Nouvelles N° 2310

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Jeudi 6 juin 2019 - N° 2310 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

SANTÉ

Les sénateurs communistes exigent un plan d’urgence pour les hôpitaux P. 2

FORD AU TGI

EUROPÉENNE

BÈGLES

La CGT demande l’annulation du plan social

Retour sur les résultats du scrutin en France

Inauguration d’un espace Jean Simone

P.3

P.4 et 5

P.8


ACTUALITÉ 17 JUIN

SANTÉ

Commémoration de l’appel de Charles Tillon en 1940

Les sénateurs communistes exigent un plan d’urgence

L’ANACR, l’ANCAC, l’ARAC, la FNDIRP, l’association du souvenir des fusillés de Souge, l’association gradignanaise pour la mémoire de la Déportation, la Fédération de la Gironde du Parti communiste français et l’Union départementale CGT de la Gironde, commémoreront l’appel à la résistance contre l’occupant nazi que lança Charles Tillon le 17 juin 1940 depuis le moulin du Moulineau à Gradignan. La cérémonie, sur le lieu même où était hébergé clandestinement Charles Tillon, se tiendra le lundi 17 juin 2019, à 18 heures, au parc municipal René-Canivenc, 53, rue du Moulineau, à Gradignan. L’appel de Charles Tillon, du moulin du Moulineau, et celui du général de Gaulle, de Londres le 18 juin 1940, sont toujours actuels dès lors qu’ils avaient pour but de lutter et de rassembler contre l’inacceptable. L’un comme l’autre, isolés au départ, rebelles même par rapport à leur milieu, mirent sur pied les forces pour libérer le pays. Charles Tillon, dans le droit fil de son appel du 17 juin 1940, contribua dès mai 1941 à la création de l’Organisation Spéciale (OS), précédant celle des FrancsTireurs Partisans dont il devint le chef d’état-major jusqu’à la Libération. Sous son impulsion, les FTP rassemblèrent des milliers de patriotes de toutes origines pour former l’un des plus importants mouvements de la Résistance intérieure, qui se plaça en avril 1943 sous les ordres du représentant militaire en France du général de Gaulle.

Adopté fin mars par les députés, le projet de loi était cette semaine au palais du Luxembourg. Les élus communistes y ont appelé à des mesures immédiates. Avant d’entrer dans le vif du sujet de la loi, les sénateurs du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste ont réitéré l’exigence de leurs collègues à l’Assemblée nationale d’un moratoire contre les fermetures de lits, de services, d’hôpitaux et de maternités. « Nous comptons bien pour cela recueillir le million de signatures nécessaires pour arriver à nos fins », a expliqué Alain Bruneel, député du Nord, lors d’une conférence de presse conjointe des députés et sénateurs communistes, à la veille du débat sur le projet de loi d’organisation et de transformation du système de santé. Un premier pas vers un plan d’urgence que les parlementaires appellent de leurs vœux à l’issue de seize mois d’un tour de France des hôpitaux qui a nourri leur projet de loi-cadre pour la santé, qu’ils rendront public à la rentrée de septembre. Les hôpitaux de proximité en ligne de mire

Comme leurs collègues députés, il n’était pas question pour les sénateurs communistes de voter ce projet de loi « organisation et transformation du système de santé ». Une procédure accélérée voulue par le gouvernement a fait douter ces élus de la volonté de la majorité LaREM de débattre d’un texte truffé d’ordonnances et dont Le comité Robert Picqué organisait, le vendredi 24 mai devant Bordeaux Métropole un rassemblement à l’occasion duquel il a revu la commissaire enquêtrice, Mme Anne Marie Causse. « Nous lui avons transmis quelques données complémentaires. Elle doit remettre son avis dans un mois au plus ». Celui-ci devrait être publié par Bordeaux Métropole. Loïc prud’homme, député de la circonscription locale où se réalise BAHIA, était présent. Il a piloté ces quatre dernières semaines la votation citoyenne qui a pris fin le 23 mai et qui portait sur la question : « Êtes vous favorable au maintien de l’hôpital Robert Picqué afin de conserver un service public de qualité et de proximité ? » Sur 1910 votants, 1904 oui ont été récoltés. Pour le comité, ces résultats qui ont également été transmis à Mme A.M.Causse, « confirment l’opinion grandement majoritaire de la population qui s’est exprimée depuis 4 ans par plusieurs pétitions (12 000 signataires au total) et dans plusieurs réunions publiques ». Le comité annonce qu’il participera à un temps fort pour défendre les services publics hospitaliers le 15 juin.

ASSIST-VC

Une association pour soutenir les invalides suite aux traumatismes de la vie civile L’UL Presqu’île CGT, la FSU, FO Transports, Solidaires Sud emploi et un collectif de gilets jaunes ont décidé de se porter caution morale dans la collecte de fonds pour palier aux carences ou déficiences du système de protection sociale pour les personnes mutilées au cours d’actes de la vie civile. « Notre objectif est de nous affranchir des contraintes délibérément érigées et bassement mercantiles pour acquérir le matériel orthopédique le plus performant et le mieux adapté », explique l’association qui évoque un parcours juridique « long et semé d’embuches » pour tenter d’obtenir le financement du matériel orthopédique requis. « Ceci retarde d’autant plus la réinsertion des victimes dans la vie active, salariée, familiale ou simplement civile et les confine dans une situation d’assistanat gravement pénalisant. » L’association rappelle que 5 mains ont été arrachées ces derniers mois par des engins de guerre utilisés dans les manifestations or « une prothèse de main bionique coûte 38 000 euros ». La CGT de la Presqu’île appelle donc à la solidarité financière en adressant les dons à : ASSIST-VC, Maison des syndicats, 2 impasse Franklin 33 530 BASSENS. Contact : lindien2@laposte.net - Facebook @Mainrepraree33 2 • Les Nouvelles 6 juin 2019

nombre de dispositions sont renvoyées à des textes réglementaires. Des critiques qu’ils ont exprimées dans une tentative d’opposer une question préalable au texte, qui aurait conduit à son rejet, repoussée sans surprise par la commission des Affaires sociales. Dans l’hémicycle, comme ils l’ont expliqué en conférence de presse, les parlementaires communistes ont porté le fer contre un projet qui « ne transformera pas le système de soins puisqu’il s’inscrit dans la logique des lois Bachelot et Touraine. Ainsi, nous restons dans une perspective de réduction des dépenses », a estimé Laurence Cohen, sénatrice du Val-de-Marne, membre de la commission des Affaires sociales. En tête de leurs préoccupations, les hôpitaux de proximité, à qui le projet de loi interdit les activités de chirurgie et d’obstétrique. Ils n’assureraient plus que les premiers soins, les consultations de spécialités, le suivi des malades chroniques et celui des personnes âgées. Les urgences, les activités prénatales et postnatales, les soins de suite et de réadaptation, les soins palliatifs, seraient optionnels. Si certains établissements pourront proposer des actes chirurgicaux, ce sera à titre dérogatoire et très encadré. Un décret au Conseil d’État devra le prévoir, et les agences régionales de santé auront le dernier mot. « Une liste limitative des actes concernés sera fixée par le ministre de la Santé (en poste – NDLR) », précise le projet de loi. Les hôpitaux de proximité, tels que les imagine le gouvernement, deviendraient donc des sortes de

plaques tournantes d’orientation des malades vers les établissements de recours (niveau 2) et de référence, hyperspécialisés (niveau 3). Les sénateurs communistes ont donc défendu un autre schéma d’organisation des hôpitaux sur le territoire à partir du maintien en proximité immédiate d’un service d’urgences ouvert en permanence, d’une maternité de niveau 1, de services de médecine et de chirurgie, de services de soins de suite et de structures pour personnes âgées en lien avec un réseau de centres de santé et la psychiatrie de secteur. « Les coquilles vides qu’envisage le gouvernement vont aggraver la désertification médicale. Les médecins s’installent là où les besoins des patients sont pris en charge. C’est pourquoi, aux côtés des hôpitaux correctement dotés en activités, nous défendons le déploiement de centres de santé où les jeunes médecins pourront accéder au salariat, ce qu’ils souhaitent. Et les patients au tiers payant, ce qui limiterait le renoncement aux soins en augmentation constante », défend Laurence Cohen. Plusieurs amendements ont été déposés dans ce sens mais ont été rejetés. Comme ceux qui portent sur la suppression de la dizaine d’articles autorisant le gouvernement à légiférer par ordonnances sur des mesures essentielles, tels la carte des futurs hôpitaux de proximité, l’octroi des autorisations d’activités accordés aux établissements hospitaliers, l’extension des pouvoirs des agences régionales de santé.

