DOSSIER OUTDOOR LES NOUVEAUX CODES DE L’EXTÉRIEUR ÉVASION FOLÉGANDROS, L’ESSENCE DES CYCLADES
SOPHIE
Services conseil décoration et conception 3D en magasin
Rio Ipanema. Salle à manger, design Bruno Moinard. Yel. Bridges, design Fred Rieffel. Orelia. Tapis.
Lyon – Nice – Paris – Strasbourg
Metz – Toulouse – Marseille
Le foyer n’est pas juste un lieu, c’est le prolongement de soi, un refuge où l’on reconnecte avec soi-même et avec le monde qui nous entoure.
Canapé Standard et fauteuil Chiara de Francesco Binfaré. Les dossiers et accoudoirs «intelligents», ajustables au choix, offrent un maximum de confort. Le système d’assise est modulable pour répondre à tous les besoins.
Conteneur Scrigno et table Brasilia de Fernando et Humberto Campana. Une mosaïque d’éclats de miroir. Chaque pièce est unique et faite à la main.
photo Giovanni Gastel
Cover stories
58 — DIMORE, SUPERSTARS DE MILAN
Pour la première fois, le duo ouvre les portes de son studio de la via Solferino.
Photo : Giulio Ghirardi
66 — FAYE TOOGOOD, DESIGNER PLURIELLE
La fondatrice du label Toogood, qui évolue entre la mode, le mobilier, l’architecture, nous ouvre les portes de son nouveau studio londonien.
Photo : Genevieve Lutkin
SOMMAIRE
No 56 — Avril / Mai 2025
Tendances
20 — News
Design, style, expos, livres, pleins feux sur les nouveautés de la saison.
22 — Design
Le designer britanno-canadien
Philippe Malouin signe pour l’éditeur suédois Hem l’un des canapés les plus désirables de la saison.
29 — Collab
L’artiste-designer Linde Freya Tangelder, fondatrice du studio destroyers/builders, dévoile ses premières explorations textiles en collaboration avec l’éditeur cc-tapis.
30 — Luminaires
La marque A-POC ABLE ISSEY MIYAKE dévoile, sous l’égide de son designer Yoshiyuki Miyamae, une ligne de luminaires textiles imaginés en collaboration avec le studio suisse atelier oï.
32 — Iconique
La réédition de la lampe Minibox, créée en 1981 par Gae Aulenti et Piero Castiglioni pour Stilnovo, est mise à l’honneur à Milan.
42 — Haute joaillerie
À travers sa nouvelle ligne horlogère Sixties, aux cadrans trapézoïdes, résolument vintage, Piaget rend hommage à l’élégance jet-set.
Magazine
74 — Oscar Piccolo
Le designer se livre à des expérimentations sensibles, inspirées par ses souvenirs d’enfance et ses racines italiennes.
80 — Frank Bowling
Maître de la couleur, le peintre britannique reçoit, à 91 ans, la reconnaissance de la scène française grâce à l’exposition que lui consacre la galerie Hauser & Wirth Paris.
86 — Rosh Mahtani
La créatrice de bijoux étend son univers singulier à l’échelle d’objets pour la maison, sous la marque Alighieri Casa.
92 — Kwangho Lee
Le designer sud-coréen signe pour le studio montréalais de luminaires Lambert & Fils des créations sculpturales revêtues d’émail.
Les designers et les éditeurs s'aventurent sur le terrain de l’outdoor en proposant de nouvelles façons de vivre l'extérieur à coups de créations à l'esthétique digne des plus belles collections indoor.
Intérieurs
106 — Jade Chan et Christian Hammer
À Copenhague, les designers ont composé un décor où le bois est omniprésent.
116 — Ditte Reffstrup
La directrice créative de la marque danoise Ganni nous dévoile sa demeure familiale à Copenhague.
128 — Sophie Dries
La décoratrice d’intérieur a remodélé un appartement de collectionneurs au cœur de Paris.
140 — Pol Agustí
Dans son grand appartement à Mexico, le designer a transformé son lieu de vie en galerie, où ses créations se mêlent à celles de ses amis artistes.
150 — Louis Denavaut
À Clichy, l’architecte d’intérieur
Louis Denavaut a transformé son appartement de 40 m² en un espace familial de 110 m² surmonté d’un toit-terrasse.
Évasion
160 — Destination
Dans les Cyclades, l’île rocheuse et sauvage de Folégandros cultive un charme brut, encore préservé, même si le tourisme s’y invite peu à peu.
170 — Adresse
Après le succès de sa première édition, la maison Tabouret rouvre ses portes sur l’île de Minorque. Sa galerie est dédiée au modern craft et au collectible design, tandis que son appartement, accessible sur rendez-vous, est réservé aux designers en résidence.
176 — Food
À Rotterdam, l’architecte Bastiaan Kalmeyer et la cheffe Merel Charlotte Beelenkamp déconstruisent l’idée même de restaurant avec Fundamental, un lieu d’expérimentation où saveurs, design et convivialité se rencontrent.
180 — Agenda
Cette saison encore, la planète art et design vibre au rythme de belles expositions. De Paris à Arles en passant par Courtrai, pleins feux sur 14 rendez-vous qui ont retenu notre attention.
185 — English texts
192 — Adresses
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No 56 — Avril / Mai 2025
Les designers font salon
otivés par la sortie de notre publication en plein rendez-vous du Salone del Mobile et de la désormais incontournable Milan Design Week, qui se déroule en marge de la foire, nous avons décidé de mettre en lumière les figures majeures de cette édition 2025, à l’occasion d’une double couverture. En tête d’affiche, les superstars Emiliano Salci et Britt Moran de Dimorestudio. Les icônes de la scène milanaise nous ont reçus en exclusivité dans leurs bureaux, l’occasion d’aborder le nouveau chapitre de leur agence et leurs différents projets, largement placés sous le signe de collaborations protéiformes. Plurielle, Faye Toogood, personnalité de notre seconde version de couverture, l’est ellemême on ne peut plus. L’univers de la prolifique Britannique échappe aux catégories de genre, évoluant entre mode, mobilier, architecture d’intérieur, menus objets et art avec la même curiosité, animée par une vision, celle de parvenir à susciter de l’émotion. Car, à l’heure où l’on s’apprêtre à voir défiler des centaines de nouveautés, des luminaires aux canapés, de créations en rééditions, à elle de remettre les barres sur les T : « Notre monde n’a effectivement pas besoin de plus de choses. Si nous en concevons, il faut nous assurer qu’elles contribuent à notre bien-être, à notre santé et à l’expression de notre humanité. Le design est un allié du changement et les designers peuvent en être les interprètes. » Nos meilleurs interprètes du moment sont à découvrir, et à rencontrer, dans ce numéro. À l’instar du créatif Oscar Piccolo, dont les expérimentations sensibles sont irriguées par ses souvenirs d’enfance et ses racines italiennes. Comme la créatrice de bijoux Rosh Mahtani, qui continue de déployer son univers singulier à l’échelle d’objets pour la maison en y plaçant la même sensibilité et la même spiritualité. Ou encore à la façon de Ditte Reffstrup, directrice créative de la marque danoise Ganni, avec laquelle elle défie l’idée que la mode scandinave ne serait que minimalisme et couleurs monochromes. Dans sa maison, comme dans les trames de ses collections, il est avant tout question de contrastes, de touches éclectiques, d’éléments inattendus, de joie et de personnalité. —
Laurine Abrieu Rédactrice en chef
STEEL DESIGN S.A.S. Sièges et meubles métalliques
Dessin et fabrication en France à Autun Manufacturier - 1927
Giulio Ghirardi
Photographe.
