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JOAILLERIE

L’histoire du diamant

Les diamants sont souvent présentés comme des miracles de la nature, ils ont en effet une histoire formidable. Avant d’apparaître dans les vitrines des plus grands joailliers, ils ont vécu une aventure de plusieurs millions d’années à partir du cœur de la Terre. Le diamant est un minéral composé de carbone sous une forme cristalline particulière qui en fait le plus dur de tous les matériaux et une pierre transparente à l’éclat si apprécié. Le diamant possède en effet des caractéristiques optiques et physiques extraordinaires et c’est grâce à cela qu’il est la plus prisée de toutes les gemmes depuis l’antiquité. Le diamant est le plus connu sous sa forme transparente, mais il existe aussi dans des variétés de jaune, de brun, de vert, de bleu, de rose, de rouge ou encore de noir; ces couleurs sont dues à des imperfections dans la structure de carbone comme la présence d’azote ou de bore. Créé au centre de la Terre, le diamant se forme à haute température et sous haute pression à 80km de profondeur au moins. Les diamants apparaissent lorsque de rares conditions géologiques sont réunies. Il faut une concordance de pression et de température dans la couche inférieure de l’écorce terrestre, dans le magma liquide qui se fraie un chemin à grande vitesse vers la surface de la Terre, refoulé par l’activité volcanique. C’est dans les masses de pierres refroidies – kimberlite ou lamproïte – à la surface, ou dans la profondeur des cratères de volcans, que l’on trouve les diamants. Ils sont parfois dispersés par l’érosion ou emportés par l’eau courante, ce qui peut engendrer des découvertes spectaculaires.

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Les lieux où l’on trouve la kimberlite ou la lamproïte sont relativement rares. On connaît actuellement 3700 sites. Ils se situent le plus souvent dans des lieux très inhospitaliers. On ne découvre un site important qu’une fois tous les dix ans. On ne prend en considération qu’une vingtaine des sites connus pour l’exploitation commerciale. Le diamant se rencontre en petite quantité. Il n’est pas rare qu’on doive travailler et déplacer 250 tonnes de roches, de sable et de cailloux pour récolter un seul carat.

La couleur

Les diamants existent naturellement dans une palette très vaste de couleurs. Les plus connus sont les diamants blancs ou s’approchant du blanc, les autres sont très rares et peuvent avoir toutes les couleurs de l’Arc en ciel avec une intensité variable, on les appelle les Diamants de couleurs fantaisies ou « fancy color ». Pour les diamants blancs (ou se rapprochant du blanc), la meilleure couleur est l’absence même de couleur, car les diamants parfaitement blancs renvoient mieux la lumière que les diamants teintés, mais ces diamants parfaitement blancs sont très rares et donc très chers. Pour classifier les diamants selon leur blancheur, il a été mis en place de nombreuses échelles de couleurs dans le passé jusqu’à une quasi-standardisation avec l’échelle établie par le laboratoire GIA. Cette échelle s’étale de la lettre D à la lettre Z, D étant l’absence totale de couleur et Z décrivant une pierre fortement teintée, mais à la couleur pas assez intense pour être qualifiée de couleur fantaisie (ou fancy color).

Nous avons choisi de commercialiser uniquement des gemmes extra-blancs. Vous retrouverez ainsi dans l’ensemble de nos boutiques des diamants de couleur supérieure ou égale à la lettre G.

La pureté

Tous les diamants possèdent des caractéristiques témoins de leur cristallisation au cœur de la Terre sous des températures et pressions extrêmes. Ces caractéristiques sont une aide précieuse pour les gemmologues, car elles leur permettent de séparer les diamants naturels et les imitations ainsi que d’identifier chacune des pierres.

Ces caractéristiques, que l’on peut comparer aux empreintes digitales d’un être humain, sont de deux natures: les inclusions qui sont des défauts ou caractéristiques internes et les « blemishs » qui sont des caractéristiques uniquement présentes en surface. Les inclusions ont été créées lors de la cristallisation du diamant, il peut s’agir de simples défauts dans la structure comme des fractures (gletz) ou d’inclusions de minéraux, liquides ou gaz autres que le diamant comme souvent le graphite.

