20110525 Contes Méphitiques

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CULTURE

mercredi 25 mai 2011

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James Blunt à la Rockhal le 24 octobre

Le grand Sclavis vendredi soir à l'abbaye

Avec ses albums Back To Bedlam et All The Lost Souls, James Blunt est devenu l'un des artistes britanniques les plus porteurs commercialement parlant. Romantique, charmant et talentueux, cet auteur-compositeur prouvera une fois de plus qu'il a tout pour plaire en interprétant les titres de son nouvel album Some Kind Of Trouble. www.atelier.lu

Ce vendredi, Louis Sclavis et Ebony-5t formeront un sextuor éphémère de clarinettes. Après commande d'une pièce au maître, les cinq de la formation lorraine ont travaillé avec Sclavis à sa création et aujourd'hui ils partent en tournée avec lui en Lorraine (Metz, Nancy) avec incursion au Luxembourg.

Les deux visages de Naples Du 28 octobre au 13 novembre à Villerupt Gros plans sur le cinéma transalpin du 28 octobre au 13 novembre: la 34e édition du Festival du film italien est annoncée. ■ Depuis 1976, l'ancienne cité industrielle de Villerupt, à deux pas d'Esch/Alzette, se transforme début novembre en rendez-vous incontournable du cinéma italien. Le Festival du film italien de Villerupt, qui devait rester sans suite, en est désormais à sa 34e édition. En 2010, le festival accueillait près de 46.000 spectateurs. «On a souffert, la gestion a été très dure, mais nous sommes tout de même très contents. Si cela se reproduit cette année, nous n'allons pas refuser du monde», signale Oreste Sacchelli, délégué artistique du festival, avant de préciser: «Nous n'avons pas pour ambition de faire du chiffre, mais de créer des liens avec notre public tout en lui présentant le cinéma italien dans toute sa variété». Un cinéma italien qui n'a pas brillé cette année à Cannes mais qui, comme le souligne Oreste Sachelli, continue d'engranger des recettes supplémentaires et

d'intéresser un public toujours plus nombreux. Comme les années précédentes, le festival de Villerupt se veut être un miroir de

la production transalpine. Avec toujours ce grand écart entre les productions commerciales et populaires et le cinéma d'auteur,

entre Benvenuti al Sud et Gomorra. De quoi sera faite l'édition 2011? «Ne me demandez pas des noms de films ou d'invités, c'est encore beaucoup trop tôt», a indiqué hier en prélude à la présentation de la 34e édition le délégué artistique. «On vous en dira plus en octobre». En attendant, les organisateurs ont levé le voile sur l'affiche créée comme d'habitude par le dessinateur lorrain Baru. «On y retrouve tous les ingrédients de la ville de Naples: un groupe de Ritals, une mandoline et un hommage à l'acteur et réalisateur napolitain Totò», explique Oreste Sachelli après avoir présenté le thème fédérateur de cette édition: Voir Naples et sourire (?) «Entre Sole mio et la Camorra, nous voulons montrer une double image de Naples». Une dualité qui s'exprimera au travers d'une rétrospective consacrée à quelques productions plus anciennes mais aussi et surtout à des films plus contemporains. Le festival continuera son expansion côté luxembourgeois: après Luxembourg, Dudelange et Esch, ce sera au tour de Differdange de rentrer dans la danse. ■ thi

Soit dit en passant

La belle écriture Berlin, l'extraordinaire musée de Pergame, consacré aux antiquités gréco-romaine, mésopotamienne et asiatique. Luxembourg, un concours organisé ces jours-ci: celui de «La belle écriture». Significative coïncidence. A Berlin, la découverte fascinante des calligraphies islamiques anciennes. Des textes dont l'écriture est à la fois un acte de foi, une prière, et comme une affirmation concrétisée de la splendeur de ce qui est révélé et proclamé par les mots. Et les calligraphes de systématiser les formes de leur art, de se regrouper en écoles, maîtres et disciples. Et l'on se rappelle alors nos propres manuscrits, Les très riches heures du Duc de Berry par exemple. Et l'on se souvient, si l'on a un certain âge, des leçons d'écriture dans des «cahiers à deux lignes» encadrant les pleins et les déliés. Et l'on découvre – avec surprise, sinon effarement – la façon dont aujourd'hui, cette acquisition de l'écriture peut se faire «à main levée» sur des feuilles libres. Bien sûr, l'écriture est une forme manifeste d'expression de la personnalité, récupérée notamment par les psychologues d'entreprise et leurs tests graphologiques; bien sûr, il y a eu des formatages calligraphiques et nous pensons alors au mode uniforme d'écriture de

