Nouvelles N° 2316

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Jeudi 18 juillet 2019 - N° 2316 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

ION T A CU ATS A V É SQU E D

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TÉMOIN, PASSEUR DE MÉMOIRE

HESTEJADA DE LAS ARTS À UZESTE

Jo Durou nous a quitté

Au programme de la 42e édition…

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P.2 et 8


ACTUALITÉ FESTIVAL D’UZESTE

DÉCÈS DE GEORGES DUROU

30 ans de participation de la CGT.

Un militant acharné de la justice et de la paix nous a quitté

Cette année va revêtir une dimension particulière pour la CGT qui participe pour la 30e année consécutive à l’Hestejada de las arts (lire page 8). L’organisation syndicale, dont le journal la NVO sera présent sur cette 42e édition du festival initié par Bernard Lubat à Uzeste, présentera pour l’occasion un livre écrit par Jean-Michel Leterrier, sous la direction éditoriale d’Alain Delmas, et édité par IN8 et NVO édition : « le swing des œuvriers ». Le secrétaire national de la CGT, Philippe Martinez, sera également présent durant cette édition. Chaque année, la CGT enrichit le programme de débats, de diffusions, de rencontres, en lien avec l’actualité sociale et politique, voici le menu de cette édition : Tous les jours sur le stand : 30 minutes pour les 30 ans avec apéros swing, contes, tchatches… 18 août - Les femmes de la Retirada, « assujettissement et résistance » : avec Maelle Maugendre de l’université de Toulouse 2, auteure du livre « Femmes en exil, les réfugiées espagnoles en France 1939-1942 ». Introduction et animation par Véronique Gambard et Lydie Delmas, du Collectif mixité régional CGT Aquitaine. 21 août - Crise sociale : quelle convergence, pourquoi faire, avec qui ? Quelle leçon de l’histoire ? Discussion avec Gérard Noiriel, autour de son livre Une histoire populaire de la France, mais aussi Marcel Trillat et Valérie Paulet (Comité régional CGT Aquitaine). 23 août - Projection du film Bamako, de Abderrahamane Sissako, en présence du réalisateur, de deux protagonistes du film, syndicalistes, ainsi qu’Éric Berr, économistes atterrés spécialiste de la dette et David Gobé, président de l’Internationale des chemins de fer. Le débat portera sur la privatisation du rail suite aux ajustements structurels exigés par le FMI. 13 ans après, aucun train ne circule au Mali. Les cheminots n’ont pas été payés durant 10 mois, 10 d’entre eux sont décédés, des enfants déscolarisés… Une mission syndicale s’est rendue à Bamako porter la solidarité financière organisée par la fédération CGT des cheminots. De nombreuses démarches de la Fédération de la confédération ainsi que de l’ITF laisse envisager la possibilité de la réouverture de la ligne BAMAKO-DAKAR. Le débat portera sur le film, la question de la dette, les privatisations, celle du rail à Bamako, les enjeux en France et la solidarité internationale avec l’ITF… 24 août - Hommage à Philippe Médiavilla Débat : culture et syndicalisme avec Régis Debray (à confirmer), Philippe Martinez, Bernard Lubat et Alain Delmas. Vous trouverez toutes les précisions nécessaires dans le programme publié sur www.uzeste.org

APPEL DES CENT POUR LA PAIX

Commémoration du bombardement d’Hiroshima et Nagasaki Le 6 août à 17h, rue des 40 journaux à Bordeaux Lac, l’Appel des Cent pour la Paix vous invite à commémorer la tragédie d’Hiroshima et Nagasaki, victimes de bombardements atomiques par les EtatsUnis, les 6 et 9 août 1945. « Les 6 et 9 mai 1945, alors que nombre d’historiens sérieux pensent que le Japon était déjà vaincu, deux bombes atomiques furent larguées par l’aviation états-unienne sur Hiroshima et Nagasaki. Les dégâts furent considérables et le nombre de morts civils avancé par les experts avoisine les 400 000 victimes. Comme chaque année, l’Appel des cent pour la paix commémore cette tragédie humaine, insistant sur la paix et le désarmement, nucléaire ou non, à développer aujourd’hui alors que les armes sont légion et particulièrement sophistiquées sur la planète ; alors que les contradictions économiques se multiplient et que nous sommes menacés par les inconséquences et l’imprévisibilité de certains hommes politiques. »

ANV COP21 GIRONDE EN MÉDOC

Une « ligne de front climatique et social » Vendredi 12 juillet, 12 activistes d’Action Non-Violente COP21 Gironde, répondant à l’appel à décrocher 125 portraits présidentiels avant le G7, ont réquisitionné les portraits d’Emmanuel Macron dans les communes de Saint Vivien du Médoc, Lesparre-Médoc et Cussac-Fort-Médoc, pour mettre en lumière l’urgence climatique et sociale particulièrement criante dans le Médoc. D’après eux, le Président de la République joue le jeu des grands châteaux au détriment des habitants et des travailleurs du territoire. Le groupe local n’en est pas à son premier coup d’essai. C’est la quatrième opération de ce type en Gironde. Le 28 mai, 5 portraits avaient été réquisitionnés dans le bassin d’Arcachon, provoquant 7 perquisitions à domicile et une dizaine de garde-à-vues. 2 • Les Nouvelles 18 juillet 2019

C’est avec tristesse que nous apprenons la disparition de notre camarade Georges Durou. Résistant et déporté, Jo aura eu toute sa vie la volonté de transmettre la mémoire de ce que fut la résistance à Bègles, sa ville, et en Gironde. Ses obsèques auront lieu le lundi 22 juillet, à 11h45, au crématorium de Mérignac. Ni fleurs ni couronnes, une collecte sera effectuée au profit du Secours populaire. Arrêté à quinze ans pour distribution de tract, il est interné au fort du Hâ de Bordeaux puis au camp de Mérignac duquel il tentera de s’évader par trois fois. Il est ensuite envoyé au camp d’Oranienbourg-Sachsenhausen puis à l’usine-camp de concentration Heinkel. Il en reviendra à jamais marqué par l’épreuve de l’internement mais aussi et peut-être surtout par les formidables gestes de solidarité et de résistance auxquels il aura participé durant ces années d’horreur, qu’il racontera au travers d’un livre : Mes printemps de barbelés. « Jo », comme on l’appelait, de retour des camps, militera à l’UJFP et au PCF, puis au plan syndical, aux PTT dont il sera un responsable de l’organisation CGT en Gironde. Il sera aussi l’un des fondateurs de l’Institut d’histoire sociale d’Aquitaine.

« Il n’aura eu de cesse jusqu’à la fin de sa vie de raconter la résistance communiste en Gironde avec, notamment, un énorme travail de recherche autour de l’appel de Charles Tillon, lancé à Gradignan, le 17 octobre 1940, depuis le moulin de Moulineau, rappelle Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF. Et comment évoquer le travail de mémoire de Georges sans parler de l’Association des familles de fusillés de Souge. 256 hommes fusillés entre 1940 et 1944 à Mérignac dont la mémoire reste vive. Georges aura toute sa vie été un militant acharné pour la justice et la paix. » Georges Durou avait remis ses archives personnelles aux Archives départementales de la Gironde, le 7 mai 2018. À cette occasion, Jean Lavie, animateur de l’Institut CGT d’Histoire Sociale d’Aquitaine et de la Gironde et de l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge, avait retracé son parcours et expliqué l’apport de Georges sur le plan historique. « Dès la création de l’Institut CGT d’Histoire Sociale Aquitain en 1983, dans la foulée de la mise en place de l’Institut National, à l’initiative du CR-CGT et de quelques anciens, Jo en est élu président. Une des premières décisions fut de constituer un groupe “archives” (…). Et si aujourd’hui nous comptons 7 000 boîtes et 15 000 photos dans nos rayons c’est parce que Jo et ses camarades

