Nouvelles N° 2300

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Jeudi 28 mars 2019 - N° 2300 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

MIGRATIONS :

CRISE DE LA SOLIDARITÉ ? P.4 ET 5

CONSEIL DE MÉTROPOLE

LE 30 MARS POUR L’ÉDUCATION

Quel avenir pour l’industrie à Blanquefort ?

Mobilisation de l’école à l’université

P.2

P.3

5-7 AVRIL À BORDEAUX Escale du livre P.8


ACTUALITÉ UPB/UL CGT BORDEAUX CENTRE

GROUPE COMMUNISTE AU CONSEIL DE MÉTROPOLE

Conférence gesticulée : Je vais tout CAF’ter

Quel avenir pour l’industrie à Blanquefort ?

L’Union populaire de Bordeaux et Union Locale CGT Bordeaux Centre vous proposent une conférence gesticulée à la Bourse du travail, le lundi 8 avril à 19h. « La CAF ça vous donne le CAF’ard ? Vous voulez comprendre comment fonctionne cette machinerie administrative et pourquoi on ne cesse d’entendre parler de fraude aux prestations sociales alors que le RSA passe à côté de 50% de son public ? Cette conférence gesticulée est faite pour vous ! C’est quoi une conférence gesticulée ? Se raconter pour s’organiser : À mi-chemin entre la conférence et le spectacle théâtral, la conférence gesticulée fait la jonction entre des savoirs chauds (issus de l’expérience) et des savoirs froids (scientifiques, théoriques). À partir d’une expérience vécue (souvent conflictuelle, douloureuse et incomprise), le-la conférencier-cière va se lancer dans la recherche des causes et conséquences sociales et politiques de ce vécu. Elle-Il va également chercher et proposer des solutions à apporter. À grands renforts de métaphores, d’humour et parfois d’ironie et de cynisme, elle-il cherche à rendre son vécu et ses savoirs accessibles, compréhensibles et mobilisateurs. » Entrée prix libre - Accueil à partir de 18h30 - Début 19h

ESCALE DU LIVRE

Au stand d’Espaces Marx Quelques auteur-e-s annoncé-e-s sur le stand d’Espaces Marx que vous retrouverez à l’emplacement L57 de la librairie Dom Bedos (LDB), dans le square du même nom, au festival et salon l’Escale du livre (voir page 8), du 5 au 7 avril : - Maurice Lemoine, journaliste et écrivain, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique et spécialiste de l’Amérique latine propose une lecture différente de la crise vénézuélienne, dans son livre Venezuela chronique d’une déstabilisation, aux Éditions Le Temps des Cerises, mars 2019. Une rencontre-débat aura lieu dimanche 7 Avril à 11h avec l’auteur. - Lysiane Reginensi-Rolland, écrivaine, À vol d’oiseau, d’un millénaire à l’autre, aux Éditions La Fontaine secrète. - Claire-Lise Charbonnier, écrivaine, Arborescences, Baïnes, L’échelle des valeurs a perdu ses barreaux (théâtre)… - Jean Querbes, Bordeaux Cienfuegos, Une histoire méconnue, aux Dossiers d’Aquitaine. - Dominique-Emmanuel Blanchard et Richard Zeboulon, B. comme Blanche aux Éditions La petite Hélène. - Matthieu Montalban, Andy Smith, Colin Hay, Dictionnaire d’économie politique aux Éditions Presse de Sciences Po. - Jean-François Mekeel, La Revue Ancrages. - Anny Soum-Pouyalet, Journaliste, Présidente du Cercle Condorcet de Bordeaux, T’as qu’à croire !, écrits de Jean-Claude Coiffet, aux Dossiers d’Aquitaine. - Marc Losson, poète, Le voyageur sans fin aux Éditions Persée. Et aussi Joël Guerin, Jean Casset…

Max Guichard, pour le groupe communiste, lors du Conseil de Métropole le 22 mars, a réagi aux propos de la secrétaire d’état sur Ford Blanquefort et s’est inquiété du sort des salariés de Getrag, usine voisine de FAI, pour laquelle la CGT a voulu lancer un droit d’alerte suite au mauvais résultat de l’entreprise. Nous publions son intervention. « Madame la secrétaire d’État attaché au ministre de l’économie affirmait ce lundi lors, des questions au gouvernement, avoir gagné des batailles dans le dossier Ford, notamment avec un PSE qui respectait l’intérêt et l’avenir des salariés dans une région où le taux de chômage était plutôt moins élevé que dans le reste de la France (ce sont ses mots). Et se félicitait aussi des 20 millions que Ford a bien voulu consentir à donner pour la réindustrialisation du site. De qui se moque-t-on ? Quelles batailles a gagné ce gouvernement quand on voit la liste des emplois industriels détruits qui ne cesse de s’allonger semaine après semaine sur tout le territoire : Ascoval, les fonderies du Poitou, Ford… ? Quelle bataille avons-nous gagné, nous, collectivité territoriale, en accompagnant financièrement durant des décennies ce groupe Ford et en cédant à tous ses caprices et chantages pour aujourd’hui l’accompagner jusqu’à la fermeture du site ? Quelle bataille avons-nous gagné quand un groupe qui revendique 8 milliards de bénéfice peut mettre 200 millions pour fermer un site ?

Non, aujourd’hui nous perdons les batailles les unes après les autres ! Mais que pouvons-nous faire ? Quelles armes avons-nous pour mener bataille ? Voilà les questions qui nous sont posées aujourd’hui ! Si nous soutenons l’initiative de ce groupe de travail, nous sommes dubitatifs quant à ses résultats. Quel levier avons-nous pour conserver les machines ? Le foncier ? Une nationalisation provisoire ? Il s’agit ici de près de 400 emplois et il serait impensable que ce groupe serve à faire bonne figure face à un drame économique et humain. Enfin, permettez-nous, monsieur le président, de relayer l’inquiétude des salariés de Getrag, usine voisine de FAI dont la CGT veut lancer un droit d’alerte suite au mauvais résultat de l’entreprise qui perd de l’argent et dont l’avenir se trouve fragilisé. En effet, Ford doit quitter l’actionnariat de Getrag à l’été (il possède 50 % des parts) et Ford est également le seul client de l’entreprise. Tous ces éléments interrogent donc sur l’avenir de cette entreprise qui emploie 1 200 salariés. Aussi, Monsieur le Président, nous pensons qu’une intervention de votre part serait la bienvenue, permettant, dans un 1er temps rapide, que se réunissent les présidents de nos 4 institutions (Région, département, Métropole, Mairie de Blanquefort) afin d’organiser une rencontre avec les dirigeants et responsables syndicaux de GETRAG – Ford. Nous ne devons pas refaire les mêmes erreurs et nous devons être acteurs et pas seulement spectateurs. Pour cela,

Les syndicats attendent de l’État plus de fermeté D’après un communiqué de la CGT, l’intersyndicale reste mobilisée pour tenter de sauver « le collectif de travail, le plus d’emplois possible ». « Logiquement, le problème posé est celui de la politique des pouvoirs publics, des moyens de contrainte sur Ford, des moyens d’intervention qu’ils vont se donner, pour créer les conditions d’une réimplantation d’activité à court terme sur l’usine. La suite dépend de la capacité de l’État à imposer une solution viable pour les salariés et la population. Le bras de fer continue entre l’État et Ford, en vue d’obtenir un accord comprenant les 20 millions d’euros que laisserait la multinationale. Nous avons une nouvelle fois demandé que l’État agisse plus fermement, qu’il prenne le contrôle de l’usine, des machines de manière à maitriser le calendrier et à ne plus se faire baratiner par Ford.

Nous poussons pour que l’État et les collectivités territoriales agissent concrètement et trouvent des solutions pour qu’au bout, il y ait autre chose qu’une usine fermée et un terrain en friche. La bataille continue donc. »

Ouvrez la rue Shuhada à Hébron

Un rond point Ambroise Croizat Michèle Avignon, secrétaire générale de l’Union locale CGT de Mérignac, Alain Anziani, maire de Mérignac et Philippe Martinez, secrétaire général confédéral de la CGT vont inaugurer le samedi 6 avril à 11h un rond point* Ambroise Croizat, qui fut ministre du Travail et de la Sécurité sociale, du système des retraites et ancien secrétaire général de la Fédération CGT des Métaux. « Cet événement majeur de la vie de la CGT et de la commune de Mérignac permettra de réaffirmer avec force notre attachement aux valeurs de solidarité et de justice sociale qui ont prévalu à la création de ces institutions inédites. »

2 • Les Nouvelles 28 mars 2019

Ford

RENCONTRE

MÉRIGNAC

Les communistes de Mérignac ont réagi à l’annonce de cette inauguration en appelant leurs militants et sympathisants à y participer. « Les élus communistes et les adhérents PCF de Mérignac sont particulièrement fiers que soit inscrit durablement le nom d’Ambroise Croizat dans la mémoire de notre ville avec le souhait que cet exemple soit une source d’inspiration pour tous ses habitants, ont-ils déclaré. Ambroise Croizat est associé aux plus belles conquêtes sociales : la sécurité sociale, un système de prestations familiales unique au monde, la retraite dans sa conception moderne, la majoration des heures supplémentaires, l’augmentation des primes du travail de nuit et du dimanche, le mois de congés payés, l’augmentation des salaires, le statut de la fonction publique, la formation professionnelle, les conditions de travail améliorées, la médecine du travail… Et bien d’autres lois sociales. »

le législateur doit agir par des lois interdisant les licenciements boursiers, comme celui de Ford qui parle encore de supprimer 5 000 emplois en Allemagne. Enfin, sans aucune polémique, nous espérons que, dans le même temps, les moyens de notre Région (organisation compétente) soient mis à contribution avec plus de diligence qu’elle en a porté sur la recherche et le développement économique, autour du véhicule propre par exemple. »

Vendredi 22 mars, le Comité Palestine 33 accueillait Murad et Izzat, deux jeunes palestiniens venus témoigner de leur combat contre la colonisation de l’intérieur de leur ville et de la sorte d’apartheid instauré par les autorités israéliennes.

