Nouvelles N° 2312

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Jeudi 20 juin 2019 - N° 2312 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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PROTECTION DE L’ENFANCE ET EMMAÜS

ASSURANCE CHÔMAGE

GAUCHE

Il y a toujours urgence pour les enfants et les salariés

Un plan offensif contre les chômeurs

Rebondir dans l’action

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ACTUALITÉ FIERTÉS À BORDEAUX

PROTECTION DE L’ENFANCE ET EMMAÜS

10 000 personnes manifestent

Il y a toujours urgence pour les enfants et les salariés

Le ras-le-bol de l’homophobie et l’exigence de la PMA pour toutes a fait déferler une vague multicolore de l’allée Serr, rive droite, à la Victoire à Bordeaux, dimanche 16 juin, à laquelle ont participé 10 000 personnes.

COMMÉMORATION

Hommage à Charles Tillon

La cérémonie commémorative de l’appel à la résistance contre l’occupant nazi que lança Charles Tillon le 17 juin 1940 s’est déroulée sur le lieu même où il était hébergé clandestinement, dans le parc municipal RenéCanivenc à Gradignan. C’est l’association gradignanaise pour la mémoire de la déportation qui l’a rappelé. Celle-ci mène un travail important pour que le moulin de la famille Souque, où Charles Tillon a été hébérgé, soit reconnu comme lieu de résistance. L’ARAC a rappelé le devoir de mémoire et l’importance de la Résistance dans la victoire de 1945. Quant au PCF, il y a dénoncé les tentatives de réécriture de l’histoire auxquelles nous assistons, de la remise en cause de la résistance communiste dès juin 40 à la négation du rôle de l’armée soviétique dans la victoire contre les nazis comme les cérémonies commémorant le débarquement du 6 juin 1944 en ont été une triste illustration.

RETRAITÉS CGT DU BASSIN D’ARCACHON ET VAL DE L’EYRE

Pas de hasard pour ma retraite Le Pôle d’activité des retraités CGT du Bassin d’Arcachon et Val de l’Eyre organise une réunion publique lundi 24 Juin à 18h30, salle du Club House des Tennis (3 Rue de la verrerie à Biganos) sur l’enjeu de société que représente la réforme des retraites. « Cette réforme résulte des décisions libérales de l’Union européenne de réduire les dépenses publiques et la part du PIB consacrée aux pensions, mais aussi des exigences patronales de baisser les cotisations. Le gouvernement avance des objectifs attrayants : le régime serait plus simple, plus juste pour tous. Mais il évite toutes les questions essentielles : quel sera le niveau de ma pension, et à quel âge je pourrai partir en retraite ? La raison est simple : le gouvernement veut faire travailler les Français plus longtemps, et ouvrir un espace à la retraite par capitalisation. La CGT s’oppose à une réforme systémique basculant le système dans une autre logique. Le système par annuité est le meilleur pour maintenir le niveau de vie à la retraite. Nous avons donc lancé une campagne de formation, d’information et de communication, afin de construire le rapport de force pour combattre la réforme, mais aussi imposer des propositions pour garantir et faire progresser le système actuel de retraites. La France dégage de plus en plus de richesses et les Français ont de plus en plus de besoins, y compris en matière de retraites. L’équation est simple : partageons les richesses pour répondre aux besoins et augmentons le niveau de pension ! Pas de hasard pour ma retraite : Je veux savoir quand et avec combien je partirai. » L’organisation syndicale vous propose donc de participer à la réunion publique qu’elle organise lundi 24 juin pour : bien comprendre le projet de réforme des retraites du gouvernement et pourquoi le système par répartition est le meilleur pour maintenir le niveau de vie à la retraite, mais aussi pour bien connaître les propositions de la CGT pour pérenniser et améliorer le système. 2 • Les Nouvelles 20 juin 2019

Depuis quelques temps, il ne se passe plus une semaine sans qu’on évoque la situation d’Emmaüs Gironde, de son président Pascal Lafargue, des enfants accueillis dans les établissements gérés par son pôle enfance, de leurs salariés. Des associations avaient tiré la sonnette d’alarme à l’automne dernier et engagé un certain nombre de démarches. Il semblerait qu’ils soient enfin entendus mais la CGT demande qu’enfants et salariés soient mis sous protection, vite… Une pleine page dans Sud Ouest du 14 juin dresse un portrait de Pascal Lafargue, président d’Emmaüs Gironde, « pionnier de l’économie sociale et solidaire » « dans la tourmente ». Le « mastodonte de l’humanitaire » a été exclu d’Emmaüs France, il est soumis à un contrôle financier de la part du Fisc et de la préfecture, les compagnons du bric brac de Parempuyre d’ Emmaüs Aquitaine – également présidé par Pascal Lafargue et géré par le même conseil d’administration – avaient accueilli leur président, fin mai, par une grève et n’auraient repris le travail qu’après avoir obtenu l’assurance que ce dernier et son conseil d’administration se retireront d’Emmaüs Aquitaine fin juin. Finalement, le quotidien régional évoque une « myriade d’entités satellites, contrôlées par Pascal Lafargue, encadrées de conseils d’administration rassemblant les mêmes personnes depuis des années. Ces structures se facturent souvent entre elles ». Sans compter un goût prononcé pour le travail en famille, ou entre amis… « On y embauche la sœur, le beau-frère, la fille ou fils de membres de la direction ou d’élus, et pas des moindres, la directrice d’un pôle est la femme du directeur d’un autre pôle, etc. », explique Martine Servin de la CGT Action sociale. Car si aujourd’hui le ciel semble tomber sur la tête de l’association et ses multiples structures satellites, c’est que les salariés ont parlé, les syndicats (CGT et SUD) ont relayé, les associations qui travaillent avec des mineurs étrangers ont alerté. « Ça ne date pas d’hier, poursuit Martine Servin, mais la terreur, enfin, ça ne marche plus. Aujourd’hui le scandale est tel que ça ne peut plus s’arrêter mais il faut prendre des mesures, vite, car les enfants qui déjà subissent pour des

raisons diverses des conditions de vie difficiles ne doivent pas être sacrifiés. Parce que les salariés du pôle enfance d’Emmaüs Gironde sont traumatisés. Une douzaine de salariés ont été licenciés, qui réparera ? » Tout a commencé quand fin 2017, Pascal Lafargue prend la main sur l’association du Gardera qui gère deux lieux d’hébergement et d’accompagnement éducatif pour mineurs suite à une mesure de placement : le foyer du Gardera à Langoiran et la Maison d’enfants à caractère social (MECS) Home de Mazères à Langon. Début 2018, Emmaüs Gironde absorbe l’association et ses deux établissements et le département (en charge de la protection des mineurs) lui confie la gestion d’établissements à Martillac, Parempuyre, Mérignac et Talence. Le Pôle enfance Emmaüs Gironde Home de Mazères et Gardera est créé. Le Département qui doit faire face à une arrivée importante de mineurs étrangers isolés en confie l’accueil à Emmaüs. « Très vite, cet accueil s’est révélé indigne », rappelle la syndicaliste. En effet, il avait fait l’objet d’une conférence de presse le 22 novembre à Bordeaux par les associations regroupées au sein du collectif Mineurs isolés étrangers (voir notre édition du 29 nombre 2018), en particulier pour l’établissement l’Hermitage à Martillac. Depuis, après contrôle du Département, ce dernier a été fermé ainsi que celui de Parempuyre. « Dès le mois de novembre 2018, raconte Martine Servin, nous avons relayé les problèmes de management autoritaire, d’opacité financière, d’absence de moyens matériels, de déqualification des personnels, de nombreux arrêts maladie, notamment pour burn out, de licenciements, de démissions… un turn over insupportable. Nous n’avons jamais eu beaucoup de réaction de la Dirrecte mais nous n’avons cessé d’interpeller le Département car la dégradation de la santé et des conditions de travail des équipes encadrantes et les problèmes de gestion administrative et financière ont forcément un impact néfaste sur la qualité de l’accueil des enfants et du travail éducatif. C’est pourquoi nous avons, fin novembre, lors d’une rencontre avec madame Ajon, vice-présidente du Conseil départemental à la protection

