Nouvelles N° 2297

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Jeudi 7 mars 2019 - N° 2297 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

8 mars

Journée des droits des femmes


ACTUALITÉ GRAND DÉBAT

CAF GIRONDE

La santé et l’accès aux soins oubliés La Mutuelle Mutami et la délégation départementale FNMF de l’Union Régionale Nouvelle Aquitaine invite à débattre de la santé et de l’accès aux soins mais aussi des valeurs de solidarité et d’universalité vendredi 8 mars 2019 à 17h30 à la Maison des Arts Vivants (363 chemin de Leysotte) de Villenave-d’Ornon.

LE GRAND DÉBAT

Les mutuelles avec les Français pour échanger sur la santé

363 chemin de Leysotte 33140 VILLENAVE D’ORNON

De 17h30 à 19h30

Renseignements et inscription : jean-marc.gasteix@n.aquitaine.mutualite.fr #PlacedelaSanté

placedelasante.mutualite.fr

Une initiative de la

FNMF - organisme régi par le code de la Mutualité

« Dans un contexte marqué par de vives tensions sociales symbolisées par le mouvement des « Gilets VILLENAVE D’ORNON Maison des Arts Vivants Le 8 mars 2019 jaunes », le Président de la République a lancé un “grand débat national” autour des 4 thèmes : la transition écologique, la fiscalité, la démocratie et la citoyenneté et l’organisation de l’État et des services publics. Force est de constater que les questions de santé et d’accès aux soins, ne figurent pas de prime abord parmi les thèmes proposés alors qu’elles constituent une des premières préoccupations de nos concitoyens. Dans un moment où le gouvernement a engagé une violente campagne contre le mouvement mutualiste, l’accusant de saboter sa politique en matière de reste charge zéro, ou encore d’augmenter les montants des cotisations sans considération, il nous apparaît indispensable d’engager le débat avec le plus grand nombre de nos concitoyens pour remettre au cœur de notre société les valeurs de solidarité et d’universalité. La casse des régimes obligatoires de Sécurité Sociale et l’affaiblissement des services publics constituent aujourd’hui les principales causes du renoncement aux soins qui frappe de plus en plus de personnes. Le transfert de la dépense de santé vers les mutuelles et les familles deviennent insupportables et accroissent les injustices qui se manifestent dans le domaine de la santé : désertification médicale, crise hospitalière, difficulté d’accéder à une couverture complémentaire. C’est bien la politique libérale poursuivie par le gouvernement et ses prédécesseurs qui est à l’origine des inégalités et des injustices présentes dans notre société. Notre mutuelle entend les combattre en défendant ses valeurs de solidarité sur la base d’une Sécurité Sociale de haut niveau et d’une mutuelle pour tous. Nous vous invitons donc à un moment d’échanges qui doit être l’occasion de construire avec vous des propositions pour garantir à tous l’égal accès aux soins sur l’ensemble du territoire. »

SOUTIEN À DRITA

Fabien Gay s’adresse au ministre Le sénateur Fabien Gay s’est adressé au ministre de l’Intérieur dans un courrier le 5 mars pour attirer son attention sur la situation de Drita – la jeune femme d’origine albanaise que le préfet veut expulser avec sa famille et en solidarité de laquelle un collectif a été créé – qu’il avait rencontrée lors de sa venue à Bordeaux le 8 février. Il y rappelle que la délivrance d’une carte de séjour temporaire lui a été refusée deux fois, au motif que sa situation humanitaire ne correspondait pas à des motifs humanitaires et que Drita n’est pas « particulièrement insérée dans la société française ». Pourtant la famille encourt de grave danger dans son pays d’origine. « Par ailleurs le père de Drita K. Disposait d’un titre de séjour et du statut d’étranger malade, sa mère de celui d’accompagnant. Malgré le fait que son état ne se soit pas amélioré, il a aujourd’hui perdu ce statut. Enfin Madame Drita K. a, depuis son arrivée sur le territoire français, appris le français, effectué une formation professionnelle et s’est investie sur son territoire. Elle a notamment réalisé des traductions auprès des institutions publiques. Les arguments avancés pour le refus de délivrance de la carte de séjour ne semblent donc pas conformes avec la situation de Madame K. »

SECOURS POPULAIRE

Portes ouvertes au Comité de Bègles Le samedi 9 mars et le dimanche 10 mars 2019, le Comité de Bègles du Secours Populaire organise une Grande braderie et librairie solidaire de 10h à 18h avec un défilé de mode le samedi à partir de 18h30, salle St Maurice, 105 rue Alexis Capelle à Bègles . Petite restauration sur place.

CAURI ET SURVIE

Concert le 16 mars au Zig Zag Café Les associations Cauri et Survie organisent le 16 mars, à partir de 20h30 au Zig zag café (73 cours de l’Argonne à Bordeaux - tram B St Nicolas) un concert dans le cadre de la 25e commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda, avec : Jessica Gérondal Mwiza, Alexandre, Nikashan Nicolau, Afrocubano Projeto et Samuel Kamanzi. 2 • Les Nouvelles 7 mars 2019

Pas d’essoufflement

Mardi 5 mars : midi. Pendant que des allocataires font encore la queue devant les automates, les militants CGT et FO prennent progressivement position à l’entrée du siège de la CAF de Gironde. Moment à peine exceptionnel, tant les salariés, avec leurs syndicats, multiplient les initiatives pour faire entendre leur souffrance au travail qui fait écho à la souffrance des dossiers qui s’accumulent. Le stock de dossiers en retard (plus de 2 mois) amène même la Caf à une fermeture des guichets du 4 mars au 12 avril tous les après-midis et à restreindre l’accès aux mails. La mobilisation continue car les raisons de montrer leur colère ne manquent pas : • Depuis 5 semaines qu’ils sont en lutte, les agents ne sont toujours pas entendus. Les directions, nationales comme locales, ne mettent rien sur la table ni en matière de rémunération, ni en effectifs. Ceux-ci sont passés en 15 ans de 860 à 760 salariés. Le surcroit de travail tente d’être absorbé

par le recours aux CDD. • La valeur du point est gelée depuis 2010 alors qu’environ 25 % des agents perçoivent la prime d’activité démontrant ainsi le niveau bas des salaires. • Le nombre d’allocataires ne cesse d’augmenter (sur les 15 dernières années, la Caf de la Gironde est passé de 200 000 allocataires à plus de 300 000). • Et depuis les annonces du 10 décembre du Président Macron, la Caf 33 a reçu plus de 30 000 demandes de Prime d’Activité, traitées au détriment des autres prestations. La situation est tellement critique que les arrêts de maladie augmentent et, phénomène nouveau, les demandes de départ en rupture conventionnelle également. La situation est tellement critique que l’invisible député LREM, Dominique David, tout en approuvant évidemment les mesures Macron, s’est quand même fendue d’une question écrite à la Ministre. Alors les revendications sont simples : • augmentation de la valeur du point

pour rattraper le retard des 9 dernières années ; • embauches massives (à commencer par les CDD) pour permettre de bonnes conditions de travail et un bon service public ; • octroi de La prime « Macron » (1 000 €) ; • une prime locale versée à chaque salarié (qui pourrait être versée facilement au regard des excédents budgétaires réalisés en 2018) ; • le refus de la suppression de la Plateforme téléphonique de la Caf 33. Avec ce pique nique revendicatif, les salariés entendaient amplifier le rapport de force et s’adresser aux allocataires. D’abord surpris, certains s’avançaient avec une moue réprobatrice de premier abord, mais le contenu du tract qui leur était remis et les explications données ont eu tôt fait de les rallier à la cause de défense du service public. Ce service public que des Gilets Jaunes étaient venus également soutenir, un tract (jaune) à l’appui : « Dans nos revendications nous mettons en cause la casse des services publics. Les gilets jaunes expriment une forte préoccupation vis-à-vis de la suppression des services publics dans les localités rurales et la suppression des bureaux d’accueil au profit de sites internet ». Une expression qui faisait écho à celle des syndicats « Les politiques d’austérité et de casse des Services Publics génèrent de la souffrance des deux côtés du guichet ! » Jean-Jacques Bordes

FORD BLANQUEFORT

Le plan social validé

Moment d’émotion et d’espoir, samedi 2 mars, lorsque les syndicalistes de Ford montent sur scène pour chanter avec Cali « C’est quand le bonheur », au concert de solidarité qui a fait salle comble au Grand Parc.