avaient compris, que l’histoire sociale ne pourrait s’écrire de manière satisfaisante qu’en s’appuyant sur des matériaux, tels que journaux, tracts, compte-rendus des congrès, PV de bureaux ou autres, témoignages et archives personnelles diverses, conservés dans de bonnes conditions et accessibles à qui voudraient bien s’en préoccuper ». (…) Ce travail avait notamment permis, avec le n°28 d’Aperçus (1er trimestre 1993), intitulé Vichy… Une politique d’hégémonie idéologique, de montrer que si le parti communiste, dissous, interdit, était troublé, désorganisé, hésitant, en certains endroits, ses militants n’avaient pas attendu pour autant le 22 juin 41 pour s’opposer résolument à l’occupant. « Ainsi, l’enseignement à tirer, est que ce type de publication a contribué, au moins en Gironde, à sa modeste mesure sans doute, à rééquilibrer un discours qui courait depuis la guerre froide. Et cette réalité a aussi contribué à une autre évolution qui doit également beaucoup à Jo. C’est l’évolution de l’Association du Souvenir des Fusillés de Souge », dont « Jo » était toujours le président. Georges Durou s’était attaché à faire du Comité de Souge une association « de tous les fusillés ». Ce rôle joué par « Jo », pour normaliser les relations entre ce qui s’appelait à l’époque le Comité de Souge et les autorités préfectorales, militaires et institutionnelles locales, après une période teintée de guerre froide, avait été souligné par Jean Cavignac, conservateur des Archives départementales de la Gironde lors d’un colloque organisé par le CNRS à l’occasion du 40e anniversaire des commémorations de la guerre 39-45. En confiant ses archives au service public, Georges Durou a mis son travail de Mémoire à la disposition de jeunes, de chercheurs, de curieux… Soucieux, jusqu’au bout de transmettre. La fédération de Gironde du PCF adresse à sa famille et à ses proches, ses sincères et fraternelles condoléances.

BORDEAUX

Surchauffe chez les pompiers 400 pompiers, vendredi 12 juillet, à Bordeaux, à l’appel d’une intersyndicale Unsa, CGT, CFDT, FO et SA/SPPPATS, ont dénoncé la dégradation de leurs conditions de travail. Cette action s’inscrit dans le mouvement national de grève qui court depuis le 26 juin jusqu’au 31 août. Si leurs missions sont censées se limiter à « l’extinction des incendies et feux de forêt » et au secours des personnes « en risque vital ou victimes d’accidents de la circulation », les pompiers se plaignent de devoir intervenir là où les autres services d’urgence, les services ambulanciers, les services sociaux, etc. font défaut. Ils attendent des gestes forts de la part de l’État mais pour le moment, c’est le

sentiment d’être méprisés qui domine. « Les pompiers sont dans la rue pour dénoncer le manque de reconnaissance de la part du ministre de l’intérieur qui refuse tout dialogue depuis le mois de mars » explique Guillaume Millet, représentant CFDT. « 100 nouveaux habitants sur un territoire génèrent 1 nouvelle intervention de sapeurs pompiers. Aujourd’hui, on est sur une hausse de 20 000 interventions par an depuis 2 ans. Tout ça avec un effectif qui ne bouge pas. » « Le ras-le-bol monte contre l’État, confirme Elsa Perez, déléguée CGT. Nos syndicats nationaux ont été reçus en mars par notre ministre de tutelle, Christophe Castaner. Et depuis, rien. La question de la révision des financements des Services départementaux d’incendie et de secours (Sdis), qui permettrait d’augmenter les effectifs pour répondre

à l’augmentation de nos sollicitations, n’est pas tranchée. Notre demande d’ être reconnu comme un métier à risque n’a pas reçu de réponse. On se sent méprisés. » Le président du Département, JeanLuc Gleyze, a annoncé la création de 25 postes et assuré de son soutien la délégation de pompiers qui a été reçue, indiquant qu’il allait faire remonter les revendications qui sont : la reconnaissance du métier de sapeurpompier comme métier à risque, un recentrage sur les missions propres aux services d’incendie et de secours, un financement adapté qui permette un recrutement conséquent. C.D.


ACTUALITÉ

Editorial

ÉVACUATION DE SQUATS SANS SOLUTION D’HÉBERGEMENT

L’indignation, la solidarité et l’exigence d’humanité

200 personnes, familles comprises, se sont retrouvées à la rue après l’expulsion par la préfecture des squats à « la zone du dehors » à Saint Médard et « le Gars rage » à Bordeaux. Alors que certain·es occupaient le parvis de l’église Saint-Michel et que d’autres avaient provisoirement trouvé refuge à La Bourse du travail, syndicats, associations et élu-e-s se mobilisaient ce mardi 16 juillet à l’appel de la CGT pour dénoncer l’inhumanité de la situation. « Cette situation est inhumaine et inacceptable. Comment peut-on expulser des familles entières de logements dont la vacance est volontaire, à des fins de spéculation immobilière pour plus de rentabilité ? » C’est par la voix de Max Guichard que s’est engagé le débat au Conseil de Métropole, le 12 juillet dernier, sur cette question. Car, comme l’a rappelé l’élu communiste, « les expulsions estivales sont devenues monnaie courante ». Or, même si certaines solutions de relogement d’urgence ont été proposées, plus de 200 personnes, familles et enfants compris, se retrouvent ainsi à la rue et sans aucune perspective de relogement. En début de semaine, alors qu’une vingtaine de personnes accompagnées par le Squid investissaient le parvis de l’église Saint-Michel, à Bordeaux, pour donner de la visibilité à leur situation, une vingtaine d’autres accompagnées par Médecin du monde, Ovale citoyen, etc. demandait de l’aide à la CGT. Faute de solution dans la journée, ces personnes y ont passé la nuit. « Mais cela ne peut consister en rien une solution puisque la Bourse du travail ne dispose pas des structures d’hygiène et de restauration nécessaires », indiquait Corine Versigny, responsable départementale de la CGT, lors du rassemblement, mardi, initié par le syndicat à la préfecture et auquel participaient les syndicats Sud et CNT, les associations Médecins du monde, la Cimade, RESF, Ovale Citoyen et des élus (Naïma Charaï, vice-présidente PS de la Région Nouvelle-Aquitaine, Claude Mellier, vice-présidente PCF à la Métropole, etc.). L’organisation syndicale a demandé

à l’État, à la préfète, en lien avec l’ensemble des pouvoirs publics locaux (Mairie de Bordeaux, Métropole, Conseil départemental, communes…) « de prendre toutes leurs responsabilités en mettant à disposition un lieu d’urgence permettant l’accueil de ces femmes et ces hommes dans des conditions sanitaires et sociales dignes de ce nom et en procédant à un accompagnement dans le temps de chacune de ces personnes, leur permettant de vivre dignement ». Lors du Conseil de métropole, Max Guichard a rappelé que la métropole compte 22 473 logements vides, dont 10 590 à Bordeaux, avec un nombre de résidences secondaires qui a presque doublé en 5 ans (Insee, 26

juin 2018). Ce qui amène les élus communistes, comme des élus verts ou socialistes, à demander la réquisition des logements vacants pour répondre en partie aux besoins de logement d’urgence. Max Guichard a également proposé de lancer un appel aux 28 maires pour mettre à disposition des gymnases. Le maire de Cenon serait prêt à le faire mais la préfecture n’avait toujours pas, mercredi matin, donné son accord. Alors que nous bouclions ce journal, une conférence de presse était annoncée par la préfecture dans la journée sur les squats. Il y en aurait environ 130 à l’échelle de l’agglomération, abritant à peu près 2000 personnes. 400 personnes également menacées d’expulsion à Bègles

