Mauvaise graine #37

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MG 37 PRESENTE VINCENT LAURENT GERARD LEMAIRE ET C.G. LUGON


ÉDITO Ah c’était bien la peine de jouer les monte-en-l’air, de marcher sur la Lune, de réinventer nos vies, nos façons de manger, nos façons de parler, de redessiner jusqu’à nos chaussures pour marcher, à nos héros pour rêver, de refaire de ce monde un immense remake, immensément semblable à l’ancien, plus vrai que nature, à l’exception notable du petit appendice en bas à droite, © – tous droits réservés. C’était bien la peine de tant d’introspection, de tous ces I mean, de ces armées de psys, de ces coeurs éventrés à longueur d’ondes, de ces monologues de trop-blancs trop-gras trop-riches qui ont néanmoins un problème – avec l’alcool, avec leurs femmes/leurs mecs, avec leurs culs, leurs poids, leurs enfances, leurs âges, leurs sexes, surtout leurs sexes, rayez la mention inutile, mais qui en parlent – de ces interminables épanchements d’âmes. Beurrrk ! Faut dire que pendant qu’on se masturbe le nombril on ne pense pas à changer le monde. Nous faire croire que la nouvelle-nouvellefrontière c’était la barrière du cortex, que le grand rêve était là, tout proche, la connaissance de nous-mêmes, de notre humanité commune, la symbiose universelle en dehors de toute autorité morale ou religieuse... quel gâchis ! C’était bien la peine de jouer les matures, les nouveaux affranchis. Tout ça pour ça ! Et voilà que Jeanjean rate son looping et c’est l’éclipse. Un pays en deuil, les télés qui s’arrêtent, les drapeaux qui débandent, c’est la grande communion, la rémission des péchés ; il manquait juste les gosses de cinq ans qui auraient déposé leurs flingues à l’entrée des supérettes. Mon dieu quel malheur ! Au douzième coup de minuit le jet est redevenu citrouille. Et en plus – un malheur n’arrive jamais seul – Elton John est en vacances ! Comme dans les contes et les livres d’histoire de mon enfance, le bon peuple unanime pleure la perte de son prince. Remake – encore – de la disparition de Diana... Les ptits princes des temps modernes sont ma foi bien affligés par le malheur. Fauchés en pleine force de l’âge, l’un représentait le nouveau rêve américain, la réussite et la séduction, l’autre, la modernité et le cœur. Vous en avez encore de ces rêves-là, vous ? Des rêves de prince charmant élevé dans le pognon à se demander quoi faire de sa vie de dilettante, un magazine peutêtre ? alors un qui ratisse bien large, bien propret, bien people, sans poils autour, avec des interviews très tendance et des invités mal coiffés juste comme il faut, genre festival off. Et l’autre pétasse blonde qui jouait les Sissi avec 150 ans de retard, elle vous faisait rêver ? Bien sûr qu’elle rendait visite aux séropositifs, et alors ? les conseillers en communication c’est pas fait