Pour classifier la pureté des Diamants, une échelle standard a été mise en place. Celle-ci compte dix niveaux différents tous établis à la loupe X10. Cette échelle va de Pur à loupe (FL ou IF) à piqué 3 soit une pierre contenant de nombreuses inclusions visibles à l’œil nu nuisant au renvoi de la lumière (I3 ou P3).

Nos standards se situent entre FL et VS2, c’est-àdire des inclusions invisibles à l’œil nu.

Comme pour la classification de la couleur, celle de la pureté est très délicate et en partie subjective bien que le protocole d’évaluation soit très précis, la première opération est le nettoyage méticuleux du diamant à l’aide d’un chiffon antistatique ou à l’aide d’une solution dégraissante, la pierre doit après être maniée avec des brucelles pour ne pas apposer d’empreintes sur la pierre, on utilise une lampe de type « daylight » sous laquelle on observe la pierre de face en veillant à ce qu’elle soit fortement éclairée, et ce uniquement par la culasse. L’évaluation se passe en deux temps. Dans un premier temps, l’expert doit répertorier chacune des imperfections (inclusions ou blemishs) en fonction de sa nature, sa dimension, sa couleur ou encore sa localisation dans la pierre et les inscrire sur un diagramme (le plot). Ensuite l’expert doit statuer sur l’impact de la totalité de ces caractéristiques sur le visuel du diamant et affecté une catégorie à celui-ci.

La taille

La taille a un très grand impact sur la beauté d’une pierre mais n’engendre souvent qu’une faible différence de prix ; il s’agit du seul des quatre critères principaux a être influencé directement par l’homme. Le mot taille à plusieurs sens lorsque l’on parle de Diamant. On associe parfois à tort la forme du diamant (rond, ovale, princesse) à la taille, mais le terme s’applique par contre avec justesse aux notions de symétrie, de poli, d’angles, de proportions et à chacun des aspects décrivant l’aspect physique du diamant. C’est la taille qui va déterminer en grande partie la brillance d’un diamant. Un diamant bien taillé va réfracter la lumière qui va pénétrer à l’intérieur jusqu’à la faire ressortir par le dessus du diamant en renvoyant des rayons étincelants donnant au diamant sa brillance et sa vie. Les angulations doivent être parfaites pour renvoyer toute la lumière jusqu’à votre œil.

Tous nos diamants certifiés sont en taille « Excellent ».

Le polish

Le poli prend en compte les blemishs (rayures, lignes de polissage, marques de brûlures causées par une chaleur excessive, rondistes bruts, petites cassures, abrasions de la colette et des arêtes de jonction des facettes) qui n’influencent pas la classification de pureté (si une marque a été prise en compte dans une catégorie, elle ne doit pas l’être dans une autre). Les marques de poli sont d’infimes rayures causées lors de la taille par la poudre de diamant, ces marques sont comparables aux minuscules marques que l’on peut avoir sur une carrosserie d’automobile après avoir l’avoir frottée avec un chiffon.

Tous nos diamants certifiés sont en polish « Excellent  ».

Symétrie

Cette caractéristique se rapporte à l’alignement et au positionnement des facettes. Chaque facette devrait être soigneusement placée par le tailleur en accord avec les proportions et le rapport appropriés avec les autres facettes. L’alignement de chaque facette doit être marqué et précis ; les jonctions incorrectement jointives de facette peuvent donner au diamant un aspect inégal. La symétrie d’un diamant est généralement définie comme pauvre, juste, bon, très bon, ou excellent. Il faut savoir que les petits défauts de symétrie ne sont pas préjudiciables au visuel de la pierre.

Tous nos diamants certifiés sont en symétrie « Excellent ».