Sur la zone commerciale Rives d’Arcins, depuis 2 ans, autour et à l’intérieur de 2 hangars désaffectés de la COREP, s’est installé, le camp Denis PAPIN (du nom de la rue). D’après Isabelle et Jean-Luc Taris, professionnels de santé et militants communistes, la population du camp est com-

posée de 350 à 400 Roms Bulgares, ressortissants européens, avec pour la majorité des contrats de travail (dans les vignobles et l’hôtellerie) et une couverture santé, donc en situation régulière sur le territoire français. « Des enfants scolarisés, des femmes, certaines enceintes, des personnes âgées, certaines malades atteintes de maladies graves et bénéficiant d’un suivi et de traitement lourds tels que chimiothérapie et radiothérapie, sans parler des pathologies inhérentes à ce type de personnes vivant dans de telles conditions (affections dermatologiques et parasitaires, atteintes digestives et pulmonaires en lien avec la mauvaise évacuation des fumées émanant des poêles de chauffage artisanaux et les mauvaises conditions d’hygiène). L’impact psychologique (peur, stress, troubles du sommeil, sentiment d’insécurité permanent) de ces conditions de vie est énorme et commun à toutes les communautés menacées d’ être expulsées à tout moment, sans délai de prévenance. » Les occupants du camp savent qu’ils vont être expulsés d’un moment à l’autre mais aucune date n’est communiquée par la préfecture. C’est pourtant ce que demandent toutes les associations d’aide et de soutien. « Nous refusons que cette expulsion ait lieu dans les mêmes conditions de violence que le squat sur le site de l’ancienne ANPE à Bègles, il y a un an, qui a laissé de très nombreux occupants totalement démunis, sans papiers, ni biens personnels, ni de quoi se nourrir et boire, etc. » Prévenait Christine Texier, élue communiste, lors du conseil municipal du 4 juillet à Bègles. « Pourtant, un an après, le projet dont l’urgence nécessitait cette évacuation par la police, n’a toujours pas commencé. Il y avait donc possibilité que cette évacuation prenne le temps d’un minimum d’humanité. » « Nous sommes disponibles, avec les institutions, avec les associations et citoyen·nes qui se sentent concernés, à aider à ce que les occupant-e-s du squat Denis Papin ne connaissent pas le même sort. Nous interpellons également la ville de Villenave d’Ornon, la métropole et la préfecture. » Pour le syndicat Sud Santé sociaux 33, le pouvoir mène avec ces expulsions estivales « une politique de harcèlement totalement décomplexée à l’encontre des plus démunis. C’est une stratégie qui est destinée à décourager les réfugiés de venir en France et les sans domiciles à ne plus recourir à la pratique du “squat” pour s’extraire de la misère absolue ». Comme si ces populations avaient le choix…

Ils vivent ici, ils travaillent ici, ils restent ici ! On connaissait la trêve hivernale, qui protégeait les plus fragiles face aux coupures d’électricité ou d’eau, ou face au expulsions. Nous connaissons aujourd’hui, en ce qui concerne les expulsions, une véritable guérilla estivale ! Depuis maintenant 15 jours, la préfecture de la Gironde est en train de démanteler méthodiquement les squats qui existent sur la métropole bordelaise et aux environs. Et, comme par hasard, ce sont les squats qui sont le plus suivis par les associations de solidarité qui sont frappés en premier. Sonnant ainsi la sentence : votre solidarité ne nous fera pas reculer, elle ne nous impressionne pas et nous ne vous laisserons pas faire émerger les bribes d’une société plus solidaire. Il est également important de savoir que la préfecture de la Gironde refuse de communiquer les dates des expulsions aux collectivités concernées, cela afin d’éviter les fuites qui pourraient permettre aux associations d’être présentes et témoigner des expulsions. Et tout cela se produit alors qu’il y a un an l’INSEE évaluait à plus de 22 000 le nombre de logements vides sur la métropole. Nous assistons, avec le démantèlement de squats, à une véritable catastrophe à plusieurs niveaux. Avant tout, une catastrophe humaine : ce sont des familles, enfants, femmes et hommes qui se retrouvent du jour au lendemain sans toit, mais aussi complètement isolé·es. Des familles qui bien souvent travaillent, dans les vignes ou dans l’hôtellerie, avec souvent même des contrats de travail. C’est aussi un véritable gâchis du travail qu’effectue l’ensemble des acteurs engagés aux côtés de ces réfugiés. Associations, citoyens, travailleurs sociaux, et même certaines collectivités, font un travail remarquable. Lors du démantèlement d’un squat, les personnes chassées se retrouvent démunies : il leur est généralement, et illégalement, refusé de prendre leurs effets personnels. C’est ainsi que toutes les démarches entreprises se retrouvent anéanties. Les élus et militants communistes n’acceptent pas de telles pratiques, nous ne pouvons pas laisser faire au nom de l’état de Droit. C’est d’une autre société dont nous avons besoin, plus solidaire, plus fraternelle. Il est impératif que la préfecture cesse son action qui crée bien plus de problèmes qu’elle n’en résout. Il faut mettre dignement toutes ces populations à l’abri et, pour cela, il faut réquisitionner les logements vides de la métropole, d’autant plus lorsqu’ils sont laissés vacants à des fins spéculatives. Enfin, il faut enclencher un grand plan de régularisation de l’ensemble des réfugiés sur notre territoire, ils vivent ici, ils travaillent ici, ils restent ici !

Vincent Boivinet membre de l’exécutif du PCF 33 et du Conseil national

Christelle Danglot Les Nouvelles 18 juillet 2019 • 3


ACTUALITÉ BORDEAUX MÉTROPOLE

RUE SAGET À BORDEAUX

Les élus communistes demandent l’encadrement des loyers

Un projet commercial au détriment du logement

Depuis 2013, 6 ans déjà, les élus communistes se battent à la Métropole pour mettre en place l’encadrement des loyers, afin de freiner la spéculation immobilière et la flambée des prix. C’est Claude Mellier qui l’a rappelé lors du dernier Conseil de métropole, le 12 juillet, à l’occasion des discussions autour du Programme local de l’habitat. « Vous n’êtes pas sans savoir que certains ménages consacrent jusqu’à 40 ou 50 % de leurs revenus au logement. Lorsque nos habitants ne peuvent plus se loger à cause d’une spéculation débridée, nous devons,

en tant qu’élus métropolitains, agir et agir vite. Au vu de l’augmentation systématique des loyers dans un grand nombre de quartiers de la métropole, qui s’accélère encore plus depuis la LGV, il est vital de mettre en place l’encadrement des loyers afin d’empêcher l’éviction des ménages modestes en dehors de la métropole. Nous vous soumettons donc, à nouveau, cette proposition, car malgré toutes les réticences que cela peut engendrer, les exemples d’encadrement, sur la très courte durée d’expérimentation, ont pu donner des preuves de leur efficacité. »

SERVICE CIVIQUE

Trop souvent du salariat déguisé « Faisons attention à ce que les services civiques, souvent très diplômés, n’assurent pas, à bas coût et hors statut, des missions de fonctionnaires territoriaux ». C’est la recommandation de Max Guichard au Conseil de métropole : « Bien que nous ne soyons pas opposés à l’idée de volontariat, nous constatons que dans de nombreux cas, l’embauche de services civiques se rapproche fortement d’un salariat déguisé, a poursuivi l’élu communiste. En effet, il arrive régulièrement que les jeunes volontaires soient amenés à travailler sur des missions bien différentes de celles qu’ils avaient à l’origine. Qui plus est, l’indemnité d’un jeune en service civique est de 580,62 € par

mois (dont 107 pouvant être payés en nature), ce qui représente moins que le RSA socle. Peut-on vivre avec un tel revenu ? Avec une augmentation des loyers sans précédent, de l’électricité et du prix de la vie en général sur la métropole, que leur reste-t-il à la fin du mois ? De nombreuses associations travaillent aujourd’hui dans des conditions dégradées suite à la suppression des contrats aidés et à la diminution des aides de l’État et de la Métropole. Ces associations sont aujourd’hui contraintes à recourir à des services civiques pour assurer ces missions. Ces mêmes associations à qui nous diminuons les subventions, d’un montant certes faible en quantité, mais qui pèse lourd dans un contexte global de pénurie de financement public. »

Une délibération concernant un projet de « renouvellement urbain » du quartier Saget à Bordeaux (près de la gare Saint-Jean) a interpellé les élus communistes qui s’inquiètent d’une concertation faite « à la hache » sur un projet déconnecté des besoins des habitants. C’est Max Guichard qui est intervenu pour le groupe communiste : « Cette délibération sur la rue Saget nous pose, et je crois que nous ne sommes pas les seuls, plusieurs questions. Tout d’abord sur la forme. La délibération qui nous a été transmise fait à peine plus d’une page recto verso alors que le projet est bien plus conséquent (Ndlr : Bilan des garants par la Commission nationale du débat public, le 26 février, 35 pages et 10 pages d’annexes). Nous étions étonnés de voir que son contenu était si réduit, nous avons donc dû chercher nous-même l’information sur la concertation. Celle-ci a été menée

du 8 janvier au 23 janvier 2019, soit 15 jours. L’avis des garants à ce sujet est tout sauf positif. Je cite “une concertation pas assez anticipée en amont”, un “calendrier contraint”, un manque d’information sur la réunion publique dont ils estiment qu’elle est “à revisiter”, une “concertation peu mobilisatrice”, avec une mobilisation “faible, voire très faible”. En somme, une concertation faite à la hache, sans en informer les élus de la métropole, et qu’Euratlantique veut faire passer rapidement afin de commencer les travaux. Quant au contenu du projet… C’est d’abord et avant tout un projet commercial porté par Apsys, spécialiste de l’immobilier commercial, avec près de 50 000m² de surface commerciale sur 72 000m², et seulement 10 800 m² de logement. Cette course à la surface commerciale nous paraît inquiétante. Mais au-delà de toutes ces réflexions, il en est une qui nous paraît essentielle et qui est selon nous absente de ce projet : dites-moi, monsieur le président,

