Truck&business 253 fr

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Entreprise

TRANSPORT CORNELIS

Sus aux temps d’attente

Le cachet de la flotte est soigneusement entretenu.

Chez Cornelis, le gros de l’activité de transport s’effectue vers les centrales des grandes chaînes de distribution. Et s’il y a bien une chose qui irrite Edy Cornelis, c’est la gestion des temps d’attente. Transport Cornelis est l’exemple même de l’entreprise de transport familiale belge. Le père a lancé l’activité en 1957, les quatre fils sont aujourd’hui à la tête de l’entreprise, et la troisième génération y pointe le bout de son nez. Ce n’est donc pas une surprise si l’on retrouve ici des valeurs traditionnelles de bons sens, de respect du matériel et de gestion saine (l’entreprise n’a pas connu une seule année sans bénéfice correct depuis 10 ans).

C’est la mort du transport ! De bons choix qui lui permettent aujourd’hui d’afficher une santé financière excellente, et de rester

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à 100 % belge. « C’est une fierté, mais nous devenons tout doucement l’exception, reconnaît Edy Cornelis. Nous ne travaillons qu’avec des chauffeurs belges. » Pour maintenir cet ancrage belge, la société a évidemment réduit son rayon d’action. « Pas plus de 300 km, ou une journée de route, poursuit Edy Cornelis. Nous roulons parfois jusque Paris, mais ce n’est pas vraiment notre core-business. D’ailleurs, nous n’avons jamais fait de longue distance. » Un autre principe de la société est de privilégier les clients directs. « Nous travaillons peu en sous-traitance, à part évidemment pour

des frets de retour. Aujourd’hui, notre plus grand client est Coca-Cola chez qui nous sommes un des trois grands transporteurs. Nous travaillons aussi pour les brasseries Mar tens dans le domaine des boissons, pour Decathlon… Nous préférons les clients fixes et les trajets fixes.» Une spécialisation qui amène les véhicules de Cornelis plus souvent qu’à leur tour à la porte des centrales de la grande distribution. Et c’est là que le bât blesse. Plus que la pression sur les prix, Edy Cornelis s’insurge contre le temps perdu par ses chauffeurs. Dans les files, mais aussi (et surtout) en attendant de pouvoir livrer : « La situation s’est dégradée ces dernières années. On voit où nous mènent les réductions de coûts et de personnel que les chaînes de la grande distribution

ont engagées. Il y a toujours moins de personnel pour s’occuper des camions qui arrivent. Et ceux qui ont instauré un système de slots ne le respectent pas, ou alors seulement quand ça les arrange. Aujourd’hui, c’est l’entrepôt qui nous dit un jour à l’avance à quelle heure le camion devra arriver, mais ce qu’ils nous communiquent n’est pas toujours compatible avec les temps de conduite de nos chauffeurs… Et il arrive qu’un de nos camions arrive un peu en retard, que la file d’attente soit vide et que notre chauffeur doive quand même attendre le bon vouloir du personnel de quai pour pouvoir décharger. Il faudrait tout de même que le transporteur ne soit pas le seul à devoir apporter de la flexibilité au système. Avec les problèmes de mobilité que nous


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