certaines amies éduquées chez les bonnes sœurs. Mais il ne faut pas oublier la fonction première de la calligraphie: être lu sans difficulté! On nous objectera qu'aujourd'hui, on «traite les textes», informatiquement. Evidemment. Mais nous sommes alors régulièrement surpris de la façon brouillonne, désinvolte, dont certains utilisent pareils «traitements». De plus, le «manuscrit» nous paraît essentiel dans certains cas, plus marqués affectivement: une lettre de condoléances, un message de félicitations ou d'encouragement, ont davantage de force expressive quand ils sont écrits à la main, noir sur blanc, bien disposés sur un papier de qualité. On retrouve alors cette volonté du calligraphe ancien de manifester son implication dans l'acte d'écriture, d'amplifier son propos par la forme qu'il prend; on est sensible au temps qui lui a été consacré, hors des exigences fonctionnelles, pour le «mettre au propre». Et c'est pourquoi nous saluons l'initiative des Amis du Moulin de Bertrange (tél. 42 88 77 23): inviter à recopier dans les trois langues nationales des extraits du Rénert, ce texte constitutif de l'identité linguistique du pays. ■ Stéphane Gilbart

Des récits d'outre-tombe raconte les terribles mésaventures d'un révérend relatées par un vieux paroissien dans un «texte fortement panaché de gallo, ce qui demandera un effort au lecteur français». Bien souvent d'ailleurs, à des fins d'authenticité, ces narrations se définissent comme l'écho scrupuleusement conforme des mots de celui ou de celle qui les a dits. Et voilà, il ne reste plus qu'à dépasser ses appréhensions pour aborder avec plaisir ces récits fantastiques, mais également pour découvrir ou redécouvrir de talentueuses plumes d'outretombe... ■ Nathalie Cailteux

Le recueil de nouvelles fantastiques Contes méphitiques (éd. J'ai Lu), exhume une brochette de récits du XIXe siècle délicieusement désuets et morbides. ■ L'ambiance gothique qui caractérise le décor de cette anthologie d'histoires obscures est instillée sous un style feutré et raffiné, propre à cette époque. Les thèmes voguant à la frontière entre le naturel et le surnaturel parlent de la mort, la folie, l'alcoolisme, la damnation ou encore le rêve prémonitoire... Parmi les auteurs de ces nouvelles fantastiques où figurent James Hogg, Joseph Sheridan Le Fanu, Charlotte Riddell, Rhoda Broughton, William Henry Hudson, Robert Louis Stevenson et Lord Dunsany, certains font partie des grands noms de la littérature anglaise du XIXe, début XXe siècle. Leur parcours est chaque fois brossé de façon anecdotique en guise de prologue à leur(s) récit(s). Selon le sens figuré du terme, ces nouvelles «méphitiques» devraient dégager une atmosphère nuisible. Or c'est justement ce qui constitue leur attrait et la fascination qu'elles exercent sur le lecteur. Car les frissons ne manquent pas de surgir lorsque les rêves des protagonistes sont porteurs de lourds présages dont l'issue reste à coup sûr inéluctable. Pis encore, lorsque dans le récit signé par Le

Fanu, une revenante menace la tranquillité d'une jeune épouse, ou lorsque Hudson raconte les confessions de Pelino Viero, ensorcelé par son épouse, qui se transforme la nuit en oiseau. Et que dire des récits macabres de Lord Dunsany où la fantaisie se conjugue à une plume joliment poétique? Ces histoires laissent planer derrière elles un malaise savamment orchestré par le cadre austère des campagnes britanniques, par des personnages à l'allure spectrale et surtout par une prose d'époque qui ne laisse percevoir aucune émotion fulgurante, aucun éclat trop vif dans un environnement sombrement étrange. A noter aussi la nouvelle La tordue de Robert Louis Stevenson qui

Contes méphitiques, collectif d'auteurs, traduction de l'anglais par Patrick Reumaux, paru aux éditions J'ai Lu (ISBN 978-2290021484, 272 pages).

Jeu-concours Participez à notre jeuconcours, organisé en partenariat avec LIBO: pour tenter d'empocher le poche de la semaine, envoyez un SMS au 644 47 avec le code: Voix (espace) Nom (espace) Prénom (espace) Contes. Les gagnants tirés au sort seront prévenus par retour de SMS et pourront retirer leur exemplaire à la librairie LIBO au 11, rue du Fort Bourbon à Luxembourg. www.libo.lu


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