PROJET D’AMÉNAGEMENTS URBAINS DES BOULEVARDS

Les enjeux de mobilité doivent être un axe central

MODE DE GESTION

L’eau n’est pas une marchandise Lorsque la Métropole propose une nouvelle concession au privé pour la gestion de l’eau, même avec quelques nouveautés, les élus communistes voient rouge. Pas question pour eux d’approuver comme l’a expliqué Jean-Claude Feugas : « Personne ici ne sera étonné de notre position qui est de défendre une gestion directe du service public de l’eau. Nous considérons que lorsqu’il y a service public, c’est du devoir de la collectivité de gérer directement, que ce soit avec une régie ou parfois une SPL. Tout simplement parce que, par définition, un service public est là pour répondre aux besoins de tous, en s’extrayant des logiques de rentabilité et de profit et en ayant comme fil conducteur les intérêts du plus grand nombre. Le service public n’a pas vocation à assurer la rente de délégataires quels qu’ils soient. Les exemples de privatisation montrent 4 • Les Nouvelles 18 juillet 2019

bien que dès que les intérêts privés prennent le dessus, la réponse aux besoins disparait pour faire place à la logique de l’argent. L’exemple du contrat de concession de l’eau de 1992 est à ce titre éloquent, notre établissement aura permis au délégataire de faire beaucoup d’argent sur le dos des usagers. Pourtant permettez-nous de penser que l’eau n’est pas une marchandise et qu’à ce titre il est inconcevable qu’une entreprise privée fasse de l’argent avec. Pourtant c’est ce qui est proposé avec cette nouvelle concession qui, même si elle est de nouvelle génération en apportant quelques nouveautés, permettra des profits à un grand groupe quel qu’il soit, ainsi qu’à ses actionnaires. Pour notre part que ce soit par exemple l’énergie, les transports, les réseaux de chauffage, les déchets ou l’eau, tout cela doit relever du service public, et donc être extrait des critères de rentabilité. »

en quoi ce projet répond concrètement aux besoins des habitants ? Quand la situation du logement est critique, quand la mobilité fait défaut… nous avons là un projet purement commercial et touristique. Cette nouvelle concentration de surface commerciale va amener de nouveaux flux et complexifier un peu plus le transport déjà plus que saturé autour de la gare. Volet transport qui n’est nullement abordé ici. Aujourd’hui, ce projet est porté par Euratlantique sans que l’assemblée métropolitaine (en dehors des maires concernés présents au CA) n’y soit associée, au delà du déclassement de 2 rues, objet principal de cette délibération. Un tel projet d’aménagement urbain ne peut se réfléchir et se faire sans un débat au sein de notre assemblée et encore moins dans le dos de la population. Enfin, nous souhaitions préciser, au cas où on nous réponde que nous ne sommes pas dans ce projet, que le décideur est Euratlantique… rappelons donc ceci : Le CA, ce sont des élus, le président, c’est un élu… Ce projet est d’abord et avant tout un projet bordelais avec des conséquences pour l’ensemble de la métropole. Cette situation nous amène à considérer l’utilité de mettre en place un comité de pilotage élargi aux élus de la métropole. C’est pour toutes ces raisons que nous voterons contre cette délibération. » Les Nouvelles reviendront sur ce projet, dans notre numéro du 22 août, avec des témoignages de riverains qui commencent à s’organiser.

Une délibération au dernier conseil municipal de Bordeaux, puis en conseil de métropole, prévoyant de lancer dès cet automne « une large concertation » sur l’avenir des boulevards a relancé le débat sur le projet de rénovation urbaine. Les élus communistes ont fortement insisté pour que ce projet soit pensé en terme de mobilité pour toute la métropole. Intervention de Claude Mellier : « Cette délibération nous propose de lancer une consultation légale sur un projet métropolitain concernant les

boulevards et barrières mais dont la durée et les contours restent vastes et flous. Cette consultation veut avant tout porter un projet d’aménagement urbain des boulevards et ses barrières et nous regrettons qu’il soit centré autour de Bordeaux essentiellement et 3 communes (Bègles, Talence et Le Bouscat). Nous pointons pour notre part l’urgence d’avoir des axes de transports circulaires en site propre. Si nous commençons collectivement à réfléchir à un métro, il nous faut aujourd’hui nous emparer du projet

des boulevards pour envisager un transport en site propre sur cet axe qui doit être bouclé rive droite avec le pont Chaban Delmas et la rue Lucien Faure et avec le pont Simone Veil pour rejoindre le boulevard actuel. Ici le volet mobilité/transport est relégué au second plan alors qu’il nous faut être ambitieux et ne rien exclure comme mode de transport innovant sur cet axe majeur en terme de mobilité pour notre agglomération. L’ensemble du projet boulevard doit être une priorité dans ce projet et être intégré dans la concertation légale, et pas dans un second volet relégué en point 4 de la délibération avec des études lointaines. Enfin ce projet ne peut être le seul projet de 4 communes de la rive gauche et dans un second temps 4 communes de la rive droite, mais concerne bien l’ensemble des communes métropolitaines dans sa stratégie de mobilité sur le territoire métropolitain. Si nous soutenons ce projet urbain avec un transport en site propre sur les boulevards, il faut élargir la concertation et ne pas en faire qu’un dossier bordelais. »


FÊTE DE L’HUMANITÉ 13-14-15 SEPTEMBRE 2019 La nature inédite des combats à mener pour bloquer le rouleau compresseur macroniste confère des responsabilités nouvelles pour préparer et réussir une grande Fête de l’Humanité. Bon de soutien en main, des dizaines de militants proposent de signer la demande d’un référendum sur ADP. Toutes les organisations politiques, syndicales, associatives pourront utiliser la Fête comme caisse de résonance. Alors qu’une nouvelle contre-réforme des retraites va être annoncée, la Fête va être le cœur de l’organisation du rassemblement pour une contre-offensive unitaire. Celles et ceux qui dans les hôpitaux, les services d’urgence, à l’école, dans les secteurs industriels menacés agissent depuis des semaines, ou ceux qui ont revêtu un gilet jaune peuvent donner force à leur mouvement et lui rechercher un débouché politique à La Courneuve les 13-14-15 septembre. C’est le moment d’acheter le bon de soutien, ticket d’entrée pour la plus grande fête populaire d’Europe.

RENDEZ-VOUS POLITIQUE Le Meeting de Fabien Roussel à la fête de l’Huma, aura lieu le samedi 14 septembre à 15h30 et non le dimanche après-midi comme il est de coutume.

MOBILISATION POUR L’HUMANITÉ

Le sens de la fête et plus encore…

Par Patrick Le Hyaric, directeur de L’Humanité. L’ampleur des débats comme la nature des combats à mener pour bloquer le rouleau compresseur macroniste confèrent des responsabilités nouvelles pour préparer et réussir une grande Fête de l’Humanité. Combattre les impasses mortifères qui installent le duo entre la droite macroniste et l’extrême droite oblige à se rencontrer, à se parler, à échanger des idées et des propositions alternatives neuves. La préparation et la tenue de la Fête en offrent l’occasion. Toutes et tous ont à leur disposition la Fête de l’Humanité pour se faire

entendre et développer la solidarité active pour construire une union populaire majoritaire susceptible de modifier le rapport des forces en faveur du monde du travail, des retraités, de la jeunesse et de la sauvegarde de la planète. Fête de la solidarité internationaliste, elle va offrir ses allées et ses espaces aux mobilisations pour la libération de Lula, pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien ou pour redire notre solidarité au peuple kurde. Nous qui portons par le choix de Jean Jaurès ce beau et puissant nom de L’Humanité, nous souhaitons contribuer à unir les combats pour que l’argent aujourd’hui consacré

POUR L’AVENIR DU JOURNAL

au surarmement soit réorienté vers la défense du climat. Deux ambitions qui n’en font qu’une pour progresser vers des chemins d’Humanité. Des dizaines de milliers de jeunes susceptibles d’être intéressés par la qualité de la programmation des concerts peuvent se mobiliser pour emplir la Fête de leur joie, de leur soif de justice, de leurs espoirs. Encore convient-il de leur présenter le somptueux programme de la Fête. Déjà, nous obtenons de bons résultats dans le placement du bon de soutien à L’Humanité. Cette année, la situation politique nous oblige à réussir une grande Fête. Celle de L’Humanité aussi. Nous sommes en effet contraints de disposer par avance de la trésorerie pour financer dès ces mois d’été la construction de la Fête, les réservations de terrains et les artistes qui s’y produiront. Voilà pourquoi nous ne cesserons d’alerter sur la nature du bon de soutien qui est aussi la poursuite de la souscription populaire. En ce sens, c’est une véritable campagne qui est engagée pour une grande Fête de l’Humanité. Ensemble, nous avons les moyens de la réussir.