L’un est ingénieur agronome, l’autre est forgeron. Tous les deux sont militants de Les jeunes contre les colonies. La rencontre publique qui se déroulait dans les locaux mis à disposition par la fédération girondine du PCF a permis aux deux Palestiniens d’infor-

mer des conditions de vie à Hébron. Le moins que l’on puisse dire est que la quarantaine de personnes présentes ont été sidérées de voir à quel point la situation qui est faite aux habitants palestiniens est terrifiante : confinés dans certaines zones de la ville, ils sont interdits de circuler dans certaines artères, comme la rue principale : Shuhada. Les images de files interminables aux check-points à l’intérieur même de la ville sont ahurissantes. L’ADN du mouvement Jeunes contre les colonies est d’être résolument nonviolent (d’où quelques distances avec les autres mouvements palestiniens). Entre solidarité au quotidien, aide à l’insertion sociale par le travail artisanal, récupération et rénovation de lieu de convivialité et éducation des enfants, la résistance à l’occupation s’exprime, non sans succès, de multiples façons. J.J.B.


ACTUALITÉ

Editorial

30 MARS : JOURNÉE NATIONALE D’ACTION

« Monsieur le Ministre, pour améliorer l’École vous n’avez pas notre confiance ! »

Dans une déclaration commune, le 20 mars, la FSU, UNSA éducation, FO Fnec FP, le SGEN-CFDT, la CGT Éduc’action, le SNALC et la FCPE appellent enseignants et parents à manifester partout en France samedi contre la loi défendue par le ministre de l’Éducation nationale et nommée « Pour une école de la confiance ». De la maternelle à l’université, ils-elles n’accordent plus leur confiance à Jean-Michel Blanquer et le montreront samedi. À Bordeaux, la manifestation partira ce samedi 30 mars à 14h de la place de la République. (Lire aussi la déclaration du PCF en page 7). Les organisations syndicales taxent la politique éducative du ministère de l’Éducation nationale de « rétrograde

et libérale » et lui reprochent de ne prendre en compte ni expertise ni avis au sein de l’ensemble de la communauté éducative, d’imposer de nombreuses transformations à marche forcée. Il n’y aura d’ailleurs pas plus de débat puisque la loi va se décliner par ordonnances ou textes réglementaires. Pour les organisations, « ces transformations, par leur contenu et la méthode, vont le plus souvent accroître les inégalités, dégrader les conditions de travail des personnels sans répondre à la nécessité d’améliorer le service public d’éducation pour assurer la réussite de tous les élèves et l’élévation du niveau de qualification ». Les syndicats s’opposent à la création des établissements publics des savoirs fondamentaux (regroupement collèges/écoles) « sans accord des communautés éducatives », à la « reprise en

main de la formation des enseignants basée sur une conception du métier réduite à des fonctions d’exécution », à « la fin de l’évaluation indépendante des politiques éducatives » et « les cadeaux financiers pour l’école privée ». Au budget insuffisant va s’ajouter la réforme de la Fonction Publique qui implique la suppression de milliers de postes et un large recours à la contractualisation. « Nos organisations s’opposent à ce développement de la précarité. L’École a besoin de personnels formés et sécurisés afin d’enseigner et accompagner chaque élève ». Alors que la loi ORE sur l’orientation crée de l’anxiété, « les missions des psychologues de l’Éducation nationale sont remises en cause et des fermetures de Centres d’information et d’orientation programmées ». Les organisations demandent une vision globale du service public d’information et d’orientation clarifiée, une relance de l’éducation prioritaire et des mesures en faveur d’une plus grande mixité sociale afin de lutter contre les inégalités sociales et territoriales. Salaires inférieurs à la moyenne des pays de l’OCDE, gel de la valeur du point d’indice, pouvoir d’achat qui se dégrade depuis des années, du rétablissement du jour de carence s’ajoutent aux raisons de la colère chez des personnels qui se sentent profondément dévalorisés dans leurs métiers et s’inquiètent du caractère public et national, donc égalitaire, de l’éducation dans notre pays.

VIOLENCES POLICIÈRES

Geneviève Legay, militante de la paix au crâne fracassé Emportée par une violente charge policière samedi 23 mars à Nice, cette retraitée grièvement blessée était toujours hospitalisée en milieu de semaine. Sa famille a porté plainte alors que les propos d’Emmanuel Macron lui souhaitant « une forme de sagesse » suscitent l’indignation, les rassemblements de solidarité se sont multipliés. En moins de quarante-huit heures, Geneviève Legay est devenue un symbole. Sur les images de cette militante niçoise de 73 ans tournées quelques minutes avant qu’elle ne soit blessée, on la voit cheveux blancs au vent agiter un drapeau arc-en-ciel barré du mot « Paix » et scander « Liberté de manifester ! ». Quelques minutes plus tard, le drapeau est au sol, piétiné, comme elle, par les policiers en train de charger. Hospitalier de 52 ans, Thierry Paysan faisait ce samedi sa première manifestation comme secouriste. Sa vidéo dans laquelle il accuse un haut gradé d’avoir empêché l’équipe de street medics de soigner Geneviève Legay a fait le tour des réseaux sociaux.

« Quand les policiers ont chargé, il y a eu un gros mouvement de panique, on nous a dit qu’une femme avait été blessée à la tête, mais un homme avec une écharpe tricolore et un casque blanc a donné l’ordre de nous interpeller. » Grièvement blessée, Geneviève Legay souffre de multiples fractures du crâne, d’hématomes sous-duraux et de cinq côtes cassées. « Samedi, elle saignait de partout, de la bouche, du nez, elle vomissait du sang », raconte sa fille, Virginie Parent, jointe par l’Humanité. « Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits », a asséné Emmanuel Macron. Le président a souhaité un « prompt rétablissement » à la militante et « peut-être une forme de sagesse », après avoir assuré, moins de 48h après les faits dans un entretien publié par Nice matin que Geneviève Legay « n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre ». Des propos qui soulèvent une indignation bien justifiée d’autant que, depuis, des images vidéo sont venues contredire cette affirmation. Pour Arié Alimi, l’avocat de la militante niçoise qui a porté plainte pour violence en réunion

par personne dépositaire de l’autorité publique, il ne fait aucun doute que la manifestante ait été poussée par un CRS. En début de semaine, la solidarité autour de Geneviève Legay s’est amplifiée, d’abord dans sa ville lundi avec la participation de nombreuses organisations dont Attac, la LDH, la CGT, Ensemble !, le Mouvement de la paix, le PCF, la FSU, Roya citoyenne ou encore les gilets jaunes. Des rassemblements de solidarité avec la militante et son combat pour la liberté de manifester ont eu lieu ensuite dans une quinzaine de villes en deux jours. En arborant son drapeau PAIX, la militante « a rappelé que dans ce conflit, la violence ou la force d’où qu’elles viennent, ne constituent pas la solution » a déclaré le Mouvement de la paix. « L’issue ne peut résider que dans la recherche de solutions négociées - base de la résolution pacifique et non violente des conflits » mais « le pouvoir a montré une fois de plus son intransigeance et sa volonté de ne chercher aucun apaisement », a ajouté le mouvement.

