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L'INTERVIEW Thierry Breuil, vainqueur du 62 km
« Garder confiance en ma stratégie » Vainqueur pour la septième fois à Wissant, le Briviste Thierry Breuil confirme son plaisir de venir sur le Trail Côte d’Opale. Tant pis pour la concurrence. Tu as été surpris de l’attaque de Julien Sapy ? « Non, je savais que c’était lui qui avait de grandes chances de me battre. Les mecs qui courent vite et qui ont des chances, on les connaît. Quand j’ai vu qu’il était inscrit, j’ai regardé sur son Facebook, j’ai vu qu’il avait préparé cette épreuve-là, il a gagné le Trail des Crêtes Vosgiennes il y a trois semaines. C’est le genre de course qui met en confiance avant de venir là. Je n’avais peur que d’une chose, c’est qu’il me marque à la culotte. Quand j’ai vu qu’il partait devant, il allait trop vite, j’étais obligé de le laisser partir. Mais c’était ma meilleure chance de gagner, qu’il se brûle les ailes. Spehler, il y a quelques années, avait fait la même chose. J’arrête mon chrono à 42,2 km, je suis en 2h57’19’’. Il est cinq minutes devant. 2h52 là-dessus avec le dénivelé et le reste, il faut qu’il soit monstrueux pour gagner. Après la balle n’est plus dans mon camp. J’ai géré mon effort. »
Mais à ce moment-là, tu ne paniques pas ? « De toute façon, je ne peux rien faire à part garder confiance en ma stratégie et arriver sur la ligne en me disant que j’ai perdu, si j’ai perdu. Si je mets un gros à-coup et que je veux revenir, j’ai plus de chances de ne pas terminer et finalement de ne pas gagner. On peut aussi se dire qu’il y a des gens derrière et qu’ils ont peutêtre encore mieux géré que moi. Donc, ce qui me fait gagner c’est que jusqu’au 20e kilomètre, j’ai cherché à rester pas très loin de lui, même s’il prenait de l’avance, mais de 20 à 42, là je me suis dit il n’y a plus de course, c’est toi dans ton monde, à ton allure, et au 42e, il faudra voir si par bonheur l’écart peut se réduire et là tu peux reprendre psychologiquement l’idée que, peut-être, tu peux encore gagner et c’est ce qui s’est passé. Ma femme a été exceptionnelle, elle m’a donné plein d’écarts. Quand c’est 5’, 3’, 2’30’’, 1’, tu sais que tu vas revenir, c’est que devant il va pas pouvoir. Evidemment quand tu passes, au moins un certain temps, tu vas vraiment très vite. Le pire, c’est que pile au moment où je le rattrape, il s’arrête, c’est le moment du ravitaillement qui est à Cap Gris Nez. Il y
« J’aime la France pour ça. Elle est belle de partout. »
Thierry Breuil félicité par l’organisateur, Franck Viandier. avait de la Badoit, j’en avais envie mais je n’en ai pas pris. » Tu avais géré pour faire la jonction au moment du ravitaillement ? « Non, je voulais le laisser à vingt secondes, récupérer et passer vite. Mais j’arrive dans un mauvais timing, j’arrive sur ce ravitaillement où pour le coup, il faut partir vite. Faut pas qu’il s’accroche, faut détruire le reste d’espoir qu’il peut
Paul Maes en pilote automatique Enchaîner trois trails de 13, 24 et 62 km en trois jours, c’est le défi fou qui était proposé aux trailers à l’occasion de la 10e édition du Trail Côte d’Opale. Un peu plus d’une centaine d’entre eux avaient accepté la mission et parmi eux, c’est le Calaisien Paul Maes, licencié à l’AS Marck, qui s’est montré le plus prompt. « Je prépare les Templiers dans cinq semaines et l’an dernier j’avais déjà fait la nocturne et le 62 km le dimanche, je me suis dit que si je pouvais en faire deux, je pouvais en faire trois », plaisantaitil quelques minutes après l’arrivée.