de l’enfance, suggéré d’effectuer aussi un contrôle financier quant à l’utilisation des fonds publics. Nous avons, par ailleurs, interpellé Emmaüs France. » À partir d’avril, les syndicats arrivent à organiser les salariés qui se mettent en grève. Mi-mai, une motion de défiance est votée par les salariés des sites de Mazères et de Langoiran. Ils y évoquent les « dysfonctionnements gestionnaires et managériaux » aux « conséquences éducatives évidentes » et demandent à nouveau au Conseil départemental, « premier concerné comme responsable de la protection de l’enfance et comme financeur », de prendre ses responsabilités : « Certes la situation des M.e.c.s est moins visible, mobilisante et médiatisée que celle pour laquelle le Conseil Départemental a réagi en fermant deux sites, mais cela ne justifie en rien cette passivité. » Ils y dressent une longue liste de manquement au droit du travail et dénoncent les locaux « inadaptés à l’accueil des mineurs », la « perte de cohérence dans les projets personnalisés d’accompagnement concernant les jeunes », l’absence « de projets de service (sur Langoiran) », les « impayés réguliers (relances des cantines scolaires des enfants) pouvant aller même jusqu’à des avis d’huissier adressés aux familles… », la « disparition des excédents financiers réalisés par certains sites (comme Mazères) sans explication ». La CGT a demandé une nouvelle audience fin juin auprès de madame Ajon qui devrait être en possession des résultats des différents audits. « Nous voulons savoir quelles mesures vont être prises pour mettre à l’abri les enfants et les salariés, prévient Martine Servin. Il y a d’autres associations compétentes dans ce département pour gérer les lieux d’hébergement et assurer le travail éducatif auprès de ces enfants auquel la loi de la République impose une protection ». « Vous avez fait trop des dégâts pour que nous puissions continuer avec vous », prévenez la motion de défiance du 14 mai à l’égard de Pascal Lafargue et d’Emmaüs Gironde. Christelle Danglot


ACTUALITÉ

Editorial

CHÔMAGE

Des économies astronomiques au détriment des privés d’emploi Le premier ministre, Édouard Philippe, et Muriel Pénicaud, ministre du Travail, ont présenté mardi une réforme choc du régime d’assurance-chômage. Un coup de rabot d’une ampleur inédite de 3,4 milliards d’euros. Le premier ministre et la ministre du Travail ont dévoilé, mardi, quelques mois après l’échec de la négociation interprofessionnelle, leur réforme drastique de l’assurance-chômage. En sabrant les droits des privés d’emploi et en saupoudrant quelques mesures d’accompagnement, le gouvernement espère réaliser une économie astronomique de 3,4 milliards d’euros d’ici à la fin 2021. Sous couvert de remettre les chômeurs au travail, l’exécutif table également sur une baisse de 150 000 à 250 000 du nombre de demandeurs d’emploi. Décidant seul des règles d’indemnisation – une première depuis 1982 –, le pouvoir macroniste a frappé un grand coup en brandissant comme argument les 35 milliards d’euros de dette de l’Unédic. Dès le 1er novembre, il faudra avoir travaillé six mois sur les 24 derniers mois, contre quatre mois sur 28 aujourd’hui, pour accéder à l’assurance-chômage. Les conditions de « rechargement » des droits seront également durcies : il faudra avoir travaillé six mois au lieu d’un pendant sa période de chômage pour voir son indemnisation prolongée. Cette mesure constitue un tournant, tant elle va exclure massivement (300 000 personnes, selon la CGT) et générer d’énormes économies, avec 2,85 milliards d’euros à la clé. Le premier ministre et la ministre du Travail l’ont répété plusieurs fois lors de leur présentation : « Il ne sera plus possible de gagner plus au chômage qu’en travaillant ! »

Un bouleversement des règles de calcul des allocations

Depuis des mois, l’exécutif laboure le terrain, affirmant que 20 % des demandeurs d’emploi sont concernés par les supposées dérives du cumul emploi et allocations. Qu’importe si l’Unédic estime, elle, que seuls 4 % des indemnisés touchent une allocation supérieure à leur salaire précédent, le gouvernement a décidé de chambouler complètement le calcul des indemnités. Celles-ci ne seront plus basées sur le salaire journalier de référence (SJR), donc les jours travaillés, mais sur le salaire mensuel moyen. La mesure permettra de réaliser 590 millions d’euros d’économies sur trois ans et réduira les droits des plus précaires. Mais cette incitation à reprendre au plus vite un emploi pour les chômeurs se heurte à la réalité. Sur 6,3 millions d’inscrits à Pôle emploi, seules 687 833 offres étaient disponibles sur le site Internet hier, dont une majorité ne sont pas des CDI. Un coup porté à l’indemnisation des cadres

Après la levée de boucliers de la CGT et de la CFE-CGC contre le ciblage de l’indemnisation des cadres, le gouvernement a choisi d’enfoncer le clou en instaurant une dégressivité simple avec un seul palier à 6 mois pour les chômeurs qui touchaient plus de 4 500 euros brut par mois. Les privés d’emploi verront leur indemnité amputée de 30 % au septième mois, sauf pour les plus de 57 ans. Soit un gain de 210 millions d’euros pour l’Unédic d’ici à la fin de 2021. En plus de constituer une rupture d’égalité entre les différentes catégories de demandeurs d’emploi en visant les cadres et professions supérieures, le

premier ministre omet de préciser que ceux-ci contribuent plus au régime de l’assurance-chômage qu’ils n’en bénéficient. La « mesurette » du bonusmalus

Dans cet océan d’économies concrétisées aux dépens des demandeurs d’emploi, le gouvernement a essayé de montrer qu’il mettait aussi les entreprises à contribution. Alors que 70 % des embauches sont des contrats de moins d’un mois et que 85 % sont des reprises chez le même employeur, le dispositif de bonus-malus, promesse de campagne d’Emmanuel Macron, censé réduire le recours abusif à ce type de contrat, a tout de la « mesurette », comme l’a qualifiée la CGT. En effet, le gouvernement a choisi de cibler sept secteurs dès le 1er janvier 2020, dont l’hôtellerie-restauration, l’agroalimentaire. Mais le BTP et la santé, grands pourvoyeurs de CDD, ne sont pas concernés par le bonusmalus. Les cotisations varieront entre 3 et 5 % de la masse salariale en fonction de la pratique de l’entreprise. Celles qui respectent la loi se verront ainsi récompensées avec une minoration de leur cotisation patronale (4,05 %) ; quant aux mauvais élèves, ils seront pénalisés par un renchérissement. Quant aux CDD d’usage (CDDU), majoritairement utilisés dans le secteur du spectacle, chaque contrat se verra soumis à une taxe forfaitaire de… 10 euros, sauf dans ce même secteur économique. Ce qui risque, là encore, d’avoir un effet nul sur les comptes de l’assurance-chômage et sur la lutte contre la précarité.

ÉDUCATION

Beaucoup de grévistes mais pas de pagaille

L’appel des syndicats à ne pas assurer la surveillance des épreuves du bac, qui ont démarré lundi, a rencontré un certain succès. En l’absence de dialogue avec JeanMichel Blanquer, le mouvement pourrait continuer de se durcir. Inédit depuis 2003, l’appel d’une

intersyndicale (Snes, SUD, CGT, Snalc, Apses) à ne pas assurer la surveillance des épreuves du baccalauréat, qui ont démarré lundi avec la philosophie, a remporté un certain succès. Il a rassemblé, selon les syndicats, environ 25 % de grévistes en moyenne. Un taux élevé pour un jour d’examen. Pour autant,

l’organisation des épreuves n’en a pas été déstabilisée. Les centres d’examen avaient prévu des réservistes pour pallier d’éventuelles absences. Et les enseignants ont toujours employé des modes d’action respectueux. Comme à Libourne, où une cinquantaine de professeurs du lycée Max-Linder ont manifesté, bâillon sur la bouche et pancarte en main. À Bordeaux aussi, des enseignants ont manifesté, en passant par les urgences de Saint-André pour soutenir les grévistes qui y tiennent un piquet tous les mardis. En l’absence de dialogue, le ton pourrait encore se durcir. Une grève de la surveillance du brevet des collèges est prévue le 27 juin. Et certaines organisations, comme SUD éducation, évoquent l’idée d’une grève des corrections.