Après avoir obtenu son diplôme d’architecture au Politecnico di Milano en 2013, Giulio a vécu deux ans à Strasbourg, où il a obtenu une licence en architecture à l’École nationale supérieure d’architecture. Il a enseigné l’histoire de la photographie à l’IED à Milan et a travaillé comme directeur de la création et du design aux côtés de prestigieux designers internationaux. Parallèlement à sa passion pour la photographie, il a suivi une formation d’architecte qui l’a amené à réaliser des clichés pour des publications telles que The World of Interiors, Financial Times, The Wall Street Journal, The New York Times…
→ @giulioghirardistudio
CONTRIBUTEURS
Alixe Lay
Photographe.
Originaire de Malaisie, Alixe est une photographe d’architecture d’intérieur et de voyage basée à Londres. Son travail consiste à capturer le genius loci – l’esprit du lieu. Lorsqu’elle voyage, elle est toujours à la recherche d’histoires sur les gens, les rituels et les cultures, et a une prédilection pour les sites ayant une importance historique.
→ @alixelay
Thea Caroline Sneve Løvstad
Photographe.
Thea est une photographe norvégienne et artiste écologique basée à Londres. Son enfance passée à Kragerø, une ville côtière de Norvège, a forgé son amour pour la nature, aujourd’hui au cœur de sa pratique créative. En mettant en avant la connexion intrinsèque que nous partageons avec l’environnement, tout en s’engageant pour la durabilité et la responsabilité environnementale, elle espère que son travail photographique pourra devenir un moyen puissant de susciter une prise de conscience et un changement écologique. Quel que soit le genre avec lequel elle travaille – la mode, les intérieurs, la beauté ou le portrait –, ce principe guide chaque projet entrepris, et s’étend également à ses projets personnels.
→ @theasnevelovstad
Genevieve Lutkin
Photographe.
Diplômée du Royal College of Art, Genevieve est basée à Londres et exerce dans les domaines de la photographie et de l’image animée. Ses projets commandés couvrent l’architecture d’intérieur, le lifestyle et la mode. Son travail créatif a été exposé et projeté à l’international.
Rocco, Cédric Saint André Perrin, Isabelle Zigliara
Photo
Karel Balas, Eefje de Coninck & Senne Van der Ven, Maureen Evans, Laurent Fabre, Adel Slimane Fecih, Giulio Ghirardi, Arseni Khamzin, Alixe Lay, Thea Caroline Sneve Løvstad, Genevieve Lutkin, Michèle Margot, Michael Sinclair, Florian Touzet
Correspondante à Montréal
Muriel Françoise — muriel@milkmagazine.fr
Correspondante à Stockholm
Clara Dayet — clara.dayet@gmail.com
IMPRESSION
Imprimerie FOT, ZAC Satolas Green 69330 Pusignan, France
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Festival of light Circus
Design by Antoni Arola
COLLAB
La
lampe Caju de Fefostudio × Armando
Cabral a Casa
Fefostudio , le studio de création fondé à Brooklyn par l’artiste-chefdesigner argentin Fernando Aciar, a profité de la New York Fashion Week pour dévoiler une nouvelle lampe en céramique dans la boutique de la marque de mobilier modulaire USM à Soho. Baptisé Caju, le luminaire est le fruit d’une collaboration avec le mannequin et designer Armando Cabral, et s’inspire de la forme de la pomme de cajou, un fruit emblématique de la Guinée-Bissau, pays d’origine du créateur. Il fait partie de l’installation « Nkyinkyim », qui met également en lumière plusieurs pièces de la collection maison Armando Cabral a Casa, exposées aux côtés de meubles USM spécialement réinterprétés pour l’occasion, en hommage à l’héritage africain du créateur de mode. Cette sélection est disponible uniquement jusqu’au 1er mai dans le showroom USM de Soho. (N.B.)
CRAFT & BIODESIGN
La nouvelle galerie Aleor célèbre
le design responsable
C’est l’une de nos belles découvertes de la 8e édition de la foire Collectible, qui s’est tenue en mars dernier à Bruxelles. Lancée à cette occasion, la galerie française Aleor s’est donné pour mission de promouvoir les œuvres et ouvrages de design conçus à partir de matières biosourcées ou renouvelables et, plus largement, de valoriser les savoir-faire écologiques. Cette toute première curation donne à voir un ensemble pluriel, composé d’une imposante table en chêne et noyer de Théophile de Bascher, d’une étonnante sculpture textile en laine de l’artisane Sylvia Sánchez Montoya ou encore d’un paravent en bois d’épicea, laine et chanvre. Mais ce sont véritablement les luminaires de cette sélection qui ont retenu notre attention. Signées Anaïs Jarnoux et Samuel Tomatis, ces créations singulières sont fabriquées à partir d’algues et d’aluminium recyclé. Quand l’écologie rencontre la délicatesse. (S.M.)
Déployé sur 415 m 2 , le nouveau showroom Silvera à Cannes célèbre les plus grands noms du design, de Baxter à Edra en passant par Living Divani. Cet espace multimarque est doublé d’une boutique dédiée à B&B Italia. En 2025, le spécialiste du design contemporain depuis 1990 lance aussi le CerCle, son programme responsable consacré à l’économie circulaire. Parmi les actions engagées, Silvera a réuni une sélection de pièces conçues avec des matériaux innovants et durables, une offre deuxième main pour donner une nouvelle vie aux meubles, un service de location professionnelle et une fondation pour se faire l’écho des initiatives en ce sens. (H.R.)
Fiat lux
La designer Jessy Van Durme, installée en Belgique, signe pour l’éditeur de mobilier Vincent Sheppard la collection de luminaires et accessoires « Arvin ». Pensés autour du principe de modularité, les lampadaires en rotin naturel Bill et Bob prennent la forme de totems. Semblables à des sculptures organiques, ils diffusent une lumière douce et habillent l’espace tout en créant une atmosphère unique. (H.R.)
Verre tige
En faisant du verre soufflé un langage poétique, Akua Objects célèbre la rencontre entre artisanat et design. Installée à Copenhague, la marque a récemment présenté le vase Karl, dont le brun noisette capte la lumière pour révéler toute la richesse du matériau. Façonné par quatre artisans différents, il révèle des courbes sculpturales inspirées de l’Art déco, qui lui confèrent une allure précieuse. (M.A.)