LES DIFFÉRENTES TAILLES

La taille ronde

La taille rond/brillant est la forme la plus populaire, c’est aussi la plus chère. On estime que plus de 75% des diamants vendus dans le monde sont en taille rond/brillant, leur utilisation est aisée et se décline sous de nombreuses formes. On emploie les tailles rond/brillant en tant que pierre de centre, d’ornement ou encore de pavage avec des pierres de 0,003 carat jusqu’aux plus grosses pièces sur tout type de bijou et l’on apprécie cette taille pour sa brillance, et son feu exceptionnel. La taille rond/brillant est composée de 58 facettes si l’on compte la colette (ou culet). Sur la couronne (partie supérieure du diamant) il y a une facette principale nommée la table entourée de 8 bezels (ou coins de table) ainsi que de huit 8 facettes nommées étoiles et de 16 haléfis (facettes jouxtant le rondiste dans sa partie haute), soit un total de 33 facettes pour cette partie supérieure. La culasse (ou la pavillon) est composée de 16 haléfis de culasse (facettes jouxtant le rondiste dans sa partie basse) de 8 facettes de culasse (ou pavillons) et d’une colette qui est la pointe en partie basse du diamant (si celle-ci ne dispose pas de facettes, on dira qu’il n’y a pas de colette). Cette taille est parfois appelée taille Tolkowsky car elle est apparu en 1919 après la publication par Marcel Tolkowsky d’un traité intitulé « Étude de la réflexion et de la réfraction de la lumière dans le diamant ». Il s’agissait d’une étude théorique décrivant les proportions idéales pour un diamant rond/brillant pour obtenir un retour optimal de lumière et un effet important de dispersion. Aujourd’hui, les lapidaires se basent toujours sur ces travaux, mais de petites modifications sont venues améliorer cette taille: la disparition de la colette (ou minuscule colette), l’élargissement de la table et l’allongement des facettes de pavillons sont les différences les plus notables.

Taille princesse

La taille princesse est de forme carrée ou parfois rectangulaire taillée en brillant, aux angles pointus et non coupés. On dit que la princesse est taillée en brillant, car à l’inverse des tailles plus anciennes comme la taille Asscher ou la taille émeraude qui ont des facettes à degrés sur la culasse positionnées parallèlement aux bords, la princesse à des facettes de culasse qui convergent vers la collette. De plus les facettes du pavillon sont à l’inverse du radiant larges au niveau de la colette et s’affinent en arrivant vers les angles. Elle est nommée par le laboratoire GIA «square or rectangular modified brilliant » ce qui prouve sa filiation avec la taille brillant. La taille princesse est une taille moderne, elle a été développée en 1980 par Betzalel Ambar et Israel Itzkowitz au sein de la société Bezambar basée à Los Angeles.

Taille Asscher

Joseph Asscher donna son nom à cette taille qu’il a inventée et déposée en 1902 par sa société Asscher Diamond Co. Il s’agit d’une taille carrée se rapprochant d’une taille émeraude, mais plus profonde avec des angles plus larges lui donnant un air d’octogone. La taille Asscher se caractérise par sa petite table, sa couronne haute, ces facettes larges et à degrés, sa culasse profonde et sa colette carrée. Cette taille fut développée au début du XXe siècle avant l’arrivée des tailles modernes et notamment avant l’arrivée de la taille rond/brillant dite «Tolkowsky» et avant l’avancée technologique qui permit le sciage des diamants. Le Royal Asscher et une taille brevetée dérivée de la taille Asscher.

Taille émeraude

La taille émeraude n’est pas une taille brillantée, il s’agit d’une taille à degrés (comme la Asscher par exemple), les facettes sont plus grandes et agissent comme des miroirs. Cette taille a une brillance et une dispersion moindre par rapport à une taille brillant, cependant elle dégage une lumière plus douce et subtile qui fait sa singularité, sa beauté et son élégance. La taille émeraude a 58 facettes (25 pour la couronne, 8 pour le rondiste et 25 pour le pavillon). À cause de sa grande table et de la disposition des facettes, on voit dans une taille émeraude comme dans aucune autre taille. Cette caractéristique impose d’être très exigeant sur la pureté d’un diamant taille émeraude. Les diamants taille émeraude bien qu’ils soient populaires sont généralement moins chers que les diamants taille rond ou les diamants d’autres tailles fantaisies à qualité et à poids égal. En effet ils ont une forme très proche de celles de nombreux diamants bruts et il y a donc une perte de poids lors de la taille bien inférieure à celle d’un diamant taille rond/brillant par exemple.