SEGUNDO CIMBRON AU TGI DE BORDEAUX

Un procès politique à charge contre la liberté d’expression

Lundi 27 mai comparaissait devant le TGI de Bordeaux Segundo Cimbron, maire de Saint Yzans de Médoc, commune médocaine de 400 habitants, un procès politique à charge contre la liberté d’expression d’un élu local. Cet élu, connu pour ses prises de position fortes et ses convictions bien ancrées à gauche est poursuivi par l’ancien Préfet Lallement pour «provocation directe non suivie d’effet à un attroupement armé » pour avoir utilisé le terme de « guérilla » lors d’une assemblée de Gilets jaunes en Médoc pour parler d’actions locales en complément des grandes manifestations sur Bordeaux. Une accusation grossière quand on connait ses engagements forts pour un combat

pacifiste non violent mais déterminé. Une soixantaine de personnes, de tout bords politiques et associatifs, étaient d’ailleurs venues soutenir l’édile qui, pour beaucoup, fait face, avec ce procès, à une tentative d’intimidation de la part du pouvoir. Le 27 mai, toute l’audience a tourné autour du sens du mot « guérilla » et de son utilisation intentionnelle ou accidentelle pour troubler et inciter au désordre public. Des accusations très graves, seulement fondées sur une interprétation très hasardeuse. Enfin un débat s’est engagé sur le rôle du maire, puisque le tribunal l’accuse d’être intervenu en tant que maire et d’avoir outre-passé son rôle d’élu. On touche ici la raison profonde qui mène ce maire devant les tribunaux. Depuis quelques temps,

le pouvoir use et abuse auprès de ses fonctionnaires mais aussi de ses élus du devoir de réserve ! Ainsi les enseignants sont invités à se taire et à accepter la réforme que leur impose leur ministre et les maires sont tenus d’être des représentants de l’Etat et du pouvoir en place et donc également de se taire ! Segundo Cimbron, lui, a fait valoir son rôle de représentant élu de ses administrés et non de porte-parole de l’Etat et du pouvoir en place, et n’accepte donc pas qu’on lui impose le silence du fait de son mandat de maire. Nous assistions bien à un procès politique à charge contre la libre expression et la contestation d’un élu qu’on accuse de manière indirecte d’être responsable de l’agitation sociale et des violences engendrées, en marge des manifestations de gilets jaunes. Le procureur a requis 5 000 euros d’amendes dont une partie assortie de sursis. Le jugement a été mis en délibéré au 6 juin. Segundo Cimbron, soutenu par la LDH, a annoncé qu’en cas de condamnation il ferait appel. Stéphane Le Bot


ACTUALITÉ

Editorial

TGI

La CGT demande au juge d’interdire la fermeture de Ford Blanquefort

Jacques Padie avec Gilles Lambersend, lors du rassemblement de soutien devant le TGI de Bordeaux, mardi 4 juin à 13h30.

Comme nous l’avions expliqué dans notre édition du 9 mai dernier, la démarche juridique est originale : assistée de Me Brun, la CGT a demandé au tribunal de grande instance de Bordeaux d’annuler la fermeture de l’usine girondine de Ford pour cause d’absence de motif économique et d’abus du droit de propriété dans son refus de céder l’usine à Punch. Le tribunal se déclarera-t-il compétent et dans quel sens tranchera-t-il ? Réponse en délibéré le 2 juillet. « Peut-être que la justice – qui dénonce, à raison, ses conditions de travail en ce moment – sera plus sensible au sort des salariés et prendra une décision courageuse », commente Jacques Padie, élu communiste de Blanquefort et à la Métropole, venu soutenir « les Ford » dans leur combat contre une fermeture scandaleuse et injustifiée. Il faisait bien chaud dans ce tribunal de grande instance de Bordeaux, mardi, où la CGT assignait FAI (Ford Aquitaine industrie), filiale du constructeur automobile, pour abus de son droit de propriété en refusant de céder à Punch son usine de Blanquefort, et en fermant celle-ci « sans

cause économique réelle ». Il espère ainsi sauver ce site de fabrication de boîtes de vitesses, et empêcher la suppression de 872 postes (chiffre retenu par la présidence du TGI) avant l’achèvement du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). « Il y a eu environ une heure et demi de débats intenses et complexes, pour qui ne maîtrise pas le droit, raconte Jacques Padie. Me Brun a souligné le courage des syndicalistes qui se sont toujours opposés au départ injustifié de Ford ». Car, pour l’avocat, les conditions définies par le code du travail pour justifier des licenciements sont selon lui absentes, Ford ne pouvant se prévaloir ni de difficultés économiques, ni d’une cessation définitive et totale de l’activité de FAI. « Ce n’est pas le cas, la production est transférée aux EtatsUnis, vous êtes en face d’un processus de délocalisation ». Il demande donc au tribunal d’ « annuler la fermeture de l’usine », et de condamner Ford à 300 000 euros d’amende. Ce serait selon lui « un exemple » pour lutter contre la désindustrialisation de notre pays, car « l’État n’a pas fait son travail ». Maître Brun insiste ainsi sur l’angle mort de la loi Florange : si cette dernière, votée en 2013, impose à une entreprise souhaitant fermer une usine de chercher un repreneur, elle ne le contraint pas à la vendre, même si le projet est crédible. Par ailleurs les pouvoirs publics et la CGT avaient trouvé pour Ford « non pas un repreneur, mais LE repreneur », martèle Philippe Brun. Il rappelle la détermination de Punch à reprendre le site de FAI, améliorant par deux fois son offre, et le soutien des syndicats à son projet, qui prévoyait le maintien de 350 emplois mais aussi le gel des salaires pendant trois ans. Des arguments contestés par Maître Mendy, avocate de FAI qui affirme, entre autre, que la trésorerie de Punch aurait été insuffisante pour assurer la période de transition, et que l’entreprise n’avait aucun client pour succéder à Ford après 2021. Elle n’a probablement convaincu personne dans la salle, en tout cas, quand elle

affirme que le seul objectif de Ford est de défendre les intérêts des salariés. L’avocate a même « provoqué des grommellements lorsqu’elle a utilisé des déclarations de la CFTC pour contredire l’argumentaire de Me Brun », explique l’élu métropolitain, « d’autant qu’il a été rappelé que le combat pour le maintien de Ford à Blanquefort est celui de l’ensemble des syndicats de l’usine. Et puis, Ford demande que la CGT soit déboutée et qu’en plus elle soit condamnée à 10 000 euros d’amende, il fallait oser ! » Avocat de la CGT-Ford, Philippe Brun, estime qu’il ne revient pas au juge administratif de vérifier les clauses économiques justifiant la fermeture du site et a mis au défi la présidente du TGI de contrôler si les motifs de refuser Punch le belge sont valides : « sinon personne ne le fera et ça s’appellera un déni de justice ». En marge de l’audience Philippe Poutou, indiquait qu’un recours au tribunal administratif avait été écarté parce que « Nous voulions une bataille de fond, politique, pour faire reconnaître la priorité du droit à l’emploi » sur le droit de propriété et faire plier le groupe américain qui s’en va « après avoir encaissé 50 millions d’euros d’aides publiques ». « On espère une décision historique qui puisse servir de jurisprudence dans les dossiers de fermetures d’usines quand les entreprises sont en bonne santé financière », abonde son camarade de la CGT-Ford Gilles Lambersend, évoquant le dossier de General Electrics à Belfort. Le TGI de Bordeaux donnera son délibéré le 2 juillet. Mais le conflit juridique entre Ford et la CGT se poursuit notamment avec verdict de la cour d’appel de Bordeaux, le 4 juillet, sur l’engagement de Ford à maintenir 1 000 emplois à Blanquefort. En première instance, le tribunal avait considéré que cet objectif n’était pas tenu, malgré les promesses faites par le constructeur. Christelle Danglot, avec Rue89 du 5/06/19

AU CONSEIL DE MÉTROPOLE

Les élus communistes rappellent qu’il n’y a pas de service public sans fonctionnaires Lors du dernier conseil de Métropole, fin mai, le groupe communiste s’est abstenu sur une délibération pour ouvrir certains postes à des agents non titulaires. À cette occasion, Claude Mellier a rappelé qu’il n’y a pas de service public sans fonctionnaires. Ci-dessous son intervention. « Dans l’histoire récente, notre pays a considéré que la prise en charge de l’intérêt général dont sont responsables les agents des services publics implique des réalités spécifiques pour ces agents, alliant des droits,

des garanties mais aussi des devoirs et des contraintes. Si la loi a placé le fonctionnaire dans une situation statutaire, réglementaire et non contractuelle, la raison en est simple : le fonctionnaire est au service de l’intérêt général, responsable devant la nation et garant de la continuité du service public, et non salarié d’une entreprise privée liée à son employeur. Avec le projet de réforme de la Fonction publique, c’est le recours accru aux contractuels, souvent sur la base d’un projet pour une durée déterminée, avec une rémunération au mérite, c’est la concurrence entre les salariés.

Permettez-moi de citer Emilie Cholas, rapporteure du projet de loi à l’Assemblée Nationale : “le contractuel est embauché très vite, à la discrétion de l’employeur public, sur un salaire, avec une mission pour un temps donné. En revanche, il ne sera pas possible de faire évoluer les personnes sur ce contrat-là”. C’est une autre conception de la Fonction publique qui est en rupture avec ses missions : capacité à servir la politique publique et l’intérêt général sans être asservi à des pouvoirs ou intérêts particuliers ».

