Une architecture du quotidien

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UNE ARCHITECTURE DU QUOTIDIEN

STRUCTURE D’ACCUEIL : Agence DCA MSP : Décembre 2015 - Novembre 2016 TUTEUR : David COMY SUIVI : Sébastien FABIANI

MEMOIRE HMONP / MATTHIEU LEMARIÉ

© Brasserie du bouffay - Agence MIMA

HMONP

2015 2016

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARCHITECTURE DE GRENOBLE



UNE ARCHITECTURE DU QUOTIDIEN

STRUCTURE D’ACCUEIL : Agence DCA MSP : Décembre 2015 - Novembre 2016 TUTEUR : David COMY SUIVI : Sébastien FABIANI

MEMOIRE HMONP / MATTHIEU LEMARIÉ

SOUTENANCE : VENDREDI 18 NOVEMBRE - 17h00. MEMBRE DU JURY :

Luna D’EMILO / Catherine POULLAIN / Jean SCHWEIZER / Thomas BRAIVE

© Brasserie du bouffay - Agence MIMA

HMONP

2015 2016

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARCHITECTURE DE GRENOBLE



PREFACE En amont de ce mémoire, je tiens à rappeler le cadre dans lequel nous, jeunes Architectes Diplômés d’Etat (ADE), arrivons sur le marché du travail, à la recherche d’un poste, dans un contexte professionnel difficile. En effet, la crise économique de 2008 a entrainé de nombreuses modifications et complications de l’exercice de la profession (réduction de l’activité, réduction des honoraires, augmentation des prestations pour le même prix, licenciements …). L’ordre des architectes évalue une forte diminution du Chiffre d’Affaire des agences françaises, avec un passage du CA moyen supérieur à 278.000 € en 2008 à environ 261.000 € en 2014.01 De plus, un quart des architectes interrogés déclarent avoir dû se séparer d’un ou plusieurs éléments entre 2008 et 2012 02 ; 57% des architectes ayant dû procéder à un ou des licenciements se sont séparés d’un architecte dans leur agence. Les catégories des fonctions « supports » au métier sont aussi principalement touchées : statut de dessinateurs (26% de licenciement) et de projeteurs (26%). L’ADE devant faire sa place face à un tel contexte se retrouve d'ores

et déjà dans une impasse. Le CNOA estime qu’une grande majorité des architectes individuels ou associés (84%) n’accueillent aucun jeune diplômé dans leur agence. Cependant, depuis 2008, il observe aussi une augmentation régulière de l’accueil d’étudiant en formation HMONP, (16% des agences accueillant au moins un ADE en formation HMONP). Un second constat évident face aux problématiques d’embauche est représenté par l’expérience - ou le manque d’expérience accumulée au cours des années d’études. Le système européen de l’enseignement de l’architecture, sous la forme LMD (Licence, Master et Doctorat), a déterminé un temps minimum de formation en agence lors de stages pratiques ne permettant cependant pas d’accumuler suffisamment d’expérience. Avec au total, 3 mois de stage minimum au cours des 5 premières années d’études. La difficulté de trouver aussi une agence susceptible d’accueillir un stagiaire engendre malheureusement la difficulté d’obtention de conventions supplémentaires au cours de ces années d’études. Comment palier à cette situation contrainte par un système

01. ARCHIGRAPHIE - chiffres et cartes de la profession d’architecte (2015) – CNOA 02. COMMENT LES ARCHITECTES RÉSISTENT-ILS À LA CRISE ? étude menée en juillet 2012 – CNOA

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éducatif probablement peu optimisé ? Quels sont les postes d’embauches auxquels peuvent prétendre des ADE ? Les petites annonces publiées sur le site de l’ordre des architectes reflètent parfaitement ce décalage : Demande : « jeune ADE, cherche premier emploi» ou « architecte HMONP, recherche CDI ». Offre : « recherche stagiaire » ou « recherche architecte, 5 ans d’expérience minimum ». Même si l’année de formation à l’Habilitation de la Maitrise d’Oeuvre en son Nom Propre (HMONP) ne doit pas être considérée comme une simple année supplémentaire d’études, elle s’inscrit selon moi dans une continuité logique de formation à la profession. Certains étudiants ont aussi des formations ou expériences supplémentaires, acquises en amont ou parallèlement aux études d’architectures. Ces « autres » expériences nourrissent notre parcours et nos futurs pratiques professionnelles. De plus, le statut d’étudiant (salarié HMONP), représente aussi une embauche moins onéreuse pour les agences (entre autre, via les contrats CUTCH), tout en

permettant à l’ADE d’accéder à ces premières années d’expériences. Il participe ainsi au travail de l’agence à moindre coût et moindre risque, en contrepartie, elle lui permet de mettre en pratique ses acquis et parfaire ainsi ses connaissances. Ces deux points ont représenté pour moi un premier échelon quant à mon choix d’inscription à la formation HMONP directement après le master. Cependant, ils ne sont bien évidemment pas à percevoir comme une finalité en soit. Cette année de formation et de mise en situation professionnelle étant avant tout un temps pour mettre en commun des expériences professionnelles et des apports théoriques sur l’exercice de la profession. A court terme, mon ambition n’a pas été de suivre cette formation dans le but de monter une structure suite à la MSP. Mais plutôt, de me donner un bagage suffisamment complet afin d’aborder et de comprendre l’ensemble des contraintes liées à la profession : l’étendue des travaux à réaliser, les compétences nécessaires à l’organisation d’une agence, les responsabilités auxquelles nous sommes confrontés …


Ceci afin de prendre entièrement place au sein d’une agence, et à terme, pour porter mon projet de Maitrise d’Œuvre.

* Carte postale du collectif DPA

Carte postale satirique, edité par le collectif DPA Pays de la Loire (Défense Profession Architecte)

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REMERCIEMENTS Dans un premier temps, je tiens à remercier les personnes qui m’ont soutenu cette année et tout au long de mon parcours : Merci à David COMY pour son accueil au sein de sa structure dans le cadre de la MSP. Au cours de cette année à ses côtés, il m’a apporté un complément à la formation théorique que j’avais, et nous avons prévu de poursuivre ensemble sur de prochains projets. Sébastien FABIANI, mon directeur d’étude, qui a su me conseiller tant au cours de ma recherche de MSP, mais aussi tout au long de cette année de formation. Merci d’avoir su nous éclairer sur les différentes questions auxquelles nous étions confrontés, ainsi que dans la rédaction de ce mémoire.

Toutes les personnes rencontrées durant mes stages, mes formations, lors de workshops ou actions collectives (…) qui ont participé de près ou de loin à façonner mon parcours et mon identité. A l’ensemble de l’équipe enseignante et administrative en charge de la coordination de la formation HMONP au sein de l’école d’architecture de Grenoble. Merci pour votre écoute, votre soutien et vos enseignements. Aux membres du jury, pour le temps consacré à la lecture de ce mémoire et à leur présence lors de la soutenance.

Tous mes proches, ma famille et mes amis pour m’avoir soutenu et encouragé tout au long de ces études.

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TABLE DES MATIÈRES PREFACE REMERCIEMENTS INTRODUCTION

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PARTIE 1. UNE IDENTITÉ 15 PARTIE 2. AGENCE D’ARCHITECTURE À PROXIMITÉ 23 PARTIE 3. S’INSCRIRE SUR UN TERRITOIRE 53 PARTIE 4. LE TEMPS D’ECHANGE 67 PARTIE 5. PARTAGER SON EXPERIENCE 101 CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXES

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INTRODUCTION Au terme de la formation HMONP, l’Architecte Diplômé d’Etat doit rédiger un mémoire professionnel permettant notamment de présenter les acquis de ce dernier au cours de la MSP ou pendant diverses expériences antérieures. Ce document a aussi pour enjeux de présenter et approfondir des questionnements liés à la conception de projets architecturaux et de leur mise en œuvre, auxquels l’ADE aurait pu faire face.

- elle pourrait même être entendue comme classique - mais plutôt de profiter de cet exercice pour faire un bilan de mes connaissances, de mes envies et des questions que je me pose encore. Ce temps privilégié me permet ainsi de dessiner le chemin qu’il me reste à parcourir et de définir les directions à choisir pour tendre vers l’identité architecturale qui m’inspire.

J’ai longtemps hésité et buté sur la rédaction de ce mémoire, sur son contenu et ses enjeux. Aujourd’hui, je souhaite vous Présenter simplement mon parcours, les différentes connaissances mises en commun via différentes formations et rencontres (faites aussi hors du champ de l’architecture). Profiter aussi pour faire un retour d’expériences suite à cette année, à mi-chemin entre exercice professionnel et formation théorique. En parallèle, je vais tenter d’exprimer une approche et pratique personnelle de la profession ; de sa conjugaison avec d’autres expériences et de sa place au sein de la société et du territoire dans lequel elle s’inscrit. Il ne s’agit toutefois pas de définir une identité singulière,

Face aux derniers bouleversements de l’exercice de la profession, dus notamment à la crise économique, mais aussi aux dernières réglementations en vigueur, je me suis intéressé à la question de l’échelle du projet pour lequel on fait appel à un architecte. Encore hier, l’architecte n’était considéré (et médiatisé) que pour l’édification de grands bâtiments prestigieux. La question de l’habitat, et notamment celle du logement collectif, à petit à petit réconcilié les architectes avec des projets plus humbles. Mais l’architecture intervient à toutes les échelles. Elle se retrouve dans la simple maison individuelle, dans le commerce du bout de la rue, dans l’équipement sportif d’une commune et aussi,

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dans ces grands édifices. Ce premier axe de réflexion m’a intéressé et m’a conduit aux questionnements suivants : - Quel marché privilégié ? - Quelles activités et organisation pour de plus petits marchés ? - Comment sensibiliser le public sur la plus value d’un architecte sur de plus petits projets ? De plus, les préoccupations écologiques et environnementales dans lesquelles la profession et les politiques urbaines se sont orientées questionnent aujourd’hui (notamment) le contexte territorial et sociétal dans lequel s’inscrit le développement d’une agence d’architecture. La montée au pouvoir des habitants (nombreuses initiatives associatives et habitantes) doit aussi re-questionner notre pratique de la profession. L’intégration de ces nouveaux enjeux - façonnés aussi par ce contexte économique - représente alors pour moi un 2nd axe de réflexion, qui vient compléter la question de l’échelle du projet, auquel je tenterai de faire des liens dans la description de mon parcours, des activités aux cours de la MSP et de mes expériences parallèles. Dans le cadre de la 15e exposition internationale d’architecture

de Venise, le projet du pavillon français - présenté par l’équipe du collectif AJAP14 et l’agence OBRAS - nous parle de « nouvelles richesses ». le projet « Nouvelles richesses » s’engage sur les territoires du quotidien où s’expérimentent de nombreuses solutions architecturales, porteuses d’espoir, d’engagements humains et de richesses. Qu’ils soient péri-urbains, ruraux ou industriels, les espaces de la banalité ordinaire recèlent de multiples ressources que l’architecture révèle. C’est à ces démarches, aussi remarquables que diverses et innovantes, que ce projet est dédié. * Dossier de presse du livre « Nouvelles Richesses »

Cette citation, ainsi que les sujets présentés dans l’exposition au pavillon français de la biennale de Venise, m’a permis de définir le cadre et la couleur de ce travail de mémoire. Aussi, je décrirai l’agence d’architecture à l’image d’un « service de proximité », où se mélange conseil, savoir faire et lien social. Cette allégorie - qui finalement, n’en est peut-être pas une - m’évoque véritablement le sens de la pratique auquel je suis


sensible, et me permet de faire le lien entre les différents sujets que je souhaite aborder : la proximité au sens de son positionnement et son étendue d’intervention au sein d’un territoire ; Mais aussi la proximité à entretenir avec les différents acteurs du projet (Maitrise d’Ouvrage, institutions publiques, Entreprises, BET …).

HMONP. En annexes, des éléments viendront aussi compléter mon propos et détailler certains points de mon parcours, de mes expériences et des travaux réalisés au cours de la MSP.

Ainsi, je commencerai ce mémoire pas la présentation de mon parcours. Afin de décrire les choix et postures que j’ai pu faire jusqu’ici afin d’aborder au mieux ce sujet. Une deuxième partie me permettra de présenter l’agence dans laquelle j’ai pu faire ma MSP, de montrer notamment les atouts et les inconvénients d’une petite structure comme celle de David Comy Architecte (DCA). Les trois chapitres suivants me permettront d’étoffer les questions sur l’insertion de l’architecte sur son territoire, le lien social développé à l’échelle locale et la valorisation de la profession auprès du grand public. Ceci en s’appuyant sur l’analyse de différents projets traités au sein de l’agence DCA. J’apporterai enfin une conclusion sur la pratique professionnelle vers laquelle je tends, ainsi que sur les apports de la formation

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PARTIE 1.

UNE IDENTITÉ

Bac + DUT Génie Civil

Au cours de la rédaction du protocole de formation, rédigé dans la cadre de la HMONP, je faisais fit de mes acquis en matière de maîtrise d’œuvre à travers une description scindée de mes expériences : en présentant d’un côté mon cursus scolaire, puis mes différents stages et pratiques professionnelles, et enfin diverses activités parallèles m’ayant influencées jusque là (Cf. annexe). Ici, je vais tenter de présenter mon parcours d’une manière plus transversale, afin de comprendre les moments clés de ma formation et faire les rapprochements entre ces différentes expériences.

faire sourire, seulement elles sont, dans un sens, d’une importance capitale. Ceci vous permettra certainement de comprendre mon engouement et mon regard critique sur la profession d’architecte et la maîtrise d’œuvre tel qu’il le sera décrit ici, ainsi que mon attachement pour un territoire.

Tout d’abord, il me faut rappeler mes origines. Je suis le fils d’un maître d’œuvre, installé dans un département rural dans l’ouest de la France (La Mayenne - 53). Ces toutes premières informations sur ma personne peuvent peut-être

Je m’oriente donc dès le lycée vers une formation technique : un Bac STI Génie Civil, suivi d’un DUT Génie Civil. Ces cinq premières années d ’ é t u d e s dans le bâtiment ont été pour moi l’opportunité de me construire

Ainsi, je me suis intéressé aux différents métiers du bâtiment assez tôt, influencé par mes passages dans le bureau de mon père, les week-ends d’auto-constructions entre amis, les voyages en famille, et petit à petit, par le biais de mes formations scolaires.

STAGE - SARL LEtERtRE - maçonnerie STAGE - BELLIARD FRèRES - charpente et ossature bois

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un bagage solide sur différentes techniques constructives du BTP, l’organisation de chantier, l’implantation de projet, son estimation, ainsi que son dimensionnement structurel. Elles m’ont aussi permis d’effectuer mes premières insertions dans le milieu professionnel, via deux stages ouvriers et un stage d’une durée de deux mois dans une agence d’architecture.03 Je suis fier d’avoir pu évoluer dans ce milieu avant même de commencer mes études pour les métiers liés à la conception, me permettant alors d’appréhender assez tôt les réalités du chantier. A l’issue du DUT Génie Civil, je suis parti un an et demi à l’étranger pour suivre une formation à mi-chemin entre architecture et ingénierie (1 an dans une école au Danemark, puis 6 mois en Autriche l’année suivante). ANIMATION

ENSAG

03. Cf. FICHES ARCHI, en annexe.

Deux années d’études supplémentaires qui m’ont permis, cette fois-ci, de découvrir d’un peu plus près le temps de conception. En parallèle de ces premières années d’études, j’ai alterné les petits boulots avec d’un côté quelques passages au sein de l’entreprise de maitrise d’œuvre de mon père, des contrats d’interim. et des emplois saisonniers en tant qu’animateur au sein de centre de loisirs (CLSH). Bien qu’extérieur au milieu de la construction, cette dernière expérience cumulée jusqu’à encore Octobre 2015, m’a entrainé sur des valeurs et pratiques de médiation sociale que j’espère pouvoir intégrer à ma future pratique professionnelle. En 2011, j’intègre finalement l’école d’architecture de Grenoble par le biais d’une inscripM1 ENSAG semaines de prototype


tion en validation d’acquis. L’occasion pour moi de découvrir plus précisément les notions de conceptions architecturales ainsi que les valeurs et métiers attenants à la profession. Mes premières années d’études resteront relativement « sages » et très peu critiques ; Au rythme du cadre scolaire établi : suivi de cours magistraux, participation à divers travaux pratiques, conception de projet et stage pratique pour lequel j’ai eu l’opportunité de travailler avec Thomas BRAIvE et Anne FOuLOn de l’agence AtELIER DE LA PLAcE.04 C’est alors au sein du master architecture et cultures constructives que j’ai pu commencer à me construire plus précisément une identité et des valeurs architecturales auxquels me raccrocher. Notamment via la mise en commun de mes précédentes études

et des études d’architecture au cours de la conception de projet et réalisation de prototypes à échelle 1:1 aux grands ateliers de l’Isle d’Abeau. Mais aussi grâce à la recherche et rédaction du mémoire de M105 pour lequel je m’étais intéressé à des questions d’urbanismes participatifs, et d’appropriations citoyennes. Sujet pour lequel j’ai pu continuer à me forger une opinion via mon dernier stage pratique au sein de l’association DE L’AIRE.06 Au cours de cette même année, j’ai souhaité me confronter plus encore à une forme d’architecture expérimentale et participative. Autour de réflexions sur les espaces délaissés de nos quotidiens, et notamment ceux de l’école d’architecture de Grenoble, nous avons entrepris avec des amis la création du Collectif LA FUITE (Fantaisie Urbaine Initiée ASSOCIATION DE L’AIRE

04. Cf. FICHES ARCHI, en annexe. 05. Cf. FICHES PROJET D’ETUDES, en annexe. 06. Cf. FICHES ARCHI, en annexe.

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par des Travaux Etudiants).07 Pendant nos deux dernières années d’études à l’ENSAG, ainsi que cette année écoulée en formation HMONP, nous avons pu évoluer à travers une « petite activité » dans la conception / réalisation de projets scénographiques, d’expérimentation urbaine, architecturale, culturelle et/ou sociale. Cette activité annexe nous a aussi permis de nous confronter aux réalités professionnelles par la création et l’organisation d’une structure (associative), la gestion de devis et factures, le montage de dossiers administratifs… En plus des projets menés avec le Collectif, ces dernières années d’études ont été aussi pour moi l’occasion de me confronter à de nouvelles pratiques, via des conférences, expositions, lectures, concours étudiants, rencontres et divers ateliers. La sensibilisation COLLECTIF LA FUITE

à l’architecture est un sujet qui m’a alors beaucoup intéressé. J’ai pu le découvrir et l’expérimenter grâce à des ateliers de médiation auprès du jeune public effectué avec Adélaide BOELLE (In vIvO)08, pendant une semaine de formation avec Mireille SIcARD (directrice de la maison d’architecture de Grenoble) et sur un poste de monitorat à l’ENSAG dans le cadre de l’accueil de lycéens pour un stage découverte / préparation au concours d’entrée des ENSA. De plus, la notion de participation habitante, dans le processus de conception comme celui de la fabrication, a été un champ de réflexion personnelle qui a véritablement ponctué ma formation. Entre autre, j’ai eu l’occasion de me rapprocher du Collectif 2-4 qui a entamé une démarche de concertation des habitants et élus de la ville de Pré-en-Pail,09 en Mayenne (53) en faveur de MEDIATION

07. Cf. FICHES COLLECTIF LA FUITE, en annexe. 08. IN VIVO, catalyseur de participation citoyenne - http://www.architecture-in-vivo.com 09. Le 2-4, terrain(s) d’expression(s) associative(s) - http://2-4tea.blogspot.fr


la requalification d’une rue et d’un quartier. J’ai pu alors suivre la démarche de Bénédicte MALLIER10 (ADE, fondatrice du cABInEt D’EMILE R.) et participer aux chantiers participatifs encadrés en 2015 par les architectes itinérants de L’AtELIER DES cOMètES.11 Enfin, pour revenir sur mon parcours scolaire ; la dernière année de master, j’ai travaillé sur un Projet de Fin d’Etudes en collaboration avec Charlotte Gerigh et Valentin Mojeikissoff. Ce PFE, intitulé « couture urbaine » 12 fut l’opportunité de mettre en commun des valeurs et identités architecturales individuelles, des connaissances acquises via différentes formations et d’aboutir ainsi, de manière collective, à un ensemble de projet qui nous faisait sens. Ce dernier projet a marqué un tournant et un aboutissement de la formation, laissant CHANTIER PARTICIPATIF

alors place à une nouvelle occasion d’insertion en milieu professionnel. Suite à l’obtention du diplôme, j’ai souhaité orienter mes recherches d’emplois près de ma région natale (Pays de la Loire), dans l’intérêt d’une réflexion au développement d’une future activité sur le territoire. Je me suis ainsi arrêté sur la ville de Nantes, qui est selon moi, une métropole dynamique à l’échelle de son développement économique, écologique, social et culturel. Ces mêmes enjeux étant à mon sens des notions clés à la fabrication des villes, de son territoire et de son architecture. Malgré la conjoncture, et les difficultés d’embauche auxquelles nous faisons tous face, j’ai pu exécuter quelques contrats avant d’intégrer l’agence de David PFE ENSAG cOutuRE uRBAInE

Maisons en bande 67,5 LGT/ha

LGT en autopromotion 200 LGT/ha

Maison des habitants 380 LGT/ha

10. CABINET D’EMILE R., accompagnement de la maitrise d’usage - http://lecabinetdemiler.com 11. Cf. FICHES ARCHI, en annexe. 12. Cf. FICHES PROJETS D’ETUDES, en annexe.

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COMY dans le cadre de la MSP. Un contrat d’un mois au sein de l’agence de maitrise d’œuvre de mon père pour un remplacement du dessinateur en congé (paternité puis congé annuel), suivi d’un CDD d’un mois au sein de l’agence BODREAU Architecte. Ceci m’ayant permis de cumuler une petite expérience supplémentaire avant d’entamer la mise en situation professionnelle.


CDD - JM LEMARIé - MAItRISE D’OEuvRE cDD - BODREAu ARchItEctuRE

MSP DAvID cOMy ARchItEctE

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PARTIE 2.

AGENCE D’ARCHITECTURE À PROXIMITÉ Dans le cadre de ma recherche d’emploi et / ou de Mise en Situation Professionnelle pour la HMONP, j’ai eu l’occasion de postuler et de rencontrer de nombreuses agences aux fonctionnements et pratiques différentes. Au préalable, j’avais pu faire une sélection des agences avec lesquelles je souhaitais avoir l’opportunité d’évoluer. La pratique de la profession étant réellement vaste et variée, je souhaitais, afin de pouvoir m’épanouir dans ma vie professionnelle, évoluer auprès de valeurs et pratiques auxquelles j’étais sensible. En cela, l’agence de David Comy représentait pour moi un modèle « d’agence d’architecture du quotidien ». A la fois pour sa diversité d’activités principalement commandée par une MO privée non professionnelle ; mais aussi pour la taille de l’agence, induisant une organisation et formation à échelle humaine.

luer. Cet ensemble d’expériences partagées me porte alors à présenter un point de vue personnel sur la profession. Ceci afin de définir l’activité d’architecture et de maitrise d’œuvre vers laquelle je souhaiterai tendre. Pour cela, je vais profiter de ce chapitre pour présenter l’agence d’accueil de ma MSP et comparerai les pratiques et expériences vécues avec celles observées dans d’autres agences (au cours de stage, entretien, ou lectures). Aussi, j’introduirai la question de l’échelle de l’agence qui me semble propice à une architecture du quotidien.

Par la suite, Les temps de formation théorique donnée à l’ENSAG et les échanges entre étudiants sur nos expériences et pratiques respectives, m’ont permis de me projeter vers certaines ou à contrario définir celles vers lesquelles je ne souhaite pas évo-

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FICHE AGENCE

DAVID COMY ARCHITECTE 4 rue René Viviani 44200 NANTES @ david.comy@gmail.com 8 www.davidcomy.com

David COMY est architecte dplg, mais aussi architecte naval. Ce qui m’a beaucoup intéresser lorsque je suis aller à sa rencontre était justement cette double compétence. Pas spécifiquement dans l’intérêt de travailler sur la conception et réalisation d’un bâteau (même si toute fois, ceci pourrait être intéressant), mais plutôt sur son travail à différente échelles. Ainsi, les projets sur lesqels j’ai pu collaborer jusqu’ici avec David variaient entre : la construction de maisons individuelles (résidence principale et secondaire), la création d’extensions d’habitations, la rénovation d’appartements, l’aménagement d’agence bancaire, la conception de petits commerce ou service et le dessin de plus gros projets comme la transformation d’une salle polyvalente en espace socio-culturelle. Ce va et vient entre des échelles de composition sur le territoire, d’aménagements extérieurs, de conception d’un habitat individuel et du design de l’ameublement fut très instructif.

MSP - HMONP - 1 an

40% maisons individuelles

10% agencement

30% aménagement agence bancaire

10% petits commerces

10% collectivité


FORME JURIDIQUE

Peu de temps avant mon arrivée au sein de l’agence, et en prévision du développement de son activité, David COMY a modifié le statut et cadre juridique de sa pratique. Ainsi, en Septembre 2015 (2 mois avant le début de la MSP) David a changé son activité d’architecte libéral en autoprenariat, au profit d’une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée, comparée à une SARL à associé unique). Ce changement de forme juridique fut grandement motivé par la signature d’un marché d’accords-cadres avec la Banque Populaire Atlantique (MO privé) pour l’aménagement d’une quinzaine d’agences bancaires, partagée avec une autre agence d’architecture Nantaise (Bureau D’Achon). D’une part, afin d’augmenter son chiffre d’affaire en prévision de ce futur marché (CA auto-entrepreneur : 32 900€). D’autre part, cela lui a permis de continuer son activité en son nom propre (en étant le seul gérant de la structure), tout en bénéficiant des mesures de protections en terme de redressement ou liquidation judiciaire affilié aux sociétés, et donc, à l’agence DCA (pour David Comy Architecte).13

Ce passage récent d’une forme juridique à une autre au sein de mon agence d’accueil pour la MSP fut l’occasion pour moi de m’informer et de comparer ces deux modes d’exercices. Certes, la société d’architecture permet une distinction entre le patrimoine de l’activité professionnelle et les biens personnels (attention, ces protections peuvent être annulées si une faute de gestion est reprochée), mais, à contrario de l’exercice en libéral, elle impose en contrepartie un cadre de gestion réglementé et des formalités de création plus lourdes (définition des statuts, immatriculation de la société au RCS, publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales, etc.) Au cours de l’année, je me suis aussi posé des questions sur ma posture et statut au sein de l’agence DCA. Voir, pour plus tard, en vue d’une éventuelle création d’activité. Nous avons pu découvrir sommairement le statut de collaborateur libéral14 pendant la formation, lors de la présentation de Mr. Vincent BRESSY, représentant du CROA Rhône-Alpes. Ce statut permet au collaborateur libéral de continuer un exercice professionnel au

13. http://www.architectes.org/s-installer https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F32886 14. http://www.architectes.org/actualites/nouveau-modele-de-contrat-de-collaboration-liberale

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sein d’une agence, en participant à certain projet ou sur un temps défini aux activités de la structure qui l’accueille. En parallèle, il bénéficie d’un temps propice et nécessaire pour le développement de sa propre activité et peut aussi, selon l’accord passé, rester dans les locaux de l’agence. En 2012, j’ai eu l’occasion de travailler avec l’Atelier de la Place dans le cadre des stages établis à l’ENSAG. Cette jeune agence est gérée par 2 associés : Thomas BRAIVE et Anne FOULON, sous la forme d’une SARL (Société A Risques Limités). La collaboration et le partage de compétence dans le procédé de conception, de maitrise d’œuvre et de gestion d’entreprise m’avaient particulièrement intéressé dans cette agence. Je porte en moi une vision de la profession pluridisciplinaire qui, afin de développer différents domaines de compétence, à le devoir de s’appuyer sur la collaboration de différents acteurs (à noter : pour qu’une entreprise soit reconnue comme société d’architecture, la moitié au moins des gérants doit être architecte). De plus, le contexte économique et la complexification (réglementaire notamment)

de la conception invitent de plus en plus à une collaboration entre intervenants. Depuis 2004, le CNOA constate une augmentation de l’association d’architectes au sein d’une société face à une baisse constante de l’exercice libéral (ce dernier restant tout de même le mode d’exercice privilégié à l’échelle nationale). Cette évolution de la pratique est surtout évaluée par rapport à une vision des conditions d’exercices différentes et l’appréciation des risques juridiques et financiers. On note une augmentation de 17% du statut d’associé entre 2000 et 2012, contre une diminution de 12% du statut libéral au cours des mêmes années15. Par ailleurs, la pratique de la profession en association avec un confrère (ou une consœur) architecte est fortement représentée dans la région des Pays de la Loire (proportion de 49%, contre 38% en région d’Ile de France). Ces indices me portent à croire en une évolution de la pratique plus collaborative qui pourrait permettre par la même occasion de désacraliser l’Architecte. Nous ne sommes plus nécessairement dans un modèle d’activité comme l’agence BODREAU architecture,

15. ARCHIGRAPHIE - chiffres et cartes de la profession d’architecte (2015) – CNOA


dans laquelle j’ai pu travailler en amont de cette MSP (1 gérant, 5 Architectes - chefs de projet et 5 collaborateurs d’architectes) ; mais tendons plutôt vers un mode d’exercice plus collégial. Je ne souhaite pas ici faire la critique de ce mode d’exercice, mais exposer une autre pratique émergente en laquelle je me projette plus facilement. Certains statuts juridiques permettant d’appliquer une gouvernance collaborative à plusieurs niveaux : entre associés (SARL, SA…) ou avec les salariés (SCOP).