Le poids en carat

Le poids d’un diamant est généralement exprimé en carats. Le carat est une unité de masse utilisée pour les gemmes. Ce mot provient du mot grec kerátion (valant un tiers d’obole), qui passa ensuite par la langue italienne (carato) et par l’arabe (qîrât, petit poids). Ce petit poids était autrefois une petite fève de caroube servant d’étalon de poids. En 1913, le poids du carat fut standardisé au niveau international et adapté au système métrique, un carat est depuis fixé à 0,2g. Deux termes sont généralement confondus : -Le carat or (18 kt par exemple) qui exprime un degré de finesse de l’alliage d’or (proportion d’or fin). -Le carat poids qui sert à mesurer le poids des gemmes. Un carat est divisé en 100 points (ou centièmes) ou en 4 grains (surtout utilisé par les professionnels). Un diamant pesant un quart de carat peut également être nommé 25 points, 0,25 carat ou 1 grain. Les points ne sont pas généralement employés pour décrire les pierres supérieures au carat. À noter que le diamètre n’augmente pas aussi vite que le poids. Par exemple, il y a une augmentation de poids de 25% entre un diamant de 1,00 carat et un de 1.25 Carats alors que le diamètre n’augmente que de 8% (de 6,5 à 7,0mm). Ce phénomène cumulé avec l’augmentation du prix par carat explique pourquoi les prix grimpent énormément par rapport à la taille en millimètres. Le poids a un large impact sur le prix d’un diamant, autant que les autres critères. Plus un diamant est lourd, plus il est cher. Les diamants perdent de 40 à 60% de leur poids lors du processus de taille. On estime à un million le nombre de diamants bruts qui doivent être extraits pour avoir un diamant fini de 1,00 carat. Bien qu’il ne pèse seulement deux fois plus, une pierre de 1,00 carat est statistiquement beaucoup plus difficile (et donc rare) à trouver que deux pierres de 0.50Carats. C’est en partie à cause de cela qu’une pierre de 1 Carat vaut en moyenne 4,2 fois plus qu’une pierre de 0,50carat à qualité égale, alors qu’elle ne pèse que le double.

Fluorescence

La fluorescence est une forme de luminescence, c’est la propriété qu’a le diamant de changer ou d’émettre une couleur lors d’une excitation par des rayons invisibles tels que les rayons X, les rayons ultraviolets ou autres.

Certification

Un certificat est un document émis par un laboratoire indépendant statuant sur les caractéristiques d’un diamant. C’est une sorte de carte d’identité qui correspond à une pierre unique ; à l’inverse d’un rapport d’expertise, il ne transmet aucune information sur le prix de la pierre, il s’agit seulement d’une expertise technique. Le certificat «grading report» est une garantie objective de la qualité de la pierre utile à l’achat, il est aussi un document important en cas de vol ou de perte, car il servira à prouver la possession d’un diamant d’une qualité précise pour le remplacer par un diamant certifié de qualité identique. Ces certificats comportent les informations importantes qui vont faire la beauté et la valeur: le poids, la couleur, la pureté, la qualité de taille (les 4C: soit carat, color, clarity et cut), mais aussi des informations plus pointues comme la fluorescence, le poli, la symétrie, les pourcentages de hauteur ou encore l’épaisseur du rondiste.

Dans nos écrins, nos diamants sont certifiés uniquement par deux laboratoires reconnus mondialement  : le GIA et HRD.

Le Gemological Institute of America (GIA) est l’organisme le plus célèbre parmi les laboratoires certifiant les diamants, mais aussi pour les formations qu’il dispense et la recherche scientifique qu’il mène dans le domaine du diamant. Le GIA fut créé en 1953 lorsque Richard T.Liddicoat introduisit un nouveau système de classification (International Diamond Grading System™) qui est aujourd’hui le standard pour la certification des diamants dans le monde entier. Le Hoge Raad Voor Diamant (Le haut conseil du diamant) est plus connu sous le nom de HRD. C’est le représentant de l’industrie et du trade du diamant en Belgique; le bureau principal du HRD est localisé à Anvers, centre mondial du diamant. Les certificats HRD bénéficient d’une très bonne image parmi les professionnels du secteur grâce au sérieux et à la régularité du Hoge Raad Voor Diamant .

www.frayssinet-joaillier.fr