Face à la recomposition « En marche », le rassemblement à gauche ! La déflagration de 2017 n’est pas terminée. La démission de Laurent Wauquiez fait suite aux différents ralliements de responsables, d’élus LR à la macronie, lui donnant ainsi une base solide pour poursuivre les contre-réformes du statut des fonctionnaires, de l’assurance chômage, des retraites. Le duo factice LREM – RN voudrait installer dans la durée un mélange de libéralisme et d’autoritarisme dans la société française et assurer les forces libérales de la poursuite du démantèlement du modèle social né en 1945. Les salariés, les gens modestes, les couches moyennes n’ont rien de bon à attendre de l’un ou de l’autre, pas davantage de la benjamine du clan Le Pen, aussitôt remise en piste comme pour mieux déporter plus à droite les débats dans la société française. Dans ce climat, le secrétaire national d’EELV, David Cormand, en appelle à la création d’une « nouvelle force » dans l’intention de battre en brèche le clivage gauche – droite. Génération Ecologie ou le parti animaliste par exemple y auraient toute leur place. Les formations de gauche, elles, sont renvoyées aux « siècles passés ». On peut de ce point de vue s’interroger sur le fait que Yannick Jadot ne semble compter que sur ceux qui le suivront. Oubliant que les questions environnementales liées aux questions sociales ne sont pas l’affaire d’une seule formation. Comment allons-nous concilier l’urgence écologique et la justice sociale ? La fin du monde et les fins de mois ? L’un et l’autre sont intrinsèquement liés : les premières victimes des désastres écologiques sont les plus pauvres et les plus précaires. Les premiers responsables sont les multinationales et les grands investisseurs qui se nourrissent du travail et du vivant. Comment allons-nous déjouer ces scénarios mortifères pour notre peuple ? En engageant une nouvelle démarche de rassemblement. Pas en additionnant les forces existantes à gauche mais en faisant rentrer les citoyens dans la bataille politique. Pas comme avant. En bâtissant un nouveau type de rassemblement s’appuyant sur les luttes, notamment pour la défense des retraites, l’assurance-chômage, sinon le scénario de bipolarisation entre libéraux et fachos peut s’ancrer durablement dans notre pays. Comme y invite Ian Brossat « La gauche doit s’assumer fermement et se rassembler, se garder de toute tentative hégémonique, avoir la modestie de tendre la main encore plus qu’hier. J’ai l’intime conviction que l’avenir passe par l’humilité, le travail collectif et le respect mutuel ».

Claude Mellier membre de l’exécutif du PCF 33

Les Nouvelles 6 juin 2019 • 3


EUROPÉNNE : RETOUR SUR ET MAINTENANT ?

EELV

Francis Wurtz : « Nous ne partirons pas de zéro »

Les écolos recomposent en solo

Chronique de Francis Wurtz, député honoraire du Parlement européen, dans L’Humanité Dimanche du 29 mai 2019. « Inutile de se le cacher : les résultats de ces élections européennes sont les plus préoccupants enregistrés depuis 40 ans que le Parlement de Strasbourg et de Bruxelles est élu au suffrage universel. Le premier problème est naturellement le poids sans précédent des partis d’extrême-droite qui se traduira par une escalade dans la démagogie nationaliste, sécuritaire et anti-migrants. Une deuxième source d’inquiétude est liée à l’affaiblissement et à la division des forces qui se réclamaient jusqu’ici de la gauche. Quelle sera la proportion de membres du groupe de « l’Alliance des socialistes et démocrates » (ex-groupe socialiste et social-démocrate) prête à s’engager sur de vraies options progressistes ? Comment évoluera le groupe des « Verts » désormais dominé par un parti allemand n’hésitant pas à s’allier à la droite dans certains « Länder » et comprenant des élus, notamment français, qui se disent « ni de droite ni de gauche » ? Et puis, il y a le crève-cœur de l’absence de tout parlementaire

communiste ou apparenté français dans le groupe que le PCF a contribué à fonder et qu’il a présidé pendant dix ans ! (…) Une chose apparaît sûre, cependant : les enjeux européens actuels et prévisibles exigent qu’une formation politique comme le PCF – qu’aucune autre force ne remplacera à gauche – se donne les moyens d’une triple reconquête. Celle de ses positions dans le Parlement européen – une institution bien plus importante que beaucoup ne le pensent –, celle d’une popularisation approfondie de sa vision actualisée du combat pour changer l’Europe, celle, enfin, d’une capacité à contribuer au rassemblement des forces de gauche pour arracher des succès concrets sur les enjeux européens. Pour ce faire, nous ne partirons pas de zéro, loin s’en faut ! Par sa clarté, sa modernité et sa dignité, l’excellente campagne de Ian Brossat a grandement favorisé l’écoute de nos idées sur l’Europe. Le bilan et l’expérience de nos anciens députés et députées au Parlement européen, la constance de leur positionnement « pour une Europe des gens, pas de l’argent » sont également de précieux atouts à valoriser. L’apport de nos candidates

et candidats, reconnus pour être au diapason du monde du travail dans toutes ses composantes et des luttes sociales et sociétales de notre époque, a creusé un sillon à même de porter au-delà de l’élection elle-même. Les soutiens remarquables recueillis par la liste présentée par le PCF constituent un autre atout potentiellement durable. La campagne dynamique et au plus près des gens menée par les communistes a bien plus semé que ce que leur liste a récolté dans l’immédiat. Notre coopération permanente avec nos partenaires progressistes européens au sein de notre groupe GUE-NGL, du Parti de la Gauche Européenne (PGE) et au-delà, est un bien précieux, à préserver coûte que coûte. Sans oublier les acquis d’une expérience exemplaire de démocratie citoyenne appliquée aux questions européennes dont les communistes furent les initiateurs et le fer de lance, et qui reste, à mes yeux — au prix, naturellement, des mises à jours nécessaires — une référence toujours actuelle en la matière : la campagne pour le « NON de gauche » au projet de traité constitutionnel européen de 2005. L’après-26 mai commence maintenant ! »

EXTRÊME DROITE

Rassemblement national : l’œil rivé sur l’union des droites La déconfiture des « Républicains » aux élections européennes laisse le champ libre aux théoriciens d’une grande « coalition des droites » pour travailler à une recomposition politique… au bénéfice du parti des Le Pen. Jusqu’ici, le Front national avait la main tendue trop haut pour que la droite dite républicaine la saisisse. Mais les circonstances ont changé, qui permettent à son successeur, le Rassemblement national, de pousser les feux de la recomposition. Car jamais la droite n’avait enregistré un score aussi bas aux élections européennes : avec 8,48 % (1,9 million de voix), il faut remonter aux 12,82 % (2,2 millions de voix) de Nicolas Sarkozy au nom du RPR en 1999 pour se figurer à quel point elle est mal en point. Au grand bénéfice du RN, qui entend profiter de ses fractures. Il n’aura même pas fallu attendre la démission de Laurent Wauquiez de la présidence des « Républicains » pour que les cadres du Rassemblement national se frottent les mains. Dès le 26 mai au soir, depuis la salle parisienne où le parti d’extrême droite fêtait sa première place, Philippe Olivier, « conseiller spécial » de Marine Le Pen, jubilait. « Moi qui ai quarante ans de militantisme, j’ai connu Dreux. Je peux dire que ça va secouer à droite », lâchait-il à l’Opinion. L’allusion à la « prise », en 1983, de la ville d’Eure-et-Loire aux socialistes par une liste RPR-FN validée au plus haut sommet de la droite (1) n’est pas 4 • Les Nouvelles 6 juin 2019

anodine. Pour le RN, l’effondrement des « Républicains », donne le feu vert à une stratégie qui s’écrit depuis longtemps et pourrait s’appliquer dès les prochaines élections municipales. Le RN charge ses prises récentes de jouer les émissaires

Même dans des villes où il frôle les 50 % à l’élection présidentielle, le parti d’extrême droite a besoin d’appuis. Il lui faut retourner des cadres de la droite dure en sa faveur, pour structurer des listes communes, ou au moins passer des accords en vue du second tour. (…) Le parti de Marine Le Pen a d’ailleurs chargé ses prises récentes de jouer les émissaires auprès de leurs anciens camarades de droite. Ainsi l’ancien député LR de Gironde Jean-Paul Garraud, nouvellement élu sur la liste conduite par Jordan Bardella aux européennes, veut-il s’« attacher à faire comprendre à (ses) amis des “Républicains” que le RN n’est pas ce qu’ils croient : je m’y sens comme au RPR d’antan ». L’ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani, lui aussi élu avec le Rassemblement national, va s’atteler à la même tâche de « réunir tous ceux qui veulent ce rapprochement » entre LR et RN, en relançant la Droite populaire, un think tank de droite dure qu’il avait créé en 2010. (…) Marion Maréchal sort de son silence médiatique

Plus que les cadres, c’est à l’électorat LR que l’extrême droite notabilisée

des Le Pen veut s’adresser. Selon IpsosSteria, 18 % de ces électeurs ont glissé un bulletin bleu marine dans l’urne le 26 mai : le terreau est prometteur. Ainsi, en lançant son appel aux cadres des « Républicains » dès la démission de leur président connue, Marine Le Pen a-t-elle également convié les « électeurs LR patriotes, attachés à la défense de notre identité, à la fin du matraquage fiscal et à la restauration de la grandeur française ». Mais c’est la sortie du silence médiatique de sa nièce qui a fait le plus de bruit. Longuement interrogée dimanche sur LCI, Marion Maréchal a pris note de « l’archipélisation » de la droite, de ses « fractures », de son « incapacité à reconstruire une France pour tous ». Autant de failles sur lesquelles la « grande alliance des droites », autre nom de « l’union » que l’ex-députée Front national prône depuis des années, pourrait prospérer. « Le Rassemblement national ne peut pas capter à lui seul l’ensemble des personnalités politiques, des élus ou même des électeurs », a déclaré Marion Maréchal à LCI. Elle « espère » voir « émerger » de cette « débâcle des “Républicains” ce courant de droite qui se structure, qui puisse demain accepter le principe d’une grande coalition avec le RN ». Ce qu’elle met en avant pour dépasser les différences, sur l’économie notamment, avec une partie des électeurs frontistes pour qui il y a persistance rétinienne du mirage social ? Le « grand compromis patriotique autour de cette idée de défense de la nation », qui pourrait « aboutir à des coalitions gouvernementales » ou à « des