La Direction du Travail (Direccte) a validé le PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) de Ford pour le site de Blanquefort. La CGT de l’usine va l’attaquer en justice et des voix s’élèvent pour le remboursement des aides publiques et la réquisition du site. « Le gouvernement a baissé les bras, il n’a pas été capable de se confronter à la multinationale », déplore la CGT dans un communiqué alors que la direction du travail a validé, lundi dans la nuit, la fermeture du site de Ford à Blanquefort. Une décision annoncée

par le constructeur automobile mardi matin, osant saluer un « plan social très complet » comprenant « un plan de reclassement et de retraite anticipée ». Les syndicats, eux, rappellent que, si 300 à 400 salariés pourraient être éligibles à la préretraite, entre 400 et 500 seront tout bonnement licenciés. La CGT, de son côté, demeure à l’offensive. « Ce que le gouvernement n’a pas pu faire ou pas su faire ou pas voulu faire, nous allons le tenter. Nous allons attaquer en justice pour faire invalider ce PSE », affirme le syndicat, convaincu que « la réindustrialisation du site est liée à une politique offensive de l’État, qui doit prendre le contrôle de

l’usine et du parc machines ». Une piste pourtant écartée par Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, estimant que « l’urgence aujourd’hui » est que « Ford paie ». « Il nous parle de revitalisation, de ré-industrialisation, de dépollution, s’énerve Philippe Poutou de la CGT Ford, il nous dit que Ford va payer 20 millions d’euros( …). D’accord mais il n’y a strictement rien de nouveau. Depuis le début, Ford sait qu’il y a une convention de revitalisation du territoire à signer après le PSE. (…) On nous parle de «suivi personnalisé», comme pour les GM&S dont plus des 2/3 de ses salariés sont toujours au chômage ou dans la galère de la précarité 18 mois après leur licenciement ? » Comme le syndicat, le Parti Communiste français et ses parlementaires, dans un communiqué, « exigent la réquisition du site afin de permettre la poursuite de l’activité avec le repreneur Punch et le remboursement de l’intégralité des aides publiques perçues ». Lundi, le conseil régional de NouvelleAquitaine a aussi, en séance plénière, adopté une motion exigeant la réquisition du site.


ACTUALITÉ

Editorial

ASSEMBLÉE NATIONALE

Une journée pour répondre aux maux du pays

Ce jeudi, les députés communistes et les membres du groupe GDR défendent cinq propositions de loi dans l’Hémicycle, pensées pour porter la parole des gilets jaunes sur les questions sociales, fiscales, démocratiques et écologiques. Une journée, une seule, permet chaque année aux groupes minoritaires d’imposer l’ordre du jour à l’Assemblée nationale. Ce jeudi, c’est au tour des députés communistes et des membres du groupe GDR, qui ont préparé cinq propositions de loi. « Avec l’immense mouvement social des gilets jaunes qui traverse le pays, nous avons fait le choix de porter les revendications populaires qui s’expriment », a d’ores et déjà annoncé André Chassaigne. Pour le chef de file des députés PCF, les mesures qui seront soumises à la représentation nationale forment un tout cohérent sur le chemin de la justice fiscale,

sociale, climatique et démocratique. La première proposition de loi portée par Jean-Paul Dufrègne invite ainsi à rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), dont le retour est très majoritairement réclamé dans le pays. Le député de l’Allier souhaite également améliorer la progressivité de l’impôt sur le revenu, en passant de cinq tranches à neuf. « Notre idée est de moins faire payer les couches populaires et les classes moyennes, et de faire payer plus les gros et les très gros revenus », explique-t-il. Cette réforme fiscale viendrait en partie répondre à la question du pouvoir d’achat et de la vie digne, tout comme la mesure qui sera défendue par Stéphane Peu. L’élu de Seine-Saint-Denis invite à augmenter le Smic pour lui faire atteindre les 1 800 euros bruts et les 1 400 euros nets au 1er janvier 2022. La première hausse, de 100 euros bruts, serait prévue pour le 1er juillet 2019, et déjà financée par les

40 milliards d’euros issus du doublement du Cice cette année. Dans la foulée, le député prévoit l’ouverture de négociations dans toutes les branches afin d’augmenter les salaires. À court terme, le Cice serait progressivement supprimé et les sommes dégagées en partie destinées à soutenir les petites et moyennes entreprises (un fond dédié et un dispositif d’aide publique directe consolident le texte). L’idée est ici de rémunérer décemment le travail par une hausse des salaires, avec en ligne de mire la justice sociale. Tel est également l’objectif de MarieGeorge Buffet au sujet de la réforme de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Revalorisée à terme à 900 euros, soit toujours en dessous du seuil de pauvreté, cette allocation peut désormais être gelée, voire diminuée pour les personnes en couple, en fonction des revenus du conjoint. Ce qui « revient à placer les personnes handicapées en situation de dépendance vis-à-vis de leur conjoint » et amène des couples à se séparer, s’indigne la députée de Seine-Saint-Denis. Soutenue par l’ensemble des associations de défense des droits des personnes en situation de handicap, elle invite à supprimer les revenus du conjoint dans le calcul de l’AAH. Afin de renouer la confiance entre les citoyens et leurs représentants, Moetai Brotherson, élu de Polynésie, défendra le quatrième texte qui prévoit de renforcer les peines d’inéligibilité des élus en cas d’actes délictueux. La question démocratique est aussi abordée par Elsa Faucillon, qui milite pour que les banques « fassent la transparence sur ce qu’elles utilisent comme argent pour financer les énergies fossiles ». Les sommes estimées, considérables, seraient supérieures à celles allouées à la transition énergétique. L’enjeu est aussi d’empêcher les banques de se servir de l’épargne des Français pour financer les énergies carbonées qui participent à la destruction de la planète. Cette proposition de la députée des Hauts-de-Seine est soutenue par Attac et près de 350 organisations, avec pour mot d’ordre : « Pas avec notre argent ! »

AIA BORDEAUX

2 mois de mobilisation pour le pouvoir d’achat Depuis le 8 janvier 2019, les personnels de l’AIA de Bordeaux (Service industriel aéronautique), située sur la ville de Bordeaux et Floirac, sont mobilisés pour leur pouvoir d’achat, comme bon nombre de Français, informe le syndicat CGT de l’entreprise. Au-delà du dégel du point d’indice (fonctionnaires et ouvriers d’État) et des augmentations générales (contractuels), les salariés ont d’autres revendications claires pour un déblocage immédiat de la situation : indemnité de résidence à 3 % (fonc-

tionnaires et contractuels) et passage des abattements de zone à 0 % (ouvriers d’État). Ces deux dispositifs avaient été créés pour distinguer les coûts de la vie entre différentes villes. « Aujourd’hui les personnels se sentent lésés par rapport à l’inflation générale subie par la ville de Bordeaux et sa métropole. Bientôt 2 mois de mobilisation, et le directeur local n’a aucune réponse à nous apporter car “c’est en haut que cela se décide” ». Le syndicat CGT de l’AIA de Bordeaux, avec l’appui des personnels, a décidé de demander des audiences à la ministre, au maire de Floirac, de Bordeaux, au président du Conseil régional, du Conseil dépar-

temental, de Bordeaux Métropole. Certaines sont encore sans réponses. En parallèle, une expression pour le grand débat national du 1er mars à Bordeaux, a été envoyée. « Les personnels sont déterminés et attendent un réel débat pour que des propositions concrètes soient posées sur la table ». En attendant des avancées suite à la rencontre entre la CGT et le DRH-ministère des armées du mardi 5 mars et celle entre la CGT et le directeur du SIaé (service industriel aéronautique) du 12 mars, des actions auront lieu régulièrement dans et hors établissement.

Le débat Le grand débat, du moins l’image que veulent bien nous en donner les médias, ressemble à une grande tournée du président la République. Celui-ci, au fil des questions, défile son argumentaire devant un auditoire souvent trié sur le volet, le tout retransmis sur l’ensemble des chaînes d’informations. En fait de grand débat, il n’en a que le nom, les intervenants étant limités à trois minutes d’intervention, et se transforme au fur et à mesure en oral présidentiel. Tout cela est sans commune mesure avec ce qui existe lors des débats dans les communes. La parole y est libre, le débat y est vif. Les colères et les souffrances surgissent de toutes les salles, la dénonciation des injustices y est prégnante. Ces débats-là sont à l’image d’un pays, d’un peuple qui en a « ras la casquette », qui aspire à vivre dignement. Mais il ne se limite pas à ça, des propositions fusent de partout, des solutions sont apportées, aux petits comme aux grands problèmes de notre temps. Notre peuple s’est remis à faire de la politique en évacuant les aspects politiciens, pour ne se concentrer que sur ce qui est l’essentiel. Nul ne peut dire ce qui sortira de cette phase historique, et tous les possibles sont sous nos yeux. Une chose apparaît cependant certaine, c’est qu’il existe aujourd’hui un fossé entre ce qui s’exprime dans la rue et les débats, et la politique du gouvernement. Le démantèlement systématique de nos structures sociales pour conformer notre société aux exigences du libéralisme et du capitalisme vient percuter chaque jour un peu plus les aspirations à plus d’égalité et de justice. La réforme en cours de l’école qui se fait en catimini, va plus loin que la pose de drapeau dans les classes et annonce des reculs terribles pour la réussite des enfants. Cette réforme illustre, comme le projet autour de l’Unedic, ce que souhaite mettre en place le gouvernement et le président, en utilisant à plein la durée du mandat, pour restructurer la société française. Ce qui apparaît comme un rouleau compresseur est, dans les faits, d’une grande fragilité tant le consentement populaire n’est pas là, et que commencent à se dessiner des propositions alternatives. L’enjeu est de construire des convergences qui permettent à l’ensemble des contestations et alternatives de devenir un projet. Les élections européennes font partie de ce chemin, dans lequel les communistes, avec leurs candidats, souhaitent pleinement prendre leur place, et souffler un air d’espoir dans notre pays.

