regroupement d’appareils. Mais la journée d’échanges a bel et bien répondu à son objectif, travaillé par les organisations de gauche et écologistes depuis le début de l’été. Deux cent personnes, membres de ces formations ou simples citoyens, sont venus proposer et prioriser des pistes d’actions, en croisant les points de vues et en approfondissant la réflexion. Surtout, il y avait, tant lors des échanges qu’à l’heure d’un premier bilan, la satisfaction partagée d’avoir travaillé collectivement un projet. Quelques idées fortes

Organisés autour de huit ateliers, les débats ont mis en lumière quelques lignes directrices fortes et des pro-

positions parfois très concrètes. En matière de transports, la fin d’un développement du réseau en étoile, la priorité aux transports circulaires, le développement des espaces dédiés aux cyclistes comme aux piétons font l’unanimité, tout comme un développement de navettes électriques à la demande pour relier les grands axes (lianes, tram). La reprise en main, forte, de certains dossiers par l’autorité publique (en matière d’environnement et de logement par exemple), le développement de la transparence (attributions des places en crèche ou des subventions aux associations, prise en compte du point de vue des habitants), l’égalité entre les différents quartiers en matière d’accès aux services publics et aux activités (écoles, périscolaire, sports, culture, etc) sont venus à de nombreuses reprises dans les débats. Un travail de synthèse va être réalisé, toujours de manière collective, et constituera une solide base de travail en vue de la construction du rassemblement espéré en vue des municipales. Le jeu est ouvert pour faire basculer Bordeaux. Tous les acteurs avaient samedi conscience de cet enjeu. Il était d’ailleurs illustré par la présence à Bacalan de Pierre Hurmic (EELV), officiellement candidat depuis jeudi dernier et pressenti pour mener une liste de rassemblement, et de l’ensemble des « figures » des organisations impliquées.

Evidemment, samedi, tout le monde n’était pas d’accord avec tout le monde sur tous les sujets. Personne ne s’y attendait d’ailleurs. Mais plutôt que s’acharner dans la contradiction, l’esprit des échanges a vraiment été de compléter les points de vue. Les communistes bordelais ont été fortement impliqués dans ce Forum, tant dans la mise en œuvre de la journée que dans l’animation et la participation active aux ateliers. Et leur point de vue a été utile lors de cette journée. Il a permis de nombreuses connexions avec les sujets mis sur la table, ce qui est rassurant en vue d’un travail de rassemblement, tout en apportant parfois une autre vision. Par exemple, lors d’échanges sur la gratuité des transports, le fait d’appeler à faire participer au financement les entreprises qui ont besoin que le transport des travailleurs soit assuré a permis de se libérer d’une approche réformiste bloquant la réflexion à un cadre budgétaire et fiscal contraint. De même, les membres du PCF ont pu jouer un rôle d’alerte sociale face à une approche parfois uniquement financière et contraignante de la voiture (stationnement), qui ne ferait qu’aggraver certaines situations déjà difficiles et précaires. Les partis et formation impliqués dans le Forum devaient se retrouver dès mardi soir pour un bilan plus complet et pour envisager désormais les prochaines étapes. Olivier Escots (1) Par ordre alphabétique : Bordeaux maintenant, Europe Ecologie - Les Verts, Génération·s, Mouvement des progressistes, Nouvelle donne, Parti communiste français, Parti radical de gauche, Parti socialiste, Place publique, Les Radicaux du gauche. Un temps présente, la France insoumise s’est retirée de la démarche pendant l’été.