MOBILIER
France Canapé, le temple du sofa
La marque équipe les intérieurs de France et de Navarre depuis une vingtaine d’années. Chacune des neuf boutiques présente entre 20 et 30 modèles de canapés différents, dans de nombreuses déclinaisons, afin d’aider les clients à se projeter plus facilement. Manufacturé en France et en Italie, en collaboration étroite avec les différents fabricants, tout le mobilier tapissé signé France Canapé est entièrement personnalisable grâce à un choix d’accoudoirs, de pieds et de dossiers différents, mais aussi une très large sélection de 300 tissus provenant d’éditeurs comme Designers Guild et Nobilis. France Canapé privilégie autant le confort de ses canapés que leur durabilité, grâce à l’emploi de mousse de haute résilience et d’une couche de duvet en plumes d’oie cloisonnées dans une housse de coussin en percale. Enfin, la marque propose un service de conseils personnalisés, assuré par des professionnels attentifs, qui accueillent les clients en boutique et leur laissent le temps de faire leur choix en toute tranquillité. (N.B.)
PHILIPPE
MALOUIN, MAÎTRE SOFA
Le designer britannocanadien signe pour l’éditeur suédois Hem l’un des canapés les plus désirables de la saison. Il nous raconte la conception de ce biennommé Great Sofa , dévoilé au Salone del Mobile à Milan.
INTERVIEW : LAURINE ABRIEU
L.A. Pouvez-vous en dire plus sur votre nouveau canapé pour Hem ?
P.M. Je dirais que c’est avant tout le confort qui a guidé la conception, plus que l’esthétique. Le brief consistait à créer un canapé modulable. Mon objectif a été de simplifier la forme au maximum, en utilisant des angles légèrement inclinés, loin des 90 degrés habituels, pour mieux épouser le corps et offrir un meilleur soutien au cou. Ce projet a été un véritable exercice centré sur l’étude des dimensions. Ainsi, si le canapé ne présente pas une apparence révolutionnaire en termes d’esthétique, il a été conçu pour s’adapter à tous les utilisateurs, qu’ils mesurent 1,90 m comme moi ou 1,40 m. Son atout principal : sa housse, qui peut être changée. Laminée sur une mousse, elle offre une sensation différente quand on s’assied et une modularité permettant de renouveler son look. L.A. Quelles ont été vos principales inspirations dans la conception de ce canapé ?
P.M. L’inspiration m’est venue de quelque chose de très simple : un hoodie. J’adore les hoodies oversize et le confort qu’ils procurent, j’en porte tout le temps. En cherchant le hoodie parfait, j’ai remarqué que la texture et la lamination du coton, ainsi que les coutures orientées d’une manière particulière, faisaient que le vêtement tombait différemment, de manière ronde et non plate. Cette idée m’a inspiré pour créer un canapé dont le revêtement tomberait de manière similaire. C’est ce qui lui donne toute sa personnalité et son charme. Et en plus, il n’est jamais tout à fait le même. Le tissu est laminé sur
une mousse, ce qui lui donne à la fois structure et rigidité. Cela ajoute un confort supplémentaire. Le tissu n’est pas seulement un élément décoratif, il a une véritable fonction. Sa lamination lui permet de tenir tout seul, presque comme un vêtement, lui conférant ainsi une dimension sculpturale.
L.A. Comment avez-vous conçu ce canapé pour qu’il s’intègre dans différents types d’intérieurs ?
P.M. C’est un canapé décontracté, pas du tout formel. Il est conçu pour le quotidien, pour se détendre, regarder la télévision ou recevoir des amis. Modulaire, il s’adapte à tous les espaces et besoins grâce à ses différents éléments. On peut le transformer en chaise longue, en canapé deux places, voire même en une sorte de piscine, selon l’envie. Les possibilités sont infinies.
L.A. Comment avez-vous travaillé avec Hem pour que ce canapé reflète leur identité tout en restant fidèle à votre propre style ?
P.M. Hem a toujours été très réceptif à mes idées. Ils choisissent des designers avec qui ils savent qu’il y aura une vraie synergie. Depuis plus de dix ans que nous collaborons, nous avons une compréhension mutuelle de nos visions. Hem me laisse une grande liberté pour expérimenter, et c’est cette autonomie qui permet de créer quelque chose de vraiment personnel, tout en restant fidèle à leur philosophie. J’apprécie sincèrement de collaborer avec des marques qui partagent une vision similaire à la mienne, une vision qui évolue de manière naturelle avec le temps. —
Le Great Sofa , créé par Philippe Malouin pour l’éditeur suédois Hem, est doté d’une housse en tissu laminé sur une mousse, qui lui donne une dimension sculpturale.
Si elle a étudié la création de bijoux à la Gerrit Rietveld Academie, à Amsterdam, la Néerlandaise Bregje Sliepenbeek façonne désormais des œuvres décoratives en métal. Attachée à explorer la fluidité du matériau, elle transcende ses caractéristiques en concevant des bougeoirs, des œuvres aux allures de bas-reliefs ou encore des installations monumentales qui cultivent la transparence et la légèreté. Jamais figées, ses œuvres tactiles réagissent aux mouvements et aux interactions comme la lumière du jour ou les courants d’air. Notre coup de cœur ? Le mobile Petal, réalisé en feuilles d’aluminium martelées et assemblées. Sa créatrice souffle à son sujet : « Les formes évoquent une fleur. J’utilise souvent des références botaniques dans mon travail et mes pièces peuvent être considérées comme des autels industriels voués à la nature, capturant à la fois sa délicatesse et sa résilience. » On pourrait entrer en transe rien qu’en observant leur balancement hypnotique. (H.R.)
NIKITA GARRIDO
Le bougeoir Vé La
Elle s’est fait connaître avec une lampe en béton, avant de développer un répertoire de luminaires totémiques en bois, mais c’est le métal qui a récemment inspiré Nikita Garrido, designer d’objets originaire du sud de la France, passionnée par les matières brutes. « L’acier galvanisé, un matériau qui a envahi le monde du design ces dernières années, m’a d’abord donné l’idée de créer le vase mural Soliflor. J’avais un concept très clair en tête. Mais après avoir visité une cathédrale en Andalousie, un déclic s’est produit : j’ai eu envie de détourner le soliflore en observant des bougeoirs accrochés au mur.» Ainsi est né Vé La, un nom qui évoque à la fois une expression provençale signifiant « regarde-la » et le terme espagnol désignant une bougie. On retrouve dans cette pièce le goût de Nikita Garrido pour la géométrie, une rigueur qu’elle apprécie, bien que son approche reste instinctive. Elle mettra bientôt son sens des lignes droites au service d’une série de petits objets d’art de la table. À suivre. (H.R.)
NOUVELLE TOILE
Pour célébrer son cinquantième anniversaire, l’éditeur Maxalto dévoile pendant la Milan Design
Week la dormeuse Lilum , conçue en collaboration avec l’artiste Patrick van Riemsdijk, dont la vision résonne avec les valeurs de la marque italienne.
TEXTE : MARIE FARMAN
dans le paysage des grands éditeurs de mobilier, Maxalto incarne le classicisme contemporain à l’italienne, avec des collections empreintes de raffinement et de minimalisme. Créée en 1975 par le groupe B&B Italia sous l’impulsion de Piero Ambrogio Busnelli, Maxalto a pour vocation de mettre en valeur et de préserver les techniques artisanales traditionnelles. De grandes figures du design participent à cette aventure, telles qu’Afra et Tobia Scarpa, puis Antonio Citterio, directeur artistique de Maxalto depuis trente ans. Pour célébrer ses cinquante ans, âge synonyme de sérénité comme de nouvel élan, l’éditeur invite l’artiste néerlandais Patrick van Riemsdijk à embellir de son trait calligraphique la dormeuse Lilum, produite en édition limitée pour l’occasion.
