Planète Paix 542

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‘‘Nous ne comprenons pas’’

lègue cameraman, lui baisse sa caméra, lui dit : « Ne tournez pas », lui soulève son teeshirt, le pousse violemment. Ensuite, il me fonce dessus, tape sur ma caméra et la met par terre. Lorsque je lui ai dit : « Regardez, j’ai un badge de l’Otan, je suis des médias », il a répondu : « Je m’en fous. Carte de presse ! » Je la lui présente. Mais il exige aussi que je lui donne la caméra, ce que je refuse. Ça dure un petit bout de temps. Comme je ne lâche pas la caméra, un de ses gars passe derrière moi, me fait une clé de bras et je me retrouve la tête sur un mur. J’étais un journaliste voyou ! Là j’entends : « Efface la cassette ! » Sous prétexte que ma carte de presse était périmée depuis trois jours, et même si j’avais un badge de l’Otan, ils m’ont empêché de travailler.

Après ça, j’ai vu qu’un des policiers avait trouvé le mode pour effacer la cassette. J’attrape mon téléphone portable et appelle un confrère. Je lui dis : « Appelle tout le monde, appelle toute la presse » et lui donne ma situation géographique. Je hurle : « La police m’empêche de bosser, c’est hallucinant, il n’y a pas de liberté de la presse ! » Alors, j’ai pu récupérer ma caméra. J’ai demandé au commissaire pourquoi il avait fait ça ; il n’a pas répondu. Ils s’en sont allés sans me rendre ma carte de presse. Je repars de ce sommet sans ma carte de presse, confisquée, sans raison, et je ne sais pas où elle est à ce jour.

H.H Extrait du journal l’Humanité du 6 mai 2009

(…) A 14h30, nous sommes arrivés à proximité de l’hôtel Ibis. A ce moment là, il n’y avait qu’une petite partie de l’hôtel en flamme : le côté de l’entrée du bas jusqu’au toit. Nous nous sommes dirigés vers le parking d’où la manifestation commençait à partir. Nous avons vu au bout de la rue, devant et à côté de l’hôtel des CRS, il n’y avait alors plus d’affrontements mais des bombes lacrymogènes étaient lancées. Aucune barricade ne bloquait l’accès à l’hôtel. C’est vers 14h45 que nous avons entendu et vu la première voiture de pompier, c’est à dire environ 45 minutes après que nous ayons vu les premières fumées. A 15h15, toute le cortège était au pont de Kehl, près du port autonome. Nous rappelons qu’entre le point d’entrée avec les CRS et les pompiers et l’hôtel Ibis, il y avait environ 1km que nous avons fait lentement, sur une route bloquée à la circulation avec peu de monde et donc en 2 minutes, les pompiers et les CRS auraient pu aller vers l’hôtel Ibis. Nous ne comprenons pas la non intervention d’environ 150 à 200 CRS et une centaine de pompiers qui n’avaient aucune fonction à l’endroit où ils se trouvaient alors qu’à 1km, un hôtel brûlait et qu’à 500m, une station service avait ses vitres cassées.

JC, VC et SM, Epinal

‘‘Ils tiraient sur la paix’’ Arrivée dans les pires difficultés vers 13H30 au jardin des deux rives, après 12 h de voyage, au moment du meeting pour la paix. Sur le parcours, des traces d’affrontements passés montrent les dégâts de violences non contenues malgré un contingent de  N° 542 - Mai 2009 - Planète PAIX

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