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A peine refermées sur lui les portes coulissantes du vieil ascenseur, Samir crut entendre dans le lointain la sonnerie de son portable, mélodie Bouygues bien connue, qu’il avait mis à recharger dans le vestibule de son studio. Mais il pouvait se tromper. Il y avait tellement de bruit dans cet immeuble. Derechef, Samir sortit sa blague et son carnet Job et entreprit de rouler sa cigarette du soir. Après douze étages passés à ferrailler et à vibrer, la cabine s’immobilisa au rez-de-chaussée. Samir allumait sa roulée lorsque les portes coulissèrent sur deux inconnus flanqués d’une demi-douzaine de flics en tenue. - Monsieur Mehreb ? fit l’un d’eux, brandissant sa carte. Comment ces types le connaissaient-ils ? Encadré par les flics, Samir sortit de l’immeuble. Un silence de morgue s’était abattu sur la cité. Des jeunes observaient la scène depuis les halls d’immeubles. Les loggias étaient noires de monde. La musique s’était tue. L’un des civils prit Samir par le bras et le fit monter à l’arrière d’un monospace Citroën aux glaces fumées. Laurent en occupait l’un des sièges. Il était pâle comme un linge et une paire de menottes brillait à ses poignets. Comme le monospace démarrait, escorté de plusieurs voitures de police, Laurent, accablé, glissa à l’adresse de Samir : - Kharoubi a merdé. Il a trouvé une montre dans le parking souterrain. Sa montre. Ce con a essayé de la fourguer. On est dedans, Samir. Jusqu’au cou.

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