Nouvelles N° 2302

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Jeudi 11 avril 2019 - N° 2302 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

FIN DU GRAND DÉBAT :

le dévoiement de la démocratie

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ACTUALITÉ L’ARME NUCLÉAIRE

EN LUTTE

L’autre danger pour la planète

Les retraités, plus que jamais mobilisés, veulent être respectés

Le documentaire: La Bombe et nous, de Xavier-Marie Bonnot, a été projeté le vendredi 29 mars 2019, à l’Accordeur, à Saint-Denis de Pile devant une quarantaine de personnes. Cette projection, en présence de Roland Nivet, responsable national du Mouvement de la Paix a été suivie d’un débat très enrichissant qui est revenu sur l’histoire des bombardements atomiques sur le Japon en 1945 et a montré la dangerosité des armes nucléaires, deux dangers menaçant la vie sur la Terre : le réchauffement climatique et l’arme nucléaire accompagnée de la course aux armements. Le Mouvement de la Paix et le Parti communiste français, à l’initiative de cette projection, sont 2 organisations partenaires sur les 52 que compte ICAN-FRANCE. L’ONG ICAN (Campagne Internationale pour l’Abolition des armes Nucléaires) a reçu le prix Nobel de la Paix 2017, remis le 10 Septembre 2017 à Oslo à Béatrice Fihn, directrice d’ICAN, et à Setsuko Thurlow (une Hibakusha, c’est-à-dire rescapée du bombardement atomique sur le Japon en 1945). Nicole Veylit

Depuis 2014, neuf organisations interpellent les pouvoirs publics sur le sort insupportable qui est fait aux retraités. La manifestation du 11 avril s’annonce très suivie au regard du mécontentement grandissant et face à la future réforme des retraites que prépare le gouvernement. Elles et ils s’appellent Ghislaine, Hélène, Jacqueline, Soazic, André,

Jacques ; elles et ils représentent la FSU, FO, CGT, Loisirs Solidarité Retraités, FGR FP (Fédération Générale des Retraités de la Fonction Publique) ; elles et ils parlent d’une façon unanime des difficultés rencontrées par des retraités qui, à force de ponctions (APL, CSG, blocage des pensions,…), ont de plus en plus de mal à joindre les fins de mois, voire se privent de loisirs ou même de biens de première nécessité (la pension moyenne des femmes n’atteignait pas

1 100€ bruts en 2016). Les revendications portent sur le pouvoir d’achat en premier lieu, demandant un rattrapage et une indexation sur les salaires comme le stipule le Code de la Sécurité Sociale, mais la défense des services publics figure également en bonne place (qualité de l’offre de soins, accès aux administrations autrement que par internet, accès aux maisons de retraite, prise en charge de l’autonomie,…). Mais une exigence s’impose fortement : être respectés, reconnaître qu’ils sont un maillon nécessaire de la vie sociale, associative, politique,… et économique. Or toutes les réformes qui se succédées depuis trente ans, tous les arguments avancés pour les justifier, ravalent les retraités à un centre de coût. Les 9 organisations ont lancé une carte-pétition invitant les retraités à l’adresser au président de la République pour que justice sociale leur soit rendue.

CONFÉRENCE À MÉRIGNAC

L’histoire sociale et économique de l’aéronautique L’Association pour la Mémoire des Martyrs de l’Aéronautique organise, le mardi 16 Avril 2019, une conférence à la stèle des Martyrs de la S.N.C.A.S.O. devant Stélia Aérospace, en partenariat avec le C.C.A.S. de la ville de Mérignac. L’association souhaite vous faire partager l’histoire sociale et économique de l’aéronautique. Un bus partira de la Maison des Associations (MDA) de Mérignac à 9h00. Inscription à la mairie au 05.56.55.66.50 ou sur animation.retraites@ merignac.com.

POUR L’EMPLOI, LEURS MÉTIERS ET LE SERVICE PUBLIC

Les cheminots de Bordeaux en grève à construire un rapport de force car « personne n’est épargné ».

Projet de convention TER en Nouvelle-Aquitaine : le CESER conteste l’ouverture à la concurrence

RÉPUBLIQUE D’ESPAGNE

2 événements de commémoration ce week-end - Samedi 13 avril 2019 - 10h30 Inauguration de la Place des Républicains espagnols, maison des Lacs, quartier de la cité Monmousseau, rue de Bray à Bègles. - Dimanche 14 avril 2019 - 11h : Cette célébration de la proclamation de la République espagnole au Mémorial de la base sous-marine aura lieu en présence de toutes les associations mémorielles espagnoles et sous l’égide du RAHMI.

CGT GETRAG FORD TRANSMISSIONS

La sortie européenne de Ford se poursuit Communiqué de la CGT Getrag Ford Transmissions Bordeaux du 4 avril. « Tout comme nous l’annonçons depuis le début de l’année, après la fermeture de l’usine FAI, la sortie européenne de Ford se poursuit. L’annonce conjointe des deux dirigeants de Getrag Ford Transmissions dont dépend notre usine GFT de Bordeaux confirme les négociations entre Ford et Magna et la répartition des usines européennes entre ces deux groupes. Magna devient l’unique propriétaire de l’usine de Kechnec en Slovaquie au 1er avril 2019 (annonce officielle du 04/04/2019). Les annonces concernant le rachat de Cologne (Allemagne) et Halewood (Angleterre) par Ford devraient suivre courant avril. Et Bordeaux alors ? Ford devrait se désengager de notre usine d’ici quelques semaines ! La CGT GFT maintient sa demande du Droit d’alerte, seul outil à notre disposition à ce jour dans le but d’établir un contact direct avec Ford et Magna. Pour l’instant, les autres organisations syndicales du site ne souhaitent pas nous suivre sur le terrain de l’information. Nous souhaitons également alerter les autorités publiques et politiques sur le risque imminent de voir le site de Blanquefort abandonné. » 2 • Les Nouvelles 11 avril 2019

Bordeaux le 24 mai 2018

La CGT des cheminots de Bordeaux a déposé un préavis de grève du mercredi 11 avril 2019 à 19h jusqu’au samedi 13 avril 2019 à 8h, avec un rassemblement le vendredi matin, pour la défense de leurs métiers, de leurs emplois et du Service Public. Tous les établissements de Bordeaux étaient concernés par le préavis de grève déposé par la CGT des Che-

minots de Bordeaux gare. L’organisation dénonce la suppression de 200 postes en 1 an, des réorganisations à outrance, le transfert d’effectifs, les fermetures de gares, de lignes, de services, l’externalisation, l’ouverture à la concurrence et le sabordage du service public, une convention TER négociée au rabais. « Le massacre doit cesser », déclare le syndicat qui appelle « mécano, contrôleur, équipement, matériel, vendeur, agent de gare, administration »

Sensation au CESER NouvelleAquitaine ! Celui-ci examinait, le 4 avril, en séance plénière, le projet de renouvellement de la convention TER. Sur proposition du groupe CGT, un amendement contestant « le recours à la concurrence » – inscrit dans ce projet et souhaité par le Président Rousset – a été adopté par 54 voix pour, 42 contre et 31 abstentions. Pour la CGT, c’est un acquis important et un point d’appui pour les cheminots, les usagers et leurs associations qui se mobilisent pour un service public ferroviaire de qualité. L’avis du CESER dénonce aussi la baisse de contribution régionale et ses conséquences sur les conditions de travail des cheminots. Sont également pointés, les baisses d’horaires d’ouverture des guichets, les trains sans contrôleurs… La CGT qui a donc voté cet avis se félicite de ce positionnement du CESER. Désormais, il revient au Conseil Régional, et à ses élus qui se réuniront en plénière le 12 avril, de tenir en compte des préconisations du CESER sur ce projet de convention TER et, en particulier, en renonçant au recours à la concurrence.