Depuis quelques années, Maxalto souhaite créer des ponts avec le monde de l’art. À travers cette pièce aux courbes douces et tactiles, l’éditeur offre à Patrick van Riemsdijk une toile vierge. L’artiste, aujourd’hui installé à Palma de Majorque, s’inspire des paysages et des teintes terreuses de l’île, qu’il considère comme ses muses. Dans son vaste atelier, il expérimente différents matériaux et techniques, comme la superposition de couches de peinture, conférant à ses toiles une profondeur manifeste. Il souhaite que ses œuvres transmettent un sentiment de calme et de quiétude, avec une intention méditative. Son interprétation de la dormeuse Lilum , revêtue d’un tissu spécialement conçu pour reproduire son geste pictural, lui confère une dimension contemplative.
Elle devient ainsi une œuvre utilitaire, « à la fois lieu de détente, de rêve et de réflexion », comme le précise l’artiste. Avec cet anniversaire, la fusion des univers du design et de l’art célèbre l’habileté manuelle, tant celle du pinceau de Patrick van Riemsdijk que le savoir-faire en tapisserie et ébénisterie de Maxalto. « C’était la première fois que je peignais un meuble et j’ai décidé de considérer la dormeuse
Lilum comme une sculpture, une sculpture aux formes arrondies, presque biomorphiques, destinée à s’animer au moment où l’on s’y assied ou s’y allonge. Je pense que le résultat final exprime une grande harmonie de langage », conclut l’artiste. —
à
l’artiste néerlandais Patrick van Riemsdijk a été choisi par Maxalto pour réinterpréter cette dormeuse, avec pour ambition d’allier l’art et la fonction.
Jacob et Chelsie Starley ont conservé de l’Utah, dont ils sont originaires, un œil aiguisé pour percevoir la beauté sur les chemins arpentés et s’émouvoir des icones de la culture populaire. Après trois années d’exploration formelle, les fondateurs du jeune label Astraeus Clarke poursuivent leur conquête de la scène du design américaine avec l’ouverture de leur premier espace d’exposition dans le quartier de Chinatown, à Manhattan. Ils y ont façonné un décor teinté de nostalgie dans lequel leurs luminaires mêlent les références au western, aux casinos des seventies et à la légendaire élégance new-yorkaise. Des lampes avec des abat-jour inspirés des chapeaux de cow-boys y côtoient des suspensions nées de balades à travers les rues de Greenwich Village dans un éclectisme assumé. « Notre intention a toujours été de créer des environnements et non des objets », relève Jacob Starley. On peut y découvrir la nouvelle collection de suspensions et d’appliques Darning qui associe, avec allure, des tubes d’acier, ornés de surpiqûres évoquant celles d’un jean, et des fragments de parchemin. (M.F.)
Let it seat
Pour Poliform , le designer JeanMarie Massaud signe Owen , un fauteuil au language sculptural inspiré par l’esthétique du milieu du xx e siècle. Son dossier remarquable semble se replier sur luimême comme un ruban de Möbius, se transformant harmonieusement en accoudoir. (L.A.)
Cœur d’albatre
Orfèvre de la pierre et scénographe de la lumière, Alain Ellouz fait de l’albâtre sa matière d’expression depuis 1995. À l’instar de cette nouvelle applique, les créations de son atelier sont des trésors de poésie. (L.A.)
MOBILIER
Table de matière
À l’occasion du Salone del Mobile, l’éditeur italien Rimadesio dévoile la nouvelle table phare de son répertoire. Nommée Lambda, en référence à la onzième lettre de l’alphabet grec, dont les lignes semblent inspirer cette création, elle a été conçue par Giuseppe Bavuso et se dévoile ici dans un Marbre Verde Lepanto du plus bel effet. Ses lignes fluides et sculpturales véhiculent une esthétique intemporelle. (L.A.)
JÉRÉMY PRADIER
JEAUNEAU, DESIGNER
Ce printemps révèle
Jérémy Pradier-Jeauneau, cofondateur de la galerie
Pradier-Jeauneau, comme designer. Entre collaboration avec Monoprix et pièces de collection, il souhaite explorer différents territoires avec la même liberté créative.
TEXTE : MARIE FARMAN
la galerie pradier-Jeauneau tient une place à part dans le paysage des galeristes parisiens. Les deux fondateurs définissent leur lieu comme un laboratoire dédié au design français, du xxe siècle à nos jours. Les signatures historiques côtoient les éditions de designers contemporains, établissant ainsi des ponts plutôt que des catégories. Jérémy Pradier-Jeauneau a commencé sa carrière dans le cinéma français comme producteur. Il en a conservé l’envie de raconter des histoires et d’associer les talents. Cette aptitude à orchestrer, à confronter patrimoine et avant-garde, en fait un directeur artistique hors pair, mais pas que. La promiscuité qu’il tisse comme éditeur avec les designers, reconnus ou émergents, ainsi qu’avec les artisans, le nourrit. Son œil s’affine et se forge à leurs côtés. Le désir de créer lui-même du mobilier naît alors comme une évidence. L’invitation de Monoprix à signer une collection démocratique de meubles et d’objets (sortie prévue le 4 juin 2025), co-imaginée avec son associé Aurélien Jeauneau, le propulse dans son rôle de designer, l’autorise à exprimer son ambition. « Créer du mobilier est une extension de mon rôle d’antiquaire, de galeriste et d’éditeur. Pour toute une nouvelle génération de créatifs, les frontières entre nos activités tombent et deviennent poreuses », remarque-t-il. Au PAD, au début du mois d’avril, Jérémy Pradier-Jeauneau a présenté sa première pièce de collection en nom propre. Un daybed dont la structure en céramique réalisée par des
artisans ukrainiens rencontre la douceur de l’alpaga. « J’aime l’idée de confronter deux matières a priori opposées et créer des vibrations », expliquet-il. Pour la Milan Design Week, où la galerie expose pour la première fois, Jérémy PradierJeauneau a imaginé, dans un décor inspiré du film Suspiria, une expérience hautement immersive. Il a rassemblé un collectif de créatifs, dont il fait converser les œuvres et les sensibilités, avec la complicité de son fidèle partenaire Misia. Parmi eux, Carine Roitfeld, Ateliers Lison de Caunes, les tapis Édition 1.6.9. Cet écrin célèbre le design et les savoir-faire, dans une mise en scène mystérieuse et cinématographique. À cette occasion, Jérémy Pradier-Jeauneau dévoile des pièces de mobilier qu’il a dessinées pour l’éditeur Philippe Hurel. Il saisit ainsi la chance et l’opportunité d’affirmer son identité en tant que designer avec des projets pluriels qui font sens. —
Le galeriste et designer Jérémy PradierJeauneau devant sa première création, un daybed en céramique associée à de l’alpaga.
