LABORATOIRE D’AUTOGESTION ET DE SOLIDARITÉ

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LABORATOIRE D’AUTOGESTION ET DE SOLIDARITÉ

Projet d’initiavite architectural participative

ENSA.M - DE2 Architecture et mutation

Atelier de José Morales

Nina Kaelbel 2023

«Voyager à Naples, c’est voir la misère et la gloire de l’humanité, la beauté et la laideur de l’art, la grandeur et la décadence des empires.»

Les limites de l’intérieur et de l’extérieur sont floues. Le trottoir est le prolongement l’entrée.

L’occupation de l’espace public est ici synonyme de partage, d’interaction et d’échange.

Appropriation des espaces souterrains

Lorsque l’horizon se dégage, les formes et les couleurs résonnent harmonieusement.

En déambulant dans les ruelles tortueuses de Naples, on est captivé par la vie qui jaillit de chaque pierre assemblée. Les bâtiments majestueux et décrépits se dressent côte à côte, racontant les récits complexes d’une cité qui a connu la grandeur et la décadence de plusieurs empires.

Au sein de la captivante toile urbaine de Naples, les frontières entre les espaces publics et privés se dissolvent, créant une synergie singulière où l’intérieur et l’extérieur s’entremêlent. L’air est imprégné des odeurs alléchantes de plats cuisinés et de lessive domestique, tandis que les échos des discussions animées et des rires d’enfants résonnent. Cette ambiance transcende le tangible, elle est l’âme même de la ville. À Naples, le trottoir devient le prolongement du seuil d’entrée, abolissant la distinction habituelle entre l’intimité domestique et l’espace public. L’occupation de l’espace public revêt une signification profonde de partage, d’interactions et d’échanges.

Chaque recoin praticable est investi par les Napolitains avec une vitalité débordant jusqu’aux souterrains de la ville.

Les échos d’une culture populaire dynamique résonnent au plus profond de la ville, où la musique, le théâtre et les traditions ancestrales fusionnent avec le contexte urbain vibrant. Dans chaque rue, se déploient avec simplicité et humilité de petites chapelles murales, véritables expressions spontanées d’appropriation de l’espace public par les Napolitains. En dédiant ces modestes autels aux saints religieux et populaires, ils révèlent leur foi profonde et intime, transcendant les frontières du sacré et du profane, tissant un lien intime entre l’espace public et la spiritualité. Elles sont les gardiennes d’une expression collective et individuelle, où l’art, la dévotion et la vie quotidienne se matérialisent. Ce phénomène illustre parfaitement l’investissement des Napolitains dans la vie communautaire ainsi que le potentiel qu’elle recèle lorsqu’elle est unie.

POSITION ANALYSE

THEORIE, soutenir les initiatives populaires et patrimoniale

PROJET, face à différentes situations urbaines

I. Ruelles napolitaines

II. Souterrains illuminés

III. Cratère forestier

CONCLUSION

Les ruelles napolitaines intimes et animées témoignent d’une vie quotidienne intense. Cette relation fluide entre la sphère domestique et l’espace public est une caractéristique essentielle de Naples, reflétant son appartenance à la culture méditerranéenne conviviale.

Cependant, Naples doit également faire face à des enjeux architecturaux et urbanistiques d’une ampleur globale. Son patrimoine matériel, témoin d’une histoire riche et mouvementée, nécessite une constante protection et responsabilité. Cela requiert un équilibre subtil entre la préservation du passé et la nécessité de transformer la ville pour répondre aux besoins actuels.

Parallèlement, les difficultés sociales auxquelles Naples est confrontée ne peuvent pas non plus être ignorées. La ville est le théâtre d’inégalités socio-économiques profondes, où la précarité coexiste avec la richesse. Les enjeux architecturaux et urbanistiques doivent être abordés en tenant compte de ces réalités sociales. Il est essentiel de concevoir des espaces et des quartiers inclusifs, où la mixité sociale et la revitalisation des zones défavorisées sont prioritaires. Les solutions

architecturales et urbaines doivent viser à améliorer la qualité de vie de tous les habitants, en offrant un accès équitable aux services, aux espaces publics et à un logement décent.

Ces enjeux spécifiques ne peuvent être résolus par des approches standardisées. Ils nécessitent une compréhension profonde de la réalité de Naples, de ses dynamiques sociales et de ses aspirations.

Les architectes et urbanistes doivent travailler en étroite collaboration avec la population locale pour développer des projets et des interventions qui répondent aux besoins réels et qui favoriserai une participation citoyenne active.