ACTUALITÉ

Editorial

FIN DU GRAND DÉBAT

Le dévoiement de la démocratie chose de problématique : il n’y a pas eu de question fermée sur le RIC sur la plateforme numérique. Dans les sondages, les trois quarts des Français se prononcent pour… Si on regarde cette fois les contributions libres envoyées, le RIC ou l’ISF occupent une place tout aussi importante que celle de la fiscalité ». Une manière de traduire un exercice démocratique « abusive et gênante pour l’idée même de démocratie participative ». Une sortie par la force et la peur

Cette semaine, la synthèse du grand débat national a été restituée par le gouvernement. Devant les députés, mardi, le premier ministre s’est contenté d’un exercice d’autosatisfaction, laissant le dernier mot au président de la République, qui doit annoncer des mesures concrètes la semaine prochaine. Vu l’interprétation des résultats, il est clair qu’aucune ne calmera la colère populaire. Le gouvernement mise d’ailleurs davantage sur la force pour cela. Le ministre Sébastien Lecornu l’assure : le grand débat national a « redonné » à la société française son « vrai visage ». À savoir une France qui, comme le martèle le gouvernement, voudrait réduire les impôts et la dépense publique. Le mouvement des gilets jaunes avait, dès novembre 2018, réclamé davantage de justice fiscale, le retour de l’ISF – soit une hausse de l’impôt pour les plus riches – et une meilleure progressivité. Voilà que la Macronie, après un grand débat en partie orchestré par le président de la République, retient tout simplement qu’il en faut moins et que l’ISF peut rester à la poubelle. Seuls 10 % des participants à cet exercice sont en effet favorables à son retour, selon le document réalisé par OpinionWay, qui a analysé les réponses envoyées sur la plateforme grandebat.fr. En contradiction totale avec toutes les enquêtes et tous les sondages réalisés depuis des mois, selon lesquels 77 % des Français exigent le rétablissement de l’ISF. Un décalage sans doute lié à la méthode utilisée. Le grand débat, dont les questions et les thèmes ont été préparés par l’Élysée, n’a pas été suivi à proportion égale par l’ensemble des Français. 76 % des participants sont par exemple propriétaires, 65 % diplômés de l’enseignement supérieur et enfin 77 % sont retraités selon le Cevipof. Mardi, devant l’Assemblée nationale, le premier ministre n’a strictement rien annoncé. Il s’est surtout félicité de l’exercice orchestré par l’Élysée pendant des mois pour étouffer les fortes revendications exprimées dans le pays. La baisse du pouvoir d’achat

et la difficulté à vivre dignement ? Tout cela vient de la crise de 2008, « dont nous n’avons pas fini de subir le choc », élude le chef du gouvernement. La colère exprimée sur les ronds-points ? « Elle a des racines anciennes », relativise-t-il. Rien n’est de la faute du gouvernement, qui a pourtant multiplié les cadeaux fiscaux en faveur des plus riches, au détriment de l’intérêt général. Seulement une erreur de « méthode » sur la taxe sur les carburants

Édouard Philippe reconnaît seulement une erreur de « méthode » sur la taxe sur les carburants, qui a mis le feu aux poudres en novembre. Mais aucune erreur « d’ambition ». Pire, l’hôte de Matignon assure sans rire que les résultats du grand débat valident la politique menée par l’exécutif. Édouard Philippe a ainsi ressorti ses poncifs sur le « ras le bol fiscal » qu’il ressent dans le pays, alors même qu’il lui est impossible d’entendre les mots « justice fiscale ». « On l’aura compris, la fin du grand débat n’ouvre pas la voie à un nouveau chapitre de l’action gouvernementale », mais à une « accélération de la politique répressive sur le plan fiscal, social, écologique et démocratique », a répondu André Chassaigne, chef de file des députés PCF, qui rappelle que les Français attendent trois choses : « plus de pouvoir d’achat, plus de services publics et plus de démocratie ». Dans une interview donnée au journal L’Humanité, mercredi, Loïc Blondiaux, Spécialiste de la participation du citoyen au débat politique relève que, dans un premier temps, la réponse apportée au mouvement des Gilets jaunes a pu sembler démocratique en offrant des espaces de débat : « Avec ces moyens-là, c’est inédit à l’échelle de l’histoire et à l’échelle mondiale ». Mais il critique « la volonté explicite du gouvernement de s’en servir pour sa communication » et « la manière dont on a contraint les citoyens par des questions fermées et biaisées sur la plateforme numérique… » « Dire, comme l’a fait Édouard Philippe, que les Français n’ont voulu ni du RIC ni du rétablissement de l’ISF est quelque

À défaut de répondre aux aspirations ou de convaincre, le gouvernement a décidé d’utiliser la force, de faire régner la peur. Les rendez-vous du samedi à Bordeaux en ont été témoins alors que la participation des « black bloc » y était moindre. « Les forces de l’ordre viennent au contact, ils fouillent, humilient, on est poussé, parqué, arrêté pour un rien », affirme Pierre des gilets jaunes de Sainte Eulalie. Le pire, c’est que ça marche, les gens commencent à avoir vraiment peur, il faut bien avouer que nous étions moins nombreux ce samedi que celui d’avant. En effet, il y quinze jours, en réponse à l’appel à une ville morte du nouveau maire de Bordeaux, le cortège était dense, nombreux étaient venus y défendre le droit de manifester. Samedi dernier, profitant sans doute d’une participation en baisse et « parce qu’ ils veulent à tout prix faire coïncider la fin du grand débat avec la fin du mouvement des gilets jaunes », dit Pierre, il semble que police et gendarmerie avaient reçu l’ordre de mettre la pression sur les photographes de presse et les journalistes qui se sont vus confisquer leur matériel de protection, casques, lunettes mais aussi les Streets Medics (ou croix bleues), ces personnels soignants bénévoles, présents depuis le début du mouvement pour soigner les blessés en attendant l’intervention des pompiers ou autres équipes de secours. Des témoignages sur les réseaux sociaux affirment que la quasi-totalité d’entre eux s’est fait confisquer son matériel de protection et de soin, certains auraient également été interpellés et placés en garde à vue. Pendant ce temps, des gilets jaunes du Médoc ont profité du week-end portes ouvertes dans les châteaux pour dénoncer la mainmise de sociétés d’assurances et de vastes groupes financiers sur les grandes propriétés viticoles (lire l’article d’Ixchel Delaporte dans L’Humanité du lundi 8 avril). Tandis qu’à Saint-Nazaire, un millier de délégués de toute la France, à travers 250 délégations, se sont retrouvés pour la deuxième « AG des AG » qui vise à structurer le mouvement. L’idée d’une structure à l’échelle des communes, voire même en investissant les conseils municipaux, et un réseau national semble en avoir émergé.

La fin du grand débat… Et maintenant on fait quoi ?! La fin du grand débat : voilà, nous y sommes. Lundi, le premier ministre a présenté les premières conclusions. Il s’agit d’une sombre interprétation puisque seule une partie de la population, bien loin des ronds-points, a décidé de s’inscrire dans ce grand débat. Ce n’en est pas moins l’heure du bilan. Les Français-es attendaient des propositions concrètes, parce que depuis le 17 novembre 2018, le pavé est foulé chaque samedi. On ne peut que se féliciter que les Français-es souhaitent de plus en plus être partie prenante de la vie politique. Des débats se tiennent sur les lieux travail, sur les ronds-points, dans les cafés où chacun a une interprétation ou une vision de ce qui pourrait améliorer le quotidien. Cependant la « macronie » ne l’entend pas de cette même façon. En effet, les annonces du Premier ministre, nous donnent une interprétation toute personnelle des revendications des Français. Les premières conclusions sont bien loin des revendications des Gilets jaunes, voire des conclusions de la plateforme mise en place comme outil du « vrai débat ». Il est vraisemblable que la macronie soit victime de surdité : au lieu d’entendre « justice fiscale », elle entend « baisse des impôts », au lieu d’entendre « développement des services publics de proximité », elle entend simplification du « millefeuille territorial ». Aux revendications sur la justice fiscale et sociale, comme sur l’urgence climatique, Édouard Philippe dit vouloir répondre par la baisse de la dépense publique et donc moins de moyens, encore, pour les services publics, donc moins de moyens, encore, pour répondre aux besoins de la population. Il serait parfaitement possible d’augmenter les salaires comme les retraites et de redistribuer les richesses en rétablissant l’ISF et en mettant fortement à contribution les actionnaires et la Finance. Les communistes avaient dès le départ dénoncé les enjeux de ce grand débat, n’étant qu’un prétexte à l’application de la politique du président et son gouvernement, faisant campagne auprès des élus locaux, pour LaREM en vue des élections européennes. Dans les manifestations de gilets jaunes, dans les luttes à l’entreprise pour les salaires et l’emploi, dans les mobilisations pour l’école, les services publics, le climat, nous sommes nombreuses et nombreux à vouloir vivre dignement. À partir des exigences exprimées ces derniers mois, le Parti communiste français a rendu publiques 10 propositions pour la France. Les communistes sont encore et toujours présents afin de faire entendre la voix du changement et une de ces voix, est celle du « peuple pas celle de l’argent ». Avec le bulletin Ian Brossat pour les élections européennes du 26 mai prochain.