RÉÉDITION
Le fauteuil Kashima de Michel Ducaroy
L’inventeur du canapé Togo voit à nouveau son travail mis à l’honneur par Ligne Roset. À l’occasion de la Milan Design Week 2025, la maison française dévoile la réédition du fauteuil Kashima de Michel Ducaroy, intégrée à la collection éponyme de canapés. Aperçue en avant-première en Italie lors de l’exposition « Back to the Shape » chez Mohd Milano, cette pièce iconique des années 1970-1980 cultive un confort « à l’anglaise » à la manière d’un Chesterfield. Ses formes rebondies en mousse véritable en font un siège particulièrement accueillant, qui affirme une touche de fantaisie avec ses coutures pincées et renforcées par des lacets intérieurs. (H.R.)
TALENT À SUIVRE
La première collection de mobilier de
Chloé Leymarie
Auparavant associée, Chloé Leymarie a lancé son propre studio en 2022. Nous l’avons rencontrée lors de l’inauguration du restaurant Rori à Paris, l’un de ses derniers projets, qui illustre son approche architecturale résolument minimaliste. Ses espaces mettent l’accent sur l’artisanat et convoquent le talent de designers comme Axel Chay pour la suspension chromée et Helder Barbosa pour les tables d’un rouge éclatant. Cette année, l’architecte élargit sa pratique en la transposant à l’échelle de l’objet et du mobilier. Ce processus créatif donne naissance à une première collection intitulée capsule 01, composée de quatre pièces essentielles : un fauteuil, une table-bureau, un paravent et un confiturier. Son mobilier s’affirme dans une expression claire, semblable à une composition architecturale de matières. Une collection séduisante, désormais à la recherche d’un éditeur pour habiter nos intérieurs. (S.B.)
Kab + Angela Kong
design
LINDE FREYA
TANGELDER
FAIT TAPIS
À l’occasion du Salone del Mobile, l’artiste-designer Linde Freya Tangelder, fondatrice du studio destroyers/builders, dévoile ses premières explorations textiles en collaboration avec l’éditeur cc-tapis. Ensemble, ils lancent Monograph , une série de trois tapis qui fusionnent collage et superposition de matière.
INTERVIEW : LAURINE ABRIEU
L.A. Que pouvez-vous nous dire sur les tapis que vous avez imaginés avec cc-tapis ?
L.F.T. Les tapis Monograph sont, d’une certaine manière, très primitifs et intuitifs. Ils sont une traduction directe de mes collages en papier, aluminium et ruban adhésif. Ce qui rend ces pièces belles, à mon avis, c’est la superposition de fragments de tapis tissés assemblés pour créer un tapis unique, décliné en trois designs différents et réalisé en deux types de fils : jute et laine.
L.A. Quelles sont les idées principales et les inspirations qui vous ont guidée dans la création de ce tapis ?
L.F.T. Dès le début de mon studio, réaliser des maquettes en papier et en aluminium a été essentiel pour saisir le geste que je voulais insuffler dans le design. Mon objectif était de capturer ce principe de plis spontanés, de superpositions et de matières brutes. Ce processus a ensuite été repris par des artisans indiens exceptionnels, qui l’ont adapté et transposé à travers des pièces de jute de grande taille.
L.A. Les tapis que vous présentez au Salone del Mobile marquent-ils une évolution
dans votre travail ou est-ce une nouvelle direction pour vous ?
L.F.T. Ce qui est vraiment nouveau, c’est que c’est mon premier design bidimensionnel, même si je perçois encore cette troisième dimension à travers ses couches et sa texture. L’évolution que je vis actuellement consiste à embrasser pleinement le caractère brut du processus.
L.A. Comment avez-vous adapté votre approche, habituellement appliquée à des pièces sculpturales en métal et en bois, au textile ?
L.F.T. Le design textile, à partir de matériaux bruts, diffère, mais reste profondément connecté à mon univers tactile. Les couches subtiles et la profondeur créées conservent une dimension sculpturale pour moi. Il est en effet fascinant de voir comment un tapis peut transformer un espace. Dans mon studio, en photographiant les premiers échantillons, j’ai remarqué que mon plafond en béton brut se mettait en dialogue avec le tapis Monograph posé au sol. Ces tapis ouvrent de nouvelles perspectives, un nouveau potentiel car, pour moi, un tapis n’est pas seulement une simple couche douce, c’est aussi une sculpture. —
ET LA LUMIÈRE
FUT
À l’occasion de la Milan Design Week, la marque
A-POC ABLE ISSEY MIYAKE dévoile, sous l’égide de son designer Yoshiyuki Miyamae, une ligne de luminaires textiles à la fois techniques et délicats, imaginés en collaboration avec le studio suisse atelier oï.
TEXTE : SALOMÉ MATHIEU
véritable ingénieur du vêtement et architecte du textile, Issey Miyake a marqué le monde de la mode de façon indélébile. Sous son ère, les habits se sont faits sculpturaux, mouvants, utilitaires. Et surtout toujours au service des corps qui les arborent. Une philosophie que les disciples du styliste japonais s’emploient à faire perdurer, notamment à travers A-POC ABLE ISSEY MIYAKE . Fondée en 2021, la marque explore l’étendue des possibilités techniques qu’offre une pièce de tissu – A-POC pour « a piece of cloth » –, tant dans le domaine de la mode que dans celui du design. À sa tête après avoir été notamment designer d’ISSEY MIYAKE entre 2011 et 2019, Yoshiyuki Miyamae profite de la grand-messe du design qu’est la Milan Design Week pour dévoiler le fruit de sa collaboration avec le studio suisse atelier oï, lors d’une exposition à la boutique milanaise du label, du 8 au 13 avril 2025.
Intitulé « TYPE-XIII atelier oï Project », le projet collaboratif a donné naissance à deux séries de luminaires qui mêlent artisanat – avec des clins d’œil à l’art de l’origami – et nouvelles technologies, unissant la marque japonaise et le studio suisse réputé pour son travail dans l’architecture, le design et la scénographie. La première ligne, baptisée O Series , comprend des luminaires nomades composés d’un cadre en fil métallique de forme ovale et d’un abatjour conçu en « Steam Stretch ». Cette technique innovante utilise l’assistance informatique pour pré-tisser des formes dans un tissu en fibre élas-
thanne, qui se révèlent sous l’effet de la vapeur, par rétractation. La seconde collection, A Series, se compose de suspensions dont les abat-jour en tissu tricoté sans coutures prennent forme en trois dimensions seulement lorsqu’un cadre en fil métallique y est inséré. Chaque structure peut être découpée ou assemblée selon ses désirs pour créer un double ou triple foyer lumineux.