Malgré ces défis, Naples est une ville d’une incroyable vitalité, où le patrimoine et le quotidien s’entremêlent avec audace.

Plan de situation

épicentre du projet et limites à 15m à pied.

Au travers des rues étroites et sinueuses de Rione Sanità, les murs qui scindent le territoire semblent conter les histoires d’une ville en déclin. Le quartier est formé par le découpage de vestiges et d’espaces résiduels cloturé. Avec ses églises baroques, ses palais délabrés et ses anciennes catacombes glissées dans son tissu urbain dense, Rione Sanita offre des situations surprenantes. Les rues sont animées par les sons et les odeurs de la vie familiale urbaine napolitaine : les enfants qui jouent au football dans les rues, les scooters qui frôlent les passants, les odeurs domestiques qui embaument l’air.

Les habitants sont fiers, résilients et solidaires, mais leur quotidien est souvent exposé à la pauvreté, la violence et la corruption.

Dans l’un des culs-de-sac de ses ruelles, se dissimule une entrée menant à une partie du vaste réseau souterrain de la ville de Naples. De nombreuses entrées souterraines sont accessibles directement depuis des habitations privées ou de jardins. Cependant celle de la rue Vico Tronari se présente comme une continuité naturelle de la rue ellemême. La géographie singulière de cet endroit

donne l’impression que le souterrain est une immense grotte au niveau de la rue. Ce qui suscite encore plus d’émerveillement, est que ce passage souterain conduit directement à une forêt nichée entre des falaises de tuf.

La rencontre qui suit met en évidence la solidarité et la convivialité du quartier. Malgré des ressources limitées, ils parviennent à réaliser toutes sortes d’initiatives en travaillant ensemble.

Dans cette famiglia multiculturelle, la coopération est essentielle. Les résidents partagent leurs compétences, comme la maçonnerie, pour améliorer les façades et construire de petites structures en utilisant des moyens résilients qui valorisent l’apprentissage mutuel. De la même façon les activités créatives, telles que le théâtre et les spectacles, sont encouragées, et les enfants jouent librement dans les rues.

Malgré tout, ils aspirent à un quartier plus sûr et à davantage d’opportunités, notamment pour leurs enfants.

«-Le quartier est très chaleureux cela donne l’impression qu’il ne manque de rien.

- Oui, de rien. Avec peu on fait beaucoup.

- De quelle intervention le quartier aurait-il besoin ?

- Nous le faison calmement. On répare petit à petit. On s’y met tous ensemble et on fait une chose à la fois. Lui il a une échelle, lui il sait la maçonnerie. Et pour les activité, les enfants jouent dans la rue, ici ils courent, là-bas ils font du foot avec le ballon en mousse. L’église est ouverte gratuitement pour faire du théâtre et des spéctacles avec les enfants du quartier, et après l’école, il y a des associations qui viennent pour leurs faire faire des actvités.

BUONGIORNO LUIS ! Luis est de Roumani, mais il vit ici, on est tous amis Il est maçon. On pose des échelles et on rafistolle. Il est arrivé dans le quartier et il a appris à tout le monde comment faire de la

maçonnerie, réparer les façades, construire des murets et des marches. Il participe beaucoup. Il est toujours en train d’aider et d’améliorer la rue. Tout le monde ici fait partie de la famille. On apprend les uns des autres et on s’aide. Ensemble on peut tout faire.

-Depuis combien de temps il est venu vivre dans le quartier ?

-Depuis combien de temps ? Vingt ans ou trente ans. FILLO BUELLO ! Es Filla mia. Ma fille est son fils jouent tout le temps ensemble. Combien j’aime qu’on soit tous une famille. On est tous, regarde, de Romanie, d’Italie, de Naples, de France, touti quanti egale. On est tous pareils.

-Quelles sont les origines des autres habitants ? Des étranger, des Italiens ou des Napolitains ?

-Alors, Polonais, Ukrainiens, Africains...

Vous voulez un café ?

- Haaa c’est gentil, merci. Mais non merci. C’est gentil de proposer.

- À Naples on invite toujours pour le café.

- Et il y a vraiment rien que vous aimeriez voir apparaître dans le quartier comme un commerce en particulier ou bien un service ?

- Alors, déjà, en bas, y a une épicerie où ils vendent de tout ! Les enfants jouent juste là. Bon, entre les voitures, c’est un peu dangeureux parfois. Y a toujours un risque. Il y a des histoires tristes qui se sont passées juste ici. Quand ils font cette taille-là, c’est aussi la hauteur du capot.

- Et beaucoup d’enfants sont descolarisés ici ?