Il est dangereux de manifester à 73 ans, sous le gouvernement Macron - Philippe Mon cœur se serre, la colère en bandoulière en entendant les propos du Président de la République concédant un « prompt rétablissement » à Geneviève Legay, militante d’Attac victime de violences policières à Nice, tout en l’enjoignant d’avoir un « comportement responsable », rejetant sur elle la responsabilité de ses graves blessures. Par de tels propos, E. Macron donne carte blanche aux violences policières mais aussi conteste aux personnes dites « âgées » le droit de manifester pour la justice sociale, la paix. Cependant, elles sont des victimes de choix pour se faire saigner à blanc par ses choix politiques, dès lors qu’elles restent sagement dans le canapé à regarder les diffusions du grand débat. C’est oublier un peu vite que cette génération, pour beaucoup, par la lutte, les manifestations, les engagements syndicaux, politiques, associatifs, a porté les droits à se loger, à se soigner, la place des services publics : la SNCF, la Sécurité Sociale, la fonction publique. Aujourd’hui, face au mouvement des Gilets Jaunes, aux mobilisations populaires, le président a dû ouvrir un grand débat national. Ceux qui se sont exprimés portent un message clair : Ils disent que le travail doit payer, que les injustices sociales et fiscales sont une honte et qu’à l’échelle de leur quartier, de leur cité, de leur ville et village, ils attendent des réponses fortes et ambitieuses. Avec cet objectif, le PCF avance 10 propositions, par exemple : Pour une vie digne et épanouie : - augmenter de 10 % le smic ; - contraindre les entreprises à l’égalité professionnelle ; - porter les retraites à 1 400 € minimum. Pour la planète et le climat : - priorité aux transports collectifs publics avec extension de la gratuité des transports locaux ; - doubler la part du fret ferroviaire ; - rénover énergétiquement 1 millier de bâtiments en 2 ans. Pour la justice fiscale : - supprimer la TVA sur les produits de première nécessité ; - rétablir l’ISF, taxer les dividendes, supprimer le CICE ; - sortir de l’austérité budgétaire en sortant du pacte budgétaire européen avec la priorité aux dépenses sociales. Pour changer nos vies, il faut changer les choix d’austérité de la France et de l’Europe et protéger nos libertés.

Claude Mellier membre de l’exécutif du PCF 33

C.D. avec L’Humanité Les Nouvelles 28 mars 2019 • 3


MIGRATIONS : CRISE EN FRANCE

L’accueil des étrangers La situation dramatique de très nombreux migrants est accentuée sous l’effet des derniers textes promulgués, la dégradation des conditions d’hébergement et le renforcement des contrôles. Par Florent Guégen* dans Cause commune de mars/avril 2019 (à lire le dossier complet – causecommunelarevue.fr) Promu par la convention de Genève de 1951 et consacré comme principe constitutionnel, le droit d’asile s’impose à la France qui a accueilli en 2017 près de cent mille demandeurs d’asile, nombre qui sera en légère augmentation en 2018. Mais derrière ces grands principes, se cachent la misère et la dégradation des conditions d’accueil et d’hébergement des personnes qui fuient la guerre, les persécutions et l’extrême pauvreté. Un dispositif d’accueil et d’hébergement dramatiquement sous-dimensionné

Avec environ quatre-vingt-dix mille places d’hébergement dédiées, au plan naitonal, aux demandeurs d’asile, principalement en centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) et en hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile (HUDA), la France est loin de proposer des condi-

tions matérielles d’accueil et d’accompagnement des personnes migrantes en conformité avec ses engagements internationaux. Seulement 47 % des demandeurs d’asile obtiennent un hébergement et un accompagnement dans ce cadre légal. Les personnes et leur famille, n’obtenant pas de solution sont donc renvoyées dans le meilleur des cas vers le 115 et les centres d’hébergement dédiés aux sans domicile fixe qui sont structurellement saturés. Cette situation inacceptable a une double conséquence : la multiplication des campements indignes dans les métropoles, en particulier en Île-de-France mais aussi une dramatique concurrence entre les publics pauvres dans les dispositifs d’hébergement, une « lutte des places » qui alimente les réactions de rejet et l’épuisement des travailleurs sociaux souvent placés devant des choix inextricables. Pour répondre à cette crise de l’accueil, les associations demandent – en vain – depuis 2015 un plan national d’accueil et d’intégration des personnes migrantes et réfugiées, axé sur le renforcement des plateformes de premier accueil aujourd’hui largement sous dotées (un équivalent temps plein pour sept cents demandeurs d’asile parfois) et la création demandée sur le quinquennat de quarante mille places d’hébergement de type CADA, avec un accompagnement social et juridique durant toute la procédure. Si quelques milliers de

places nouvelles sont programmées chaque année, cette dynamique n’est pas à la hauteur de la demande d’asile, tandis que la loi votée en juillet 2018 vient durcir les conditions d’accueil des nouveaux arrivants. La loi « asile et immigration » prévoit, en effet, que les personnes seront orientées selon un schéma national d’accueil vers une région déterminée en fonction de la part des demandeurs d’asile accueillis mais sans aucune garantie quant à une offre effective d’hébergement. Ces dispositions prévoient également la suspension des contions matérielles d’accueil (hébergement et allocation) si le demandeur d’asile quitte la région assignée sans autorisation. Tout en remettant en cause le droit fondamental à la libre circulation, cette disposition risque d’augmenter les parcours d’errance en campement indigne. Le tri et le contrôle des migrants comme politique de gestion des flux

Le droit inconditionnel à l’hébergement pour toute personne à la rue est également menacé par la circulaire du 12 décembre 2017 sur le recensement par l’État des étrangers dans les centres d’hébergement d’urgence, prélude, selon les cas, à une assignation à résidence, une orientation vers la rétention administrative ou la délivrance d’une obligation à quitter

le territoire (OQTF). Cette politique de contrôle des migrants sans domicile fixe a été dénoncée par le défenseur des droits et par les associations de lutte contre l’exclusion qui ont obtenu devant le Conseil d’État le consentement des personnes comme préalable de ce recensement, faisant échec à la généralisation des contrôles dans l’hébergement. Le « tri » des migrants s’exerce également à l’encontre des demandeurs d’asile relevant du « règlement de Dublin », pour lesquels le traitement de la demande d’asile relève du pays par lequel ils sont entrés dans l’Union européenne. Chaque année, entre trente mille et quarante mille personnes sont empêchées dans ce cadre de déposer une demande d’asile en France et 12 % d’entre elles sont reconduites dans le pays responsable de leur demande d’asile. La mise en place récente des centres d’examen et d’accueil des situations (CAES) et des pôles régionaux Dublin (PRD) vise à « sélectionner » les migrants dès leur demande d’asile et d’hébergement (enregistrement des empreintes) en vue d’une orientation systématique vers une assignation à résidence et un transfert vers le pays « responsable ». Cette intensification des mesures de contrôle et d’assignation à résidence conduira inévitablement les personnes à ne plus solliciter d’hébergement – de peur des contrôles – ou de fuir les

hébergements et les logements qu’ils occupent pour s’enfoncer dans la clandestinité. Les associations sont unanimes à demander que la France prenne sa part de responsabilité dans l’accueil des demandeurs d’asile et utilise la clause discrétionnaire prévue par le règlement Dublin pour requalifier les procédures et rendre la France responsable de ces demandes. La répression des étrangers par l’augmentation de la durée de la rétention, passée de quarante-cinq à quatrevingt-dix jours depuis janvier 2019, est également une mesure dégradante et attentatoire aux libertés fondamentales. Comme l’est la rétention des enfants (plus de trois cents en France métropolitaine), malgré les cinq condamnations de la France par le Comité des droits de l’enfant des Nations unies. Enfin, la situation est également critique pour les dizaines de milliers de personnes – souvent en familles – sans titre de séjour, qui sont maintenues depuis des années dans l’extrême précarité, hébergées à l’hôtel sans ressources ni droit au travail. La régularisation de ces publics permettrait de lutter efficacement contre la pauvreté des personnes exilées en leur donnant de réelles perspectives d’intégration.

* Directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité

GIRONDE

Des associations mobilisées pour aider les réfugiés En 2017, le Conseil Départemental de Gironde a pris en charge près de 540 mineurs non accompagnés (MNA), un chiffre en constante augmentation. Combien sont-ils réellement dans la nature ? On estime qu’ils sont autour du millier et 60 % viennent d’Afrique. Souvent traumatisés par leurs conditions de départ et les épreuves subies pour arriver jusqu’à nous, ils ne demandent qu’à s’insérer socialement. Une course contre la montre entre les structures qui leur viennent en aide et les organisations mafieuses qui lorgnent sur ces proies en déshérence. Le département de la Gironde fait face depuis plusieurs années à une augmentation très importante du nombre de demandeurs d’asile, en partie alimentée par des demandeurs d’asile d’origine sahraouis. Le nombre de demandeurs d’asile est passé de 1 850 en 2015 à plus de 3 000 en 2017. Si la communauté sahraouie en représente 20 % environ selon la Préfecture de Gironde, ils sont aussi Albanais, Syriens ou Arméniens. Face à cette détresse humaine, de nombreuses associations se mobilisent car les réponses institutionnelles telles le 115, numéro d’Urgence Sociale, ou 4 • Les Nouvelles 28 mars 2019