De véritables innovations techniques et technologiques, pour autant délicates, qui s’inscrivent dans l’approche historique d’Issey Miyake et ses recherches autour de la structure, du mouvement et du rapport avec l’espace. « Chez ISSEY MIYAKE, nous avons un concept
structurel : nous créons des vêtements, mais nous aimons laisser les gens choisir la façon dont ils les portent, en fonction de leur mode de vie, explique Yoshiyuki Miyamae. C’est la même idée pour ce projet : les lampes portables peuvent être emportées, déplacées ; les suspensions sont modulables et peuvent aussi faire office d’œuvres d’art. Issey Miyake a toujours clamé l’importance du design dans la vie quotidienne, et pensé que les créations doivent avant tout être une réponse au mode de vie des gens. C’est pour cela que nous avons décidé de nous impliquer davantage dans la conception d’objets. Il y a d’ailleurs des similarités dans les processus de conception et, de la même façon, nous avons à cœur de travailler avec des personnes et des entreprises spécialisées issues d’autres industries pour étendre encore davantage nos champs d’action et nos projets, ce qui est très excitant. Nous sommes bien plus qu’une maison de mode ». —
design
Luminaire portable issu de la ligne O Series , codéveloppé avec le fabricant japonais Ambientec . Chaque lampe combine un cadre en fil métallique et une structure textile conçue à partir de la technologie Steam Stretch. Les motifs sont d’abord créés et pré-tissés par ordinateur assisté, avant de se révéler en 3D sous l’effet de la chaleur. Tous les éléments sont détachables, de sorte que la lampe peut se plier à plat et se ranger quand elle n’est pas utilisée.
Les grandes suspensions de la collection A Series se composent d’un cadre en fil métallique et de grands tissus tricotés sans coutures, découpables pour créer plusieurs sources lumineuses distinctes. Un prototype de cette suspension développé avec la marque espagnole d’éclairage Parachilna sera exposé dans la boutique milanaise d’ ISSEY MIYAKE , du 8 au 13 avril 2025.
iconique
MINIBOX
La réédition de la Minibox créée par Gae Aulenti et Piero Castiglioni pour Stilnovo en 1981 sera mise à l’honneur au showroom de la marque lors de la Milan Design Week, dans une exposition célébrant son héritage.
TEXTE : CAROLE DAPREY
avec ses lignes minimales et sa grande poignée intégrée à son corps métallique, la Minibox fait écho à la lampe de mineur, assumant pleinement son côté utilitaire. Cependant, son « œil lumineux », relié à la base par un fil, ajoute une dimension ludique à l’objet. Cet œil, pouvant se détacher du bloc métallique ou pivoter dans toutes les directions grâce à un système magnétique, permet d’orienter la lumière selon les besoins, offrant ainsi une grande flexibilité.
Conçue en 1981, la Minibox résulte de la collaboration entre Gae Aulenti (1927-2012) et Piero Castiglioni (né en 1944), tous deux architectes et créateurs de luminaires. Leur alliance créative trouve un terrain fertile chez Stilnovo, une marque italienne fondée en 1946 et tournée vers l’innovation, qui leur permet d’explorer de nouvelles idées, même si leur partenariat a réellement débuté l’année précédente chez Fontana
Les designers italiens Piero Castiglioni (ci-dessus) et Gae Aulenti (ci-contre).
Arte, où Gae Aulenti occupe le poste de directrice artistique depuis 1979, et où ils cosigneront ensemble quatre modèles.
La réédition de la Minibox par Stilnovo en 2020 témoigne de la volonté de l’entreprise milanaise, rachetée en 2019 par Linea Light Group, de célébrer son riche héritage, marqué par des collaborations avec de grands designers italiens tels que les frères Castiglioni, Joe Colombo, Ettore Sottsass ou encore Cini Boeri. À l’occasion de la Milan Design Week, Stilnovo mettra en lumière son histoire et son évolution à travers l’exposition « Come Archeologi » présentée dans son showroom. Juste avant la publication chez Lumi Press, en mai prochain, d’une édition enrichie du catalogue, longtemps épuisé, initialement conçu lors de la grande rétrospective de la marque à la Galerie Luminaires-Modernistes à Berlin, il y a dix ans. —
L’exposition de la maison Loewe à l’occasion de la Milan Design Week célèbre cette année artisanat et savoir-faire à travers une incroyable collection de théières spécialement réalisées par 25 artistes, designers et architectes du monde entier. À voir jusqu’au 13 avril entre les murs du Palazzo Citterio .
TEXTE : LAURINE ABRIEU
1. Dan McCarthy. 2. Simone Fattal. 3. Jane Yang-D’Haene. 4. Madoda Fani. 5. Deng Xiping. 6. Lu Bin. 7. Patricia Urquiola. 8. Takayuki Sakiyama. 9. Masaomi Yasunaga.
WEARABLE SCULPTURES
Les créations espiègles de Carlos Peñafiel
Proche collaborateur de la maison Lemaire, l’artisan Carlos Peñafiel est mis à l’honneur dans une riche monographie signée par Sarah-Linh Tran, codirectrice artistique du label de mode français. Une mise en lumière du travail sensuel et traditionnel de l’artiste septuagénaire.
TEXTE : SALOMÉ MATHIEU
en mars dernier, la boutique Lemaire, située dans le Marais à Paris, s’est transformée en musée. Dans une scénographie simple et impactante gravitaient des pièces uniques de Carlos Peñafiel, dont on ne saurait dire si elles étaient des sculptures à observer ou à porter. Des sacs, des porte-monnaies en forme de coquillage, de buste ou de castagnette, des masques, une paire de chaussures surréalistes. Mais aussi des moules annotés et des structures en bois qui révèlent tout le processus créatif de cet autodidacte qui humidifie et tend les cuirs plusieurs heures durant jusqu’à ce qu’ils épousent les formes qu’il a créées. Né au Chili en 1949, Carlos Peñafiel se forme au travail du bois au Brésil, avant de rejoindre Paris dans les années 1970, où il officie depuis. Son incursion dans le monde de la mode se fait en 1985 chez Pierre Cardin, puis se poursuit avec des collaborations pour Lemaire à partir de 2013, sa démarche anticonformiste et ses créations à la fois poétiques et malicieuses séduisant alors les directeurs artistiques de la Maison, Christophe Lemaire et Sarah-Linh Tran. Touchée par ce répertoire à part, cette dernière s’est plongée dans les archives de l’artisan et a réuni des textes et des photographies qui dessinent un parcours inspirant autour des savoir-faire populaires traditionnels, de la mode, et de réflexions sur les objets qui nous entourent. De ce travail collaboratif est née une riche monographie, qui inaugure la prometteuse maison d’édition de la directrice artistique, baptisée Siegelbaum-Tran
modern craft
MOBILIER D’ATELIER
À la fois galerie et éditeur, Maisonjaune Studio a présenté à l’occasion du PAD Paris qui se tenait début avril un nouvel aspect de son travail, composé des meubles-sculptures patiemment mis au point avec l’artiste Christian Lapie, dont les figures monumentales en bois veillent aux quatre coins du monde.
TEXTE : ELSA CAU — PHOTOS : ADEL
SLIMANE FECIH
on les croise au milieu des arbres au Mexique et plantées dans l’herbe sèche de Minorque, enracinées dans le grand froid canadien, bravant la mousson indienne ou encore au détour du musée Soulages à Rodez. Les grandes figures en bois massif de l’artiste Christian Lapie semblent veiller doucement sur les lieux qu’elles surplombent. On s’étonne de l’aura bienveillante qui émane de ces grands « gardiens » – le mot est de l’artiste – de terre, pour un artiste qui, depuis de nombreuses années, explore les traces matérielles laissées par les guerres successives du xixe et du xxe siècles sur son territoire natal, la Champagne.