- Les enfants de huit ans, cinquante pour cent sont gentils et cinquante pour cent ne le sont pas. Parce qu’une fois que les parents sont au travail, ils font ce qu’ils veulent de leur journée. Il y a aussi des associations pour ça. Mais on se débrouille. Y a pas toujours besoin d’étudier, si on veut faire de l’argent, on trouve comment.

- C’est-à-dire ?

- Le voisin a commencé à vendre l’air de Naples en bouteille. Il fait lui même les étiquettes et après il va vendre les bouteilles. Il a même créé un compte TikTok, regarde. Ça se vend bien !»

Reconstitution en plan de la rencontre

L’échange retranscrit précédemment s’est déroulé devant la porte d’une humble maison. Tous les membres qui vivaient dans la maison ont été appelés chacun leurs tours pour participer aux échanges. Cette maison très étroite avait à disposition, près de la porte, une machine à café placée sur un délicat napperon. Une multitude de tasses à café étaient empilées les unes sur les autres. Un voisin s’est faufilé discrètement au travers de notre conversation pour entrer dans la maison et en est ressorti avec un plateau chargé de cafés qu’il a apportés à d’autres qui s’activaient de part et d’autre de la rue pour étendre une banderole apportée par l’un des enfants. Le propriétaire de

la maison nous a ensuite proposé un café. Bien que la barrière linguistique rendait la communication difficile, la joie et la patience ont comblé toutes les lacunes. Pendant notre discussion, les enfants venaient nous tirer la chemise pour nous présenter leurs chiens. Tous les passants nous ont été présentés par leurs origines et de leur implication dans le quartier, mettant en valeur leurs savoir-faire et les liens qu’ils entretenaient. C’était une scène charmante.

Les espaces publics deviennent le prolongement de l’habitat, la rue se transforme en terrasse. Dès lors, le logement acquiert une toute autre qualité.

Depuis la rue, on peut observer une succession de résidences maçonnées. Cependant, des paysages remarquables y sont dissimulés. Un cratère lumineux et verdoyant se trouve isolé visuellement, phoniquement et spatialement du tissu urbain sombre, bruyant et dense de Rione Sanita. De part et d’autre des parois de tuf, se trouve une vie joyeuse et fraternelle, tandis que de l’autre s’étend une forêt dense et silencieuse. D’immenses parois en tuf séparent ces deux univers distincts.

Cette gigantesque falaise est percée de souterrains qui surgissent presque à hauteur du sol. Le contraste entre ces trois réalités est saisissant. Aujourd’hui, cette séquence urbaine quasiment magique est entravée par un parking privé dans les souterrains et une propriété privée récemment abandonnée dans le cratère.

Contraintes géographiques

Irrigation du territoire

Contraintes géographiques

Courbe de niveaux espacés de 2m

Irrigation du territoire

Voie de circulation

Voie de circulation piétonne obstacles ajoutés aux bâtiments

Espaces arboré

espace privé arboré

Petits commerces

Locaux commerciaux à destinations des résidents

L’espace autour du cratère est infranchissable, entouré d’immenses propriétés privées et de bâtiments publics disposant de larges espaces mais dont l’accès est interdit. De manière générale, il n’y a aucun espace piéton dédié aux rencontres. Les espaces desservis par des escaliers évitent les inconvénients liés aux voitures, mais rendent l’accès difficile pour les personnes à mobilité réduite.

Malgré le fait que cette portion de la ville soit très arborée, aucun de ces espaces n’est accessible au public. Depuis la rue, tous sont fermés par des portails opaques, dissimulant complètement les feuillages.

Ce quartier résidentiel est dépourvu de nombreux commerces de proximité. La plupart des commerces présents sont destinés aux habitants des rues avoisinantes. On y trouve seulement quelques épiceries dont les étalages sont souvent dévalisés, des boutiques pharmaceutiques et quelques établissements dédiés à la petite enfance.

Pour une architecture de la coopération

L’architecture est avant tout une affaire de relations humaines. Elle doit être conçue en étroite collaboration avec les habitants, les usagers et les acteurs locaux. C’est en les impliquant dès les premières étapes du projet que nous pouvons créer des espaces qui répondent véritablement à leurs besoins et aspirations.

L’architecture participative est un processus collectif qui permet de co-construire, de partager les connaissances et de valoriser les compétences de chacun. Elle favorise l’appropriation des lieux par les résidents, renforce le sentiment d’appartenance et contribue à la vitalité des communautés.

Dans cette démarche, l’architecte devient un facilitateur, un médiateur qui accompagne les habitants dans la

définition de leurs besoins, dans la prise de décision et dans la réalisation de leur environnement bâti. Il est à l’écoute, ouvert aux idées et capable de transformer les contraintes en opportunités.