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pour les chiens. Et puis aujourd’hui dès que vous êtes un peu connu[e] vous devez avoir vos œuvres à vous. Vos ptits nenfants sans jambes ou sans poumons, ou avec un chromosome en plus ou en moins, avec un truc incurable ou en tout cas pas facile, ou encore à la limite une espèce animale en voie d’anéantissement, mais alors un mammifère parce que sincèrement vous ne ferez jamais s’émouvoir une ménagère de moins de cinquante ans sur une bestiole qui porte des écailles alors que c’est réservé aux chaussures de ville. Une bonne action bien ciblée c’est le signe de votre dimension spirituelle, la preuve que vous n’êtes pas le quelconque homme-sandwich qui s’habille en prêt-àpenser qu’on pourrait croire : vous êtes un individu doué de raison, vous écrivez votre propre vie, vous avez votre libre-arbitre, et d’ailleurs c’est garanti par le premier amendement de la Constitution ! CQFD. On va vous dire dans quelques jours que l’un savait des choses sur l’assassinat de son père, que l’autre portait un enfant qui menaçait la Couronne. Ben forcément, suis-je bête ! Ils ne peuvent évidemment pas avoir eu un accident con et populaire, puisque ce sont des princes ; ils ont for-cé-ment des arheux princiers à six mois, des jeux de pipi-caca princiers à quatre ans, des érections ou des menstruations princières à treize ans, des amourettes princières à dix-huit, des préoccupations princières toute leur vie durant, car toujours pénétrées de la Raison d’État et de la hauteur de vue qui est vendue avec, et bien sûr des décès sur lesquels la lumière ne pourra jamais être faite totalement. Il est grand le mystère de la foi ! Versez-moi donc encore un peu de ces cafés de philosophie, redites-moi encore à quel point vous avez grandi, répétez-moi que vous n’avez plus ni Dieu ni maître. Mais pourquoi toutes ces annonces d’astrologues, de numérologues, d’amourologues (sic) dans les journaux, pourquoi les Paco Rabanne et les Parti Humaniste, pourquoi les nouvelles idoles et les nouveaux mystères ? Oui, c’était bien la peine de jeter le petit Jésus de nos grand-mères avec l’eau du bain pour se donner ainsi au premier illuminé de service, de se refaire le coup de la fin du monde comme les enfants éteignent la lumière pour jouer à se faire peur dans le noir. Le 11 août, sans intervention aucune de la CIA, de la station Mir, du clan Kennedy, de l’Intelligence Service ou du fan club de Nostradamus, la lumière nous sera cachée quelques heures. Mais dans nos têtes, l’éclipse est totale depuis longtemps.

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PORTRAIT Je ne cesserai de le dire : rédiger un portrait n’est déjà pas chose évidente d’ordinaire, mais lorsqu’il s’agit d’en rédiger un pour un numéro collégial, l’enjeu et la difficulté en sont d’autant plus grands. Les trois garçons dans le vent, ceux que Bruno voyait déjà mettre le feu à la Graine le mois dernier, ont une passion commune : la poésie, mais ne se ressemblent pas pour autant. Ça va de soi, et pourtant, nous avons choisi de les réunir dans ce numéro justement pour cette raison, pour en faire un panaché poétique. Le plus simple est encore sans doute de vous les présenter un par un, genre : fiche signalétique digne des meilleures séries d’espionnage du type de Mission impossible, que j’adorais regarder lorsque je passais mes après-midis tranquille devant la téloche, chez mes parents... hem ! Non, je ne suis pas là pour vous faire l’autobiographie de ma prime enfance, mais bel et bien vous présenter les trois lascars de ce mois-ci. Alors, par ordre d’apparition : C.G. Lugon : c’est par le biais de Stéphane Heude1 (que nous retrouverons le mois prochain d’ailleurs) que nous avons fait connaissance lui et nous. Il nous a envoyé son recueil Nufenen il y a déjà quelques mois et il nous a conquis par son mysticisme illusoire et son lyrisme pimpant. Un recueil que se sont empressés de publier (des extraits seulement, et sur une simple feuille volante à ce que je sache) les éditions Clapàs (je vous en parlais le mois dernier). Il m’est donc bien difficile de vous dire qui est C.G. Lugon et qui se cache derrière ce titre énigmatique, si ce n’est qu’il est suisse et qu’il édite depuis quelques temps une lettre poétique Script Bizarre que vous aurez tout le loisir de découvrir tout à l’heure dans les notes.

réservée dans nos pages. Gérard Lemaire : oserais-je dire que cet auteur est un dinosaure de la poésie ? De toute façon il est trop tard pour retirer cette parole, elle est désormais inscrite et je sais qu’il saura la prendre comme un compliment. Présent dans de nombreuses revues de poésie et plus généralement littéraires, Gérard nous a contacté tout au début, à nos balbutiements, pour nous proposer quelques textes. Certains furent publiés, mais le manque de place dont nous souffrions à l’époque nous avait empêché de lui en donner plus. Après quelques mois sans nouvelles, il nous a recontacté l’an dernier, et c’est avec joie et plaisir que nous lui offrons à nouveau nos pages. Ceci n’est pas un concours, chers lecteurs, je ne vous demanderai pas votre préférence entre tel ou tel ou encore tel autre poète, juste de savourer, à leur juste valeur, les textes que ces trois garçons nous offrent ce mois-ci, et moi de vous souhaiter une bonne, très bonne lecture.