Frédéric Mellier membre de l’exécutif du PCF 33

Les Nouvelles 7 mars 2019 • 3


8 MARS : JOURNÉE DES PROGRAMME

FEMMES ET EMPLOI EN EUROPE

Il est encore temps d’y participer

L’heure de l’égalité a sonné !

Des conférences, du sport, des spectacles, des expos, des permanences juridiques… La semaine aura été riche d’initiatives pour les droits des femmes à Bordeaux et en Gironde. Ci-dessous, ce que vous pouvez encore voir.

Après des siècles de dépendance financière à leurs pères et leurs époux, les femmes sont rentrées massivement dans le monde du travail dans l’Union Européenne dans les années 80. Cependant, cette entrée massive des femmes dans le monde du travail n’a pas été, et n’est toujours pas, synonyme d’égalité.

Apéro féministe avec le PCF 33. Les militant-e-s communistes de Gironde vous proposent un apéro féministe le samedi 9 à partir de 12h, sur les enjeux du féminisme. Le PCF est membre du Collectif bordelais pour les droits des femmes, à ce titre il a été partie prenante du programme de la journée du 8 mars à Bordeaux. Conférence gesticulée de Lucy Nuzit. L’artiste y parlera d’émancipation face au patriarcat. Samedi 9 mars 2019 de 20h30 à 22h, à la Maison Cantonale, 20 rue de Châteauneuf, Bordeaux Bastide (entrée libre dans la limite des places disponibles). Un temps d’échange est prévu le lendemain, 10 mars de 10h à 13h : au Girofard, 34 rue Bouquière, Bordeaux (sur inscription auprès du Planning Familial 33). T’as vu comment elle était habillée ? Des témoignages de femmes de tous âges, qui se sont fait harceler dans la rue à Bordeaux sont présentés à côté de la tenue que chacune d’entre elles portait ce jour-là. Une exposition de l’association Stop Harcèlement de Rue pour rappeler qu’aucune tenue n’influence ni ne justifie une agression, qu’elle soit verbale ou physique. Jusqu’au 16 mars sur le campus Montesquieu à Pessac, dans la Galerie. Tram B, arrêt Montaigne-Montesquieu. Fin de promenade. L’exposition en lien avec la pièce du même nom évoque les conditions de détention des femmes en France. Jusqu’au 23 mars, à la Maison des Femmes de Bordeaux, du lundi au vendredi de 14h à 18h.

ÉGALITÉ FEMMES – HOMMES

À la Métropole aussi Lors du Conseil de métropole du 25 janvier, Odile Blein, pour le groupe communiste, est intervenue à l’occasion de la présentation d’un rapport sur la situation de l’égalité femmes/hommes au sein de l’institution, dont elle a souligné la qualité. Elle a aussi relevé les progrès à poursuivre concernant la représentation des femmes parmi les élus et la politique volontariste nécessaire pour lutter contre la précarité des personnels féminins et l’inégalité des salaires. « Depuis 2011, Bordeaux métropole a décidé de prendre à bras le corps cette problématique de l’inégalité Femmes/Hommes. Il est à noter concernant les élus, que la situation s’est nettement améliorée quant à la présence des femmes dans notre assemblée. Leur part est passée de 28 % en 2008 à 41,9 % aujourd’hui. Celle du bureau est passée de 14 % (avec seulement 5 femmes sur 36 membres du bureau) à une représentativité à hauteur de 38,7 % aujourd’hui. Cette évolution est sans aucun doute la conséquence du volontarisme de la loi. Le progrès est à saluer et à poursuivre pour instaurer la parité dans les sphères exécutives. Nous voulions souligner d’autres chiffres : Les femmes représentent aujourd’hui seulement 30 % des effectifs de la Métropole alors qu’elles représentent près de la moitié (46,5 %) des effectifs des agents 4 • Les Nouvelles 7 mars 2019

contractuels. Ce sont aussi très majoritairement les femmes qui font des demandes de temps partiels. Par ces chiffres on peut voir que la précarité est souvent féminine. Enfin si l’égalité salariale est un principe statutaire, comme le rappelle le rapport, les chiffres clés de l’Egalité 2017 produit par le gouvernement révèlent des écarts de salaires notables : 10,9 % d’écart pour la fonction publique territoriale, 15 % pour la fonction publique d’Etat, 21,9 % dans la fonction publique hospitalière et 24 % pour le secteur privé. Malgré le principe statutaire, on est loin de l’égalité. Le rapport tente d’expliquer cette inégalité par, notamment, des choix faits ou contraints par la vie de famille que majoritairement les femmes assument au détriment de leur parcours professionnel. Trop souvent encore, la maternité pénalise les femmes qui ne retrouvent pas exactement leur poste de départ ni leur responsabilité à leur retour de congé, et perdent aussi en déroulement de carrière. Nous nous félicitons donc aujourd’hui que toutes ces problématiques soient prises en compte avec volontarisme afin que l’ensemble des actrices et acteurs de notre établissement soient sensibilisés pour qu’ensemble nous imposions l’égalité de fait à tous les agents sans aucune discrimination ou distinction entre les femmes et les hommes. »

Les différences de salaires entre femmes et hommes persistent en Europe : allant de 8 % pour les employé-e-s jusqu’à 23 % chez les cadres. Cette inégalité commence dès les choix des filières d’éducation et d’apprentissage, les jeunes femmes étant majoritairement écartées des filières dites « prestigieuses ». Par ailleurs, le parcours professionnel des femmes est beaucoup plus discontinu que celui des hommes. Il est, en effet, beaucoup plus fréquemment marqué par des périodes d’arrêt, principalement pour s’occuper des enfants, notamment du fait du manque de structures d’accueil des jeunes enfants dans une majorité de pays européens (crèches, écoles maternelles…). Les femmes sont également beaucoup plus nombreuses à travailler à temps partiel : 30 % contre 8 % pour les hommes. Elles sont aussi les premières à être touchées par le chômage. Enfin, les femmes représentent la majorité des familles monoparentales en France et en Europe : en 2016, en Europe, 7,7 % des femmes de 25 à 49 ans vivaient seules avec leur(s) enfant(s) contre 1,1 % d’hommes. En France, la proportion est de 10,7 %

pour les femmes contre 2,5 % pour les hommes. Les femmes, en France et en Europe, sont donc les premières victimes de la précarité, elles sont aussi les premières victimes des mesures libérales européennes. Il n’est donc pas étonnant de les trouver en première ligne des mouvements des gilets jaunes depuis plusieurs mois en France. Face à ce constat, il est urgent de construire une Europe basée sur l’égalité et la justice sociale et fiscale. En effet, à ce jour, seule l’Islande a pris des mesures concrètes pour l’égalité salariale femmes-hommes. Il est possible d’agir dans toute l’Europe. Pour cela, les communistes font des propositions concrètes, et notamment : • La mise en place d’un SMIC européen pour tout-e-s, pour en finir la mise en concurrence des peuples et des travailleuses-rs. Si les député-e-s européen-ne-s ont le même salaire, alors c’est possible également pour les salarié-e-s ! • La réalisation concrète de l’égalité salariale « à travail égal, salaire égal », avec un contrôle de sanctions réellement dissuasives en cas de non-respect. • La revalorisation de tous les métiers et secteurs féminisés avec rattrapage pour que le salaire d’une femme soit égal au salaire d’un homme, la mise en place d’une réelle mixité dans les emplois et les postes, l’abolition de la division sexuelle dans les filières scolaires et universitaires. • La protection de la maternité par l’interdiction du licenciement des

femmes enceintes, y compris jusqu’à leur retour de congés maternité (jusqu’à un an). • Mise en place d’un moratoire sur les directives européennes de libéralisation des services publics et développement des services publics européens par un fond européen démocratique à 100 % alimenté par la Banque Centrale Européenne. • Le développement, sur tout le territoire européen, de modes de garde suffisants pour permettre aux femmes de continuer à travailler lorsqu’elles ont des enfants, quelle que soit leur situation familiale. • Le développement d’une nouvelle politique familiale avec un droit à la protection sociale, à la santé et à la retraite, de façon égalitaire, pour toutes et tous. • Le droit à l’avortement pour toutes les femmes européennes, avec une harmonisation des délais légaux et la dépénalisation de l’avortement sur tout le territoire européen, ainsi qu’une égalité d’accès aux services publics d’avortement. Les femmes européennes doivent pouvoir choisir si et quand elles deviennent mères. Face à une Europe de l’argent, une Europe de la précarité dont les femmes sont toujours les premières victimes, une Europe des gens et de l’égalité femmes-hommes est possible, c’est celle que propose la liste du Parti Communiste Français et conduite par Ian Brossat pour les élections européennes du 26 mai ! M.C. Gonzalez, responsable féminisme PCF 33