Face au mépris, répondons lutte des classes ! Les discours de Macron et de son premier ministre ne sont que supercherie et mépris de classe. Ces discours masquent la mise en place de leurs mesures libérales. Leur volonté est de casser le grand service public que mérite notre pays en terme de santé, d’éducation, d’information, casser notre tissu industriel, casser notre système de retraite et de protection sociale basés sur la solidarité. La Macronie a réorganisé idéologiquement et politiquement la vie politique française à son profit. Rien ne parait pouvoir les arrêter et pourtant, partout dans le pays, les luttes se développent dans tous les secteurs : • 90 centres d’urgence des hôpitaux en grève ; • des EPAHDS partout en France luttent afin que nos ainés soit traités dignement ; • la riposte des enseignants à la réforme Blanquer : grève inédite de la surveillance du bac ; • les marches pour le climat ; • la bataille contre la réforme ferroviaire et la résistance afin de garder le train des primeurs à destination de Rungis ; • la bataille contre la privatisation d’ADP ; • etc. Ces luttes sont la preuve d’une forte conscience politique des citoyen·nes de ce pays. Comment le parti communiste, aujourd’hui ancré dans une nouvelle dynamique, après la campagne des élections européennes, peut-il transformer ces luttes en exigences politiques, porteuses d’une transformation de société ? Le Conseil national du 15 juin dernier appelle les communistes à s’engager dans la construction de grandes batailles politiques, massives et rassembleuses, pour arracher des victoires. L’actualité des prochains mois va être rythmée par la contre-réforme des retraites et par celle de l’assurance-chômage, pour l’augmentation des salaires et des pensions en proposant une carte pétition. La mise en échec du projet de privatisation d’Aéroports de Paris est l’autre enjeu majeur du moment, qui soulève la question de tous les biens communs. Face aux plans de licenciements, les communistes demeurent en première ligne des combats organisés pour défendre notre industrie, afin qu’elle réponde aux besoins humains, écologiques et sociaux de nos territoires. La journée du 22 juin, à Belfort, contre la liquidation de 1 000 postes à General Electric en est l’illustration. Il est primordial que nous, communistes, restions dans la dynamique ; afin de continuer à faire vivre nos dix propositions et de nous renforcer en proposant offensivement l’adhésion. Ceci ne pourra se faire que si nous rencontrons les Girondins au plus près de notre quotidien, dans nos quartiers, dans nos entreprises. Les parlementaires communistes s’expriment largement afin de dénoncer et de mettre en avant nos propositions. Ils sont un point d’appui nécessaire. Néanmoins, seul l’engagement des tous les communistes permettra de changer la société des riches en une société pour tous. Mobilisons cet engagement, allons chercher les communistes, ceux en sommeil ou ceux qui s’ignorent !

Sophie Elorri membre de l’exécutif départemental et du conseil national du PCF

Les Nouvelles 20 juin 2019 • 3


ACTUALITÉ RÉFÉRENDUM ADP

C’est parti !

La campagne de collecte des signatures pour soutenir le projet de référendum afin d’empêcher la privatisation d’Aéroports de Paris a commencé. Le bug informatique du démarrage n’a pas entamé la détermination de ceux qui ont permis l’organisation de cette procédure et qui se mettent en ordre de bataille pour relever le défi. Ils ont 9 mois pour récolter 4,7 millions de signatures. La collecte des signatures nécessaires à l’organisation d’un référendum d’initiative partagée sur l’avenir d’Aéroports de Paris s’est ouverte le 13 juin avec un site internet dédié,

mis en place par le ministre de l’Intérieur chargé d’organiser la consultation. Les premières heures ont connu quelques bugs, au point de provoquer la colère de ceux qui tentaient de signer. « Vous vous moquez vraiment de nous, Christophe Castaner ! », a tempêté Fabien Roussel, député et secrétaire national du PCF, tandis que Boris Vallaud (PS) ironisait : « On ne peut pas dire que la Start-up Nation aide beaucoup à la réussite de cette initiative démocratique. » Un problème de paramétrage, réglé depuis… L’aventure enclenchée par 248 députés et sénateurs (du PC à LR) pour s’opposer à la privatisation controversée du groupe aéroportuaire,

inscrite dans la loi pour la croissance et la transformation des entreprises (Pacte), est donc lancée. Pour que ce Référendum d’initiative partagée (RIP) ait lieu, il faut qu’il recueille l’approbation d’au moins 10 % du corps électoral français, soit plus de 4,7 millions de personnes. L’occasion d’une grande bataille à gauche

Pour les progressistes et les forces de gauche, c’est l’occasion de mener et de gagner une grande bataille unitaire. Des insoumis, des communistes, des écologistes, des militants de Génération·s ou de Place publique, des socialistes, des syndicalistes, de la

CGT et de Sud, des militants d’Attac ou des Amis de la Terre, des artistes, des intellectuels ont ainsi signé une tribune publiée dans Le Monde (lire ci-dessous) pour affirmer qu’il fallait mener cette bataille « ensemble, par delà les chapelles et les querelles, les avec gilet et les sans gilet, les encartés et les non-encartés, les syndiqués et les nonsyndiqués » afin de produire « une contagion de signatures ». Mais c’est aussi avec LR que ces forces de gauche se réunissaient mercredi soir à la Bourse du Travail à Paris pour lancer la campagne de recueil des signatures et « faire décoller le référendum ». Aux côtés de Fabien Roussel (PCF), Clémentine Autain (LFI) ou Boris Vallaud (PS), les députés LR Gilles Carrez, Philippe Dallier et Alain Ramadier ont répondu positi-

vement à la proposition réalisée par le communiste Stéphane Peu. 4,7 millions de signatures, et après ?

La campagne va durer neuf mois. Si les 4,7 millions de signatures étaient récoltées avant, la campagne se poursuivrait quand même jusqu’à sa clôture officielle fixée au 12 mars 2020. Le Conseil constitutionnel aura alors un mois pour valider ces soutiens en vérifiant qu’ils représentent bien au moins 10 % du corps électoral. Assemblée nationale et Sénat auront alors six mois pour examiner la proposition de loi. Si ce n’est pas fait, le président pourra alors la soumettre au référendum.

COMMENT SIGNER ? Deux options sont possibles : par internet ou dans une mairie. Sur le site referendum.interieur.gouv.fr, cliquez sur « Déposer un soutien à la proposition de loi visant à affirmer le caractère de service public national de l’exploitation des aéroports de Paris ». Il faut alors remplir des cases : nom, prénoms (comme sur votre acte de naissance), adresse (la ville est affichée avec le code Insee et non le code postal), … numéro de carte d’identité, date de son obtention, etc. Seules les personnes inscrites sur les listes électorales peuvent participer au RIP. La vérification se fait automatiquement. Les signatures peuvent aussi se faire dans des mairies, une vingtaine par département. Le Conseil constitutionnel doit mettre en ligne une carte interactive mentionnant toutes les mairies concernées.

PRIVATISATION DU GROUPE AÉROPORTS DE PARIS ?

Pour moi c’est référendum Affiches, tracts, tribune, site Internet (signons.fr)… la bataille du référendum contre la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP) est lancée. Une soirée de lancement est organisée jeudi 27 en Gironde. Boris Vallaud (député PS), Sébastien Jumel (député communiste), Flora Magnan (Halle civique, Signons. fr), François Ruffin (député de la Somme), Claire Nouvian (Place publique), Gérard Mordillat (réalisateur), Eric Piolle (maire de Grenoble)… étaient réunis mardi à Paris, pour présenter le matériel de campagne et lancer les premières actions. À Bordeaux, c’est la radio militante, la Clé des Ondes, qui a pris l’initiative d’une soirée de lancement de la campagne en Gironde : jeudi 27 juin 2019 de 19h à 22h, dans le hall de la Bourse du Travail (44 cours Aristide Briand à Bordeaux). Y sont annoncés (à l’heure où nous rédigeons) la participation du PCF, NPA, FI, PS, Génération·s, de la CGT. « Nous avons 9 mois pour signer et faire signer, rappelle l’invitation, pour trouver parmi nos collègues de bureaux, nos familles, nos amis, nos voisins 4,7 millions de personnes qui feront une contagions de signatures ! En Gironde, toutes les forces po4 • Les Nouvelles 20 juin 2019

litiques, syndicales, associatives, citoyennes peuvent s’unir pour alimenter cette frénésie, cette épidémie ! Des comités locaux aux formes diverses peuvent et vont se lancer. Aussi le journal Fakir, la radio La Clé des Ondes et le Comité de Défense des Services publics invitent toutes celles et tous ceux qui souhaitent participer à cette mobilisation générale à venir le jeudi 27 juin à 19h dans le hall de la Bourse du travail de Bordeaux. Cette réunion départementale se fera en présence d’élus signataires du projet de loi pour sauver ADP et d’organisations et personnalités signataires de la tribune parue dans le Monde le 11 juin dernier (ci-contre). On espère qu’elle se fera avec vous. Comme le dit Fakir : Sans vous on ne peut rien, mais avec vous on peut beaucoup ! Et à la fin c’est nous qu’on va gagner ! D’ici là, toutes les informations sur le référendum sont à retrouver sur le site signons.fr. »