INCENDIE DE L’USINE LUBRIZOL À ROUEN

Renforcer, en toute, transparence, la sécurité industrielle Jeudi 26 septembre, l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen (site classé Seveso) engendrait odeurs, vomissements, galettes d’hydrocarbures sur la Seine, exploitations agricoles polluées… Malgré la mobilisation du gouvernement pour rassurer, la population reste inquiète. Le Parti communiste partage la colère des habitant.e.s et exige une enquête pour que toute la lumière soit faite, les responsabilités établies et les sanctions prises concernant cet incendie et la pollution qui en découle : « L’incendie de l’usine Lubrizol a été un véritable choc, générant une inquiétude légitime des citoyens, avec

lesquels nous partageons la colère. En ce qui concerne les salariés et soustraitants de Lubrizol, des mesures d’urgence doivent être prises pour les accompagner afin d’éviter tout drame financier. Leurs emplois et l’avenir de leurs familles doivent être assurés. L’enquête qui doit s’ouvrir doit répondre aux inquiétudes des habitants et des salariés. Une transparence totale s’impose à la direction de l’entreprise. L’entreprise Lubrizol doit sortir de son silence pour apporter toute la transparence nécessaire sur ce qui a pu conduire à cette catastrophe et assumer les conséquences judiciaires une fois les manquements graves identifiés. Il ne doit plus être possible à l’avenir que de telles négligences

puissent conduire à mettre en danger les salariés d’une part, et les citoyens résidant aux alentours d’autre part. L’État a sa part de responsabilité dans les mesures à mettre en œuvre. Les CHSCT – organismes paritaires traitant de la santé, de la sécurité et des conditions de travail – supprimés il y a deux ans doivent être rétablis et leurs moyens renforcés. Nous le réaffirmons avec force : aucune mesure d’économie n’est justifiable dans le domaine de la sécurité d’une entreprise, encore moins quand elle appartient à un magnat américain comme Warren Buffet avec Lubrizol. C’est en garantissant la sécurité des employés et des citoyens que l’État garantira l’avenir industriel de la France. »

Dimanche 6 octobre, à 14h30, à la salle des fêtes de capeyron, place Jean Jaurès à Mérignac. Nombreux lots à gagner : bon d'achats, jambons, poulets fermiers, paniers garnis, corbeilles de fruits, cartons de vins. Cartons : 1 : 3€ - 2 : 5 € - 3 : 8 € - 4 : 10 € - 8 : 15 € - 10 : 18 € - 12 : 20 € FEMMES DANS LA VILLE

Rencontres-Formation avec Hélène Bidard le 11 octobre Hélène Bidard, adjointe à la Maire de Paris chargée des questions relatives à l’égalité femmes/hommes, la lutte contre les discriminations et des Droits Humains, est aussi présidente de l’association des Élu.e.s contre les violences faites aux femmes (E.C.V.F, ), à ce titre elle viendra rencontrer des universitaires bordelaises le vendredi 11 octobre. L’élue qui est aussi responsable nationale du PCF sur ces questions sera présente au siège départemental de l’organisation (15 rue Furtado à Bordeaux) en fin de journée pour une rencontre-formation en direction des militant·es. MUNICIPALES A BORDEAUX

Un quartier, un thème : services publics à Bacalan Le bureau de Poste de la rue Achard fermé pour travaux jusqu’en janvier et aucune réponse de la municipalité (qui a pourtant assuré « l’affichage » en faisant venir le directeur régional de la Poste au dernier conseil de proximité), aux demandes de la population d’assurer un service temporaire ; la mairie annexe qui doit déménager rue Lucien-Faure ; les nouvelles écoles devant accueillir les enfants des familles déjà installées aux Bassins à flot à peine en construction ; un gymnase qui se fait attendre depuis des années sous prétexte de nouvelles normes relatives aux inondations qui n’ont pas empêché les BAF de s’urbaniser à une vitesse folle ; une absence de moyens et de réponses de proximité permettant d’assurer dans certaines parties du quartier un voisinage serein : à ses dépens, le quartier de Bacalan illustre toutes les carences en matière de services publics auxquelles il faut remédier en changeant dès mars prochain la politique municipale. Tout en travaillant au rassemblement des forces de gauche, comme ce fut le cas avec une participation active au Forum qui s’est tenu samedi dernier, c’est en lien avec les citoyens que les communistes bordelais vont dans les prochaines semaines populariser leur programme. Ce samedi 5 octobre à partir de 10h30 à proximité de la Poste de Bacalan, lieu habituel du point rencontre de la cellule du quartier, la section PCF de Bordeaux va ainsi médiatiser ses propositions relatives aux services publics. D’autres rendez-vous thématiques seront ainsi organisés dans plusieurs quartiers de la Ville dans les prochaines semaines. O.E. MUNICIPALES À TALENCE