les Centres d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA) – censés offrir aux demandeurs d’asile un lieu d’accueil pour toute la durée de l’étude de leur dossier de demande de statut de réfugié – sont saturés. Voici quelques-unes des associations que l’on retrouve dans les collectifs d’aide aux réfugiés, aux mineurs isolés, dans les états généraux des migrations… Une liste loin d’être exhaustive à laquelle on pourrait ajouter des associations plus généralistes comme le Secours populaire ou le Secours catholique, etc. L’ASTI (Association Solidarité avec Tous les Immigrés) a comme objectif de lutter, aux côtés des personnes étrangères ou d’origine étrangère, contre toutes les formes de discriminations et de promouvoir les idées de libre circulation et de libre installation. L’objectif principal de l’ASTI est de permettre aux personnes d’acquérir une réelle citoyenneté par la maîtrise des codes culturels, administratifs et juridiques de notre société, qu’elles soient issues d’une immigration volontaire ou forcée. L’ASTI propose d’aider aux démarches de demande d’asile, de regroupements familiaux… La CIMADE (Comité Inter Mouvement Auprès Des Evacués) a pour but de manifester une solidarité

active avec les personnes opprimées et exploitées. En collaboration avec des associations partenaires dans les pays du Sud, La Cimade travaille autour de projets liés à la défense des droits des personnes migrantes dans les pays d’origine, de transit et d’accueil. Elle intervient dans 8 centres de rétention afin d’y assurer un accompagnement humain des personnes enfermées et de les aider dans l’exercice de leurs droits. Le Diaconat de Bordeaux se propose de venir en aide aux personnes en situation de détresse. Dans le cadre de conventions passées avec l’État ou les collectivités locales, le Diaconat de Bordeaux assure des missions de service d’intérêt général dans le domaine de l’accompagnement social, de l’hébergement et du logement, de l’insertion sociale et/ou professionnelle. France Terre d’Asile accueille, informe et oriente les demandeurs d’asile en fonction des besoins repérés. Elle leur apporte une aide administrative et sociale, du début de la procédure jusqu‘à l’octroi ou non d’une protection internationale. FTDA accueille et oriente les mineurs isolés étrangers en aidant à l’élaboration d’un projet de vie, l’apprentissage de la langue française et un suivi socio-éducatif visant à l’autonomisation.

Les Hébergeurs Solidaires de Bordeaux (HSB) est une association qui a pour vocation d’accueillir et d’héberger les enfants en danger, dits mineurs non-accompagnés, en attente d’une prise en charge du département et/ou de l’Etat, au sein du territoire girondin à travers la mise en place d’un réseau d’hébergement temporaire d’accueillants bénévoles, une mise en lien avec les associations du territoire et un soutien dans les démarches médicosociales et juridiques. Médecins du Monde Bordeaux accueille dans son Centre d’accueil, de soins et d’orientation, rue Charlevoix de Villers les publics en difficulté sanitaire ou psychologique. Il propose une prise en charge médicale, psychologique, sociale, juridique et d’aide dans les démarches administratives. Ses bénévoles visitent les squats en vue d’informer et d’orienter vers les structures médicales adaptées les personnes en manque de soins. L’association distribue également des kits d’hygiène ou des sacs de couchage. Le RESF33 (Réseau Education Sans Frontière) est un rassemblement d’organisations dont certaines sont en contact social étroit avec les familles sans papiers. Les parents, enseignants, cama-

rades et autres personnes en contact avec des élèves et leurs familles sans papiers trouvent chez RESF des infos pratiques et juridiques nécessaires à la création d’un comité de soutien ou pour connaître ses droits face à l’Administration. RESF est un relais pour le fonctionnement d’un collectif de soutien (constitution de dossiers, audition en préfecture, pétitions), ses manifestations (rassemblements, parrainages), les mises en relation (politique, médias, associatif, syndical, liste de diffusion internet, liste téléphonique d’urgence). Le SQUID (Centre Social Autogéré) œuvre pour aider les gens dormant à la rue à Bordeaux. IL investit des bâtiments inoccupés sachant d’emblée qu’ils en seront délogés à l’issue d’une procédure juridique qui sera immanquablement lancée contre eux. Mais cela prend du temps, du temps mis à profit pour accueillir de façon participative des dizaines de sans-abris. Des lieux où vivent mineurs isolés, familles, femmes seules et hommes seuls, dans des bâtiments distincts pour permettre à chacun de se reconstruire en toute sécurité. Jean-Jacques Bordes


DE LA SOLIDARITÉ ? POUR UN ACCUEIL DIGNE ET INCONDITIONNEL

BIENVENUE, MOBILISATION POUR LES RÉFUGIÉS

Bienvenue en Gironde

Le programme

BIENVENUE, c’est une série d’évènements visant à récolter des fonds pour SOS Méditerranée, à sensibiliser au sort d’enfants, de femmes et d’hommes qui arrivent en Europe dans l’espoir d’une vie meilleure. BIENVENUE, c’est avant tout une affaire d’hommes et de femmes, de citoyen-ne-s, de militant-e-s et de solidarités. « Ils ont tout quitté, tout perdu, ils ont fui la guerre et la misère, échappés à la torture, au viol et à l’esclavage et cherchent à retrouver, ici, chez nous, des conditions d’existence plus dignes. Nous pouvons les accueillir. Nous devons les accueillir. Nous en avons les capacités, et c’est une question d’humanité, la plus importante de toutes ». Voilà qui est posé par le dossier de presse de l’édition 2019 de BIENVENUE, une manifestation d’événements initiée en 2018 par un groupe de citoyen-ne-s du milieu artistique. IlsElles dénoncent le désengagement de l’état dans l’accueil de ces réfugiés et même pire : « il les rejette, les harcèle, les prive du minimum vital, empêchant les distributions de nourriture, détruisant les abris précaires et condamnant ceux qui leur apportent soutien et réconfort ». Heureusement, de nombreux citoyens solidaires et des associations humanitaires se mobilisent pour secourir les réfugiés. « Nous avons décidé de les soutenir. Et de souhaiter la bienvenue aux arrivants. » La première édition de BIENVENUE en mars et avril 2018, a permis de collecter 10 000 euros reversés à l’ONG SOS Méditerranée et d’informer, sensibiliser et changer le regard sur les réfugiés, « condition nécessaire pour préparer un meilleur accueil ». Aujourd’hui, l’Aquarius est privé de pavillon, et donc interdit de navigation, par les autorités des différents pays européens, mais SOS Méditerranée souhaite, avec Médecins Sans Frontières, poursuivre ses missions humanitaires. Afin de les soutenir et de pérenniser cette mobilisation autant que nécessaire, BIENVENUE est reconduit et l’association Collectif Bienvenue a été créée. Les acteurs de la solidarité avec les personnes migrantes sont nombreux en Gironde, et notamment sur la métropole bordelaise. Souvent organisées au sein de collectifs, beaucoup d’entre eux vont se retrouver dans ce programme. C’est le cas de RESF qui participe dans le cadre des États généraux des migrations, comme nous l’explique Thierry Taveaux, l’un de ses militants. L’assemblée locale des États généraux des migrations (EGM) rassemble toutes les grandes associations locales qui agissent sur ces questions. Le 14 avril, elle organise, au Rocher Palmer, une journée de conférences, de débats et de mobilisation qui s’intègre au programme de BIENVENUE. « La situation est alarmante, explique Thierry Taveaux, car aujourd’hui les services de l’État assument de moins en moins leurs responsabilités pour l’accueil des migrants,

des réfugiés ». Le militant s’indigne des personnes qu’on laisse à la rue. « La solidarité palie mais l’ensemble des structures d’accueil alternatif et des accueils familiaux solidaires sont absolument saturés. On en est à un point où il est devenu normal de voir des familles, des femmes tout juste sortie de la maternité après leur accouchement ou des mineurs isolés dormir dans la rue. Les pouvoirs publics ne s’en émeuvent même plus. L’Europe peut bien chercher à boucler ses frontières, les personnes vivant des situations dramatiques dans leur pays continuent à y chercher refuge. Bordeaux était une ville plus éloignée mais les routes migratoires ont changé, en ce moment elles passent un peu plus par l’Espagne. Alors, certes, il y a une augmentation des demandes mais l’État doit respecter les droits humains. Les personnes qui arrivent, qu’elles obtiennent ou pas le statut de réfugié, doivent être accueillies avec dignité le temps de leur présence ». L’absence de solutions d’hébergement, de logement est inacceptable pour ces militants des droits humains comme l’absence de scolarisation, le traitement des mineurs non accompagnés et les méthodes d’évaluation de leur âge, le traitement des dossiers, les barrières administratives… « La Déclaration des droits de l’Homme, les conventions internationales doivent être respectées, l’État aujourd’hui ne met pas tous les moyens pour le faire. L’année dernière, nous avions rédigé le livre noir de l’accueil en Gironde, l’idée a été reprise au niveau national et, cette année, nous allons présenter, le 14 avril, le livre de l’inacceptable ». De cette mobilisation citoyenne à travers tout le pays sont sorties 12 propositions à l’échelle européenne, parmi lesquelles : les moyens de l’uniformisation d’un accueil digne et inconditionnel, l’abrogation du Règlement de Dublin et le libre