TRIBUNE TEXTE PUBLIÉ PAR LE MONDE ET SUR NOUS-SIGNONS.FR : « Un référendum sur la vente des Aéroports de Paris. Un référendum pour ne pas laisser ce trésor à Vinci, qui a déjà emporté nos autoroutes. Un référendum, surtout, sur l’avenir : l’avenir que nous refusons, l’avenir que nous désirons. D’emblée, le Premier ministre Edouard Philippe s’est étranglé : “C’est une situation dangereuse ! Cela pose un vrai et grave problème démocratique !” Ils suffoquent, lui, les autres. Car ce n’est pas la question, seulement, de Roissy, d’Orly, qui est soulevée. Cela va bien au-delà. C’est l’occasion d’un coup d’arrêt, d’un “non” franc et massif, d’un désaveu géant : nous ne voulons plus du monde qu’ils incarnent, qu’ils promeuvent. “Concurrence”, “croissance”, “compétition”, “déficit”, “mondialisation” … Ces mots nous sont répétés pour vendre les aéroports. Ces mots nous sont répétés depuis quarante ans, pour vendre à la découpe le gaz, l’électricité, la santé, et bientôt les retraites. Ces mots

nous sont répétés comme des mantras, pour guider la société et nos existences. Ces mots sont désormais des mots cadavres. Nous n’y croyons plus. Nous n’en voulons plus : ils creusent notre tombe écologique. Nous aspirons, au contraire, à la coopération, à l’entraide, à placer les humains et la planète avant les chiffres, il en va de notre survie commune. Car le Premier ministre a bien raison : c’est la “démocratie” qui est en jeu. Pour lui, pour eux, la démocratie, c’est quand ils s’arrangent en famille, quand ils confient les bijoux de l’Etat à leurs amis, et qu’ils en retirent des prébendes et des dividendes. La voilà, la démocratie qu’ils apprécient : la démocratie sans le peuple ! Ni dans la rue, ni sur les ronds-points, ni dans les urnes. Ou alors, une fois tous les cinq ans. Et entre-temps, circulez, braves gens ! Pour nous, au contraire, la démocratie, c’est la reprise en main de notre destin commun. Et il faut bien commencer par un bout, même petit : alors, allons-y par le bitume des aéroports de Paris. Avant de passer à nos écoles, nos champs, nos hôpitaux, nos tribunaux, nos forêts… Maintenant, une bataille est engagée. Nous, nous signons. Surtout, nous ferons signer, parmi nos collègues, dans les bureaux, dans les associations, dans les usines, dans les facultés, à la Fête de la Musique et à la Fête des voisins, dans les vestiaires du club de foot et dans les colloques universitaires. Et cette belle bataille, populaire, démocratique, nous invitons à la mener ensemble, tous ensemble, pardelà les chapelles et les querelles, les “avec gilet” et les “sans gilet”, les encartés et les non encartés, les syndiqués et les non syndiqués, unis dans une action. Unis pour produire une contagion de signatures, une épidémie de pétitions, et qu’on parvienne à 4,7 millions. Aux stylos, citoyens ! Marchons ! Signons ! »


INTERNATIONAL ÉLECTIONS

MOYEN-ORIENT

En Espagne, pas de cordon sanitaire face à l’extrême droite

Remous géopolitiques dans les eaux du golfe d’Oman

À la suite des scrutins municipaux et régionaux, les investitures des présidents et maires ont confirmé samedi dernier la consolidation de pactes entre les formations de droite et le parti raciste et ultranationaliste Vox. Sur le papier, le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a remporté les élections régionales et municipales du 26 mai. Au terme des investitures qui avaient lieu samedi, il s’adjuge la majorité des 81 villes de plus de 100 000 habitants. Les conservateurs du Parti populaire (PP), bien qu’en net recul, en dirigeront moins mais seront aux commandes de presque autant d’administrés. La formation de Pablo Casado ravit surtout Madrid, après quatre ans de gouvernance de la gauche alternative. La maire sortante Manuela Carmena était pourtant arrivée en tête du scrutin avec 19 élus, loin devant les 15 conseillers de la droite conduit par José Luis Martinez Almeida, et désormais nouvel édile. Cette nouvelle configuration survient au terme de tractations avec les libéraux de Ciudadanos (C’s) et l’extrême droite Vox. Dans les faits, elle consolide un bloc ultralibéral et réactionnaire grâce à la normalisation de Vox. Les élections municipales, régionales et européennes ont confirmé l’ascen-

sion de ce parti raciste et ultranationaliste qui se veut être la voix de « ceux qui ont eu des parents dans le camp national (franquiste – NDLR) et qui résistent à condamner ce que leur famille a fait ». Vox, omniprésent sur le territoire

La formation s’est enracinée avec une fulgurance impressionnante à la faveur de la crise économique et du conflit catalan. Vox a même été le levier qui a permis au PP de ravir la présidence de la région andalouse au Parti socialiste en décembre 2018. Elle a, une nouvelle fois, été au cœur des pourparlers du « triptyque de droite ». Dans nombre de villes, elle sera un élément clé des gestions à venir. Vox ne dirigera aucune cité de poids mais son président, Santiago Abascal, s’est fait fort de rappeler que sa formation est désormais omniprésente sur le territoire. L’illustration est sans conteste Madrid, où le PP, qui y a pourtant enregistré son plus mauvais score, dirigera la capitale grâce aux 4 voix de Vox et également aux 11 élus de C’s. La formation orange d’Albert Rivera a joué des coudes jusqu’à la dernière minute pour s’imposer à la tête de la capitale. Après avoir jeté l’éponge, elle a signé un pacte de 82 points

avec les conservateurs, tout comme Vox. Renonçant à sa place de leader à droite, C’s a joint ses votes à ceux du PP et de Vox dans presque toutes les villes, à quelques rares exceptions près. Durant la campagne électorale, Ciudadanos avait pourtant répété à l’envi que son partenaire privilégié resterait le PP, puisque son principal réservoir électoral provient justement des rangs de la droite traditionnelle. Le principe de réalité l’a emporté sur l’idée même de cordon sanitaire face à l’extrême droite. En Andalousie, le budget régional vient d’être approuvé par les trois formations qui ont apposé, pour la première fois, leur logo dans un document officiel commun. La recomposition politique espagnole vient contrarier les desseins de LaREM. Samedi, le président français a déclaré qu’une alliance entre « Ciudadanos et l’extrême droite remettrait en question la coopération politique pour construire un groupe centriste rénové au sein de l’Union européenne ». « Il faut une cohérence idéologique. Un groupe progressiste et libéral ne peut pas se permettre d’être accusé de faiblesse ou d’ambiguïtés », a insisté Emmanuel Macron auprès de l’AFP. (…) Cathy Dos Santos, L’Humanité du 17/06/2019

SAHARA OCCIDENTAL

Halte à la répression et aux crimes de la colonisation

Le Parti communiste français dénonce « la politique criminelle du régime marocain, la complicité de la France et de l’Union européenne au Sahara occidental », « l’extension des accords UE/Maroc et les obstacles réitérés à l’organisation d’un référendum d’autodétermination ». Il appelle les démocrates à amplifier la solidarité avec les Sahraouis et le Front Polisario. Déclaration du 14 juin ci-dessous. « La population sahraouie des territoires occupés doit à nouveau subir un nouveau cycle de graves violations des droits humains. Ces dernières semaines, des enlèvements suivis d’assassinats se sont produits tandis que les agressions de la police contre les femmes sahraouies prennent une

ampleur inégalée. Des parodies de justice sont organisées condamnant des démocrates à de lourdes peines de prison, après avoir subi d’innombrables tortures. La colonisation du Sahara occidental et la répression terrible dont font l’objet les Sahraouis constituent des crimes. Tous les Etats, notamment la France et les pays de l’Union européenne, qui s’en rendent complices participent au crime de l’occupation, de la violation des droits humains, de la légalité internationale et au pillage des ressources naturelles. L’intransigeance du Maroc ainsi que les entraves de la France au Conseil de sécurité de l’ONU ont ruiné les espoirs de la mission de paix de l’ONU conduite par Horst Kohler. En l’absence totale de soutien, celui-ci

a été contraint de démissionner. Paris s’était déjà opposé à une extension des prérogatives de la Minurso sur les droits humains dans les territoires occupés. Récemment, en violation de sa propre juridiction, le Parlement européen a adopté une extension des accords commerciaux UE/Maroc au Sahara occidental en contournant le consentement du peuple sahraoui et de son représentant le Front Polisario. Alors que le Maghreb est devenu une zone de tensions, où les équilibres sont partout bousculés, alors que les ingérences étrangères font peser de lourdes menaces, le peuple sahraoui et le Front Polisario respectent le droit, les cessezle-feu et agissent dans les territoires libérés pour promouvoir une société égalitaire et démocratique. Combien de temps encore la France et l’Union européenne continueront-elles à soutenir le régime de Mohammed VI qui bafoue les droits humains. L’appui hier au président Ben Ali, aujourd’hui au maréchal Al-Sissi ou au seigneur de guerre libyen Haftar ruine le crédit diplomatique de la France et plonge dans la détresse et la misère un peuple entier. Rien n’entravera cependant les aspirations démocratiques des peuples de la région. »