Sophie Elorri membre de l’exécutif du PCF33 et du Conseil national

Avec L’Humanité Les Nouvelles 11 avril 2019 • 3


MOBILISATIONS DANS L’ ÉCOLES

LOI BLANQUER :

Le Sud Gironde contre la loi Blanquer Le projet d’école libérale ne passe(ra) pas !

Au conseil municipal de SaintPierre d’Aurillac ou dans plusieurs écoles du Sud-Gironde comme l’a relevé Sud Ouest, parents, enseignants et élus locaux se mobilisent pour l’école et l’avenir des enfants. Le conseil municipal de Saint-Pierre d’Aurillac, village du Sud-Gironde, a adopté une motion sur la loi Blanquer avant qu’elle ne soit examinée par le Sénat. Les élus y relèvent plusieurs points qui « modifient complètement l’organisation actuelle de l’ école et soulèvent de graves questions » : • L’article 2 propose de rendre la scolarisation obligatoire dès 3 ans, alors que plus de 95 % des enfants de cet âge sont déjà scolarisés. Cependant cette mesure permet d’étendre l’application de la loi Debré de 1959 aux écoles maternelles privées en imposant aux collectivités un financement supplémentaire de ces écoles pour les enfants de 3 à 6 ans. • De plus, dans son article 4 bis, un amendement autorise la scolarisation jusqu’à 6 ans dans un « jardin d’enfants » pour les deux prochaines années scolaires. Cette disposition transitoire, si elle devait être pérennisée, menacerait l’existence même de l’école maternelle, spécificité française, et constituerait un nouveau transfert de charges aux collectivités locales aggravant encore les inégalités territoriales. • Enfin l’article 6 du projet de loi institue des Établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF) qui regrouperaient au sein d’un même établissement un collège et les écoles du secteur. La décision de création de ces établissements reviendrait aux élu-e-s locaux et départementaux ainsi qu’au

recteur ou à la rectrice sans possibilité de véto des conseils d’école. « Alors que le gouvernement organise l’étranglement financier des communes, en particulier rurales, cette disposition menace très concrètement l’existence même de très nombreuses écoles notamment celles membres d’un regroupement pédagogique intercommunal (RPI) », commente les élu-e-s de Saint Pierre d’Aurillac dans la motion adoptée. Pour eux, « le service public de l’Éducation nationale est une priorité et c’est pourquoi le budget qui lui est consacré est, cette année encore, le premier poste des dépenses communales, notamment en consacrant la gratuité réelle de l’école à travers la prise en charge de l’ensemble des fournitures scolaires pour tous les enfants. Pour cela, au nom des principes d’égalité et de laïcité, le Conseil Municipal de Saint-Pierre d’Aurillac demande le retrait de ce projet de loi qui ne vise qu’à faire des “économies” sur l’avenir de nos enfants et demande à l’État d’investir massivement dans la formation en donnant aux enseignant-e-s et aux élèves des conditions de travail et d’étude favorable aux apprentissages ». Au lendemain de la journée de grève nationale suivie par un enseignant sur 4 en Gironde, des « parents en colère », mobilisés depuis plusieurs semaines contre le projet de loi sur l’école de la confiance du ministre Jean-Michel Blanquer, ont bloqué symboliquement l’accès aux classes de plusieurs établissements du Langonnais : Langon, Saint- Pierre-de-Mons, Toulenne, Bieujac. Là aussi, la communauté éducative craint le développement d’une école à deux vitesses, la disparition des directeurs, et l’apparition de nouvelles charges financières pour les collectivités.

MARIE-ANGE CHAUSSOY

Non à l’école du tri ! L’école de la confiance. Faut-il vraiment se fier à ce titre ronflant, quand cette réforme va mettre à mal notre école publique ? - Pouvoir décisionnel restreint quand il n’y aura plus qu’un proviseur pour plusieurs écoles de niveaux différents. Actuellement les directeurs d’écoles maternelles et primaires sont étroitement liés à la vie de classe et accessibles aux parents. - Scolarisation obligatoire des enfants dès 3 ans (97 % des enfants de cet âge sont déjà scolarisés), c’est l’ouverture aux écoles maternelles privées (financées par des fonds publics !). 4 • Les Nouvelles 11 avril 2019

- Création du conseil d’évaluation de l’école afin d’imposer et justifier les choix politiques du gouvernement, sans indépendance derrière ! Et que dire des enseignants muselés par le devoir de réserve aggravé ! - Nos enfants confiés à du personnel non encore qualifiés pour les métiers de l’enseignement sous prétexte de mission. Cette réforme s’inscrit dans la continuité de Parcoursup, c’est l’école du tri, c’est la casse du service public et de l’école pour tous. Marie-Ange Chaussoy, commission École du PCF 33

La Loi est une somme d’articles qui peuvent paraitre décousus, mais sont en parfaite cohérence avec les réformes passées et en cours (Lycée, voie professionnelle, Bac, Parcoursup, suppressions de postes massives…). Il faut lire l’exposé des motifs de la loi pour voir l’ambition affichée « garantir la maîtrise des savoirs fondamentaux par tous les élèves ». Si personne ne peut être contre la maîtrise de savoirs, la volonté est de recentrer le système éducatif sur certains savoirs (lire, écrire, compter, respecter autrui) au détriment de l’accès à une culture riche, variée et émancipatrice. C’est bien l’accès à une culture riche et variée qui permet de comprendre le monde dans sa complexité et de pouvoir agir en tant que citoyen éclairé. Condorcet établissait que « le pays le plus libre est celui où un plus grand nombre de fonctions publiques peuvent être exercées par ceux qui n’ont reçu qu’une instruction commune » et que la fonction de l’éducation était de « rendre tous les citoyens capables d’exercer les fonctions publiques ». C’est

à l’opposé de ce que portent les politiques libérales en centrant l’éducation commune sur des « fondamentaux » (logique du « socle commun » de F. Fillon en 2005 et projet Blanquer). Le modèle libéral tente de transformer en profondeur les systèmes éducatifs pour les « calquer » sur les besoins du marché. C’est ainsi que le conseil européen décrète en 2012 « Pour être compétitive sur le marché mondial, L’Europe doit disposer de systèmes d’enseignement et de formation qui répondent aux demandes du marché du travail et des apprenants ». Parallèlement le CEDEFOP* estime les besoins en emplois sur les 20 prochaines années à environ 50 % d’emplois qualifiés ou très qualifiés, et 50 % d’emplois peu ou pas qualifiés. C’est avec cette prévision de polarisation des emplois, mais aussi pour réduire les dépenses publiques d’éducation, que les libéraux tentent de formater tous les systèmes éducatifs avec une école centrée sur des savoirs de base utilitaristes pour certains, et une école d’élite pour les autres. L’article 6 de la loi est un condensé du projet avec

la création des établissements des « savoirs fondamentaux » d’un côté, et des établissements « internationaux » de l’autre (de la maternelle au lycée, avec test d’entrée…) pour une élite, renforçant d’autant plus le défaut de mixité sociale de l’enseignement public français ! L’élévation de la culture pour tous, de façon commune et au plus haut niveau possible est abandonnée. Si le projet n’est pas nouveau, JeanMichel Blanquer s’emploie à accélérer le processus. C’est ainsi qu’il fermera la porte des universités avec Parcoursup, qu’il affaiblira la formation professionnelle, que le bac ne sera plus reconnu, le lycée se spécialisera pour surtout préparer la suite (ou l’abandon) des études. C’est pourquoi les mobilisations se développent du côté des enseignants, des parents, des élus et acteurs du monde de l’éducation car c’est bien de l’avenir du système éducatif dont il est question. La loi cristallise un ensemble de réformes rétrogrades qui visent à renforcer l’ordre établi. Pour les acteurs du système éducatif, évidemment cela ne passe pas. Les mobilisations s’amplifient et il faut continuer pour stopper ce projet d’école libérale. Alain De Carlo * Centre européen pour le développement de la formation professionnelle, Favoriser l’enseignement et la formation professionnels en Europe : Le communiqué de Bruges.