choix du pays où déposer sa demande d’asile, le sauvetage, la protection et la mise à l’abri inconditionnel des exilée-s en danger ou encore la protection des personnes solidaires qui viennent en aide aux migrant-e-s. Ces propositions vont être soumises, par écrit, à l’ensemble des candidat-e-s françaises aux élections européennes. Le 14 avril, il sera proposé aux citoyen-ne-s de participer aux réunions qui seront organisé-e-s éventuellement pour débattre avec les candidat-e-s. Il sera également proposé aux citoyen-ne-s d’interpeller leurs élus locaux afin de leur proposer que leur ville rejoigne l’association nationale des villes et territoires accueillants (créée par 9 villes dont Grande-Synthe, Montreuil, Strasbourg et Grenoble). « Il me semble que la ville de Bègles en fait partie, c’est une bonne chose que des élus s’engagent sur cette voie, ajoute Thierry Taveaux. L’an dernier 600 personnes ont participé à l’événement. Cela montre qu’il y a un intérêt important des citoyen-ne-s pour ces questions migratoires. Alors que le discours politique dominant se pose contre l’accueil des migrants, il est rassurant de voir que ce n’est pas l’opinion de tout le monde, qu’il y a de l’espace pour un autre discours que celui du tout sécuritaire, du repli sur soi. Cela nous donne envie de recommencer, en donnant particulièrement cette année la parole aux personnes sur leur parcours d’exil, de migration. Nous voulons déconstruire les idées fausses en montrant que le coût de l’intégration est minime par rapport à la richesse de notre pays, que le nombre de réfugié-e-s est faible par rapport à l’immigration normale, que le coût de leur intégration est bien moindre que celui de la répression et de la sécurité. L’immigration a construit l’histoire de notre pays, nous voulons rappeler à quel point elle est une richesse. » Christelle Danglot

SOLIDARITÉ

Récolte de fonds

Vendredi 5 avril - Inauguration à l’accordeur, Saint Denis de Pile

18h : Projection du film Libre, suivi d’un débat avec Cédric Herrou et des élèves de collège et lycée. 20h : Concerts • Les Hurlements d’Léo « 20 ans ! » Ça va faire 20 ans que le groupe roule guitares aux poings sur le goudron escarpé des chemins parallèles. Ils laissent sur leur passage l’énergie positive, affirmée et résolue de ceux qui ne se taisent pas et gardent une taille humaine. • Luis Garate Blanes. Entre rumba espagnole, influence reggae et le son salsa du trés cubain, LGB trio vous propose de redécouvrir les standards espagnols, sud-américains, et le répertoire de leur septet Duende ! Dimanche 14 avril dès 14h Les états généraux des migrations au Rocher de Palmer, à Cenon

Organisés par l’assemblée locale des EGM, 4 thèmes seront proposés sous différents formats : Frontières et routes, donner la parole aux personnes / Quand l’État se désengage, comment vivre dans des lieux alternatifs ? / Témoigner du durcissement des politiques migratoires en France mais aussi en Europe / Présenter les initiatives des États Généraux et le Livre de l’Inacceptable. Tout au long de l’après-midi, des expos, goûter et ateliers enfants seront proposés, ainsi que le jeu « Parcours de migrant-e-s » avec La Cimade. Le collectif Bienvenue investira de nouveau le Rocher Palmer le temps d’une soirée avec Olivier Villanove « Carnet de bord », un repas préparé par la Vida Loca et les Petits Tréteaux, et 3 concerts avec Mara Szachniuk (Jazz World), Matéo MF (Rock Chanson) et ALAM (Reggae). Mardi 16 AVRIL – Soirée de clôture au TNBA, Bordeaux

SOS MÉDITERRANÉE est une association indépendante qui a vocation à porter assistance à toute personne en détresse sur mer se trouvant dans le périmètre de son action, sans aucune discrimination. Les personnes concernées sont des hommes, femmes ou enfants, migrants ou réfugiés, se retrouvant en danger de mort lors de la traversée de la Méditerranée. Collecte au profit de SOS Méditerranée : bit.ly/PotBienvenue2019-2 Défiscalisation possible : Le don à Le Collectif Bienvenue ouvre droit à une réduction fiscale car il remplit les conditions générales prévues aux articles 200 et 238 bis du code général des impôts.

20h : Carte Blanche à Capitaine Alexandre et son « Opéra Slam Baroque », à la croisée des disciplines et des cultures, mêlant poésie, slam, musique et chant sacré. Artistes invités : Alain Larribet (chant, harmonium indien, duduk et percussions), Caroline Bentz (piano et vielle à roue), Gaëlle (slam poésie), Manalone (slam poésie), Makja (chant), œuvre de Jean Rooble (graffeur). Mais aussi

Jeudi 4 avril - 20h30 : Tchaï BAR, Bordeaux « Migrants, réfugiés, immi-

gration : problèmes inextricables ? » Vendredi 5 avril : Théâtre Le Levain, Bègles 9h30 et 10h45 : « Après 2 Lunes », spectacle + 6 mois et samedi 6 avril 15h30 et 16h45. Samedi 6 avril, 18h30 : Troisième Porte à Gauche, Bordeaux, écoute publique Dimanche 7 avril, 15h30 : Musée d’Aquitaine, Bordeaux, Film Retour à Bollène Lundi 8 avril, 20h : Théâtre Le Levain, Bègles : Lecture Mardi 9 avril, 18h : IJBA / Débat Rue89 Bordeaux : « Le squat, substitut de l’État pour l’accueil des migrants ?» Mercredi 10 avril : Matinée à L’IRTS, projection Le bateau citoyen à 8h30 & conférence gesticulée à 10h15 Mercredi 10 avril : Marché des Douves 14h : Théâtre, Mon Prof est un troll, spectacle 8-12 ans 15h : Atelier Philo pour enfants 8-12 ans 16h : Théâtre « J’ai brûlé la tarte » 17h : Théâtre « Et que nos cœurs se battent » 18h : Conférence gesticulée : « Aux frontières du droit » de J. Allard Mercredi 10 avril, 18h30 : Centre Social Quai de Queyries : Café Psycho Femme & Migration Jeudi 11 avril - Théâtre Le Levain, Bègles, « Miche & Drate », 14h30 et 18h30 Jeudi 11 avril : Tchaï BAR, Bordeaux 17h30 : Soirée avec les Sahraouis 20h30 : Concert : Ewa Tohinnou Jeudi 11 avril, 19h : Garage Moderne, Bacalan - Concert : Radio local karaoké live show Jeudi 11 avril, 20h30 : Lieu Sans Nom, Bordeaux - Lecture & Chanson 5€ Vendredi 12 avril, 20h : Glob Théâtre, Bordeaux : Concert & Lecture par Antoinette Trio & Jean-Louis et Marie. Samedi 13 avril, 14h : Tente à Sons - Atelier céramique - 10€ Lundi 15 avril, 20h : Garage Moderne, Bacalan - Théâtre : « Le Songe d’une nuit d’été » de Shakespeare par la compagnie ADN, mise en scène Anthony Jeanne. Mardi 16 avril ,19h : Auditorium de Mérignac - Débat mouvant « Développement durable et migrants ». Le parrain : Cédric Herrou, agriculteur engagé (DTC Défends Ta Citoyenneté) plusieurs fois poursuivi en justice pour ses actions de solidarité envers les migrants dans la vallée de la Roya. Aides et soutiens : Rue89 Bordeaux, Le Carillon, Le Tchaï Bar, La Jeune Garde, La Clé des Ondes, Collectif Solidarité Réfugiés 33, La Cimade, Réseau AIME, L’UPB, Cinéma Utopia, La Vida Loca et autres lieux de vie, Institut des Afriques, des artistes et techniciens, les lieux partenaires, des bénévoles… Les Nouvelles 28 mars 2019 • 5


INTERNATIONAL EUROPE

ROYAUME-UNI

Viktor Orban suspendu

Les anti-Brexit bousculent le Labour

Le premier ministre nationaliste hongrois a été suspendu, pour une période indéterminée, du Parti populaire européen (PPE). Une hypocrisie. Viktor Orban a franchi une nouvelle ligne rouge en s’en prenant directement à Jean-Claude Juncker. Le président de la Commission européenne, dont le Parti populaire chrétien-social (Luxembourg) appartient au PPE, a fait l’objet d’une campagne d’affichage dans les rues de Budapest. On le voyait ricaner aux côtés du milliardaire américain juif d’origine hongroise George Soros. Avec cette inscription : « Vous avez aussi le droit de savoir ce que Bruxelles prépare. » Le PPE a finalement opté pour une suspension à durée indéterminée du Fidesz, et non son exclusion, jusqu’à la publication d’un rapport par un comité d’évaluation. Cette instance sera composée de trois personnes et présidée par Herman Van Rompuy,

ancien premier ministre belge et ancien président du Conseil européen. Elle devra remettre son rapport d’évaluation sur la conduite du Fidesz à l’automne. Ce délai permettra au PPE et à son président, le Français LR Joseph Daul, qui n’a pas toujours été un adversaire de Viktor Orban, d’apprécier les résultats des élections européennes du 26 mai. En 2014, le Fidesz avait été la formation la mieux élue lors des élections européennes (51 % des voix, 12 sièges sur les 21 alloués à la Hongrie). Viktor Orban l’a bien compris et ne s’est pas privé de le faire savoir. « Ce n’est pas possible de nous expulser, ou de nous suspendre. Nous avons gagné quatre élections, c’est pourquoi nous avons décidé de nous suspendre unilatéralement », a-t-il fanfaronné. « L’accord entre le PPE et le Fidesz est une ruse politique qui fait honte à l’Europe et est conclu pour qu’Orban puisse rester », a dénoncé le Belge Guy Verhofstadt, président des libéraux (Alde) au Parlement européen.