Le secrétaire national d’Europe Écologie les Verts en appelle à la création d’une « nouvelle force », mais sans regarder vers la gauche. Une semaine après être montés sur la troisième marche du podium avec 13,5 % des voix lors des européennes, les écologistes n’entendent pas en descendre et battent le fer tant qu’il est chaud. « Désormais c’est à nous de dessiner un nouveau paysage politique. Après l’effondrement du bloc socialdémocrate et de celui de la droite, nous travaillons à faire émerger une alternative à Emmanuel Macron et Marine Le Pen », explique au JDD David Cormand, le secrétaire national d’EELV, qui s’apprête à quitter son poste à l’automne « au plus tard ». Bâtir « un grand mouvement de l’écologie politique »

À l’instar des mouvements initiés à l’occasion de la présidentielle – comme la France insoumise ou En marche – dans l’intention de battre en brèche le clivage gauche-droite, David Cormand veut bâtir une « nouvelle force (qui) devra s’appuyer sur la société mobilisée, la jeunesse, la génération climat ». Un début d’explication de texte du « dépassement d’EELV » vers « un grand mouvement de l’écologie politique », souhaité la semaine précédente par l’ex-tête de liste Yannick Jadot, qui ne devrait pas se concrétiser avant les « journées d’été des Verts, fin août à Toulouse ».

alliances de circonstance à des élections ». Mais, contrairement à ce qu’elle laisse entendre, Marion Maréchal et ses réseaux, structurés par son Institut des sciences sociales et économiques de Lyon, ne se contentent pas d’« espérer ». Pour « contrer le grand projet progressiste qu’est en train de mettre en place Emmanuel Macron », ils veulent agir au sein même de la droite. Durant la campagne des élections européennes, la directrice d’école s’est bien gardée d’intervenir. Selon RTL, qui a interrogé anonymement ses proches, si elle a refusé de faire le moindre tweet de soutien à la liste RN de Jordan Bardella, c’est pour se placer « au-dessus des partis » et en même temps « soigner l’électorat conservateur de Bellamy ». Aujourd’hui, elle compte sur des relais comme Mariani, ou sur l’action de proches pour participer aux « états généraux de la droite » imaginés par Wauquiez avant son départ. Voire les orienter en pointant les failles et incohérences de cette droite-là. Car « Les Républicains », a-t-elle déclaré sur LCI, « paient une ambivalence de longue date qui est la création de l’UMP, en réalité née d’une grande fusion du centre, l’UDF à l’époque, et du RPR, la droite populaire de l’époque ». Ce qui s’est traduit, analyse-t-elle, par un mouvement avec « des élus plutôt

Si « Génération Écologie ou le Parti animaliste, par exemple, y auraient toute leur place », les formations de gauche, elles, sont renvoyées aux « siècles passés ». « Il faut passer du programme commun au programme des communs, basé sur la rupture avec le productivisme, la protection du vivant sous toutes ses formes et le respect des droits humains », ajoute Cormand, qui se fait fort d’être « opposé aux injustices sociales et environnementales produites par le capitalisme ». Lui estime que « Daniel Cohn-Bendit et Pascal Canfin ont choisi un autre chemin » en rejoignant Macron. « Nous disons très clairement que nous combattons cette politique anti-écologiste », assure également le porte-parole d’EELV, Julien Bayou. « Se contenter des incantations à l’union de la gauche, c’est une mauvaise stratégie. On ne gagnera pas ainsi face à Macron ou Le Pen. L’avenir de la gauche, finalement, c’est l’écologie politique », juge-t-il. Interrogé au lendemain du scrutin sur la main tendue par la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, en vue d’un travail commun au Parlement européen, Yannick Jadot se faisait pourtant moins clair : « La question, c’est de savoir si ce groupe (des libéraux – NDLR) continue de défendre le même agenda qui a prévalu jusquelà, c’est-à-dire une sorte de statu quo technocratique et libéral. Ou s’il s’inscrit dans une dynamique sur le climat, les paradis fiscaux, la santé. » La porte n’est pas vraiment verrouillée. Julia Hamlaoui, 03/06/2019

centristes, donc plutôt proches de la République en marche aujourd’hui » et « un électorat plus proche du Front national », qui pendant très longtemps, et « encore aujourd’hui pour une grande partie d’entre eux, plaidaient pour une alliance avec le FN ». Pour rappel, selon l’enquête « Fractures françaises » de 2018 du Cevipof, 87 % des électeurs LR considéraient qu’il y a « trop d’étrangers en France » (87 % pour les électeurs RN), 86 % qu’ils ne faisaient « aucun effort pour s’intégrer » (91 % au RN), 99 % qu’il fallait « un vrai chef en France », devant le RN (96 %)  ​​​​​​​! Une base de travail idéologiquement compatible pour « reconstruire la France » autour d’un « compromis patriotique ». Pourquoi pas, demain, avec l’Alliance pour la France, créée par son père, Samuel Maréchal (ex-responsable du Front national de la jeunesse dans les années 1990), et son ancien conseiller parlementaire (et cocréateur du magazine l’Incorrect), qui travaillent en vue de la présidentielle de 2022. Grégory Marin, L’Humanité du 04/06/2019 (1) Le chef naturel de la droite, Jacques Chirac, disait trouver « tout à fait naturel » de voter pour une telle liste.


R LE SCRUTIN EN FRANCE DÉCRYPTAGE

PARLEMENT EUROPÉEN

Jérôme Fourquet : « Toutes les vieilles appartenances Qui sont les 79 eurodéputés qui structuraient le système politique ont volé en éclats » français ? Dans l’Humanité du 28 mai, le politiste de l’Ifop, Jérôme Fourquet, décrypte les résultats du scrutin en France : effets de la présidentielle amplifiés, avec un affaiblissement du clivage gauche-droite et une fragmentation accrue du paysage politique. Alors que les sondages donnaient EELV et la liste France insoumise au coude-à-coude, la liste conduite par Yannick Jadot a creusé l’écart en captant à la fois les déçus de gauche du macronisme et une partie de la gauche qui s’était fédérée autour de Jean-Luc Mélenchon. « 20 % de l’ électorat LaREM de la présidentielle a quitté le navire et opté pour un bulletin EELV, ce qui a nourri cette dynamique, explique Jérôme Fourquet. La République en marche se maintient à son niveau de la présidentielle, mais ce n’est pas avec la même base sociologique, ni le même électorat. 27 % des fillonistes de 2017 ont opté pour la liste emmenée par Nathalie Loiseau. Quant à Jean-Luc Mélenchon, il avait réussi, lors de la présidentielle, à fédérer autour de son nom la gauche radicale, les communistes, une partie des Verts mais aussi tout une partie de votes socialistes qui votaient utile. Cette large coalition électorale s’est complètement dégonflée deux ans plus tard : à peine 37 % de ceux qui avaient choisi le bulletin Mélenchon à l’époque ont revoté pour la FI en 2019. Ils sont 17 % à avoir voté cette fois-ci pour EELV, 13 % pour la liste communiste et 7 % pour la liste PS… » Ce scrutin amplifie d’une part l’affaiblissement très significatif du clivage gauche-droite au profit de nouveaux clivages, que l’on avait vu en 2017, et une fragmentation sans précédent du paysage politique. « L’opposition Macron-Le Pen s’installe dans le pays. Arrivées en tête en 2017, ces deux forces restent largement devant aux européennes. Le pôle de droite qui avait bien résisté avec François Fillon est complè-

tement disloqué. Yannick Jadot, arrivé troisième, a aussi expliqué que l’écologie ne s’inscrivait pas dans cette logique droite-gauche. Les deux formations centrales de la vie politique française depuis des décennies n’atteignent pas à elles deux 15 % des voix, les LR plafonnant à 8 % et le PS à 6 %. C’est impressionnant. Toutes les vieilles appartenances qui structuraient le système politique ont volé en éclats. Avec le déclin de la religion catholique, l’affaiblissement du clivage de classe, la montée en puissance de nouvelles problématiques, telles que la question migratoire ou environnementale, l’opposition droite-gauche est de moins efficace pour comprendre la répartition de vote. Un nouveau clivage semble émerger, comme je l’écris dans mon livre l’Archipel français. On peut l’appeler nationalisme versus progressisme, ouverts/fermés, gagnants/ perdants de la mondialisation… Il s’agit d’une tendance de fond, qui ne concerne pas que la France ». Pour autant, pour Jérôme Fourquet, si l’opposition gauche-droite a perdu en puissance, le clivage de classe demeure, lui, très important mais il est d’abord visible dans l’opposition LaREMRN. « Une analyse de la distribution sociale du vote, réalisée en fonction de cinq catégories de revenus des foyers, en atteste clairement : 36 % des foyers les plus aisés ont voté pour LaREM contre 11 % pour le RN. Parmi les classes moyennes supérieures, 28 % ont voté LaREM contre 22 % pour le RN. Les courbes s’inversent dans la catégorie des classes moyennes inférieures, qui sont celles ayant décroché socialement ces dernières années et qui ont alimenté le mouvement des gilets jaunes. 26 % d’entre elles ont voté RN contre 21 % pour la liste “Renaissance”. Chez les plus pauvres, l’écart est immense : 10 % votent pour les macronistes contre 35 % pour l’extrême droite. Le clivage de classe est encore plus marqué qu’il ne l’était à la présidentielle puisque les macronistes ont, cette fois-ci, bénéficié, on l’a vu, du