ORGANISATION INTERNE

Au delà du statut juridique dans lequel s’inscrit une agence, son appropriation et organisation peut varier en fonction de ses raisons sociétales, de son nombre de salariés et des compétences de chacun. Initialement, David travaillait seul et faisait parfois appel à des dessinateurs en free-lance pour boucler un dossier de permis de construire. Il a aussi collaboré avec d’autres confrères architectes sur certains projets, comme celui de la maison individuelle surnommé pictogrammes house, à Laval (53). Il favorise d’ailleurs ce type de

collaboration avec des confrères de manière plus récurrente sur ses projets d’architecture navale. Afin de mutualiser leurs compétences, il s’est associé à David BOuDgOuRD, un confrère du DSA Architecture Navale, pour la conception de voilier ou bateaux de course. Lui étant plus à l’aise avec le design et l’aménagement intérieur et son confrère privilégiant l’étude structurelle de leurs navires. Le développement de son activité au cours de l’année 2015 a fait évoluer sa pratique. Au delà du changement de statut de sa structure, l’équipe de l’agence a doublé lors de mon arrivée pour la MSP. Collectivement, on a alors dû trouver des outils et leviers pour coordonner nos travaux, pour optimiser la communication en interne, déléguer certaines tâches … Ce ne fut pas simple au début, nous devions apprendre de chacun. Plus encore, David devait apprendre à connaître mes compétences et les tâches auxquelles je suis le plus efficient. Aujourd’hui nous travaillons toujours à deux au sein de l’agence. Vient s’adjoindre à l’équipe un dessinateur projeteur en free-lance qui vient 2-3 jours par semaine.

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DAVID COMY

MATTHIEU LEMARIE

Architecte DPLG

Architecte DE formation HMONP

experience pro. :

experience pro. :

+ Création de l’agence DCA 2015. + Enseignant à l’Ecole de Design de Nantes, depuis 2010.

+ Collaborateur d’architecte, en formation HMONP, David Comy Architecte, 2015-2016. + Co-fondateur et membre du collectif LA FUITE, depuis 2014.

+ Exercice libéral 2010-2015. + Chef de projet, société BlueRing, en charge de l’Architecture et de l’Urbanisme 2007-2012. + 2e prix du concours « Un voilier Eco-Responsable et solidaire », 2013. + Lauréat du concours « Dessiner le bateau de demain » Fondation BENETEAU, 2011. + Elaboration de projets portuaires, Soletanche-Bachy, Nantes, 2005-2006. + Mission internationale, Rufisque, Sénégal, 2005.

formations : + Diplômé DPEA Architecture Navale de Nantes, 2008-2010. + Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes (D.P.L.G), 2006. + Baccalauréat Scientifique, Vendée, 2000.

+ Collaborateur d’architecte, BODREAU ARchItEctuRE, 2016. + Dessinateur projeteur, JM Lemarié, Maitre d’oeuvre, 2016. + Autres expériences : animateur CLSH, vendeur sur le marché (fromage et pain d’un GAEC Rhonealpain), moniteur Libre Service Informatique à l’ENSAG, contrat d’interm. ...

formations : + Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble (ADE), 2015. + Diplôme Universitaire d’Etudes Technologiques Internationales (DUETI), Danemark + Autriche, 2011. + Diplôme Universitaire de Technologie, en Génie Civil, Saint Nazaire, 2009. + Bac STI Génie Civil, Laval, 2007.


Dessinateur projeteur

experience pro. : + Dessinateur projeteur en free-lance, depuis 2014. + Collaborateur d’architecte, VLA Studio, Nantes, 2012-2013. + Dessinateur projeteur en free-lance, 2012. + Autres expériences : Professeur d’Anglais en lycée et collège, 2005-2010.

formations : + Bac PRO Technicien du Bâtiment, Assistant en Architecture (TBAA), 2012. + Master 1 des métiers de l’éducation, IUFM Clermont-Ferrand, 2009-2010. + Licence Langues, Littératures et Civilisations Etrangères (LLCE), spécialisation anglais, Le Mans, 2003. + Ecole des Beaux-Arts, Caen, 1998-1999.

DCA

Organigramme de l’agence DCA

NICOLAS CHATEL

Au début de cette mise en situation professionnelle, j’ai endossé le rôle de dessinateur projeteur. Plus ou moins au même titre que Nicolas qui, à l’époque, intervenait que ponctuellement à l’agence. Au cours de cette première phase de la MSP, David devait alors assurer de nombreuses tâches (gestion de la société, conception de projet, suivis de chantier, diverses tâches administratives, etc…) C’est d’ailleurs toute la complexité de la gestion et de l’organisation d’une petite entreprise (que je trouve pour le coup très intéressant et formateur), d’autant plus si celle-ci travaille sur plusieurs (petits) projets. Il faut alors, à la fois être en capacité de basculer d’un projet à l’autre, mais aussi d’intervenir sur des domaines de compétences qui ne sont pas initialement les nôtres (notamment en terme de compta, ou autres tâches administratives).

MLM

NCH

29


David continue d’assurer les échanges entre les intervenants extérieurs et l’agence. Ceci afin de continuer à entretenir un lien privilégié avec la Maitrise d’œuvre, de rencontrer et échanger directement avec les entreprises et de prendre pleinement connaissance de l’ensemble des réunions avec les différents acteurs du projet. En parallèle il se charge de la coordination des projets et des tâches administratives auxquels ils sont rattachés. De mon côté, je me charge de la conception de projet en collabo-

ration étroite avec David, puis, par la suite de la préparation des dossiers de permis de construire et de consultation des entreprises. David a aussi profité des compétences issues de mon parcours scolaire en Génie Civil afin de me charger de la gestion et du calcul budgétaire des projets (Pré-chiffrage, Analyse de devis et plus récemment, Suivi de factures). Enfin, Nicolas intervient dans le dessin des éléments graphiques du projet pour les dossiers de permis de construire et de consultations des entreprises. Sur certains projets, nous faisons aussi appel à lui pour faire le relevé d’un bâtiment existant (pour les projets de Maison individuelle).

Evolution de l’orga. de l’agence DCA

Au cours de cette année en MSP, David m’a souvent répété que la place que nous occupions dans une entreprise était proportionnelle à notre posture et implication personnelle. Il m’a alors fait comprendre que la porte était ouverte. Cette opportunité d’initiative me permet petit à petit, de prendre une position de « chef de projet » ou du moins, de le seconder lorsqu’il n’est pas à l’agence et d’orienter Nicolas sur les tâches qu’il doit exécuter. Nous avons aussi profiter des compétences diverses à mutualiser afin de se partager les tâches d’exécution des projets.

DCA

MLM

NCH


Cette logique de répartition des tâches est aussi balancée par l’échelle du projet et le type de commandes auxquels nous ré-pondons. Dans le cadre des derniers projets de conception, nous avons principalement fait appel à Nicolas pour constituer les dossiers DP ou PC, puis DCE des projets d’aménagement des agences bancaires. De la même manière, je me suis plus impliqué sur la conception et la coordination de projet de commande publique, où le programme du projet est plus défini et le rapport à la MO moins récurrent que pour un projet de maison individuelle. Cette organisation nous impose une communication omniprésente au sein de l’agence puisque nous sommes souvent amenés à travailler tous les trois sur un même projet. Encore une fois, la

Arborescance dossier de projet

taille de l’agence nous permet cette configuration, puisque nous travaillons tous dans la même pièce. Les temps d’échanges d’informations nécessaires à la compréhension du projet se font alors de manières informelles et naturelles. La notion de proximité à ce niveau ce fait alors dans l’échange d’informations qui passe le plus souvent par une question exposée à l’attention de tous et à tout moment. Afin de mutualiser ces informations, nous avons aussi mis en place pour chaque projet un dossier de consultation au format papier et disponible sur le réseau. ceci pour que nous puissions faire des allers et retours sur les éléments produits par chacun. Ce dossier est organisé selon une arborescence précise, relative aux phases de projet établi par la loi MOP.

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En supplément des fichiers 2D et 3D du projet, le dossier est notamment constitué d’un récapitulatif de règles du PLU, d’une fiche contacts (numéro du service de l’urbanisme, de l’éventuel archi conseil, du SDIS…) des contrats signés avec le MO, etc. permettant à chacun de reprendre un projet en cours. Nous avons aussi testé l’utilisation de médias externes, via des plateformes internet (ww.trello.com), afin d’organiser les tâches à réaliser et de suivre l’avancée des projets en cours. Cependant cet essai n’a pas été concluant. David et moi tentons donc de faire un point le lundi matin sur les projets en cours et à venir, ceci afin de déterminer notamment quand nous devons faire appel à Nicolas. Toutefois, nous n’arrivons pas encore assez à prendre ce temps afin de développer les objectifs de la semaine et d’aborder les difficultés rencontrées lors d’un projet. Enfin, dans une réflexion de développement de l’agence au regard de nos activités, nous réfléchissons à l’éventualité d’accueillir de nouvelles compétences au sein de DCA. Les pistes de développement que nous avons abordées avec David étant l’ar-

chitecture d’intérieur et le suivi administratif (de projet et de l’agence). La formule HMONP, via les contrats proposés par CUTCH, a vraiment intéressé David. Il considère cette aide à l’embauche vraiment adaptée à de premières expériences pour un ADE fraichement diplômé, et un allègement non négligeable pour l’employeur qui devra donné de son temps pour la formation et pallier au manque de productivité de l’ADE au cours des premiers mois. C’est pourquoi nous allons probablement accueillir un nouvel étudiant en HMONP pour l’année à venir. Lorsque je travaillais dans l’agence BODREAU ARchItEctuRE, ce flux d’informations était très peu présent, notamment du fait de la segmentation et hiérarchisation de l’équipe. A mon niveau, en tant que collaborateur d’architecte, il m’était demandé de travailler sur un seul projet, cette mono-tâche avait l’avantage pour chacun des collaborateurs (plutôt dessinateurs in fine) de ne pas se disperser sur des tâches en attente ou d’autres prioritaires. Cependant, nous ne faisions que très peu le point avec nos chefs de projets et attendions pa-


tiemment la fin de journée pour avoir la validation de nos travaux (collaborateurs et chef de projet) par le gérant. Cette organisation avait la mauvaise habitude d’imposer aux 5 collaborateurs de l’agence de rester plusieurs heures supplémentaires et quelques nuits de charrettes afin de reprendre les modifications de projet annoncées à la dernière minute.

Aussi, même si notre organisation au sein de l’agence DCA reste à perfectionner, il me semble vraiment important de créer le cadre propice à l’échange informel. Cette proximité au sein même de l’agence est primordiale pour l’avancée et le suivi de projet par chacun.

ORGANISATION INTERNE / agences rencontrées GERANT ARCHI

GERANTS ASSOCIES ARCHI

ATELIER DE LA PLACE

ADE

ATELIER DE LA COMETE

DAVID COMY ARCHITECTE

GERANT ARCHI

DESSINATEUR PROJETEUR

J. BUET GERANT ARCHI

GERANT MAITRE D’OEUVRE

CHEF PROJET ARCHI SECRETAIRE

DESSINATEUR PROJETEUR ADE / ARCHI HMONP SECRETAIRE

BODREAU ARCHITECTURE

DESSINATEUR PROJETEUR

JM. LEMARIE

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COLLABORATIONS

La taille réduite de l’agence incite le travail en collaboration avec d’autre corps de métiers, principalement entreprises et bureaux d’études. Cela nécessite parfois une coordination de nombreux intervenants sur le projet. Cependant, l’agence DCA à la chance d’avoir ses locaux implantés au sein du groupe KERAN, qui englobe différentes sociétés du BTP, dont un BET Energie et Bâtiment avec lequel nous avons l’habitude de collaborer. Ainsi, dans le cadre des marchés privés, et notamment les projets de construction ou extension d’une maison individuelle soumis à la RT2012, l’agence DCA bénéficie de collaborateurs privilégiés nous permettant de compléter nos compétences et l’équipe globale de maitrise d’œuvre. Il en va de même pour les projets d’appel d’offres public, où cette équipe de maitrise d’œuvre partageant les mêmes locaux représente aux yeux de la Maitrise d’Ouvrage, et aussi pour notre coordination interne, un véritable atout de conception partagée et d’échanges d’informations optimisés. L’agence DCA s’est aussi constituée un réseau d’entreprises avec

lesquelles elle a pris l’habitude de travailler grâce à ces précédentes réalisations. De plus, David étant originaire de la région et ayant fait ses études, ainsi que ses premières expériences professionnelles à Nantes, il a su mettre en relation son réseau personnel et professionnel, au service de ses projets. Privilégié un réseau d’entreprises nous permet ainsi de lever des tensions, d’éviter certains aléas et prévenir des problèmes de compréhension. Cette proximité entre artisans et MOe, nous a permis au cours de l’année de faire évoluer nos Dossiers de Consultation des Entreprises (DCE), sur les éléments graphiques et écrits qui les composent. Ceci en prenant le temps de faire des retours avec les patrons des entreprises avec lesquels nous prenons l’habitude de collaborer, mais aussi avec les personnes chargées du chiffrage et les ouvriers. De plus, la coordination des différents corps de métiers du chantier est plus aisée, dû au fait que ces entreprises ont pris l’habitude de travailler ensemble. Ils connaissent alors les qualités et défauts de chacun, savent alerter sur les détails importants du projet et prennent le temps de se consulter mutuellement. D’autre part, le savoir faire reconnu réci-


proquement (entre entreprises, mais aussi entre les entreprises et l’architecte) apporte confiance, considération et respect pour le travail de chacun. Cela contribue ainsi à la bonne entente générale sur un projet. La conception et la réalisation du projet sont aussi ponctuées par d’autres intervenants extérieurs (géomètres, économistes, coordonnateurs SPS…). Cette fois ci, nous n’avons pas à ce jour de partenariat ou plutôt, d’entreprises de prédilection. Nous faisons quand même souvent appel à des géomètres. Ceci afin de faire le relevé du terrain, voir bâti existant s’il y a lieu, et ainsi de nous prémunir d’un quelconque défaut de relevé si celui-ci avait été effectué par nos soins. Cette subtilité m’a surpris la première fois que David me l’a expliquée. Longtemps habitué de faire des relevé avec l’entreprise de maitrise d’œuvre de mon père, pour moi ce poste représentait une optimisation des honoraires et une première appréhension du contexte. Toutefois, les responsabilités de la profession étant déjà lourdes, cette pratique a l’avantage de s’alléger d’une partie des responsabilités. Nous pourrions aussi faire appel

à des économistes pour l’étude de nos projets. Cependant, pour le moment, l’échelle de nos interventions nous incite à faire l’économie d’un intervenant extérieur supplémentaire. Le cumul d’expériences à cette échelle de projet nous a aussi permis de nous constituer une base de prix suffisamment précise pour faire nous même nos estimatifs. Ce fut d’ailleurs un des objectifs de développement de la société sur lequel David m’avait demandé de travailler. Ainsi, j’ai pu regrouper et faire une moyenne des Prix Unitaires des différentes interventions auxquelles nous sommes habituellement confrontés dans nos projets de construction et rénovation de maison individuelle. Ce tableur excel nous sert depuis de base de données relativement complète, en vue d’établir les pré-chiffrages des projets à venir de plus en plus précis.

STRATÉGIE D'IMPLANTATION

La stratégie d’implantation d’une agence se définit d’abord par sa position sur un territoire cohésion avec la définition de son rayon d’action.

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Il est évident que si l’architecte devra parcourir ces distances afin de procéder à diverses réunions, la Maitrise d’Ouvrage devra elle aussi faire ces déplacements ou trouver des levier afin de palier à un quelconque manque de proximité. Au risque de générer des problèmes de communication entre l’équipe de MOe et le client, de se confronter à des difficultés pour comprendre le territoire ou le site d’intervention.

RENNES

LAVAL LE MANS

DCA

L’agence DCA se situe dans la ville de Nantes, au centre du département de la Loire Atlantique (44). Cette géolocalisation lui permet d’une part de répondre à une commande locale avec des projets de constructions, d’extensions et de rénovations de maisons individuelles globalement concentrées autour de la métropole. D’autre part, ceci permet à l’agence d’exercer son influence sur des projets d’aménagement et d’extension d’équipements recevant du public – ERP (issu de la commande privée ou publique) sur le reste de la région des Pays de la Loire. Le réseau développé par l’agence permet ainsi de limiter notre rayon d’intervention. On notera alors le parallèle entre rayon d’action et le réseau d’entreprises privilégiées sur un territoire. L’architecture tel qu’elle s’applique ici, révèle des flux de circuits courts, sans pour autant le définir tel quel. L’étude du rayon d’action d’une agence à pour intérêt, à la fois de mieux maîtriser le contexte sur lequel elle intervient, mais également de minimiser les temps de déplacement d’un projet à l’autre (qu’il ne faut surtout pas sous-estimer dans notre profession). Cette notion d’écart, va bien entendu dans les deux sens.

ANGERS

NANTES

LA ROCHE SUR YON

LA ROCHELLE

Localisation des projets, traités au cours de la MSP


Dans cette continuité, la configuration et la forme d’implantation des locaux d’une agence peuvent elles aussi avoir une réelle importance pour la stratégie de développement de l’agence. Comme j’ai pu l’aborder au précédent chapitre, DCA est intégrée au sein des locaux du groupe KERAN. Le bâtiment situé au 4 rue René Viviani a été dessiné par l’architecte Dominique PERRAuLt et a été conçu selon une trame simple, linéaire et rationnelle afin de permette une certaine modularité des espaces intérieurs. Ainsi, sur les 5 niveaux, l’organisation des espaces de travail se fait au gré des besoins d’organisation et de production des sociétés, passant de bureaux individuels à différents espaces en open-space. Les bureaux de DCA sont quant à eux, situés au 3e étage, dans

un espace d’une vingtaine de mètres carrés, ouvert sur l’espace de convivialité. On retrouve aussi à cet étage, différents pôles du groupe KERAN : - BET Energie et bâtiment (société SCE) - BET Infrastructures urbaines et de transport (société SCE) - BET Aménagements portuaires et côtiers (société CREOCEAN) Ici, la stratégie de David cOMy quant au choix d’implantation de son activité est cette volonté de profiter d’une synergie commune. Elle permet à la fois de faire appel à ces différents pôles pour de simples questionnements, mais aussi de constituer une équipe de maitrise d’œuvre complémentaire pour des projets de plus grande envergure.

Locaux KERAN, 4 rue R. Viviani, NANTES

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Au delà de ce partage de compétences, l’insertion d’une agence au sein de locaux partagés permet aussi de profiter d’équipements mis en commun, tel que les imprimantes, scanners, traceurs et réseau informatique. Auquel vient s’ajouter ici, au 4 rue René Viviani, des espaces de réunions, un espace détente, une bibliothèque, un service informatique, des services juridiques et administratifs, ainsi qu’un restaurant d’entreprise. Les agences BODREAU Architecture et l’Atelier de la place m’avaient aussi permis d’évoluer au sein d’espaces partagés. Etant originaire d’un territoire rural, ce type de pratique était alors pour moi une véritable découverte. Je pense par ailleurs que cette pratique, plus commune du citadin, représente un véritable enjeu de développement pour les petites entreprises installées dans un milieu rural. Mais, au delà de ces aspects économiques, je crois réellement en cette forme de pratique pour sa capacité à ouvrir les professions vers d’autres, à favoriser la collaboration, et à développer un réseau autour de son lieu de travail. D’un point de vue architectural, ces tiers-lieux 16. http://www.atelier-idf.org/agir-ess/se-lancerdans-ess/coworking/tiers-lieux.htm

représentent aussi un bel exercice de conception pour coordonner des espaces de partage et des espaces plus privés. De plus, ils sont parfois l’opportunité de re-conquérir des bâtiments en friche (ou juste à rénover) au cœur de nos villes. On voit aussi depuis une petite dizaine d’années, émerger des espaces de coworking (appelé aussi tiers-lieux16). En comparaison au procédé de bureaux partagés évoqués précédemment, les espaces de coworking permettent une certaine liberté d’usage puisqu’il n’est pas nécessaire de s’engager sur le long terme avec des tarifs à la semaine, la journée, voire même à l’heure. De fait, ils sont donc plus adaptés aux travailleurs indépendants.

* Le karting, à NANTES, accueille 1200 m² de bureaux répartis en 12 surfaces modulables allant de 12 m² à 96 m², en fonction du besoin des occupants.


STRATEGIES D’IMPLANTATION / agences rencontrées

BUREAUX PARTAGES en secteur urbain / peri-urbain

BUREAUX PARTAGES en centre ville

g DAVID COMY ARCHITECTE g BODREAU ARCHITECTURE

g ATELIER DE LA PLACE

* AVANTAGE : mixité des disciplines / mutualisation des services / accessibilité DEFAULT : visibilité / proximité (le cas en secteur urbain / peri-urbain)

BUREAUX A L’ETAGE en centre ville

BUREAUX SUR RUE en centre ville

g ASSOCIATION DE L’AIRE

g J. BUET

* AVANTAGE : proximité / visibilité (dans le cas des bureaux sur rue) DEFAULT : accessibilité / service unique à l’échelle de l’agence (parfois minimiser)

BUREAUX MOBILE secteur à définir

BUREAUX annexé à la maison en campagne

g ATELIER DE LA COMETE

g JM LEMARIE

* AVANTAGE : priviligie interventions en milieu ruraux / accessibilité DEFAULT : visibilité / service unique à l’échelle de l’agence (parfois minimiser)

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En comparaison avec d’autres agences avec lesquelles j’ai pu collaborer ou observer, j’ai pris conscience de l’image que reflète un lieu de travail par rapport à son activité (peut être appliqué à tout corps de métier). Ainsi, je m’interroge sur le positionnement de l’agence de DCA au regard de ses projets actuels. En effet, il me semble plus propice, voir moins impressionnant, pour un Maître d’Ouvrage privé, non professionnel, de passer la porte d’une agence installée au pied d’un bâtiment dans le centre ville, plutôt qu’une autre installée dans des bureaux de plusieurs centaines de collaborateurs. L’agence devient alors un espace d’accueil et de rencontre, un lieu d’exposition, un guichet de conseils offrant une proximité idéale pour le Maître d’Ouvrage. Elle n’est plus seulement un lieu de travail, mais aussi la représentation de notre pratique et des valeurs que l’on y défend. A l’échelle de DCA, ceci montre aussi le temps charnière dans lequel j’ai intégré l’agence. David travaillait plus souvent chez lui avant mon arrivée, même s’il louait d’ores et déjà des locaux dans l’ancien site de KERAN.

L’évolution de l’agence va probablement l’amener à diversifier ces missions d’ici quelques années.

MISSIONS

Malgré sa compétence en Architecture Navale, David n’a pas souhaité spécialiser son agence dans un domaine d’intervention spécifique. Par exemple, au cours de cette année de MSP, nous n’avons pas eu l’occasion de travailler sur des projets d’architectures navales. Cela fait preuve du risque qui peut être pris à trop spécialiser une agence, notamment dans ce domaine où la commande est tout de même rare. L’agence évolue donc sur des projets de différentes échelles, sur des marchés principalement privés, mais aussi quelques appels d’offres publics. Actuellement, un volume important de projet se situe dans la réalisation, l’extension ou la rénovation de maisons individuelles. Ces petits marchés privés sont difficiles à appréhender : peu rentable à l’unité et nécessite un temps important d’accompagnement. Il peuvent s’arrêter du jour au lendemain (d’où l’importance de signer un contrat pour une étude de faisabilité) ou à contra-


rio, permettre de déboucher sur d’autres projets grâce au bouche à oreille. Comme vous avez pu le comprendre, ces missions représentent une part importante de ce que je définis par l’architecture de proximité. L’accès à ce type de commande traduit notamment de ce lien de proximité entre l’architecte et sa Maitrise d’Ouvrage. Vient s’ajouter à cette définition, une autre forme d’architecture qui anime notre quotidien : les commerces et les services. Ce second volume d’interventions représente un peu moins de la moitié de nos projets au sein de l’agence. Ce type de commande peut être porté par une MO privée professionnelle ou non, et peut donc nécessiter un accompagnement précis sur les réglementations en vigueur pour ces petits ERP. L’accord cadre passé avec la Banque Populaire Atlantique nous permet de maintenir un certain confort économique, grâce au cumul de missions similaires (Dossier de DP, de procédure d’autorisation pour les ERP, de déclaration d’enseignes…), une vision à long terme sur l’activité globale de la société (la conception de 15 agences en tout et pour tout) et une conception de projet suivant

une trame globale définie au préalable. Ceci n’enlevant toutefois pas l’intérêt architectural de ces projets. Par exemple, les usages au sein d’une agence bancaire métropolitaine ou rurale ne sont pas les mêmes, la conception des agences sont alors à envisager de manières différentes. L’adaptation de ces codes de conceptions générales, au contexte bâti, en fait aussi un exercice très stimulant. Enfin, l’accès à la commande publique pour l’agence n’est que très peu représentative, faute d’un manque de références notamment. Il peut alors être parfois envisagé au sein de jeunes agences de travailler en cotraitance avec des confrères ou consoeurs plus expérimentés afin d’accéder à des marchés plus importants. Dans le cas de l’agence de David Comy, il profite de l’expérience à tirer des marchés auxquels il répond au côté de SCE (société d’ingénierie de KERAN). Le projet de la salle socio-culturelle de AZE, en Mayenne (53), a été remporté par ce biais, avec pour mandataire de l’équipe de maitrise d’œuvre : le BET Energie et Bâtiment de la société SCE. Pour le moment l’agence ne se lance pas d’elle même vers

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la commande publique. Nous n’intervenons que sur les appels d’offres que nous soumet la société SCE (dans la mesure du possible). Ainsi, nous ne consacrons pas de temps à la recherche d’appels d’offres, et bénéficions de l’aide administrative de SCE pour la réalisation des dossiers de l’équipe de MOe (Archi. + BET) et la compilation des références. Ces missions partagées ne nous permettent cependant pas d’accéder à l’ensemble des étapes du projet d’un marché public, mais favorise la construction de référence à présenter dans le cadre de futurs appels d’offres.

40% maisons individuelles

30% aménagement agence bancaire

10% agencement

10% petits commerces

10% collectivité

* Volume des projets de l’agence DCA, au cours de la MSP


CASA BLANCA //

REF. PROJET DCA

Rénovation d’une maison de ville - NANTES (44) MO : privé MOe : David Comy Coût des travaux : 90.000 € Surface de projet : 90 m2

En plein coeur de l’ancien quartier ouvrier des Batignolles, la rénovation d’une habitation Nantaise de 1956 à été entreprise. Cette maison caractéristique de l’époque avait ses deux pignons mitoyens avec les habitations voisines, possédait une petite cour sur l’arrière et s’étendait sur 2 niveaux de 43 m2 chacun. Toutes les cloisons et les murs de refend ont étés supprimés afin de connecter les espaces entre eux. Au Rez-de-chaussée, 2 blocs servant ont étés réalisés et disposés pour délimiter les différentes fonctions de l’habitation. Ils renferment les éléments fonctionnels et techniques du logement autour desquels la distribution des espaces s’organise, parfois se dévoile, parfois se camoufle et rythme les différents espaces de la maison. De larges ouvertures ont étés crées sur la façade arrière afin de connecter l’habitation avec son jardin.

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REF. PROJET DCA

PICTOGRAMME //

Construction d’une maison individuelle - LAVAL (53) MO : privé MOe : Groupe CIL Archi. : D. Comy & W. Daufy Coût des travaux : 400.000 € HT Surface de projet : 170 m2

Ce projet de maison individuelle a été réalisé pour une famille avec 2 enfants. Il prend la forme d’une maison dotée d’un toit à deux pentes comme chacun peut l’avoir un jour dessiné sur un bout de papier lorsqu’il était enfant. Cependant compte tenu de l’orientation particulière de la parcelle, la construction vient se scinder en deux, délimitant par la même occasion les espaces techniques des espaces de vies, et la partie enfant de la partie parent. Une large verrière vient faire le lien entre ces différentes parties, et devient l’élément central de l’habitation, baignée de lumière. Au Rez-de-chaussée, la verrière devient un espace de jeu, ou de repas à la limite entre le dedans et le dehors. A l’étage, un bureau bibliothèque côté parents et un espace de jeu côté enfants prennent place autour de la coursive et d’un filet de catamaran permettant de se reposer à quelques mètres du sol.


BETWEEN //

REF. PROJET DCA

Rénovation et extension d’une maison individuelle - LAVAL (53) MO : privé MOe : David Comy Coût des travaux : 140.000 € HT Surface de projet : 90 m2

Au coeur d’un quartier résidentiel érigée courant des années 60, la maison existante a été construite sur un soubassement abritant un garage et des pièces techniques. A l’étage, étaient disposées toutes les pièces de vie et les chambres. Le projet prévoyait la création d’une extension attenante à l’habitation existante abritant les nouvelles pièces de vie : cuisine, séjour et salon au rez-de-chaussée et bibilothèque et salle télé à l’étage. L’espace ainsi libéré dans l’habitation existante serait réorganisé en chambres, bureau et suite parentale. L’enjeu du projet a été d’inverser les pièces de vie tout en maintenant une circulation simple et fluide dans ce nouvel ensemble. Un nouveau volume a été crée, respectant les mêmes proportions que l’habitation existante, largement ouvert sur le jardin au rez-de-chaussée et plutôt clos à l’étage.

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REF. PROJET DCA

TIPI //

Construction d’une maison de vacances - PENESTIN (56) MO : privé MOe : David Comy Coût des travaux : 120.000 € Surface de projet : 46 m2

Cette maison de vacances qui prend la forme d’un volume surmonté d’une toiture à deux dans sa plus simple expression a été pensée sur le même schéma qu’un bateau. Le PLU très contraignant en terme de shon interdisait de vastes surfaces. L’aménagement intérieur s’organise autour d’un bloc de service central, autour duquel les circulations s’organisent. On accède par ce biais aux différentes fonctions de la maison. La privatisation des différents espaces s’opère par la fermeture de portes à galandages dissimulées dans l’épaisseur des cloisons.