RÉFORME DU LYCÉE ET BACCALAURÉAT

La méthode du mensonge par omission. « Encore une nouvelle réforme rue de Grenelle » disait-on sans enthousiasme dans la salle des professeurs le jour de la pré-rentrée ! Après celle du collège, voici celle du lycée… Pour le baccalauréat général, c’est la fin des séries (ES, L et S). En lieu et place, un bac à la carte, avec moins d’épreuves et des enseignements de « spécialités » pour lui donner une coloration. Cette nouvelle formule entrera en vigueur en 2019-2020 pour la classe de Première et en 2020-2021 pour celle de Terminale. La communication du ministère n’a pas lésiné sur les moyens pour faire la promotion de cette réforme : elle a fait appel à des « Youtubers » en vogue comme Cyrus North par exemple. Et dans l’une de ces vidéos rassurantes, le ministre Jean-Michel Blanquer faisait cette promesse aux lycéens à l’automne dernier : « vous aurez la liberté de choisir les spécialités en suivant vos goûts et vos centres d’intérêts ». Sans trop y croire, les enseignants ont tenu le même langage… Hélas, quelques mois auront été suffisants pour découvrir l’envers du décor. Une note du ministère du 6 mars 2019 précise les modalités de ce « libre choix des élèves » en ajoutant une formule qui

en dit long : « liberté dans la limite des contraintes d’organisation ». Ainsi le principe du libre choix est cadré par une règle bien plus forte : la gestion de moyens. Les élèves ne seront libres de choisir que dans les spécialités que l’administration pourra leur offrir et selon leurs notes, lesquelles masquent des inégalités de niveau entre les établissements. Si une spécialité convoitée n’est pas offerte par l’établissement de secteur, il faudra changer de lycée « dans la limite des places disponibles ». Les enseignants ont dû alors expliquer aux élèves que la parole du ministère avait changé… Un détail qui aura une conséquence : le choix du lycée à l’issue de la Troisième sera déterminant pour l’élève, car le changement de lycée sera très difficile (les dérogations ne seront pas prioritaires). Ainsi, l’élève sera de facto attaché à l’offre de son établissement. Mais il y a plus grave avec la bataille pour les « bonnes spécialités » comme la « spécialité maths », la matière disparait du tronc commun en Première et Terminale et sera l’objet d’un arbitrage selon une logique de méritocratie qui relève déjà du tri social. L’existence d’un lycée à deux vitesses est une réalité (entre le privé et le public, entre les centres-villes et les banlieues

populaires). La réforme renforcera donc les tendances lourdes existantes. On est loin du projet Langevin-Wallon (deux sommités intellectuelles communistes d’après-guerre) qui présida à l’établissement d’une école pour tous, primaire et secondaire, dans une logique de démocratisation volontariste à laquelle se substitua progressivement une logique de massification dans un contexte d’inégalités sociales et territoriales. Alors que le ministre parlait d’un droit de choisir pour les élèves, l’administration trouvera en fait dans cette réforme une souplesse de gestion du fait de la suppression des filières, une souplesse bien utile dans un contexte budgétaire insuffisant. Bien utile… sauf pour les élèves. Les Youtubers avaient oublié ce détail dans leurs vidéos promotionnelles ! Le remède à ce lycée des inégalités ? Un projet communiste de transformation du système éducatif. Construisons-le tous ensemble avec le réseau école du PCF. Stéphane Bailanger Professeur d’histoire-géographie au lycée Sud-Médoc


’ÉDUCATION NATIONALE CONTRE LES RÉFORMES BLANQUER

Tous debout Ce sont des enseignant-e-s très en colère que nous avons rencontrés sur la manifestation du 4 avril à Bordeaux. Si leur statut les préoccupe, s’ils dénoncent la perte de leur pouvoir d’achat, la dégradation de leurs conditions de travail comme tous les fonctionnaires menacés par les suppressions de postes, c’est tout de même d’abord le sens de leur mission de service public de l’Éducation qui les mobilise. De toute façon tout est lié mais ils s’inquiètent particulièrement des questions d’équité sociale, d’égalité des territoires, du type de citoyen-ne-s que l’on veut former pour demain, de l’avenir des enfants, des jeunes, en particulier des plus défavorisés. Signe du manque de confiance envers leur ministre et leur administration, si elles ou ils nous confient volontiers leur point de vue, presque tou-te-s ne souhaitent pas être idenditifé-e-s. Adeline est enseignante dans une école de Dordogne : « le ministre dit que nous racontons des bobards mais plus je lis la loi, et surtout le texte d’accompagnement, plus je suis convaincue que ce qu’il veut c’est bien rattacher les écoles au collège avec un directeur qui passera une journée dans chacune d’elles. Ça va coûter moins cher mais que devient le lien social ?

Pour l’intégration des enfants handicapés, on nous demande de faire mieux avec moins, avec des personnels qui vont juste être formés 60 h. Quand vous avez déjà 30 élèves dans une classe, comment vous travaillez seule l’inclusion d’un élève handicapé ? L’article 1 de la loi dit bien que les enseignants sont passibles de sanctions disciplinaires s’ils disent du mal du ministre, du contenu de l’enseignement ou de l’établissement. Ce n’est pas du musellement ça ? Et je ne parle même pas de mon statut, de mes conditions de travail… Je parle d’enseignement. Tout n’est pas mauvais bien sûr mais tout doit être passé pour la prochaine rentrée de septembre. Nous, on voudrait pouvoir en discuter. » Sandrine, est enseignante en établissement régional d’enseignement adapté (EREA) : « Nous sommes tous là pour défendre l’école dans sa globalité. Mais pour l’enseignement adapté, il y a de moins en moins de moyens, il y a un projet global de l’éliminer. Ils ont commencé par supprimer les classes de Segpa en 6e mais un enfant ou un jeune qui n’est pas dans une classe adaptée, dans une classe de 30 il décroche et décrocher de l’école, c’est décrocher de la société. Les gens qui ont les moyens auront toujours la possibilité d’aller

dans le privé mais nous, nous voulons un enseignement gratuit, pour tous. Anne-Marie est Conseillère principal d’éducation (CPE) : « À la clôture des vœux sur Parcoursup, nous avons constaté une augmentation des tentatives de suicide, de dépressions, d’absences pour maladie, de décrochages. Ils ne sont pas idiots, ils lisent, ils s’informent et ils voient bien que l’avenir n’est pas tout rose. Soit les élèves sont extrêmement angoissés, soit ils sont perdus, soit ils décrochent, soit ils ont eu l’assurance par une officine d’école privée d’être reçus et préfèrent bachoter chez eux. Heureusement, c’est encore à la marge mais ce n’est aussi que la deuxième année de Parcoursup et du développement de ces écoles supérieures privées. Je suis très inquiète pour l’avenir de l’enseignement public. On nous a déjà beaucoup réduit les effectifs, nous étions 5 CPE il y a 20 ans, nous sommes 2 aujourd’hui avec le même nombre d’élève, à peu près, c’est-à-dire 1600. Nous sommes pourtant chargés d’animer la vie de l’établissement, de conseiller le chef d’établissement dans la politique éducative, et surtout d’assurer le suivi des élèves, en particulier leur assiduité avec les professeurs principaux. Depuis 2003, avec la deuxième phase de décentralisation et l’instauration des Établissements publics locaux

d’enseignement, chaque ministère répond, de par ses réformes, à une demande de l’OMC de privatiser, de marchandiser les savoirs. On est en plein dedans. Les réformes sont cloisonnées et le monde du travail est affaibli, ce qui fait que les gens ne voient pas la logique d’ensemble, sans compter qu’on est vite taxé de complotisme. » Sur la Rive droite de la métropole, entre les différents degrés (écoles, collèges, lycées), des différentes villes

(Cenon, Lormont, Floirac), avec des enseignants, des personnels, des parents, des citoyens, des élus, depuis plusieurs semaines la convergence se construit pour la défense de l’école. Nous publierons la semaine prochaine, le témoignage de Vincent Couturier-Lopez, enseignant à Cenon sur le long travail d’information et de décorticage des différentes réformes. Propos recueillis par Christelle Danglot