Un collectif et des groupes de travail 1 collectif s’est constitué en vue de préparer les municipales à Talence, collectif constitué de citoyens non encartés, d’associations, de partis politiques de gauche (PS, PCF, EELV, FI/PG/Ensemble). Ce collectif a tenu 3 réunions : début juillet et fin août pour lancer le processus, créer des groupes de travail afin de commencer à réfléchir sur certains thèmes (services publics, emploi, urbanisme, transports, environnement…) et structurer la suite de la démarche. Une AG s’est tenue mardi 24 septembre pour : valider un manifeste ; valider un mode de fonctionnement ; établir une feuille de route Les militants communistes sont partie prenante de ce processus en participant aux groupes de travail.

SOUSCRIPTION EXCEPTIONNELLE

Élections Européennes Malgré une campagne dynamique et offensive la liste conduite par Ian Brossat n’a pas atteint les 3 %, seuil ouvrant droit au remboursement des frais de campagne. Le PCF prolonge donc la souscription lancée pour les européennes. Le PCF compte sur vous !

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33

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CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

HOMMAGE AUX COMBATTANTS DE L’ESPAGNE RÉPUBLICAINE

Une soirée d’émotions La coopérative sandalière

Ce jeudi 26 septembre, la Bourse du Travail résonnait de l’accent espagnol. L’affluence avait à voir avec le thème de la soirée, mais également avec l’envie de retrouvailles d’anciens camarades de combats. Soirée chargée d’émotion, notamment avec la représentation de la pièce La promesse ou comment une famille exilée peut-elle vivre l’histoire d’une grand-mère déchirée depuis l’exécution de son mari, le retour au pays d’un père qui a combattu et de son fils qui a fait une promesse de vengeance à son « abuela ». La république espagnole et le mouvement syndical et politique de Bordeaux, comme de la région, ont une longue histoire commune, faite de solidarité et de liens familiaux, remon-

tant parfois avant le conflit de 1936. De solidarité, il en est beaucoup question tout du long des six panneaux de l’exposition(*) que nous propose l’Institut d’Histoire Sociale d’Aquitaine : Le premier des panneaux revient sur le conflit que l’on nomme « guerre d’Espagne » qui ne doit pas faire oublier qu’il s’agit d’un coup d’état soutenu par des puissances étrangères fascistes comme l’Allemagne, l’Italie et le Portugal. Le second panneau traite de la solidarité qui s’organise avec les Brigades Internationales où de nombreux syndicalistes CGT et communistes s’engageront comme Roger Giraudau, Louis et Roger Allo. Mais la solidarité ouvrière, c’était également le soutien financier et l’accueil

CRÉATION ORIGINALE PAR LE GAI SAVOIR THÉÂTRE

Loin d'Hagondange de Jean-Paul Wenzel En quatorze tableaux‚ Jean-Paul Wenzel révèle quelques éclats de la vie d'un couple de retraités venus d'Hagondange et dont la vie ne fut rythmée que par le travail aux aciéries. Rendus à l'aube de leur vieillesse à la « vacance »‚ ils ne savent plus comment assumer cette soudaine « liberté » et se laissent insidieusement envahir par le sentiment de leur inutilité et d’un temps vertigineux à combler. La pièce de Jean-Paul Wenzel écrite en 1975 reste d’une éternelle actualité. Révélée, il y a donc déjà plus de quarante ans, par Lucien Attoun puis Patrice Chéreau, elle met en scène la parole de ceux qui ne l'ont pas ; elle démontre comment le « théâtre du quotidien », fait de l'imaginaire et des mots des pauvres gens, peut, au-delà du rire, frapper droit au cœur de chacun. Un choc. Avec l'accord bienveillant de l'auteur, la compagnie de théâtre Le Gai savoir Théâtre en