L’architecture participative repose sur la confiance mutuelle, le respect des savoirs locaux et la valorisation des ressources existantes. Elle encourage la mixité sociale, la diversité culturelle et la durabilité environnementale. Elle favorise également l’innovation, la créativité et la résilience des quartiers.

Ensemble, nous pouvons construire des espaces de vie qui reflètent l’identité et les aspirations des communautés, qui favorisent le bien-être et la qualité de vie pour tous. Engageons-nous dans cette voie, pour une architecture de la coopération, de l’inclusion et de la solidarité.

Les habitants de cette portion recluse de la ville vivent une expérience de vie commune dynamique et participent activement à la coordination de leurs espaces. En poursuivant cette démarche où la solidarité et la fraternité entre voisins sont profondément ancrées, il est idéal de proposer des espaces participatifs qui permettraient d’améliorer leurs conditions de vie.

En effet, ce quartier présente un grand nombre de logements insalubres. Les petites habitations restreignent l’espace disponible limitant ainsi les possibilités de travailler, de s’amuser, de recevoir, de se reposer ou de mener toute autre activité originale. Actuellement, cet inconfort est compensé par des moments conviviaux qui s’organisent dans la rue. D’ailleur il y règne une atmosphère bien plus chaleureuse que dans les quartiers où chacun dispose d’un logement confortable et se retrouve isolé. L’idée serait donc de concevoir des espaces qui prolongeraient leurs habitats de manière collective et conviviale.

Scénario d’occupation des espaces publics

Imaginez. De la même manière que la coordination et l’entente permettent à chacun d’utiliser la rue comme sa propre terrasse, d’autres espaces pourraient compléter les logements. D’autres extensions qualitatives, telles qu’un jardin, un espace de réception, une salle de jeux, des bureaux et une bibliothèque, une cuisine ouverte pourraient y être ajoutées. Pour que cette théorie soit attrayante, il faut que ces extensions soient adjacentes ou presque aux logements. Ainsi après les théories sur la ville du quart d’heure, voici celle de la maison en 3 minutes.

Emplacement des intervention de projet

Le jardin

1. Ruche

2. Jeux pour enfant

3. Potager participatif

4. Aire de barbecue, four à pizza, table de pique nique

Espace d’apprentissage et de travail

5. Espace associatif

6. atelier de travail manuel

7. Bibliothèque et espaces de travail personelle et co-working

Espaces de receptions

8. Marché

9. Espace de représentation

10. Salle des fêtes

11. Cuisinepartagé

Espaces intime

12. Logements

13. cabanes d’intimité et de promenade

Espaces sportif

14. Parcours de santé

15. Terrain de Volleyball

16. Escalade

Aménagement du terrain

17. Restanques agricoles

18. Gradin

19. Nouvelles entrées des souterains

20. Place

Ce contexte urbain diversifié présente une multitude de défis. Les interventions proposées dans ce projet s’adaptent à leurs environnement en prenant en compte les différentes situations présentes sur le site, tout en créant une cohérence programmatique et de mise en œuvre. Une attention particulière est accordée au patrimoine immatériel, notamment pour préserver les modes de vie et les techniques de construction caractéristiques.

Ainsi, afin de perpétuer l’héritage de la manipulation du tuf, les ouvrages proposés sont conçues avec des méthodes de mise en œuvre et des structures facilitant les chantiers. Cela permettrait ensuite, avec l’aide de professionnels encadrant, d’ouvrir certaines interventions architecturales au public et de les rendre participatives. Les interventions plus légères sont d’autant plus accessibles à l’implication.

Ce projet a pour ambition d’être une expérience architecturale et urbanistique sur la gestion autonome et solidaire de ces espaces.

I. Ruelles napolitaines

La structure et les formes des rues sont influencées par des gabarits, ce qui contribue à créer les séquences urbaines typiques des petites rues de Naples. Ce tissu résidentiel dense est imprégné des traditions de la vie napolitaine. Certaines ruines ont été préservées et intégrées dans l’environnement urbain, servant uniquement de décor.