renfort du centre droit. Toute une partie de la bourgeoise de l’électorat de droite est partie à En marche !, la fraction la plus populaire étant partie depuis belle lurette au Front national ». Pour le politiste, un autre élément confirme cette droitisation du camp macroniste : la liste LaREM-Modem arrive largement en tête dans les anciennes zones de droite modérée et catholique, dans l’Ouest intérieur, au Pays basque, dans le sud de l’Auvergne et dans de nombreuses grandes villes, comme Bordeaux ou Boulogne-Billancourt ainsi que dans les beaux quartiers parisiens. « Mais si l’opposition LaREM-RN incarne un réel clivage de classe, il faut aussi garder à l’esprit que ces deux forces ne représentent que 45 % des votants… et 55 % d’électeurs ont porté leur voix à d’autres listes ». La fluidité du champ électoral est l’autre enseignement de ce scrutin. Ainsi Mélenchon ne récupère que 37 % de son électorat de la présidentielle. Bellamy reprend 38 % de l’électorat filloniste. Macron retrouve à peine 60 % de ses électeurs du premier tour de 2017 mais pour le parti de Marine Le Pen, c’est 85 % ! Dans un paysage qui se recompose, il y a une constante : « un Rassemblement national à haut niveau, qui ne progresse pas forcément mais qui s’enracine et se consolide de façon spectaculaire. » « Rappelons qu’il était arrivé en tête aux européennes de 2014, avait atteint un niveau très élevé aux régionales de 2015… La sûreté des choix et l’intention de participer étaient très élevées parmi les électeurs. La crise de gilets jaunes et le fait qu’Emmanuel Macron a désigné le FN comme son principal adversaire ont sans doute permis d’effacer en partie le souvenir du débat fâcheux de l’entre-deux-tours de 2017 et à réinstaller le RN comme opposant en chef, en lieu et place de Mélenchon, qui avait réussi à occuper cette place après la présidentielle. »

EN GIRONDE

Le PCF gagne 4500 voix par rapport aux législatives Résultats en Gironde INSCRITS : 1 093 496 VOTANTS : 589 094 (53,87 %) EXPRIMÉS : 566 644 (96,15 %)

54,1 % pour la droite et l'extrême droite : LREM + RN+ LR + DLF (Dupont-Aignan) 38,56 % pour la gauche : EELV + PS + Génération.S + LFI + PCF

Les résultats en Gironde sont à l’image du pays avec un effondrement de la droite Républicaine au profit de LREM et du RN.

Le parti présidentiel perd malgré cela près de 70 000 voix par rapport aux législatives alors que la participation est en hausse et le RN progresse de plus de 50 000 voix avec une confir-

mation du vote RN dans les territoires ruraux et périurbains et une montée dans les zones pavillonnaires. À gauche, EELV progresse fortement témoignant de la montée des questions écologiques. LFI divise par deux sont nombre de voix des législatives et le PS perd 19 000 voix sur 2017. Le PCF gagne 4500 voix par rapport aux législatives – dont, bien sûr, 2 000 sur les deux circonscriptions où il était absent en 2014 – avec les plus fortes hausses sur la 3e, la 7e et la 8e circonscription. Cette hausse est réalisée malgré l’absence de personnalités, candidats aux législatives, et donc une perte de voix, qu’ils drainent, sur certains bureaux.

Ils seront les représentants de la France au Parlement européen pour les cinq prochaines années : 39 femmes et 40 hommes ont été élus députés européens, dimanche 26 mai. Parmi eux, on retrouve 20 élus sortants ; deux ont moins de 20 ans, douze sont trentenaires et deux, septuagénaires. Ils sont issus de six listes différentes : le Rassemblement national, l’alliance La République en marche/ MoDem, Europe Ecologie-Les Verts, Les Républicains, La France insoumise et l’alliance Place publique/Parti socialiste. Une petite trentaine d’entre eux n’avaient auparavant jamais occupé de mandat électif. Cinq eurodéputés sont « gelés » dans l’attente du Brexit : cela signifie qu’ils ne pourront siéger dans l’hémicycle de Strasbourg que le jour où le Royaume-Uni quittera officiellement l’Union européenne. La République en marche (LRM)/MoDem

Stéphane Bijoux, 48 ans ; Gilles Boyer, 47 ans ; Sylvie Brunet, 60 ans ; Pascal Canfin, 44 ans ; Catherine Chabaud, 56 ans ; Ilana Cicurel, 47 ans (Siège gelé) ; Jérémy Decerle, 34 ans ; Pascal Durand, 58 ans ; Sandro Gozi, 51 ans (siège gelé) ; Bernard Guetta, 68 ans ;Valérie Hayer, 33 ans ; Pierre Karleskind, 39 ans ; Nathalie Loiseau, 54 ans ; Stéphane Séjourné, 34 ans ; Irène Tolleret, 51 ans ; Véronique Trillet-Lenoir, 61 ans ; Stéphanie Yon-Courtin, 45 ans ; Chrysoula Zacharopoulou ; 43 ans ; Laurence Farreng, 52 ans ; Christophe Grudler ; 54 ans ; Marie-Pierre Vedrenne ; 36 ans ; Fabienne Keller, 59 ans ; Dominique Riquet, 72 ans Rassemblement national (RN)

Mathilde Androuët, 34 ans ; Jordan Bardella, 23 ans ; Nicolas Bay, 41 ans (Eurodéputé sortant) ; Aurélia Beigneux, 38 ans ; Dominique Bilde, 65 ans ; Annika Bruna, 62 ans ; Gilbert Collard, 71 ans ; Jean-Paul Garraud, 63 ans ; Catherine Griset, 46 ans ; Jean-François Jalkh, 62 ans ; France Jamet, 58 ans ; Virginie Joron, 45 ans ; Hervé Juvin, 63 ans ; Jean-Lin Lacapelle, 52 ans (Siège gelé) ; Hélène Laporte, 40 ans ; Gilles Lebreton, 60 ans (Eurodéputé sortant) ; Julie Lechanteux, 41 ans ; Thierry Mariani, 60 ans ; Joëlle Melin, 69 ans (Eurodéputée sortante) ; Philippe Olivier, 57 ans ; Maxette PirbakasGrisoni, 44 ans ; Jérôme Rivière, 54 ans ; André Rougé, 57 ans ; Mathilde Androuët, 34 ans ; Jean-Lin Lacapelle, 52 ans (Siège gelé). Europe Ecologie-Les Verts (EELV)

Yannick Jadot, 51 ans (Eurodéputé sortant) ; Michèle Rivasi, 66 ans (Eurodéputée sortante) ; Benoît Biteau, 52 ans ; Damien Carême, 58 ans ; David Cormand, 44 ans ; Gwendoline Delbos-Corfield, 42 ans ; Karima Delli, 40 ans (Eurodéputée sortante) ; Claude Gruffat, 61 ans (Siège gelé) ; Mounir Satouri, 44 ans ; Marie Toussaint, 32 ans ; Caroline Roose, 50 ans ; Salima Yenbou ; 48 ans. Les Républicains (LR)

François Alfonsi, 65 ans ; François-Xavier Bellamy ; 33 ans ; Arnaud Danjean, 48 ans (Eurodéputé sortant) ; Geoffroy Didier, 43 ans (Eurodéputé sortant) ; Agnès Evren, 48 ans ; Brice Hortefeux, 61 ans (Eurodéputé sortant) ; Nadine Morano, 55 ans (Eurodéputée sortante) ; Anne Sander, 45 ans (Eurodéputée sortante) ; Nathalie Colin-Oesterlé, 54 ans La France insoumise (LFI)

Manon Aubry, 29 ans ; Manuel Bompard, 33 ans ; Leïla Chaibi, 36 ans ; Emmanuel Maurel, 46 ans (Eurodéputé sortant) ; Younous Omarjee, 49 ans (Eurodéputé sortant) ; Anne-Sophie Pelletier, 43 ans. Place publique/Parti socialiste

Raphaël Glucksmann, 39 ans ; Aurore Lalucq, 40 ans ; Éric Andrieu, 59 ans (Eurodéputé sortant) ; Éric Andrieu, 59 ans (Eurodéputé sortant) ; Nora Mebarek, 46 ans (Siège gelé) ; Pierre Larrouturou, 54 ans. Source : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/ Les Nouvelles 6 juin 2019 • 5