Après les attaques à l’explosif contre deux pétrioliers dans le golfe d’Oman, la tension ne retombait pas entre les États-Unis et l’Iran, qui se rejetaient la responsabilité. Le week-end dernier, Londres a dit craindre une escalade dans la région. « C’est le grand risque de la situation actuelle », a expliqué, à la BBC, le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt. « Les deux côtés dans ce conflit pensent que l’autre partie ne veut pas d’une guerre. Nous les appelons à apaiser les tensions », a-t-il ajouté. Un méthanier japonais, le KokukaCourageous, et un tanker propriété de la compagnie norvégienne Frontline, le Front-Altair, transportant du naphta (un dérivé du pétrole), ont subi des explosions d’origine inconnue alors qu’ils faisaient route vers l’Extrême-Orient. Endommagé, le navire japonais a été arrimé aux Émirats arabes unis, l’armateur BSM Ship Management a indiqué que les membres de l’équipage resté à bord du Kokuka-Courageous étaient sains et saufs. De son côté, le Front-Altair a été remorqué hors des eaux iraniennes où il devait subir une évaluation des dégâts. Les déclarations de l’équipage, secouru par l’US Navy, contredisent la thèse américaine d’une mine posée sur le pétrolier par un équipage iranien. Ces deux attaques sont survenues un mois après le sabotage de quatre navires, dont trois pétroliers, au large des Émirats, attribué également par Washington à l’Iran, qui a démenti. « Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est contenté de condamner les attaques et de dire que les faits devaient être établis et les responsabilités clarifiées, explique Thierry Coville, chercheur à l’IRIS*, spécialiste de l’Iran dans L’Écho du 15 juin. Mais tout ceci est surtout le résultat d’une montée des tensions qui semble inexorable entre les deux pays, depuis que les Etats-Unis ont

quitté l’accord sur le nucléaire en mai 2018. » Pour le chercheur, la position de Trump sur ce sujet est celle du Parti républicain, il y a trouvé une façon de se faire bien voir mais « il se trouve dans une situation qu’il ne maîtrise plus ». « C’est une impasse, poursuit Thierry Coville. On sait qu’il y a eu des dissensions à ce sujet au sein de l’administration américaine, que Trump aurait clairement dit à son conseiller John Bolton qu’ il ne voulait pas de la guerre. Récemment, le président a changé de discours et fait savoir qu’il veut discuter avec l’Iran. Il dit que Shinzo Abe est porteur d’un message en ce Sens. Mais les dirigeants iraniens ne sont pas sur cette ligne. Le guide Ali Khamenei a répondu au Premier ministre japonais que “Trump ne mérite pas qu’on échange avec lui”. » La stratégie de « pression maximale » des Etats-Unis sur l’Iran est donc inefficace pour obliger Téhéran à discuter et à accepter les douze conditions exigées par Washington pour un nouvel accord. Mais le camp des réformateurs a quasiment disparu. « Toute la stratégie de Rohani était basée sur l’accord sur le nucléaire, la levée des sanctions, une amélioration de la situation économique et, éventuellement, plus de démocratie… Explique le chercheur. Aujourd’hui, 40 % de la population est tombée sous le seuil de pauvreté et il n’y a plus de soutien pour les modérés. Les radicaux prennent de plus en plus de pouvoir (…), la radicalité monte. Or, la logique des radicaux est que la seule chose que comprennent les Occidentaux est le rapport de force et qu’il faut l’inverser, montrer aux Etats-Unis que leur politique a un coût ». « Alors qu’on aurait besoin d’une Europe forte pour jouer le rôle d’intermédiaire, de pouvoir qui calme les tensions… Au final, c’est le Japon qui joue les gobetween entre l’Iran et les Etats-Unis. Pas l’Europe. On a un vrai problème. » Conclue Thierry Coville. * Institut de relations internationales et stratégiques

Les Nouvelles 20 juin 2019 • 5


PCF GAUCHE

Après les européennes, le PCF veut rebondir dans l’action Les communistes ont lancé dimanche dernier un appel aux citoyens et aux formations de gauche pour construire « une union populaire ». Au menu : mobilisation pour le référendum sur ADP, les retraites, les services publics… et les municipales. L’heure était au bilan mais aussi à l’action, ce week-end, place du Colonel-Fabien. Après ses 2,49 % aux élections européennes, la direction du PCF a consacré ses travaux à tirer le bilan de la campagne mais aussi à dessiner des perspectives pour les mois à venir. « Pour le président de la République et sa majorité, l’analyse du scrutin est faite. Ils peuvent accélérer leur programme, à droite toute. La déclaration de politique générale du premier

ministre (la semaine dernière – NDLR) est à ce titre très éclairante », constate Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF. C’est avec l’objectif d’« organiser la riposte à Macron » que le conseil national du PCF a adopté hier un appel et une résolution (67 voix pour et 6 abstentions) invitant à construire « une union populaire qui porte un nouvel espoir pour la France ». Face à la confiscation du débat par LaREM et le RN à leur seul profit, lors des derniers scrutins, « jamais le pays n’a eu autant besoin d’une gauche de combat », juge le texte avant d’en venir au cœur du message. Le PCF s’y adresse aux citoyens mais aussi aux formations politiques de gauche, aux syndicats et aux associations pour se « rassembler » sur « des contenus qui portent une volonté d’alternative s’attaquant au pouvoir du capital ». « Sans exclusives ni volonté

L’HUMANITÉ NUMÉRO SPÉCIAL

1789 - 2019, l’égalité, une passion française Il y a deux cent trente ans, le monde entier entrait avec fracas dans une ère nouvelle. De Paris aux provinces paysannes, tout un pays, devenant nation, proclamait des principes appelés à hanter les temps modernes, nourrissant dans leurs sillons autant de nouvelles révolutions que de contre-révolutions. 84 pages - dos carré collé.

hégémonique de quiconque », précisent les communistes, face notamment à la tentation de la FI et d’EELV de se poser en meneur. « Mener des combats pour faire reculer les puissances d’argent… »

Pas non plus question de se « contenter de discussions de sommet ». Le PCF espère résoudre les impasses de la période dans l’action et engage la gauche à « mener des combats communs qui permettent de faire reculer les puissances d’argent et d’arracher des victoires ». « Cette construction ne peut donc se résumer à des questions d’alliances, fussent-elles indispensables, celles-ci ne feraient pas le poids dans la situation présente », insiste Fabien Roussel. Et son conseil national de dresser une liste de sept « batailles » : sur les retraites et l’alternative à la réforme du gouvernement qui « prévoit d’allonger la durée du travail jusqu’à 64 ans » ; sur la défense du service public de santé avec l’objectif de récolter 1 million de signatures pour obtenir

un moratoire sur les fermetures de lits et d’hôpitaux ; contre la vie chère avec une carte-pétition pour la hausse des salaires et des pensions ; sur l’industrie face à l’avalanche des plans sociaux post-européennes ; pour des mesures d’urgence pour l’écologie ; ou sur l’éducation contre la réforme Blanquer. La mobilisation pour l’obtention d’un référendum d’initiative partagée (RIP) sur la privatisation d’ADP (Aéroports de Paris) via le recueil de 4,7 millions de signatures figure aussi en bonne place. (…) Mais alors que chacun est resté dans son couloir lors du dernier scrutin, le PCF affiche aussi l’ambition de « faire émerger un projet partagé » à gauche, apportant au pot commun ses « dix propositions pour la France » présentées en mars lors du grand débat national (lire dans le dossier des Nouvelles, la semaine dernière). Après sa contreperformance aux européennes parmi les ouvriers et employés auxquels elle voulait s’adresser, la formation tentera aussi de « renouer avec le monde du travail » dès cet été via un « tour de France

« Construisons une union populaire qui porte un nouvel espoir pour la France »

Éditorial : Et le monde changea de base, Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité 1789, histoires françaises de révolution P.6