IBP - BANQUE POPULAIRE //

REF. PROJET DCA

Aménagement d’une agence bancaire - PARIS (72) MO : Banque Populaire MOe : D.Comy Bureau D’Achon & associés Coût des travaux : 160.000 € Surface de projet : 150 m2

La Banque Populaire nous a sollicité pour refaire un plateau de bureau d’environ 150 m2 dans lequel doivent cohabiter tous les outils et matériels à disposition des banquiers dans leur quotidien et dans leur pratique future. Comme de très nombreuses agences bancaires, la façade de celle-ci est entièrement vitrée. Afin de créer un peu de profondeur et un appel depuis la rue, nous avons recréé une véritable façade intérieure. Sur cette façade prend place des supports multimédias, rythmés par une alternance de panneaux et tasseaux, parfois aux couleurs de l’enseigne, parfois avec de la végétation en mur rideau. Les différents postes de travail sont intégrés dans un meuble filant collé à la façade vitrée qui se déroule jusqu’au fond de l’agence.

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DES PISTES DE DEVELOPPEMENT POUR UNE PETITE ECHELLE

Dans l’imaginaire commun, les petits projets sont réalisés par de petits architectes, quand les grands projets sont esquissés par … de grands architectes. N’étant moi même pas très grand, je me projette plus facilement sur de petits programmes. Toute blague à part, ces petits programmes me parlent encore une fois de proximité, de relations collectives et d’échanges avec le futur habitant des lieux. Dans l’œuvre : construction de petites échelles, des éditions du PAVILLON DE L’ARSENAL, il est souligné que l’architecture se traduit par sa position dans l’espace et qu’il n’y a pas de seuil minimum pour en parler. On nous rappelle aussi que ces petites constructions participent tout autant que de grands édifices à la constitution du paysage urbain. Insérées dans la ville par ses vides, ses respirations ou ses opportunités de réhabilitation, ces architectures du quotidien participent aussi à l’organisation et au dessin de nos villes et de nos campagnes. Ainsi, Jean-Pierre CAFFFEt, directeur du Pavillon de l’Arsenal, écrit dans la préface de ce petit livre :

Un kiosque, un vestiaire, un réservoir, une tribune, un local machine, une maison en ville … qui au cours d’une promenade ne s’est pas arrêté devant ce qu’il ne cherchait pas : l’un de ces édicules « accidents architecturaux » modestes et inventifs, modestes et surprenants, modestes et audacieux (…) Le Pavillon de l’Arsenal rassemble ces micro-architectures jusqu’alors jamais réunies et dévoile le travail de ces architectes qui ont su expérimenter, inventer et explorer avec talent les champs de conception d’une architecture locale et ambitieuse. » * CONSRTUCTION DE PETITES ÉCHELLES / Mini PA - n°29, ed. pavillon de l’arsenal, 2012.

Ce regain d’intérêt pour la petite échelle conduit la profession à ce réapproprier le marché privé, et notamment celui de la maison individuelle. Ici encore, l’architecte n’est pourtant pas le premier intervenant. Seulement 4% de l’ensemble du marché des maisons individuelles serait confiés à des architectes, en mission complète de conception et suivi de travaux. Cette situation est liée aux dispositions réglementaires concernant les maisons individuelles en termes de recours obligatoire à un architecte pour le dépôt du


permis de construire. La loi LCAP (liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine) prévoit un abaissement du seuil du recours obligatoire à un architecte (de 170m2 à 150m2 de surface de plancher). Ceci pourra certainement permettre de se réapproprier une part du marché. Cependant, je ne suis pas spécialement convaincu par la forme. Je ne suis pas persuader qu’il faille contraindre la Maitrise d’Ouvrage privée (non professionnelle) à faire appel à un architecte plutôt qu’un constructeur. Il me semble plus important de sensibiliser le public sur notre intervention à cette échelle et par rapport au contexte dans lequel le projet s’inscrit. A expliquer le rôle de l’architecte, favoriser une transparence sur la méthode appliquée et les coûts. En fait, on pourrait dire qu’il ne faut pas reconquérir le marché de la maison individuelle, mais plutôt de reconquérir les habitants de la maison individuelle. J’ai pu remarqué au sein de l’agence de David COMY une volonté grandissante des Maitres d’Ouvrages à faire appel à un architecte pour la construction d’une maison individuelle, une réhabilitation ou une extension. Grâce aux travaux de sensibilisation, d’expositions,

de publications et l’organisation d’événements (Journées portes ouvertes, architectures à vivre) du CNOA, des CAUE, des Maisons de l’Archi et diverses revues, la MO prend petit à petit l’habitude de consulter un architecte. D’autres acteurs sont aussi à inclure dans la boucle, comme les entreprises de construction. Mais aussi les institutions publiques, les élus et services municipaux. D’un côté il leur faut veiller à répondre à la crise du logement, par le biais notamment de constructions de logements sociaux (souvent collectifs) afin de répondre aux inégalités croissantes en termes d’habitat et de nombre de mal-logés (3,8 Millions de personnes mallogées en 2016, et 12 millions en difficultés17 ). De l’autre, il leur faut continuer à pouvoir accueillir une population grandissante sans pour autant favoriser l’étalement urbain. Ainsi, de nouvelles pistes de réflexions sont alors portées : sur la réhabilitation de quartier, la construction de ZAC sur des territoires en friche, la requalification des logements en centre ville, l’habitat participatif (…) mais aussi, la densification du tissu pavillonnaire existant. En effet, 56 % du parc immobilier français est

17. Les chiffres de mal-logement en France, édition 2016 – Fondation Abbé Pierre

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porté par la maison individuelle18, dont une part importante se trouve en lotissement ou un tissu pavillonnaire lâche.

duelles à construire, ou autoriser à construire, une construction supplémentaire lors d’une division parcellaire.

L’exemple de l’expérience BIMBY, qui signifie Build In My Back Yard, « Construire à l’arrière de mon jardin » représente un nouveau champ de recherche sur le logement pour les municipalités et les architectes. Celle-ci prévoit la mise en place de nouveau levier pour favoriser et promouvoir la division parcellaire du secteur pavillonnaire. Elle vise à densifier au sein de zones urbaines déjà équipées en encourageant les propriétaires de maisons indivi-

Ces expérimentations représentent un axe de recherche et développement intéressant pour la profession. Cependant, il faut rappeler que ce type de commande n’est pas des plus rentable. La mise en concurrence des architectes amène souvent l’élaboration d’un projet de faisabilité non concluant. Ce sont aussi des projets et une MO qui nécessite un accompagnement important. Ce pourquoi il est important, notamment pour ce type de marché, de privilégier notre intervention dans un périmètre restreint. Si ce marché fut délaissé par la profession dans les années 50. Il serait sans doute aussi néfaste d'inverser cette tendance au profit des particuliers et au détriment de plus gros projets publics. Il faut alors tendre vers une mixité de projets, touchant MO tant privés que publics, petits ou plus grands projets. Cette mixité reste motivante et permet de viabiliser son cabinet, tout en étoffant ses capacités et références.

n: Bertrand Mougel - CETE Ile-de-France

* illustration tirée du rapport sur les premières expériences BIMBY, 2012. 18. Tableau de l’économie française, édition 2016 - INSEE


Au cours de la formation théorique de cette année, nous avons rencontré Gilles MARTY qui nous a exposé les enjeux de la spécialisation des agences d’architecture. Gilles fait parti d’une agence d’exception, où effectivement cette posture l’a conduit à travailler avec finesse dans des sites remarquables. Au regard du projet de maitrise d’œuvre vers lequel je tends, je ne souhaite donc pas définir précisément un domaine de prédilection, ni pour autant faire l’éloge de la non-spécialisation. J’ai souhaité ici aborder la notion d’architecture de proximité, du quotidien ou, dixit les membres de l’agence OBRAS et ceux du collectif AJAP14 : une architecture ordinaire. Cette ébauche de cadre, représente pour moi la stratégie d’agence vers laquelle je souhaiterai continuer à évoluer.

de souscrire à une assurance et de facturer la prestation de certain projet. Cette activité ne peut pas réellement être comparée à l’exercice de la maitrise d’œuvre, mais elle contribue pour autant à notre formation face aux pratiques et enjeux auxquelles nous serons confrontés demain.

Parallèlement, j’envisage toujours de participer au projet et à la coordination du collectif LA FUITE. Cette année aura aussi été pour nous l’occasion de se familiariser avec la création d’une structure, ici associative. En Mars 2016, le collectif LA FUITE est officiellement devenu une association de loi 1901, nous permettant ainsi d’ouvrir un compte bancaire,

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Architecture ordinAire, territoires fAmiliers : Les « grands projets » exceptionnels, les nouveaux quartiers des grandes villes les plus riches mobilisent en effet l’attention. (…) Cette focalisation laisse penser que le reste du territoire est abandonné à un développement automatique, à peine réglé par une planification encore immature, où l’architecture serait rare, sans réflexion collective et sans attention. C’est peutêtre l’impression que laissent les lotissements résidentiels ou les zones d’activité uniformes. (...) Nous pensons que tous les territoires, tous les lieux présentent des ressources et des atouts. Des qualités extraordinaires sont latentes, dans tous les sites ordinaires du territoire. Pour peu que l’on y prête attention, qu’on les cultive, qu’on les révèle… propos du Collectif AJAP 14 et de l’agence OBRAS. Dossier de presse de l’exposition « Nouvelles Richesses » présentée à la biennale de venise, 2016.


PARTIE 3.

S’INSCRIRE SUR UN TERRITOIRE L’environnement et le contexte sont pris comme point inhérent à tout projet. Avant la moindre esquisse, l’architecte doit alors mesurer les différentes valeurs qui définissent le contexte, au service d’un projet intégré. A travers la rédaction de ce mémoire, je souhaite dans un premier temps rappeler le processus d’études nécessaire à la compréhension d’un site. Puis, profiter de cet exercice pour questionner la posture de l’architecte face au développement du territoire sur lequel il exerce. La crise économique de ces dernières années a poussé de nombreuses agences d’architecture, tout comme l’ensemble des professions du BTP, à étendre leurs rayons d’actions au delà des régions où elles sont implantées. Ce, sans même requestionner leurs pratiques et leurs domaines d’interventions. Cependant ceci a eu pour action de créer un désordre économique et social au sein de nos régions.

Comment innover en faveur du développement de nos territoires ? Jusqu’où étendre le territoire d’expertise d’une agence ? Comment favoriser le développement des filières courtes et d’une activité locale ?

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DECOUVRIR UN CONTEXTE

Malgré une proximité ou non de l’agence d’architecture face à son site d’intervention, il est primordial de se rendre sur le terrain pour un premier repérage. Les outils numériques actuels, associés aux services de certaines plateformes internet peuvent permettre de compiler des informations du terrain à bâtir (localisation, relevé cadastral, dénivelé du terrain, réglementation en vigueur, etc.), mais celles-ci ne doivent pas remplacer un repérage in-situ. On pourrait pourtant être tenté de faire l’impasse du déplacement et du temps passé pour découvrir le site d’intervention grâce aux informations que l’on peut récolter sur internet, notamment grâce aux images du terrain depuis la rue, accessible par tous via googlestreetview. Cependant ces informations manquent de précisions, elles ne sont pas toujours à jour et le site se doit d’être mesuré, observé et analysé par la personne qui assurera la conception du projet à venir. Le choix du site par la maitrise d’ouvrage représente aussi un critère de définition de l’architecture vers laquelle elle s’engage. Quels sont les enjeux pour lesquels elle a choisi ce site plus qu’un autre,

Comment se projette-t-elle, quelle connaissance a-t-elle du contexte, quels sont les liens qu’elle entretient avec le lieu … autant de questions qui donnent des indices à la compréhension d’un site et qui animeront par la suite l’approche à avoir sur le projet et son insertion sur la parcelle. Comme j’ai pu l’évoquer lors de la précédente partie, la mission du relevé topographique d’un terrain et du bâti existant (s’il y a lieu) représente pour moi un temps important dans l’appréhension du site d’intervention. Pourtant, face à la complexité de certain site ou projet, il est aussi nécessaire de savoir céder cette mission pour qu’elle soit exécutée par un géomètre, dont cette tâche relève de ses compétences. De plus, même si elle n’est pas obligatoire, il est important de faire une étude de sols par un géotechnicien en amont de toute conception, par mesure de prévention, de sécurité et encore une fois, de responsabilité. Le lieu peut être toutefois apprécié autrement (ou plutôt, en complément) que par ces relevés, en enregistrant ce qui le compose via croquis et photos (bâti, végétation, accès, point d’eau, réseaux…), en examinant les tech-


niques constructives utilisées sur le bâti existant ou avoisinant, en évaluant ces perspectives sur l’environnement qui l’entoure, etc. Ceci représente les prémisses d’un projet et les actions décrites ici sont relativement banales, mais malheureusement pas exécutées dans tous les cas. Certaines agences ne prennent pas ce temps d’analyse, d’autant plus dans le cadre de concours d’appel d’offres. Cela, au risque de ne pas assimiler l’ensemble des contraintes d’un site et d’avoir de mauvaises surprises au beau milieu du processus de conception, voir même au moment de l’exécution des travaux. Au cours de la formation, Simon EyMARD, expert, nous a ainsi présenté de nombreux cas de litiges qui auraient pu être évités si la maitrise d’œuvre s’était rendue sur le site. L’exemple le plus probant fut la présentation d’un projet de maison individuelle à laquelle a été rajouté tout un sous-sol afin de palier au différence de niveau entre la façade accessible depuis la rue et celle ouverte sur le reste de la parcelle.

ETAT PROJETÉ

ETAT RÉALISÉ

illustration de l’exemple mis en avant précédemment.

Si certains tentent d’optimiser ce temps d’analyse et de compilation de données, d’autres expérimentent de nouvelles pratiques. Depuis quelques années, l’acte de résidence – pratique plus commune dans le domaine artistique – est apparu comme un nouvel outil d’analyse du territoire. Certaines agences d’architecture ou collectif d’architectes en ont fait l’expérience et leur spécialisation. L’atelier CONSTRUIRE, fondé par Patrick BOuchAIn et Loïc JuLIEnnE, est probablement l’agence la plus connue pour l’usage de cette pratique dans le but d’expérimentation architecturale, sociale et collective. L’acte de résidence permet de rester sur un territoire à étudier pendant une durée à déterminer. Ceci, afin de prendre le temps de s’imprégner des usages, de découvrir ce qui définit le contexte, d’étudier la vie diurne et nocturne d’un lieu, d’habituer le passant ou l’habitant à rencontrer et échanger avec les acteurs de la conception / concertation / construction du projet…

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L’atelier des comètes en a d’ailleurs fait sa spécialité, parcourant leurs sites de projets au sein de leur camping-car / bureaux.

Le bureau mobile dispose de toutes les commodités professionnelles : internet 4G, ordinateurs, rayonnage d’ouvrages techniques ou encore imprimante logée sous l’évier. « Être sur place pendant la phase conception constitue un gain de temps important. Avec notre camping-car, nous sommes sur place. Pour faire un relevé, un sondage, pour demander une précision au client, pour observer les usages, etc. » L’acte de résidence, pose toutefois la question de sa réciprocité, de son coût, des moyens à mutualiser (humains, matériels, espaces disponibles) et de sa pertinence au vue des différentes échelles du projet. En effet, l’acte

de résidence impose à l’architecte de se concentrer sur un projet unique pendant toute la durée de la résidence. Ce qui semble alors compliqué à mettre en œuvre, notamment pour des petits projets tel que la maison individuelle. Au cours d’un exercice de création d’agence fictive, dans le cadre d’un module d’enseignement de master (à l’ENSAG), l’ensemble du groupe constitué avait opté pour cette spécification d’agence, portée par des valeurs sociétales de médiation et participation des usagers des potentiels projets. Nous avions imagé nos propos via la conception et réalisation d’une valise qui mutualisait une palette d’outils de concertation, à développer dans l’espace public.


Cet outil purement théorique et quelque peu naïf, ainsi que la pratique singulière de l’atelier des comètes, m’interrogent sur les dispositifs potentiels à développer afin de s’imprégner au mieux d’un contexte. Ceux auxquels s’ajoutent des outils découverts au travers mes expériences partagées avec l’association DE L’AIRE au cours de mon stage de master (association menant des projets culturels et participatifs sur des enjeux d’aménagement du territoire et d’appropriation de l’espace public) et celles expérimentées avec le collectif La FUITE. Dans tous les cas, ces pratiques singulières utilisées dans le cadre de la maitrise d’œuvre ou potentiellement pour de l’assistance à la maitrise d’ouvrage relève d’un champ de développement que je souhaiterai explorer dans ma future pratique professionnelle.

S’APPUYER SUR LES ACTEURS LOCAUX

Au delà de la forme donnée à cette première intervention, la découverte d’un lieu se fait aussi par la rencontre des acteurs locaux en faveur du développement de leurs territoires. Ceux-ci sont nombreux et se définissent à partir des institutions publiques jusqu’aux as-

sociations locales. Bien entendu, l’échelle du projet encore une fois favorisera le réseau à contacter, ceux qui ne sont pas nécessaire de concerter et d’identifier ceux qui interviendront plus tard, lors de la conception ou réalisation. Avant tout, il est nécessaire de prendre connaissance des réglementations en vigueur sur la parcelle du projet. Il faut alors se renseigner auprès des services d’urbanisme de la commune si il existe un PLU ou un PLUi (Plan Local d’Urbanisme communal ou intercommunal). Au delà de l’étude de cette réglementation, il est important de s’assurer de la bonne interprétation de ces textes. Pour cela, j’ai pu me rendre compte qu’il ne fallait pas hésiter à consulter les services d’urbanisme de la ville pour solliciter leur aide à la compréhension du PLU, voir même de leur envoyer les éléments d’un permis de construire pour consultation avant de dépôt du dossier au services instructeurs. Ces éléments ne sont pas les seuls documents de réglementation de l’urbanisme. Il peut aussi exister selon les communes les différents éléments suivants permettant de

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compléter l’analyse d’un site et les réglementations auxquels il est soumis : - PSMV (Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur – pour les secteurs sauvegardés) - SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) - PDU (Plan de Déplacements Urbains) - PLH (Plan Local de l’Habitat) - les différents PPR (Plan de Prévention des Risques) …

Ils ne sont pas tous édités par les municipalités, mais peuvent être établis entre intercommunalités, par le département, la région ou bien d’autres entités en dehors des limites administratives classiques comme les Parcs Naturels régionaux. Ces labels de protection officiels sont accordés par des autorités publiques et représentent alors des entités singulières à consulter dans le cadre de projet intervenant dans leur domaine d’application, ou localisation. Outre les PNR, ils regroupent aussi les Parcs Naturels Marins, les Réserves Naturels Françaises, ainsi que les monuments historiques classés. Les Parcs Naturels Régionaux notamment, ont pour mission la protection et la gestion du patrimoine naturel, culturel et paysagé, partagés sur un ter-

ritoire. Dans les Pays de la Loire, on retrouve donc 3 Parcs Naturels régionaux (étendus aussi sur la région centre et la Basse-Normandie) qui interviennent sur différents projets d’aménagement et de développement du territoire. Gabriel SOuLARD, responsable de l’aménagement du PNR Normandie Maine, fait part de leur approche dans un court reportage sur les actions de concertations menées à Pré-en-Pail, en Mayenne (53).

« Notre ambition au niveau du Parc Normandie-Maine, c’est vraiment de reconquérir ces patrimoines de centre bourg, de les valoriser et d’éviter la banalisation du paysage. A travers des méthodes de participations qui ont émergé grâce à des associations, on espère identifier des leviers de méthodes et des solutions que l’on puisse transférer sur d’autres communes et dans le réseau nationale des PNR, via la fédération des parcs » * http://www.parc-naturel-normandie-maine.fr/ mediatheque/video/habiter-la-2_53.html

Ces propos, et de manière plus globale, la démarche entreprise par les Parcs Naturels Régionaux montre d’une part l’intérêt et les


enjeux d’inclure aussi ces entités pour l’étude d’un site. Mais aussi, de prendre conscience des projets de développement du territoire initiés par leurs actions. L’association DE L’AIRE avait elle aussi pu travailler en collaboration avec le Parc Naturel Régional du Vercors dans le cadre de son projet sur la place publique à SaintJean-en-Royans19, dans la Drôme (31). Auprès des services de l’urbanisme d’une commune, il est parfois adjoints les services d’un Architecte des Bâtiments de France (ABF), ainsi qu’un architecte conseil, détaché par le CAUE (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement). Ce service d’intérêt public est un vrai levier à l’appréciation d’un contexte et de ces enjeux. Il est selon moi important de les consulter dès le début de la conception de projet, afin d’optimiser nos réflexions sur la projection des espaces à venir. L’architecte conseil a pour rôle de venir en aide au particulier dans leur projet de construction. Il intervient aussi dans l’accompagnement des petites municipalités afin de dresser le cadre d’un développement global. Malheureusement, aujourd’hui ces per-

manences (sur le département de la Loire Atlantique notamment) risquent d’être amputées pour des raisons économiques. Les CAUE sont des associations de loi 1901, financées en partie par la taxe de l’aménagement sur les permis de construire. Malgré le maintien de cette taxe, le département a demandé la suppression de cette mission. Depuis, le CAUE 44 a lancé une pétition en faveur du maintien des permanences des architectes conseils dans les différentes communes du département20. Il me semble important de relayer cette information et soutenir les CAUE dans leur démarche. En effet, la coupure de ce budget conduirait à limiter les permanences sur Nantes, dans les locaux du CAUE. Ceci favorisera encore une fois de plus, l’accompagnement des projets en milieu urbain, à défaut d’un conseil pourtant nécessaire en territoires ruraux. Les CAUE représentent aussi un centre de ressources importantes concentrées sur des données intégrées à leur territoire d’implantation. Le CAUE 44 (Loire Atlantique) a ainsi réalisé un site internet et un ensemble de fiches répertoriant diverses typologies d’habitats situés sur le département, les cultures constructives

19. SUR LA PLACE PUBLIQUE / Ed. Parc Naturel Régional du Vercors, 2013. 20. https://secure.avaaz.org/fr/petition/Le_con-seil_dadministration_du_CAUE_de_Loire_Atlantique _Le_conseil_gratuit_au_particulier_par_un_architecte/

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* page d’accueil du site internet www.renoversamaison44.fr

associées, les démarches à entreprendre pour un projet de rénovation, des fiches références, etc. Ceci a pour but encore une fois d’accompagner le particulier dans sa démarche de projet. Il peut à la fois être un excellent support d’informations pour l’architecte, sur le patrimoine et les cultures constructives locales à intégrer ou réinterpréter au cours de la conception de ses projets. Enfin, en complément des informations recensées sur le terrain, et par l’ensemble des documents et conseils accumulés par les organismes publics, une dernière source d’information peut être exploitée auprès des associations et du réseau professionnel local.

En effet, ces derniers acteurs locaux sont directement confrontés aux problématiques constructives, sociales, économiques et environnementales du territoire. Ils peuvent ainsi apporter une expertise et des conseils non négligeables. A l’image d’un porte parole pour les habitants de la commune, pour un patrimoine à sauvegarder, pour des techniques constructives à préconiser, etc. Je ne considère pas que l’ensemble de ce jeu d’acteurs soit à consulter dans le cadre de tout projet, cependant ils peuvent tous apporter un diagnostique sur le territoire et permettre d’apporter une pierre à l’édifice du pro-


jet à venir. Encore une fois, il est évident que certains acteurs sont à privilégier plus que d’autres, en fonction de l’échelle du projet et de ces enjeux. De plus, il important de savoir organiser, compiler et mutualiser ces informations. Pour ce faire, David à mis en place des fiches afin de résumer l’ensemble des règles liées à la construction sur une parcelle de projet. Ceci nous permettant de consulter rapidement ces informations au cours du suivis de projet et représente un excellent support d’échange lorsque nous devons contacter les services de l’urbanisme d’une commune.

CAUE

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* acteurs régionaux de l’étude du contexte territorial.

DEVELOPPER UN RESEAU PROFESSIONNEL

La compréhension d’un territoire et l’inscription d’une agence dans cet environnement passe aussi par les relations locales tissées avec les entreprises et associations. Le développement de ce même territoire ne peut se faire sans la mise en réseau de ces acteurs locaux. Xavier GREFFE, dans son œuvre développement local, décrit le concept de réseau comme un ensemble de liens non hiérarchiques stables entre les acteurs d’un territoire en vue d’échanger des informations21. Dans le secteur du BTP, ce réseau peut représenter d’éventuels partenaires professionnels. Que ce soit dans le but d’une collaboration sur la phase de conception de projet (architectes, urbanistes, paysagistes, maîtres d’ouvrages privés ou publics, etc.) ou pour les phases suivantes, permettant de rencontrer de nouveaux bureaux d’études, entreprises, et fournisseurs. L’organisation d’un réseau permet aussi de favoriser le développement d’alternatives, qu’elles soient constructives, économiques, sociales ou environnementales. D’ailleurs, ne dit-on pas « l’union fait la force ». Cet adage populaire exprime simplement les enjeux du développement d’un réseau professionnel.

21. gREFFE X. / LE DÉVELOPPEMENT LOCAL / Paris, Ed. L’Aube, 2002.

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Pour tendre vers une démarche plus économique, écologique et responsable, la profession doit s’inscrire dans ces démarches. Ce afin de questionner collectivement nos pratiques constructives - rappelons que le secteur du BTP représente 33% des émissions de Gaz à effet de serre en France au cours de l’année 201321. Permettant ainsi de favoriser en amont du projet des axes de développement environnemental et local, en faisant appel au savoir-faire des entreprises avoisinantes ainsi qu’aux ressources disponibles sur le territoire. La valorisation des filières courtes passe alors par l’organisation territoriale des réseaux de production, de conception et de réalisation.

Puisqu’on ne cesse de parler de développement économique et d’intégration sociale ou culturelle, la première des choses est de regarder qui, dans la proximité de ce qui va être construit, est capable de réaliser cet ouvrage : un habitant, un artisan, une entreprise qui pourrait être acteur, avec d’autres, de la transformation de son environnement. * BOUCHAIN P. / CONSTRUIRE AUTREMENT / Arles, l’impensé - actes sud, 2006. / p. 19

Lorsque je me suis installé sur Nantes, j’avais (et j’ai toujours) pour ambition de développer un réseau professionnel me permettant de continuer à me former sur les techniques constructives plus soutenables, via les réseaux de la filière bois (les associations Atlanbois et Abibois dans les régions ligérienne et bretonne – ainsi que Créabois, pendant mes études à l’ENSAG), mais aussi en découvrant d’autres filières moins connues du grand public comme les techniques de construction en terre et paille, ainsi que la valorisation des matériaux de réemploi.

MAISON ARCHITECTURE, TERRITOIRE ET PAYSAGE

* piste de réseaux inter-professionnels à rencontrer sur le territoire.

22. Chiffre clés du climat France et Monde - 2016 / www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr 23. Association regroupant 2 ADE, intervenant sur l’aménagement de micro-lieux à partir de matériaux de réemplois. / http://www.katapulte.org


J’ai pu commencer à rencontrer et intégrer un réseau informel d’associations Nantaises, initiateur de projets éco-citoyen sur la métropole. Depuis peu, Pauline, ma compagne, vient aussi d’embaucher dans une structure associative pour l’accompagnement de jeunes d’un quartier Nantais. Le réseau qu’elle côtoie au sein de sa profession fait écho à la pratique vers laquelle je tends. J’ai par ailleurs appris que les futurs locaux de l’association L’ETINCELLE (que Pauline vient d’intégrer donc) seront aménagés par l’association KATAPULTE23, que j’avais pu rencontrée quelques mois auparavant lors d’une conférence sur le réemploi. Ceci fait bien sûr aussi écho à ma pratique au sein du Collectif LA FUITE, ce qui nous amène aujourd‘hui à réfléchir sur des possibilités d’extension du collectif sur le territoire Nantais. Même si je dissocie ces actions à l’exercice de la Maitrise d’Oeuvre, il me semble important de savoir aussi mettre en commun ces réseaux et ne pas uniquement les compartimenter en catégories : architecture / maitrise d’œuvre / constructions / actions sociales … Mais les faire s’interagir, se rencontrer et tenter de développer des pratiques communes.

* piste de réseaux associatifs et collectif d’architectes à rencontrer sur le territoire.

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INNOVER, pour développer le territoire

La construction d’un réseau professionnel, en faveur d’une valorisation des activités et domaines de compétences locales représente une première piste de développement sur le territoire. Si cette démarche tend à organiser une filière, une pratique singulière (ou autre) et à démocratiser son usage, elle n’initie néanmoins pas la commande de projet. Pendant nos études à l’ENSAG, et plus particulièrement pendant ma dernière année au sein du master Architecture et Cultures Constructives, nous étions amené à endosser une démarche prospective sur le projet et le site d’intervention. Suite à une analyse détaillée de la commune d’Annemasse et de ses environs, nous devions déterminer un site d’intervention et établir un programme en cohérence au projet de développement de la municipalité et à sa grande échelle. Le PFE couture urbaine, réalisé avec Charlotte GEhRIg et Valentin MOJEIkISSOFF, s’est alors inséré à cheval sur un programme de ZAC initié par la ville et un tissu pavillonnaire existant ; en réponse à une problématique de transition à traiter entre ces deux espaces via une progression typologique d’habitat et une programmation

d’accompagnement socio-culturel de la population en place et future. En dehors de ce cadre théorique, il est cependant difficile pour l’architecte d’adopter cette posture prospective. La collaboration avec une Maitrise d’Ouvrage privée peut cependant permettre d’initier des projets innovants à soumettre aux municipalités. Cette mise en réseaux d’acteurs de la construction permet de se tenir au courant des opportunités foncières et programmatiques sur le territoire. Afin de proposer un projet qui ferait sens au vue du contexte territorial maîtrisé et étudié en amont par ces différents acteurs. Au cours de mon stage avec l’association DE L’AIRE, j’avais pu aborder ce sujet avec Elisa DuMAy, chargée de la coordination des projets, et Matthieu CORnEt, président de l’asso et gérant de l’agence d’architecte TEXUS24. Nous nous étions alors posés la question de la continuité des actions entreprises par l’association. Etait-il possible d’assurer dans un premier temps la médiation et concertation des élus, habitants et usagers d’un quartier dans le cadre d’un projet de requalification d’une place de

24. Agence TEXUS / 2, Rue Des Frères Montgolfier - 26400 CREST / www.texus.fr


centre bourg par exemple25, d’en établir un schéma directeur, puis d’intervenir sur la conception et réalisation du projet. Malgré l’intérêt que cette réflexion laisse entrevoir, et comme l’acte de résidence : cette hypothèse questionne le rôle de l’architecte, de son intervention dans le cadre de la maitrise d’œuvre, et du temps alloué à une telle pratique. L’organisation des politiques de développement d’une commune peut aussi faire partie des missions accordées aux organismes publics précédemment évoqués (CAUE, PNR, etc.). Elles ont alors l’opportunité d’initier et d’expérimenter de nouvelles pistes de développement. Le rôle de l’architecte est alors de savoir déceler ces opportunités (peut être notamment grâce à un réseau professionnel présent sur le territoire) et d’accompagner aux mieux les municipalités qui se seraient lancées dans cette aventure.