LE PLANNING FAMILIAL

50 de luttes pour les droits des femmes Le planning familial est un acteur majeur du mouvement féministe depuis 1956. Il compte une centaine d’adhérent-e-s, une trentaine de membres actifs et 3 salariés en Gironde qui œuvrent pour les droits à l’éducation à la sexualité, à la contraception, à l’avortement, à l’égalité entre les femmes et les

hommes, les filles et les garçons et lutte contre les discriminations, le sexisme et les violences de genre (violences conjugales, violences sexuelles, viol…). Il reçoit, notamment, le soutien de l’ARS, du Conseil départemental, régional et de mairies en particulier pour ses actions d’éducation populaire.

Nous avons rencontré Nicole Blet, membre du conseil d’administration et trésorière du Planning familial 33.

Les Nouvelles. Pouvez-vous nous rappeler l’origine de votre mouvement qui se définit comme un mouvement féministe et d’éducation populaire ? Nicole Blet. À l’origine, en 1956, il y a une bande de copines, de militantes qui vont chercher en Angleterre ou en Hollande des préservatifs ou des diaphragmes, qu’elles cachent dans les enjoliveurs de leur voiture parce que c’est illégal. Des médecins et des juristes sont à l’origine de ce mouvement car la loi 1920 criminalisait tout ce qui limitait les naissances, jusqu’en 1945 les avorteuses étaient condamnées à mort, ce qui n’empêchait pas de nombreuses femmes d’y avoir recours avec des conséquences souvent dramatiques dues au manque d’encadrement médical. De jeunes professionnelles,


S DROITS DES FEMMES

une petite trentaine, confrontées à ces horreurs et inspirées des « maisons de naissance » aux États-Unis ont donc créé ce mouvement. Revendiquant une « maternité heureuse », il visait à l’époque à obtenir les moyens de réguler les naissances, c’est-à-dire la contraception. Il a fallu dix ans de combat pour que soit votée la loi Neuwirth de 1967 qui autorise l’usage des contraceptifs. Sur l’IVG, on retient essentiellement le rôle qu’a joué Simone Weil, dont il faut reconnaître le courage, mais il y avait tout un mouvement pour porter la nécessité de le rendre légal avec des mouvements féministes comme le MLF. C’était une affaire de santé publique car il y avait des décès, des mutilations et encore plus couramment des renoncements à toute sexualité. À partir du moment où la loi Weil a été votée, il y a eu une scission au sein de notre mouvement. Au congrès de Grenoble, s’est posé la question de poursuivre puisqu’on avait gagné la légalisation de la contraception. Les professionnelles à l’origine de ce mouvement, de milieux plutôt bourgeois, comptaient poursuivre leurs activités dans un cadre devenu institutionnel (NDLR : les Centres de planification notamment). Mais les milieux populaires avaient aussi rapidement investi le mouvement et leurs paroles de femmes s’y étaient faites entendre sur leur aspiration à travailler, à pouvoir avoir leur propre compte bancaire, sur leurs problèmes de couples, de sexualité, sur les violences conjugales… Elles ont donc voulu poursuivre, le planning familial s’est donc alors déclaré féministe et depuis on continue.

Les Nouvelles. Y-a-t-il toujours des batailles à mener en France pour la contraception, l’IVG ? N.B. En France avec la loi Aubry, nous avons gagné l’allongement de deux semaines du délai pour l’IVG et qu’il soit gratuit ainsi que tous les examens qui lui sont liés. Dernièrement, nous avons encore obtenu que soit voté l’arrêt du délai systématique de 8 jours de réflexion ainsi que des sanctions contre les sites internet qui se déclarent « pro-vie » et racontent surtout n’importe quoi.

Mais nous continuons à nous battre sur les délais pour pouvoir avorter qui sont trop bas par rapport aux pays les plus progressistes d’Europe sur ces questions. Dans nos accueils, nous voyons encore trop de femmes qui ont dépassé le délai et partent avorter en Espagne ou en Angleterre. 80 % d’entre-elles ont dépassé le délai de 15 jours, c’est le temps supplémentaire que nous voudrions obtenir. Pour les 20 % restant, il s’agit de déni de grossesse pour des raisons pathologiques ou, comme on a pu le voir avec une femme accueillie ici, d’une grossesse conséquente à un viol peut être refoulée jusqu’à ce que les signes physiques soit trop évidents ou que l’entourage alerte. Et là, c’est la catastrophe. Nous nous battons par rapport à ce genre de situation, parce qu’en Espagne une femme enceinte suite à un viol peut avorter, c’est ce qu’a choisi de faire la jeune femme que nous avons reçue mais il a fallu lui avancer 1 700 euros pour qu’elle puisse le faire. Il existe la possibilité, en France, d’interrompre une grossesse à tout moment (Interruption médicale de grossesse) lorsqu’il existe un danger pour la santé de la mère ou du futur nourrisson. Ce sont des décisions très encadrées, délibérées au cas par cas au sein d’une commission qui se réunit une fois par mois à l’hôpital Pellegrin. Nous nous battons pour faire reconnaître comme danger pour la mère et le nourrisson les conséquences d’un viol. Cette question commence à être évoquée dans les milieux médicaux et va faire l’objet d’un débat de bioéthique auquel nous serons associés. De manière générale, nous disons souvent que la meilleure contraception est celle qu’on a choisie mais encore trop souvent on doit se heurter aux préjugés. Il nous arrive de devoir faire un rappel à la loi auprès de pharmaciens et s’il le faut faire un signalement à l’ARS. En Gironde, un pharmacien a été condamné 4 ou 5 fois parce qu’il refuse de vendre tout moyen de contraception. Il finira bien par être interdit de pratiquer. Heureusement, c’est une exception. Il y a aussi des choses qui avancent. En tentant la mise en place Pass contraception pour les jeunes dans le Blayais, avec un financement de la Région, nous avons constaté que tout le monde n’a pas les mêmes droits. Il y a des territoires où les gynécologues

sont débordés, les généralistes pas formés ne connaissent que la pilule, il manque de médecins, d’infirmiers/ ères scolaires… Heureusement, c’est en train de changer depuis qu’on autorise les sages-femmes à prescrire la contraception et effectuer le suivi. C’est une bonne chose car il y en a beaucoup, même en milieu rural, et elles sont souvent plus ouvertes sur les questions de contraception, d’accès aux droits. Le manque d’utilisation du Pass nous a conduit, avec le Conseil régional et l’ARS à une nouvelle réflexion et un nouvel outil : tonplanatoi.fr. Ce site permet de géolocaliser des professionnels, donne des informations sur la contraception, l’IVG, le harcèlement, les violences, le viol avec la possibilité de discuter en direct par tchat sur créneaux horaires. Ça a l’air de bien fonctionner, le seul frein, et il est quand même de taille, c’est que l’Éducation nationale a refusé de rentrer dans le projet à cause du nom qui pourrait évoquer des sites de rencontres sexuelles.