ENVIRONNEMENT

Une Fête plus chaude que le climat

Sans avoir vraiment pris de vacances, la bataille pour le climat annonce déjà sa rentrée, et la Fête de l’Humanité compte bien faire partie du programme. Les acteurs du mouvement ont d’ores et déjà annoncé leur menu – non exhaustif – pour l’été. Début août, un vaste camp climat se tiendra à Kingersheim, en Alsace ; à la fin du même mois, les organisations prévoient de se faire entendre à l’occasion du G7, lequel rassemblera,

à Biarritz, les pays comptant parmi les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Un nouvel appel international à la grève scolaire, enfin, est lancé pour le vendredi 20 septembre. Une semaine plus tôt, se tiendra le rendez-vous du Bourget. À dix jours du Sommet mondial de l’ONU sur le climat, convoqué le 23 septembre à New York, la fête militante prendra à son tour les couleurs de la justice climatique et sociale. Désobéissance civile, grèves scolaires, recours en justice : chacun à leur manière, les principaux espaces de

la Fête de l’Humanité reviendront sur la mobilisation qui a marqué l’an passé. Des grandes marches enclenchées dès l’automne à l’élan de soutien apporté à l’Affaire du siècle, cette plainte déposée par quatre ONG contre l’État pour son inaction climatique et appuyée par plus de deux millions de signataires, rencontres et débats se pencheront sur cette séquence inédite pour mettre en perspective les suites à lui donner. Quelles luttes nous reste-t-il à inventer pour imposer l’urgence climatique à l’agenda économique et politique ? Comment renforcer la convergence des batailles environnementales et sociales qui a grandi cet hiver ? La parole sera largement donnée aux organisations impliquées dans le mouvement climat. Plus encore : le Fête, cette année, se met à la disposition de ces luttes. Formation à l’action de désobéissance civile, ateliers sur l’écoféminisme, marche sonore dans les allées de la Fête : carte blanche leur est offerte – vous est offerte – pour faire grandir la bataille. Marie-Noëlle Bertrand, 02/07/2019

Le bon de soutien entre toutes les mains

La Fête est devenue, au fil des ans et des décennies, un lieu à nul autre pareil. Dans un monde chamboulé, elle reste un solide point de repère observé et parfois jalousé. Elle donne à voir chaque année la partie immergée de l’iceberg solidaire et fraternel, cette part considérable du peuple français poussé au silence par le pouvoir politique et les forces économiques au service exclusif des puissances d’argent. Elle est un lieu unique de convergence, de débats et de culture. Cette singularité est un trésor à choyer, non pour nous, mais pour toute la société. Compte tenu du redressement judiciaire de L’Humanité, le placement du bon de soutien doit prendre une tout autre importance. L’Humanité est contraint de payer la location des terrains et les équipements de la Fête tout au long de l’été. Avant

donc la tenue de la Fête. Cela fragilise encore sa trésorerie, alors qu’il faut faire face à d’importantes autres dépenses d’ici à la fin du mois d’août. Il convient donc de considérer le bon de soutien non pas seulement comme un ticket d’entrée à la Fête, mais comme la poursuite de la campagne de souscription populaire. Il s’agit bien d’un bon de soutien à L’Humanité… qui donne droit à l’entrée à la Fête. Autrement, il est indispensable de placer et de payer dès maintenant des dizaines de milliers de bons pour que nous puissions faire face, dès ce mois de juillet, aux dépenses de production de la Fête. Qu’on vienne ou non à la Fête, chacun peut participer à sa construction. Chaque bon de soutien vendu se transformera ainsi en bouffée d’air salvatrice. Au-delà, les résultats financiers de la Fête sont considérés comme déterminants par les autorités juridiques, administratives et d’expertise comptable qui accompagnent et suivent le journal durant la période du redressement judiciaire qui vient d’être prolongée de six mois par le tribunal de commerce de Bobigny. Les résultats financiers de la Fête sont partie intégrante du plan de continuation qu’il doit présenter. C’est possible en mettant le bon de soutien à L’Humanité entre toutes les mains.

ESPACE DE LA GIRONDE

Inscrivez-vous ! Vous voulez participez à la tenue de l’espace de la Gironde sur la Fête de l’Humanité ? Les inscriptions sont à faire le plus rapidement possible afin d’obtenir le meilleur prix pour le transport. Contactez Lisa par tél : 05 56 91 45 06 ou en envoyant un mail à gironde.pcf@gmail.com ! Pour celles et ceux qui aident sur l’espace, la fédération met à disposition des transports et/ou départs collectifs moyennant une participation de 21 € (règlement à l’ordre de ADF PCF 33). La fédération met à disposition des sanitaires, des structures de couchage collectives (80 places, inscription obligatoire) et un espace de restauration pour une participation de 21 € comprenant la totalité des repas (règlement à l’ordre de ADF PCF 33). Vous devez acheter les bons de soutien avant le départ et même le plus tôt possible (lire ci-dessus). Ils devront être obligatoirement activés sur le site internet de la fête de l’Humanité avant le jeudi 12 septembre à 23h59. Vous pouvez les acheter à la fédération, 15-17 rue Furtado 33800 Bordeaux ou auprès des militant-e-s communistes. Montant : 28 € (règlement à faire à l’ordre de L’Humanité). Les Nouvelles 18 juillet 2019 • 5


INTERNATIONAL MALI

Barkhane s’enlise au Sahel et se redéploie minalité transnationale organisée » viennent justifier les injonctions sur le « contrôle des flux migratoires », quand ils ne légitiment pas l’appui de la Françafrique à des dictatures comme celle d’Idriss Déby, aux prises avec des oppositions armées. « Il n’y aura pas de solution militaire au Mali »

La recrudescence des attaques par des groupes armés contraint les forces militaires françaises à se reconcentrer dans le LiptakoGourma, au Mali.

quer l’implantation de Barkhane » et « lancer des opérations durables dans cette zone », a expliqué, la semaine dernière, le général Patrik Steiger, porte-parole de l’état-major.

Elle avait pris corps voilà cinq ans. La base avancée de la force militaire française Barkhane à Madama, au Niger, était censée obstruer la circulation des groupes djihadistes entre le sud libyen et le nord du Mali. Elle est aujourd’hui « mise en sommeil ». Dans un contexte de recrudescence de la criminalité, des attaques revendiquées par les groupes islamistes armés et des violences meurtrières perpétrées par les milices d’autodéfense, l’armée française opte pour la politique des vases communicants : elle « reconcentre » ses forces sur le nord du Mali et redéploie ses moyens sur la base de Gossi, dans la région du Gourma. Objectif : « mar-

Logique de « guerre contre le terrorisme »

Lancée le 1er août 2014 pour étendre l’emprise militaire française à cinq pays de la bande sahélo-saharienne (Mali, Niger, Burkina Faso, Tchad et Mauritanie), l’opération Barkhane, avec ses 4 500 soldats et sa logique de « guerre contre le terrorisme », n’a jamais mis fin à l’activisme des groupes djihadistes. Pire : elle a fragilisé et fracturé des sociétés entières, préparant le terreau de nouveaux conflits. Devant l’enlisement, Paris répète vouloir « s’appuyer sur les capacités de ses partenaires », c’est-à-dire sur les armées délabrées des pays de