25. Projet de requalifiacation de la rue Kleber - 07400 LE TEIL / expérience partagée avec l’association DE L’AIRE pendant mon stage / https://leteilgaribaldi.wordpress.com

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« Nouez des relations humaines. Ce matériau de construction sociale est tout aussi important que la brique et le mortier. » propos du Collectif DUS. exposition temporaire du Pavillon de l’Arsenal RE.ARCHITECTURE


PARTIE 4.

LE TEMPS D’ECHANGE , de la conception à la réalisation L’étude du site succède au temps de la conception, puis de construction du projet. Tout au long de ces processus, de nombreux intervenants viennent enrichir le projet. C’est alors un temps d’échange et de coordination avec les différents acteurs précédemment évoqués, mais aussi avec la maitrise d’ouvrage, l’équipe de maitrise d’œuvre (architecte, BET, urbaniste, acousticien, économistes, géo-technicien, etc. – équipe plus ou moins grande en fonction du projet) et les entreprises qui interviendront sur le chantier. Depuis que les ingénieurs se sont détachés des agences d’architecture, ce jeu d’acteurs, au stade de la conception, s’est complexifié. Ceci faisant émerger de nouvelles méthodologies de coordinations de projet et de nouveaux outils de communications tel que l’arrivée du BIM (Building Information Project). L’arrivée d’entreprises générales sur le marché a aussi modifié la pratique. Facilitant d’un côté la coordination des entreprises et le phasages des interventions, mais de l’autre, générant progressivement un mise à l’écart de l’architecte et de sa mission de suivis, coordination et pilotage des travaux.

Afin d’aborder ce sujet propre à la profession d’architecte et à la mission de maitrise d’œuvre, je vais tenter d’illustrer mon propos à travers la présentation de 4 projets de l’agence sur lesquels j’ai pu travailler (de près ou de loin) au cours de ces quelques mois de MSP. Ces 4 projets références ne représentent qu’une infime partie du travail réalisé à l’agence. Les projets sur lesquels nous intervenons principalement (maisons individuelles et aménagements) sont nombreux, c’est pourquoi ces 4 projets présentés ici ont rôle d’exemples sur nos pratiques, les méthodes appliquées, les problèmes rencontrés et les solutions apportées. En conclusion de ce chapitre, j’apporterai un regard sur les enjeux globaux de la coordination / communication avec chaque intervenants.

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FICHE PROJET DCA

15_011 L&M. // LIMItE SEPARAtIvE

Réhabilitation et extension d’une habitation - REZE (44) MO : privé (non professionnel) MOe : David Comy Architectecte Coût des travaux : 130.000€ Surface de projet : 145 m2

SéJOuR

(existant : 105 m2 / extension : 40 m2)

COUPE sur extension

APS

et mettre en valeur la construction originelle, l’extension prend la forme d’un volume contemporain qui vient englober l’existant. En parallèle, les MO profitent des travaux pour améliorer les performances énergétiques de l’ensemble de l’habitat. Limite de propriété

Le projet se situe à l’ouest de la commune de REZE, non loin de la Sèvre nantaise (rivière), au cœur d’un ensemble de maison de bourg, toutes relativement homogènes.

ESQ

+ 7.83

APD

cOuRSIvE EXtERIEuRE

cuISInE

La commande des maitres d’ouvrages prévoit la rénovation de la maison existante via la restructuration des espaces au rezde-chaussée, ainsi que la remise en valeur des façades et abords extérieurs. La rénovation vient être complétée par la réalisation d’une extension de plein pied. Afin d’assurer une unité des volumes construits Couverture tuiles

+ 5.76

+ 7.83

Couverture tuiles

Bardage métallique Hairplan Pergola habillée zinc RAL 9005 + 5.76 + 5.50

Mur enduit couleur beige clair avec pierres ponctuelles

Mur mitoyen enduit beige clair

+ 3.50

ACT

Skydome 150 x 100

Garde corps ferronerie couleur noir

Garde corps ferronnerie + 3.50 couleur noir + 3.30

Volets bois remis en peinture couleur noir Menuiseries alu noir Mur enduit couleur beige clair avec pierres ponctuelles

+0.32

Terrain naturel

+/-0.00 +/-0.00

Pignon Sud-Est + 7.83

+ 7.83

Couverture tuiles Skydome 150 x 100

Couverture tuiles

+ 5.76 + 5.50

Mur enduit couleur beige clair avec pierres ponctuelles

Bardage métallique Hairplan RAL 9005

Garde corps ferronnerie couleur noir

Menuiseries alu gris clair

Volets bois couleur noir

3.00m h. / terrain existant

DET

+ 5.76

+ 3.50

Mur enduit couleur beige clair avec pierres ponctuelles

OPC

LIMItE SEPARAtIvE

EXE

Façade Rue Jean Baptiste Vigier Limite de propriété

PRO

+ 3.50

+ 3.50

Bardage métallique Hairplan RAL 9005

Menuiseries alu gris clair +0.32

AOR

+/-0.00

Terrain naturel

PIGNON NORD-OUEST

+0.32 +/-0.00

Pignon Nord-Ouest tERRAIn nAtuREL

FACADE JARDIN

Façade Jardin


vo itu re ès Ac c Limite bande de constructibilité principale

Le premier jour de ma mise en situation professionnelle fut l’occasion pour moi de découvrir ce projet de rénovation et extension d’une maison individuelle à Rezé. David m’a emmené voir la maison existante, où il avait un rendez -vous prévu avec le particulier et un façadier enduiseur. Au cours du trajet, il m’a expliqué que le projet était actuellement étudié par la commission d’instruction dans le cadre d’une déclaration préalable de travaux (DP - Cerfa n°13703*05 ). Arrivé sur place, nous constatons les quelques travaux de démolition entamés par les clients (dépose des sols, cloi-

sons et piquetage des enduits intérieurs). S’en est suivi une petite réunion avec le façadier afin qu’il puisse voir l’ampleur des travaux et donner quelques conseils de démolition aux clients. Ce tout premier temps d’échange est anecdotique, mais il représente l’intérêt de la proximité des intervenants et interactions dans le cadre de notre profession. Ce moment fut la première prise de contact entre une entreprise et la Maitrise d’Ouvrage, une première découverte du projet pour l’entrepreneur, et pour nous, l’occasion de concrétiser / viabiliser le projet à venir aux yeux des MO.

69


Suite à cette première découverte du projet, j’ai pu participer à l’élaboration des éléments graphiques du DCE (Dossier de Consultation des Entreprises) sur la base des documents réalisés pour la DP. L’enjeu était alors d’envoyer ces éléments avant les congés de fin d’année, pour un retour et une analyse des devis des entreprises contactées dès le mois de janvier. Malheureusement, au retour des congés, nous avons appris que le dossier de DP avait été refusé. Les services instructeurs ne jugeant pas que l’extension proposée puisse rentrer dans le cadre d’une DP. Après avoir consulté les services de l’urbanisme de la ville pour connaître plus exactement les motifs du refus de la DP, nous avons dû déposer un nouveau dossier, de permis de construire ( PC - Cerfa n°13406*05 ). Lors de la conception de nos derniers projets, nous avons toujours concerté les services de l’urbanisme et instructeurs en amont du dépôt des dossiers PC (voir architecte conseil ou ABF s’il y a lieu), afin de collaborer avec eux sur certaines précisions à apporter au dossier et éclairer la compréhension (voir, interprétation) des réglementations en vigueur si besoin. De manière globale

cette concertation permet aussi d’avoir un premier avis sur le projet et sa validation auprès des services instructeurs. Contrairement à une Déclaration préalable, les délais d’instruction d’un permis de construire sont de 2 mois + un recours des tiers de 2 mois. Cette pause dans le projet L&M n’a pas été évidente, tant pour les maitres d’ouvrages qui auraient souhaité voir débuter les travaux plus tôt, que pour nous, qui avions perdu un peu de la confiance qu’ils nous accordaient. Ceci a aussi eu pour impact l’obligation de faire appel à un bureau d’études, afin de faire foi de la conformité du projet au regard de la RT 2012. Fort heureusement, nous avons pu encore une fois profiter de la proximité avec le BET Energie et Bâtiment de la société SCE, pour nous délivrer rapidement l’attestation nécessaire au dossier de demande de permis de construire.

ENTREPRISES

Architecte

€ MO

NON PROFESSIONNEL

BET


Cela étant, nous avons profité habituées aux méthodologies de de cette pause afin de préciser l’agence et que David peut jauger le projet et de faire l’analyse des du rapport « qualité / prix » de la devis des entreprises que nous réalisation de certaines tâches avions consultées. Là encore, le (pour ce projet notamment, des rôle de l’architecte est d’accomécarts importants étaient idenpagner la maitrise d’ouvrage dans tifiés entre les différentes entreson choix d’entreprise. Il ne faut prises de plâtrerie). Pour cela, alors pas que ce choix soit uninous avons mis en place des ouquement justifié par rapport aux tils d’analyses et des méthodoprix total du devis, mais dans un logies de comparaisons d’offres premier temps, veiller à ce que le (principalement accès sur le coût comparatif des entreprises soient des opérations – notre avis de à interventions égales (vérifier les conseil pouvant aussi faire penmétrés, la description des tâches cher la balance vers le choix d’une effectuées) et éventuellement entreprise ou d’une autre). Nous contacter les entreprises pour avons en autre mis en place un en savoir plus sur leurs procédés tableur excel permettant d’avoir d’exécution. De plus, le réseau une vision globale sur le coût des d’entreprises avec lequel l’architravaux et d’appliquer ou non les tecte à l’habitude de travailler variantes / postes à optimiser en peut-être aussi une plus-value direct lors des réunions avec la dans l’accompagnement de la maitrise d’ouvrage. MO, puisque ces entreprises ANALYSE sont DES DEVIS 11,30 €

PLUS VALUE Cuvette Royan style

165,54 €

38,79 €

38,79 €

x

PLUS VALUE Mitigeur thermostatique encastrée

683,93 €

611,65 €

611,65 €

x

Attente pour alim. Piscine

149,57 €

149,57 €

149,57 €

x

PLUS VALUE plaque de commande chromée Reseau alim pour pompe de relevage EP

11,30 € 544,81

20,44 € 544,81

20,44 € 544,81

x

PLUS VALUE Cuvette Royan styleext. Fourniture et pose timbre cuisine

165,54 € 464,33

38,79 € 628,72

38,79 € 628,72

x

PLUS VALUE Mitigeur thermostatique encastrée

683,93 €

611,65 €

611,65 €

x

Attente pour alim. Piscine

149,57 € DURAND

149,57 € BERNARD

149,57 €

Reseau pour pompe de relevage EP Mise à laalim terre

x

Fourniture et pose timbre cuisine ext. Tableau electrique

x

Coffret de communication

544,81 98,84 €

544,81 61,24 €

544,81 €

100,00 €

464,33 € 1 113,87

628,72 € 1 005,04

628,72 €

750,00 €

160,95 €

461,08 €

DURAND

09 ELECTRICITE / VMC x

Mise à la terre Hall

Tableau electrique Chambres

1 113,87 € 1 621,68

1 005,04 1 561,94 €

750,00 € 1 800,00

Coffret communication Salle dede bains

160,95 € 836,78

461,08 € 820,83

150,00 € 600,00

x

Sanitaires

130,02 €

99,50 €

x

Hall à manger Salle

147,47 78,99 €

194,17 € 159,92

150,00 € 300,00

x

Chambres Salon

1 621,68 1 017,16 €

1 561,94 846,20 €

1 800,00 500,00 €

x

Salle de bains Cuisine

836,78 € 1 308,74

820,83 € 1 318,03

600,00 950,00 €

x

Sanitaires Mezzanine

130,02 € 636,53

99,50 € 785,99

400,00 € 500,00

x

Salle à manger Arrière cuisine

78,99 € 630,85

159,92 € 569,37

x

Salon Dégagement

x

Cuisine Extérieur

x

Mezzanine Garage

x

Arrière cuisine Sonette

ACJ Carrelage

846,20 € 652,65

500,00 € 600,00

1 318,03 € 3 714,62

950,00 € 3 500,00

636,53 € 665,36

785,99 € 665,36

500,00 200,00 €

630,85 86,05 € €

569,37 € inclus

627,32 €

652,65 €

3 257,94 509,09 €

3 714,62 782,37 €

Dégagement

x

Extérieur sèche serviette

510,00 €

x

Fourniture faïence

x

Garage VMC simple flux

425,00 €

665,36 € 1 266,86

665,36 € 1 134,19

x

Faience - SdB R+1

x

Sonette solaires photovoltaïques 450,00 € Panneaux

86,05 € 2 342,40 ACJ Carrelage 413,02 € 510,00 € 509,09 € 425,00 € 1 266,86 € 1 450,00 450,00 € 2 342,40 € 262,50 € 413,02 € 18 399,92 486,98 €

inclus 2 333,75 €

Aménagement placcard xx

Fourniture carrelage douche FRAIS led DE escalier DEPLACEMENT SPOT

Cuisine

Sortie toiture hotte

x

Fourniture faïence

14 AMEUBLEMENT

Aménagement placcard Projet de construction d'une maison individuelle x Faience SdB R+1 TOTAL DU LOT SPOT led- escalier 2 impasse des Malachites - 85 340 OLONNE SUR MER Cuisine Fourniture 10 CHAUFFAGE RONCIN Sortie toiture hotte raccordement xx Chaudière -faïence compris Protection solaire facade Ouest x Faconnage bac de- douche + bde syphoide Piscine 4 444,43 € x Radiateurs

LOTS

DU LOT 00TOTAL ETUDES 10 CHAUFFAGE 15 PISCINE

14 AMEUBLEMENT

x xx xx x xx x xx

11 TRAITEMENT DES SOLS 01 TERRASSEMENT / VRD

15 TRAITEMENT PISCINE 11 DES 12 PEINTURES SOLS INTERIEURS

Poste non prévu dans le devis de l'entreprise

x

2 000,00 € 1 200,00 € 1 000,00 €

1 134,19 € JOEL PRAUD€ 2 333,75 2 209,48 179,48 € 17 345,73 €

BERNARD 3 150,00 € 17 345,73 €

173,73 €

254,48 €

17 345,73 €

254,48 € 8 106,72

TOTAL LOT Cuisine DUde Indicateur consomation TOTAL DU LOT Protection solaire - facade Ouest FRAIS DE DEPLACEMENT Traitement dalle, inclus dalle BA

153,65 € € RONCIN 4 110,00 1 390,50 € 16 941,98 RONCIN

Désouchage et evacuation des arbustres exist. TOTAL DU LOT Implantation du bati

x

Décapage + dressement et compactage - BATI

xx

Piscine Traitement BA Mise en peinture -inclus RdC dalle Décapage +dalle, dressement et compactage - BATI

xx

Mise en peinture Cloisonset- compactage R+1 Décapage + dressement - BATI

xxx

TOTAL LOTvégétale Mise enDU peinture OSB - R+1 Stockage terre

xx

Mise en peinture Cloisons R+1/ EP Assaignissement - réseaux- EU

Mise en peinture OSB R+1 Nettoyage complet de- chantier Réseaux technique

Poste adapté en fonction du devis de l'entreprise mise en concurrence x Peinture plinthe Cuve deDU recupération des EP xx TOTAL LOT Poste adapté en fonction du quantitatif Peinture menuiserie int. xx Puit traditionnel

12 358,00 €

185,00 € 12 358,00 16 941,98 1 200,00 € € RONCIN JOEL PRAUD inclus 4 444,43 16 941,98 3 731,72 € inclus 3 200,00 5 505,97 € € 16 941,98 1 570,41 € 590,00 €

JOEL PRAUD

670,00 € 2 633,40

x

Remblais + apport terre vegetale

680,00 €

x

TOTAL DU LOT

11 379,76 €

x

TOTAL DU LOT

24 993,89 € RONCIN

6 500,00 € 1 500,00 € 2 000,00 € PRE CHIFFRAGE

8 106,72 €

2 209,48 € 345 955,00 BERNARD €

350,00 € 1 240,00 € 3 150,00 € 6 500,00 € 2 000,00 € 2 000,00 € 1 500,00 €

10 944,71 €

8 850,00 €

35 400,00 4 110,00 € €

350,00 € € 4 740,00 23 000,00 € 345 955,00 € 500,00 € 8 850,00 € 23 000,00 500,00 € 35 400,00 € 4 600,00 € 23 000,00 € 9 700,00 Valeur1 955,00 estimées, € non prévu au inclus 1 800,00 € budget à ce jour 23 000,00 € 2 600,00 1 000,00 €

10 944,71 € 153,65 GATTEAU 346 620,12 BATIMENT 0,00 € €€ 20 860,86 € Valeur estimées, du coût global 10 944,71 € 20 860,86 GATTEAU BATIMENT 20 860,86 € 20 860,86 €

Valeur estimées, 311 220,12 non BERNARD prévu au € GATTEAU budget à ce jour 10 944,71 € 20 860,86 346 620,12 € Valeur estimées, GATTEAU du coût global 20 860,86 € 311 220,12 €

2 800,00 € 1 570,41 € 670,00 € 2 527,95 1 160,00 € Total frais de déplacement 211,25 € € 2 330,00 11 379,76 € 836,38 € € 880,00

3 150,00 1 200,00 € € 16 700,00 €

311 220,12 2 684,34 € €

3 731,72 211,25 € 1 757,00 € 3 200,00 836,38 € 1 004,00 €

Nettoyage complet de chantier Caniveau

Poste non prévu dans le devis de l'entreprise

ENT. RETENUES

JOEL PRAUD 1 160,00 € 5 700,57 €

xx

Entreprise selectionné pour le lot

JOEL PRAUD BERNARD 2 209,48 € 17 345,73 €

2 000,00 € 450,00 € 2 000,00 €

2 000,00 € 16 700,00 1 500,00 €

sélection sur tableau d’analyse de 450,00 devis € 173,73 € BERNARD

BERNARD 153,65 €

Poste devis l'entreprise Entreprise selectionné pour le lot non prévu dans x leMise ende peinture Cloisons - R+1

LEGENDE

100,00 € 2 000,00

1 500,00 €

DURAND 153,65 € € 1 240,00 RONCIN 2 209,48 € 7 060,06 1 390,50 € 2 000,00 € 4 444,43 € 3 753,79 € 870,00 €

x

Frais de déplacement

450,00 € 90,85 € DURAND 262,50 € 271,45 € 7 060,06

200,00 € 2 000,00

782,37 €

TOTAL DUde LOT Indicateur Etudes de sol consomation TOTALDE DUDEPLACEMENT Chaudière -LOT compris FRAIS Etudes structure - BAraccordement Piscine Radiateurs Etudes thermiques Aménagement TOTAL DU LOTplaccard

xx

xx

425,00 €

3 500,00 € 1 000,00

450,00 €

2 684,34 € ENT. 2

Fourniture carrelage douche

12 PEINTURES Poste adapté en fonction du devis de l'entreprisexx mise enen concurrence Mise peinture Peinture plinthe - RdC Drain périphérique INTERIEURS LEGENDE Poste adapté en fonction du quantitatif Mise en peinture Cloisons Peinture menuiserie int. - R+1 xx Tranchée drainante Frais de déplacement

75,00 € 1 450,00 90,85 € ACJ Carrelage 271,45 € 2 209,48 € 510,00 € 18 399,92 €

250,00 100,00 €

600,00 €

1 200,00 €

179,48 €

486,98 € € 3 753,79 ENT. 1 75,00 €

DETAILS DES LOTS

300,00 € 250,00

1 017,16 627,32 €

x

Fourniture faïence

400,00 €

1 308,74 € 3 257,94

Faience - SdB RdC

PROJET COMY

LEGENDE

100,00 150,00 € €

x

TOTAL DU LOT 13Protection FAIENCES solaire - facadexxxOuest FaienceDU - SdB TOTAL LOTRdC

15 PISCINE

61,24 € 194,17

x

x Divers (alimentation + main d'œuvre)262,50 € 13Faconnage FAIENCES Faience - SdB RdC x bac de douchexx+ bde syphoide 486,98 € sèche serviette x Fourniture faïence x Fourniture carrelage douche 75,00 € VMC simple flux x FRAIS DE DEPLACEMENT x Faience - SdB R+1 x Panneaux solaires photovoltaïques x Fourniture faïence x TOTAL DU LOT 2 209,48 € Divers (alimentation + main d'œuvre) xx TOTAL DU LOT x Faconnage bac de douche + bde syphoide

14 AMEUBLEMENT

150,00 €

BERNARD

98,84 € 147,47

x

x

20,44 €

PLUS VALUE plaque de commande chromée

x

09 ELECTRICITE / VMC x

13 FAIENCES

20,44 €

x

0,00 €

346 620,12 € JOEL PRAUD Valeur estimées, 11 379,76 du coût global € 2 800,00 € Total frais de déplacement JOEL PRAUD

0,00 € GATTEAU BATIMENT

inclus 6 000,00 € 345 955,00 9 700,00 350,00 € 1 750,00 € inclus 1 400,00 € 400,00 € 35 400,00 2 600,00 800,00 € € 1 500,00 inclus Valeur estimées, non prévu au € 350,00 1 500,00 € 14 850,00 € budget à ce jour 1 400,00 € ?? 800,00 € 2 450,00

RONCIN 11 379,76 €

14 850,00 €

24 993,89 €

23 955,00 €

71


Le budget initial des MO ayant évolué au cours de l’étude du projet, cet outil a été indispensable afin de déterminer quels étaient les postes que nous pourrions optimiser et quelles solutions privilégiées. Nous avons aussi pris le temps de contacter les entreprises afin qu’elles révisent leur devis et qu’elles nous proposent d’éventuels alternatives moins onéreuses, via solutions techniques ou choix de matériaux. Après mûres réflexions et études d’alternatives, la MO a souhaité réduire les coûts en participant aux travaux de plâtrerie et de finitions intérieures notamment. Aujourd’hui, le chantier suit son cours. David se rend sur place pour des réunions avec les entreprises tous les vendredis matins, afin de suivre l’avancée et la bonne exécution du chantier. La participation des MO aux chantiers a dû nécessiter une coordination et un suivi du planning plus complexe, étant donné que leurs interventions étaient limitées en majeure partie pendant les week-ends.

Photos du chantier


Cependant, et fort heureusement, ce chantier se déroule sans encombre pour le moment. Quelques modifications et validations sur des postes du second œuvre viennent encore modifier quelque peu le projet, mais rien de très conséquent. Par ailleurs, certaines définitions d’ambiances ou d’aménagements viennent parfois compléter la mission de conception pendant la durée des travaux. Ce fut notamment le cas ici, via le dessin de la cuisine.

proposition d’aménagement de la cuisine du projet L&M.

Ceci peut d’ailleurs être une véritable contrainte supplémentaire pour l’architecte, d’autant plus dans le cadre d’un projet pour des particuliers. En effet, David est en charge de la mission de suivi de chantier pour un autre projet à la Baule, où le Maitre d’Ouvrage ne cesse de revenir sur ses décisions sur les diverses finitions du projet (équipements sanitaires, revê-

tements de sols, etc.). Ceci engendre un temps considérable à reprendre les commandes, à compléter et mettre à jour l’analyse de coût global du projet, et à suivre les travaux supplémentaires (TS). Dans le cadre de projet pour des particuliers, il est important de prendre conscience que ce type de commande est bien souvent le projet d’une vie. Ces Maitres d’Ouvrages, non-professionnels, ne feront probablement qu’un seul projet comme celui-ci et ne sont certainement pas au fait des modalités et réglementations de la construction en France. Il nous font part de leur histoire et nous invitent à participer / contribuer à écrire la suite. On a donc un rôle très important à ce moment clé de leur vie. Il faut en prendre conscience, rester humble, ne pas s’imposer et les accompagner au mieux. Cependant, cette tâche peut aussi s’avérer longue et fastidieuse. Il faut alors procéder avec méthodologie, rigueur et savoir jusqu’où il est possible de remettre en cause un projet.

73


FICHE PROJET DCA ESQ APS APD PRO ACT EXE

16_004 B&Q. // Rénovation et aménagement d’un appartement - NANTES (44) MO : privé (non professionnelle) MOe : David Comy Architectect Coût des travaux : 38.000 € Surface de projet : 75 m2

Le projet concerne la rénovation et aménagement d’un appartement en périphérie du centre de Nantes. L’appartement se situe dans un immeuble des années 50, à proximité du parc de Procé. La rénovation de l’appartement se caractérise par la dépose des cloisons séparant initialement le salon, la cuisine et le couloir d’entrée. Ceci afin d’offrir une plus grande pièce de vie, permettant de mêler les usages des espaces salon, cuisine, salle à manger et entrée. Les chambres et la salle de bains profitent aussi du chantier pour être rénovées au goût de ses futurs occupants.

PLAN AMENAGEMENT

DET OPC AOR

COUPE BB, sur existant


La cliente travaille au sein de la société SCE, pour le BET Energie et Bâtiment avec lesquels nous avons l’habitude de collaborer, et souhaitait nous faire intervenir sur ce premier projet d’achat avec son compagnon(à l’aide d’un Prêt à Taux Zéro – PTZ). Nous avons donc profité d’une grande proximité avec la maitrise d’ouvrage afin d’optimiser le processus de conception et présenter très rapidement différentes propositions d’aménagements. Pour commencer, David s’est rendu directement sur place avec les maitres d’ouvrages afin de donner un premier avis sur l’achat du logement au regard de l’état général de l’appartement, des envies de la MO et de son budget pour la rénovation et l’aménagement. Quelques jours plus tard, je me suis rendu sur place faire un relevé de l’existant, afin que l’on puisse commencer rapidement la conception du projet avec une base précise (les plans de l’agence immobilière accumulait de nombreuses incohérance au niveau de la proportions des pièces). Sur la base de plans esquissés à la main et de volumétries simples

soumis dans un premier temps à David (afin qu’il puisse valider certain partis pris, le dessin / design général du projet et les modes de représentations), nous avons remis aux maitres d’ouvrages un premier dossier de propositions d’aménagements. Ce dossier était constitué de 7 plans d’aménagements de la ou les pièces de vie, et une volumétrie d’une des propositions, pour leur permettre de se projeter vers un univers. Dans le cadre de projet d’aménagement comme celui-ci, nous essayons toujours de donner très rapidement plusieurs propositions tranchées et assez développées, afin que les MO puissent, dès les premiers éléments présentés, se projeter vers l’une des propositions d’aménagement. Il faut alors veiller, par le biais des modes de représentations utilisés, à ce que le projet apparaisse à la fois suffisamment élaboré et détaillé, mais aussi pas complètement figé pour que les MO puissent se l’approprier. Aujourd’hui nous avons complété ces dossiers par des images de références que l’on compile grâce au site internet www.pinterest.com, et que l’on peut éventuellement partager avec la MO par la suite.

75


Références

Scénario aménagement

Volumétries - proposition d’ambiances

AMENAGEMENT

Références

Références

SCENARIO 1

PROPOSITION AMENAGMENT

PROJET MONE / rénovation et extension d’une maison individuelle

06

PROJET MONE / rénovation et extension d’une maison individuelle

VOLUME INTERIEUR

SUR LA BASE DU SCENARIO 1

Dossiet ESQ _ projet 16_019_M (44)

Une fois constitués, ces dossiers sont alors pour David un excellent support d’échange avec le client. Il permet de faire évoluer le projet vers une nouvelle proposition esquissée au cours de la réunion, sur la base des premières suggestions. Soit, en précisant l’une d’elles ou en les combinant. Après un second rendez-vous, la MO a validé le projet d’aménagement et nous avons pu constituer le dossier de consultation des entreprises. Dans le cadre de ce petit projet, nous n’avons pas mis d’entreprises en concurrence (hormis pour le lot carrelage – faïence) et avons très vite eu leur retour. De leurs côtés, les MO ont alors pu finaliser leur dossier de prêt. Celui-ci ne pouvant être accordé par un établissement ban-

caire, dans le cas de l’achat d’un logement ancien dont les travaux représentent 25% du coût total de l'opération26, que sous validation d’une attestation sur l’honneur et la présentation des devis des travaux à réaliser. Ce projet fut l’occasion pour moi de participer au suivi des travaux et à la coordination des entreprises. Même si le nombre d’intervenants est plus limité qu’un chantier classique (entreprises du second œuvre exclusivement), cette expérience fut et reste très enrichissante. La rénovation offre aussi son lot de surprises qu’il faut veiller à prévenir et absorber, ce qui complexifie tout de même le suivi d’un tel chantier. Dans un souci d’économie, la démolition devait être réalisée par les clients

26. https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F10871

07


pendant le mois d’août afin que le chantier puisse débuter début Septembre (démolition de certaines cloisons, dépose de tapisseries, plinthes, revêtement de sols et faïences) de même que la mise en peinture des parois serait par la suite réalisée par leur soin. Début septembre, nous avons organisé une première réunion de chantier où nous avions convié les trois entreprises intervenant sur le projet afin de confirmer une dernière fois le planning prévisionnel des travaux, de vérifier quelques côtes (notamment pour la commande des menuiseries extérieures) et d’éclaircir les dernières zones d’ombre qui pouvaient y avoir sur le projet. A cette occasion, nous avons constaté que toutes les démolitions n’avaient pas pu être effectuées (certaines par oubli, d’autres par difficulté). De plus, nous avons découvert, au même titre que la MO pendant leur travaux de démolition, une composition de plancher intermédiaire peu conventionnelle, et qui se trouvait actuellement, après dépose des revêtements de sols, en piteux état. Après les conseils du carreleur et la consultation de la MO, nous avons décidé de réaliser des travaux supplémentaires de dépose de l’ensemble chape

+ sable + isolant, pour recouler une chape fibrée sur place, avec une réserve pour pause de carrelage et sol souple.