Les Nouvelles. Votre mouvement a participé à des actions visant à alerter sur le manque de solutions d’hébergement pour les femmes victimes de violence en Gironde. Où en est la situation ? N.B. C’est en effet une bataille que nous menons depuis longtemps et les chiffres sont horribles. Lorsqu’Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir, il a annoncé qu’il ferait des violences faites aux femmes une grande cause nationale avec l’ouverture de 10 centres d’accueil en France. Plusieurs projets ont été déposés à Bordeaux mais aucun centre n’a ouvert dans le grand Sud Ouest et on sait depuis qu’il s’agit d’hébergement pour toutes les victimes de violence et pas spécifiquement pour les femmes. Par contre maintenant, on connait les chiffres précis. Il existe un Centre d’hébergement et de réinsertion sociale (financé par l’État) dédié aux femmes victimes de violence dans la métropole bordelaise. Ce lieu sécurisé, fermé nuit et jour est géré par l’Association pour l’accueil des femmes en difficulté (APAFED) a accueilli 71 femmes et 72 enfants en 2017 alors que 641

femmes ont demandé un hébergement d’urgence… 641 femmes souhaitaient partir de chez elles parce qu’elles y étaient en danger, 71 ont pu être hébergées… Ces femmes, nous les recevons ici, nous faisons le tour des structures d’hébergement d’urgence et le plus souvent on ne trouve pas, même quelque chose qui ne serait pas adapté à leur situation, leur fragilité. C’est ahurissant. Soit elles se retrouvent chez des amis, dans la famille mais certaines se retrouvent aussi à la rue, dorment dans leur voiture, quand elles ne retournent pas chez elles se faire frapper. Il y a un an, nous avons « pris notre bâton de pèlerin » pour faire le tour des député-e-s nouvellement élu-e-s. Tous nous ont reçu, tous ont partagé le constat. Nous avons aussi participé à un sit-in devant l’hôtel de ville de Bordeaux pour sensibiliser à la situation. Nous y avions rencontré Cendrine Léger, déléguée départementale aux droits des femmes. À Mériadek, depuis quelques jours, les femmes qui se retrouvent au commissariat en pleine nuit pour porter plainte contre un compagnon violent, peuvent désormais dormir à l’hôtel grâce à un budget débloqué par la délégation aux droits des femmes. Jusque-là, elles finissaient la nuit dans la salle d’attente, avec leurs enfants parfois. La maison d’Ella a ouvert ses portes le 4 février, c’est le Centre Accueil Consultation Information Sexualité (Cacis) qui a porté ce projet et réussi à obtenir les soutiens de la mairie, de l’ARS, etc. L’idée est de rassembler en un même lieu toutes les permanences (médicales, psychologiques,

juridiques…) pouvant être nécessaires et utiles à des femmes fragilisées par les violences qu’elles ont subies. C’est un beau projet mais ce n’est pas de l’hébergement. Dans le langonais où notre mouvement ouvre une structure, le souspréfet va nous inviter à la prochaine réunion avec la gendarmerie pour voir comment ils font mais il nous a prévenus qu’il n’y avait pas de moyens, nous allons voir avec les mairies du secteur. À Cudos, des gites municipaux sont mis à disposition mais sans accompagnement ni suivi. À Audenge, les « Femmes du Bassin » ont un logement social de 4 places qu’elles gèrent bénévolement. Dans le Médoc aussi, un logement social de 4 places a été mis à disposition d’une association, l’ACVF, qui le gère également avec des bénévoles. Mais quand une femme, tous les 2 jours et demi, meurt sous les coups de son compagnon, la protection des femmes victimes de violence ne devrait pas reposer sur des bénévoles. À Bordeaux, la mairie a réquisitionné un appartement de la ville, un deuxième devrait l’être prochainement et un travail serait en cours avec les bailleurs sociaux pour que 10 logements HLM soient alloués à l’Association pour l’accueil des femmes en difficulté (Apafed). Des choses avancent mais cela reste des bouts de ficelles. Donner en effet plus de moyens matériels mais aussi humains à l’Apafed pour un vrai accueil adapté, sécurisé pourrait être un moyen de répondre aux besoins. Propos recueillis par Christelle Danglot

GRÈVE DES FEMMES

Pourquoi à 15h40 ? 15h40, c’est l’heure à laquelle les femmes arrêtent d’être payées chaque jour, sur la base d’une journée standard (9h-12h30, 13h30-17h). Les femmes sont toujours payées 26 % de moins que les hommes… parce qu’elles sont 30 % à travailler à temps partiel ; parce qu’elles sont concentrées dans des métiers dévalorisés socialement et financièrement ; parce qu’elles n’ont pas de déroulé de carrière ; parce qu’elles touchent moins de primes, d’heures supplémentaires. Une intersyndicale appelle à la grève ce 8 mars en Gironde : CGT - UNSA - FSU - Solidaires - UNEF

Les Nouvelles 7 mars 2019 • 5


INTERNATIONAL NICARAGUA

ALGÉRIE

Tentative de sortie de crise entre le président Ortega et l’opposition

« Un seul héros, le peuple » la politique de « concorde nationale », d’amnistie et d’amnésie conduite par Abdelaziz Bouteflika. Les idées circulent, les solidarités se déploient

Libération d’opposants, « reprise du dialogue », feuille de route… un peu moins d’un an après le début, en avril 2018, de manifestations contre le pouvoir du président Daniel Ortega (qui a fait 325 morts), le Nicaragua est-il sur le chemin de l’apaisement ? Une première réunion de négociations a eu lieu le 27 février entre six représentants du gouvernement et autant de l’opposition, ainsi que le nonce apostolique et le cardinal-archevêque de Managua, Leopoldo Brenes, présents en qua-

lité de « témoins ». « Sur douze points (soulevés), un accord a été trouvé sur neuf », a déclaré le représentant du Vatican, sans donner plus de détails. L’Alliance civique pour la justice et la démocratie réclame de nouvelles élections et le départ de l’ancien guérillero Daniel Ortega, qu’elle qualifie de « dictateur ». Ce dernier, dont le pays est dans la ligne de mire de Washington, au même titre que Cuba et le Venezuela, accuse l’opposition de collusion avec les États-Unis.

ÉTATS-UNIS/CORÉE DU NORD

Le dialogue, un chemin semé d’embûches Après un sommet à Hanoï entre Donald Trump et Kim Jong-un qui a débouché sur une déconvenue, la Corée du Sud entend jouer son rôle de médiateur. Bien audacieux qui pense qu’Américains et Coréens auraient pu mettre fin à soixante-dix ans de guerre en à peine un an. Les immenses espoirs placés dans le second sommet entre Washington et Pyongyang, qui s’est soldé la semaine dernière par une absence d’accord à Hanoï, se sont heurtés à la méfiance persistante entre les deux camps et aux desseins bellicistes d’une partie de l’administration américaine. Pour autant, les contacts sont loin d’être rompus. Donald Trump et Kim Jong-un ont d’ores et déjà prévu de se retrouver « dans le futur ». Preuve que la volonté d’avancer prévaut, les États-Unis et la Corée du Sud ont également annoncé le 3 décembre mettre fin à leurs exercices militaires annuels conjoints (Key Resolve et Foal Eagle) invariablement vécus par Pyongyang comme un prélude à l’invasion. Ce geste, loin d’être anodin, n’entraîne pas pour autant la fin de toutes les manœuvres puisque les deux alliés mèneront jusqu’au 12 mars des exercices limités. La Corée du Nord assure avoir demandé le retrait des sanctions 2 270, 2 321, 2 371, 2 375 et 2 397 du Conseil de sécurité en échange du démantèlement du site de recherches nucléaires de Yongbyon. 6 • Les Nouvelles 7 mars 2019

Cet arrangement lui aurait permis de reprendre 90 % de ses exportations de main-d’œuvre, de textile, de charbon et de fruits de mer. Les sanctions visant l’armement et celles prises par l’Union européenne, les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud et l’Australie contre les activités industrielles, portuaires, commerciales et bancaires nord-coréennes seraient, elles, restées en place. À quelques jours du sommet de Hanoï, Donald Trump semblait avoir évolué d’une stratégie absolutiste (démantèlement complet des installations nucléaires avant toute levée des sanctions) vers une approche « étape par étape ». À l’issue du sommet, les États-Unis semblent avoir opéré un retour vers une ligne dure. Faut-il y voir la main des faucons, et en particulier celle de John Bolton, conseiller à la sécurité nationale, actuellement à la manœuvre contre le Venezuela ? En raison de sa contribution à l’enterrement de l’accord de dénucléarisation de 1994, lorsqu’il travaillait aux côtés du président Bush Jr, John Bolton est qualifié par Pyongyang de « père » de son programme nucléaire. Ce n’est un secret pour personne, le néoconservateur table sur l’échec des négociations afin d’engager une intervention militaire et renverser le pouvoir. Avec Lina Sankari, L’Humanité du 04/03/2019