INDUSTRIE MILITAIRE

Les ventes d’armes régulées par la justice française ? Le tribunal de Paris se déclare compétent pour juger de la légalité des transactions sur l’armement utilisé au Yémen. Dans un pays où le débat concernant l’industrie militaire est entièrement bâillonné, il s’agit d’une brèche non négligeable dans le silencieux cuirassé étatique. L’association Aser a décidé de faire appel de cette décision. La justice saura-t-elle faire appliquer le droit international ? À l’heure actuelle, le tribunal administratif n’a pas motivé son refus de ne pas appliquer l’article 6 du traité sur le commerce des armes (TCA). Ce dernier précise, pourtant, que toute vente d’armes en direction d’États pouvant potentiellement les utiliser contre des civils devait être suspendue. Ce qui est le cas avec l’Arabie saoudite, dont les crimes de guerre au Yémen s’accumulent. Reste à savoir si les juges français s’inspireront de leurs collègues du Conseil d’État wallon en Belgique et de la Haute Cour de justice de Grande-Bretagne. 6 • Les Nouvelles 18 juillet 2019

Ces derniers avaient donné raison à des ONG qui avaient demandé la suspension des licences d’exportations vers l’Arabie saoudite. Vu de l’extérieur, cela peut paraître comme une victoire à la Pyrrhus, mais pour Action sécurité éthique républicaines (Aser), il s’agit d’une victoire historique. Mardi, le tribunal administratif de Paris s’est officiellement déclaré compétent pour juger de la saisine du 7 mai 2018. Ce jour-là, Aser avait demandé la suspension des ventes d’armes de la France en direction des pays de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis au Yémen. Toutefois, le tribunal a confirmé la validité de ces ventes. Ce qui, pour l’association, ne change rien à l’affaire. « Même si nous déplorons la validation des ventes, l’événement fera date, se réjouit Benoît Muracciole, l’un de ses responsables, car cette décision ouvre une nouvelle jurisprudence sur les “actes de gouvernements” en France sur les questions d’exportation d’armes. »

la région. Pourtant, la force conjointe du G5 Sahel, officiellement « en cours d’opérationnalisation », peine à prendre forme faute de moyens : aucun mécanisme de financement pérenne n’est pour l’heure au point. La confusion sur les objectifs d’une telle force pose aussi problème : les enjeux de « stabilité » liés à « la lutte contre le terrorisme et la cri-

Au fond, l’échec de Barkhane est celui d’une option sécuritaire et militaire d’abord dictée par les intérêts français, aveugle aux raisons matérielles du développement des groupes armés. Le général Guibert, commandant de la force Barkhane, l’admettait l’an dernier au moment de passer la main : « Il n’y aura pas de solution militaire au Mali. La solution est politique, et seule une action globale, sur l’ensemble des leviers militaire, diplomatique, économique surtout, permettra d’ établir les conditions d’une stabilité durable. » Sans réorienter fondamentalement sa stratégie, Paris entend désormais attribuer à ses militaires des missions « civilo-

militaires ». L’armée française se flatte ainsi d’avoir réalisé dans le Gourma, depuis le début de l’année, six projets « dans les domaines de l’accès à l’eau, l’aide à l’agriculture, l’accès à l’éducation et les infrastructures ». Dans la zone de Ménaka, depuis longtemps désertée par l’État, théâtre ces derniers mois d’embuscades meurtrières, l’Agence française de développement est mise à contribution pour « faciliter le financement et la mise en œuvre d’activités simples et rapides, qui correspondent aux besoins des populations ». Initiatives aussi tardives que dérisoires… Dans cette région frontalière du Liptako-Gourma toujours sillonnée, aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso, par les milices islamistes (« État islamique » au Grand Sahara, Ansarul Islam, Rassemblement pour la victoire de l’islam et des musulmans), le déploiement militaire français, quels qu’en soient les paramètres, n’est pas la solution : il est le cœur du problème. Rosa Moussaoui, L’Humanité du 11/07/2019

TURQUIE

Erdogan à l’ombre des missiles russes Moscou a commencé à livrer à Ankara le fleuron de sa défense antiaérienne, au grand dam de Washington, qui menace de prendre des sanctions. Décryptage. En novembre 2015, des avions de chasse turcs avaient abattu un bombardier russe au-dessus de la frontière syro-turque. La rupture entre Ankara et Moscou était presque totale. Quatre ans plus tard, tout est oublié et les affaires ont repris entre les deux pays. La Turquie vient ainsi de prendre livraison de missiles russes, les S-400, un système de défense aérienne entré en service dans l’armée russe en 2007, conçu pour intercepter et abattre toute menace venue du ciel, avion comme missile. Selon son constructeur, le géant de l’armement Almaz-Antei, les S-400 ont une portée de 400 km et peuvent se déployer en cinq minutes. Une vingtaine de militaires turcs ont été formés en mai et juin, en Russie, à l’utilisation de ces missiles, et 80 autres doivent l’être en juillet et en août. Une vente d’armes comme une autre ? Pas vraiment. D’abord, parce que la Turquie est membre de l’Otan. Celle-ci s’est dite « préoccupée », arguant que « l’inter-opérabilité de nos forces armées est essentielle dans la conduite de nos opérations et de nos missions », selon l’un de ses responsables, qui a invité Ankara à plutôt poursuivre le développement de systèmes de défense antiaérienne avec des alliés de l’Otan. Washington avait menacé de prendre des sanctions. Une énième mise en garde rejetée par les Turcs, qui appelaient

dans le même temps à ne pas prendre de mesures susceptibles de « nuire aux relations bilatérales ». En réalité, le Pentagone et la Maison-Blanche estiment qu’il existe un risque que les opérateurs russes qui formeront les militaires turcs aux S-400 puissent dans le même temps percer les secrets technologiques du nouvel avion furtif américain F-35, dont la Turquie veut aussi se doter. Un camouflet pour la MaisonBlanche

« Qu’un allié de l’Otan choisisse de s’allier avec la Russie et son président, Vladimir Poutine, au détriment de l’Alliance atlantique et d’une coopération plus étroite avec les États-Unis est dur à comprendre », ont fait savoir Eliot Engel et Michael McFaul, principaux élus démocrate et républicain à la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, en demandant d’annuler les livraisons des F-35 à Ankara. Habilement, le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a fait savoir à son homologue américain, Mark Esper, que son pays continuait à étudier la possibilité d’achat des missiles américains Patriot et que la livraison de S-400 ne signifiait pas un changement d’orientation stratégique. Ankara étant « sérieusement menacé », cela nécessitait des mesures contre « les attaques intensives » à sa frontière avec la Syrie, l’achat des missiles russes n’étant « pas un choix mais une obligation (sic) ». Pourtant, rien ne dit que dans les prochaines années la Turquie reste un indéfectible allié des États-Unis.

Si une sortie de l’Otan n’est pas évoquée, on sait que les Américains considèrent cette option possible et ont déjà construit une base aérienne de rechange en Irak au cas où ils ne pourraient plus utiliser celle d’Incirlik, à l’est d’Adana. Par ailleurs, le rapprochement turco-russe n’est pas anodin. Il survient alors que, depuis le putsch manqué de 2016, les relations entre la Turquie et les pays occidentaux ne sont pas au beau fixe. Le président turc, Recep Erdogan, est notamment contrarié par l’aide apportée aux forces kurdes en Syrie. Après avoir soutenu les djihadistes, encouragé l’organisation dite de l’« État islamique » et afin d’éviter tout isolement, la Turquie est devenue un acteur majeur pour la résolution de la crise syrienne, apparaissant comme l’interlocuteur incontournable de Moscou et Téhéran. Cela, dans le cadre d’une vision plus large, Erdogan cherchant à faire de la Turquie la puissance pivot entre l’Europe et l’Asie. Ce qui nécessite le renforcement des relations avec Moscou et avec Pékin. Pour la Russie, l’affaire est bonne. Financièrement évidemment, mais surtout politiquement. Vladimir Poutine enfonce ainsi un coin dans les relations entre la Turquie et les Occidentaux. Il conforte la place de son pays sur la scène moyen-orientale en réussissant le tour de force de garder d’excellents liens avec l’ensemble des États de la région, y compris Israël. Pierre Barbancey, L’Humanité du 15/07/2019