Photos du chantier

77


Le chantier lancé, nous avons aussi dû rendre des plans de détails de l’aménagement de la cuisine et du dessin de l’ensemble de son mobilier pour que le menuisier puisse entreprendre sa réalisation en atelier. Pour des raisons économiques et des précisions d’usages le dessin de l’aménagement de la cuisine, élément

Aménagement cuisine - salon vesion 1

structurant du projet, a été remis en cause. Nous nous sommes empressés d’apporter ces modifications et de les faire parvenir à l’ensemble des entreprises afin qu’elles puissent adapter leurs interventions et faire des avenants aux devis signés par la Maitrise d’œuvre.

g

Aménagement cuisine - salon version 2

* Elément graphique fournis au menuisier (en complément de plans + volumétrie d’ambiance)


Ces modifications de dernières minutes on fait l’objet de tension sur le chantier. Non pas de la part du menuisier, mais de la part de l’électricien qui venait alors de se rendre compte que nos plans de repérage d’électricité ne correspondaient pas aux leurs. En effet, ils avaient réalisé leurs propres plans de repérage dans leurs bureaux, sans se référer au DCE, et sans même nous les envoyer pour confirmation. J’ai du me rendre sur place avec David pour une réunion prévue à l’improviste afin de vérifier le travail qu’était actuellement entrain de réaliser l’électricien. In fine, les modifications n’étaient pas vraiment structurantes et nous nous sommes accordés pour garder les raccords réseaux tels quels, et d’ajouter quelques sources lumineuses et prises là où elles étaient manquantes. Ce petit aléa m’a appris au moins deux choses : la première, c’est qu’il est important de bien prendre le temps de veiller à la compréhension des éléments graphiques et écrits du DCE par l’ensemble des intervenants qui, pourtant avait été salué et apprécié par les autres entreprises – ici, constitué uniquement de pièces graphiques : géométraux, plans de repérages (démolition,

réseaux, menuiseries, traitements sols et parois) et volumétries. Secondement, l'avantage et l'importance de pouvoir se rendre rapidement sur place en cas d’aléas, afin de lever tous doutes sur les interventions à venir et trouver des solutions pour palier à un quelconque problème rencontré sur le chantier ; et enfin qu'il est aussi important de rédiger et en-voyer un compte-rendu des réunions de chantier à l’ensemble des entreprises afin de garder une trace écrite des modifications et solutions à mettre en œuvre par la suite du chantier, mais aussi pour repérer les points singuliers à traiter par le MO, l’architecte ou les entreprises (une sorte de rappel des tâches à effectuer).

07/10/16

Compte Rendu CHANTIER N°2 Du 06 Octobre 2016

- ref.QUILICI 16_004– B&Q (44) Projet B&Q BIGORRE ref : 16_004_BIG_QUI Rénovation d’un appartement – 8, rue Folies Chaillou – 44100 Nantes

00. Tableau des INTERVENANTS FONCTION

SOCIETE

Maitre d'ouvrage

NOMS

CONTACTS

E.mail

Mr QUILICI Mlle BIGORRE

06 31 29 65 54

celie.bigorre@sce.fr

Pst*

Ex*

Abs*

Conv*

Env*

X

Architecte

DCA

Mr M.LEMARIE

06 08 92 03 34

m.lemarie@davidcomy.com

X

X

Menuiserie Ext. / Int. / Ameubl. Plomberie / elec / chauffage Carrelage / Faience

Atelier ESNAULT

Mr N.ESNEAULT

06 31 97 82 66

latelier.esneault.bois@sfr.fr

X

X

DURAND

Mr M.HAYE

06 11 21 20 35

m.haye@hervedurand.com

X

X

Entreprise S.BRICARD

Mr S.BRICARD

02 40 83 90 23 06 20 91 42 15

sylvainbricard@wanadoo.fr

X

X

Pst: Présent - Ex: Excusé - Abs: Absent - Conv: Convoqué - Env: CRR envoyé LA PROCHAINE REUNION DE CHANTIER AURA LIEU : à

re-définir

79


Enfin, suite à l’appel de 2 entreprises de peinture pour consultation et chiffrage de la dépose des tapisseries restantes et la préparation des supports, les maîtres d'ouvrages ont décidé de poursuivre leurs travaux de démolition non effectués, les offres engendrant des travaux supplémentaires dépassant leur budget initial. Le glissement des commandes – de notre fait – pour les équipements sanitaires et des revêtements de sols, a aussi fait évoluer le planning et risque de bousculer le travail des entreprises sur la fin du chantier, qui doit être livré pour début Décembre.

Chantier BIGORRE - QUILICI

Rénovation d'un appartement

07

8 rue Folies Chaillou - 44100 NANTES

planning de chantier - projet 16_004_B&Q AOUT 34 LOTS

SEPTEMBRE 35

22 23 24 25 26 29 30 31

36 1

2

5

6

7

37 8

9

OCTOBRE 38

39

12 13 14 15 16 19 20 21 22 23 26 27 28 29 30

40 3

4

5

41 6

7

42

NOVEMBRE 43

44

10 11 12 13 14 17 18 19 20 21 24 25 26 27 28 31

1

2

45 3

4

7

8

9

46

DECEMBRE 47

48

10 11 14 15 16 17 18 21 22 23 24 25 28 29 30

49 1

2

5

6

7

50 8

9

REUNION DE CHANTIER

MAITRE D'OUVRAGE Mlle BIGORRE ET Mr QUILICI

ARCHITECTE DAVID COMY 01

DEMOLITION

02

MENUISERIES EXT.

LOT CLIENT

ESNAULT BOIS 03

Depose sol souple, faiences, plinthes, cloisons ..

dépose cloison

préparation des supports VR

Prise de côte + commande menuiserie ext.

Dépose / pose menuiseries ext.

MENUISERIES INT. ESNAULT BOIS

04

05

Dépose equipemt sanitaire

Commande

Neutralisation réseaux

Préparation installation equipmt electrique

Dépose chauffage x3u.

Modification 2 (ou 3) radiateurs + réseau

09

Dépose faience

Pose sols

Pose faience

PEINTURE LOT CLIENT

peinture

AMEUBLEMENT ESNAULT BOIS

10

Reprise après aménagement int.

Modification 3 radiateurs + réseau

CARRELAGE / FAIENCES Dépose faience + Reprise des sols

08

Remplacement equipmt sanitaire

CHAUFFAGE H.DURAND

07

Commande

ELECTRICITE / VMC H.DURAND

06

pose soubassement, plinthes chambres, coffre faux plafond et menuiserie int.

PLOMBERIE H.DURAND

Prise de côte + lancement de la fabrication cuisine

Pose cuisine

Pose des radiateurs

51

12 13 14 15 16 19 20 21 22 23 2


81


AOR

270 cm

95 cm

85 cm

179 179 cmcm

270 cm

106 cm

85 cm 106 cm 85 cm 106 cm 270 cm

116 cm

116 cm 116 cm

* Eléments graphiques du DCE

88 88 cmcm

65 cm 75 cm

ELEVATION ELEVATION AG01 AG01

179 cm

88 cm 250 cm

164

ELEVATION ELEVATION AG03 AG03 RANGEMENT RANGEMENT ACCUEIL ACCUEIL ELEVATION AG06 PANNEAU ACOUSTIQUE ELEVATION AG06 ELEVATION AG01 ELEVATION AG03 PANNEAU ACOUSTIQUE TISANNERIE RANGEMENT ACCUEIL

TISANNERIE TISANNERIE ELEVATION AG07

MUR D’ARGENT ELEVATION AG07 MUR D'ARGENT

88 88 cmcm

ELEVAT PANNE

156 156 cmcm

ELEVATION AG02

RANGEMENT COULOIR ELEVATION ELEVATION AG02 AG02 RANGEMENT RANGEMENT COULOIR COULOIR

102 cm 102 cm 77 cm

106 cm 106 cm

77 77 cmcm

145 145 cmcm

85 cm 85 cm

116 cm

En amont de toutes études de projets, David a rédigé un cahier de prescription & préconisation pour la modernisation des agences BPATL qui sert de point de repère et d’aide à la création ou à la réhabilitation des différentes agences bancaires. il y préconise des solutions, des mises en œuvre et des types d’aménagement en cohérence avec les volontés et les orientations du Groupe.

116 cm

88 cm

270 cm

OPC

ELEVATION AG05 PANNEAU ACOUSTIQUE

106 cm

DET

ELEVATION AG06 PANNEAU ACOUSTIQUE

106 cm

EXE

Le marché d’aménagement des agences bancaires BPATL fait l’objet d’un accord cadre passé entre la MO et deux agences d’architecture associées en co-traitance : DCA + BUREAU D’ACHON. Il est prévu dans le cadre de ce contrat, l’aménagement d’une quinzaine d’agences bancaires de la région (étendue à la Bretagne). Les projets se diversifient alors par leur lieu d’implantation (milieu urbain / rural), et son intégration dans le cadre bâti, soit via sa création dans le fond de commerce d’un bâtiment neuf, en construction, ou existant, mais aussi par le biais de rénovation d’agence déjà en place.

164 cm

85 cm

ACT

Coût des travaux : 200.000 € Surface de projet : 112 m2

85 cm

PRO

250 cm

116 cm 116 cm

APD

MO : Banque Populaire Atlantique MOe : David Comy Architectect

106 cm 106 cm

APS

Aménagement d’une agence bancaire - NANTES (44)

85 cm 85 cm

FICHE PROJET DCA ESQ

15_014_BPATL DOULON //

179 cm

ELEVATION AG01

TISANNERIE ELEVATION AG01 TISANNERIE 95 cm ELEVATION AG02 RANGEMENT COULOIR

88 cm

ELEVATION AG03

RANGEMENT ACCUEILAG03 ELEVATION ELEVATION A ELEVATION RANGEMENC RANGEMENT RANGEMENT ACCUEIL 65 cm 75 cm


La rénovation de l’agence de Doulon (44) est la première opération livrée par l’agence DCA pour cet accord cadre. De son côté, l’agence BuREAu D’AchOn & ASSOcIéS a elle aussi livré une agence, à Doué la fontaine (49). La conception de ces premiers projets s’est beaucoup appuyée sur le cahier de prescription & préconisation pour la modernisation des agences, rédigé par David. Cet outil a été un véritable levier de conception, afin de se projeter sur les usages au sein des agences bancaires. C’est un excellent support d’échange avec les salariés de l’agence et les représentants du groupe, afin de déterminer les habitudes de travail in situ, les volontés d’accueil du public et

l’application maîtrisée des codes de communication de la BPATL (Comment faire pour que l’on reconnaisse une banque, sans pour autant qu’elle ressemble à toutes les autres banques du groupe). David participe à des réunions hebdomadaires de coordination de projets tous les mardis. Soit directement au siège de la BPATL, situé à Saint Herblain (44), ou par visio-conférence depuis nos locaux. En amont de chaque réunion, nous préparons des dossiers de présentation de l’avancement de chaque projet en fonction de leur état d’avancement (conception / suivi de chantier / suivi de facturation / etc.) afin que David puisse échanger avec les différents intervenants présents lors de

Cahier de Prescription & Préconisation - BPATL // ESPACES DE TRAVAIL

Cahier de Prescription & Préconisation - BPATL // ESPACES DE TRAVAIL

Option 1 : conseiller debout / client debout

- Temps d’intervention très court - Déplacements fréquents - Accueil secondaire - Pas de travail à l’ordinateur

4 cm

La hauteur du plan de travail peut être comprise entre 91 et 107 cm. Cette situation est acceptable dans le cas où la tâche d’accueil n’est pas fréquente et que les autres tâches sont plus confortables en position assise. Le siège haut est aussi une solution pour se reposer. Pour rappel, la posture debout est moins confortable si elle est maintenue sans déplacement.

>> Prescriptions :

- Typologie d’accueil adapté à l’usage - Accueil central, visible et contrasté - Borne PMR intégrée, adaptée et non ‘’stigmatisante’’

156 cm

- Temps d’intervention court - Affluence élevée, accueil secondaire - Peu de déplacements des conseillers - Pas besoin de grande surface de travail - Peu de travail à l’ordinateur

- Mise en place d’une zone de mise à distance des cloisons vitrés - Possibilité de positionnement de vitrophanie, neutre ou caractéristique du territoire .

La hauteur du plan de travail peut être comprise entre 91 et 107 cm. Prévoir cette situation d’alternance pour se reposer de la position debout

POUR LA MODERNISATION DES AGENCES

BANQUE POPULAIRE ATLANTIQUE

Option 3 : conseiller assis / client assis

- Temps d’intervention assez long - Rares déplacements des conseillers - Affluence élevée - Travail sur ordinateur soutenu Le guichet ne doit pas être trop haut. Il peut être inexistant ou en prolongement de la table de travail. L’écran d’ordinateur ne doit pas être placé entre les personnes (bras amovible). Une profondeur plus important doit être prévu pour les jambes.

102 cm 106 cm

- Pas d’accès depuis le hall Option 2 : conseiller assis sur un siège haut / client debout

CAHIER DE PRESCRIPTION & PRECONISATION

NOVEMBRE 2015

85 cm

>> Prescriptions :

- Accueil conseiller/client au même niveau

TION AG05 EAU ACOUSTIQUE

145 cm

33

Présentation de quelques pages du « Cahier de prescription & préconisation pour la modernisation des agences ». ELEVATION AG04 RANGEMENT COULOIR

39

83


la réunion. Elles permettent entre autre à la MO de se tenir régulièrement au courant de l’avancée de ses projets, d’analyser le coût global des opérations (via tableau de suivi de factures remis tous les mois) et ceci nous permet aussi de montrer le sérieux de notre travail, grâce à des outils de communication adaptés. Malgré l’importance de ces réunions, David est parfois pris dans un tourbillon d’échanges qui n’ont aucun rapport avec les projets, faute peutêtre de la présence d’un trop grand nombre de représentants. Son rôle est alors aussi de tenir et cadrer ces temps d’échange afin d’éviter trop de dispersion qui aurait tendance à éterniser la réunion. La réalisation de ce type de projet nous a permis de notre côté de nous familiariser avec les exigences de ce type de programme. En effet, si ces projets ne représentent pas vraiment une lourdeur administrative, puisqu’ils font souvent l’objet d’une simple déclaration préalable (DP), ils sont toutefois soumis à des réglementations en vigueur pour des ERP de 5e catégorie (sécurité incendie et accessibilité PMR) et l’étude de la pose d’enseigne sur l’espace

public (voir s’il existe sur la commune une ZPR – Zone de Publicité Restreinte, ou si elles doivent répondre aux règles nationales). Nous devons donc prendre le temps nécessaire à l’étude de ces réglementations, en contactant les services municipaux agréés afin de vérifier la faisabilité du projet d’aménagement. En parallèle, nous avons du trouver des procès afin de pouvoir coordonner nos travaux avec ceux de l’agence BuREAu D’AchOn & Associés et ainsi proposer des projets à valeur et ambiance communes. Cet échange avec une autre agence plus expérimentée a été très riche. Elle nous a par ailleurs permis d’enrichir, par ce biais, nos outils d’analyses et de suivi de projets pour d’autres marchés. Dans un premier temps, nous avons créé une plateforme de partage de dossier, via dropbox27, offrant à tout un chacun l’opportunité de consulter l’avancé des projets. Ceci nous a permis aussi d’optimiser le temps de recherche sur la représentation graphique des éléments du DCE, le dessin du mobilier et des équipements des agences (en 2D et 3D), la création d’une trame de documents communs (Analyse de

27. Plateforme de stockage de données sur internet / www.dropbox.com/work


EQUIPE DE MAITRISE D’OEUVRE

devis, compte-rendu de chantier, suivi de factures, PV de réception) puisqu’une seule agence s’atèle à cette tâche, pour ensuite en faire part à l’autre. La mise en place d’une telle plateforme ne doit cependant pas éviter les temps d’échanges directs entre chaque agence. Il est aussi important de favoriser la communication entre les deux agences afin de faire évoluer les procès mis en place, et d’échanger sur les propositions d’aménagements faites par les uns ou les autres.

MO

DCA

BUREAU D’ACHON & ASSOCIÉS

(BPATL)

Au cours du chantier, cette cotraitance a aussi été bénéfique, permettant aux deux agences de s’entraider et participer aux réunions de l’autre lors de congés de cet été, puisque les travaux ont notamment continué pendant le mois d’Août. Suite à une faute de conception et d’interprétation de

l’avis du Contrôleur Technique, le chantier a pris un peu de retard puisqu’il a fallu déposer une partie du plafond mis en place pour remplacer les plaques de plâtre initialement montées par des plaques coupe-feu (protection des tiers sur une partie du plafond du RdC). Afin de contraindre les entreprises à finir à temps et suivre les derniers détails de mise en œuvre, David s’est rendu tous les jours sur le chantier pendant les deux dernières semaines d’intervention. L’agence devant ouvrir la semaine après la réception des travaux et les entreprises devaient alors avoir impérativement fini leurs interventions. Quelques réserves ont tout de même été inscrites aux PV de réception, levées au cours de la semaine suivante. De manière générale, ce chantier s’est bien déroulé. Ceci grâce à la réactivité de David face aux aléas survenus. Si David a pu se rendre quotidiennement sur le chantier pendant les dernières semaines, c’est notamment parce qu’il habite dans le quartier et qu’il pouvait y faire un saut le matin ou le soir. L’importance de la présence et de la proximité de l’architecte sur le chantier est encore une fois nécessaire à la bonne conduite du projet.

85


FICHE PROJET DCA ESQ APS APD PRO ACT EXE DET OPC AOR

15_009 AZE // Restructuration d’une salle des fêtes - AZE (53) MO : Commune d’Azé MOe : SCE Archi : David Comy Architectecte Coût des travaux : 2.200.000 € Surface de projet : 3.250 m2 Le projet de transformation de la salle des fêtes de la commune d’AZE répond à la commande de la municipalité qui souhaite voir ce lieu évoluer en salle socio-culturelle. Situé en plein cœur d’un tissu pavillonnaire, un premier travail sur les aménagements extérieurs a été dessiné. Profitant du dénivelé du terrain existant, la restructuration du parvis vient s’encaisser derrière des murets de soutènement en gabion, afin d’accompagner les utilisateurs tout en préservant la tranquillité et l’intimité des habitations voisines. Le projet bénéficie de la création de plusieurs petites extensions supplémentaires, qui viennent compléter les éléments du programme et assurer la remise en conformité du complexe des AZELINES. Enfin, les aménagements intérieurs sont reconfigurés afin d’offrir de nouveaux usages dans l’ensemble de l’équipement. Ces espaces sont alors distribués par un hall revisité : aménagé comme une ruelle intérieure, faisant écho aux aménagements du parvis et

d’un patio / terrasse offrant une extension vers l’extérieur depuis la nouvelle salle socio-culturelle.


Ce marché a été remporté dans le cadre d’un appel d’offres public en MAPA (Marché A Procédure Adaptée) initié par la municipalité d’Azé, en Mayenne (53). Cet appel d’offres concernait alors la mission de maîtrise d’œuvre pour la restructuration de la salle polyvalente des AZELINES en salle socio-culturelle, la création d'une chaufferie bi-énergie (bois / gaz) mutualisée et la mise en conformité accessibilité de divers bâtiments. Lorsqu'un organisme public souhaite réaliser un achat dont la valeur estimée est inférieure aux

seuils de procédure formalisée, il peut recourir à une procédure adaptée (ou MAPA). Dans ce cas, il détermine librement les modalités de la procédure dans le respect des principes de la législation en matière de marchés publics (liberté d'accès, égalité de traitement des candidats et transparence des procédures). (…) Quelle que soit la valeur estimée du marché, les marchés de services sociaux et de services spécifiques peuvent être passés selon une procédure adaptée.

87


Il s'agit notamment de services : - sanitaires, sociaux et soins de santé - administratifs, éducatifs et culturels - juridiques

(services administratifs des tribunaux) - liés à l'administration pénitentiaire - postaux 28

Ce projet nous a alors été présenté par l’équipe du BET Energie et Bâtiment qui souhaitait nous inclure dans l’équipe de maitrise d’œuvre qu’ils étaient en train de constituer pour cet appel d’offres. - SCE (mandataire) - David Comy Architecte - KALICE (conseil en énergie) - SERBA (BET Structure) - INTECO (OPC) Nous profitions encore une fois des avantages directs de cette proximité avec la société SCE. Cette valeur ajoutée à l’équipe de maitrise d’œuvre (la proximité des différents acteurs) a par ailleurs été un des éléments qui a retenu l’attention de la MO et de l’AMO (Assistance à Maitrise d’Ouvrage). Ce fut aussi très formateur pour moi d’être intégré à une équipe pluridisciplinaire et de travailler de concert avec ces différents acteurs.

EQUIPE DE MAITRISE D’OEUVRE

Architecte

BET

AMO

(Assistant à la maitrise d’ouvrage)

MO (ville d’AZE)

David m’a laissé en autonomie sur la gestion de ce projet. Me laissant ainsi la responsabilité de la conception, de l’organisation du planning et des tâches affiliées aux projets, de la participation aux réunions d’équipe de MOe, et de la coordination avec Nicolas lors de la préparation du dossier de permis de construire. Les présentations de l’avancée du projet restaient alors à sa charge. Ce qui nécessitait un premier temps d’échange sur les éléments à pré-

28. https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F32049


senter, puis un second pour que lui (ou Sébastien ThEAu, Chef du projet – BET Energie et Bâtiment) me fasse part des retours sur la réunion passée. Cette organisation en interne a pour moi difficile à évaluer, d’autant plus que je ne maitrisais pas complètement l’étendue de notre mission, ni le niveau de définition attendu pour un tel projet. Les phases de projet relativent à loi MOP imposant des processus de validation de projet avec lesquels je n’étais pas vraiment familiarisé, et nécessitant un niveau de définition du projet auquel je ne m’attendais pas forcément (particulièrement entre les phases APS et APD). Ce qui a malheureusement généré un glissement des validations de phases de conception du projet ; avec notamment une validation de la phase APD repoussée de plus d’un mois. Les échanges avec la MO ont aussi été assez difficiles. L’équipe municipale a souvent répondu coup sur coup aux éléments graphiques et présentations que l’on pouvait leurs envoyer. Ne prenant ni le temps de se concerter, ni le temps d’en faire part à l’Assistance à Maitrise d’Ouvrage. L’AMO a lui aussi été source de conflit :

d’une part à cause de validations qui n’étaient pas partagées avec la MO, et d’autres parts, à force d’imposer des propositions architecturales en opposition à nos esquisses. Ainsi, nous avons pu assister à de nombreux échanges de mails nous faisant part d’avis contraires d’un jour à l’autre – à noter, l’utilisation du mail de manière abusive ne permet pas de dresser un bilan des modifications à apporter, au risque d’oublis de modifications structurantes – David et Sébastien on alors dû faire le point avec l’AMO et la MO lors d’une réunion, afin d’abaisser des tensions émergeantes au sein des deux équipes et de redéfinir une ambiance / un cadre de travail efficace et collectif. (Ce qui n’est toujours pas gagné) Dans le cadre de ce mémoire où j’expose les enjeux d’une proximité, d’un développement local et de l’ascension des filières courtes, je me dois d’apporter un regard critique sur ce projet. Avant d’intégrer l’agence DCA, et même avant d’entamer mes recherches d’emplois sur Nantes, j’ai pu faire la rencontre d’un architecte mayennais : Damien DuBRAy, associé de l’agence A3 ARCHITECTURE. Lors de notre entretien, il m’avait

89


alors fait part des soucis auxquels les architectes qui exerçaient en Mayenne étaient confrontés, face à l’arrivée d’agences Nantaises et Parisiennes sur le marché et notamment pour les appels d’offres publics sur le département. Malgré que AZE ne soit situé qu’à 1h30 de Nantes, il est tout à fait normal de se poser la question de l’intérêt de recourir à une équipe de MOe n’ayant pas de point d’ancrage sur le territoire. Mon cousin, qui est conducteur de travaux dans une entreprise de gros oeuvre en Mayenne, m’a aussi fait part d’échange qu’il avait pu avoir avec un BET structure du département qui avait candidaté à cet appel d’offres et qui était quelque peu déconcerté que nous l’ayons remporté. Auraient-ils pu permettre une meilleure compréhension des enjeux, appréciations des contraintes ou optimisation du processus de conception et de conduite de chantier (à venir) ? Sans doute, dans un sens, et ce malgré l’intérêt porté pour ce projet et la compréhension des valeurs économiques et référentiels apportées à l’agence DCA. Les éléments nous ayant faits défaut sur ce projet sont liés en partie au

manque de proximité. En effet, je pense que certaines validations n’ont pas pu être faites puisque les temps de concertation de la Maitrise d’Ouvrage et de l’AMO ne se faisaient qu’au cours de réunions auxquelles l’ensemble de l’équipe de maitrise d’œuvre ne pouvait pas toujours assister. De plus, le climat de tensions qui a émergé à un moment de la conception était notamment dû à ce manque de communication directe. Je pense qu’il aurait peut-être mérité plus de temps d’échange et de partage afin de valider et avancer de manière collective sur certains éléments du programme et de la conception générale du projet. Ayant un manque d'expérience dans ce type de marché, cette vision personnelle peut être sans doute nuancée, d'autant que le Maître d'ouvrage a retenu notre équipe de maîtrise d'œuvre en toute connaissance de cause. Le mode d’accès à la commande (publique) est aussi ici à remettre en cause. Nous avons été sélectionnés parmi d’autres équipes en partie pour nos honoraires, nos références, ainsi que la proximité des acteurs rassemblés dans notre équipe de MOe. L’enjeu de la proximité de tous les acteurs du projet n’étant


bien souvent pas intégré. Pour le Maître d'ouvrage, le fait de solliciter des équipes de maitrise d’œuvre extérieure peut parfois permettre de profiter aussi d’une autre expérience portée par ces nouvelles équipes, de bousculer certaines habitudes ancrées sur un territoire et de réinterroger les méthodologies appliquées. Avoir pu travailler sur ce projet aura permis à notre équipe de Maître d'œuvre de s'ajouter de nouvelles références, ce qui n'est pas négligeable pour de futurs marchés. Cela m'a aussi permis pour moi de travailler sur un marché public, cela étant très formateur. Nous pouvons donc être fiers d'avoir été retenus, sachant que cela fait parti de la loi du marché, qu'il faut savoir s'adapter aux aléas, et qu'avec ces références supplémentaires, l'équipe aura peut-être un atout supplémentaire, une fois prochaine, d'être retenu sur un marché plus local.

91


LE TEMPS D’ECHANGE

Comme j’ai pu l’évoquer dans l’introduction de ce chapitre, l’acte de construction a considérablement évolué depuis quelques années. La complexification des données à intégrer dans le processus de conception architecturale a fait évoluer la pratique professionnelle. Le projet se dessine petit à petit en trois temps : à travers la programmation, la conception, puis la construction. Ceci favorisant l’émergence de métiers intervenant en amont du projet (équipe de concertation, programmiste, AMO, etc.), la séparation des architectes et ingénieurs au sein des agences d’architecture, ainsi que l’arrivée de nouveaux experts (acousticien, thermiciens, génie de l’environnement, etc.). Cette multiplication d’acteurs nécessite de reconsidérer notre pratique professionnelle et d’adapter nos méthodologies afin de favoriser la coordination des intervenants pour une conception partagée, permettant de garder une harmonie et qualité architecturale globale du projet.

LA MAITRISE D’OEUVRE

La toute première collaboration établie dans le cadre d’un projet de construction est celle entre l’architecte et la maitrise d’ouvrage. Il faut par ailleurs être conscient que nous représentons le premier intervenant sur tout projet, et que de ce fait, nous occupons une place privilégiée avec la MO. Cependant, le cadre de cette collaboration ne se forge pas de lui même. Lors de marchés privés aussi, ce n’est parce que le maitre d’ouvrage est directement venu nous soumettre ces intentions de projet qu’il entendra les propositions que nous lui apporterons. Il est donc impératif d’établir et d’entretenir un climat de confiance avec nos maitres d’ouvrages. David commence toujours par expliquer le processus de conception et sa pratique (la question des honoraires est aussi exposée en toute transparence). Au cours de ce premier échange, il insiste sur l’importance de poser un temps de rencontre afin qu’il puisse échanger avec eux sur leur projet, découvrir leurs univers, comprendre les usages projetés, discuter ensemble du programme, etc. Par le biais d’une simple discussion, il fait tomber les barrières et appréhensions


des MO, afin de favoriser se rapport de confiance. Il en profite aussi pour rassurer les maitres d’ouvrages sur l’expérience dans laquelle ils se lancent. Une attention importante pour des MO non-professionnels qui auront besoin d’un accompagnement particulier. Ceci vaut à la fois pour les particuliers, mais aussi les municipalités de petites communes peu habitués à la réalisation de projet. Le rôle de conseil de l’architecte est alors aussi de prendre le temps d’expliquer l’intérêt de la profession, sa déontologie et de manière plus globale, sa mission envers la société. Il faut par la suite mettre en place des outils de collaboration et conception partagée. David esquisse une ébauche de plan lors de la première entrevue avec le MO, ou quelques jours après leurs échanges, afin de passer d’un programme à des espaces. Ensuite un dossier d’esquisse est constitué à l’agence, composé de références, de volumétries, de propositions d’implantations, de compositions, d’aménagements et d’ambiances. Ceci servant de trame de fond à l’échange avec le client par la suite. Dans le petit ouvrage de Michèle LELOuP, qui re-

trace le projet des cadoles réalisé par Patrick BOuchAIn, il est expliqué que l’architecte a demandé aux maitres d’ouvrages de dessiner leurs attentions sur un carnet, afin qu’il puisse re-transcrire les besoins de ses clients, leurs attentes et de comprendre la manière dont ils vivent l’espace. P. BOuchAIn explique que le dessin équivaut à la « capacité de traduire graphiquement l’espace dans lequel ils habitent. La disproportion de leurs ébauches révèle l’importance qu’ils accordent à telle ou telle chose. »29 Les formes données aux collaborations avec le maitre d’ouvrage sont donc nombreuses et variées en fonction de l’échelle du projet. Il faut donc se saisir d’une méthodologie propre et bien l’expliquer en amont de toute conception de projet avec la MO. La bonne conduite de cette collaboration est très importante, et ne doit en aucun cas être négligée. Ceci apporte dans un premier temps un cadre d’exercice simplifié au cours du processus de conception et réalisation du projet. C’est aussi pourquoi il faut savoir se retirer si l’on ne se sent

29. LELOUP Michel / LES CADOLES de Michel et Marie-Pierre TROISGROS / Paris, ed. Sautereur, 2012.

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pas capable de porter une certaine commande, ou si cette fameuse confiance semble difficile à mettre en place avec la MO. En second temps, à l’aboutissement du projet, ces expériences partagées peuvent être de véritables vitrines pour de futurs projets ou collaborations. Dans le cas de particuliers, ils partageront certainement leurs expériences avec leurs proches, amis, collègues (…) favorisant ainsi le partage d’informations et de coordonnées (de l’agence, mais aussi des entreprises) via le bouche à oreille. Pour d’autre projet, cela permet aussi de fidéliser la maitrise d’ouvrage qui souhaitera renouveler la collaboration pour de futur projet, si celle-ci avait été fructueuse la première fois (c’est en autre le cas pour les agences bancaire ou la collaboration avec des promoteurs).