Walter

Vincent Laurent : est-il encore besoin de le présenter, vous le connaissez bien maintenant. Présent dans le numéro 23 (août 1998), avec son recueil Ainsi tout recommence... (aux côtés de Harry Wilkens), je lui avais réservé la primeur de ce numéro dans lequel il signait son autoportrait. Vous saviez également que cet auteur d’exception, en ce qui concerne la poésie, m’avait “ tapé dans l’œil ” suite au concours de poésie organisé par l’association PressStances, en 1997. Alors désireux de trouver de nouveaux talents pour MG, je m’étais empressé de le contacter pour lui proposer de paraître dans nos pages. Ce qu’il avait accepté, fort sympathiquement. C’est un garçon agréable et attachant que nous commençons à mieux connaître et qui a désormais sa place toute 1 Directeur de la revue Proscrit.

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C.G. LUGON NUFENEN Mystique notre Mystique, la vision intrinsèque de l’esthète, quand celui-ci découvre une corrélation avec les temps les plus reculés il a cherché et cherche encore dans l’âme bleue d’une société trépidante se meut un reptile biblique il reste tant à savoir où nous mènerons ces pas ? ! avancer, avancer et crier dans la nuit froide ton espoir se fonde à mes mains pour que demain soit le notre illumination flashs colorés et troublants Mystique de ressentir l’évolution des machines l’homme les a crées et elles s’approchent de nous quelque chose vient de se pencher sur nos visages puis, elle pénètre lentement notre cerveau en laissant des traces suspectes Mystique, notre.

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Quête Recherche de l’homme introuvable, de l’être intouchable Il s’enfuit chaque fois que je l’approche se liquéfie dans l’aster Et pourtant son aura pèse de tout son savoir sur mes tempes d’ivoires Recherche de l’homme intouchable Ce demi-dieu, nu, qui lance ses diatribes à des foules inconnues, qui surgit de nulle part De quoi est fait son cœur ? Et son âme ? Il pourrait être toi ! Il pourrait être moi ! Il est chacun de nous et personne en même temps Il semble proche et lointain, au sud, au nord, à l’est et à l’ouest, sous terre ou dans les cieux Est-ce cette statue de bronze ! ? Cette personne que je croise en silence ? ! Ou celle que je vois par delà un tube cathodique ? Recherche de l’être intouchable...

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Le don Tard dans la nuit des êtres nuisibles Enlèvement de mon cœur, prise de mes sentiments Ils les étalent sur l’herbe verte, les dévoilent à la portée de l’humain Celui-ci s’arrêtera et l’ai inquiet rentrera dans une transe étrange Il dansera autour de ce don pour que les anges noirs puissent surgir dans un jaillissement argenté pour se les accaparer Où allons-nous ? Quelle est notre destinée ?... Offrande sang

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Au loin le soleil Du givre enlace la plante elle se résigne et boit à la source de la vie peine silence étouffement pénétration du mal dans son corps gèle de sa sève elle doit admettre et se résigne à la souffrance sommeil tristesse maladive épais nuage s’il faut qu’elle pleure, qu’elle le fasse devant les anges alors, donne-nous ton suc, ton pavot enchantes-nous de tes couleurs magnifiques au loin, voilà que se lève dans un spasme héroïque, le soleil.