INTERNATIONAL PARTI DU TRAVAIL BELGE

ESPAGNE

Un eurodéputé et 12 députés aux élections fédérales

Le PSOE conforté à tous les étages

La poussée électorale du PTB en Belgique a un revers : celle des partis d’extrême droite dans les Flandres qui cumulent plus de 40 % des suffrages. Pour la première fois, un élu de la gauche antilibérale belge siégera au Parlement européen. Il s’agit de Marc Botenga, du Parti du travail de Belgique (PTB), la formation qui a pour slogan « la gauche qui pique contre l’Europe du fric ». Aux élections européennes, ce parti rassemble 5,7 % des voix, soit 3,7 points de plus qu’en 2014. Dans la circonscription de Wallonie-Bruxelles, où il est élu, il recueille 14,5% des suffrages. « La gauche authentique sera bien nécessaire pour offrir une alternative à l’extrême droite et aux politiques de Macron ou de Merkel qui ouvre la voie à l’extrême droite avec leur Europe de la concurrence, de l’austérité et du fric », a réagi Marc Botenga, à l’annonce des résultats. Dimanche 26 mai avaient lieu également les élections fédérales (législatives). Au niveau national, le PTB obtient là 8,6 % des voix. Ce qui lui permet de passer de 2 à 12 députés. Une percée qui le place juste derrière

les écologistes (13 députés, mais seulement 6,1 % des voix) ; et derrière des socialistes, en perte de vitesse (29 élus – 3 sièges, 16,2 % des voix). Ses voix sont inégalement réparties dans le pays, la Belgique étant divisée entre une Wallonie qui vote à gauche et une Flandre qui penche à droite. Les résultats pour les élections régionales, qui se tenaient, elles aussi, le 26 mai, montrent un PTB à 13,7 % en Wallonie, à 13,5 % à Bruxelles, mais à 5,3 % seulement en Flandre. Cette médaille a un revers : la poussée de l’extrême droite. La NVA, la Nouvelle Alliance flamande, une formation régionaliste aux accents identitaires et anti-migrants, obtient aux élections européennes 13,5 % des voix sur tout le pays. Elle est, certes, en recul de 3,3 points, mais une autre force, plus radicale encore, le Vlaams Belang, allié de Le Pen à Strasbourg, fait plus que doubler son score à 11,45 % des voix. En Flandre, ces partis s’arrogent, à eux deux, plus de 40 % des suffrages. La Belgique sort de ce scrutin avec un pays divisé comme jamais, ce qui rendra difficile la formation d’un gouvernement.

Les socialistes remportent les municipales, régionales et européennes. Mais la droite arrache des places fortes comme Madrid. La gauche alternative recule. Les futurs maires seront investis le 15 juin prochain. Mais dans nombre de villes espagnoles, faute de majorité franche et de second tour, les pourparlers entre les formations politiques vont aller bon train, au point de bousculer l’ordre d’arrivée des urnes. Jouant à plein de sa victoire aux législatives du 28 avril, le Parti socialiste (PSOE) a signé un triplé dimanche, en remportant les municipales (29,27 %, 6 638 841 voix), soit 22 335 conseillers, les régionales et les européennes avec 32,8 % des suffrages, soit 20 sièges sur les 54 en lice. Le Parti populaire (PP), qui enregistre son pire résultat depuis 1987 avec 22,24 %, 5 046 615 votes, a néanmoins raflé davantage de villes avec une majorité absolue : 2 567, contre 2 242 pour les socialistes. Sur le plan régional, la formation de

Pedro Sanchez s’est adjugé 10 des 12 communautés autonomes en jeu, dont La Rioja, et surtout la Castille-et-Léon, pourtant fief du Parti populaire (PP). Mais les socialistes ne seront pas en mesure de toutes les diriger, comme Murcie par exemple, en raison des pactes postélectoraux entre les conservateurs du PP, les ultralibéraux de Ciudadanos (C’s) et l’extrême droite de Vox, qui s’est désormais installée dans le paysage politique espagnol. Outre l’accord des droites, les divisions au sein de Podemos ont également pesé dans ce scrutin. Le socialiste Angel Gabilondo a certes totalisé 38 conseillers (37 auparavant), mais la formation violette de Pablo Iglesias a chuté de 27 à 7 élus en raison de la candidature de l’ancien numéro 2 de Podemos, Iñigo Errejon, qui a raflé 20 sièges. Un total de voix à gauche trop court, malgré le piètre score du PP, qui a perdu 18 élus (30, contre 48) mais qui continuera d’administrer la région capitale grâce à C’s et Vox.

Podemos, Izquierda Unida et d’autres partis citoyens, qui dirigeaient les villes dites « du changement », ont enregistré de sérieux revers. À Madrid, Manuela Carmena est arrivée en tête avec 19 élus tandis que le PSOE en a obtenu 8. Mais ce score se révèle insuffisant face à la majorité absolue des 15 conseillers du PP, des 11 de C’s et des 4 de Vox. Le jeu est plus compliqué à Barcelone. Avec une différence de 4 833 voix, Ada Colau s’est inclinée d’une courte tête face à l’indépendantiste de gauche (ERC), Ernest Maragall. Ils ont respectivement obtenu 10 élus mais la majorité est de 21. La maire sortante a proposé d’élaborer un pacte de gouvernement à gauche avec le PS catalan (8 conseillers). Pour l’heure, Maragall se propose de faire de Barcelone la capitale de la République, au point de crisper ses éventuels partenaires, tout en leur tendant la main, faute d’appuis suffisants dans le camp indépendantiste. Les confluences municipales ont également été écartées à La Corogne ou encore à Saragosse. « Ça ne marche pas pour la gauche quand nous nous divisons et quand nous nous disputons entre nous », a reconnu Pablo Iglesias. En revanche, le courant anticapitaliste de Podemos conserve Cadiz. Joan Ribo, de la Compromis, continuera d’administrer Valence grâce au soutien des socialistes. Quant à Izquierda Unida, elle sera encore à la tête de Zamora, l’unique capitale de province qu’elle détient.

députée. Cette démission surprise a fait l’effet d’une bombe politique. Nahles affirmait encore en effet au milieu de la semaine qu’elle poursuivrait sa tâche pour surmonter « le très rude défi » auquel son parti était confronté après cette nouvelle déconvenue électorale. Mais la patronne du SPD, critiquée ouvertement jusque dans les directions nationales et régionales, était, selon un sondage, lâchée par les deux tiers des membres de la formation. En attendant la tenue d’un congrès extraordinaire, c’est la ministre présidente de Rhénanie-Palatinat, Malu Dreyer, qui semble pressentie pour prendre la direction intérimaire du parti et le plus âgé des députés SPD, Rolf Mützenich, celle du groupe au Bundestag. Cette secousse au sein d’un SPD meurtri ne peut pas ne pas avoir de

conséquences sur l’avenir de la chancelière, Angela Merkel elle-même. Nahles était considérée en effet comme une sorte de clé de voûte de la grande coalition. Quand elle succéda à Martin Schulz à la tête du SPD en avril 2018, héritant d’un parti en crise ouverte, elle s’engagea en faveur de la reconduite d’un accord de gouvernement avec la CDU/CSU, tout en jurant qu’il était possible de redonner simultanément des « couleurs » au SPD déjà confronté à un plus-bas historique enregistré à l’élection du Bundestag de septembre 2017. Un éclatement de l’alliance CDU/ CSU/SPD pourrait signifier des élections anticipées ou l’émergence d’une coalition « alternative » avec les Verts et les libéraux (FDP). Mais ce scénario paraît de plus en plus improbable. Même si les Verts fortement recentrés ne se formalisent plus depuis longtemps d’une entente avec la CDU/CSU, ils ont bien trop le vent en poupe pour ne pas espérer être les principaux bénéficiaires d’un scrutin avant échéance. Après les 20 % réalisés aux européennes, un sondage publié dimanche les verrait même rafler à la CDU la première place sur l’échiquier politique germanique.

ALLEMAGNE

Crise au SPD

PROCHE-ORIENT

Israël attaque la Syrie Des frappes israéliennes ont fait 10 morts dimanche dernier parmi les forces loyales à Damas. « Nous n’allons pas tolérer des tirs contre notre territoire. » Le premier ministre israélien a joint les actes à la parole. Accusant la Syrie d’avoir effectué deux tirs de roquettes samedi soir contre le mont Hermon, situé sur le plateau du Golan syrien occupé par Israël depuis la guerre israélo-arabe de 1967 et annexé en 1981, Benyamin Netanyahou a ordonné à son armée de mener des frappes aériennes. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ces attaques auraient fait dix morts parmi les forces loyales au régime de Damas. Les victimes seraient trois soldats de l’armée syrienne, mais aussi sept combattants alliés de nationalité étrangère. Des médias officiels syriens ont confirmé des tirs de missiles israéliens 6 • Les Nouvelles 6 juin 2019

près de la capitale, Damas, mais aussi dans la province de Quneitra, sur le plateau du Golan. L’armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir attaqué « deux batteries syriennes d’artillerie, un nombre de postes d’observation et de renseignements sur les hauteurs du Golan et une batterie de défense aérienne SA-2 ». « Durant les frappes, un système de défense aérien israélien a été activé en raison de tirs de la défense antiaérienne syrienne. Aucune roquette n’a explosé en Israël », a-t-elle ajouté. Il s’agissait de la deuxième attaque en moins d’une semaine. Les frappes de dimanche dernier interviennent dans un contexte d’escalade des tensions au Moyen-Orient entre les États-Unis et l’Iran, et d’élections législatives anticipées en Israël. Les Israéliens retourneront aux urnes, le 17 septembre, le premier ministre sortant, Benyamin Netanyahou, n’étant pas parvenu à former un gouvernement.