L’EQUIPE DE MOE.

Comme il a d’ores et déjà été avancé dans ce mémoire, l’équipe de maitrise d’œuvre se complexifie au fur et à mesure. La taille de cette équipe augmente proportionnellement avec l’échelle du projet et sa complexité. Selon le projet, leurs interventions peuvent

n’être aussi prévues qu’au moment de l’APS – APD. Cependant, il me semble important de prendre conscience des différents enjeux thermiques, acoustiques, structurelles (et bien d’autres) dès le début de la conception. Au départ il peut s’agir de concertation ou demandes de conseil, qui viendront se préciser par la suite du projet. Quelque soit l’échelle d’intervention, la collaboration entre l’architecte et les autres intervenants d’une équipe de maitrise d’œuvre doivent être complémentaire. Non pas spécifiquement par compromis, mais plutôt par justification, démonstrations, réflexions communes et partagées. La multiplication de ces acteurs représentant aussi une compilation de domaines de compétences propres à chacun, permettant alors d’introduire de nouvelles notions dans le projet afin que celui-ci puisse répondre à l’ensemble des contraintes auxquelles il sera soumis. L’architecte ne doit donc pas dicter la forme du projet, auxquels l’ensemble des acteurs devra se plier. De même que les contraintes techniques ne doivent pas influencer une standardisation des réponses architecturales. L’équipe de MOe à le devoir de travailler en bonne


intelligence, afin de proposer des projets qualitatifs sur tous les plans. Il faut à la fois savoir entendre les garde-fous dressés par les différents ingénieurs et de l’autre, les sensibiliser à la qualité archi-tecturale proposée notamment sur les questions d’espaces, d’ambiances et d’usages. Depuis quelques années, on voit alors émerger de nouveaux outils de collaboration, notamment numérique avec l’arrivée du BIM. Je ne souhaite pas ici rentrer dans la définition et l’intérêt de ces différents outils, mais je tiens à rappeler l’importance de temps d’échanges autour d’outils et modes de représentation communs. L’une des leçons apprise au cours du projet d’AZE (et encore nombreuses sont celles que je vais apprendre via ce même projet) reste l’importance de ces moments de rencontre, de discussion, de débats et de présentation de l’avancée du projet. Même si ces réunions impliquent de bloquer quelques heures de son planning d’ores et déjà très chargé (pour les archi comme les BET), elles sont primordiales pour l’évolution du projet.

LES ENTREPRISES

La relation avec les entreprises intervient la plus part du temps à deux moments clés du projet : lors de leur mise en concurrences au DCE, puis au cours du chantier. Certaines entreprises issues de notre réseau peuvent être aussi impliquées un peu plus en amont, lors de la conception du projet pour un avis technique sur la réalisation d’un détail, ou le système de montage d’un procédé particulier. Thibault ChAnut, de l’agence DANK, nous a par ailleurs fait part de cette pratique lors de son intervention pendant la formation HMO. Nous invitant à favoriser cette méthode afin d’impliquer au plus tôt les entreprises dans le processus de conception, de vérifier aussi les hypothèses de projet et expérimenter l’usage de nouveaux matériaux ou techniques constructives. Par la suite, une collaboration plus classique se fait alors au moment de la consultation des entreprises. Il est important que l’ensemble de ces documents (graphiques et écrits) soit adapté à la compréhension de tous. Afin d’optimiser cette collaboration, il faut alors que la communication entre les acteurs soit fluide. Au sein de l’agence DCA, nous accordons

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une grande importance à la compréhension des éléments de DCE. Ceci via l’autocritique perpétuelle de nos éléments graphiques (la lecture de ces éléments passant souvent sous le regard de chaque membre de l’agence), la compilation de plan de repérage des interventions classées par lot (mis en place pour les projets des banques notamment), et un descriptif détaillé des systèmes constructifs ou matériaux types à employer. Ces éléments doivent être à la fois suffisamment précis pour la bonne compréhension du projet, mais aussi laisser une opportunité aux entreprises d’apporter leur propre expertise et savoir-faire, afin de proposer des solutions techniques qui pourraient être plus cohérentes (certains points clés peuvent aussi être indiqués dans le DCE). Enfin, nous prenons aussi le temps d’échanger avec les entreprises sur les différents éléments à améliorer pour une meilleure compréhension du projet. Ceci permet bien évidemment d’améliorer nos compétences, mais aussi de créer du lien avec les entreprises : de leur montrer que nous nous impliquons et que nous accordons aussi beaucoup d’importance à ces collaborations.

Puis, vient le temps du chantier, qui relève encore une fois d’une autre forme de collaboration. Celle-ci est influencée par les contraintes de planning, de budgets, la gestion des aléas et la coordination de l’ensemble des intervenants. Encore une fois, afin d’optimiser ces échanges il faut alors mettre en place des procès qui permettent à la fois pour l’architecte de conduire le chantier et aux entreprises de s’informer des étapes de construction et des modifications de projet. La mise en place de réunion de chantier hebdomadaire (ou correspondant à des avancées du projet) est bien évidemment très importante, suivie d’un compte rendu détaillé, rappelant à chacun les différents sujets abordés lors de la réunion et les tâches à venir. La gestion des aléas quant à elle nécessite la présence des différents acteurs concernés au moment précis de sa mise en évidence. Il est donc important dans notre profession de pouvoir traiter ce genre de situation (inhérente à tout projet) très rapidement, en se rendant sur le chantier afin de trouver une solution avec les entreprises et de pouvoir continuer à avancer sur le projet. Ces différentes contraintes peuvent être compliquées à trai-


ter et ont tendance à créer un climat tendu entre les entreprises et l’architecte. Il est donc essentiel de favoriser une relation de confiance avec les entreprises, afin de pouvoir s’entraider face à des complications de chantier. Que ce soit au cours de l’élaboration des documents de consultation ou sur le chantier, la mise en place d’une collaboration entre architecte et entreprises passe aussi par l’utilisation d’un vocabulaire commun. En effet, il faut veiller à l’utilisation d’un vocabulaire technique approprié, qui puisse permettre de définir précisément les domaines et techniques d’intervention de chaque corps d’état. Mes précédentes formations en génie civil m’ont permis d’aborder ces sujets avec plus de sérénité, cependant il me reste encore beaucoup à apprendre, et plus particulièrement sur le vocabulaire et les techniques constructives affiliées aux entreprises de second œuvre. Pour cela, il ne faut pas non plus avoir peur de consulter les entreprises en leur demandant d’apporter une précision sur une intervention ou un terme. Cela permet encore une fois de tisser une relation de confiance, de montrer notre impli-

cation et de laisser à l’entreprise l’occasion de nous apporter son savoir-faire. Enfin, le chantier peut participer à des moments de partage entre l’architecte, les entreprises et aussi la maitrise d’ouvrage. Même si l’expérience nous montre que la phase de chantier soulève de nombreuses questions et peut remettre le projet en question, le début des travaux permet de passer à une étape supérieure et de voir se concrétiser le projet. Ceci a alors pour opportunité de créer un temps festif de partage et de projection du projet à venir. A l’image de l’inauguration de la pose de la 1e pierre pour les bâtiments d’intérêt public, j’ai appris l’existence d’une pratique du chantier en désuétude, qui consistait à poser un bouquet (généralement, branches de sapin) sur le faitage de la construction lorsque le gros œuvre était terminé, invitant le maitre d’ouvrage à offrir un verre aux ouvriers30. De même que le moment de réception du chantier est souvent l’occasion de féliciter les entreprises et de partager un moment convivial en l’appréciation du projet abouti (ou presque, selon les réserves). Ces temps de partage sont véri-

30. Pratique décrite dans le film documentaire : 1 + 1 = 3, HABITAT PARTICIPATIF / réalisé par l’association éco-quartier strasbourg / www.ecoquartier-strasbourg.net

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tablement importants selon moi, afin d’entretenir une bonne relation et une bonne ambiance sur le chantier ou sur de futurs collaborations.

MAIS L’USAGER DANS TOUT CELA ?

La prise en compte de l’usager dans le processus de conception de projet est une démarche relativement récente, ou du moins, elle s’est démocratisée au cours de ces dernières années. Le vocabulaire (comme nous l’abordions précédemment) est par ailleurs encore mal défini. S’entremêlent alors les termes de concertation, collaboration, participation, auto-construction, qui sommes toutes ne veulent pas dire la même chose mais nous renvoient vers l’image de l’implication plus ou moins directe de l’usager dans l’acte de construction d’un projet. Dans le cadre des petits projets auxquels nous sommes principalement confrontés au sein de l’agence DCA, la Maitrise d’Ouvrage correspond la plus part du temps aux futurs usagers du projet. Que ce soit le cas d’un particulier pour la construction de son logement, ou une entreprise / un commerçant faisant appel à

nos services pour l’édification ou l’aménagement de ces locaux. Pour des projets de plus grandes ampleurs, lorsque la maitrise d’ouvrage n’est que propriétaire du lieu et n’est pas destinée à l’utilisation de ces espaces directement, comment peut-on préfigurer des usages du projet ? Ce travail peut alors être réalisé en amont par la maitrise d’ouvrage directement, mais peut aussi faire l’objet de la mission d’un AMO ou d’un programmiste. Cependant, les outils mis en place aujourd’hui (réunion publique, campagne de concertation, lettres d’information du projet) ne font pas complètement l’unanimité auprès du milieu professionnel, tout comme pour le grand public. Il faut cependant mettre en avant que ces pratiques sont prises de plus en plus au sérieux par l’équipe de maitrise d’ouvrage et tendent à perfectionner ces outils de médiation d’ores et déjà mis en place. L’intervention d’association ou collectif précédemment évoquée (Cf. DE L’AIRE) devient progressivement une nouvelle forme de concertation et d’expérimentations d’usages projetés pour un projet de développement de territoire, mais aussi à l’échelle d’un bâtiment.


« Le souci de démocratisation des processus de conception et l’implication d’une chaine d’acteurs dans la fabrication de la ville encouragent des mé-thodes favorisant la participation citoyenne et la concertation. Dans cette perspective, le métier de médiateur se développe au sein de ce milieu, (ré)inventant au vu des projets les outils adéquats. (…) son objectif est de créer les conditions d’un dialogue renouvelé entre habitants et leur environnement urbain, de transmettre les clés de lecture et d’appropriation d’un territoire à ses usagers, de révéler les compétences propres à chacun et leur permettre de prendre part à la fabrication de la ville et finalement de démocratiser l’architecture. » * Les métiers de l’architecture / La médiation architecturale / Article de Stéphanie Dadour dans Archistorm, n°79, page 93-96, juillet-août 2016.

L’Atelier CONSTRUIRE, issu de l’association de Patrick BOuchAIn et Loïc JuLIEnnE, en a fait son domaine de compétence. Entremêlant ainsi la pratique de concertation à celle de conception, puis de réalisation de projet architecturaux. Initialement appliquée sur des projets d’ampleur comme le Lieu Unique à Nantes, l’agence a aussi expérimenté cette méthode

sur de l’habitat social. Ainsi, pour la rénovation d’une soixantaine de maison en locatif très social, l’agence a placé une de leur collaboratrice, Sophie RIcARD (en formation HMONP à ce moment là), en permanence pendant toute la durée de concertation, conception et réalisation du projet (environ 3 ans)31. Les projets de rénovation se sont trouvés adaptés à chacun des locataires en fonction du nombre d’habitants occupant les lieux, leurs habitudes et leurs modes de vie. Plus récemment, Sophie RIcARD s’est installée à Rennes, dans un bâtiment public partiellement occupé afin d’expérimenter différents usages et préfigurer de la reconversion du bâtiment, en invitant différentes associations à prendre place au cœur de l’existant32. Evidemment, ces pratiques restent singulières. Elles représentent en effet un coût et une durée de projet plus conséquents. De plus, cette pratique s’adapte plus particulièrement à des projets qui peuvent concerner un nombre d’usagers important. La maitrise d’ouvrage souhaitant s’orienter sur cette pratique plus collaborative devra donc prendre conscience du laps de temps nécessaire à la prise en compte de l’usager.

31. PROJET : « Ensemble à Bologne-sur-mer » / Atelier CONSTRUIRE / http://construire.cc 32. L’ÉTRANGE HISTOIRE D’UNE EXPÉRIENCE URBAINE / documentaire réalisé par Julien DONADA sur le projet Hotel pasteur, à Rennes / http://www.hotelpasteur.fr

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Dans plusieurs ouvrages, Patrick BOuchAIn utilise une notion propre à sa pratique singulière du chantier qu’il qualifie comme acte culturel. Ces termes réinventent la manière de voir le chantier, ils n’identifient plus ce dernier comme un simple temps d’exécution, mais comme moment de médiation du projet. « Le chantier de Construire en-semble - le grand ensemble s’inscrira dans la programmation d’une institution culturelle qui aura en charge la production de tous les événements qui vien-dront ponctuer la « saison » du chantier. En faisant du chantier un grand moment de la vie pu-blique, en en faisant un acte pédagogique et culturel, (…) en y tenant des réunions, confé-rences, repas, cours d’apprentissage et spectacles, en en faisant un lieu confortable d’échange, de partage et d’éveil, en ponctuant le chantier d’interventions artistiques, cet acteur culturel formera le pivot de cette expérience de construire autrement. » BOUCHAIN P. / CONSTRUIRE ENSEMBLE, LE GRAND ENSEMBLE / Arles, l’impensé actes sud, 2010. p.5

Il s’illustre alors comme une pièce de théâtre : la veille, le site reste

en attente, il n’est au final que décor ; le premier jour (lever de rideau) les acteurs s’installent sur le devant de la scène et débute alors leur histoire, leur symphonie. A l’image de cet événement culturel, on comprend alors qu’un chantier raconte une histoire et qu’il est prêt à la transmettre aux plus attentifs. Le chantier fait alors preuve de la métamorphose du site. Les bruits du chantier vont alors prendre part à la communication des futures activités du site, et attireront certainement quelques curieux qui viendront alors demander plus de renseignements sur les travaux réalisés. Il se transforme alors en lieu de rencontre et d’exposition. Cette pratique spécifique du chantier est retranscrite sur les projets de l’ile de Nantes, via les différentes inscriptions sur les clôtures du chantier et la création des fenêtres permettant au passant de l’observer. Renzo Piano parle aussi de « chantier ouvert au public ». Cette notion état initialement employée comme une critique de l’architecte posé sur son piédestal et du système de fonctionnement pyramidal de la discipline. L’idée étant alors de parler d’une architecture plus transversale, qui pourrait alors s’ouvrir d’une part


aux autres corps de métier (entreprises de la construction, ingénieurs, sociologues, urbanistes, artistes…) et surtout aux principaux intéressés de la réalisation à venir : les usagers. Cette notion de « chantier ouvert » introduit aussi le chantier comme un moment clé du partage de savoir. Il permet alors de parler d’un acte de participation, du « faire » et « voir faire ». Le chantier ouvert est alors vecteur de rencontre et de partage propre au développement des projets. Ce moment permissif va aider à faire le lien entre les usagers et les constructeurs, favorisant ainsi le dialogue autour du projet. Les objectifs d’un chantier ouvert se distinguent selon deux axes de recherche avec d’un côté, la volonté de fédérer autour du projet, de communiquer ; et de l’autre, d’éduquer, de créer et de débattre. Il faut alors comprendre que la démarche n’est pas tant de proposer un chantier accessible à tous 24h/24, mais favoriser les rapports transversaux entre les décideurs, les constructeurs et les usagers. Deux temps seront alors accordés à cette forme de fabrication collective : un premier à l’échelle d’une participation à la fabrication et un second sous la forme de restitution publique.

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« Faire naître un regard curieux sur ce qui les entoure tout en leur dévoilant les multiples facettes de l’architecture car celle-ci s’inscrit dans un espace aussi bien sensible, technique, historique ou encore environnemental que social. (…) Il s’agit avant tout d’ouvrir l’angle de vue des futurs acteurs de la ville et de l’architecture. Par son bagage culturel et social, chacun apporte une compréhension et donc une réponse spécifique aux problématiques auxquels les architectes se confrontent.» OUVRIR UNE FENÊTRE. Article de Loïc DAUBAS dans Platforms / journal de l’architectures et des architectes des Pays de la Loire, n°1, page 3, Octobre 2014.


PARTIE 5.

PARTAGER SON EXPERIENCE Enfin ce dernier chapitre me permet d’aborder la question de la sensibilisation de notre profession auprès du grand public ; mais aussi auprès de milieu professionnel dans lequel nous intervenons, et auprès des maitres d’ouvrages avec lesquels nous travaillons. Au delà de la média-tion et collaboration précédemment évoquées, il me semble essentiel d’aborder ce sujet afin de mettre en évidence d’une part les stratégies de communication permettant de faire connaître son activité et d’autre part les actions de sensibilisation à la profession dans son ensemble. Au cours d’une semaine de formation à la médiation, dans le cadre des sessions optionnelles de master à l’ENSAG, Mireille SIcARD (responsable de la MA 38) nous a demandé au début de la semaine de répondre à une question toute simple : Qu’est ce que l’architecture ? Je vous invite à y répondre, ou du moins à y réfléchir. Cette simple question est ouverte à une libre interprétation et définition de la discipline, de l’art, de l’artisanat, de la pratique ou de la profession… (même ici, il est difficile de dire quels termes utilisés exacte-

ment) Sur l’ensemble des vingt étudiants présents (pourtant en 4e année d’étude en école d’architecture), aucun n’a répondu de la même manière. Pour ma part, je m’étais attaché à y répondre ainsi : L’ARCHITECTURE, je l’ai d’abord définie par des mots clés, des notions un peu jetées au hasard. Je la considère tout d’abord comme l’exercice d’un métier qui dessine les bâtiments. En quelque sorte, c’est le pouvoir de réfléchir au futur d’un lieu, de comprendre son passé, et d’interpréter son présent. Ce mot défini aussi l’intérêt du lieu, sa capacité à offrir une activité (une prise), tant par sa forme, son contexte ... son architecture. Au cumul des définitions données par les autres étudiants, de grandes familles se sont dessinées : - Éléments / formes - Lieu / Contextes / Environnement - Création / Conception - Histoire / Temporalité - Fonction / Usage - Parcours / Déambulation - Système constructif / Structure - Art / Esthétique - Social / Vie (Culture) - Urbain / Ville / Société

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L’ARCHITECTURE, peut donc se définir en plusieurs notions. Elle est effectivement difficile à résumer en quelques mots. Le sens qu’on lui donne est in fine une vision très personnelle indiquant nos valeurs, nos préférences, pouvant bien sûr compléter la définition d’un autre. J’ai essayé de reconduire cet exercice avec quelques amis, il était tout aussi intéressant de voir et comprendre le regard qu’une personne lambda pouvait avoir sur la définition de ce terme. Si j’expose ce petit exercice ici c’est pour à la fois montrer l’étendue de la discipline, mais aussi de comprendre l’importance de partager et de croiser les expériences sur le sujet. Un meuble IKEA pourrait être considéré comme de l’architecture. Comme La Villa Savoye de Le Corbusier, le meuble IKEA est passé par plusieurs phases de conception, suit un procédé et un système constructif, d’une certaine manière il permet de l’habiter / l’utiliser. Ce qui différencie ici le design de l’architecture se trouve dans sa définition d’habiter et son échelle de projet. Pourtant, nous avons précédemment vu qu’il n’existe pas de petit projet. Quelles sont alors les limites de la discipline ? et par exten-

sion, quelles sont les limites de la profession ? S’il est compliqué de s’entendre sur une définition entre nous, architectes, comment peut-être perçue notre profession aux yeux des autres ?

LA COMMUNICATION DE L'AGENCE

La communication d’une agence à un rôle important à jouer dans le développement d’une activité, quelle qu’elle soit, mais participe aussi à la médiation de la profession de manière globale. Les nouveaux modes de communication favorisent par ailleurs ce rapprochement entre la mise en valeur de son activité et celle de la profession dans son ensemble. C’est nouveaux médias et outils de communication affiliés permettent alors de rendre plus accessible l’information. La participation d’une agence à ces moyens de communication influence alors directement ce réseau d’informations et apporte une contribution au partage d’information sur la profession. La communication de l’agence DCA passe aujourd’hui par le site internet : www.davidcomy.com, la fiche archi. du CNOA, sa participation à quelques publications


et événements de promotion de la profession, mais surtout, par le bouche à oreille. En effet, l’agence a su s’entourer d’un réseau professionnel et de maitres d’ouvrages qui favorise de lui même la communication de l’agence. De ce fait et en partie aussi faute de temps, David ne s’évertue pas à la diffusion des nouveaux projets livrés. Nous tentons tout de même de mettre à jour des fiches références, que nous compilons dans un dossier de consultation qu’emporte David à chaque réunion avec une nouvelle maitrise d’ouvrage. Ces fiches servent aussi à alimenter le dossier de références que nous constituons pour les appels d’offres publics, malgré une faible représentation (pour le moment) de ce type de marché dans notre activité. David privilégie la communication directe, et profite de chaque moment de rencontre pour faire directement la promotion de son activité. Cette forme de communication, relève d’un échange de proximité qui met, bien souvent, plus en avant les qualités humaines de l’architecte que ses travaux. Cette première communication est selon moi très importante, mais elle doit être combinée à une

mise en valeur d’informations indirectes, qui puissent être consultées par la suite de ces premiers échanges. Nous sommes tout à fait conscients de ce manque d’informations complémentaires et de mis à jour de ces mêmes informations (notamment suite à la demande de certains Maitres d’Ouvrage). Nous prévoyons de (ré)enclencher cette démarche de communication très prochainement. Pour ce faire, David a fait appel à un ami graphiste, aussi enseignant à l’école de design de Nantes, afin qu’il réfléchisse à la mise en place d’une charte graphique pour l’ensemble de nos documents de communication. Cette charte graphique devra pouvoir se décliner sur l’ensemble de nos documents de travail, comme nos dossiers d’esquisse, les dossiers DP / PC, les DCE, pré-chiffrages, analyse de devis et suivi de facture (etc.) De plus, les nouveaux outils de communication offerts par le biais de différents médias représentent une piste de développement pour l’agence sur lesquels j’aurai souhaité travailler. Ainsi, dans un premier temps, j’ai suggéré à David de présenter 2 projets (PICTOGRAMME & TIPI) au Prix National

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de la Construction Bois33, organisé par le réseau interprofessionnel de filière bois. Malgré que ces projets n’aient pas été lauréats, le projet TIPI a été sélectionné dans la section <120m2 de la région Bretagne, et va faire partie de la publication dans un ouvrage régional, diffusé chaque année auprès de la maîtrise d’ouvrage publique et privée, ainsi que sur le site internet de l’association ABIBOIS (http://abibois.com/panorama-bois-en-bretagne.html). Ceci ne représente qu’une petite participation à la communication des activités de l’agence. D’autres pistes ont été abordées avec David, notamment la nouvelle plateforme mise en place par l’ordre des architectes : http://www. architectes-pour-tous.fr. La mise en place d’une communication à travers les réseaux sociaux professionnels et professionnels me semble intéressante pour l’accessibilité des informations qu’ils permettent, notamment pour les profanes (le nom de la plateforme du CNOA est d’ailleurs pour le moins explicite).Il ne faut pas non plus voir cela comme de l’autocongratulation, mais plutôt comme un moment de partage d’actualités de l’agence, de références, et de participation à la diffusion / désa-

cralisation de la profession. Par le passé, David a aussi participé aux journées à vivre, organisées par le magazine du même nom34. Il a ainsi pu présenter son projet PICTOGRAMME à quelques curieux de la région. Malheureusement, il ne garde pas réellement un bon souvenir de cette journée de diffusion de l’architecture, notamment à cause de la faible affluence au cours de la journée. Cette année, nous avons donc été rappelé afin de présenter un nouveau projet. Ayant sur plusieurs projets en cours des réceptions de prévues après les journées à vivre, nous avons choisi de ne pas participer cette année. L’expérience sera probablement réitérée l’année prochaine. Thibaut ChAnut nous expliquait lors de son intervention au cours de la formation, que ceci représentait un axe de développement important de la stratégie de leur agence : DANK Architectes. Après chaque livraison, il s’accorde un certain temps afin de créer une sorte de dossier presse du projet, comprenant : les plans mis à jour, des photos du projet et une note descriptive. Ce afin de diffuser largement leur nouvelle réalisation :

33. PNCB 2016 / http://prixnational-boisconstruction.org 34. Journée porte ouverte - visite de projet d’architecte / http://www.journeesavivre.fr


sur leur site internet, les plateformes de réseaux sociaux et professionnels, et en prévision de la présentation du projet à d’éventuelles publications ou concours.

Cependant, si la sensibilisation à l’architecture était restée dans les musées, nous n’aurions peut être pas connu la séparation des études d’architecture et des beaux arts (en 1968). Mais aussi et surtout, la sensibilisation, l’éducation, la pratique et l’accessibilité de la profession ne seraient restées qu’à une certaine classe sociale. Ainsi, la sensibilisation de l’architecture est directement influencée par la désacralisation de la profession. L’enjeu n’étant pas de dévaloriser ou condamner les pratiques d’antant, mais de rendre accessible l’architecture pour tous (cette fois-ci je parle bien de discipline)

* Parfois avec une certaine note d’humour Projet AMOU / http://dankarchitectes.com/portfolio/amou-duplex-a-saint-foy-les-lyon/

LA SENSIBILISATION À L’ARCHITECTURE.

Cette pratique n’est pas récente, la preuve étant la Cité Chaillot, actuelle Cité de l’architecture et du patrimoine. Musée qui fut initié en 1882, par l’architecte Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc35. 35. http://www.citechaillot.fr/fr/musee/histoire_du_musee/

« Si la médiation architecturale s’adressait tout au long de XIXe siècle à une élite avertie, le contexte social des dernières années bouleverse cette pratique, aujourd’hui dédiée à des publics de plus en plus variés. Diffé-rentes stratégies sont mises en place afin de sensibiliser le grand public à l’architecture ; elles varient selon les institutions et les acteurs.. » * Les métiers de l’architecture / La médiation architecturale / Article de Stéphanie Dadour dans Archistorm, n°79, page 93-96, juillet-août 2016.