D’hier à aujourd’hui : l’égalité au coeur P.36 Cahiers de doléances, le testament d’un ordre, Mathilde Larrère / Liberté bafouée. Égalité violée. Fraternité oubliée. Reprenons nos valeurs, reportage auprès de gilets jaunes de la Sarthe / Quand la rébellion devient un droit / À quand l’abolition des privilèges ? / Un président bien plus monarque qu’éclairé ? / 230 ans après, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen / L’heure de la fin de « la fin de l’histoire » a sonné, Table ronde avec Clémentine Autain, Pascal Cherki et Guillaume Roubaud-Qashie / Les réformes territoriales font monter l’égalité à l’échafaud. Chronologie P. 82 1788-1799, les dates clés Portfolio P. 58 1995-2019 : quand l’égalité bat le pavé Révolution, quelle(s) histoire(s) ? P.66 Deux lectures historiques de la Révolution française, face à face entre Patrice Guenifey et Pierre Serna / Un mythe entre passés, présents et émotions ? Sophie Wahnich / 1794, l’invention de la Terreur, Jean-Clément Martin / Les mots réenchantent l’énergie populaire, Olivier Ritz / Robespierre, une figure revisitée, Hervé Leuwers / L’infaisable transmission ? Guillaume Mazeau / Pour Jaurès, le ferment d’un vaste processus. 6 • Les Nouvelles 20 juin 2019

Julia Hamlaoui, L’Humanité du 17/06/2019

APPEL DU CONSEIL NATIONAL

Au Sommaire

Un récit de la Révolution française, Claude Mazauric / Les femmes, actrices à part entière, Annie Duprat / Les paysans entrent dans la danse / L’invention d’un nouvel appareil répressif, Jeanne-Laure Le Quang / « Les révoltes surprennent toujours les élites », Entretien avec Gérard Noiriel / L’ « enfant terrible » des Lumières, Cöme Simien / « L’abolition de l’esclavage ne s’est pas faite sans les Noirs de France », entretien avec Alain Guédé / Paris, « le berceau de la Liberté », Bernard Gainot / 14 juillet, un anniversaire peut en cacher un autre, Michel Biard / Le rêve d’une école de l’égalité / Les animaux, « nos compagnons de travail », Pierre Serna / Été 1789 : la naissance d’un clivage gauche-droite / Le journal en révolution, Philippe Bourdin / Des idées neuves en Europe.

des entreprises » avec Fabien Roussel. La question électorale ne disparaît pas pour autant du tableau, surtout avec la perspective des élections municipales, lors desquelles le PCF entend préserver son réseau de « plus de 600 maires et de 7 000 élus ». Une résolution résumant sa démarche en la matière a elle aussi été adoptée (48 voix pour, 4 contre et 17 abstentions). Le mot d’ordre est, là encore au rassemblement, en fonction des réalités locales mais avec l’ambition de « projets municipaux de transformation sociale, écologique et démocratique ». « Avec cette résolution, nous entrons en campagne », insiste Pierre Lacaze, en charge des élections dans l’exécutif du PCF, invitant les militants locaux à désigner leur chef de file ou leur tête de liste sans tarder. Des rencontres sont proposées dès ce mois de juin « à toutes les forces de gauche et écologistes » et à tous les niveaux. Des rendez-vous sont déjà pris, reste à en connaître l’issue.

Déclaration du Conseil national du PCF, à Paris, le 16 juin 2019. « Les élections européennes achevées, le président de la République prétend aggraver sa politique au service des ultrariches. Le droit à la retraite et celui des privés d’emplois à être correctement indemnisés sont dans son collimateur. La santé, le transport ferroviaire public, l’Éducation nationale font les frais de sa volonté de déréguler et privatiser. Il laisse s’opérer des plans de licenciements et autres opérations financières menaçant ce qu’il demeure de notre industrie, et il ne se préoccupe d’écologie que le temps des discours. La colère est toujours aussi forte, l’espoir que cela change aussi. Il n’en est que plus grave que ce pouvoir arrogant veuille réorganiser la vie politique française autour de son face-à-face avec l’extrême droite. Ce jeu cynique installe le parti de la haine en alternative aux choix gouvernementaux, il fait courir un terrible danger à la République. Jamais le pays n’a eu autant besoin d’une gauche de combat, qui reprenne l’initiative à M. Macron et empêche

l’extrême droite de réaliser un hold-up sur l’exaspération populaire. Jamais notre peuple n’a été à ce point orphelin d’une perspective de transformation sociale, d’égalité et de fraternité, de démocratie et de restauration des équilibres écologiques détruits par un capitalisme avide. Le Parti communiste français s’adresse donc aux hommes et aux femmes soucieux d’ouvrir un débouché à la hauteur de leurs aspirations et de leurs engagements, mais aussi à l’ensemble des forces de gauche et écologistes, aux organisations syndicales et au monde associatif, aux collectifs de citoyen·nes. Ensemble, il nous appartient de nous rassembler, sans exclusives ni volonté hégémonique de quiconque, sur des contenus qui portent une volonté d’alternative s’attaquant au pouvoir du capital. De ne pas nous contenter de discussions de sommet, mais de mener des combats communs qui permettent de faire reculer les puissances d’argent et d’arracher des victoires. D’en appeler à l’implication de toutes et tous. Nous pouvons ainsi, nous devons nous unir pour une autre réforme des retraites assurant justice et progrès

pour chacun et chacune, gagner le référendum contre la privatisation d’Aéroports de Paris, mobiliser contre la vie chère et la hausse des tarifs de l’électricité, obtenir un vrai plan d’urgence pour nos services publics, faire de la reconquête industrielle une grande priorité nationale, agir pour l’augmentation des salaires et des pensions, faire avancer des mesures ambitieuses pour le climat, lutter pour la justice fiscale. Nous pouvons, dans les communes et les quartiers, sur les lieux de travail et d’études, favoriser l’initiative populaire, permettre à chacune et chacun de prendre la parole et de peser, sur les choix de batailles à mener autant que sur les propositions à mettre en avant, afin que leurs exigences se trouvent prises en compte. Les élections municipales seront également l’occasion de mettre en échec le pouvoir macronien, la droite et l’extrême droite dans le plus grand nombre de villes. Elles doivent assurer de larges majorités à des politiques de gauche novatrices. Pour ce qui le concerne, le Parti communiste français met en débat ses dix propositions pour la France. C’est sa contribution à la libre discussion et à l’action qu’il nous faut désormais organiser partout. Pour faire émerger un projet partagé, il portera ses propositions dans les initiatives allant dans ce sens et engagera lui-même les démarches nationales pouvant favoriser le rassemblement. Travaillons à l’union populaire qui pourra demain changer le destin de la France. »


PCF SECTION DU BASSIN ARCACHON VAL DE L’EYRE

À LASSUS, SAINT-SYMPHORIEN

En assemblée générale : orga, finances et retour sur la campagne des européennes

Fête de la ruralité

Les débats de l’assemblée générale de la section Bassin Arcachon Val de l’Eyre se sont articulés autour des points suivants : poursuivre notre travail militant de proximité dans le souci de rassembler et de regagner le monde du travail et analyser notre faible résultat et l’abstention au scrutin européen. Pour aller au-delà des 75 adhérents et des 13 personnes qui ont rejoint le Parti Communiste (2 à l’issue de la réunion), nous avons décidé de revoir tous les contacts de cette dernière période. Pour cela, nous avons deux « outils » : un tract que nous allons préparer sur la base de la dernière déclaration du Secrétaire National Fabien Roussel et, l’invitation à notre fête de Section, le samedi 6 juillet. La bataille financière sera prioritaire

Dans un premier temps, l’AG a décidé de verser en souscription la somme de 550 €. L’augmentation de nos forces (en voix et adhérents) nous permettra un re-

déploiement sur chaque commune de la Section afin de donner un sens aux chiffres. Sur la 8e circonscription : + 410 voix et sur la 9e : + 232 voix. Un avis positif unanime se dégage : la campagne pour ces élections européennes a été bien menée et a été l’affaire des militants pour commencer à regagner une identité communiste et le monde du travail. Nous pouvons dire que c’est un premier succès depuis le congrès de décembre, que c’est la première campagne autonome depuis 12 ans avec un candidat identifié PCF, c’est un premier succès pour l’unité des communistes. Il faut poursuivre et pour cela « être sur le terrain », sur les enjeux immédiats, trouver des modes d’expression pour enrichir les luttes concernant la situation des gens (transports, école, énergie, santé, retraite…) et travailler aux rassemblements nécessaires des forces dans l’action et sur des contenus. Ceci dit, un certain nombre de points et d’incohérences ont affaibli notre visibilité pour mettre en mouvement les forces sociales. Certaines expres-

Le PCF vous invite à une Rencontre rurale, festive, au lieu-dit Lassus à Saint-Symphorien, le samedi 22 juin 2019.

sions ont porté atteinte à la mobilisation et créé un certain pessimisme (Brexit, tabou de la monnaie, smic européen, sortie des traités…). Les camarades s’interrogent : comment défendre les services publics « à la française » avec leurs critères qui en font notre spécificité ? Comment défendre notre totale souveraineté à élaborer un programme d’innovation pour des productions qui répondent aux besoins du XXIe ? Si on ne se dégage pas du cadre de l’Union Européenne. Pour eux le cadre de la Nation reste le cadre référent. Sur les municipales, il faut une bataille politique de fond en partant des besoins et avoir une ligne nationale assurant une cohérence et une visibilité nationale, bien sûr avoir des élus, s’adapter aux configurations locales et que les communistes aient leur autonomie d’expression et de vote, associer systématiquement les populations. Le rassemblement : oui sur les contenus et dans l’action. Pas d’accord au sommet.