PCF RETOUR SUR L’ACTU DE LA JC

74e ANNIVERSAIRE DES BOMBARDEMENTS SUR HIROSHIMA ET NAGASAKI

Trente-cinq À l’occasion de l’été, les jeunes communistes de Gironde vous proposent de revenir sur des temps forts qui ont marqué cette année. Cette semaine, il est question de climat. 35. Ce n’est pas le nombre de militant à la JC, le département d’Illeet-Vilaine, mais la météo prévue à Bordeaux au début de l’été. Et alors qu’on tire les rideaux pour conserver la fraîcheur, regardons la situation par la fenêtre. En 2013 en Australie le Bureau Météorologique a dû ajouter une nouvelle couleur, le violet incandescent, pour les températures dépassant les 50°C. Le signal d’un fait, celui que chaque année ou presque, les records climatiques sont battus. Et l’effet est récent, puisque 60 % de la hausse des températures depuis 1880 s’est concentrée sur les 40 dernières années. Les conséquences climatiques, ce sont la hausse des catastrophes climatiques, ou la fonte du permafrost. Une immense étendue de sol glacé que la chaleur envoie doucement valser dans l’océan, faisant monter le niveau

des mers et libérant des virus que nos corps ont oublié. Egalement réserve de gaz à effet de serre, s’il fond, 1,5 milliard de tonnes de gaz à effet de serre sera relâché chaque année. Epée de Damoclès dont le fil est de plus en plus ténu. Difficile d’être climatosceptique face aux faits. Le rôle du politique dans ce contexte est prépondérant. Jair Bolsonaro préfère déforester l’Amazonie pour des intérêts capitalistes, et d’autres entreprises suivent ce modèle à l’image de la compagnie de forage Taylor Energy qui divise par mille les fuites de pétrole de sa centrale 23051 dans ses annonces officielles. Conscients de la nécessité de changer de mode de vie, d’autres voix tentent de s’exprimer. Les solutions individuelles, coup d’épée dans une mer de plastique, sont nombreuses. De la fabrication de ses propres savons à la taxation des poubelles, trop lourdes, les idées se veulent louables mais n’ont qu’un effet dérisoire comparé à la source réelle du problème. Bien que l’urgence de la situation nous demande d’utiliser tous les moyens à notre disposition pour agir, il est de notre rôle, en tant qu’organisation

politique de jeunesse de mettre en avant et d’expliciter l’antagonisme fondamental entre capitalisme et écologie. Le mouvement des jeunes communistes, à court terme, revendique l’utilisation de circuits courts, ainsi que le développement du fret ferroviaire, afin de parer au « tout camion ». Dans les villes, nous proposons la gratuité des transports en commun, tels que les communistes du Havre l’ont obtenu sur une partie de la ville, il y a peu. Les mobilisations lancées suite à l’appel de Greta Thunberg, le 15 mars dernier, relayées internationalement, ont mobilisé un nombre important de jeunes en France. À travers un mouvement, « Youth for climate », les jeunes ont pris une part très importante dans cette mobilisation. Nous devons dès la rentrée continuer la lutte, au travers de nos campagnes sur le transport public et gratuit, ainsi que dans la rue, afin de construire le rapport de force pour permettre un réel changement climatique. Avant qu’il ne soit trop tard. Clémence

BORDEAUX BACALAN

Le logement, au cœur des débats de la Fête des libertés

PCF : pour un monde de paix, sortir la France de l’OTAN et ratifier le Traité d’interdiction des armes nucléaires « Pour le 74e anniversaire des bombardements sur Hiroshima et Nagasaki de 1945, la Fédération du PCF de Gironde s’associera aux initiatives des associations et des pacifistes qui commémoreront ce terrible anniversaire le mardi 6 août à 17 h (devant le monument “Sculpture de la Paix” à Bordeaux-lac, avenue des 40 journaux). En cette période d’accroissement des guerres dans le monde, le PCF de Gironde appelle les communistes à être présents poursuivant le combat dans l’unité la plus large pour que la France sorte de l’OTAN et qu’elle ratifie le Traité d’interdiction des armes nucléaires. »

PAR MICHEL BECERRO

Adieu Jo J’apprends le décès de mon ainé, ami et camarade Georges Durou, survenu le 13 juillet comme s’il attendait de partir le jour anniversaire de la prise de la Bastille, symbole de la Révolution française. Plutôt normal pour le communiste qu’il était. J’ai rencontré Jo, comme nous l’appelions, autour des années 64, date de mon adhésion à la Cgt, et 1968, époque de ma première grande lutte syndicale. Il fait partie avec Raymond Gleyal et Henri Chassaing des premiers militants syndicaux rencontrés, qui m’ont fait connaitre, comprendre et aimer le mouvement syndical sans lequel le salarié isolé reste désarmé. Jo, je le croyais immortel et cela explique ma profonde tristesse, mais immortel, il le restera par la pensée. Il faut dire que son parcours de vie n’est pas banal même s’il n’aimait pas en parler outre mesure. Né en 1924, Jo est très jeune guidé par les idées de justice, de liberté et de solidarité, valeurs qui seront omniprésentes tout au long de sa vie. Entré dans la vie active en 1938, il prend sa part dès 16 ans, dans la Résistance. Accusé de fabrication et de distribution de tracts, il est arrêté le 21 février 1940. Emprisonné au Fort du Ha, puis à Mérignac, puis à Compiègne, avant de partir le 23 janvier 1943, pour une destination inconnue qui sera le camp allemand d’Oranienburg. Il ne retrouvera la liberté que le 4 mai 1945 lorsque les troupes de l’Armée rouge libéreront le camp. À son retour, affaibli, il reprend sa place dans le mouvement syndical. Voilà pourquoi, je le croyais immortel, ce qui accroit ma peine de le voir partir. Michel Becerro, syndicaliste et militant du PCF

Claude Mellier, vice-présidente de la Métropole, et Vincent Maurin, ancien élu municipal, lors du débat animé par Olivier Escots, secrétaire de la cellule de Bacalan PHOTO JJB

Samedi, en fin d’après-midi, à l’ombre des platanes du parc de Bacalan, le public s’installe autour de Claude Mellier, vice-présidente communiste de la Métropole, et de Vincent Maurin, ancien conseiller municipal PCF de Bordeaux. C’est l’heure du débat de la Fête des libertés, sur le thème « Mieux vivre à Bordeaux, enjeu des municipales ». Jusque-là, l’après-midi aura été consacrée au concours de pétanque et aux parties de belote. Les plus jeunes se seront quant à eux arrêtés sur le stand de Georges Gili consacré à l’aéronautique. Il côtoie désormais celui d’Irène Chollet, artiste locale, qui finalise son installation. À la buvette, les crêpes connaissent déjà un franc succès, alors que les amis, non encartés mais solidaires de la cellule PCF de Bacalan, commencent à arriver pour prêter main forte aux communistes du quartier, plus tard, quand il s’agira de servir la fameuse sucette bacalanaise au bœuf de Bazas. Le débat s’ouvre. Les musiciens du groupe Son Neto, eux, s’activent pour préparer la scène. Tout à l’heure, leurs musiques cubaines donneront le bon tempo d’une soirée mêlant douceur estivale et solidarité avec l’île de Cuba. Fin connaisseur du sujet, Jean

Le parc de Bacalan donne son caractère bucolique à la Fête des libertés PHOTO O.E.

Querbes viendra d’ailleurs en donner les ressorts géopolitiques. Mais pour l’heure, c’est le débat sur les enjeux locaux. Pas de temps mort. Le sujet du « Mieux vivre à Bordeaux » libère la parole, car il y a tant de choses à dire. La problématique des transports circule. Puis c’est autour du logement que l’on échange, que l’on débat entre communistes, camarades d’autres partis, sympathisants de gauche, mais aussi d’habitants du quartier pas forcément politisés mais heureux de trouver un espace d’expression. « Marre du bétonnage », « il n’y a pas d’espaces d’échanges, de vie, dans les nouveaux grands ensembles », entend-on. Le sujet du logement social, dont la part est trop faible, arrive vite, comme celui, on s’en doute, de la flambée des prix de l’immobilier. L’occasion de rappeler que la veille, les élus communistes à la Métropole sont intervenus pour demander la mise en place de l’encadrement des loyers, pour contrer une spéculation gonflée à la LGV. La lutte à mener face à Airbnb, en citant l’exemple du combat de Ian Brossat à la mairie de Paris, est également citée. Un intervenant rappelle l’enjeu de la

SOUSCRIPTION EXCEPTIONNELLE

maîtrise publique de l’accès au foncier, qui peut nourrir des projets solidaires. Jean-Jacques Bordes, secrétaire de la section PCF de Bordeaux, souligne que la politique du logement doit tenir compte des besoins, mais aussi être reliée avec les zones d’emploi. L’exemple de la rue Saget, dans le quartier de la gare, où après une concertation purement formelle un projet de 50 000 m2 de commerces voit le jour, vient illustrer les aspirations à davantage de démocratie locale, en berne dans bien des sujets. Pour Vincent Maurin, c’est avec un PCF portant des messages forts que la population bordelaise s’emparera pleinement du sujet. On en cite un, parmi d’autres : « Pas de nouveau quartier sans que l’école et la crèche soient déjà prêtes ». Le débat est riche, mais il doit s’arrêter. C’est l’apéro en chansons, avec quelques voix de l’Ormée, qui prend la suite. Un véritable feu d’artifice de chants de lutte, avant celui, à la nuit tombée, tiré par la Ville de Lormont. Au Parc de Bacalan, on était aux premiers rangs, pour regarder le ciel comme vers les municipales. O.E.