PROCHE-ORIENT

Trump offre le Golan à « Bibi » Le président des États-Unis a reconnu la souveraineté d’Israël sur le plateau syrien annexé en 1967. De l’art de jeter de l’huile sur le feu d’un Proche-Orient déjà si meurtri. Donald Trump a annoncé à la fin de la semaine dernière que les États-Unis reconnaissaient la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, annexé depuis 1967. Après cinquante-deux ans, il serait temps de le faire, car le plateau est d’« une importance stratégique et sécuritaire critique pour l’État d’Israël et la stabilité régionale », a osé le locataire de la Maison-Blanche. Sous l’impulsion d’un groupe d’élus républicains, le Congrès pourrait rapidement avaliser à son tour cette annexion. Les Nations unies et le droit international sont ainsi, une nouvelle fois, piétinés. Les résolutions 242 et 338 de l’ONU, ratifiées pourtant jadis par les États-Unis, relèvent le caractère illégal de l’occupation israélienne.

Après sa reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et son retrait de l’accord sur le nucléaire iranien, la Maison-Blanche a décidé de franchir un pas supplémentaire dans son soutien sans faille aux forces nationalistes et d’extrême-droite israéliennes, qui se sont propulsées aux affaires sous l’égide du très controversé « Bibi » (Benyamin Netanyahou). L’administration Trump juge sans doute qu’elle peut se permettre ce type d’escalade grâce aux accords passés avec Riyad et les monarchies du Golfe, pour donner le change à un monde arabe très divisé. À trois semaines des élections législatives, l’offrande trumpienne arrive à point nommé pour un Netanyahou, menacé par de retentissantes affaires de corruption et par les surenchères de plus ultranationalistes encore que lui.

Une manifestation pour le maintien dans l’UE a rassemblé samedi un million de personnes à Londres. Les regards se tournent vers le grand absent, Jeremy Corbyn. (…) Plusieurs centaines de milliers de Britanniques, mais aussi de nombreux ressortissants français, allemands, italiens, espagnols, polonais et autres, installés au Royaume-Uni, prenaient la ville pour dire leur refus de tout Brexit, sans ou, même, avec accord, et leur volonté de rester dans l’Union européenne (UE). Selon ses organisateurs, la plateforme Put it to the People (« Rendez la décision au peuple »), la manifestation a rassemblé « plus d’un million de personnes », ce qui la place au même rang, dans les annales militantes, que la marche contre l’axe Blair-Bush semant la mort et déstabilisant le MoyenOrient début février 2003. Beaucoup de travaillistes ont défilé, y compris de l’aile la plus à gauche du parti, celle d’où vient Jeremy Corbyn, fustigeant le « Brexit conservateur » ou invitant, de manière moins consensuelle au sein du Labour, à « aimer le socialisme » – au sens fort et donc originel – et à « détester le Brexit ».

L’élimination du « califat » territorial du groupe « État islamique » (EI) clôt un long et tragique chapitre du conflit en Syrie, mais de nombreuses interrogations demeurent sur la capacité de nuisance « annexe » des djihadistes et sur les conditions d’une stabilisation du pays et de la région. Après la victoire de l’alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) à Baghouz, des combattants de l’EI restent en effet disséminés dans le désert entre le centre de la

Nous avons échangé, dans un premier temps, sur les différents chantiers qui transforment La Havane : en particulier les constructions hôtelières destinées à mieux répondre aux besoins de l’industrie touristique, à préparer le 500e anniversaire de la fondation de La Havane et à mieux répondre aux besoins en logements de la population. Nous sommes revenus sur le vote de la nouvelle constitution le dimanche

6 • Les Nouvelles 28 mars 2019

Syrie et la frontière irakienne, ce qui peut laisser craindre la réactivation de cellules « dormantes » dans le pays et au-delà. Et les troupes kurdes qui constituent le gros des FDS pourraient non seulement se voir confrontées à une guérilla djihadiste résiduelle mais surtout à une pression turque accentuée, l’armée d’Erdogan, qui a déjà pénétré dans le nord-ouest de la région, profitant du retrait annoncé des forces spéciales US pour étendre son offensive en territoire kurde.

Thomas Lemahieu, L’Humanité du 25/03/2019

Démocratie populaire…

Des interrogations demeurent

ÉRADICATION DU CALIFAT DE L’EI À BAGHOUZ

Battu sèchement en Angleterre et au pays de Galles, mais victorieux à Londres, en Irlande du Nord et en Écosse lors du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE en juin 2016, le camp du « Remain » (« Maintien » dans l’UE) refait surface au Royaume-Uni, alors que Theresa May et sa majorité conservatrice en lambeaux apparaissent au bout du rouleau et absolument incapables de mener à bien le Brexit. Dimanche, la pétition réclamant que le pays revienne sur le Brexit et reste dans l’Union européenne, qui n’en avait rassemblé que 100 000 en milieu de semaine dernière, a dépassé la barre des 5 millions de signatures. Dans une tentative – un brin désespérée et provocatrice – de radicaliser les masses pro-Brexit, la première ministre britannique a tenté de mettre son échec sur le dos des députés, appelant le peuple à faire irruption dans le débat. Un argument que retournent désormais les anti-Brexit, réclamant un second référendum. À la tribune, à l’arrivée de la manifestation londonienne, c’est Nicola Sturgeon,

RENCONTRE AVEC UN JEUNE CUBAIN À BORDEAUX

Début mars, un jeune communiste cubain, Royner Tolédo Montéro, est venu faire une tournée de conférences dans plusieurs villes (Bordeaux, Poitiers, Rennes, Lille, Paris…) sur le thème des jeunes dans la révolution. Professeur d’informatique, Royner est marié à un autre professeur d’informatique et a trois enfants. Nous l’avons rencontré lors de sa venue au siège de la fédération de la Gironde du PCF, à l’invitation des jeunes communistes.

Bruno Odent, L’Humanité du 25/03/2019

Une totale incapacité à mettre en œuvre les résultats du vote de 2016

la première ministre écossaise et dirigeante du Parti nationaliste de gauche SNP, qui s’en charge. « La Chambre des communes doit reprendre le contrôle face à Theresa May et assurer un report à long terme du processus, ce qui donnera le temps de tenir un nouveau référendum, a-t-elle lancé sous les acclamations. La première ministre et son gouvernement ont démontré leur totale incapacité à mettre en œuvre le résultat du vote de 2016, c’est pourquoi il est juste que la décision revienne au peuple ! » Sadiq Khan, maire travailliste de la capitale britannique, et Tom Watson, secrétaire général du parti, représentaient le Labour parmi les anti-Brexit, mais ils ne sont pas particulièrement proches du chef du parti… « Où est Jeremy Corbyn ? » a chanté la foule pendant leurs interventions. À la veille d’une nouvelle semaine décisive pour le Brexit, tout demeure possible. Ou rien : contrainte d’arracher, avant le 12 avril, un vote favorable sur un projet d’accord de retrait, déjà rejeté deux fois par le Parlement, Theresa May semble décidée à continuer de jouer la montre. Et en face, Corbyn rechigne à sortir du bois, préférant manifestement l’option des élections anticipées à celle d’un nouveau référendum. Signe que la cacophonie gagne au sommet du Labour : samedi, Watson a, lui, réclamé une validation par les urnes de l’accord de Brexit concoctée par Theresa May et les institutions européennes, mais avec une case permettant, en cas de refus, de rester dans l’UE.

