mon journal Fil d’Ariane
Travailler sur les imaginaires du monde et les représentations mentales que cela engendre n’est pas donné d’avance. C’est une notion dont il faut tenir compte surtout si l’on s’engage dans un atelier avec un public en perte de repères spatio-temporels, notamment et pour qui le concret lorsqu’il y a accès rassure. Mon interrogation fut la suivante : comment mener à la projection et rendre cela visible ? Comment introduire le Poétique ? Comment envisager ces liens ? C’est dans cette optique délicate, pouvant toucher l’émotion, provoquer un repli et donc une absence que j’ai pensé cet atelier. Il s’est construit au fur et à mesure en tenant compte des va et vient possibles de chacun. Pource faire, dès le départ, il m’apparut important que plusieurs supports soient présents, afin que chacun puisse les utiliser ou non, selon le moment, créant ainsi un relai entre l’espace extérieur et l’espace intérieur :
Appareil Photo pour capter (on peut aussi envisager la captation sonore). Cahier de voyage ou de bord pour saisir, décrire, nommer, raconter. Support mural noir, outils craies, pastels et feutre blanc pour exprimer et transcrire.
Atelier voyage au Fil d’Ariane Une hétérotopie poétique
panneau images flux
Tout en ayant conscience de la difficulté de réalisation, je ne souhaitais pas arriver avec un thème ou un sujet prédéfini estimant que cette construction invisible, cette émergence était personnelle à chacun. Le prétexte formel fut donc énoncé comme étant la réalisation d’une cartographie (mentale) sur support mural au Fil d’ariane et qui s’appuierait dans sa translation sur les photos et les Journal textes produits à l’extérieur. L’idée de l’atelier résidait en lieu même et place d’une construction et de son émergence ; nous serions des arpenteurs, des voyageurs, des menuisiers : des artisans. Pendant les séances j’alimentais notre progression, de textes, de sons et d’images. J’entourais plutôt que de cadrer.
les sons correspondant au lieu des prises de vue : ‘‘chez moi’’ - ‘‘dans la rue’’
Travail préparatoire écriture en alphabet géorgien
L’espace du Fil d’arianne fut réservé à une approche pas à pas de la future mini fresque sur support noir. Ce temps de rencontre permettait de récolter aussi les images et mots de chacun comme un flux direct, objet de mémoire. Le support prévu étant assez grand. nous réalisions d’abord des dessins en A4 puis nous les avons réunis sur une feuille plus grande avant d’en concrétiser la geste cartographique sur le support final lors des deux dernières séances.
« Ces lieux, parce qu’ils sont absolument autres que tous les emplacements qu’ils reflètent et dont ils parlent, je les appellerai, par oposition aux utopies, hétérotopies» Michel Foucault.
Une seule contrainte fut énoncée de ma part : nous garderions toutes les images et les dessins. Il fallait donc trouver des moyens de cacher tout en montrant. Certains dessins resteront énigmatiques : certaines images seront voilées ou marquées d’un carré noir. Droit de ne pas tout expliquer ou traduire.
Droit à l’intimité. Discrétion. Force évocatrice de l’imaginaire et du poétique.
extrait d’un panneau images flux : amorce film
Le Fil d’Ariane. Nouvel Hôpital Civil, Strasbourg - Sonia Weber, psychologue - Public adulte en cure de désintoxication
®dln_nathalie dolhen