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La sensibilisation à l’architecturale s’étend, au travers de nombreux médias et acteurs, que j’aborderai (ou que j’ai déjà introduit) selon 3 orientations. Les deux premières relèvent de la dimension culturelle, en cherchant d’une part à présenter l’architecture au grand public, puis d’autre part sensibiliser les acteurs de la construction de projet (Maitres d’ouvrages, BET, Entreprises, etc.) aux enjeux et pratiques de la profession. Au delà d’un partage et échange de connaissance, la dernière forme de médiation cherche à faire participer le public, à le rendre acteur dans le processus de construction et conception de projet. Ce dernier point ayant été abordé plusieurs fois au cours de ce mémoire, je ne m’y attarderai pas plus. Il représente pourtant une véritable mutation des pratiques architecturales et des évolutions du métier à intégrer dans nos futures pratiques professionnelles. La médiation est une pratique visant, par l’intervention d’un tiers, à faire circuler l’information. Les associations telles que les maisons de l’architecture et les CAUE ont pour missions de sensibiliser le plus grand nombre aux pratiques architecturales, tout en leur

donnant des clés de lectures et appréciations des espaces qui les entourent. Elles sont reprises et diffusées par d’autres acteurs qui se sont aussi investis de la même mission. Ces actions se présentent sous différentes formes, afin de toucher un plus large public. On les retrouve dans des articles rédigés pour des revues spécialisées ou grand public, dans des documentaires, des émissions de télévision ou de radio, des visites organisées, des expositions, des publications, … La sensibilisation de l’architecture et de la profession auprès des autres acteurs du milieu de la construction représente aussi un enjeu important quant à la désacralisation de la profession. Au cours de mes précédentes formations, l’architecte était souvent décrit comme le chef d’orchestre d’un projet, qui ne maitrisait malheureusement pas ou que très peu les contraintes économiques, structurelles et constructives. Il est donc important de faire tomber cette image de l’architecte démuni face aux réalités du chantier, afin de favoriser la collaboration de l’ensemble des professions du BTP. Elle passe aussi par la valorisation de l’ensemble des profes-


sions du secteur de la construction. En effet, l’enjeu n’étant pas de mettre en valeur l’architecte, mais plutôt l’architecture. Celle-ci s’appuie sur un ensemble de jeu d’acteurs précédemment évoqué qu’il faut aussi mettre en valeur au cours de ces temps de médiation. Dans sa publication « panorama bois de la construction en Bretagne », qui fait suite au PNCB, l’association ABIBOIS met en valeur l’architecte, le bureaux d’études structure, l’économiste et l’entreprise de construction bois de chaque projet sélectionné (sur les fiches projet et via une liste de diffusion en annexes du livret). Cette sensibilisation passe aussi par les temps d’échange et de rencontre organisés par les différents réseaux professionnels (expos, visites de chantier, forums, conférences et autres rencontres professionnelles). Je pense qu’il est aussi important de sensibiliser les étudiants en cours de formation aux métiers du BTP. Lors de ma dernière année à l’ENSAG, j’ai été présenté l’école et mon parcours scolaire auprès de jeunes lycéens issus comme moi d’un baccalauréat technique (STI 2D). Ils étaient à la fois étonnés de voir qu’après des études techniques il était possible d’intégrer une

ENSA, mais aussi d’apprendre les thématiques d’enseignements dispensés en école d’architecture : comme la RDM (Résistance Des Matériaux) ou la construction de prototypes réalisées aux Grands Ateliers de l’Isle d’Abeau pendant mon année de M1. J’ai eu aussi une opportunité pour renouveler cette expérience cette année, auprès des étudiants de 2e année de l’IUT de St Nazaire, où j’ai aussi pu faire mes études. Cependant, mon intervention n’a pas pu avoir lieu puisque les dates qui m’ont été proposées par mes anciens enseignants correspondaient aux journées de formations HMO. Je compte bien, cette année, confirmer mon intervention afin de présenter mon parcours et mes expériences avec les étudiants et enseignants de l’IUT de St Nazaire, et d’échanger avec eux sur la collaboration des intervenants d’un projet. De la même manière, les politiques culturelles nationales mettent aujourd’hui en place des actions de sensibilisation à l’architecture dans les écoles primaires et collèges. Cette année, les premières éditions tests des Journées Nationales d’Architecture dans les Classes (JNAC) ont été

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lancées dans les régions de l’Alsace-Lorraine, la Champagne-Ardennes, en Auvergne-Rhône Alpes et dans la région des Pays de la Loire. A Nantes, un appel à participation auprès des architectes de la région a été lancé il y a quelques mois et cette JNAC aura donc lieu du 3 au 15 Novembre 2016 prochain36. Pour moi qui a toujours été intéressé par ces sujets et par la profession, l’accès à ces informations me semble naturel. Je me rends souvent dans diverses expositions ou à des conférences pour enrichir mon regard et confronter mes expériences avec d’autres, au cours de ces moments de présentation ou lors d’échanges in situ. Cependant, comment rendre l’accès à ces informations pour le passant lambda - le profane ? A Nantes, les politiques culturelles et urbaines sont très ancrées dans le quotidien des habitants, notamment depuis la restructuration de l’Ile de Nantes, et de cet incroyable chantier débuté depuis les années 2000. Ainsi, les projets de l’ile entière sont prétextes à la sensibilisation de l’architecture et la diffusion d’expositions dans l’espace public (comme l’affichage au RdC du parking, face 36. http://www.lardepa.com/la-jnac-en-clair/

à l’éléphant, de projets d’architectes de la région sélectionnés pour le PNCB 2015). A noter aussi l’implantation d’un grand nombre d’acteurs de diffusion de l’architecture et de la construction sur l’ile : la maison de l’architecture de la région des Pays de la Loire, le CAUE 44, le CROA, le bâtiment B (site de l’association Atlanbois), l’école d’architecture de Nantes, et l’association ARDEPA (association de promotion de l’architecture, notamment auprès du jeune public) favorisant collectivement les interventions dans ce quartier en mutation.

« Aujourd’hui, les transformations urbaines, la piétonnisation des centres villes, le développement des transports publics, sont autant d’incitations à se ré-approprier l’espace public pour les nouvelles générations. (…) l’espace public devient le jardin de chacun et une formidable opportunité pour les créateurs de s’adresser au plus grands nombre. J’emploie le mot « créateur » car cette démarche, outre les artistes, concerne aussi les designers, les graphistes, les architectes et les paysagistes. » * Jean BLAISE / préface du programme du Voyage à Nantes, 2016.


L’événement culturel du Voyage à Nantes, qui est le sujet de la précédente citation, participe bien évidemment aussi à cette sensibilisation à l’architecture.

Cet exemple me pousse encore une fois à interroger les limites qui définissent la profession. L’acte de construire dans l’espace public, d’autant plus dans le cas d’une œuvre éphémère, ré-invente la pratique et les méthodes de sensibilisation de l’architecture. C’est alors ainsi que nous définissons aussi les interventions que nous menons au sein du Collectif LA FUITE. L’apparition de petits objets architecturaux dans l’espace publique interroge, d’autant plus, s’il est accompagné par un temps de construction in situ, qui révèle de ce qu’on mentionnait un peu plus tôt : la notion de chantier ouvert.

Voyage à Nantes (2013, 2015, 2016) - La cantine du VAN - Les Hôtes / Collectif FICHTRE - Oscillation / Atelier VECTEUR

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CONCLUSION Cette mise en situation professionnelle au sein de l’agence de David Comy a été une expérience enrichissante. Je suis par ailleurs heureux d’avoir pu, dans un premier temps, prolonger cette expérience jusqu’à la fin du mois de novembre. Ce afin de continuer à suivre les projets entamés pendant cette année, mais aussi compléter cette formation continue qu’offre l’exercice de la profession. Ma volonté d’intégrer une petite agence pour pouvoir profiter d’une facilité d’échanges et de pouvoir participer à plusieurs tâches au sein de l’agence (liées notamment aux contraintes administratives) se sera avérée juste. Ainsi, j’ai pu me former tant sur des pratiques professionnelles attachées à la conception et aux suivis de chantier, que sur les procédés liés à la gestion et l’organisation d’une agence. La diversité des échelles de projets et d’accès à la commande auxquels j’ai pu participer au cours de cette année a aussi été pour moi l’occasion d’avoir une vision globale sur l’exercice de la profession, la diversité des projets et des méthodologies appliquées. Cette multiplication de projets m’aura aussi permis de participer de près ou de loin à l’ensemble des

phases du projet, depuis les premières phases d’études jusqu’à la réception de projet. A travers les projets de construction de maisons individuelles, d’extensions et rénovation de logements, d’aménagements de petits ERP, j’ai pu confirmer mes ambitions et les pratiques professionnelles vers lesquelles je tends. Au début de la formation, Ludovic BREInAS nous a expliqué que l’année de formation HMONP n’était pas à considérer comme l’aboutissement de nos études d’architecture, mais plutôt comme une 1e pierre à l’édifice de notre future pratique professionnelle. En cette période de fin de mise en situation professionnelle (quoi qu’administrativement parlant, passée depuis quelques mois) j’accorde une profonde valeur à ces propos. En effet, cette année m’aura permis de croiser des expériences professionnelles et théoriques pour laisser place à un enrichissement de compétences, connaissances et expériences qui me permettent de définir plus précisément mon projet professionnel. Aujourd’hui, je suis conscient qu’il me reste des compétences

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à développer pour la conduite d’un projet de manière avisée et responsable. Malgré ma volonté d’exercer en mon nom propre et de porter pleinement les implications du statut d’architecte maître d’œuvre, je souhaite évoluer encore quelques années au sein d’agence d’architecture afin de compléter ces expériences et continuer à construire ce projet professionnel. L’enjeu d’une formation continue au travers de toute profession est par ailleurs nécessaire à l’évolution de sa propre pratique, à la remise en question de ses méthodologies et de manière plus globale au développement de la profession face aux enjeux de demain. Au cours des prochaines années à venir, je souhaite dans un premier temps continuer à collaborer avec David COMy sur ces mêmes échelles de projets que je m’attache à définir comme une architecture du quotidien. Profitant aussi du développement de son activité et des projets vers lesquels David se projette, pour pouvoir avoir l’opportunité d’enrichir encore ces expériences par de nouvelles organisations et méthodologies à mettre en place au sein de l’agence, afin de répondre à des projets peut être plus consé-

quents. J’aimerai aussi pouvoir compléter mon apprentissage auprès d’une agence qui me permettrait d’intégrer des processus de concertation et participation d’une Maitrise d’Ouvrage multiple via des projets d’habitat ou d’urbanisme participatif. Tout au long de ce mémoire, j’ai choisi d’exposer les enjeux d’une architecture plus locale et propice aux développements des usages de nos quotidiens. Dans un premier temps, cela m’a permis de m’interroger sur l’intérêt architectural des projets laissés pour contes, et au delà de leurs intérêts, l’enjeu qu’ils représentent s’ils n’ont pas été planifiés. Parallèlement, j’ai pu faire des allers-retours entre l’étendue de nos interventions en ce qui concernait les échelles de projet, mais aussi leur lieu d’implantation par rapport à la situation de l’agence, des entreprises sélectionnées, et même sur la provenance des matériaux employés. Ceci m’a permis d’exposer un cadre d’intervention vers lequel j’aimerai orienter ma future pratique professionnelle, avec d’un côté la prise en compte de petits projets qui participent à dessiner les espaces de notre quo-


tidien, et de l’autre un approche globale de développement d’un territoire local. Conscient de la complexité de la mise en place d’une telle approche et de sa justification comme unique raison d’être d’une société, il faut entendre que celle-ci ne représente pas une limite d’intervention en soit, elle dresse plutôt des jalons et des axes de développement pour lesquels je suis sensible. Enfin, j’envisage aussi de continuer à travailler auprès du collectif LA FUITE sur des projets et manifestations de conception, médiation et/ou réalisation d’installations scénographiques, architecturales, paysagères ou urbaines, ayant pour dessein commun celui de favoriser le changement de regard du plus grand nombre sur les espaces de nos quotidiens, et l’amélioration, la métamorphose de ces derniers. Cette seconde pratique me permet alors de continuer à participer à une forme de médiation et de sensibilisation de l’architecture, invitant à l’expérimentation de nouvelles formes d’exercice, à la rencontre de l’autre et au partage de regards et savoir-faire variés.

« L’autre c’est celui qui construit avec moi, car construire est un acte collectif, construire crée le lien, c’est l’expression de la culture des hommes. » * BOUCHAIN P. / CONSTRUIRE AUTREMENT / Arles, l’impensé actes sud, 2006. p.48

L’enjeu de la rencontre de l’autre prend donc une place importante au sein des deux pratiques professionnelles vers lesquelles je souhaite m’orienter. Elément que j’ai essayé d’enrichir au maximum au cours de mon parcours. A travers les mélanges de domaines professionnels, de formations, de disciplines, de lieu de vie … Eléments majeurs que je souhaite continuer à nourrir au travers de ces futures pratiques professionnelles. Ceci par la mise en place d’un réseau pluri-disciplinaire (professionnels, associatifs, culturels et personnels), la collaboration avec différents acteurs du milieu de la construction et l’esquisse de projet commandité par des maitres d’ouvrages divers et variés.

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BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES // BOUCHAIN P. / CONSTRUIRE AUTREMENT / / Arles, L’Impensé Actes Sud, 2006. BOUCHAIN P. / CONSTRUIRE ENSEMBLE LE GRAND ENSEMBLE / / Arles, L’Impensé Actes Sud, 2010. BOUCHAIN P. / CONSTRUIRE EN HABITANT / / Arles, L’Impensé Actes Sud, 2011. BOUCHAIN P. / HISTOIRE DE CONSTRUIRE / / Arles, L’Impensé Actes Sud, 2012. BOUCHAIN P. / PAS DE TOIT SANS TOI - réinventer l’habitat social / / Arles, L’Impensé Actes Sud, 2016. CATSAROS C. / LE LIEU UNIQUE / / Arles, L’Impensé Actes Sud, 2006. CHOPPIN J. & DELON N. (encore heureux) / MATIÈRE GRISE / / Barcelonne, Ed. Pavillon d’arsenal, 2014. DUMAY E. / QUARTIER PRAIRIE - un quartier en prériphérie d’une petite ville / / Guillerand-Granges, Ed. association de l’aire, 2012. DUMAY E. / SUR LA PLACE PUBLIQUE / / Guillerand-Granges, Ed. Parc Naturel Régional du Vercors, 2013. LELOUP M. / LES CADOLES de Michel et Marie-Pierre TROISGROS / / Paris, ed. Sautereur, 2012. PIANO R. / CHANTIER OUVERT AU PUBLIC / / Paris, Arthaud, 1985. PIANO R. / LA DÉSOBÉISSANCE DE L’ARCHITECTE / / Paris, Arléa, 2009.

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CRÉDITS PHOTOS // © Association DE L’AIRE / p.17 / p.18 © Collectif 2-4 / p.19 © DANK ARchItEctES / p.107 © DCA / Adeline MOREAu / p.24 / p.43 / p.44 / p.45 / p.46 / p.47 © DCA / David cOMy / p.72 / p.77 © Guillaume SAtRE / KERAN / p.37 © Jean-Dominique BILLAuD / BBM Architectes / p.38 © Matthieu LEMARIé / p.15 / p.16 / p.17 / p.18 / p.19 / p.31 /p.56 / p.111

CRÉDITS ILLUSTRATIONS // © Association DPA Pays de la Loire / p.05 © Association BIMBY - France / p.51 © Atelier de la Comète / p.56 © BODREAU ARchItEctuRE / p.21 © CAUE 44 / p.60 © DCA / p.24 / p.68 / p.71 / p.73 / p.74 / p.76 / p.78 / p.79 / p.80 / p.82 / p.83 / p.86 / p.87 © Matthieu LEMARIé / p.19 / p.20 / p.28 / p.29 / p.30 / p.33 / p.36 / p.39 / p.42 / p.55 / p.70 / p.85 / p.88

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ANNEXES

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ELEMENTS DE PRESENTATION DE MON PARCOURS.

(scolaire, professionnel, personnel ...)


PROTOCOLE DE FORMATION // HMONP 2015 - 2016 // ENSA de Grenoble Directeur d’études // Sébasiten FABIANI.

Matthieu LEMARIÉ

structure d’accueil MSP.

David COMY Architecte DPLG & Naval

2 rue Auguste Lepère 44100 NANTES

4 rue Réné Viviani immeuble KERAN 44200 NANTES

mth.lemarie@gmail.com +33 (0)6 08 92 03 34

david.comy@gmail.com +33 (0)6 82 87 32 94

“ Etat synthétique des acquis en matière de maîtrise d'œuvre (connaissances, savoir-faire...) et sur les principaux débats qui ont lieu à ce sujet en termes d'enjeux et de défis “ Un parcoUrs scolaire en plUsieUrs étapes. Cet exercice de rédaction d’un protocole de formation me permet de porter un regard global sur l’ensemble de mes années d’études. L’exposer ici donne alors tout son sens à un parcours façonné dans le temps, aux travers de différentes étapes. (1e étape) Ma volonté d’intégrer des études en architecture s’est profilée dès le début du lycée ; mais à contrario de nombreux étudiants d’école supérieure d’architecture, je me suis orienté vers un volet plus technique via la formation du Bac STI Génie Civil, puis un DUT Génie Civil. L’intérêt était alors de comprendre les base de la construction avant même de parler de conception. Ainsi, au cours de 5 années d’études, j’ai pu acquérir de nombreuses connaissances sur des techniques constructives du BTP, l’organisation de chantier, l’implantation de projet, son estimation, ainsi que son dimensionnement structurel. (2e étape) A l’issue de mon DUT Génie Civil, j’ai eu l’occasion de partir à l’étranger suivre une formation à mi-chemin entre architecture et ingénierie dans une école au Danemark (puis en Autriche l’année suivante). Deux années d’études supplémentaires qui m’ont permises de m’intéresser de plus près aux temps de conception. Cette formation m’a notamment beaucoup appris sur le dialogue entre les différents corps de métiers intervenant au cours d’un projet. (3e étape) En 2011, j’intègre l’école de Grenoble par le biais d’une inscription en validation d’acquis. Mes deux premières années de licences sont tout d’abord pour moi l’occasion de me familiariser avec les outils

propres à l’architecte tels que la maquette, le dessin à la main / croquis, les rendus informatiques. Cela m’a aussi permis de découvrir des métiers et thématiques que je n’assimilais pas encore au domaine de l’architecture tel que l’urbanisme, l’histoire de l’art, la philosophie, la sociologie (etc.), et de comprendre mieux encore les spécificités de la conception architecturale. Petit à petit, le projet n’était plus un ensemble de contraintes mises bout à bout pour répondre à un cahier des charges, mais une suite logique d’analyses, de programmations, de recherches d’expressions architecturales, de matérialités, d’usages et de moyens technico-constructifs pour réaliser le projet (liste non exhaustive). (4e étape) J’ai par la suite intégré le Master architecture et cultures constructives. La première année a représenté pour nous tous une véritable opportunité d’expérimentation. A l’échelle des projets d’études via la conception de prototypes réalisés à l’échelle 1:1 aux grands ateliers de l’Isle d’Abeau ; ainsi que dans nos réflexions personnelles avec la rédaction d’un mémoire de recherche. Pour ce mémoire, je me suis interressé à des questions d’urbanismes participatifs, et d’appropriations citoyennes. Ce sujet m’a réellement désinhibé dans la manière d’aborder le métier qui fait aujourd’hui partie intégrante de ma posture architecturale. Le projet de fin d’études intitulé “Couture urbaine”, réalisé avec Charlotte Gerigh et Valentin Mojeikissoff, a été l’opportunité de mettre en commun des valeurs et identités architecturales individuelles, des connaissances acquises via différentes formations et d’aboutir ainsi, de manière collective, à un ensemble de projet qui nous faisait sens.


staGe :

pratiqUe scolaire aU service d’Une ex-

périence professionnelle.

A défault d’expérience professionnelle issue d’emplois au sein d’agence d’architecture, je me suis construit “une petite expérience” par le biais des différentes périodes de stage demandées au cours de mes années d’études. L’un des points forts de ce cumul de “petites expériences” fut la découverte et pratique de différents métiers, structures, champs d’actions, et valeurs projectuelles (+ sociétales). Ainsi, j’ai acquis une certaine expérience sur le terrain (stages ouvriers), en agence (3 mois de stage en agence archi.) et une nouvelle fois sur le terrain, mais cette fois-ci dans le cadre d’une médiation / participation à des projets architecturaux et urbains.

des expériences parallèles. Afin de compléter ces formations scolaires, je me suis impliqué à différentes reprises sur des projets extérieurs tels que des workshops, événements associatifs, conférences, séminaires, concours, expos (etc.) me permettant ainsi d’aborder des sujets en marge du cadre architectural enseigné au sein des Ecoles d’Architectures. Les sujets auquels je me suis le plus attaché étant : - Médiation de l’architecture - Participation habitante - Eco-responsabilité - Habitat alternatif Au cours de mes dernières années d’études à l’école d’architecture de Grenoble, J’ai aussi participé à la création du Collectif LA FUITE (Fantaisies Urbaines Initiées par des ravaux d’Etudiants afin de s’ancrer dans une forme d’exercice plus professionnalisant, grâce à des petits projets de scénographie, d’expérimentation urbaine, architecturale, culturelle et sociale. Ces expériences au sein du collectif nous auront permis de sortir des murs de l’école et de rencontrer professionnels, militants, habitants et enseignants extérieurs, nous permettant de compléter notre formation grâce à la rencontre “de l’autre”. Hors du cadre architectural, j’ai aussi eu l’occasion de travailler dans d’autres secteurs, au cours d’emplois saisonnier ou étudiants, desquels je tire tout de même une expérience particulière au service de l’ouverture de mon identité architecturale. En effet, j’ai été animateur auprès du jeune public ou vendeur de pains et fromage sur le marché de Grenoble. Ces différentes pratiques m’ont permises d’étoffer une certaine aisance de communication, un attrait pour des démarches de médiation sociale et un engouement pour une approche soutenable.

“ Expression d’un point de vue sur la place particulière des architectes en général et énoncé personnel comme postulant “

Au cours de mes études, ma définition du r le de l’architecte s’est enrichie par mes acquis au sein de l’école, mes expériences personnelles, professionnelles, ainsi que par les rencontres qui ont rythmé mon parcours (enseignants, étudiants, architectes, urbanistes, artistes de rues, animateurs, médiateurs, associations ...). Tout d’abord, une prise de conscience en ce qui concerne le lien étroit entre la conception et la construction ; lien parfois trop effacé che certains architectes et parfois trop présent che d’autres. our moi, le sujet de la construction ne se situe pas uniquement à la fin du processus de fabrication du projet, mais la construction a le devoir d’influencer, d’informer, de structurer, de guider la conception depuis les idées initiales. L’architecte n’étant pas le bâtisseur de ses propres réalisations, il se doit d’éveiller sa curiosité aux techniques de la construction afin de pouvoir dessiner et transmettre son travail correctement. Par la suite, en s’efforcant de répondre à cette question redondante du « quel type d’architecte souhaitez-vous devenir ? », je me suis permis de reformuler cette phrase pour poser une question qui prend selon moi plus de sens : architecte pour qui ? En soit, la conception d’un projet d’architecture peut alors être considéré comme une histoire à raconter et à écrire autours d’une réflexion commune. Elle se construit et se réinterroge tout au long de son processus de conception, de réalisation et d’utilisation. L’architecte doit alors jouer le r le de médiateur, afin de rassembler les propos de chacun et d’utiliser ses connaissances au service du bien commun. Autrement dit, l’architecte a les clés d’un savoir qui doit être mis à disposition de la population / de l’usager / du client, et à l’inverse, eux, possèdent une expérience qui doit enrichir l’architecture.

“ Explicitation des aspirations et attentes particulières

à l’égard de la formation et de la mise en situation professionnelle pour se sensibiliser, connaître et approfondir les différents domaines de connaissances qui paraissent nécessaires pour une maîtrise satisfaisante des expertises et des responsabilités “ ( ... 5e étape) ipl mé de l’école d’architecture de Grenoble au titre d’Architecte D.E., j’ai souhaité, cette année, m’orienter vers une dernière année d’études : la formation d’Habilitation à la Maitrise d’oeuvre en son noM ProPre (HMONP). ’ai choisi de passer cette formation tout de suite après l’obtention de mon dipl me, dans un premier temps, afin de compléter et finir le cursus entamé depuis


déjà de nombreuses années. - Pour autant, j’envisage tout au long de ma pratique professionnelle future de continuer à me former via formation professionnelle, workshops, conférence, expo, publications ... - De plus, suite à plusieurs entretiens et petits contrats en agence, je trouve que le dipl me d’achitecte E est sous-évalué et qu’il ne conduit qu’à des emplois de type dessinateur projeteur . Au cours de la Mise en Situation Professionelle, j’espère pouvoir continuer à me former, à approfondir mes expériences et confronter mes connaissances acquises au cours de ma scolarité à travers des projet qui me feraient sens. our finir, à la fin de cette année après obtention de la HMONP) je ne compte pas monter tout de suite ma propre structure, mais souhaiterais continuer à me former au sein de l’agence de David COMY, ou une autre, me permettant peut être de participer à d’autres formes de projets.

“ Exposé des critères de choix du lieu de mise en situation professionnelle “ En amont, je me dois d’expliquer le choix de Nantes comme lieu de résidence et principale ville ciblée dans ma recherche d’emplois. Etant originaire du département de la ayenne égion des ays de la Loire , je souhaitais revenir vers ma terre natale à la fin de mes années d’études à l’école d’architecture de Grenoble, tant d’un point de vue personnel (familles, amis, souvenirs, événements ...) que professionnel (réseau, cultures constructives, territoire à développer). De plus, la ville de Nantes est, selon moi, une métropole dynamique à l’échelle de son développement économique, écologique, social et surtout culturel. Ces mêmes enjeux étant à mon sens des notions clés à la fabrication des villes et de fil en aiguille, à leur architecture. Je suis notamment fortement intéressé par certaines initiatives culturelles portées par la ville de Nantes ou associations / collectifs locaux telles que Le oyage à antes, les achines de l’Ile, les projets de médiation sensibilisation de l’A E A, ainsi que les projets des collectifs ichtre, La érive, La i anerie et Le Fil. u c té de l’agence qui m’accueille pour la ise en ituation rofessionnelle : la A L avid C Architecte ; mon intér t s’est porté vers cette petite structure pour sa diversité de secteurs d’activités. En effet, les travaux de David COMY évoluent selon différentes échelles, entre design de mobilier, réflexion sur l’habitat minimum (au sein de bâteau notamment), conception de projets de maisons individuelles et aménagements de bureaux. Ce oom et dé oom me semble alors très intéressant pour débuter dans la vie professionnelle, et ainsi de me former à travers des

projets divers et variés, me permettant de découvrir une grande partie du processus de conception / réalisation de projets architecturaux. A l’heure actuelle David COMY est seul au sein de son agence et s’associe parfois à des architectes en freelance ou ingénieurs selon les projets. Cette fois-ci, c’est l’échelle même de l’agence qui me semblait importante dans le cadre de cette formation, me permettant plus facillement de « toucher à tout » et de faire part plus rapidement à David COMY de mes questions, mes attentes ou à l’inverse des siennes.

“ Travail personnel envisagé parallèlement aux enseie e ts s é fi sionnelle “

es et

se e s t

t

es-

En parralèle de cette expérience, j’envisage de continuer à collaborer avec le collectif LA FUITE sur les projets à venir. Cela induit une participation limitée, via échange d’e-mails, téléphonique ou réseaux sociaux. ’espère aussi profiter de mes passages à Grenoble pour participer à des temps de constructions / conceptions réflexions du collectif. e plus, je souhaite profiter des initiatives culturelles et architecturales décellées dans la ville de Nantes et dans la région des ays de la Loire afin de continuer à me former et éveiller ma concsience, via expo, conférences, publications, workshops, ateliers participatifs, etc ...

“ Relations ADE / tuteur / directeur d’études pendant la période de MSP. “ Avec David COMY, l’architecte qui m’accueille au sein de son agence, nous avons établi un suivi de ma progression sous forme de bilan mensuel. De plus, la taille de la structure permet aussi un bon échange entre mon tuteur et moi m me, de manière plus informelle. Avec Sébastien FABIANI, le directeur d’études en charge de mon suivi au cours de la Mise en Situation Professionnelle, nous avons souhaiter prévoir des rende vous lors des journées de formation à l’E AG, ainsi que des échanges par e-mails. Mon tuteur et mon directeur d’études échangeront par e-mails ou téléphone. David COMY ne pouvant pas être présent à la journée des rencontres ADE / tuteur / directeurs d’études, ils ne seront pas amenés à se rencontrer, ou lors d’une autre occasion.


2 rue Auguste Lepère / 44000 NANTES

@ mth.lemarie@gmail.com

) 06.08.92.03.34 PORTFOLIO

http://issuu.com/mth.lemarie

COMPÉTENCES CONCEPTION

■ DESSINER les différents éléments du projet. rendu 3D, logo, axo., coupes, élévations, plans, détails tech. ■

CONSTRUCTION

■ EXPÉRIMENTER de nouveau syst. constructifs. QUANTIFIER et ESTIMER un projet.

■ ■

COMMUNICATION ■ TRANSMETTRE le projet aux différents acteurs du projet. (MO, usagers, élus, ouvriers, etc.) ■ MÉDIATION

■ SENSIBILISER le public profane à l’architecture.

DIPLÔMES ARCHITECTE HMONP

■ en cours

Ecole d’Architecture Grenoble

ARCHITECTE D.E

■ 2015

Ecole d’Architecture Grenoble

BACHELOR DEGREE ARCHI. ■ 2011 DUETI ARCHI. & ENGINEER ■ 2010

FH Kärten Villach - AUTRICHE

VIA University Horsens - DANEMARK

DUT GÉNIE CIVIL

■ 2009

IUT

BAC STI GÉNIE CIVIL

■ 2007

Ly c é e

issu du master Architecture & Cultures Constructives

de

Saint

Reaumur

N a z a i re de

Laval

EXPÉRIENCES PRO. ■ 2015

■ David COMY Architecte - Agence à Nantes (44) Durée du contrat : en cours

Assistant architecte

■ 2015

■ BODREAU Architecte - Agence à Nantes (44) Durée du contrat : 1 mois

Dessinateur / projeteur

■ 2015

■ JM Lemarié - Maître d’oeuvre à Aron (53) Durée du contrat : 1 mois

Marché de Grenoble ■ 2014 2015

à GAEC / Ferme de Sainte Luce (38) ■ Durée du contrat : 1 ans

■ 2013 2015

à École d’architecture de Grenoble (38) ■ Durée du contrat : 2 ans

Contrats d’intérims

■ 2011

■ Agence RANDSTAD à Mayenne Durée total des contrats : 4 mois

Animateur

■ 2006 2013

à Centre socio-culturel de Bièvre Est (38) ■ Centre de loisirs à Aron et Mayenne (53) Durée total des contrats : 14 mois

■ 2006

■ JM Lemarié - Maître d’oeuvre à Aron (53) Durée du contrat : 1 mois

Assistant architecte

F o r m a t i o n H M O N P, à l ’ E N S A G

Service

Informatique

+ s o u s - d i r e ct i o n ( 2 é t é s ) + direction (2 semaines)

Dessinateur / projeteur

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CURRICULUM VITAE

MATTHIEU LEMARIÉ


MÉDIATION URBA.

■ 2014

■ Association DE L’AIRE - Crest (26) Durée du contrat : 2 mois

AGENCE D’ARCHI.

■ 2012

■ Atelier de la Place - Grenoble (38) Durée du contrat : 1 mois

AGENCE D’ARCHI.

■ 2009

■ Jacques BUET - Saint Nazaire (44) Durée du contrat : 2 mois

CHARPENTIER

■ 2008

■ SARL Belliard Frères - Gorron (53) Durée du contrat : 1 mois

MAÇONNERIE

■ 2006

■ SARL Letertre Moulay Durée du contrat : 1 mois

(53)

BÉNÉVOLAT Architecture IN VIVO ■ 2014

■ Ateliers de sensibilisation à l’architecure auprès du jeune public - visites de l’ENSAG.