MARIE ET ÉRIC DE LA CGT ÉDUC’ACTION

La réforme en lycée pro pour former des citoyens serviles Marie et Éric de la CGT Éduc’action parlent de la situation du lycée professionnel Henri Brulle à Libourne. Un établissement qui accueille environ 450 élèves dans des filières comme l’industrie, le bois, le bâtiment, le tertiaire… Ils rappellent la réforme de 2009 qui avait déjà réduit d’un an le cursus, restreignant l’apprentissage des savoirs généraux. « C’est à nouveau le cas avec cette réforme, il y a moins d’heures de maths, de français, d’art appliqué… », constatent les enseignants. « Nos élèves sont déjà pour beaucoup dans une grande précarité, une grande misère sociale, tout est fait pour ne surtout pas en faire des citoyens éclairés ». Les chiffres cités par les enseignants d’Henri Brulle sont en effet édifiants : des élèves issus à plus de 60% de classes sociales professionnelles défavorisées (plus de 10 points au-dessus de la moyenne nationale), un taux de pauvreté pour la ZAP (Zone d’animation pédagogique) de Libourne de 15,2% (Gironde 12,6%), un taux de chômage des jeunes qui atteint plus de 32 % et un taux de handicap chez les jeunes 3 fois plus élevé que les 9 autres ZAP de Gironde. « Les enfants issus de milieux très défavorisés ont une maîtrise des savoirs de base fragile, ils ont donc besoin d’un taux d’encadrement supérieur. Or, la visée de la réforme du bac pro est d’en faire des citoyens serviles avec un enseignement au rabais qui ne

permettra pas de consolider les bases. Ce qui est proposé c’est une formation proche du compagnonnage avec cette idée du “chef d’œuvre” à réaliser. C’est une véritable usine à gaz, un exercice d’équilibriste et un tour de force pour qu’on adapte l’enseignement général au “monde” professionnel. Les collègues sont très en colère. On ne se reconnait plus dans ce que l’on nous demande de faire. » « Tout cela est prévu pour la rentrée 2019 alors que la loi impose, normalement, un délai d’un an entre la publication des “programmes” et son application pédagogique sur le terrain. Cette absence de délais et de temps de réflexion va nous amener à travailler sous pression et de multiplier les temps de concertation sur notre temps libre et nos vacances, d’été notamment. De plus, si la majorité des enseignants ne connaissent pas les nouveaux programmes et les nouveaux référentiels, c’est que tous ne sont même pas publiés. Par contre, on vient de constater, notamment en lycée général, que certains éditeurs de manuels avaient déjà envoyé des specimens aux enseignants qui intégraient ces nouveaux programmes. Voilà un témoignage criant de l’intérêt que le Ministère porte à la concertation et à l’avis des enseignants ! » Les enseignants s’inquiètent aussi du risque d’annualisation des services « puisque la co-intervention et le Chef d’œuvre aussi, certainement, pourront se faire de façon hebdomadaire mais

aussi sur un regroupement d’heures à un moment de l’année ». Professeurs et élèves pourraient donc avoir plusieurs emplois du temps, avec plus ou moins d’heures de cours. « L’annualisation des services est un rêve libéral depuis des années. La cour des comptes a recommandé l’annualisation des services mais pour l’instant personne ne s’est risqué à nous l’imposer. Avec cette mesure, les obligations réglementaires de services hebdomadaires propres à chaque statut particulier, définies en maximas hebdomadaires de cours, seraient alors condamnées à disparition, au mieux se trouveraient réduites à un rôle de simple horaire de référence dans le cadre de l’annualisation sur la base de 1607 heures ». Dans une motion votée à l’unanimité du Conseil d’administration du lycée, le 29 novembre 2018, parents et enseignants regrettent « l’indifférence des instances rectorales et régionales » face à « la situation extrêmement préoccupante de l’établissement ». Outre cette « réforme, idéologiquement marquée par une vision libérale et utilitariste de la formation professionnelle sous statut scolaire », qui aggravera les difficultés scolaires des élèves, ils dénoncent le matériel obsolète, le manque de ressources, l’orientation forcée… Mercredi, une réunion publique était organisée à la salle des fêtes de Libourne. Enseignants, parents, citoyens étaient invités à venir débattre de l’école et des réformes Blanquer.

PARCOUR SUP, RÉFORME DU LYCÉE, DU BAC…

Pour les parents aussi c’est l’angoisse Le fils de Julie va entrer en 1ère en septembre et il change de lycée. Elle nous raconte les difficultés à se projeter quand le modèle change, les flous, les incertitudes… « Il était parti pour un bac Économique et social et avait réussi à se réconcilier avec les maths mais avec la réforme, soit tu fais des maths à un niveau de profil scientifique soit tu n’en fais pas du tout… Les maths sortent de la culture générale d’un jeune formé aux sciences sociales. En proposant des parcours individualisés où chaque lycéen ne fait que ce qu’il veut, on instrumentalise leurs désirs. On a dû faire des choix en janvier alors que les profs n’avaient pas les informations sur les contenus. On doit choisir des blocs mais, par exemple, il y en a un de culture scientifique, annoncé comme transversal, personne ne semble pouvoir dire ce qu’il va contenir exactement. C’est le même flou pour les langues. Par ailleurs, de ce que je comprends des modalités d’examens, il y a aura un contrôle continu qui comptera pour 60 % du bac et commencera dès janvier-février. Les élèves vont passer leur année en examens, comme à la fac sauf qu’ils ont 15-16 ans, avec une pression scolaire plus forte et

des parents qui n’ont pas toujours les outils. Les copies seront anonymes mais corrigées par les profs du lycée, forcément c’est la fin de la valeur nationale du bac puisqu’on ne pourra empêcher l’idée que les exigences sont plus élevées dans certains établissements que dans d’autres. Sans compter qu’on n’empêchera pas les parents d’utiliser les options pour contourner la carte scolaire comme le font déjà, par exemple et dans une moindre mesure, certains parents avec les options artistiques du collège Aliénor d’Aquitaine. En tant que parents, avec Parcoursup en plus, même sans être du genre inquiet, tu te demandes quand même comment va faire ton enfant, quand il n’est pas premier de la classe. Ça fait peur pour ses propres enfants mais aussi pour l’ensemble de la société parce que les gamins des quartiers populaires vont être encore plus coincés et stigmatisés. Les parents qui connaissent bien le système vont développer des stratégies de dingue et les autres vont s’en prendre plein la tête. C’est honteux ! Même pour un bon élève dans un bon lycée c’est l’angoisse. Comment et sur quoi il se projette quand même les adultes référents sont inquiets pour le maintien même de leurs postes. » Les Nouvelles 11 avril 2019 • 5


INTERNATIONAL CORNE DE L’AFRIQUE

MOBILISATION INTERNATIONALE

Les Soudanais veulent conquérir la troupe

Liberté pour Lula

Des milliers de manifestants ont demandé le soutien de l’armée pour renverser le régime militaroislamiste d’el Béchir. Le Soudan se relance grâce à l’Algérie. Comment séparer en effet ce qu’il s’est passé ce week-end à Khartoum de la révolution en cours au Maghreb ? Le premier week-end d’avril, jusque tôt lundi matin, des dizaines de milliers de femmes et d’hommes ont fait le siège devant le quartier général de l’armée soudanaise. Ce que l’écrivain local Faisal Saleh, présent dans la foule, décrit comme historique : « C’est sans précédent (…) Il y a eu quelques moments de forte tension mais, au final, je pense que les manifestants ont réussi à délivrer leur message à l’armée, qu’ils ne veulent plus de ce régime. » Un mouvement social radical

Certes, les Soudanais n’ont pas attendu leurs cousins algériens pour aller dans la rue. Depuis le 19 décembre 2018 et la décision du régime islamoconservateur de tripler le prix du pain, des manifestations ont éclaté

aux quatre coins du pays, se transformant en un mouvement social radical contre Omar el Béchir, à la tête de l’État depuis le putsch de 1989. Mais une sorte d’essoufflement avait atteint le mouvement, avant que l’exemple algérien ne lui redonne de l’oxygène. Comme à Alger, le rôle de l’armée sera un élément clé pour l’avenir du Soudan. Hier matin, des militaires se sont positionnés devant le quartier général, à Khartoum. Un sit-in a été violemment dispersé dans la nuit de dimanche à lundi. Dimanche, un mort a aussi été constaté à Omdurman. Mais rien n’est joué pour autant. Roland Marchal (CNRS), spécialiste du Soudan, le rappelle subtilement : « On a un peu l’impression qu’il y a un certain flottement, peut-être plus dans la troupe que du côté des officiers. » Un bougé léger qui pourrait bien changer la face de l’histoire d’un pays qui depuis son indépendance, en 1956, n’a jamais connu ni paix ni démocratie véritables. Stéphane Aubouard, L’Humanité du 09/04/2019