24 février. Y ont participé plus de 7,8 millions électeurs. Le oui au texte fondamental l’a emporté avec 86,85 % contre 9 % pour le non. Ce score est à mettre en rapport avec les mois de consultation de la population qui ont transformé à plus de 60 % le texte initial. Des millions de cubains ont participé à 133 681 réunions dans les entreprises, les quartiers, les universités à travers 783 174 propositions, amendements, ajouts, modifications, suppressions. Aucun sujet n’étant tabou : cohabitation des secteurs économiques étatiques et non-étatiques, statuts des travailleurs, réaffirmation du caractère socialiste du processus, questions sociétales avec les droits des personnes homosexuelles, la famille… Un des multiples thèmes de discussion, avec 74 500 opinions recensées, a concerné la durée du mandat présidentiel et l’âge pour l’exercer. De multiples avancées ont été actées avec, par exemple, l’élection par l’As-

semblée nationale, sur proposition du président, d’un Premier ministre, chef du gouvernement. Des pouvoirs plus importants seront attribués aux municipalités. Pour clore l’entretien, j’ai évoqué la possibilité qu’aurait Cuba d’améliorer les relations avec la France en envoyant des médecins dans nos déserts médicaux… Royner a réaffirmé, en effet, la volonté de Cuba d’améliorer les relations internationales, et en particulier franco-cubaines. Ce qui lui a paru le plus important dans la dernière période, ce sont les avancées démocratiques, l’amélioration constante des relations du peuple cubain avec ses gouvernants, l’écoute et les liens de respect. Bref, il n’envisageait pas une seconde que, après un Grand débat, l’armée soit envoyée pour protéger les ministères de la colère populaire… Mais, si cela avait eu lieu à Cuba, qu’auraient dit nos belles âmes des grands médias ? Pierre Bordas


PCF RÉFORME BLANQUER :

PCF

Non à la casse de l’école publique, non au tri social

Commission Transport

Déclaration de la Fédération de la Gironde du PCF, le 21/03/2019. « Le gouvernement poursuit sa politique de casse des acquis du peuple de France alors qu’il entendait donner l’image d’une majorité à l’écoute avec le grand débat. La réforme de l’école menée par le ministre Blanquer est ultra-libérale et rétrograde. Sous couvert de ramener l’âge de la scolarité obligatoire à 3 ans, le ministre entend en fait démanteler l’école publique. Ayez confiance nous dit-il, voyons plutôt : - enseignants muselés par un devoir de réserve aggravé ; - formation des enseignants réduite ; - recours à des contractuels en lieu et place de titulaires formés ; - salaires gelés, réduction du nombre de postes. Ce n’est pas tout. La création des

“établissements publics de savoirs fondamentaux” regroupera maternelle, primaire et collège en un seul lieu avec un chef d’établissement. C’est la disparition annoncée de nombreux postes, de directeurs, d’enseignants, de petites écoles. Les municipalités seront dans l’obligation de financer les écoles privées et jardins d’enfants qui pourront

se substituer à l’école maternelle. Aujourd’hui 97 % des enfants vont à l’école maternelle, demain qu’en sera-t-il ? La maternelle est une réussite de l’école publique, les communistes s’engagent à défendre et à développer l’école maternelle publique accessible à toutes et tous. Cette réforme s’inscrit dans la droite ligne de Parcoursup et de la réforme du lycée. C’est la casse du service public d’éducation, c’est l’école du tri, c’est une attaque contre le statut et les droits des personnels de l’éducation. Le PCF, ses élus et ses militants, les enseignants communistes appellent à la mobilisation générale des enseignants, personnels de l’éducation et parents d’élèves contre la réforme “Blanquer” en rejoignant le 30 mars les organisations syndicales et de parents d’élèves qui appellent à manifester. “L’organisation de l’enseignement public et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État” : constitution de 1958. »

GROUPE COMMUNISTE AU SÉNAT

Proposition de loi pour un statut de l’élu communal Le sénateur du Var Pierre-Yves Collombat, rattaché au groupe communiste au Sénat, a déposé une proposition de loi pour un statut de l’élu communal. La commune est le terreau dans lequel s’enracinent la République et la démocratie française, pourtant les élus qui l’administrent sont toujours privés de la reconnaissance de leur fonction et de la sécurité que représenterait un statut de l’élu communal. Extraits. Un statut, en effet, fixe l’ensemble des garanties et des obligations qui, s’attachant à une personne, à un groupe, à un territoire, les distingue des autres, facilitant ainsi l’accession du plus grand nombre aux fonctions électives, sans préjudice professionnel ou financier, et permettant la représentation de la population dans toute sa diversité. Instituer un tel statut serait prendre – enfin ! – notre Constitution au sérieux qui donne un fondement politique aux institutions locales. Selon ses termes, l’« organisation » de la France est « décentralisée » (article 1er), « les collectivités territoriales ont vocation à prendre les décisions pour l’ensemble des compétences qui peuvent le mieux être mises en œuvre à leur échelon » et « s’administrent librement par des conseils élus et disposent d’un pouvoir réglementaire pour l’exercice de leurs compétences » (article 72). Les communes sont donc loin d’être des institutions destinées à donner un vernis démocratique à une administration d’État déconcentrée et à offrir un passe-temps à des notables

rentiers trouvant là des occasions de mériter leurs décorations et les fleurs sous lesquelles tout président de la République et tout ministre se sent obligé d’ensevelir les élus communaux. (…) L’idée de statut de l’élu territorial, aujourd’hui encore, fait peur, le mot même demeure un gros mot. C’est ainsi que, depuis trente ans de promesses en engagements gouvernementaux, généralement aux alentours des congrès de l’Association des maires de France (AMF), on tourne autour et on atermoie. Et c’est pour les élus de la commune que l’hypocrisie bat des records, puisque pour eux seuls a été conservée la disposition de la loi du 21 mars 1831 prévoyant que « les fonctions de maire, d’adjoint et de conseiller municipal sont gratuites ». (…) Accessoirement, supprimer l’article L. 2123-17 du CGCT, comme le propose le présent texte, permettrait de sortir du dilemme qui fait actuellement des indemnités de fonction soit le salaire d’une fonction publique croupion – le rapport Mauroy de 2 000 parle de salaires d’« agents civiques territoriaux » – soit une forme de dédommagement, facultatif, mais soumis à impôt et à cotisations sociales, ce qui n’est pas banal pour un dédommagement. Un dédommagement d’on ne sait de quoi (perte de revenu, frais divers ?…), cohabitant avec la compensation de frais annexes, tels les frais de représentation ! Actuellement, la seule chose certaine, c’est qu’on ne sait pas ce qu’est l’indemnité de fonction. Selon la circulaire du 15 avril 1992 relative aux conditions

d’exercice des mandats locaux, par exemple, ce n’est ni un salaire, ni un traitement, ni une rémunération quelconque. (…) On s’aperçoit donc, qu’outre la valeur symbolique de la reconnaissance de la fonction communale, créer clairement un statut de l’élu municipal est le seul moyen d’endiguer la dérive qui fait de l’élu territorial, et particulièrement communal, dans l’exercice de ses fonctions – fonctions exercées au nom de la collectivité et dans l’intérêt général – un simple citoyen ou un professionnel. (…) Mais l’institution d’un statut de l’élu communal ne permettrait pas seulement de reconnaître les responsabilités particulières des administrateurs communaux élus et d’améliorer les conditions d’exercice de leur mandat, mais aussi de préciser les droits des conseillers municipaux, tout particulièrement ceux de l’opposition, trop souvent tributaires de la bonne ou mauvaise volonté du maire et de sa majorité. Pour que la commune soit réellement la « cellule de base » de la démocratie, il faut que ce soit le lieu du débat informé sur un pied d’égalité. En un temps où fleurissent les propositions de démocratie « post représentative », censée dépasser, vivifier le débat démocratique, de plus en plus transformé en débats parallèles, est une urgence. Avant de remplacer la démocratie représentative par des formules qui n’ont jamais montré leur supériorité, faisons-la fonctionner dans de bonnes conditions. La démocratie, ce n’est pas la domination de majorités automatiques, c’est d’abord le débat démocratique à égalité d’information.

Réunion le 1er avril à 18h30 à la fédération, 15 rue Furtado, Bordeaux.

RENCONTRES RURALES DE SAINT-SYMPHORIEN

L’Économie sociale et solidaire : un autre modèle de développement pour nos territoires ? Samedi 6 avril 2019 de 9h30 à 12h30, la section du PCF de Haute Lande organise une table ronde sur le thème : Économie sociale et solidaire, un autre modèle de développement pour nos territoires ? salle des conférences – place de la République à Saint-Symphorien Avec la participation de : David Hellak, délégué régional de l’Union régionale des SCOP d’Aquitaine ; Bruno Fontan, PDG de la SCOP Aquabio – vice-président de l’UR des SCOP Aquitaine ; Sylvie Mayer, responsable du secteur Économie Sociale et Solidaire du PCF ; Arthur Hay, créateur du premier syndicat des livreurs à vélo et d’une SCOP de coursiers, et candidat girondin sur la liste du PCF pour l’élection au Parlement Européen et Sébastien Laborde, secrétaire départemental et membre du Comité exécutif national du PCF. Cette table ronde interrogera l’Économie Sociale et Solidaire comme un vecteur possible de dépassement du capitalisme, c’est à dire un processus démocratique de transformation sociale et comme un modèle de développement local. L’ESS, actuellement enkystée au sein du capitalisme libéral, « fait la démonstration qu’une autre voie que celle vouée à la finance avec son corollaire d’exploitation des travailleurs et de la nature est possible », affirme Sylvie Mayer. Karl Marx considérait déjà que le système coopératif peut devenir « du très possible communisme ». Actualité électorale oblige, il s’agira aussi d’évaluer, « en même temps », les conditions de transformations à l’échelle d’une Europe de l’austérité dans laquelle prévalent les canons du système néolibéral. Enfin, du global au local, il sera question du rôle des territoires pour la mise en place de ces nouveaux systèmes de développement, notamment par la création de Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif.