CLASSEMENTS 62 KM
1. Thierry Breuil 4h39’15’’ ; 2. Julien Sapy 4h45’12’’ ; 3. Damien Vierdet 5h17’07’’ ; 4. Romuald De Paepe 5h19’52’’ ; 5. Philippe Kuschnick 5h21’52’’ Féminines 1 ; Elise Delannoy 6h18’40 ; 2. Christiane Lacombe 6h28’27’’ ; 3. Amélie Bonnefoy 6h36’35’’ ; 4. Emmanuelle Jourdant 6h45’22 ; 5. Marie Siros 6h49’03’’
« Concentré et motivé »
Un humour qui n’effaçait pas complètement l’impression que le jeune homme était allé au bout de luimême, franchissant la ligne d’arrivée dans un rictus de douleur. « Je n’ai pas vu le temps passer, indiquaitil pourtant. J’ai l’impression d’avoir couru deux heures, même si j’ai fait 5h30. Je ne sais pas l’expliquer, le pilote automatique, c’est incroyable. Concentré et motivé. On oublie tout. » Le jeune homme, qui est moniteur de tennis à Coulogne et Saint-Martin-Boulogne, a ainsi conforté la place de leader du challenge 99 km qui était déjà la sienne après les deux premières épreuves du vendredi soir et du samedi après-midi. « Vendredi, j’ai couru avec John Gadret. Même si c’était en nocturne, c’était très roulant, la vitesse moyenne était élevée. Je me suis un peu trop enflam-
avoir. Moi, j’en fait toute une histoire, pour certains, c’est une course. Pour moi ça ne l’est pas. J’étais déjà content d’avoir gagné six fois. Sept fois c’est bien. Gagner l’année des dix ans, c’est génial ». Il y a toujours autant d’envie de venir ici après autant de victoires ? « Oui, je voudrais venir plus de jours pour plus profiter de cette putain de côte. Quand tu arrives tard, tu n’as pas beaucoup de temps pour prendre l’air de tout ça. Je garde le souvenir des premières années où je voyais des tracteurs sur la plage qui tiraient des bateaux, des gens ramasser des moules, c’est pas mon histoire, je ne connais pas ça, les blockhaus, les gens du Nord, cette convivialité. J’aime la France pour ça, elle est belle de partout et ici il y a plein de choses de typique et que tu retrouves pas
ailleurs. C’est un bonheur de venir le respirer tous les ans.» Quels sont les objectifs à venir ? « Je suis très confiant pour la suite. J’étais blessé il y a trois semaines. Donc j’ai peu de choses dans les jambes. Si par bonheur je ne me blesse pas d’ici les Templiers, je serai bien, mais ça veut dire qu’il va falloir s’en mettre plein la gueule pendant trois semaines à l’entraînement. » Les Templiers, que tu as gagné en 2009, c’est aussi une course après laquelle tu cours ? « Maintenant, je fais la solitaire des Templiers qui est une autre manière de courir. Plus les Templiers le dimanche, c’est aussi un défi de faire deux courses de 75 km en trois jours. Mais l’objectif reste d’être performant voire de gagner la Solitaire comme l’an dernier. » Quel conseil tu donnerais à quelqu’un qui envisagerait de participer au Trail Côte d’Opale ? « Faut véritablement se mettre dans une allure de footing rapidement et cette allure là, c’est difficile de la tenir au bout donc c’est vraiment la bonne solution pour durer. Rester un brin lucide et pas trop dans la douleur, même si elle finit quand même par arriver à la fin même en étant très sage de bonne heure. Aujourd’hui (dimanche), je me le suis appliqué à moi-même et ça a très bien fonctionné. » PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE LEFEBVRE
42 KM Paul Maes en termine avec la dernière étape de son tryptique. Vainqueur de deux des trois courses du challenge 99 km, il s’impose logiquement. mé avec lui. Du coup, le samedi, je n’étais pas très très bien, mais les autres l’ont fait tranquille aussi. Je me suis adapté à leur rythme et j’ai même réussi à reprendre du temps sur la fin. » Le dimanche, il a construit son succès un peu différemment : «J’étais en retard au début, deux ou trois minutes et je suis remonté sur la
plage au niveau du 30e kilomètre. Après, j’ai voulu faire ma course à mon rythme, sans m’occuper des autres. » Une stratégie qui a parfaitement fonctionné pour le jeune homme qui courait pour le compte de l’association «Ensemble avec Inès » : « C’est une force en plus. » PH.L.
1. Jérôme Dujardin 3h46’08’’ ; 2. Philippe Raiff 3h46’09’’ ; 3. Samuel Vaudry 3h51’24’’ Féminines 1. Stéphanie Gibert 4h21’49’’ ; 2. Isabelle Masson 4h40’02’’ ; 3. Maïté Maes 4h40’12
31 KM 1. Damien Loitron 1h59’08’’ ; 2. Philippe Le Ferrand 2h01’50’’ ; 3. Martin Breuvart 2h05’43’’ Féminines
1. Elodie Verscheure 2h16’59’’ ; 2. AnneLaure Gauthier 2h20’05’’ ; 3. Sofie De Kesel 2h22’20’’
24 KM 1. Julien Marcq 1h40’07’’ ; 2. Olivier Damez 1h44’49’’ ; 3. Yoann Stilite 1h46’31’’ Féminines 1. Isabelle Belliard 1h54’52’’ ; 2. Alexia Hérisson 2h00’02’’ ; 3. Séverine Sauvage 2h05’50’’
21 KM 1. Pierre Gaque 1h12’52’’ ; 2. Luc Michel 1h17’24’’ ; 3. Léonard Guibert 1h17’50’’ Féminines 1. Nicole Desille 1h33’19’’ ; 2. Stéphanie Ringot 1h34’18’’ ; 3. Aurélie Leprince 1h35’53’’
99 KM 1. Paul Maes 8h09’22’’ ; 2. Stéphane Carlier 8h18’13’’ ; 3. Damien Douvry 8h56’27’’ Féminines 1. Marie Siros 10h09’43’’ ; 2. Karine Oudart 12h38’25’’ ; 3. Galann Le Prunenec 10h50’42’’