Longtemps, Christian Lapie a usé des matériaux directement issus de conflits sanglants : « des bâches grossières, de la rouille, du sulfate de cuivre, de la tôle, du ciment … », énumère-t-il lors de notre rencontre. Le tournant vers la sculpture monumentale se produit en 1992, à l’occasion d’une exposition collective au musée d’Art moderne de Rio, dans le cadre du Sommet pour la Terre, qu’il prépare en s’isolant le long du Rio Madeira, au cœur de la forêt amazonienne. « Ce fut tout bonnement un choc, explique-t-il. La puissance de la nature, des populations locales. J’ai compté : la famille qui m’accueillait possédait en tout et pour tout dix objets manufacturés. J’ai alors pensé qu’il fallait créer quelque chose qui ne s’adresserait pas seulement au monde occidental mais qui pourrait être perçu de manière universelle. Je n’avais jamais travaillé le bois. Il m’a paru évident, surtout dans sa symbolique, mais aussi au regard du peu de moyens nécessaires à la création et au transport de mes installations. » Élodie et Julien Régnier connaissaient depuis longtemps ces grandes ombres de bois brut et calciné de Christian Lapie. « On s’était déjà interrogés sur son travail, raconte Julien Régnier. Puis, un jour, complètement par hasard, on s’est croisés dans la rue. Je suis allé me présenter et lui demander si l’idée de faire des
meubles-sculptures pouvait l’inspirer un jour ».
Le sculpteur hésite : passer du côté du design ?
Sa pratique s’y prête peu. « Mon galeriste parisien, Éric Dereumaux, de la Galerie RX, ne savait pas trop quoi en penser non plus, admet-il en riant. C’est la très belle exposition Brancusi (en 2024, au Centre Pompidou, ndlr) qui m’a poussé à me lancer. J’y ai observé tous ces objets extraordinaires qu’il fabriquait pour son propre atelier et qui étaient de véritables sculptures incarnées ».
Quelques mois plus tard suivent les premières discussions et les croquis de ce bien-nommé « mobilier d’atelier ». « J’ai beaucoup aimé quand tu m’as expliqué que c’est l’arbre qui choisit sa propre direction, à la fente », rappelle le galeriste à l’artiste. Christian Lapie travaille les larges troncs – pour la plupart de chêne – à l’horizon-
tale, essentiellement au coin et à la masse, avant de les redresser pour le peaufinage. « Nous les brossons longuement pour que la matière devienne tactile, sensuelle », explique l’artiste. « J’aime les traces noires que laissent les outils sur le col de ces personnages, comme un ajout au fusain », confie Julien Régnier. Les quelques pièces uniques – deux consoles de dimensions différentes et une table – ont été présentées sur le stand de Maisonjaune Studio lors de la récente édition du PAD parisien. Et un siège ? « Il me faut encore un peu de temps pour y réfléchir, sourit le sculpteur. Le fait qu’il supporte le poids de l’homme le rend par nature complexe. » La collaboration a vocation à se poursuivre dans le temps. De quoi laisser aux grands gardiens de bois tout le loisir d’observer leur nouvel usage. —
Maisonjaune Studio représente l'artiste Christian Lapie en collaboration avec la galerie RX&SLAG, Paris – New-York
PEINTURE
Patrick Eugène, un artiste à suivre
Ses grandes compositions silencieuses puisent dans un héritage haïtien et l’expressionnisme abstrait qui le fascine. Sa galeriste Mariane Ibrahim parle de la « musicalité des peintures » de Patrick Eugène, né à Brooklyn en 1984. Découvert en février dernier à la foire FRIEZE de Los Angeles. (E.C.)
Œuvre : Patrick Eugène, Serene, 2024.
Picasso mania
Le département Art et Collection de Collector Square s’illustre depuis 2020 avec quelques records de ventes. Au programme mi-mars : une vente baptisée « Picasso mania », exclusivement consacrée aux estampes et aux céramiques du maître de l’art moderne, à l’instar de ce pichet Sujet Poisson de 1952. (E.C.)
Book
Cet ouvrage, aux éditions Skira , retrace l’aventure artistique des collectionneurs mexicains Vicky et Marcos Micha Levy, de Marc Chagall à Diego Rivera. (E.C.)
VENTE
Collection Helga et Edzard Reuter
Prodigieux destin que celui d’Edzard Reuter (1928-2024), exilé en Turquie par le régime nazi à cause de l’engagement de son père, élu maire de Berlin-Ouest après la guerre. Très marqué par ces années, le fils, devenu président de Daimler-Benz AG et figure éminente de l’industrie allemande, crée en 1995, avec sa femme Helga, une fondation en leur nom. Son objectif : favoriser l’intégration sociale des personnes de toutes origines ethniques, culturelles et religieuses. Il a donc naturellement été décidé que le produit de la vente aux enchères, estimé entre 3 et 5 millions d’euros, et orchestrée chez Christie’s, serait intégralement reversé à la fondation. Cinquante œuvres de la colossale collection du couple ont ainsi été sélectionnées, révélant un échantillon particulièrement cohérent du goût exigeant des Reuter, liés par la passion pour l’avant-garde minimaliste européenne de l’après-guerre. On citera les fondateurs du groupe ZERO, Otto Piene et Heinz Mack, ainsi que Günther Uecker et, parmi les lots phares, Lucio Fontana, dont un Concetto spaziale est estimé entre 400 000 et 600 000 €, ainsi qu’Yves Klein et son Relief planétaire Terre (600 000-800 000 €). D’autres pièces suivront à l’automne. Exposition du 23 au 28 mai 2025, vente le 28 mai chez Christie’s Paris. (E.C.)
Prouvé au complet. Dans la succession de Simone Prouvé mise aux enchères le 27 mai chez Artcurial, on croisera ses panneaux tissés et ses tapisseries en collaboration avec André Schlosser, les meubles de Jean, les toiles de Victor et quelques souvenirs. Ou comment redécouvrir trois générations d’artistes de la famille Prouvé, qui auront chacune marqué leur époque. (E.C.)
À travers sa nouvelle ligne horlogère Sixties , aux cadrans trapézoïdes, résolument vintage, Piaget rend hommage à l’élégance jet-set. Un chic désinvolte, rehaussé d’une touche d’extravagance, inspiré des fêtes légendaires qu’organisait alors l’horloger-joaillier.
TEXTE : CÉDRIC SAINT ANDRÉ PERRIN
le passage aux années 1970 a marqué une rupture stylistique. À l’insouciance des Trente Glorieuses a succédé un temps d’interrogations et de revendications. Une jeunesse en quête de liberté et des appels politiques ont secoué le monde. La guerre du Vietnam traumatisait les États-Unis, tandis qu’en France, Mai 68 transformait l’ordre social. Et comme toujours, la mode a accompagné ces bouleversements, incarnant les aspirations du moment. Si les tuniques hippie, les jeans pattes d’eph et les breloques exotiques ont été l’uniforme des jeunes révolutionnaires, la version luxe du Flower Power s’est traduite par des bikinis taille basse sous des caftans brodés, des lunettes de soleil oversize et des manchettes précieuses XXL.