10h : accueil 10h30 : débat « pour une politique culturelle émancipatrice et accessible à tous », avec Jean-Jacques Barrey, de la commission culture du PCF, et Vincent Taconet, rédacteur en chef de la revue culturelle du PCF 33, L’Ormée 12h30 : repas et animation avec « Lo Gric De Prat », musique traditionnelle gasconne. Avec la Librairie des amis de la Renaissance.

BASSIN D’ARCACHON ET DU VAL DE L’EYRE

Fête des Communistes le 6 juillet Samedi 6 juillet, à partir de 10h30, au siège du PCF (61 bis, avenue de la Libération 33380 Biganos) : rendez-vous politique, festif, culturel, culinaire, artistique. En présence de : Mouvement de la Paix - ARAC - ADECR - APEIS - Secours Populaire - Jeunesse communiste - Palestine 33 - Exposition de peinture et de photos. 11h : débat « Ma Commune, j’y tiens ». Avec la participation de Sébastien Laborde, secrétaire départemental du PCF et Patrick Alvarez, président des élus communistes de la Gironde. Stand de l’Apéro 2 euros la conso : Ricard, Whisky, vin cuit, soda, assiette d’acras. 12h30 : Repas fraternel Menu complet à 15 euros : • Huîtres du Bassin ou Pâté-crudités

Le Bureau de Section.

• Encornets Boïens ou rôti de Porc-frites • Fromage des Cabanes Tchanquées • Crêpes d’Annie cuites aux pieds de la Dune

SECTION DE BORDEAUX

• Eau, Vin et café compris

AG et première rencontre sur les municipales

Toute la journée : Animation musicale de Laetitia et Francis

Les communistes de Bordeaux étaient réunis en assemblée générale le 4 juin pour analyser la situation politique au lendemain des élections européennes, établir un plan de bataille pour les élections municipales de 2020 et définir les initiatives à venir. Dans son introduction, le secrétaire de section Jean-Jacques Bordes a largement abordé, chiffres à l’appui, les résultats nationaux du scrutin, les comparant aux résultats sur Bordeaux. La participation y a été légèrement supérieure à la moyenne nationale avec 51,9 % contre 50,1 %, mais avec un taux de participation désespérément bas dans les quartiers populaires (32,5 % aux Aubiers alors que dans les quartiers riches, on dépasse les 60 %). Le PCF progresse dans quasiment dans tous les bureaux de vote – sauf ceux où, habituellement la candidature de Vincent Maurin apporte un afflux de voix supplémentaire – (+ 143 voix par rapport aux législatives où il avait fait 1 474 voix). Cette progression n’est pas anodine et doit encourager à persévérer à être sur le terrain. Les échanges ont relevé la dynamique de la campagne mais aussi les difficultés pour mobiliser le monde du travail malgré une bonne représentation sur la liste. Il a été convenu de prolonger la pré-

sence du PCF sur le terrain notamment avec la question de l’énergie et la hausse des prix, insupportable pour les foyers modestes. Sur le sujet des élections municipales, l’AG a acté le besoin d’entrer en campagne très rapidement. À Bordeaux, aucune organisation de gauche ne peut gagner la mairie seule. Un rassemblement de la population autour des thèmes qui la préoccupent est nécessaire. Les quartiers populaires sont une clé de la réussite de cette campagne, notamment au travers de l’accessibilité au logement, l’emploi, les transports, les services publics, la culture. Les communistes bordelais prévoient une conférence de presse, l’actualisation de leur programme, la sollicitation de camarades dans les quartiers et une concertation avec les autres sections de la métropole. La fête des Libertés du 13 juillet, dont la cheville ouvrière est la cellule de Bacalan, sera un rendez-vous important. Municipales : une première rencontre

La section a participé à une rencontre, le 6 juin, initiée par Génération·s à laquelle participaient EELV, Place Publique, France Insoumise/PG, Nouvelle Donne, et Matthieu Rouveyre (association Bordeaux Maintenant). Le tour de table a montré un certain accord sur la nécessité du rassemblement en partant du constat

que la gauche sortait affaiblie des dernières élections. Place Publique et Nouvelle Donne ont insisté pour que le PS soit invité aux discussions. EELV, tout en réaffirmant accoler les questions sociales à celles environnementales, s’interroge sur la possibilité de travailler avec des organisations qui ne partageraient pas leur avis sur des dossiers structurants (comme la LGV sud de Bordeaux par exemple). France Insoumise pose quelques préalables, notamment sur le partage de valeurs ou la cogestion au niveau de la Métropole. Le PC a exprimé la nécessité du rassemblement sur des contenus et en lien avec la population et ses représentations et a proposé d’explorer d’abord ce qui rassemble, parallèlement, comme cela a été décidé en AG, il s’est fixé des objectifs : avoir un ou plusieurs élus, être une force motrice pour œuvrer au rassemblement de la Gauche, avec les habitants, le monde associatif et syndical, sur des axes validés par eux ; investir le terrain pour recueillir les attentes, confronter ses propositions, conserver sa liberté de position, quel que soit le type d’accord.

Merci de bien vouloir réserver en donnant votre choix concernant le menu avant le 30 juin : pierre-louis.cleaz33@orange.fr ou Christian Darriet : 06 03 36 36 53 – Pierre Cléaz : 06 07 97 40 52 ou encore par courrier au siège (adresse indiquée ci-dessus). Le soir, on finit les « restes » avec une participation libre.

SOUSCRIPTION EXCEPTIONNELLE

Élections Européennes Malgré une campagne dynamique et offensive la liste conduite par Ian Brossat n’a pas atteint les 3 %, seuil ouvrant droit au remboursement des frais de campagne. Le PCF prolonge donc la souscription lancée pour les européennes, pour laquelle près de 15 000 euros ont déjà été collectés en Gironde. Il faut réunir 7 000 euros supplémentaires pour compenser ces dépenses. Le PCF compte sur vous !

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33

ILS ONT DONNÉ 840 euros : Section Haute Lande ; Mme GUERNE Cristine, Salles ; M. CAZENAVE Pierre, Mérignac ; M. LAMAISON Alain, Mérignac ; M. et Mme DURLIN Michel, Floirac ; M. DESCHAMPS Michel, Floirac ; Mme VIGNAU Cécile, Floirac ; M. VIGNAU Pierre, Floirac ; M. DANEY Claude, St Maixan ; M. RIOLS Jean, Mérignac

Les Nouvelles 20 juin 2019 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ LES 28, 29 ET 30 JUIN À SAINT-PIERRE D’AURILLAC

par Jeanne R.M.

Festival des Fifres de Garonne : 29e fête de l’alose et du vin Pierre d’Aurillac, Francis Lacroix, président des Gavès, Carole Poutays, présidente des Sous-Fifres de SaintPierre, Pierre Scheidt, directeur artistique, Cathy Lagrèze, présidente du Comité des fêtes ont le plaisir de vous inviter à la célèbre fête de l’alose et du vin et à la 29e des Fifres de Garonne. Repas sur les bords de Garonne : 13€ (melon-jambon, faux filet-frites, camembert-salade, salade de fruits, vin à volonté)

(Lire notre précédente édition) Vendredi 28 juin – Fanfaronnade enflammée

- Elephant Brass Machine - Les Sous-Fifres & DJ Wiwi - Brancaleone - Silex et la compagnie des Palombes Samedi 29 juin – Authentification tradi

• 11h : Bal des enfants • 18h (précises) : Projection du documentaire « Qui menace la grande alose ? » en présence du réalisateur Laurent Philton Banquet des Gavès : Menu complet 21€ (Apéritif, lamproie et pain aillé, confit de canard, pomme de terre bouillie et sauce au beurre persillé, salade et fromage, fraisier, café) - Mini menu 15€ (Apéritif, lamproie et pain aillé ou confit de canard, pomme de terre bouillie et sauce au beurre persillé, fraisier) Menu enfants 5€ (rosette, 1/2 oeuf dur mayo, carottes râpées, rôti de porc, chips, fraisier). Réservations : Martine au 05 56 62 28 71 ou

Concerts

06 87 71 95 56 ou Stéphanie, après 17h, au 06 89 43 98 54. • Grand Bal de l’Alose (carte blanche à Camille Raibaud, Laüsa) • Initiation aux danses trad’ • Fifre de Fuego Dimanche 30 juin

12h : Invitation Saveurs de Garonne et des coteaux Stéphane Denoyelle, maire de Saint-

• Nicolas Coulon Quartet • Sasi Ardiak • Le Ceili Band • Carlos Malta&Guest Participation libre mais néanmoins indispensable. Pour faire un don : Les Sous-Fifres de St Pierre, 9 rue du Port, 33490 Saint-Pierre d’Aurillac sous-fifres@orange.fr www.sous-fifres.fr.

