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Le combiné nordique
Troisième Aigle d’or pour le Polonais Stoch
La Pologne a bien failli ne pas disputer la 69e édition de la Tournée des Quatre Tremplins. Quand le test PCR de l’un de ses sauteurs, Klemens Muranka, s’est révélé positif, les organisateurs ont exclu toute l’équipe des qualifications du concours inaugural d’Oberhof. Ce qui anéantissait toute chance pour Kubacki et Stoch, les deux stars polonaises, de remporter le classement général. Elles ont finalement Kamil Stoch. b EXPA/JFK/ été réintégrées, après une NORDICFOCUS intervention au plus haut sommet de l’État. De nouveau en lice, Kamil Stoch a une nouvelle fois impressionné son monde. Il a gagné à Innsbruck et Bischofshofen, récolté des notes exceptionnelles et remporté son troisième Aigle d’or.
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Johaug/Griezmann : ils claquent la porte
En décembre, le Washington Post révélait que la marque chinoise Huawei avait participé à la surveillance de la minorité musulmane ouïghoure via un logiciel de reconnaissance faciale. Le footballeur français Antoine Griezmann mettait fin immédiatement à son contrat de partenariat avec le géant des télécoms. Quelques jours plus tard, c’était au tour de la star mondiale du ski de fond Therese Johaug de rompre toute relation.
Cascade d’émotions pour Geiger

NORDICFOCUS
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Entre fin 2020 et début 2021, Karl Geiger n’a pas eu le temps de s’ennuyer. Déjà, à Planica, l’Allemand a été sacré champion du monde de vol à ski le 12 décembre, battant d’un cheveu le Norvégien Halvor Egner Granerud. Quelques jours plus tard, il annonçait la naissance de sa fille, Luisa. C’était avant de contracter le coronavirus. Léna Brocard, le 18 décembre, à Ramsau, est la première Française à avoir disputé une coupe du monde.
b VOLK/NORDICFOCUS
Le combiné nordique se conjuge au féminin
Le vendredi 18 décembre 2020, à 9h45, l’Autrichienne Claudia Purker est entrée dans l’histoire en devenant la première combinée à réaliser un saut en coupe du monde. C’était sur le tremplin Mattensprunganlage de Ramsau, planté au pied du Dachstein, en Autriche. Ce jour-là donc, le combiné nordique féminin entrait dans la cour des grands. L’ancien sauteur à ski norvégien Lasse Ottesen, aujourd’hui directeur du combiné nordique à la Fédération internationale de ski, a carrément parlé d’un « événement qui entre dans les livres d’histoire ». Trente-deux concurrentes venues de neuf nations ont participé à cette première, dont l’Autranaise Léna Brocard qui, à vingt ans, allait se classer 22e . « J’étais fière de faire partie des première femmes à disputer une coupe du monde, se rappelle-t-elle. On fait ce sport parce qu’on l’aime, mais aussi pour la compétition. C’est une belle étape de franchie. » Un passage obligé effectivement vers une future intégration aux Jeux olympiques. Le projet est ardemment défendu par l’Américaine Tara Geraghty-Moats, logique vainqueure de cette compétition inaugurale. « Je crois que le Comité international olympique y est très favorable pour les JO de 2026 qui auront lieu en Italie », a-t-elle confié à Nordic Magazine qui l’avait élue, au sein d’un panel de médias internationaux, athlète de l’année l’hiver dernier. Déjà, disputer une coupe du monde était, pour elle, « un rêve devenu réalité ». Le Gundersen disputé une semaine avant Noël 2020, restera, pour toujours, un souvenir impérissable dans la mémoire de Léna Brocard, seule Française engagée après la grave blessure au genou d’Emma Tréand survenue en février 2020. « La différence avec la coupe continentale, c’est tout l’emballage cadeau qui va avec, tous les petits détails qui font que ça fait rêver... C’était super classe! Ce qui m’a le plus touchée, c’est le départ du ski de fond quand je voyais les filles de tête partir avec, tout autour, les couleurs de la coupe du monde et la musique de la FIS, décrit l’Iséroise, porte-étendard de l’Hexagone. C’était le début de quelque chose avec toutes les filles partant pour essayer d’aller récupérer le même titre. » Et de lancer un appel: « Pour toutes les jeunes filles qui veulent faire du combiné, c’est le moment de se lancer. Un circuit est en marche et il y a des belles choses à faire. »
L’expérience Lombardot
Deux victoires lors des chronos qualificatifs organisés à Bessans ont suffi pour qu’Oscar Lombardot se retrouve en coupe du monde, en décembre 2020. Le biathlète du Saugeais a vécu, à vingt ans, les deux étapes d’Hochfilzen, dans les Alpes autrichiennes. « Un rêve qui se réalise, c’est incroyable », confiait-il, un brin timide, peu après sa sélection. Cette promotion avait tout du conte de fées pour celui qui n’avait participé jusque-là qu’à deux IBU Cup. Frédéric Guyon, qui l’a suivi lors de ses années au comité du massif jurassien, estime que sa présence aux côtés des Fillon-Maillet et Jacquelin, est la suite logique de sa progression. « C’est un bosseur, qui a franchi les étapes année après année. Il a toujours été sérieux et a la tête sur les épaules », décrit-il. En Autriche, Oscar Lombardot s’est toutefois révélé encore un peu tendre pour le très haut niveau. Il a conclu les deux sprints auxquels il a participé par des 8/10. Insuffisant pour accéder aux poursuites. Une déception certes, mais surtout un apprentissage, pour Vincent Vittoz: « Il doit continuer de travailler, juge l’entraîneur de l’équipe de France de biathlon. Ça lui servira pour mieux appréhender la suite de sa saison. » « Au moins, je saurai à quoi m’attendre quand j’y retournerai. Ce sera plus facile de se fixer des objectifs », acquiesçait le Franc-Comtois qui a fait son retour sur l’IBU Cup mi-janvier, à Arber (Allemagne).