Jackie Kennedy-Onassis, Brigitte Bardot – alors fiancée au playboy milliardaire Gunther Sachs –, et Ursula Andress, l’ex-James Bond Girl, étaient les icônes de ce chic jet-set à la fois opulent et désinvolte. On les suivait dans leurs pérégrinations entre Monaco, Mykonos, Acapulco ou l’île Moustique l’été, et à SaintMoritz ou Gstaad l’hiver, en feuilletant les pages de Paris Match. Leur vie ressemblait à une fête sans fin… Souvent, l’hôte de ces réjouissances, où brillaient, couverts de pierreries scintillantes, les beautiful people , s’appelait Yves Piaget. Issu de la quatrième génération d’une dynastie ayant fondé sa manufacture horlogère à La Côte-aux-Fées, dans le Jura suisse, l’homme d’affaires maîtrisait parfaitement l’art
des relations publiques. « C’était une époque où les stars n’étaient pas sous contrat avec les maisons. Souvent elles en étaient même clientes. Yves Piaget se plaisait à les recevoir, au même titre que d’autres amateurs de ses créations et amis de la Maison dans le cadre de somptueuses réceptions, assure Jean-Bernard Forot, responsable du Patrimoine Piaget. Yves Piaget organisait sur la Côte d’Azur des fêtes avec Eddy Barclay, quand cela n’était pas au New Jimmy’s, le night-club de Régine à Monaco. Ce que l’on appelait alors le Gotha se rendait là en toute amitié. Les choses étant alors assez libres et spontanées. »
Ces événements permettaient non seulement de présenter les collections de la Maison, mais également de placer la marque dans une dyna-
mique créative. Les années 1970 ont aussi été les années Concorde. Yves Piaget, désireux d’internationaliser la manufacture suisse, notamment aux États-Unis, a noué des liens avec des artistes comme Andy Warhol, et, plus tard, Arman, l’artiste niçois étant alors basé à New York. « L’année 1969 a fait date avec le lancement de la Collection du xxie siècle, qui faisait la part belle aux montres-manchettes, et aux montres-sautoirs en or texturé. » Le précieux métal adoptait une allure brutaliste, imitant des matières naturelles comme l’écorce d’arbre ou le givre. Sculpturales, inventives et joyeuses, ces créations se distinguaient par leurs cadrans en pierres dures, telles que le jade, le lapis-lazuli, la malachite, l’œil de tigre ou l’opale.
Presque soixante ans plus tard, Piaget rend hommage à cet âge d’or en revisitant son héritage. La ligne Sixties se compose de montres et de colliers indiquant l’heure, avec un cadran trapézoïdal, décliné en or ou en acier et parfois pavé de brillants. Résolument rétro, follement chic. Ce revival jet-set s’accompagne aussi de l’émergence d’une nouvelle ambassadrice, Ella Richards, chargée d’animer la Piaget Society – la communauté d’amis de la Maison. Petitefille de Keith Richards, fille du mannequin Lucie de la Falaise et petite-nièce de Loulou, amie et muse d’Yves Saint Laurent, elle a pour mission de faire danser les cadrans et les carats. « Rock around the Clock », comme le chantait Bill Haley & His Comets. — DR
haute joaillerie
Montres-sautoirs et différentes montres à cadran en pierres dures. À droite, une nouvelle création de la ligne Sixties , au cadran trapézoïde. Page de gauche, montres-manchettes et montres joaillerie aux cadrans pavé, vintage, spécifiques au style Piaget des années 1960-1970.
MIGNARDISES
Les couverts organiques de Jessi Burch
La designer Jessi Burch se distinguait jusqu’ici pour son travail de l’argent dont naissaient des bijoux sculpturaux. Une visite à la Neue Galerie, un musée new-yorkais mettant en lumière l’art autrichien et allemand du xxe siècle, et notamment le mobilier de Josef Hoffmann, lui a donné l’idée de s’aventurer dans la sphère domestique. Elle s’est inspirée de sa SevenBall Chair en bois courbé, conçue en 1908, à Vienne, pour créer des couverts en laiton laqués d’argent. Ainsi, avec ses pièces faites main, elle élève l’art de la table moderne. Les lignes organiques de ce set, composé d’une fourchette, d’un couteau et d’une cuillère, les rendent d’autant plus irrésistibles. L’envie de les exposer, comme les œuvres du designer autrichien dans les vitrines du musée new-yorkais, ne manquera pas d’émerger dès que ces merveilles seront en vue. (M.F.)
VERRERIE
Hermès lance de nouveaux verres, Casaque
La maison Hermès profite de la Milan Design Week pour présenter une série de verres délicats qui viennent compléter la ligne déjà riche d’art de la table. Taillées à froid par des maîtres verriers, ces pièces sont doublées et colorées selon une stricte orthogonalité, donnant ainsi à voir un subtil jeu de dégradés et de lignes géométriques. (S.M.)
Coup de bol
En sourçant des créations conçues et fabriquées uniquement aux Pays-Bas et en Belgique, le label RiRa prouve que le Nord est une terre de talents. À l’image de Vincent de Rijk, qui signe ces bols en résine époxy vert olive. (S.M.)
L’art du thé
Bien plus qu’une théière, cet objet du designer Nathaniel Wojtalik, derrière Cultivation Objects , est une véritable œuvre d’art. Une pièce unique moulée dans une structure en bois travaillée à la main, et présentée à la LAMB Gallery, à Londres. (S.M.)
Véritable ambassadrice de l’artisanat, la marque italienne RedDuo dévoile ses nouvelles pièces de céramique, dont ces tasses graphiques que l’on voudrait faire siennes. (S.M.)
La maison d’orfèvrerie Puiforcat, renommée pour son travail de l’argent massif, a confié le soin au designer britannique Jasper Morrison de concevoir des couverts de table… en bois. (H.R.)
INVENTAIRE
Les porte-baguettes de Ryo Kodomari
On croirait deviner un abécédaire. Façonnés à la main dans des teintes terreuses, les porte-baguettes en céramique de Ryo Kodomari fascinent par leurs contours intrigants qui ont tout d’un langage crypté. Comme toujours dans sa pratique, l’artisan japonais installé sur l’île d’Okinawa cultive une approche spontanée proche de la candeur, et le résultat est d’une rare élégance. (H.R.)
COLLAB
Apartamento et BD Barcelona repensent les objets du quotidien
La maison de design BD Barcelona lance sa première collection d’objets du quotidien. Pour l’occasion, l’éditeur espagnol s’est entouré du magazine Apartamento pour opérer la curation. Au programme ? Une série de trois objets qui détournent les codes de nos accessoires du quotidien dans une approche libre et intuitive. Pour ce projet, la publication espagnole culte a confié l’expérimentation formelle à trois créatifs qui lui sont proches. L’artiste suédois Klas Ernflo signe cinq variations du Wine Stopper Buddy, des bouchons de bouteille sculptés à l’effigie de têtes en bois ; le céramiste et designer espagnol Xavier Mañosa dévoile le Ceramic Bookstand, un support à livre en céramique qui joue sur l’équilibre entre simplicité artisanale et présence sculpturale ; et l’artiste roumain Serban Ionescu imagine Mutant Hook, une série de quatre patères en métal plié aux formes organiques et changeantes. Ensemble, ils transforment ces objets familiers en pièces expressives, jouant avec la matière, la fonction et la surprise. (M.A.)