Collectif LA FUITE ■ 2014 &+ Fondation du COLLECTIF LA FUITE

(scénographie / aménagement temporaire / micro archi.)

Asso. TRANSFERT ■ 2012 &+ Président et membre d’une asso. étudiante ■ - Collectif 2-4 (chantier participatif / réemplois) ■ - La Charette (workshop étudiant ensag, ensal, ensase)

Workshops

■ 2015 2013

Festivals

■ 2011 ■ - Rock’n Solex (festival musique, orga. étudiant - 35) 2011 ■ - Roule ta bille (festival musique, orga. payaso loco - 53) 2013 &+ - Renc’arts de rue (festival art de rue, orga. CCBE - 38)

INFORMATIQUE C SUITE ADOBE C

A

LOGICIEL 3D RENDU 3D

C ■ WORD / EXCEL / POWER POINT // ■ INDESIGN / ILLUSTRATOR / PHOTOSHOP // ■ AUTOCAD / ALLPLAN / ARCHICAD // // ■ SKETCHUP / ARCHICAD // ■ ARTLANTIS

AUTRES

LANGUES A

A A

■ BON ■ ■ BASE ■

A A C

2006 ■

2007 ■

2009 ■

(Premier Secour Civique niveau 1)

CURRICULUM VITAE

STAGES


PROJET D’ETUDES

A L'ABORDAGE DES DÉLAISSÉS ! VERS UNE NOUVELLE FORME D'ESPACE PUBLIC Mémoire de MASTER 1 - Année : 2013 - 2014 Architecture & Cultures Constructives / ENSAG SUIVI : Stéphane SADOUX MEMBRE DU JURY : Anne Monique BARDAGOT / Hubert GUILLAUD / Stéphane SADOUX RÉSUMÉ : Ce mémoire introduit et questionne les notions d’occupations et d’appropriations de l’espace public, et plus précisément ceux en marge de tout développement urbain, par une tierce personne, un groupe de citoyens ou bien même une structure institutionnelle. L’enjeu n’est pas tant de parler de la manière d’habiter ces lieux, mais de réfléchir à de nouvelles pratiques de fabrication de la ville.

taxe ou une étrange formulation de phrases, mais bien au contraire un jeu entre les différentes notions propres au sujet d’étude. L’étymologie du verbe « aborder » se décline ici sous plusieurs définitions constatées en faveur d’espaces délaissés. Pour commencer, on aborde le sujet du délaissé, on soulève des questions et hypothèses sur le lieu. Ensuite, le verbe aborder, à l’image des combats de pirates, nous conduit à s’emparer prendre possession d’un espace. our finir, aborder au sens d’une discussion que l’on tiendrait avec le lieu : le côtoyer et entretenir une relation avec lui.

Le titre de ce mémoire, « A l’abordage des délaissés », n’est pas un simple hasard de syn-

YWC 2013 av. friche

YES E CA P

SUR LA PLACE PUBLIQUE / St JEAN EN ROYANS

5 mois

Dans le cadre de la r ision du L de la ille de St Jean en Ro ans la municipalit a contact l’association DE L’AIRE a in de dia nostiquer les espaces publics de celle-ci. A ec l’aide du collecti E Y T un premier moment de rencontre a t propos autour d’un point chaud a in de recueillir la parole de chacun. S’en suit un deuxi me moment de rencontre l’o ice de tourisme trans orm pour l’occasion en un O ice d’ rbanisme Temporaire O T pendant deux semaines.

Activité recensée Fréquentation

Activitée

comme point d’accueil des habitants des jeux pour les en ants du quartier et un tunnel permettant de tra erser librement l’immeuble. Suite la d molition de l’immeuble la structure du tunnel est r cup r e a in d’implanter un iosque au centre du quartier. Statut

Statut

Activitée connexe

Activité

La réserve av. friche Statut

Entretien

Visibilité

Activité recensée

EN BREF ...

ADRESSE : Quartier HLM des Chaux 26190 SAINT JEAN EN ROYANS

Fréquentation

YWC 2013 av. friche

DATE DE NAISSANCE : Octobre 2009 PERIODE D’OCCUPATION : Juin 2010 - 2014 TEMPS DE FABRICATION : 25 Juin au 04 Juillet 2010 25 au 30 Septembre 2011

Accès

Fréquentation Activitée

sur la place publique Activitée av. friche connexe Fréquentation le Accès caillou

av. friche

Statut

ancienneAccès cartouch. av. friche

Statut

Visibilité

Coordinateur de projet / Artiste plasticien / Graphiste

ETAPE

Ca

eat

ETAPE

Activité recensée Fréquentation

Activitée connexe

Statut Entretien

ETAPE

Fréquentation

Activité Le io erecensée

Le O.U.T.

Fréquentation

ancienne cartouch. av. friche

Visibilité Activitée connexe Activitée connexe

Accès

Activité recensée Fréquentation

la place publique Activitée av. friche connexe Fréquentation

Visibilité Activitée connexe Statut

Activité recensée Fréquentation

Statut Entretien

Visibilité

Statut Entretien

Visibilité Activitée connexe

Entretien Activité recensée

Fréquentation Activitée

Activité recensée

Activitée connexe

Entretien

Visibilité

Activité recensée Fréquentation

place au chgt av. friche Fréquentation

Activitée connexe

Accès Statut Entretien

Visibilité

Entretien Activité recensée

Visibilité Activitée connexe

Fréquentation Activitée

Activitée connexe

Accès

Visibilité

A

Fréquentation

Accès

1 mois

Statut

Entretien

A c

Statut

Accèspublique sur la place av. friche

Visibilité

Fréquentation

place au chgt av. friche

Accèspublique sur la place av. friche

av. friche

Statut

2011 Aout 2011

3 ans

Fréquentation Activité recensée

Entretien Activité recensée

av. friche

Fréquentation

Accès

Activitée connexe

Visibilité Activitée connexe

sur la place publique av. friche

Statut

Visibilité

Visibilité

Activité recensée

le caillou av. friche

Statut

Entretien

Statut Entretien

Entretien Activité recensée

Activité Entretien recensée

2 semaines

AccèsJuillet Visibilité

Entretien Activité recensée

Entretien Statut

Accès

Accès le caillou PLACE AU C AN E ENT //

Accès Entretien

2010 Juillet 2010

1 an

le caillou av. friche Accès

Activitée Visibilité connexe

Activité recensée

Fréquentation Activité sur recensée

Statut

QUI : De l’aire

SITE : www.delaire.eu

Activitée connexe

La réserve av. friche

Statut

Statut Entretien

Entretien Activité recensée

Statut

Visibilité

Activité Entretien recensée

Accès Juin

NOM : Sur la place publique

A c

Accès

EntretienStatut

ancienne cartouch. SUR LA PLACE PUBLIQUE //Accès

Accès

Fréquentation

sur la place publique av. friche

-

Fréquentation

YWC 2013 av. friche

Activité recensée

Accès

Visibilité

4 ans

Activitée connexe

Accès

cartouch. av. friche

A ril 2010 Mai 2010

Activité recensée

Entretien

La réserve av. friche Statutancienne

Statut

En ue de la d molition d’un immeuble du quartier des chaux une premi re tape d’occupation a permettre la construction de

Visibilité

2 mois

Accès

Entretien

Statut

Entretien

YWC 2013 av. friche

LA R SER E //

Accès

Statut

A ril 2013 Mai 2013

De l’aire / Collectif EXYZT

La réserve av. friche

Accès

//

Activitée connexe

Activité recensée Fréquentation

Activitée connexe

Fréquentation Activité recensée Fréquentation

A co

A c


Le sujet de ce mémoire fut initié par une prise de conscience de l’état actuel des différents espaces extérieurs de l’école d’architecture de Grenoble. La vie étudiante et enseignante de l’ENSAG fuit de plus en plus les murs de l’école : on arrive le matin vers 8h00, prend un café et on se pose en amphi ; 1 h00, fin de la journée, on rentre tous chez soit et on oublie cette « journée type » qui recommencera dès le lendemain matin. Entre le début et la fin de la journée, l’étudiant ou l’enseignant n’a que très peu côtoyé le lieu, il n’a que très peu exploité son environnement, et pourtant il y est resté près de dix heures. Pour cause, les espaces extérieurs de l’école s’appauvrissent : La cour intérieure se transforme petit à petit en décharge collective et les terrasses ne sont utilisées que pour une pose cigarette. C’est donc, naturellement qu’un groupe d’étudiants s’est formé pour redonner sens à ces espaces collectifs de notre environnement quotidien. Ce regroupement d’étudiants, répondant sous le nom du Collectif LA FUITE, s’est alors confronté aux différentes étapes complexes qui nourrissent un projet de contribution collective : légitimer l’acte, déterminer les enjeux de l’intervention, sous quelle forme répondre au problème d’appropriation de l’espace, trouver un appui

rural abandon architectural

2004

une idée

Mai 2012

projet refusé

A une autre échelle, nos amphithéâtres qui accueillent que trop peu de variété d’usage représentent les espaces publics de nos villes ; les salles de studio, plus appropriables, deviennent nos logements ; les couloirs et bout à l’autre de la ville ; et nos terrasses de nos cités. PROBLÉMATIQUE : Comment l’occupation d’un espace délaissé permet-il de fabriquer des espaces publics ? our répondre à ce questionnement, j’ai appuyé mes propos par le biais d’un corpus d’espaces en friches réinvestis par une ou des personnes soucieux de leurs environnements quotidiens, présent dans les régions des Pays de la Loire et Rhône Alpes.

Mai 2012

Janvier 2013

projet validé

protype festif

30 Mars 2012

TERRAIN S D’EXPRESSION S ASSOCIATI E S //

5 m2. plein riche commerciale

auprès des institutions locales, comment impliquer l’habitant, quand passer à l’action, etc

15-16 Septembre 20012

10-18 Juillet 2012

table ronde

conférence / printemps des chercheurs

22-23 Octobre 2011

autorisation d’occupation provisoire

point chaud

autorisation d’occupation provisoire

26 Mars 2012

25-26 Septembre 2011 ballade des ateliers

Septembre 2011

01-10 Octobre 2010

Janvier 2013

apéro. camping

chantier du BBQ

17 Mars 2012

bar broc

mise à disposition du local / Durée 5 ans

27 Février - 17 Mars 2010

10 Oct. - 09 Dec. 2010

o.u.T. (office d’urbanisme temporaire)

expo. à La Halle de pont-en-royans

Mars 2011

Janvier 2011

Lauréat du concours / prise de contact

appel à projet «défrichez là»

Juin 2010

1 mois

1 mois

LE

découverte du lieu

A l’inititative de ...

YES WE CAMP

L’ATELIER DES FRICHES

DE L’AIRE EXYZT

COLLECTIF ETC

LE BUREAU COSMIQUE

COLLECTIF FERTILE

COLLECTIF 2-4

Collectif

L’agglomération du Grand Lyon

La ville de St Jean en Royans

EPASE

Collectif

Collectif

Associations locales

Point chaud

Réponse concour

BBQ

Ballade des ateliers

Barbroc

Apéro Camping

Printemps des

Etablissement Public d’Aménagement de St Etienne

Outils de concertation Réunions publiques L’Ecomotive

Prototype festif Le

/ ille PR EN PAIL /

. a o .co

Construction / Soirée présentation

Lieu

Mom. de rencontre autours d’un repas partagés.

OUT

Expo. temporaire

+ prise de contact asso. local.

Construction BBQ / Repas partagés

Réunion publique / Visite commentée / Spectacles

Défrichages / Rencontre des hab.

Conférences

Rencontre des hab. Soirée Jeux Brocante


PROJET D’ETUDES

COUTURE URBAINE POUR UNE ECO-VIE DE QUARTIER À ANNEMASSE. Projet de Fin d’Etudes MASTER 2 - Année : 2014 - 2015 Architecture & Cultures Constructives / ENSAG SUIVI : Nicolas DUBUS MEMBRE DU JURY : P.E. LOIRET / P. LIVENEAU / S. DAVID / O.BALAŸ / C.COUVREUR RÉSUMÉ : Ce projet de fin d’études, situé dans l’agglomération d’Annemasse, s’intéresse au travail de transition entre un tissu pavillonnaire et l’implantation d’un projet d’éco-quartier dense, dans le cadre de la création de la Zone d’Aménagement Concertée Etoile-Annemasse-Genève. Situé près de la frontière franco-genevoise, le projet de ZAC s’inscrit dans un projet plus global de renouvellement urbain aux abords de la gare ferroviaire, impulsé par la création de la ligne ferroviaire ceva reliant genève à annemasse. La AC, au foncier en partie maîtrisé par la collectivité, se situe au nord de la gare sur deux communes péri-urbaines, Ambilly et Villela-grand. Elle s’implante sur le secteur de l’ancien hôpital d’Ambilly ainsi que sur des Parcelles ayant appartenues au réseau ferré de france (rff) et actuellement en état de friche. Elle est également en contact direct avec un important tissu pavillonnaire, qui exprime un mode d’habité spécifique davantage tourné vers l’entre-soi. uite à notre travail d’analyse du projet directeur, nous nous sommes intéressés à un secteur spécifique du projet d’éco quartier consacré au logement et concernant trois îlots. Cette zone se trouve en inte-

raction avec plusieurs entités différentes – un tissu pavillonnaire, de l’habitat, un jardin ferroviaire et des voies ferrées – sur une petite portion de territoire. Lors de nos arpentages et de nos échanges avec les habitants, nous avons réalisé que pour que le vivre-ensemble soit possible entre ces deux tissus le travail de limites devait se traiter avec attention entre le quartier actuel et le futur projet, sa densité risquant de modifier fortement les modes d’habiter des familles de ce quartier. PROBLEMATIQUE : Comment traiter la transition entre le projet d’éco-quartier et le tissu pavillonnaire environnant ? our répondre à cette problématique, la nécessité de traiter cette couture urbaine de manière fine nous a paru évident. nous avons cherché à lier ces deux entités à plusieurs échelles. Morphologiquement, le projet traite progressivement le skyline du quartier afin de ma triser au mieux l’impact de ce projet dense à proximité de la one pavillonnaire. Pour ce faire, différentes typologies ayant leurs modes d’habiter propres sont mises en place allant de la maison en bande à l’immeuble de loge ments collectifs en passant par de l’habitat intermédiaire en autopromotion. De plus


le travail de couture se matérialise par une hiérarchisation des voieries, celles-ci étant les connections directes entre le quartier existant et le futur. Le projet intègre dans le traitement de ces voies les notions de frontage public privé afin de rendre ces rues plus agréables pour le passant comme pour ses habitants. L’enracinement du nouveau quartier ne peut cependant se faire si le projet n’aborde que des aspects architecturaux. La réussite d’un quartier passe avant tout par la bonne interaction entre ses habitants, permettant à long terme la créa tion d’une mémoire commune. Un travail de médiation, entamé par une association du territoire, donne un aperçu des attentes communes des habitants pour le futur projet telles que la mise en place de nouveaux lieux de partage, de rencontres. Ainsi, cette approche se matérialise au sein du projet par la mise en place de lieux d’expression collective construits en toute première phase : la maison du projet, qui est le premier édifice réalisé, a valeur de diffuser le nouveau projet d’éco-quartier et la maison des habitants qui a valeur d’animation dans le quartier. A ces lieux construits sont associés des lieux de rencontres tels que des parcs, des places, des placettes favorisant ainsi la construction d’une vie de quartier et de sociabilités de voisinage.

Maisons en bande 67,5 LGT/ha

LGT en autopromotion 200 LGT/ha

Maison des habitants 380 LGT/ha


FICHE AGENCE

BODREAU ARCHITECTURE 18 rue de la petite sensive 44300 NANTES ) 0251895051 @ www.bodreau-architecture.com

Au cours du mois Novembre 2015, j’ai rejoint l’équipe de BODREAU Architecture, constitué par Jacques Bodreau, son gérant, 5 Chefs de projets et 4 collaborateurs d’architecte. Jacques Bodreau avait alors pris connaissance de ma recherche d’emplois par le biais d’une annonce que j’avais laissé sur le site de l’ordre des architectes. La mission était alors d’assister l’équipe dans la production des documents graphiques pour 2 concours de Maitrise d’Oeuvres. L’un, pour la restructuration d’un centre commercial près de Rennes, puis l’autre, pour l’extension de l’Institut Catholique des Arts et Métiers de Nantes. L’agence BODREAU Architecture partage ses locaux avec le géant mondial SNCLavalin, 3e groupe mondial d’ingénierie. Ceci leur permettant de partager des compétences et de constituer une équipe de Maitrise d’Oeuvre privilégié pour répondre au différents concours.

CDD - 1 mois

40% petits commerces

40% Tertiaires

10% Collectivité


La Buchardière 53440 ARON @ lemarie.bureau@orange.fr www. http://www.lemarie -maitre-oeuvre-53.fr L’agence de maitrise d’oeuvre de mon père se situe au pied de la maison familiale. Ainsi, depuis tout petit j’ai pu éveiller ma curiosité pour la maitrise d’oeuvre entre des passages réguliés au bureaux, en feuilletant divers magazines et ouvrages, en observant, assis dans la voiture, certaines réunions de chantier... Une grande partie de ma formation et de ma vision sur la profession est fondé par cette opportunité. Depuis que je suis rentrée en Bac STI Génie Civil, j’ai pu participer ponctuellement à quelques t ches au sein de l’agence relevés, dessins...), et d’accompagner mon père à plusieurs reprises sur quelques chantiers. Cet été, j’ai eu l’occasion de participer pleinement à l’activité de l’agence pour la 2nd reprise au cours d’un contrat afin de remplacer le dessinateur projeteur de l’entreprise qui prenait un congé paternité.

CDD et passages ponctuels

60% maisons individuelles

20 b timents industrielles

10% Collectivité

FICHE AGENCE

JEAN MICHEL LEMARIE MAITRE D'OEUVRE


FICHE AGENCE

ATELIER DE LA COMETES 20 allée J.F. Le Godinnec 35000 RENNES @ atelierdelacomete@gmail.com www.atelierdelacomete.com

Dans le cadre de la seconde édition de l’événement abite Là, à ré en ail en Mayenne - 53) l’Atelier des comètes est intervenue sur le projet de rénovation d’un local céder par la ville pour une durée limité aux associations du secours populaire et paysaso’loco (ensemble, le collectif 2-4). Au préalable, l’événement abite là avait été rythmé pendant trois mois par de nombreuses conférences (Bruit du frigo, Sophie Ricard, etc.), ainsi que des ateliers de concertation des habitants, des associations et des élus locaux, menée par l’architecte DE Bénédicte Mallier (Fondatrice du Cabinet d’Emile R.). Le temps du chantier venait alors conclure l’événement, où les deux architectes ont garé leur bureau mobile dans la cours du local, pendant environ un mois afin de préparer le chantier entremêlant entreprises et bénévoles). C’est au cours des deux semaines de chantiers participatifs que j’ai pu les rencontrer, découvrir leur pratique singulière et échanger avec eux sur les conditions (et les mutations) de la profession. Participation à Habitez là #2

45% maisons individuelles

25% Scénographie

15% paysages

15% ERP


10 rue Archinard 26401 CREST @ association.delaire@orange.fr www.delaire.eu

De l’aire est une plateforme culturelle et urbaine portée sur l’aménagement des territoires, pour un espace public plus partagé, plus créatif, plus coopératif. En milieu rural et périurbain, elle met en oeuvre des recherches-actions ou élabore des projets sur-mesure avec les acteurs locaux, les collectivités, les populations, pour répondre à leurs problématiques de territoire, de cadre de vie, de dynamique collective et plus globalement de la fabrication du commun. Au cours de 2 mois de stage à leur c té, j’ai eu l’occasion de participer à différents projets dont plus particulièrement un projet de médiation et d’urbanisme participatif pour la ville du Teil, en amont d’une concertation prévue en 2015. Cette médiation a eu pour but d’accompagner la déconstruction d’un ilot de 1000 m2 et la naissance d’un futur projet urbain auprès des habitants ; elle a été mise en place à travers des Apéros chantier, la fabrication d’une oeuvre collective (fresque photographique), la diffusion d’un journal et l’édition d’un blog.

2 mois de stage

FICHE AGENCE ASSO

ASSOCIATION DE L’AIRE


FICHE AGENCE

ATELIER DE LA PLACE 20 place St Bruno 38000 GRENOBLE @ t.braive@atelierdelaplace.fr @ a.foulon@atelierdelaplace.fr www.atelierdelaplace.fr uite à ma première année d’études à l’ENSAG, j’ai eu l’occasion de faire un stage au sein de l’agence d’architecture : Atelier de la place. Au cours duquel, j’ai pu assister les 2 architectes associés sur un projet d’extension et rénovation d’une mairie, la conception d’une chaufferie bois, et des projets de maisons individuelles. J’ai également pu découvrir le rôle d’architecte conseil pendant une des permanences de Thomas Braive, pour la ville de Gières (38). Lorsque je les ai rejoins pour ce stage, Thomas et Anne débutait leur activité (fondée en 2012), après quelques années d’expériences, acquises entre autre dans l’agence 2 , à Grenoble. ’ai eu donc le plaisir d’assister aux débuts de l’agence, via le développement de procès de travail et collaboration, leur installation dans les locaux, la mise en place des supports de communications... ais aussi, la difficulté auxquels ils étaient confrontés pour répondre aux appels d’offres publics, lié en grande partie à leur manque de références.

Stage ENSAG - 1 mois.

timents Administratifs et techniques

35% Logements

20 timents Scolaires


28 rue Georges Clémenceau 44600 SAINT NAZAIRE @ atelier.archi@buet-architecte.com

www.jacques-buet-architecte.com

Au cours de mes années d’études en DUT Génie Civil, j’ai aussi pu faire un stage de 2 mois, auprès d’une agence d’architecture de Saint Nazaire. Les enjeux de ce stage de GC, m’ont amené à suivre l’architecte sur de nombreuse réunions de chantier, une réception (de chantier) et plusieurs relevés, suivis de leur re-dessins, ainsi que ceux des esquisses faites par l’architecte. Tous les vendredi, Jacques Buet était missionné par la communauté d’agglo de la région Nazairienne et de l’Estuaire (CARENE) pour apporter un conseil en ravalement de façade auprès des particuliers, dans le cadre d’une Opération Programmée de l’Amélioration de l’Habitat (OPAH). Jacques Buet m’a aussi introduit auprès de son réseau (Associations : Bâtir avec l’architecte, Atlanbois, AMO) et expliqué l’importance dans notre métier de savoir s’entourer d’entreprises de confiances, de rencontrer des confrères afin de faire évoluer notre pratiques, de continuer à se former via conférences, lectures ou expositions, et aussi d’en déceler des atouts en termes de communication. Stage IUT GC - 2 mois.

45% Logements

20% Collectivités

20 b timents industrielles

15% Tertiaires

FICHE AGENCE

JACQUES BUET ARCHITECTE


FICHE COLLECTIF

COLLECTIF LA FUITE Fantaisie Urbaine Initié par des Travaux Etudiants. @ collectif.lafuite@gmail.com https://twitter.com/COlafuite https://www.facebook.com/COlafuite/

Le collectif LA FUITE s’est formé autour de cinq étudiants d’architecture, aujourd’hui titulaires du diplôme. Le premier objectif est né de la nécessité de fédérer des personnes, des idées et des ressources pour répondre à la problématique des espaces délaissés de l’école nationale d’architecture de Grenoble. Aujourd’hui, le collectif mène des actions réflexions plus concrètes dans l’espace urbain par le biais de concours, d’événements et de constructions commanditées par des partenaires publics, associatifs ou bien encore parfois en initiant sa propre commande

Co-fondateur et membre du collectif depuis 2013 - 2014.

45% micro-archi dans l’espace public

25% Concours d’idée

15% Evénements

COLLECTIF LA FUITE

15% Aménagements



ELEMENTS DE PRESENTATION DE LA MISE EN SITUATION PROFESSIONNELLE (présentation d’autres projets menés au cours de l’année)


FICHE PROJET DCA

15_012 SFPR // Transformation d’un local indu. en funérarium - LA ROCHELLE (17) MO : privé (non professionnel) MOe : David Comy Architectecte Coût des travaux : non missioné Surface de projet : 214 m2

Le projet de création du funérarium se situe dans un zone peri-urbaine de la ville de La rochelle. Il prend place dans un ancien garage, aujourd’hui désaffecté. La transformation du b timent existant se fera strictement dans la même enveloppe et sur la même emprise au sol. Seule la toiture existante sera modifiée afin de simplifier et harmoniser le couronnement du b timent, puis profiter de cette reprise de toiture pour installer 2 Ch ssis de toit afin d’apporter de la lumière naturelle à l’édifice.

L’accès depuis la rue se fera soit par un porche, soit via le parking existant sur la parcelle, qui bénéficiera d’un aménageant paysager et une mise aux normes d’accessibilité PMR.

ESQ APS APD PRO ACT EXE DET OPC AOR


FICHE PROJET DCA ESQ APS APD PRO ACT EXE DET OPC AOR

16_002 W // Aménagement de comble et ravallement de façade - INDRE (44) MO : privé (non professionnel) MOe : David Comy Architectecte Coût des travaux : 60.000€ Surface des combles : 42 m2

Ce projet s’articule autour du réaménagement des combles d’une maison de ville sur niveaux. rofitant des modifications que celui-ci génère sur des éventuelles reprises en toiture création de ch ssis , les maître d’ouvrage ont souhaité adjoindre à la éclaration réalable de travaux, le rafraîchissement de la façade de leur habitation. L’organisation des espaces sous ces combles s’opère autours d’un meuble central, accueillant d’un côté : télévision, bibliothèque et rangements divers ; puis de l’autre côté, les lavabos et placards de la salle de bain. La suite parentale ainsi créée vient accueillir une salle de bain ouverte, des sanitaires, un bureau, un espace de lecture, un espace de sommeil et un dressing.


FICHE PROJET DCA

16_003 C // Construction d’une maison individuelle - OLONNE SUR MER (85) MO : MO (non professionnel) MOe : David Comy Architectecte Coût des travaux : 380.000 € Surface de projet : 185 m2

Ce projet de maison individuelle vient s’implanter dans un lotissement sur la commune d’Olonne sur Mer. Le terrain se situe dans un espace naturel aujourd’hui en jachère où quelques arbres de taille moyenne sont plantés. Les constructions environnantes sont en toit 2 pentes en tuiles ou en toiture plate végétalisée pour les construction plus récentes. Le projet prévoit la construction neuve d’une habitation principale individuelle de 185m2 environ, érigée suivant un plan rectangulaire avec des volumes simples. Il se compose d’un rez-de-chaussée qui accueille les pièces de vies communes, une suite partentale et une chambre d’ami. L’étage étant dédié à l’accueil des différentes familles des enfants des clients : chambres individuelles, salle de bain, et mezzanine convertible en chambre pour leurs petits enfants. L’ensemble du projet vient s’orienter naturellement vers le Sud, afin de profiter d’un ensoleillement maximum et d’une vue dégagée sur le jardin et le paysage.

ESQ N

APS APD PRO ACT EXE DET

N

OPC AOR


FICHE PROJET DCA ESQ APS APD PRO ACT EXE DET OPC AOR

16_006 M // Construction d’une maison secondaire - PORNIC (44) MO : privé (non professionnel) MOe : David Comy Architectecte Coût des travaux : 300.000€ Surface des combles : 120 m2 (+ ANNEXES : 88m2 - Garage et pool house)

Le projet vient prendre place au milieu d’un hameau de maisons individuelles à ornic, suite à une division parcellaire. Le programme prévoyait la construction d’une maison secondaire sur 2 niveaux et d’un garage en annexe. Au cours de l’avancé de l’étude du projet, la maitrise d’ouvrage nous on fait part de leur possibilité d’augmenté leur budget et par conséquent, le programme initiale. Le projet est ainsi venu se compléter par un aménagement paysager, un ensemble de terrasses extérieurs, une piscine et une pool house (cuisine - salon extérieur, vestiaire, local tech. et rangements). Le projet prend la forme d’un volume simple, coiffé d’une toiture en tuile à 2 versants. Les annexes seront quant à eux regrouper dans un volume plus contemporain, rectangulaire, ouvert et en toiture plate végétalisé. L’ensemble s’inspire des cultures constructives locales tout en apportant une proposition architecturale contemporaine. Notre appréhension des techniques constructives et du paysage a

pu notamment se faire gr ce au cahier détaillé de recommandations architecturales et paysagères du PLU.

pool house

garage habitation

piscine


FICHE PROJET DCA

16_007 FDP // Construction de locaux commerciaux - St GEREON (44) MO : Promoteur immobilier MOe : David Comy Architectecte Coût des travaux : non missioné Surface de projet : 285 m2

Limite parcellaire

boulevard XXX

APS APD PRO

FACADE NORD

ACT EXE DET

FACADE SUD

boulevard XXX

FACADE EST Limite parcellaire

Au cours de notre études et pratiquement à l’aboutissement des documents du permis de construire, le programme a été remis en cause par la MO, qui envisageait d’occuper le R+1 par des bureaux, ou des logements. uite à une nouvelle études de faisabilité et d’autres complication, le projet n’aura finalement pas aboutis.

ESQ

Limite parcellaire

La Maitrise d’Ouvrage nous a contacté pour une mission d’études de faisabilité et dépôt de PC dans le cadre d’un projet de construction d’environ 300m2 de locaux commerciaux, livré hors d’eau - hors d’air. Le projet s’implante dans le centre periurbain de l’agglomération d’Ancenis, à la frontière entre un tissu pavillonnaire et une zone artisanale. Le projet se construit sur deux niveaux, par le biais de volumes simples et compactes ; il s’ouvre largement sur le boulevard principal et tourne le dos au tissu pavillonnaire, afin d’une part d’assurer une visibilité des vitrines commerciales et d’autre part de préserver l’intimité des maisons pavillonnaires à l’Ouest.

OPC AOR


STRUCTURE D’ACCUEIL : Agence DCA MSP : Décembre 2015 - Novembre 2016 TUTEUR : David COMY SUIVI : Sébastien FABIANI

HMONP

2015 2016

ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’ARCHITECTURE DE GRENOBLE


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