Aline EICHNER Aline Eichner est née à Paris, Franco-allemande, sa peinture expressionniste utilise le corps comme médium. Reçue à l’école des Beaux-arts de Paris et à l’école Duperré, elle choisit la seconde sur les conseils de son père, artiste peintre (beaux-arts de Berlin).
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epuis plus de 14 ans la Galerie Nicole Gogat revendique l’éclectisme de ses choix artistiques, qui sont autant de coups de cœur partagés avec un public géographiquement élargi et fidèle.
Tendances & Co
Les partenariats entretenus avec leurs artistes imprimaient, jusqu’à aujourd’hui, un roulement alternatif dans la programmation des expositions d’hiver et de printemps. Et voilà qu’une rencontre fortuite est venue chambouler ce bel ordonnancement.
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Aline Eichner a eu la bonne idée de pousser la porte de la galerie du Touquet, une démarche toujours intimidante pour une artiste, surtout lorsque celle-ci décide de soumettre son travail à l’appréciation du galeriste. Force est de constater que son univers n’a pas laissé la Galerie Nicole Gogat indifférente, puisque s’en est suivie une décision collégiale de visite d’atelier, au terme de laquelle Nicole Gogat et Aline Eichner ont arrêté ensemble une date de vernissage, ainsi qu’un calendrier d’exposition*. Parmi les thèmes abordés par Aline Eichner, vous retrouverez exposées à la Galerie Nicole Gogat, les séries intitulées « Les Sabines », « Les Danseurs », « les Nageurs », ainsi que celle des « Plages » venant sédimenter l’ensemble. Notre premier coup d’œil embrasse le doux romantisme des couleurs pastel, le raffinement du dessin. Toutefois Aline Eichner ne tarde pas à jouer sur les faux semblants. Les formes corporelles subissent leur mutation interne. Dans l’espace laissé vaquant, les manques et les absences cèdent la place à des images fantômes. Le long de ce fil sinueux, tendu, prêt à se rompre, notre regard redessine les contours d’un visage, réassemble quelques fragments anatomiques épars. Aline Eichner laisse aux images la liberté de lui échapper. Celles-ci se propagent sur la toile comme un murmure dans une chambre d’écho. Avec la même conviction, l’artiste met en exergue l’autono-
mie de leurs liens, autant dans leur alliance que dans leur séparation. Aline Eichner affirme le choix d’une palette féminine et poétique. Toute tentative de cerner, ou de contraindre la couleur serait inappropriée, car c’est dans l’inachevé, la suspension, qu’elle affleure l’illusion des apparences. De ce va et vient perpétuel où elle convoque dans un même espace, fusion- déconstruction-reconstruction, Aline Eichner bouscule les codes de la représentation. Elle nous livre un « Corps-Accord » où le rapport à autrui demeure l’enjeu crucial. Ce pourrait bien être la poursuite d’une quête identitaire? Or l’identité ne se construit-elle pas dans l’altérité, c’est-à-dire dans le regard de l’autre ? « Je est un autre » écrivait Rimbaud. N’y a-t-il pas en l’Homme autant de consciences, qu’il y a de forces plurielles, de pulsions ? Elles constituent et animent les corps. C’est aussi ce que nous raconte la peinture de Aline Eichner La disparition, la diversité, le multiple sont au cœur de son questionnement philosophique et de son langage plastique. * Vernissage le samedi 22 avril
à partir de 18h30
Galerie Nicole GOGAT 17 place de l’Hermitage 62520 Le Touquet Paris-Plage 03 21 05 86 91 www.galerie-nicolegogat.com