Abdelaziz Bouteflika se porte candidat après un simulacre d’examen de santé mais les manifestations contre le « mandat de la honte » se poursuivent. En Algérie, plus rien ne sera comme avant. Les jeunes Algériens retournent contre le régime ses propres armes en s’appropriant joyeusement les symboles d’une histoire trop longtemps livrée à la falsification, aux instrumentalisations. Le 15 juillet 1957, à l’annonce du verdict la condamnant à la peine capitale, le rire retentissant de celle qui avait enduré les supplices des parachutistes de Bigeard et Massu ébranlait jusqu’aux magistrats du tribunal militaire d’Alger. Sa parole publique est rare, ses apparitions, exceptionnelles, mais Djamila Bouhired, 84 ans, a conservé intact son sens de la révolte, du défi, de l’insubordination. Dans les rues d’Alger, le 1er mars, l’icône de la guerre de libération nationale était là, parmi les manifestants, acclamée par la foule, le visage éclairé par un sourire radieux, heureuse de prendre part à cet élan de vie. D’une révolution à l’autre, l’image est saisissante, elle condense un désir qui déborde aujourd’hui en Algérie : celui de reconquérir une indépendance confisquée. On disait la jeunesse algérienne dépolitisée, apathique, oublieuse et sans mémoire : elle fait aujourd’hui preuve d’une conscience et d’une

maturité politiques redoutables. Au point de retourner contre le régime ses propres armes en s’appropriant joyeusement les symboles d’une histoire trop longtemps livrée à la falsification, aux instrumentalisations. (…) Quelle que soit l’issue de cette crise, une page se tourne en Algérie

Au fond, la candidature d’un président impotent à un cinquième mandat n’explique pas seule le profond écœurement des Algériens. Depuis 1999, le système Bouteflika a ménagé une place démesurée aux forces de l’argent, encourageant l’émergence d’une classe d’oligarques corrompus, engraissés par les marchés publics et les programmes de privatisation. Il fallait, pour laisser libre court à cette gabegie, endiguer le puissant courant des aspirations à l’égalité, à la justice sociale et à la liberté qui irrigue toute l’histoire algérienne. Mais celui-ci ne s’est jamais tari. Il rejaillit aujourd’hui. Quelle que soit l’issue de cette crise, une page se tourne en Algérie. On disait le pays toujours traumatisé par la décennie de guerre intérieure sur laquelle devait s’ouvrir la transition démocratique avortée du début des années 1990. Cette obscure parenthèse est peut-être en train de se refermer maintenant seulement, dans le sentiment retrouvé de faire peuple, bien plus que dans la digestion des islamistes par le système et dans

Échaudés par leur traumatisante expérience, les Algériens avaient observé avec distance et défiance le processus initié par leurs voisins tunisiens, en 2011. Sans échapper pour autant aux répliques des séismes politiques qui refaçonnent depuis dix ans le Maghreb, du soulèvement du bassin minier de Gafsa en 2008, en Tunisie, jusqu’au « Hirak » qui a secoué le Rif, dans le nord du Maroc, il y a deux ans. Les gouvernements ont beau tirer sur la corde chauvine, rien n’y fait plus. Les idées circulent, les solidarités se déploient. À Tunis, vendredi, un rassemblement frappé d’interdiction saluait le soulèvement algérien. Depuis sa prison de Casablanca, le Rifain Nasser Zefzafi applaudissait au même moment la révolte de ses « frères » : « Nous sommes un seul et même peuple », dit-il ainsi. Dans la région, tous les yeux sont désormais rivés sur cette Algérie qui invente à son tour son propre printemps, déblaie son propre chemin, dans une frappante fidélité à son histoire révolutionnaire. « Un seul héros, le peuple », clament dans les rues d’Alger, d’Oran ou d’Annaba de jeunes manifestants de 20 ans. Ils arborent un portrait, celui de Larbi Ben M’hidi. Ce militant incorruptible, cerveau de la révolution algérienne, assassiné en 1957 par les parachutistes d’Aussaresses, fut, avec Abane Ramdane, l’un des principaux artisans du congrès de la Soummam, qui définissait le futur État algérien comme une « République sociale et démocratique ». Son sourire semble encourager cette marche vers une seconde indépendance. « Mettez la révolution dans la rue, prédisait-il, et vous la verrez reprise et portée par des millions d’hommes. » Rosa Moussaoui

ÉTATS-UNIS

L’ex-avocat déballe la trumperie Auditionné par la Chambre de représentants, Michael Cohen, l’ancien homme de confiance du milliardaire de l’immobilier devenu président, livre un témoignage accablant. L’exercice a presque pris la dimension d’une routine. Des ténors du journalisme états-unien s’y sont attelés : il fallait qu’avec Trump soient dénoncés les invraisemblables travers d’un personnage jugé indigne de présider aux destinées du plus puissant des États de la planète. Son ex-avocat, Michael Cohen, a livré un témoignage retentissant, durant ces deux derniers

jours, devant une commission du Congrès. Donald Trump, a-t-il lancé, est « un raciste », « un escroc » et « un tricheur ». L’appréciation ne tient pas franchement de la révélation, on en conviendra. Mais, venant de celui qui fut « son pitbull », son homme de confiance proclamé, elle prend naturellement la dimension d’une confirmation sans appel. « J’ai honte de ma faiblesse, de ma loyauté déplacée et des choses que j’ai faites pour M. Trump afin de le protéger et le promouvoir ! » a lancé Michael Cohen. Mais, quand l’avocat se met ainsi à table, il faut aussi savoir se rappeler immédiatement qu’il a été condamné à trois ans de prison, en

décembre 2018, pour fraude fiscale, fraude bancaire, parjure et violation des lois sur le financement des campagnes électorales. Or, selon une tradition judiciaire bien établie aux États-Unis, tout condamné peut alléger son sort s’il montre suffisamment de bonne volonté dans l’instruction des affaires en cours. Les démocrates, qui sont majoritaires à la Chambre des représentants, semblent bien décidés à poursuivre ce type d’audition accablante pour le président des États-Unis, alors que se profile le lancement de la campagne présidentielle de 2020, où Trump ne fait pas mystère qu’il briguera un nouveau mandat.


PCF LETTRE DE IAN BROSSAT À EMMANUEL MACRON

BÉNÉVOLAT

Une gigantesque machine à fabriquer de la régression sociale

Votre hebdomadaire a besoin de vous

Ian Brossat est tête de liste PCF pour les élections européennes. « Monsieur le Président de la République, Vous vous apprêtez à publier une tribune en direction des Européens à un peu moins de cent jours des élections qui se tiendront le 26 mai prochain. Je me permets donc de prendre la plume pour vous faire quelques suggestions. Commençons par ouvrir les yeux. L’Europe va mal. Plus exactement : les Européens vont mal. Parmi les jeunes de moins de 25 ans, 15 % sont au chômage. Quant à la pauvreté, elle atteint des niveaux considérables. Dans toute l’Union européenne, 17 % de la population vit avec un revenu disponible inférieur au seuil de pauvreté (60 % du revenu médian national), soit 87 millions de personnes. En Allemagne, si souvent présentée comme exemple de bon élève au sein de l’Europe, près d’un habitant sur cinq vit (ou, plus exactement, survit) sous le seuil de pauvreté. Les Européens vont mal, l’Europe aussi

Cette pauvreté n’est pas l’apanage des seuls chômeurs. Désormais, notre continent compte 10 % de travailleurs pauvres. Ils étaient 7 % il y a dix ans. Dans le même temps, les richesses produites par les travailleurs européens sont passées de 15 000 milliards d’euros à 17 200 milliards d’euros. Autrement dit, ils ont produit davantage, et ils ont été appauvris. Vous êtes fort bien placé pour

le savoir : les « réformes » du droit du travail que vous avez entreprises ont largement contribué à les précariser. Les Européens vont mal, l’Europe aussi. C’est dans ce contexte en effet que l’extrême droite progresse. Elle menace à l’est de notre continent comme dans les pays fondateurs de l’Union européenne. Là même où beaucoup considéraient qu’elle avait été balayée par l’Histoire, elle refait surface : en Italie, en Allemagne, et plus récemment en Espagne. Pour la première fois depuis la naissance de l’Union européenne, c’est la question de son existence même qui se trouve posée. Ce qui s’effondre sous nos yeux, c’est une certaine conception de l’Union européenne. Une gigantesque machine à fabriquer de la régression sociale Il suffit pour s’en convaincre de mesurer l’écart abyssal entre la réalité vécue par les Européens et les objectifs que les États de l’UE se sont assignés dans le traité de Lisbonne (en vigueur depuis 2009) : « la promotion du bien-être des peuples », « une croissance économique équilibrée », « une économie sociale de marché qui tend au plein-emploi et au progrès social », « la lutte contre l’exclusion sociale », « la promotion de la justice et de la protection sociales »… Plus qu’un échec : une faillite. L’Europe meurt d’être devenue une gigantesque machine à fabriquer de la régression sociale. L’Europe et ses 510 millions d’habitants méritent mieux que les dogmes de l’austérité et de la « concurrence libre et non faussée » imposés à coups de lattes aux peuples réfractaires.