La cheffe du SPD, qui a annoncé dimanche son retrait de la présidence du parti et de son groupe au Bundestag, était considérée comme la clé de voûte d’une alliance avec la CDU/CSU d’Angela Merkel, toujours plus contestée au sein de la formation. La crise politique ne cesse de s’approfondir outre-Rhin. Une semaine tout juste après le résultat désastreux enregistré par le Parti social-démocrate aux européennes (15,8 % et un recul de 11 points), sa présidente, Andrea Nahles, a annoncé hier qu’elle allait démissionner ce lundi de sa fonction de cheffe du parti et demain mardi de la présidence du groupe SPD au Bundestag, laissant entendre qu’elle pourrait même se retirer totalement de la vie politique en abandonnant prochainement son mandat de


PCF 2020

À LASSUS, SAINT-SYMPHORIEN

« Cent ans d’avenir »

Fête de la ruralité Le PCF vous invite à une Rencontre rurale, festive, au lieu-dit Lassus à Saint-Symphorien, le samedi 22 juin 2019. 10h : accueil 10h30 : débat « pour une politique culturelle émancipatrice et accessible à tous », avec Jean-Jacques Barrey, de la commission culture du PCF, et Vincent Taconet, rédacteur en chef de la revue culturelle du PCF 33, L’Ormée 12h30 : repas (melon charcuterie, jambon braisé haricots, salade, fromage et dessert) Animation avec « Lo Gric De Prat », musique traditionnelle gasconne. Participation financière : 16 € (apéritif, repas, animation) Inscription obligatoire jusqu’au 15 juin, auprès de : Danièle Dulon-Lagardère : 06 21 34 88 66 – daniele.dulon@orange.fr Guy Bordenave : 06 01 41 22 08 Bernard Sengayrac : 06 62 94 50 25 - bsengayrac@gmailcom

En 2020, le Parti communiste fêtera ses 100 ans : cent ans de combats, cent ans d’alliances populaires, cent ans de résistances, cent ans de recherches, cent ans de conquêtes, cent ans d’ambitions, cent ans d’inventions… Ce centenaire, il est celui de toutes celles et tous ceux qui ont milité dans ce parti, qui ont voté pour ce parti, qui ont souscrit pour ce parti, qui ont rêvé avec ce parti, qui ont lutté avec ce parti. Il est celui de tous ceux qui savent que le visage de la France d’aujourd’hui ne serait pas le même si des millions d’hommes et de femmes – métallos et artistes, cheminots et scientifiques, mineurs et instits, paysans et artisans… – n’avaient pas décidé d’agir avec le Parti communiste pendant ces dix décennies. Il est celui des nouvelles générations qui arrivent dans un monde sans qu’on leur ait dit le souffle des batailles d’hier : pour la paix entre les peuples, pour la liberté et la décolonisation, pour la République et l’égalité, pour la Sécurité sociale, pour la retraite à soixante ans, pour la libre disposition de leur corps

par les femmes, pour la réduction du temps de travail, pour un statut de la fonction publique, pour une grande recherche publique, pour la culture… Il est celui de notre peuple qui cherche si difficilement une issue dans ce monde qu’il sait défiguré et menacé par la tyrannie capitaliste. Le Parti communiste va donc animer, pendant toute l’année 2020, une grande année centenaire, tournée vers le plus grand nombre. Dans une note du 16 avril 2019, la banque Natixis n’explique-t-elle pas que dans les années 1950, 1960 et 1970, les entreprises étaient obligées de « partager des revenus », en faveur des salariés car le taux de syndicalisation de ceux-ci était fort et le Parti communiste français à son apogée ? Belle variante actualisée de la fameuse formule d’Yvon Chotard, vice-président du CNPF (ancêtre du MEDEF) dans les années 1970 et 1980 : « On ne fait pas la même politique avec un PCF à 20 % et à un PCF à 10 % ». Il faudra donc parler de la richesse et de la pluralité de cette empreinte laissée par cent années d’activité communiste organisée.

La question ne se pose pas qu’en des termes mémoriels – même si la mémoire est un combat qui parle d’avenir – mais bien au présent, à l’heure où le PCF paraît, au plan électoral en tout cas, en difficulté et où les partis sont questionnés. C’est bien pour le présent et à partir des enjeux du présent, que le PCF va organiser cette série d’événements. À l’heure où la conscience écologique se renforce et où le rejet du capitalisme reste fort mais sans alternative jugée massivement crédible, ce centenaire devra poser en grand la question du communisme pour notre siècle. Ce centenaire, nous voulons qu’il ait cette couleur communiste si singulière : pleinement populaire, pleinement politique, pleinement culturelle. Avec des temps forts nationaux et des déclinaisons dans tous les territoires, il s’agira de donner à voir en grand cent ans de combats communistes, cent ans d’avenir. Guillaume RoubaudQuashie, membre du Comité exécutif national. Collectif national de préparation du centenaire

BASSIN ARCACHON ET VAL DE L’EYRE

Un rendez-vous pour revenir sur « cette belle campagne », analyser les résultats et tirer les enseignements Les communistes du Bassin Arcachon et Val de l’Eyre invitent amis, camarades et nouveaux adhérents pour les remercier de leur accueil et de leur engagement dans campagne électorale qu’ils viennent de mener avec la liste conduite par Ian Brossat, samedi 8 juin, à 10h, dans les locaux de la Section du PCF, « Espace Jacques Charrazac » (61 bis, avenue de la Libération à Biganos, devant la Halle du marché). « Afin de vous remercier de votre accueil, de votre engagement dans la belle campagne électorale que nous venons de mener avec notre liste conduite par Ian Brossat, nous vous donnons rendez-vous samedi 8 juin prochain. Nous pouvons être fiers de la mobilisation qui nous a permis de renouer avec les salariés, d’être présents dans les rues, d’être soutenus par des syndicalistes, des militants d’associations prouvant que notre démarche de rassemblement rencontre un écho positif dans le monde du travail. Malgré tout cela le résultat est évidemment décevant puisque nous n’atteignons pas les 5 % pour avoir des élus, ni les 3 % pour le remboursement des frais de campagne. Nous allons, ensemble, prendre le temps, avec lucidité, pour analyser tous les résultats et les enseignements à en tirer car la situation politique en France et en Europe est lourde de danger : extrême-droite, recomposition, volonté du Président d’aller plus loin et plus vite…Nous savons, en raison de l’Histoire et de nos expériences, que nous devons renforcer le combat du Parti communiste qui doit être le sien, de viser le capitalisme et ses fléaux (exploitations et guerres) et agir pour construire avec les salariés, jeunes, retraités, artistes… un très large rassemblement pour faire reculer la domination capitaliste. » Le verre de l’amitié et de la fraternité sera offert par la Section. »

6 ET 11 JUIN

Le PCF soutient la lutte des personnels des Urgences et des hospitaliers Communiqué. « Depuis des semaines, les personnels des services d’urgence sont engagés dans un mouvement de grève pour alerter la population et le gouvernement sur les conditions intolérables d’accueil et de prises en charge des patients. Face au manque de personnels, malgré les postes vacants, à la vétusté des locaux, au manque de matériels et de lits d’aval, à la maltraitance institutionnelle des soignant-e-s, les personnels n’en peuvent plus et tentent de le dire, de le crier, malgré l’impact limité de leur mouvement. Pour raison de service public, d’obligation d’accueil, ils sont réquisitionné-e-s tous les jours et cela dans des conditions inhumaines comme à Lons Le Saunier où des gendarmes sont venus chez des infirmières la nuit !

Face au mépris réitéré et calculé de la Ministre de la santé, elles et ils multiplient leurs actions localement pour alerter sur la mise en danger des patients accueillis ainsi. Le 6 juin pour les urgences et le 11 pour l’ensemble des services hospitaliers le Collectif national Inter-Urgences et les organisations syndicales appellent à la grève et à des rassemblements pour exiger des négociations nationales. Soumis à la loi implacable des « budgets contraints », au développement des déserts médicaux tant en milieu rural qu’en zones péri-urbaines, mais aussi aux inégalités sociales qui transforment l’hôpital en seule porte d’entrée pour se soigner, les services d’urgence sont à l’avant-poste de la crise sanitaire qui s’annonce dans notre pays. Le projet de loi Buzyn ne répond pas

à cette crise. Pire, il va l’aggraver en vidant de leurs services les hôpitaux de proximité. Il ne crée pas les centres de santé publics pour accueillir les jeunes médecins qui aspirent à travailler autrement, dans l’intérêt général de la population. Les communistes, qui n’ont de cesse, depuis des années, avec leurs parlementaires, d’exiger des moyens pérennes pour les hôpitaux à la hauteur des besoins apportent tout leur soutien aux personnels des hôpitaux et appellent la population a en faire autant. La ministre doit engager de vraies négociations. Il faut desserrer l’étau financier des hôpitaux, créer des emplois et respecter les personnels pour qu’ils ne quittent pas l’hôpital. »

Section PCF Bassin Arcachon et Val de l’Eyre

BÉNÉVOLAT

Votre hebdomadaire a besoin de vous Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud Ouest sont encartées, pliées et mises sous bande par des militants/lecteurs bénévoles qui se réunissent, en toute convivialité, dans nos locaux (15 rue Furtado à Bordeaux) le jeudi de 9h à 10h30. Venez renforcer leur équipe et participer ainsi à la vie de votre hebdomadaire. Merci de contacter Philippe au 06 75 51 74 10.