POUR UNE PAIX JUSTE ET DURABLE ENTRE ISRAÉLIENS ET PALESTINIENS

Le Collectif girondin reçu en préfecture demande des actes Une délégation du Collectif a été reçue à sa demande, vendredi 29 mars 2019, à la Préfecture de Nouvelle Aquitaine par Madame Jaffray qui a informé que la nouvelle Préfète prendrait ses fonctions le 15 avril prochain. À l’occasion de l’anniversaire de la « Journée de la Terre » commémorée par les Palestiniens dans le cadre du « droit au retour », la délégation a demandé que l’État français intervienne auprès de l’État d’Israël. La délégation, composée d’André Rousseau et Yannic Poulain (Palestine 33), Isabelle Bettinger (Ensemble!) et André Rosevègue (UJFP), a demandé à la représentante du Préfet de transmettre au Gouvernement les raisons de leur demande d’entrevue, en insistant particulièrement sur le contexte de ce rendez-vous : la reprise de bombardements massifs sur Gaza, et l’anniversaire des « marches du retour ». Les membres de la délégation ont évoqué les multiples discriminations dont le peuple palestinien est victime, les crimes de guerre, le blocus 6 • Les Nouvelles 11 avril 2019

illégal, etc. Face à cela, face à la violation du droit international et des conventions signées, ils ont dénoncé le caractère insupportable de l’impunité accordée à l’État d’Israël. Ils ont expliqué que, de leur point de vue, dénoncer l’antisionisme comme un antisémitisme, ou voir dans tout appel à un boycott une incitation à la haine, ne peut que conforter des visions complotistes et favoriser l’antisémitisme. Ils ont formulé leurs exigences sur ce que devrait être la position de l’exécutif de notre pays, en particulier : - la suspension de l’accord de coopération économique entre Israël et l’Union européenne, - l’interdiction de l’importation des produits des colonies implantées dans les territoires occupés, - l’arrêt de toute coopération en matière militaire et d’armement. Madame Jaffray s’est engagée à transmettre le contenu de ces interventions et des demandes aux ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères.

Les forces progressistes rassemblées à Paris le 7 avril pour que Lula soit reconnu prisonnier politique et qu’il soit libéré le plus rapidement possible en appellent l’Union européenne pour qu’elle agisse en conséquence.

Le journal L’Humanité, aux côtés des progressistes du monde, s’engage pour faire libérer Lula et, avec lui, le peuple brésilien. Lundi le quotidien national a relaté la mobilisation internationale et le rassemblement du 7 avril auquel participait notamment le PCF et la France Insoumise pour que Lula soit reconnu prisonnier politique et qu’il soit libéré le plus rapidement possible. Ci-dessous l’édito du rédacteur en chef Patrick Apel Muller suivi du message exclusif de Lula aux lecteurs de L’Humanité. Patrick Appel Muller. « Les océans de calomnies se dressent contre lui en des vagues d’infamies », écrivait le grand romancier brésilien, Jorge Amado, d’un homme respectable. Cette arme a été choisie contre Lula parce qu’il avait pour lui les bulletins de vote et le cœur du Brésil populaire, qui en avait fait son espoir. Une justice faillie, des magistrats contrôlés puis récompensés par l’oligarchie ont fait le sale travail, celui des accusations sans preuve, après avoir prêté la main à un coup d’État contre son amie, la présidente élue et réélue, Dilma Rousseff. Depuis un an, l’homme qui portait la voix des sans-terre et des favelas est en prison, interdit de parole, hors le message qu’il adresse au monde par l’intermédiaire des lecteurs de l’Humanité (voir cidessous). Le complot a permis à un fasciste, Jair Bolsonaro, de mettre la main sur le pouvoir, de remettre en selle les acteurs de l’ancienne dictature militaire, avec leur cortège d’assassinats et de tortures, d’entamer la liquidation de la protection sociale que Lula avait édifiée, d’entamer une chasse aux progressistes, aux syndicalistes, aux homosexuels, à l’intelligence. Voilà l’ami tout particulier de Trump, son allié et son obligé, la lame que le pouvoir états-unien veut plonger au cœur de l’Amérique latine. La Maison-Blanche a pu jusqu’alors compter sur ces belles âmes qui voient la paille vénézuélienne pour mieux cacher la poutre brésilienne… Le message exclusif de Lula aux lecteurs de L’Humanité

Lula Da Silva, depuis sa prison au

Brésil. « Le monde regarde aujourd’hui avec inquiétude et tristesse les graves revers subis au Brésil depuis le coup d’État de 2016 qui a déchiré la Constitution et les votes de 56 millions de Brésiliens, renversant la présidente Dilma Rousseff. Première femme à occuper la présidence du pays, Dilma a été élue en 2010, réélue en 2014 et révoquée deux ans plus tard, sans qu’aucun acte illicite ait été commis. Depuis lors, le Brésil traverse l’un des moments les plus critiques de son histoire. Le processus de développement avec inclusion sociale initié en 2003, qui a suscité une telle admiration autour de la planète, a été violemment interrompu. Ce pays qui a sauvé des millions de personnes de l’extrême pauvreté, qui s’est sorti de la carte mondiale de la faim pour la première fois en 500 ans, qui a exporté des politiques sociales réussies sur le continent africain, qui entretenait un dialogue égal avec les plus grandes puissances du monde et qui s’est battu pour la paix entre les peuples est aujourd’hui son exact opposé. Je suis emprisonné depuis le 7 avril 2018, sans aucune preuve d’un quelconque crime commis. Ma vie et celle de ma famille ont été dévastées. Ma résidence a été envahie et retournée par la police. Des années et des années d’enquêtes féroces n’ont pas retrouvé dans mes comptes un centime suspect, dont l’origine ne peut être prouvée, aucune évolution patrimoniale incompatible avec le fruit de mon travail. Pas de yachts, hôtels particuliers cinématographiques, sacs d’argent, comptes secrets : rien. Même après avoir été président, je suis retourné vivre dans le même appartement dépourvu de luxe, dans la région métropolitaine de São Paulo. J’ai été reconnu coupable et emprisonné pour « des actes non spécifiés », une bizarrerie juridique qui n’existe pas dans le droit pénal brésilien. J’ai présenté une abondance de documents prouvant mon innocence. Mes accusateurs, en revanche, n’ont trouvé aucune preuve contre moi. Cela fait un an que je suis enfermé en isolement, non autorisé à donner des interviews. On m’a interdit de me présenter à l’élection présidentielle

de 2018, lorsque tous les sondages d’opinion indiquaient que j’étais largement en tête. La voie devenait donc ouverte pour la victoire du candidat de l’extrême droite, rendu célèbre par son discours raciste, homophobe et misogyne, ainsi que pour la défense sans compromis de la torture et du régime totalitaire mis en place au Brésil par le coup d’État militaire et civil de 1964. Le juge de première instance qui avait commis tant d’injustices et qui m’a condamné sans preuve a été promu au poste de ministre de la Justice du nouveau gouvernement. Il est le supérieur hiérarchique de ma prison, ce qui serait impensable dans l’État de droit constitutionnel et démocratique. Le président actuel, élu sur la base de la divulgation massive d’informations mensongères – même tactique récemment utilisée dans d’autres pays – a accéléré le démantèlement de la situation de la protection sociale mise en place depuis l’arrivée du Parti des travailleurs (PT) en 2003. Les politiques publiques associant développement économique et justice sociale ont été abandonnées. Les droits du travail historiques sont abrogés. Les inégalités sociales se sont creusées. Des millions de personnes ont été poussées dans l’extrême pauvreté. Le nombre de chômeurs dépasse la barre des 13 millions. La faim et la mortalité infantile sont de retour. La recherche du dialogue et de la paix a été remplacée par le discours et la pratique de la haine et de l’intolérance. Le Brésil saigne. En ce moment de grande douleur, causée non seulement par les injustices commises contre moi, mais surtout par les graves menaces pesant sur la démocratie et les souffrances imposées à notre peuple, je tiens à remercier les expressions de solidarité qui m’arrivent du monde entier. Et réaffirmer que nous n’abandonnerons pas la lutte tant que le Brésil et les Brésiliens ne seront heureux à nouveau. »


PCF ÉLECTIONS EUROPÉENNES

TOMBOLA

Débat riche à Lanton

Soutenez la Fête de l’Humanité Gironde !