Carnet PCF BÈGLES. C’est avec un profond chagrin que nous avons appris le 23 mars le décès subit de notre camarade et ami Jean-Louis Moga. Communiste de cœur depuis de longues années, Jean-Louis avait rejoint notre Parti en 2008. Militant discret mais efficace, soudeur de métier et bricoleur hors pair, il participait à la préparation, à l’entretien du matériel, au chargement des camions et au montage de nos fêtes. Né en 1952 dans une famille béglaise de 11 enfants, la famille Moga, Jean-Louis n’a pas quitté Bègles. Joueur, militant et dirigeant sportif au club de rugby « Bègles 13 », avec Fabienne son épouse, le club lui doit beaucoup dans sa survie. À Fabi, son épouse, ses enfants et petits enfants, ses frères et sœurs, la section de Bègles du PCF adresse toutes ses condoléances en les assurant de leur amitié et leur soutien. Fédération du PCF. Nous venons d’apprendre avec tristesse la disparition soudaine de Jean-Louis Moga. Jean-louis était de ces militants précieux qui répondent toujours présent et mettent leurs compétences et qualités humaines au service des autres, pour le collectif, pour mettre en œuvre dans le quotidien des valeurs de partage, d’échange, d’humanité, même bien au-delà de Bègles, sa ville de toujours. Que ce soit à Courréjan, sur les Fêtes de L’Humanité Gironde et de Paris, il était l’une des nombreuses chevilles ouvrières de nos initiatives. La fédération de la Gironde du PCF, adresse ses sincères condoléances à Fabienne (Fabi) son épouse, à ses enfants, à sa famille. Ses très nombreux amis et camarades l’accompagneront mardi 2 avril à 10h au crématorium de Mérignac.

SOUSCRIPTION

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33

Les Nouvelles 28 mars 2019 • 7


CULTURE & SOLIDARITÉ FAITES RIMER VACANCES AVEC SOLIDARITÉ

par Jeanne R.M.

Devenez famille de vacances et particulièrement de Familles de vacances. Ces familles, sélectionnées sur des critères sérieux, invitent un enfant (de 6 à 10 ans) à passer deux semaines avec elles pour partager leurs vacances. C’est un sacré geste de solidarité mais lorsque la Famille de vacances a elle-même des enfants, cela devient un véritable projet familial et l’enfant invité devient un Copain de vacances. Une occasion unique de partir en vacances pour ces enfants tout en découvrant un environnement différent, un autre mode de vie dans un cadre familial rassurant … Des partenariats avec des prestataires de loisirs permettent aux familles de vacances d’avoir des tarifs préférentiels, parfois même des gratuités, pour organiser des sorties. La Gironde, territoire de plages et de nombreux attraits touristiques, doit fourmiller de Familles de vacances ! Nous recherchons des familles pour les périodes du 8 juillet au 22 juillet et du 5 août au 19 août 2019. Les candidatures de familles doivent parvenir jusqu’au 15 juin, au 05.56.92.79.92 ou sur : contact@spf33.org

Communiqué. Le printemps est là, chacun fait ses plans, réserve son camping, prévoit sa location pour les vacances estivales. Tout le monde… sauf les 45 % de ménages français pour qui partir en vacances une fois par an est une difficulté1. En 2019,

année du trentième anniversaire de la Convention international des droits de l’enfant, 1 enfant sur 3 n’a toujours pas accès aux vacances. Comme chaque année, le Secours populaire prépare un programme ambitieux pour permettre à chacun de profiter de l’été : aide au départ en famille, accès aux colonies de vacances, journée des oublié-e-s des vacances, etc. Mais comme chaque année, le Secours populaire a aussi besoin de bénévoles

ESCALE DU LIVRE

XXVE COMMÉMORATION DU GÉNOCIDE DES TUTSI AU RWANDA

Festival littéraire & Salon du livre

Oublier c’est disparaître

La fédération de la Gironde du Secours populaire français recherche des familles vacances. Vous aussi, faites rimer vacances avec solidarité !

Édition 2019 du 5 au 7 avril 2019, Bordeaux, Place Renaudel – Quartier Sainte Croix. Trois jours de rencontres et de débats avec des écrivains et des illustrateurs, des lectures, des performances, des créations inédites…et un village d’éditeurs et de libraires. Un programme éclectique mêlant la littérature, la littérature graphique et jeune public avec des auteurs confirmés et des écrivains en devenir. Une belle édition 2019 avec des rendez-vous à ne pas manquer, vous trouverez l’intégralité du programme sur le site internet.

Dimanche 7 avril 2019 11h - Rassemblement public à Bordeaux, sur le pont de pierre, en mémoire aux victimes : temps de recueillement et jet de fleurs dans la Garonne (rappelant les innombrables corps des victimes du génocide, alors jetés par les génocidaires dans les rivières au Rwanda) ; puis défilé jusqu’à l’Hôtel de ville. 16h – 23h - Rassemblement à Bègles, Espace Jean Vautrin (ex Chapelle de Mussonville - rue Alexis Labro – Tram C Parc de Mussonville) :

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 28 mars 2019

CHRONIQUE

- Mélodies rwandaises : chanteuse Perrine Fifadji et mélodies indiennes d’Amérique du Nord, lectures prises du livre témoignage «L’innommable» par des élèves du Lycée Saint-Genès de Bordeaux, poèmes. - Projection du documentaire : Génocide au Rwanda : quel rôle a réellement joué la France ? - Échanges et partages… « Un génocide a pour but la destruction d’un groupe humain, puis l’effacement de ce dernier de la mémoire collective, enfin sa négation même. Ce crime nous concerne tous. Se souvenir ensemble : c’est empêcher l’oubli, c’est s’opposer à l’idéologie génocidaire, c’est soutenir les survivants. » Évènement organisé par l’association Cauri (https://www.facebook. com/cauri33), avec la participation des associations Survie-Gironde (https://fr-fr.facebook.com/survie33) et MRAP 33 (andre.rousseau0807@ orange.fr).

« Camille » J’adore regarder sa première puis sa deuxième échographie, c’est vraiment là où nous voyons le mieux notre bébé. À la troisième écho il n’est plus que puzzle qu’il faut assembler dans sa tête, sa main d’un côté, son ventre de l’autre, un pied puis l’autre. La première nous annonçait qu’il serait unique, me rassurant dans cette lignée où la gémellité n’est pas rare. Je préférais pour cette première grossesse démarrer avec un seul enfant. Prendre le temps de se découvrir parent, d’apprendre à élever un petit. Des jumeaux m’auraient effrayée, même si finalement je savais qu’on s’y faisait. Alors, je profite, il est là, dans mon ventre et il bouge. Parfois il danse, parfois il hoquète. J’ai la sensation qu’il exprime des émotions ou simplement qu’il expérimente les mouvements de son corps. Je traduis sa présence avec mon ressenti. J’apprends qu’il sent déjà, qu’il goûte et qu’il entend. Les bruits de mon corps et de mon coeur, le son de ma voix et celle de son futur père. Il aime qu’un de nous deux le touche à travers l’épaisse paroi. Il vient au contact de la main posée, son petit coude ou son genou provoquant un sourire de plaisir. Ce plaisir, cette joie, émerveillement de la rencontre et aussi tristesse, peur ou colère sont les vecteurs de cette relation qui s’annonce profonde. Il réagit déjà à notre présence, à nos émotions et témoigne de son humanité à travers nos traductions. J’ai cette chance d’avoir choisi mon enfant, la bonne époque pour les femmes, le bon pays pour décider de cette rencontre. Et lui aussi nous a choisi, il a adhéré au projet un soir de printemps. Il a déjà son mot à dire. Il a accepté l’invitation et il décidera du jour de son anniversaire. Il nous reste un dernier choix auquel il ne pourra pas être associé, son prénom. La médecine bafouille, Le droit trébuche. Il faut rentrer dans la case, faute d’identité et de citoyenneté. Il faut être « H » ou « F ». Pas d’autre possibilité! C’était évident pour tous jusqu’à cette rencontre avec notre enfant. Pour tous, les autres, la famille, les amis, les voisins, les collègues et les inconnus de la rue. « Alors, qu’est-ce que c’est? » avec un sourire bienveillant et ignorant. « Une fille ou un garçon ?». Notre bébé défie les évidences multiséculaires. Il défie quiconque de lui donner un prénom qui lui attribuera un rôle social et non une existence. Il est tellement beau et bien fait. Il écoute son papa chanter cette première heure de vie terrestre, il le regarde intensément et il vient téter goulument, avec la force nécessaire à sa survie. Il ne sera ni H ni F, il sera H et F, c’est Camille, notre unique enfant.

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