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ILS ONT DONNÉ 370 euros : M. MICHELE Jean-Marie, Villenave d’Ornon ; M. GARCIA Henri, Bassens ; M. & Mme CHAPELLE Jean-Pierre, Cadillac ; M. DUPUY Michel, Bègles ; M. ALVAREZ Armando, Pessac ; M. RAMEIL Serge, Bègles

Les Nouvelles 6 juin 2019 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

BORDS DE SCÈNES par Michel Richard

SOLIDARITÉ À L’HONNEUR À BÈGLES

www.soireesdeteenluberon.fr

Inauguration de l’Espace Jean-Simone et de la Maison Noutary

À Bègles, Jean Simone (à droite) aux côtés de Patrick Bassaler, secrétaire général du comité local du SPF et Julien Lauprêtre, ancien secrétaire national décédé le mois dernier.

Ce vendredi 7 juin, la ville de Bègles consacre une cérémonie à l’inauguration de l’Espace Jean-Simone et la Maison Noutary, avec les représentants du Secours populaire et du Diaconat de Bordeaux. Ce vendredi, la ville de Bègles rend hommage à Jean Simone, bénévole du comité du Secours populaire et figure de l’engagement solidaire dans la ville en baptisant de son nom les locaux de l’association. Cet acte très symbolique sera assuré par le maire de Bègles, Clément Rossignol-Puech qui inaugurera aussi la Maison Noutary tenue par le Diaconat de Bordeaux. Cette cérémonie est suivie d’un repas partagé avec les bénévoles, les personnalités et les personnes aidées par le comité de Bègles. « L’association béglaise compte aujourd’hui 70 bénévoles, dont une part non négligeable de personnes aidées, plus ou moins actifs, explique Patrick Bassaler, secrétaire général. 140 foyers fréquentent notre permanence d’accueil et de solidarité, notamment des migrants ou des réfugiés. Ces locaux que nous occupons nous permettent d’assurer des distributions alimentaires, des braderies, des cours de Français, des arbres de Noël, un service coiffeur, des collectes alimen-

taires, notre participation à La fête de la Morue, loto, vide-grenier, défilés de mode, ramasses… » Le comité compte parmi ses partenaires les grandes enseignes de la grande distribution et de la boulangerie ainsi que des entreprises plus locales comme La Mipp, Brel Publicité, Châteaux Crus et traditions, Terroir du Sud Ouest, Biocoop et le Cinéma Le Festival. Une activité toute aussi florissante qu’indispensable et dont Jean Simone pouvait être fier. Une vie de solidarité

Jean Simone est décédé le 30 décembre 2017. Il avait participé à la création du comité local et de la fédération de la Gironde du Secours populaire français. Enfant de l’assistance publique, Jean Simone a vécu en Auvergne, dans une famille d’accueil avec laquelle il a toujours conservé des liens. Jeune homme, il s’est engagé dans l’armée et s’est retrouvé en Indochine, à l’époque où la France y menait une guerre coloniale, il en revient convaincu que le combat des Viet Minh est juste. Pour transformer la société qu’il trouve mal faite et injuste, Jean Simone s’engagera sur le plan politique – c’est au Parti communiste

qu’il rencontre son épouse Suzette – syndical et solidaire. Il fait ses armes à l’Institut national de la recherche agronomique qu’il intègre fin 1951, après une formation de moniteur agricole au Maroc. Militant infatigable, il est de toutes les réunions, de toutes les manifestations, de toutes les grèves. Et Jean Simone n’a pas oublié d’où il vient. Il devient alors un collecteur hors pair en faisant sienne la devise du Secours populaire français (SPF) : « Tout ce qui est humain est notre ». Avec quelques amis, il organise la solidarité sur Bègles en 1968, depuis son domicile mais le comité du SPF sera créé officiellement en 1974, dans un local prêté par la municipalité dans l’école maternelle Ferdinand Buisson. Au début, donc, un petit groupe, soutenu d’une cinquantaine de donateurs, met en mouvement des enfants pour participer aux collectes des Journées nationales des aveugles, des paralysés et des handicapés. Ils organisent des cueillettes de fleurs, récupèrent des croissants auprès des boulangers pour les vendre le dimanche matin dans les grandes cités de Bègles. L’argent ainsi collecté sert à acheter des sacs de charbon pour les personnes âgées. Pendant la période de Noël, les enfants collectent des jouets que les bénévoles portent dans les familles. La veille de Noël et du jour de l’an, une aide alimentaire est aussi apportée à celles qui en ont besoin. Une distribution a d’ailleurs lieu une fois par mois dans une salle prêtée par la mairie. L’activité prend une nouvelle ampleur, à partir de 1994, avec la mise à disposition d’un local municipal, rue Noutary. L’association n’a depuis cessé d’évoluer, localement et nationalement, pour le plus grand plaisir de Jean Simone qui avait pris à bras le corps la vente des billets de la grande tombola annuelle, le Don’action, dont il a été un remarquable vendeur jusqu’au bout. Il est, aujourd’hui encore, un exemple pour les bénévoles du SPF, et bien au-delà. C.D.

ANNONCES LÉGALES

migueletrichard@gmail.com

P… pan ! * Ficelle il vous dit là carrément… qu’il va prendre la parole !… La parole pour dire et redire qu’il n’est pas plus malin que les autres… qu’il ne veut pas la ramener mais que si c’est pour dire comme tout le monde ce que dit tout le monde… Il se dit : autant se taire !… Ceci dit il se dit qu’il ne veut pas se taire… mais qu’il ne sait comment dire… Mais que là, ces temps-ci ça devient lourd… que c’est vraiment lourdingue !…. Que si des jeunes, parce qu’ils jouent aux jeunes et qu’ils la ramènent parce qu’ils sont jeunes, et que l’injustice ils ne peuvent plus la supporter, se font taper dessus… que c’est limite… que c’est un drôle de jeu ! … Sauf qu’il ne sait plus qui dicte de telles règles… et qu’il se dit en tous les cas qu’il trouve qu’on les tape de plus en plus en plus fort… il se dit que ça ne va pas… et sérieusement que ça va pas !… Qu’il réfléchit et se dit que quand même il ne faut pas jouer aux aveugles !… Il se dit et que ça se dit que, bien sûr, on voit beaucoup de policiers qui se font blesser et qu’on ne trouve pas ça bien mais que derrière ces images qu’il se dit hein ?!?… Il se dit qu’il entend beaucoup de bruits, beaucoup de cris, beaucoup d’inadmissibilités, beaucoup d’invraisemblances !… Qu’il se dit que comment cela peut être possible qu’une femme de 70 ans qui ne veut pas que des arbres soient abattus, et qui le dit simplement haut et fort, se retrouve traitée comme une va-nu pied… il se dit qu’il n’a rien contre les va-nu pieds et que si ils sont nus pieds c’est peut-être qu’il y a une raison et que de toutes façons aller nus pieds, il voit difficilement comment cela pourrait être un choix !… Que là, à l’instant, il se rend compte qu’il ne sait pas pourquoi on l’a embarquée, cette dame de 70 ans !!!… Il réfléchit encore et se dit qu’il ne sait pas ce qui est advenu d’elle… Qu’il entend une voix qui lui dit « Il a qu’à aller se renseigner ! »… Mais… qu’il se dit… il se dit qu’avec tout ce qui se passe il faudrait qu’il passe son temps à se renseigner… et que c’est pas normal qu’il se dit… qu’il se dit que ce n’est pas normal, acceptable, vivable qu’il faille accepter de passer son temps à se renseigner… et qu’il se dit qu’une société qui en viendrait à ce que tout le monde en arrive à se renseigner pour comprendre ce qui se passe deviendrait une société du renseignement !… Là, il prend peur parce que il se dit que quelqu’un peut très bien lui tomber dessus et lui demander « Pourquoi il a besoin de prendre son souffle, hein ?!? »… Il se dit que ce quelqu’un peut très bien aussi être un petit malin qui voulait se renseigner sur son compte… à savoir : « Si vous rendiez compte que ce que vous dites est d’une banalité sans nom et pas plus original que la plupart de ce qui sourd de partout et qu’heureusement il y a des “Voisins Vigilants” les “V – V” pour prévenir, hein ?!? Car toujours l’autre pour jouer au malin il me dit et m’explique que « ce qui sourd à tout moment peut jaillir et que le danger est là ! »

Extrait de « Ficelle » pièce écrite en 2016

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8 • Les Nouvelles 6 juin 2019

Aux termes d’un acte sous-seing privé en date du 22/04/2019, il a été mis fin à la location gérance, consentie par acte sous seing-privé à BORDEAUX en date du 30/06/2016, pour une durée de 3 MOIS renouvelable par tacite reconduction, entre : La Société SOCIETE BORDELAISE HOTELIERE, au capital de 7 622,45 €, immatriculée au RCS de BORDEAUX sous le numéro 432418036, domiciliée 9 RUE CHARLES DOMERCQ 33800 BORDEAUX, représentée par M. CHALAT TRISTAN, Au profit de : La Société BUNKER, au capital de 1 000 €, immatriculée au RCS de BORDEAUX, sous le numéro 820175727, domiciliée 9 RUE CHARLES DOMERCQ 33800 BORDEAUX, représentée par M. GONCALVES RICHARD, portant sur un fonds de commerce de : DEBIT DE BOISSON DISCOTHEQUE, sis et exploité 9 rue CHARLES DOMERCQ 33800 BORDEAUX Pour avis,

*P… pan ! C’est comme le « Gougourou »… qui est la peur. Par exemple, la peur du malien qui veut traverser une frontière interdite, la peur des coups des policiers (film Les Sauteurs)


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