Dans un tel contexte, il serait irresponsable de demander à nos concitoyens d’Europe de choisir entre les libéraux et les fachos, car ni les uns ni les autres ne portent de solutions pour répondre aux intérêts des peuples européens. L’Europe peut être au service des gens, pas de l’argent Face au défi climatique, à l’enjeu de l’accueil des réfugiés, au poids considérable de multinationales plus puissantes que les États, nous avons à l’évidence besoin d’Europe. Mais d’une Europe repensée, transformée, porteuse d’une ambition de civilisation autrement plus utile aux peuples que le respect des sacro-saints 3 % de déficit public. Je voudrais terminer par une proposition concrète. Depuis dix ans, la Banque centrale européenne a versé 3 000 milliards d’euros aux banques privées. Elle l’a fait sans la moindre condition, sans la moindre contrepartie. Cet argent a, pour une bonne part, servi à alimenter la spéculation. Pourquoi ne pas imaginer que cet argent serve à autre chose ? Je propose qu’il alimente un fonds pour le développement des services publics partout sur notre continent. Le mouvement des gilets jaunes a montré à quel point la disparition des services publics a fait mal à nos territoires, dans la ruralité comme dans nos quartiers populaires. Si l’Europe servait à cela, elle ferait la démonstration qu’elle peut être au service des gens, pas de l’argent. » Publié par L’Humanité du 04/03/19

AGROALIMENTAIRE

Lactalis : nous ne sommes pas des vaches à lait

Une délégation du PCF conduite par Ian Brossat s’est rendue le 26 février au siège de Lactalis pour lutter contre la fraude fiscale et soutenir les producteurs laitiers. Après Google et Amazon, Ian Brossat s’est rendu au siège de Lactalis, à Laval (Mayenne). Il était accompagné de plusieurs candidats figurant sur la liste PCF. Lactalis est accusé d’avoir soustrait

2,2 milliards d’euros au fisc en passant par le Luxembourg. « En pleine crise du lait en 2015, Lactalis aurait ainsi soustrait 2,2 milliards d’euros au lieu de, par exemple, payer décemment les producteurs de lait et rémunérer davantage ses salariés. C’est une honte qui concerne tous les citoyens, au final. On nous martèle tous les jours qu’il n’y a plus de sous dans le pays, que les Français creusent la dette en vivant soidisant au-dessus de leurs moyens. Mais la fraude et l’évasion fiscales coûtent

entre 60 et 100 milliards d’euros par an en France », a commenté Aurélien Gall, secrétaire fédéral PCF de l’Aisne et candidat aux européennes. Alors que le coût de revient pour 1 000 litres de lait est de 396 euros, le prix payé aux producteurs de lait est en dessous, à 330 euros. Des aides européennes compensent, mais les producteurs laitiers veulent vivre de leur travail, pas de subventions. Lactalis est accusé d’opacité sur ses comptes, de manquement sanitaire, une enquête est en cours sur la contamination de lait infantile par des salmonelles. La multinationale a aussi reconnu avoir des activités de lobbying en France et à Bruxelles. La famille Besnier, qui dirige le groupe, est la cinquième fortune française et prévoit 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020.

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud Ouest sont encartés, pliés et mis sous bande par des militants/lecteurs bénévoles qui se réunissent, en toute convivialité, dans nos locaux (15 rue Furtado à Bordeaux) le jeudi de 9h à 10h30. Venez renforcer leur équipe et participer ainsi à la vie de votre hebdomadaire. Merci de contacter Philippe au 06 75 51 74 10.

SAINT-PIERRE D’AURILLAC

Agriculture/viticulture et ruralité en débat Le PCF propose une réunion-débat sur l’agriculture, la viticulture et la ruralité le samedi 16 mars à 18h30, la salle des fêtes de Saint Pierre d’Aurillac avec : - Ixchel Delaporte, journaliste à L’Humanité et auteure de Les raisins de la misère ; - Jean Mouzat, paysan, président national d’un syndicat d’exploitations familiales agricoles, candidat sur la liste menée par Ian Brossat aux élections municipales. « Je porterai la parole d’un paysan qui a toujours vécu et travaillé sur ce territoire rural que je m’efforce de faire vivre, a déclaré Jean mouzat dans une interview à L’Humanité (08/02/2019). J’apporterai ma pierre pour construire une autre Europe, celle qui permet de bien vivre dans la ruralité, où y est produite une alimentation saine, de qualité pour toutes et tous. Il faut donner aux agriculteurs les moyens de le faire. À travers la politique agricole et alimentaire commune (Paac – ndlr), que nous défendons, nous contribuerons à éloigner l’agriculture des pesticides et à la rapprocher des consommateurs. Il faudra, pour cela, être beaucoup plus imaginatifs que les dirigeants européens ne le sont aujourd’hui. »

PCF 24-33

Invitation Repas d’hiver Le samedi 16 mars 2019, à 12h (avec vos couverts), à la salle des fêtes de Lamothe- Montravel Menu 15€ (Enfant 7.50€) : - Apéritif - Potage - Hors d’œuvres variés - Poule au pot et ses légumes - Riz sauce suprême - Fromage - Pâtisserie Maison - Café et vin compris

ST CHRISTOPHE DE DOUBLE

Repas et débat sur l’Europe Le PCF organise un repas fraternel pour se rencontrer et soutenir la liste menée par Ian Brossat aux élections européennes. Elle vous propose de débattre, échanger et partager un moment convivial. Le PCF présentera ses propositions pour refonder l’Europe et répondre sans attendre aux besoins des populations. « Le 26 mai prochain aura lieu l’élection européenne pour élire nos députés européens. Il y a besoin lors de cette élection de porter la voix de celles et ceux qui subissent les politiques d’austérité imposées par l’union européenne. Le PCF est la seule force politique à s’être opposée à tous les traités libéraux, de mise en concurrence des salariés, de casse des services publics. Le 26 mai prochain vous pouvez dire votre rejet de l’union européenne telle qu’elle est aujourd’hui, et votre volonté de voir construire une autre Europe, une Europe de progrès social et démocratique, une Europe des peuples et des nations souveraines et associées en votant pour la liste conduite par Ian Brossat et composée de militantes et militants syndicaux et associatifs, d’élus, issus du monde du travail. » Le repas aura lieu le samedi 23 mars à partir de 12h à St Christophe de Double. Participation : 18 € - Réservations avant le 19 mars auprès d’Eliane - 06 21 59 05 66 Au Menu : kir royal – velouté de poireaux - pommes de terre - salade de gésiers - tournedos de canard - pommes forestières - salade et Fromage - Pâtisseries maison - Café

SOUSCRIPTION

Tout versement par chèque ouvre droit à une réduction fiscale de 66% du montant versé. (chèque à l’ordre de ADF PCF 33). Les ressources financières du Parti communiste sont transparentes. Votre don, aussi modeste soit-il, contribuera efficacement à la démocratie, à l’expression et la prise d’initiative du Parti communiste. Cet ensemble sont les éléments majeurs pour continuer notre combat dans l’ambition d’une gauche forte et alternative. Les versements sont à envoyer à la fédération de Gironde du PCF - 15 rue Furtado - 33800 Bordeaux, à l’ordre de l’ADF PCF 33

Les Nouvelles 7 mars 2019 • 7


CHRONIQUE

CULTURE & SOLIDARITÉ

NOUVELLES IDÉES REÇUES

AMIS DE L’ORMÉE

par Gérard Loustalet Sens www.nir-33.fr

Concert en partage : « chantons l’espoir »

L’esprit du macronisme (II)

La chorale des « Amis de L’Ormée » à Darwin pour l’inauguration de la rue des Républicains espagnols.

Vendredi 15 mars à 20h, auditorium de l’EMMD de Floirac, 48 avenue Hubert Dubedout, entrée libre. Sous la direction conjointe de MarieChristine Nouel- Barthaburu et d’Yves Raibaud, la chorale des « Amis de L’Ormée » (AO) a pris un nouveau départ. Depuis septembre dernier, elle s’est consacrée à l’approfondissement de son répertoire permanent construit au fil des prestations solidaires qu’elle a pu donner depuis sa création. Ce fonds musical, qui vous sera présenté ce soir-là, est constitué de chants populaires de tous horizons. Nos nouveaux chefs en ont apprécié la diversité de style ou de rythme, tout comme à travers eux la sincérité de nos engagements pour les droits humains. Manifestement, leurs exigences dans la justesse, la précision, la tenue des voix, font que ces chansons n’ont pas subi un simple toilettage mais qu’elles constituent de véritables re-créations.