La réunion publique organisée par les communistes du Bassin d’Arcachon et du Val de l’Eyre, samedi 30 mars dans la Maison de Quartier de Taussat à Lanton, a rassemblé plus de cinquante personnes, diverses, tant dans leurs engagements que par leurs âges. Notre invité Arthur Hay, candidat sur la liste présentée par le PCF et conduite par Ian Brossat, était bien entouré avec un jeune communiste, lycéen, et Isabelle Taris, syndicaliste dans le secteur de la santé. Arthur a présenté sa démarche de lutte contre l’ubérisation des emplois et la construction d’abord d’une organisation syndicale pour unir sur les mêmes revendications, mais aussi la construction de réseaux internationaux pour contrer les multinationales qui spéculent sur le travail. Il explique la nécessité de contacts, de rencontres pour s’unir y compris sur le plan international et de construire de nouvelles lois face aux méthodes perverses des nouvelles formes d’exploitation du capitalisme. Et, de fait, la liste conduite par Ian Brossat pour le Parti Communiste ouverte sur le monde du travail lui convient très bien. Les attentes

Plus de trois heures de débat soutenu dans une ambiance attentive avec des participants en recherche d’informations sur le mouvement social, sur le contexte des élections européennes du 26 mai prochain et sur les propositions du Parti Communiste. D’emblée sont venues les questions

du travail, du pouvoir d’achat, de la démocratie. Très vite la nécessité de l’organisation a été affirmée et celle d’être attentif à tous les signes de protestations, notamment des personnes qui se retrouvent avec « les gilets jaunes », aux luttes des salariés dans leurs entreprises et à tous ceux qui, de ronds-points en défilés, alertent sur la gravité de leurs situations personnelles, mais aussi de tous. Les 10 propositions déposées par le PCF et ses parlementaires sont bien en accord avec la nécessité de répondre aux urgences sociales. Perspectives, luttes et espoirs

Face à la montée des mécontentements et du refus du Gouvernement, il a été débattu de nouvelles formes possibles de blocages de la production par la grève, mais surtout de chercher à s’organiser sur le long terme. Tous ont rappelé que les grandes conquêtes révolutionnaires ont été portées sur la longue durée de notre histoire humaine et ouvrière. Les syndicalistes tant cheminots, de la santé ou de l’énergie portaient leurs questionnements sur la perspective de nouvelles conquêtes (protection des salariés, nouveaux services publics aux caractéristiques françaises, respect du sens du travail et des métiers…) menant sur la réappropriation des moyens de production par les salariés eux-mêmes. Élection du 26 mai, Union Européenne

La présentation d’une liste bien identifiée, représentant le monde du travail, trouve un bon écho de notre

appartenance au monde du travail, « à ce nous » qui nous manquait tant ! De nombreuses voix se sont élevées sur la nécessité de faire le bilan de cette Union Européenne impérialiste qui est une réussite pour le capital et un désastre pour les salariés. Le bilan nécessaire pour sortir du carcan des traités servirait l’élaboration souveraine des citoyens et des salariés pour reconstruire ce qui est déconstruit par les gouvernements successifs aux ordres de Bruxelles. Il y aurait aussi à analyser ce que veut dire « Europe sociale » qui ne peut être que le plus petit dénominateur commun, en matière de salaires. Donc encore un nouveau recul au détriment des salariés. Tous les présents parlaient aussi d’actions pour reconstruire

Une suggestion a été faite d’avoir dans nos propositions en plus de celle, bien sûr, de faire contribuer le capital (ISF, CICE, justice fiscale…), une autre utilisation de l’argent. Ce sont les 144 milliards du budget militaire qui sont consacrés à la guerre et non au développement scientifique et social. Il faut avancer la nationalisation du secteur de l’armement avec la participation des travailleurs. La Paix doit être au centre de notre projet de société Parions que le débat n’est pas clos et que ce n’est que le début de « quelque chose qui bouge ». D’ailleurs quelques participants sont repartis avec affiches et tracts pour leurs quartiers ! La Section du Bassin Arcachon Val de l’Eyre

DÉBAT À TALENCE

Le réseau de transport public ne répond plus aux besoins Une trentaine de personne a participé à la réunion initiée par le PCF à Talence sur le RER métropolitain, le 19 mars dernier, avec Claude Mellier, vice-présidente BordeauxMétropole aux infrastructures routières et ferroviaires, David Plagès, syndicaliste cheminot et Stéphane Le Bot, Collectif usagers de la ligne Bordeaux – Le Verdon. Mardi 19 mars a eu lieu à Talence un débat sur le thème du RER métropolitain, à partir de la décision de la Région et de Bordeaux-Métropole de valider la création de ce Réseau Express Métropolitain. L’objectif est de lutter contre l’engorgement de l’agglomération bordelaise, dé-saturer la rocade et donc faire diminuer l’usage de la voiture individuelle. Le débat s’engage. Plusieurs intervenants se félicitent qu’enfin, l’intérêt de la ligne de ceinture SNCF soit affirmé, proposition que les élus communistes avancent depuis 30 ans ! Mais cette ligne nécessite des investissements. Il y a des secteurs et des tronçons, où faute d’entretien, les trains roulent entre 40 et 60 km/h au mieux. Il faudrait 145 millions d’investissement et 88 millions de matériel roulant. Qui

finance ? la Métropole et la Région s’engagent, à 50 %, mais la Région ne donne pas les moyens. Quant à la SNCF, elle ne veut pas mettre un sou ! Qui dit SNCF dit État. Et donc « C’est une autre forme de la bataille du rail au moment où l’État réduit les dotations aux collectivités locales. C’est une bataille pour l’égalité des territoires. » On nous dit qu’il n’y a pas d’argent et de l’autre côté les mêmes nous proposent un grand contournement routier, tout cela au profit des transporteurs routiers. Parmi les possibilités de financement : « L’abandon de l’écotaxe a été un mauvais signal et a tari une source de financement durable permettant de réorienter les transports. En Suisse les chemins de fer sont 100 % publics et les services sont intégrés (rail + roulant). Le coût y est de 600 €/an/ habitant contre 260 €/an/ habitant en France, c’est dire la différence de logique dans les priorités ». Est avancée la proposition de renationaliser les autoroutes

Aujourd’hui, la circulation est organisée en étoile à partir de Bordeaux St Jean, arrêt et départ obligatoire. Mais la majorité des déplacements se font

de banlieue à banlieue, le réseau ne correspond pas aux besoins des gens. Il faut des mesures à la hauteur de ces besoins car on est arrivé au bout du bout. La diamétralisation des lignes est une nécessité pour les territoires. Éviter l’arrêt et le changement en gare Saint Jean est important, par exemple pour aller directement de Libourne au bassin d’Arcachon. La liaison directe Libourne-Campus permettrait à des étudiants de ne pas devoir payer un loyer supplémentaire. Il faut aussi envisager une liaison Bordeaux-Lesparre. La question du fret est aussi un moyen de financer les infrastructures, développer les circuits courts de consommation. Lorsqu’il s’est agi de déposer les rails au MIN de Brienne, les grossistes du MIN ont voté avec Claude Mellier qui s’opposait à cette suppression. Il faut aussi développer le fret fluvial, largement sous- utilisé. La SNCF a dégagé 700 millions de bénéfices or aujourd’hui, les contraintes des logiques libérales européennes l’empêchent de réinvestir ces sommes. D’où l’importance des élections européennes et du changement des modes de gestion imposés jusqu’à maintenant.

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La Fête de l’Humanité Gironde se déroulera, cette année, les samedi 11 et dimanche 12 mai 2019. Pour soutenir l’événement, la Tombola et sa vente militante sont de retour. Les carnets de 5 tickets à 2 € chacun (donc 10 € le carnet) sont disponibles à la fédération du PCF (15 rue Furtado à Bordeaux) et auprès des militants communistes. En achetant un carnet votre entrée sur la fête est offerte. De nombreux lots solidaires sont à gagner !

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EUROPE DES GENS

Réunion publique à Bordeaux En quoi l’Europe influe-t-elle sur notre quotidien ? Comment fonctionnent les institutions européennes ? Quels sont les débats dans les autres pays ? Quelles sont les propositions du PCF ? Jeudi 25 avril 2019, 18h30 salle Pierre Tachou (tram B station Brandenburg) conférence-débat avec : Charlotte Balavoine, attachée parlementaire du groupe Gauche Unie au Parlement de Strasbourg ; Pascal Pontac, syndicaliste Ports&Docks de SaintNazaire, candidat sur la liste PCF. En présence d’Éric Bourguignon, candidat sur la liste Die Linke en Allemagne

EUROPE DES GENS

Réunion publique à Mérignac « Quelle Europe voulons-nous ? L’Europe sociale, écologiste, solidaire de coopération ou L’Europe de l’austérité, l’autoritarisme de la concurrence ? » Venez en débattre ! Jeudi 18 avril, 18h30 salle de Capeyron place Jean Jaurès à Mérignac avec Arthur Hay, candidat girondin sur la liste de Ian Brossat et Gilberte Lacoste, bénévole associative.