Des structures porteuses en pierre de tuf et des planchers en bois seraient conformes aux méthodes de construction traditionnelles, faciles à adopter et à réapproprier. Dans chaque bâtiment résidentiel, l’espace entre les poutres a été réduit pour faciliter l’assemblage, dans le but d’impliquer les habitants dans le chantier. Les logements sont conçus en tenant compte des habitudes et des interactions du voisinage de ce quartier. Les logements situés au rezde-chaussée ont un accès direct à la rue. Des volets modulables sont dessinés pour servir à la fois de fenêtre et de garde-corps, conciliant ainsi porosité et intimité. Toutes les toitures sont aménagées en terrasses collectives, accessibles à tous depuis la rue par les cages d’escalier extérieures. Certains murs sont mis à dispositions pour permettre aux habitants de mettre en valeur leurs chapelles de rues, perpétuant ainsi cette expression spirituelle et artistique qui caractérise la ville.

II. Souterrains illuminés

La porosité du tuf et les grandes ouverture sur les espaces arborés participe à la qualité unique de cet espace. La température y est régulée, l’air circule très bien, il n’y a ni humidité ni poussière et l’acoustique du lieu est très bonne. Ces souterrains sont un spectacle sculptural. Ils sont également un lieu chargé d’histoire et de mystère. Pendant des siècles, les habitants de Naples ont utilisé les grottes comme refuge contre les envahisseurs et les catastrophes naturelles. Les habitants sont très fiers de vivre à proximité de ces espaces atypiques baigné de légendes historiques populaire. C’est pourquoi, même si le lieu est occupé par un parking privé, les voisins peuvent aller et venir. D’autant plus que les alentours sont très fournis en parking. On peut supposer qu’il serait possible d’occuper les souterrains avec d’autres usages.

Le projet propose un espace public amplifiant l’interaction qui se trouve dans la rue. Ainsi, ces espaces libres pourront être utilisés comme une place de village, permettant les promenades, les rencontres, les jeux, l’organisation de marchés et la tenue de petits événements. L’intervention architecturale se veut légère et réversible, pour qu’elle puisse s’adapter parfaitement aux besoins qui la sollicitent. De nouvelles entrées et sorties sont créées pour fluidifier la circulation, une scène et des gradins sont creusés afin de permettre de nouveaux scénarios inscrits dans le partage.

III. Cratère forestier

Lorsque l’on pénètre dans le cratère, on est ébloui par la majesté des immenses parois de tuf. Cet univers verdoyant est bercé par le chant des oiseaux. Ce lieu, coupée de tous nos repères, abrite quelques petites bâtisses en ruines et une maison abandonnée qui a reçu une rafale de tirs. La proposition du projet vise à ouvrir cet espace au voisinage en proposant des équipements qui amélioreront les logements à proximité.

L’intention du projet est d’utiliser les structures et les formes existantes pour composer avec ce qui est déjà là. La forme en L des bâtiments existants sera ponctuellement fermée pour entourer une placette et générer une énergie circulaire. Cette forme est initiée par la maison existante et sa dépendance, ainsi que par deux nouvelles constructions conçues pour accueillir des locaux soutenant les initiatives des habitants. L’écriture architecturale s’inspire des souterrains, en mettant en scène de grandes masses percées par de larges fenêtres verticales. La structure est telle que, dans le cas où ces espaces seraient démantelés, la structure en pierre qui reste permettrait une déambulation ludique d’appréhension de la forêt.

Les interventions s’appuient précisément sur la typologie du lieu et les ruines qui s’y trouvent. L’ensemble fonctionne en synergie.

Dans le tissu dense, une architecture qui s’intègre.
Dans les souterrains, une architecture qui souligne.
Dans le cratère, une architecture qui reçoit.

Toutes ces interventions sont le reflet d’une volonté profonde de transformer ce quartier prometteur en un laboratoire d’autogestion et de solidarité. En prenant en compte la densité et la diversité urbaine du site, le projet se déploie à travers plusieurs interventions qui viennent s’inscrire dans des espaces oubliés, dissimulés ou ignorés.

L’ambition de ce projet est de susciter de nouveaux scénarios de gestion, d’entretien et d’occupation des espaces urbains, au service de ceux qui y vivent.

La disposition géographique unique de cet endroit offre un terreau fertile pour la solidarité et la complicité. Toute la bienveillance contenue dans ce cul-de-sac étroit mérite de pouvoir s’exprimer pleinement. Ce projet aspire à créer des univers surprenants, suffisamment confortables pour permettre l’épanouissement d’une vie populaire. Ces équipements transcendent leur simple fonction utilitaire, en devenant des lieux de vie vibrants, nourrissant le tissu social et culturel de la communauté.

Plus qu’un projet, cette démarche se veut être une méthode inspirante, une invitation à repenser nos interactions avec l’environnement urbain et à cultiver la solidarité, l’échange et la créativité.

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LABORATOIRE D’AUTOGESTION ET DE SOLIDARITÉ by Nina Vercilien - Issuu