La chorale est aidée en cela par deux solides musiciens : Etienne à la guitare et Michel à l’accordéon. On les avait « vus » à l’œuvre en novembre à Blanquefort quand les AO avaient chanté pour le Centenaire de l’Armistice. Plus récemment, ils ont accompagné la chorale dans des chants de la Guerre d’Espagne pour l’inauguration de la rue des Républicains espagnols à Darwin. Parmi les plus significatives, dans les chansons que notre groupe interprètera, relevons la douceur d’Hegoak, la poignante Chanson de Craonne, la nostalgie de La Bohème en hommage à Aznavour, l’espoir jazzy d’Angela… Le partage étant la marque des AO, nous avons convié l’ensemble vocal Les Choraleurs pour assurer la première partie de ce concert ; presque une chorale jumelle car elle se veut populaire et laïque avec un répertoire en rapport. Comme nous, elle est soutenue par des musiciens. Comme nous, elle se produit régulièrement. Elle participe aussi à des

projets « exceptionnels » : entre autres « Celui qui dit oui », opéra de Bertold Brecht et Kurt Weil. De même, Les Choraleurs, associés à La Volière de Bordeaux chantent actuellement « Le petit bal enchanté ». Et donc, dégager une soirée pour ce concert dans une année particulièrement dense, ce n’était pas évident. Chapeau ! Leur programme pour ce soir-là va de l’entrainant Bella ciao à des chansons aux titres plus exotiques où il est question de soleil, de rhum et de cha cha… de l’insécurité ! On est impatient d’écouter ce qui se cache sous ces vocables ! Leur cheffe de chœur, Nathalie Aubin, musicienne multicartes mais surtout accordéoniste virtuose, a fondé les Choraleurs en 1985. Elle défend une pratique artistique « qui se joue des étiquettes et des disciplines au service d’un esprit libre et jubilatoire ». On s’en régale par avance ! Pour clore ce concert, les deux groupes se retrouveront pour Les mains d’or de Bernard Lavilliers, chanson qui prend tout son sens quand on évoque la mauvaise passe industrielle de notre région. Et pour finir sur une note d’optimisme, nous interprèterons L’estaca (le pieu) de Luis Llach où il est dit, en catalan, qu’on doit s’y mettre tous pour abattre les dictatures : « Si tu l’estires fort per aqui, I jo l’estiro fort per allà, Segur que tomba, tomba, tomba, I podrem allibberar ». Notre seule ambition : que vous ayez autant de plaisir à nous écouter que nous en avons à chanter ! Jean-Jacques Crespo

ANNONCES LÉGALES AVIS DE DISSOLUTION

MY LITTLE JARDIN SARL au capital de 40000€ 19 Cours de Verdun 33000 BORDEAUX 810162347 RCS Bordeaux Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 euros Associés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. Laborde, M. Lavallée Directeur de la publication : Frédéric Mellier Abonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 euros Rédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Tél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : annonces@nbso.fr Comptabilité : compta@nbso.fr - Redaction/Proposition d’article : redaction@nbso.fr @nvlbx Les nouvelles de bordeaux nbso.fr Commission paritaire de presse : 0123 C 85932

8 • Les Nouvelles 7 mars 2019

Par AGE du 28/02/2019 il a été décidé la dissolution anticipée de la société et sa mise en liquidation amiable à compter du 28/02/2019, nommé en tant que liquidateur Mme Fabienne. Cappoudat, demeurant 27B Rue Bois Gramond, 33320 Eysines et fixé le siège de liquidation et l’adresse de correspondance au domicile du liquidateur. Mention au RCS de Bordeaux

Face au pauvre, le bourgeois macronien se pose volontiers en moraliste et donneur de leçons de bonne conduite… Lui-même, n’est-ce pas, est exemplaire… D’abord il faut que les pauvres apprennent à gérer leur budget car « il y a un problème dans les classes populaires, ils ne savent même pas calculer »… Il faudrait un « enseignement au collège pour équilibrer un budget », des « cours d’économie domestique à l’école ». D’autant plus que cette famille de Gilets jaunes (voir chronique du 21.02.2019) est soupçonnée de dépenses somptuaires : une « BMW (d’occasion tout de même) », des « smartphones dernier cri », des « crédits à la consommation », un « budget clopes » pour « les Marlboro », un « abonnement 3 bouquets TV et à Canal+ », une « télé 4K »… Un vigilant lecteur du Monde a d’ailleurs vu un de ces manants (à quoi l’a-t-il reconnu?) « jouer à des jeux d’argent » et même -scandale inouï- « acheter au rayon traiteur des grandes surfaces » ! Mais jusqu’où ira donc l’impudence de ces misérables ? Manifestement, ils ne savent pas rester à leur place et il faut leur « apprendre à vivre en fonction de leurs moyens ». Cette famille relève d’une « prise en charge sociale », nous dit-on. C’est que la suspicion est forte d’avoir affaire à de mauvais parents : « Est-ce que la mère fait lire des bouquins aux enfants ? Est-ce qu’elle suit leurs devoirs ? Est-ce qu’elle les sort de devant la télé ? J’ai des doutes » dénonce doctement et au hasard un censeur auto-désigné. Il y a pire, non seulement la mère est supposée, sans la moindre preuve mais avec beaucoup de préjugé, ne pas s’occuper de l’éducation des enfants mais le père leur « apprend » en plus des « chansons grotesques » qui « insultent le président de la République » ! L’objet du délit : Arnaud, le père, s’amuse d’entendre son fils de 7 ans chantonner : « Oh, oh, Macron tête de con ! » Horreur ! Le contenu politique du slogan est certes un peu sommaire… De là à en faire un crime de lèse-Jupiter, il faut toute l’idôlatrie d’un courtisan macronien pour s’y risquer, jusqu’à se donner le ridicule de suggérer une « mesure d’éducation en milieu ouvert ordonnée par le juge des enfants » et que « ces personnes soient placées sous tutelle surtout quand on voit ce que chante leur fils ». Comme ses aïeux industrieux du XIXème siècle, le bourgeois macronien se doit néanmoins de célébrer les bons pauvres, ces « couples modestes qui ont réussi par leurs efforts à l’école et au travail, qui s’en sortent en travaillant et gérant intelligemment leurs budget », ces « boursiers (qui) ont rendu mille fois ce qu’on leur a donné parce que leurs parents illettrés leur ont donné le goût de l’effort ». Comment le macronisme ressuscite le paternalisme le plus exécrable… Car, en plus, il y a du bonheur à être pauvre : « j’étais d’une famille d’ouvriers, je mettais les vêtements de mon frère aîné. J’étais pauvre sans le savoir mais heureux et fier de mes parents… J’ai réussi dans mon travail… Voilà ce qu’il est possible de faire quand on vient d’une famille modeste ». On voit tout le « progressisme » de ce conte édifiant directement puisé chez la comtesse de Ségur… Ah, le « goût de l’effort » ! Comme tout possédant le sait, la principale cause de la pauvreté, c’est la fainéantise des pauvres ! De toute façon, précise un expert sentencieux, « cariste, ça vaut pas plus de 1500 € ». Alors, Arnaud, il faudrait « qu’il se bouge », « il pourrait faire de l’intérim pour quelques heures ou le week-end ou les nuits… A 26 ans, il n’en mourra pas ». Les braves gens ! Quant à la mère, Jessica, « elle pourrait prendre un temps partiel »… Mais attention, la femme Gilet jaune n’est pas une espèce très fréquentable. Un esthète agréé (en bassesse) en a croisé deux spécimens lors d’une manif de GJ et se croit autorisé à préciser : « le terme (de femme) est déjà presque exagéré tant leur look appellerait des qualificatifs plus péjoratifs ». Hé oui, nouvelle confirmation, le bourgeois macronien en est à reprendre les mêmes accents que le bourgeois versaillais à propos des femmes des classes populaires. On connaît l’ignominie d’Alexandre Dumas fils (La Dame aux camélias) parlant des femmes insurgées de la Commune : « Nous ne dirons rien de ces femelles par respect pour les femmes à qui elles ressemblent quand elles sont mortes ». La communauté de pensée et même d’expression entre le macronien et le versaillais est frappante. Comment s’en étonner ! De siècle en siècle, la bourgeoisie a fondé la continuité de sa domination sur la dénégation de l’humanité des classes populaires. (à suivre).


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