donne trois représentations exceptionnelles. Une occasion de retrouver Colette Sardet et Michel Allemandou, le couple d'acteurs des Chaises de Ionesco présentées plusieurs fois à La Lucarne et au Théâtre du PontTournant au cours des saisons passées. Avec : Colette Sardet (Marie), Muriel Machefer (Françoise) & Michel Allemandou (Georges) Mise en Scène : Michel Allemandou Lumières : Elvis Artur Espace sonore : Jean Rousseau Dates : Jeudi 17 octobre à 20h Vendredi 18 octobre à 20h Samedi 19 octobre à 19h Plein tarif : 15€ - Tarif réduit : 12€ Gratuit pour les moins de 10 ans Théâtre La Lucarne, 1-3 Rue Beyssac, 33800 Bordeaux 05 56 92 25 06 contact@theatre-la-lucarne.com

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CHRONIQUE

des enfants de réfugiés organisés par le Secours Rouge International (l’ancêtre du Secours Populaire). Le quatrième panneau nous apprend que l’aide aux réfugiés ira jusqu’à l’aide de la création d’une coopérative ouvrière de sandales gérés par des mutilés espagnols. Jacques Soulé est omniprésent dans l’organisation de l’aide à l’Espagne républicaine (et il n’est pas le seul). Les archives exhument des affiches de bourriches et autres meetings et traitent de la solidarité clandestine. Longtemps, dans l’espoir de la « Reconquista », les militants espagnols réfugiés en France ont souhaité conserver leurs propres organisations, souvent clandestines. Cela n’empêchait pas les liens étroits avec les organisations françaises, dont la CGT, notamment pour de l’aide logistique ou juridique. Jean-Jacques Bordes (*)L’exposition sera visible durant le mois d’octobre dans le hall de la Bourse du Travail.

ASSOCIATION VIE ET TRAVAIL

Bacalan au rythme des Trois jours en octobre Les Trois jours en octobre, organisés par l’association Vie et Travail à Bacalan, se tiendront les jeudi 10, vendredi 11 et samedi 12, salle Point du Jour – Pierre Tachou. Au programme : Jeudi 10 octobre -1 4h30 : spectacle pour les grandes sections des maternelles Voyage au pays des glaces par le Théâtre de la Virgule. - 17h : exposition concours d'affiches des écoles Dessine le Port de Bordeaux, vernissage. - 18h : AG de l'association ; apérodînatoire ; débat sur Le Port, quels enjeux de développement pour Bacalan ? Vendredi 11 octobre - 14h30 : musique classique pour les élèves des cours moyens par Jean Bataillon, musicien de l'Orchestre National de Bordeaux Aquitaine. - 18h : projection de photos de Bacalan autrefois *. - 19h : grillades. - 20h30 : projection du film Mélancolie ouvrière de Gérard Mordillat. Samedi 12 octobre - 10h30 : découverte du Bacalan ouvrier à vélo. Rendez-vous devant la bibliothèque, rue Achard. - 12h : apéritif au Parc des Berges du Garonne. - 14h30 : concours de boules au Parc de Bacalan avec châtaignes grillées et bourru. - 19h : barbecue salle Tachou. - 20h30 : concert avec Kei's band formation afro-jazz (participation libre). * Les personnes souhaitant à cette occasion diffuser leurs documents personnels peuvent contacter Jeannine Broucas, présidente de Vie et Travail : 05.56.39.11.31. ; j.broucas@gmail.com

par Gérard Loustalet Sens www.nir-33.fr Qu'est-ce que le « politiquement correct » ?