Élections Européennes Malgré une campagne dynamique et offensive la liste conduite par Ian Brossat n’a pas atteint les 3 %, seuil ouvrant droit au remboursement des frais de campagne. Le PCF prolonge donc la souscription lancée pour les européennes, pour laquelle près de 15 000 euros ont déjà été collectés en Gironde. Il faut réunir 7 000 euros supplémentaires pour compenser ces dépenses. Le PCF compte sur vous !

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33

ILS ONT DONNÉ 7 290 euros : Section Nord Gironde ; Section Rive de Dordogne ; Section Canton de la Brède ; Section Haute Lande ; Mme ROUANET Christiane, Villenave d’Ornon ; M. et Mme KAUFLING Guy, Villenave d’Ornon ; Mme BONNEVAL Jacqueline, Bordeaux ; M. LAMAISON Alain, Mérignac ; Mme VASQUEZ Erika, Le Haillan ; M. HIRSCH Xavier, Mérignac ; M. GIRARD Joël, Mérignac ; M. RIOLS Jean, Mérignac ; M. BOISSON Gérard, Mérignac ; M. CHRISTIANY Daniel, St-Jean-d’Illac ; Mme MELLIER Claude, Mérignac ; M. GAI Christian, Yvrac ; Mme LAFARGUE Nicole, Le Taillan Médoc ; M. PUYTHORAL Robert, St-André-de-Cubzac ; M. et Mme VALENTIN Bernard, St-Médard-d’Eyrans ; M. VIDAL Alain, Biganos ; M. GOURDON Jean-Claude, Biganos ; Mme CHIQUET-ET-CHEVERRY Amélie, Biganos ; M. et Mme TRANNOY Bernart, Lanton ; Mme JAIS Isabelle, Le Teich ; M. DOMINGUEZ Hugues, Bassens ; M. GARCIA Henri, Bassens ; M. ROMERO Roger, Gujan Mestras ; M. DARRIET Christian, Collecte au drapeau

Les Nouvelles 18 juillet 2019 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ DATE À NOTER EN SEPTEMBRE

42E HESTEJADA DE LAS ARTS D’UZESTE MUSICAL

Un 3e rendez-vous aux Terres Neuves La « manifestivité poïélitique d’Occitanie océanique » Le 21 septembre, les Nouveaux rendez-vous des Terres Neuves récidivent pour la troisième fois. Une folle journée de découvertes, de partages, de musique et de jeux, vous est proposée par tous ceux qui aiment, vivent et font vivre le Quartier de Terres Neuves à Bègles. Ouverte à tous et en entrée libre, cette journée accueillera « des jeux pour les petits (et un peu pour les grands aussi), du sport pas trop extrême mais bien extra, des mots qui font rêver, des défilés stylés et des dj’s zélés, de l’initiation, de la décontraction, des chanteurs, des violonistes, des percussionnistes et peut-être même un ou deux touristes ! » Nous publierons le programme à la rentrée.

Retrouvez du 17 au 24 août, en Gironde, la 42e Hestejada de las Arts, fondée et imaginée par la Cie Lubat de Jazzcogne (chercheurs d’art à l’air libre), réalisée par l’association Uzeste Musical, « visages villages des arts à l’œuvre (mine d’art à ciel ouvert) ». Au menu de cette manifestation

culturelle : « improvision, invention, création… (re)présentation, projection, conférence, débat, rencontre, concert, performance… musique inactuelle, théâtre sans papiers, danse sur le pré, expédiction en forêt, pyrotechnie raffinée, cinéma impliqué, philosophie au jardin, bals enjazzés… transartisticités à l’œuvre “entreméli-mélo-mêlées” en grande ballade

sud-girondingue : La Réole (17 août), Escaudes (18 août), Lucmau (19 août), Pompéjac (20 août), Uzeste (21, 22, 23, 24 août) ». Sont annoncés pour la programmation musicale : Géraldine Laurent, Juliette Kapla, Isabelle Duthoit, Emmanuelle Troy, Ysabel Baillet, Sylvain Luc, Bruno Chevillon, Michel Portal, Louis Sclavis, Christophe Monniot, Jacques Di Donato, François Corneloup, Nicolas Nageotte, André Minvielle, Albert Mar-cœur, Collectif Caravan, Benat Achiary, Michel Macias, Fawzi Berger, Yoann Scheidt, Ra-phaël Quenehen, Louis Lubat, Fabrice Vieira, Jules Rousseau, Bernard Lubat, Antoine Berland, Thomas Boudé, Éric Dubosq, Simon Henock, Frantz Hautinzger, Émile Rameau, Alain Bruel… Théâtre : Martine Amanieu, Isabelle Loubère, Cie Uz & Coutumes, Olivier Neveux, Marie-José Sirach Poésie, conte, récit : Michel Ducom, Meryl Marchetti, Jacques Bonnaf-fé, René Martinez… Danse, cirque : Isabelle Lasserre, Cie Volubilis, Maguy Marin, Crida Compagny… Conférence : Gérard Noiriel, Déborah Cohen, Ludivine Bantigny, Sanra Mevrel, Maëlle Maugendre, Fabien Barontini… Arts visuels : Yves Chaudouët, Patrick Deletrez, Martin Lartigue, Alain Amanieu, Artistes & Associés, Pascal Convert, Mona Convert… Ciné-documentaire : Les Mutins de Pangée, Marcel Trillat, Luc Leclerc du Sablon… Pyrotechnie avec la Cie Pyro’Zié et radio UZ avec Antoine Chao. Le programme complet était annoncé pour ce milieu de semaine à retrouver sur : www.uzeste.org

DATE À NOTER EN SEPTEMBRE

Hommage aux combattants de l’Espagne républicaine blicaine et leur famille. Présentation et visite.

ANNONCES LÉGALES TRANSFERT DU SIEGE SOCIAL

SAS WILD STORIES CAPITAL 1000 EUROS 87 QUAI DE QUEYRIES 33100 BORDEAUX Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr Les nouvelles de bordeaux @nvlbx nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 18 juillet 2019

828 967 075 R C S BORDEAUX Par assemblée générale extraordinaire en date du 10 juillet 2019 les associés ont décidé de transférer le siège social à compter du 10 juillet 2019 à l’adresse suivante : 8 ALLEE DU BASTARD 33360 LATRESNE Mention sera faite au RCS de Bordeaux Pour avis

Réservez votre soirée du 26 septembre 2019… pour un hommage aux combattants de l’Espagne républicaine de 17h30 à 20h, par l’Institut d’Histoire Sociale CGT 33 à la Bourse du travail.

18h30 - La Promesse par la Compagnie du Si - Lecture : Alain Chaniot Guitare : Michel Dedieu - Accordéon : David Blazquez - Lecture musicale d’extraits du texte de David Blazquez, petit-fils d’ un républicain assassiné par les phalangistes, également fils d’un combattant républicain. Nous découvrirons ici l’ histoire d’une femme prise dans la tourmente de l’après-guerre civile espagnole, de la Retirada à nos jours. Un récit familial de lutte et de transmission… 19h30 - Pot de l’amitié.

Au programme :

17h30 - Inauguration de l’exposition La solidarité de la CGT 33 avec les combattants de l’ Espagne répu-

Entrée libre et gratuite - Bourse du travail 44, Cours Aristide Briand 33000 Bordeaux


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