La Russie privée des Jeux de Pékin
Son drapeau ne flottera pas dans le ciel de Pékin en 2022 lors des prochains Jeux olympiques d’hiver. Accusée d’une cascade de tricheries et de dopage institutionnalisé, la Russie a été exclue pour deux ans des grandes compétitions internationales. Le Tribunal arbitral du sport basé à Lausanne a rendu sa sentence jeudi 17 décembre. En Chine, seuls pourront concourir, sous bannière neutre, ceux qui montreront patte blanche. Si la Russie est si lourdement sanctionnée, c’est qu’elle a truqué les fichiers informatiques du laboratoire antidopage de Moscou durant la période 2011-2015. Elle a notamment supprimé des traces de contrôles positifs. Une manœuvre qui fait suite à d’autres pratiques frauduleuses qui ont impliqué, à Sochi, les services secrets et le ministère russe des Sports. « On empêche, par des moyens pas très sportifs, nos athlètes d’atteindre les succès qu’ils méritent », dénonçait encore en octobre le président Vladimir Poutine. Le comité olympique russe s’est pour sa part déclaré satisfait que les sportifs russes ne soient pas bannis « collectivement » des JO. Les athlètes russes propres pourront participer aux épreuves.

b EAGLE STOCK.ADOBE.COM
Le biathlon rafle la tête des audiences TNT
La Chaîne L’Équipe et le biathlon forment décidément la paire. Diffuseur de la coupe du monde et des Mondiaux depuis 2015, la chaîne du groupe Amaury truste le top des audiences sportives 2019 de la TNT. En tête du classement, la dernière course de Martin Fourcade a réuni 1,6 million de téléspectateurs (10,9 % de part d’audience). Derrière, on retrouve la massstart des Mondiaux d’Antholz, avec un nombre de téléspectateurs légèrement moindre mais une meilleure part d’audience (13,5 %). Au total, dix des quinze événements sportifs les plus suivis de l’année sur la TNT sont des courses de biathlon diffusées sur le canal 21.
Près de cinq ans de prison pour le Dr Schmidt
Le 15 janvier, le tribunal de Munich a condamné le docteur Mark Schmidt à quatre ans et dix mois de prison. Le médecin était jugé pour être l’instigateur d’un vaste réseau de dopage impliquant des fondeurs. L’affaire avait éclaté lors des Mondiaux de Seefeld.