NOTO #8 - 2017

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L A C A M B R U R E D E L ’A RC H E T E S T R E C T I F I É E E N TO R DA N T L A B AG U E TT E À L A M A I N A P R È S L ’AVO I R C H A U F F É E À L A L A M P E À A LCO O L .

De l'instinct. L’archetière travaille jusqu’à parvenir à ce qu’elle souhaite en matière d’orientation, de poids et de cambrure, en se fiant majoritairement à son instinct. La tête est sculptée et polie. Le bois est ensuite poncé avec différentes qualités de papier de verre, puis verni. L’archet est installé sous une lampe à UV qui accélère le processus de vieillissement, fonce et contracte le bois. La garniture, qui équilibre le poids de l’archet et le protège à l’endroit où l’instrumentiste pose son index, est généralement réalisée avec du fil d’argent. La poucette, qui recouvre le bois à l’emplacement où le musicien met son pouce, est en cuir. L’archet est méché avec du crin de cheval, qui est inséré dans la hausse d’un côté, et coincé dans la tête de l’archet de l’autre. Joséphine Thomachot ne craint pas la disparition de son métier, car il est indispensable aux musiciens et ne peut être industrialisé. « On ne peut pas l’apprendre assis à une table, parce qu’il faut le sentir. Quand je voyais travailler mon père, je trouvais ça beau, comme un art martial. J’aime fabriquer un archet entièrement à la main à partir de matières nobles, sans oublier l’aspect méditatif et artistique : cela me plaît de participer à quelque chose de beau, de donner du sens à un monde qui n’en a pas toujours. »

C É D R I C L E B O N N O I S D É CO U V R E L ’A RC H E T Q U ’ I L A CO M M A N D É .


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