On nous dit qu'il n'y a plus de différence entre la droite et la gauche. Mais d'où sortent alors ces cohortes de commentateurs, journalistes, essayistes, chroniqueurs qui ont importé dans l'ensemble des médias, même sous une forme plus ou moins euphémisée, les thèmes les plus outranciers d'une droite vindicative et haineuse ? Ils ont certes leurs propres vecteurs d'intolérance, des sites internet, FigaroVox, Causeur, etc., et, pour les plus frénétiques, Fdesouche, Riposte laïque… Dans ce dernier exemple, on notera l'usage dévoyé de l'adjectif « laïque » et l'on sait à quel point les néo- réactionnaires ont instrumentalisé la notion de laïcité -qu'ils ont tardivement découverte- pour soutenir leurs délires islamophobes. Les détestations ciblées à l'égard des valeurs de gauche ou simplement humanistes font le contenu de magazines tels que Marianne, Valeurs actuelles, elles ont table ouverte au Point, à l'Express, dans les télévisions, BFM, LCI, Cnews… Et puis il y a leurs têtes de gondole, Zemmour pour le vulgaire, Finkielkraut pour les intellectuels. Ce dernier cas est bien intéressant. Se posant en valeureux résistants à la prétendue hégémonie d'une incertaine idéologie de gauche, les néo-réactionnaires se disent censurés, persécutés, empêchés de s'exprimer… M. Finkielkraut vient ainsi de publier un nouvel ouvrage où il se raconte en victime de l'ostracisme pesant sur lui en raison de son héroïque rébellion face aux « bien pensants » de gauche. Il en a trouvé. En foi de quoi, on le voit partout, lui le réprouvé, radios, télés, journaux… venir gémir d'être lâchement critiqué, honteusement brimé, indignement calomnié… Pour ce qui est de la nouveauté de ce combat idéologique, l'historien Gérard Noiriel en a fait justice. Il montre comment un Zemmour ne fait que reproduire le parcours d'Edouard Drumond, chef de file du camp antisémite à la fin du XIXème siècle (Le venin dans la plume. Edouard Drumond, Eric Zemmour et la part sombre de la République, La Découverte, 2019). Il y a une matrice du discours réactionnaire et chez Zemmour le musulman prend la place du juif chez Drumond. C'est une constante de la doxa archéo et néo réactionnaire : l'exécration furieuse de l'altérité. Tout ce qui ne relève pas de la civilisation blanche, occidentale et chrétienne est à refouler. L'Occident a imposé ces quatre derniers siècles ruines, désolation, génocides au reste du monde et voilà que des misérables issus de ces peuples que nous avons opprimés, exploités, humiliés, massacrés migreraient dans nos contrées transportant les germes délétères propres à infester notre Sainte Identité! C'est la haine de l'autre qui n'est pas blanc ou pas assez qui guide désormais nos politiques conformément aux prescriptions de l'idéologie néo-réactionnaire triomphante. La nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, va faire son marché dans les poubelles de l'extrême-droite en se donnant pour objectif la « protection du mode de vie européen ». Quelle sinistre plaisanterie ! Qu'y a-t-il de commun entre le milliardaire Bernard Arnaud et le retraité grec réduit à la misère par les diktats de cette même Commission européenne ? Le voilà le politiquement correct ! Et quand Lilian Thuram dit le vrai, à savoir qu'il est « nécessaire d'avoir le courage de dire que les blancs pensent être supérieurs et qu'ils croient l'être », la bien-pensance « républicaine » lui tombe dessus. La LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, à la légitimité discutable et aux indignations sélectives) ose lui faire la leçon au nom de « l'universalisme républicain », cette fiction dont la LICRA sait bien qu'elle n'a jamais seulement abordé les rivages de l'Afrique, ceux qu'on nommait « indigènes » en étant réputés indignes. De même, lorsque la FCPE édite, à usage interne, une affiche où une « mère voilée » est censée accompagner une sortie scolaire, c'est la ruée des fanatiques du laïquement correct. Un certain Laurent Bouvet, islamophobe habituel et vigile autoproclamé avec quelques comparses, sous le nom de Printemps républicain, d'une orthodoxie laïque parfaitement usurpée, détourne l'affiche en assimilant femme voilée et terroriste. Jusqu'au ministre Blanquer qui, oubliant toute neutralité, s'en prend à la FCPE, négligeant le fait que l'accompagnement scolaire par des mères voilées est parfaitement légal. Pendant ce temps, une directrice d'école, submergée par les contraintes administratives de la bureaucratie Blanquer, s'est suicidée. Le ministre regardait ailleurs. Il avait mieux à faire.


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