5-6-7 JUILLET 2019 : FESTIVAL DES ARTS DE LA RUE À RIONS

Théâtre, musique, danse et cirque Durant 3 jours de festival et avec plus de 30 compagnies de théâtre, danse, musique et cirque, les rues et places ombragées du village historique de Rions accueilleront une sélection soignée du meilleur des arts de la rue. Vendredi 5 // 18h-01h

Spectacles : Les Batteurs de Pavés / DisBonjour AlaDame / Marzouk Machine / L’aiaa / cie Cramoisie Concerts : SEYES / FrediFr3D / Pulcinella & Maria Mazzotta. Samedi 6 // 17h-01h

Spectacles : Cie Bruitquicourt / Cie Thank you for Coming / Cie Brûlure Indienne / Cirque Rouages / Cie Defracto / théâtre d’arts et déchets / Agnès Doherty Concerts : LAÜSA / Oliba International/ Art&co - Arthur Ribo.

Dimanche 7 // 12h-18h

Spectacles : Cie Les Güms / Cie Joseph K / Compagnie Dédale de Clown / FRED TOUSCH - Le nom du titre / Cie Les Güms / Agnès Doherty Concerts : O Triozinho / Guillaume Laidain / Art&co - Arthur Ribo. Espace petits petons : espace privilégié pour bambins avec leurs parents (table à langer, chauffe biberon, tapis d’éveil, livres…) - Des pauses lectures seront proposées aux tout petits par l’équipe de la Médiathèque et bibliothèque Convergence Garonne. Tarifs / reservations

Plein tarif : 12 euros/jour Tarif réduit : 8 euros/jour (PASS 2 jours, PASS 3 jours, moins de 18 ans, bénéficiaires RSA, étudiants) Gratuit moins de 6 ans.

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr Les nouvelles de bordeaux @nvlbx nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 20 juin 2019

Places en prevente sur Festik : ruesetvous.festik.net

ANNONCES LÉGALES AVIS DE LIQUIDATION

MY LITTLE JARDIN SARL au capital de 40000€ 19 Cours de Verdun 33000 BORDEAUX 810162347 RCS Bordeaux Le 12/06/2019 l’AGO a approuvé les comptes de liquidation, donné quitus au liquidateur Mme Fabienne Cappoudat, demeurant 27B Rue Bois Gramond, 33320 Eysines, pour sa gestion, l’a déchargé de son mandat et constaté la clôture de la liquidation à compter du 12/06/2019. Radiation au RCS de Bordeaux Pour avis MODIFICATION FORME SOCIALE MODIFICATION DE GERANCE CESSION DE PARTS SOCIALES TRANSFERT DE SIEGE SOCIAL

PARCEL 33 SASU au capital de 3600 euros Siège social : 4, rue DANIEL IFFLA-OSIRIS 33300 Bordeaux RCS Bordeaux 843 909 938 Aux termes d’une AGE en date du 15/05/2019, il a été décidé de modifier la forme de la société, d’une modification de gérance, d’une cession de parts, d’un transfert de siège. Forme sociale : la société passe de SASU à celle de SARL Gérance : Mme Célia BENSEBAA, demeurant 43 rue Maréchal de Lattre de Tassigny, Bat. D, Apt.715, 33290 Blanquefort est nommée cogérante à compter du 15/05/2019. Le président de l’entreprise, Mr. Riyad BENARAB, demeurant 4, rue Daniel Iffla-Osiris, 33300 Bordeaux, devient cogérant majoritaire. Cession de parts : Mr. Riyad BENARAB, transfert 144 parts sociales lui appartenant à Mme Célia BENSEBAA. Siège social : le siège est transféré au 23 rue Robert Mathieu, Lieu dit Cantinole Sud – Bureau 8, 33520 Bruges Les statuts ont été modifiés. Mention en sera faite au RCS de BORDEAUX Pour avis,

« Que serais-je sans toi ? » Un jour tant attendu, des années, des siècles, une éternité aujourd’hui ensevelie. Il est là. Je saute dans la voiture immédiatement après son coup de téléphone, pas le temps d’acheter des fleurs. Je mets la radio, pour chanter et m’accompagner pendant cette heure de transport esseulée. Je ne me suis pas maquillée, peut-être vais-je pleurer quand je le verrai. J’ai de toute façon, les traits tirés de fatigue, je ne suis pas certaine que le maquillage arrangerait mes affaires. La musique me danse, me chante ce que j’aime. Je me laisse aller à l’imagination de cette première entrevue. J’ai le cœur qui accélère, proportionnellement à la vitesse de ma voiture. Je monte le son de la musique et ma tête tangue, mes doigts claquent le rythme, je danse. Je monte le son, j’accélère. La musique me hurle dans les oreilles. Tout ce qui défile me transporte ce jour. Je me laisse conditionnée par les sensations qui depuis des siècles permettent aux humains d’oublier le dur, de ressentir le vrai. ♫ Stand by me… Je sens les yeux me piquer. La musique, la joie de chanter et d’enfin le voir et le rencontrer, ce petit. J’entrevois ses yeux de ce bleu que j’aime. Le bleu d’un ciel sans nuage. Ce bleu qui perce et transperce même les plus coriaces. Le bleu des cerises et de l’été qui t’a vu naitre. ♫ Un petit peu d’air nous fera du bien… J’imagine ses joues rebondies et bien nourries à la pouponnière, des joues à embrasser. Je le vois dans ses petites joues, le bonheur. Le bonheur de manger, d’être choyé par ses parents aimants, ma sœur et mon beau-frère. Des joues qui augmentent la surface de l’échange, car échange il y a besoin, échange est plus que nécessaire, il est vital aujourd’hui plus qu’à tout autre moment. ♫ Que serais-je sans toi… La radio ne capte plus le rock. Chanson française, d’une autre époque, celle de mon enfance, une autre époque mais bien ici, dans moi, dans mes tréfonds. Une chanson douce que m’a chantée si souvent ma mère, en voiture, alors qu’elle nous emmenait à l’école. Cette chanson que nous aimions reprendre avec elle, qui nous protégeait, qui nous rassurait, qui nous fait la chanter encore aujourd’hui. Ce lien vocal qui nous construit dans l’amour et la tendresse, dans les bras chauds de l’écoute attentive. Je t’imagine, te vois dans les bras de ta maman, ces bras qui t’attendent, chauds de cet amour longtemps retenu. Je te vois m’ouvrant cette porte devenue tienne. La porte d’entrée du 25 de ta rue. J’ai tellement attendu ce moment qu’il me parait évident, qu’il ne peut se passer autrement. Il n’y aura qu’une fois, ♫ One life, one love… Mes larmes coulent, je les retiens peu. ♫ Partons vite, si tu le veux bien, sans retour… La route est longue pour te voir, si longue, ils ont ajouté des kilomètres, j’en suis persuadée. Qu’est-ce donc qui m’éloigne de toi ? Mon sternum s’écrase, je sens mon cœur se serrer, mes poumons s’efforcent de se tendre. Les mouvements ne me paraissent plus naturels, je force pour tenir cette respiration presque suffocante. Je tremble, ne trouve plus le clignotant pour tourner. J’ai failli prendre un raccourci interdit par le panneau éponyme, un chemin pourtant que je connais et qui devient soudainement tortueux. Je trouve cette même place de parking, toujours libre, face à leur maison. Je tape le pare-choc de la voiture de devant puis m’enfonce dans celui de derrière. Une façon de m’annoncer dans le quartier, un peu plus bruyante que d’habitude. Je souffle, je respire à fond, dans quelques secondes il sera là, dans cet encadrement bleu sur fond blanc, dans les bras de sa nouvelle maman. J’écoute la fin du dernier morceau, je me donne le temps de sécher mon visage. Je ne pourrai cacher mes yeux rouges. Respirer, respirer à fond, il est là, enfin, ce petit, mon neveu.

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