SOUSCRIPTION

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33

ILS ONT DONNÉ 1 240 euros : Mme CANTET Annie, Mérignac ; M. RIOLS Jean, Mérignac ; M. BAGUÉ Francis, Mérignac ; M. GONZALEZ Gerard, Villenave d’Ornon ; M. DOMINGUEZ Hugues, Bassens ; Mme ALCON Hélène, Arveyres ; M. DIEUX Louis, Lateste

Les Nouvelles 11 avril 2019 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

BORDS DE SCÈNES par Michel Richard

RENCONTRE AVEC HERVÉ LE CORRE

www.soireesdeteenluberon.fr migueletrichard@gmail.com

Au cœur de la Semaine sanglante, camera à l’épaule, au ras des pavés

Le 25 mars, les Amis de la librairie La Renaissance recevaient Hervé Le Corre pour une rencontredédicace autour de son dernier roman, Dans l’ombre du brasier. Une rencontre chaleureuse et instructive, élégamment animée par Vincent Taconet (rédacteur en chef de l’Ormée). Avec toute l’humilité dont il est capable, Hervé Le Corre raconte comment, intimidé par l’œuvre de Jean Vautrin, le Cri du peuple – sublimé par les dessins de Tardi dans la version BD – il a longtemps été empêché de s’attaquer à un sujet, une période de l’histoire, qui n’a pourtant de cesse de le passionner, visiblement. C’était pour moi « un truc indépassable », dit-il. Mais l’auteur béglais de roman noir, l’un des grands auteurs du genre en France, a de la suite dans les idées. Il lui fallait un angle, il a trouvé une raison politique « écrire sur une défaite » dans une période où l’on a l’impression de « mener des batailles le dos au mur » et la thèse d’Enzo Traverso, dans Mélancolie de gauche : les révolutionnaires sont porteurs d’une mélancolie presque

séculaire, c’est la mélancolie de toutes les défaites ou de tous les drames historiques. Dans l’ombre du brasier, nous plonge dans la « semaine sanglante » (18 mai au 28 mai 1870) de la Commune de Paris, lors de laquelle culmina la sauvagerie des affrontements entre Communards et Versaillais. « Caméra à l’épaule, au ras des pavés », dira très justement Vincent Taconet, l’auteur interroge les personnages : « Comment en voyant arriver le désastre ils continuent le combat, au risque de leur vie ». « Traverso dit que les révolutionnaires, même à leur corps défendant, son porteur de ce poids là mais ce n’est pas un poids qui paralyse ou stérilise la pensée, c’est une tête de moteur auxiliaire, explique l’auteur. Parce que tous ces gens se sont battus, parce que la plupart du temps ils ont perdu, il faut continuer. On ne peut pas lâcher, compte-tenu de toute cette histoire dont on est porteur. D’où des personnages – Nicolas, Le rouge et Adrien – qui ne sont pas de glorieux révolutionnaires mais sont dans le combat acharné, malgré le doute et la peur bien justifiée pour leur vie. Tout faire pour retrouver sa bien-aimée ou

continuer à se battre ? Comme le commissaire, faire le choix de tout perdre, malgré tous les doutes et les peurs ? » Des personnages romanesques nourris par l’état d’esprit politique de l’auteur, dont le trio donne la dimension au polar. Il y a bien une intrigue, sur fond de description de batailles, car c’est aussi un roman de guerre, qui croise les images humanistes à la Doisneau d’enfants chevauchant les canons, de terrasses de bistrot, d’amoureux aux creux des lits et de fenêtres qui laisse entrer les parfums de lilas : « le bonheur ouvrier tel qu’il a pu exister dans des îlots minuscules presqu’utopique et tel qu’il a existé ou tenté d’exister durant les 8 semaines de la Commune de Paris ». L’auteur est insatiable concernant les nombreuses lectures qu’il a faites sur le sujet, il site ses sources, les auteurs, leur rapport politique ou historique à la Commune. Les anecdotes pleuvent et, avec générosité, il déroule les étapes de son travail. Se déroulent également les réflexions politiques à partir de ce moment fondateur du mouvement révolutionnaire en France… « Est-ce que 150 ans après on en est toujours à se poser les mêmes questions », interroge-t-on de la salle. « J’en ai bien peur, répond Hervé Le Corre, avec tous les écarts de contexte qu’on peut poser 150 ans après, dans la façon dont, dans la gauche révolutionnaire de l’époque, on se bouffe le nez alors que toute cette tendance partage le même idéal. » Retrouvez Hervé Le Corre sur l’espace livre de la fête de l’Humanité Gironde, le 11 mai, informations à venir dans nos prochains numéros. C.D.

GÉNOCIDE DES TUTSI AU RWANDA 7 AVRIL-17 JUILLET 1994

XXVe commémoration dans l’émotion et la dignité Comme chaque année, un rassemblement été organisé sur le Pont de pierre à Bordeaux pour commémorer le génocide des Tutsi au Rwanda du 7 avril au 17 juillet 1994, il y a 25 ans. Une centaine de femmes et d’hommes, parmi lesquels de nombreux jeunes, a marché jusqu’à la place Pey Berland pour rappeler le souvenir des victimes du génocide Rwandais durant lequel plus de 800 000 personnes avaient été assassinées. Recueillement et jet de fleurs dans la Garonne ont rappelé les innombrables corps jetés par les génocidaires dans les rivières rwandaises. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 11 avril 2019

Une cérémonie émouvante et empreinte de dignité, au cours de laquelle les intervenants ont souhaité que le rôle de la France dans cette tragédie soit enfin connu. Paguy

Miroir. O mon miroir O miroir Réfléchis… Réfléchis entends-tu ? Entends-tu le possible, les possibles qui se battent contre des réalités imposées ? Imposée par qui me demandes-tu… Par celles et ceux qui veulent comprendre les expressions en devenir comme des bruits de bas-fonds envahissants… contre lesquels, pour tout dialogue, ils s’arment sans patience pour les terrer. T’as déjà terré un opiniâtre ? Essaye. Sois raisonnable. Que veux-tu faire contre des milliards de matin qui nous voient nous raser nous demandant à nous-mêmes d’être. Cela pour jauger notre besoin de croire en la vie. Telle Josette Audin dont le mari qui pour elle ne s’appelait pas Audin Maurice mais toujours s’appelle de ce nom comme de ce prénom… au présent. Le présent. Le présent de croître vivants avec les autres. Les-nous ! Ô miroir Miroir d’eau Tu as du mal à réfléchir. À sec ! Tu ne veux donc pas nous voir ? Voir nous voir entre nous pour nous voir ne pas être seuls. Nous, enfants d’une humanité possible avec les congés payés, la sécurité sociale, l’abolition de la condamnation à mort, les 35 heures, le mariage pour tous… Attention, Ils s’énervent ? Qui ? Les humanistes. Ah, les humanistes, les ceuzes qui expliquent au bon peuple (ou pas) ce qu’est la tolérance. Les « Toléreux » à qui il est insupportable, disent-ils, d’être obligés de nous expliquer, ce qu’est notre bien. En somme les biens seraient ces biens à préserver… pour le nôtre de bien… ce bien évidemment, divisé par tous les biens en mouvements capitaux. On est bien gentils, quand même ! « On » ? Non ! Nous. Faudrait voir à nous écouter ! Non ?!? Nous qui nous parlons, nous qui croyons en une organisation du partage… Un rêve ? Un désir de revanche ? Non ! Une appétence de paroles. De celles qui s’échangent, se partagent. De celles qui ne se croisent pas les bras… D’ailleurs, à ce jeu-là, les bras cassés se révèlent être de ceux qui ont les bras. Croiser… Ô miroir d’eau Vois-tu l’envie d’être de tout ce nombre de présents avec à chaque unité son originalité ? Être ? Être pour conter. Être pour conter un monde qui cherche au plus juste. Au plus juste pour ne pas se perdre dans la folie des grandeurs. Qui cherche au plus juste ses mots pour alimenter le dictionnaire qui racontera demain au plus près des luttes qui, comme au théâtre se répètent, en vue d’une utopie de justice qui non pas recule mais réclame encore une plus grande exigence pour nous mettre debout… de bout en bout… De bout en bout, cette expression d’origine inconnue qui à point nommé nous sied… De bout en bout debout… Miroir Tu as froid aujourd’hui Tu ne peux pas seulement répercuter la place de la bourse… pour la photo. Celle du touriste qui ne tue pas mais qui achève. Écoute ! Dans ta brume estivale à venir, n’oublie pas de nous avoir vu… autrement tu tricherais. Tu le sais un miroir jamais ne ment. Réfléchis…


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