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Gaia Déséquilibre de la création Mal être perpétuel L’homme avide de sang y plonge comme dans du fiel marcher le long de la rivière des souvenirs Et des nausées de longues fièvres une agonie des visions génèrent la dissection de son âme douce descente dans les sphères opaques du déraisonnement Alors, la folie s’empara de lui.

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Substitution Et dans tes veines le soleil danse ouvres-moi ton cœur ouvres-moi tes peines donnes-moi toute ta souffrance, tes ennuis, tes angoisses rempli en mon âme engouffre toutes tes idées noires à l’intérieur de mes entrailles Je les garderai longtemps les laissant s’apaiser j’irai alors rejoindre des limbes sacrées et inconnues je franchirai mille obstacles, mille barrières ; mon ventre lourd et pesant mais toujours je penserai à ton cœur saignant, gisant sur l’autel Alors dans un flux expiatoire et délivrant, je les extirperai de mon antre pour en faire ressortir des joies, des désirs, des plaisirs et des contentements.

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Allégorie Sur le rivage du Pacifique tu rêvais en silence La paix régnait en ton sein tu semblais en osmose avec tes dieux Tu dessinais un symbole Symbole de l’univers Tu te transformas alors en un oiseau orange et tu t’élanças dans l’immensité... Tes yeux transperçaient le temps tu ne pouvais plus t’arrêter la roue était lancée ton destin également C’est ainsi que quand l’azur on peut t’apercevoir en regardant vers l’est On aperçoit une tâche qui flotte légère et belle défiant les jours... Tu dessinais un symbole sur le sable... Symbole de l’univers.

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VINCENT LAURENT Écarte-toi Pour passer l’air des adieux Carte émoi, carte ma puce. Repassez-moi, retourne-toi, Pincez-moi que j’en tremble Entre vos doigts faciles. Carte pro pointée Mais pour chômer jaune ou bleu, Et bien mieux, des oranges, Oui, passez-moi dans l’orange, Encartez-moi que je vous paye, Et plus que de nature La déraison vous magnétise. Alors, Soyez dociles Encartez-vous.

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Je veux vivre mou Parce qu’au delà du miel C’est toujours la mie. Mou, caillou, genou, pou, Si tu veux mourir, Qu’il plaise au ciel Que la prière s’en mêle. Mors, Tu me rends mou Parce qu’au delà du réel C’est toujours ta vie. Et flûte alors Si je veux vivre doux Ça vous intéresse ? Parce qu’au delà du ciel C’est toujours la vie Doux, Si tu veux sourire Qu’il plaise au ciel Que nos prières s’élèvent.

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Si jamais j’avais Pour en faire des mots, Des mots d’âme, Du bleu dans mes images Comme jamais, Alors... Des icônes À nos fenêtres C’est croire en être. Alors... Imparfait, déjà, La mémoire, Pour l’avoir et l’être, Déjà, Dans la mémoire des êtres, Imparfait En rire à vos fenêtres Un autre jour.

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Ça commence un peu comme toi C’est toujours ici, là Une boîte à musique Les nuits sans soleil. C’est encore un peu, avec toi, Que le tout s’arrêtera. Alors, dans ces nuits sans sommeil Je te parle trop bas, C’est toujours le va, le vient Et là, pour toi, mon assassin, Dans les dernières nuits Sans éveil D’un souffle du fond CE mot trop lourd qui nous reste Las. Alors mes jours J’ai du temps Pour tout court Et qu’importe un souffle Pour moi Seul.

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GÉRARD LEMAIRE Mon équation vivante n’avait lieu dans aucun pays du monde et encore moins dans celui où j’étais né. Errant sans frontière et sans amour Nuits dans les autobus Nuits dans les talus par les déserts Nuits sur le sol le plus abandonné La Roue tourne mais il ne se passe rien Va vagabond / Pire silhouette qui des fois se jette dans la bauge des enfers Mendiant des routes qui partent Chercheur de terminus des baraques et puis les océans plus purs Et puis les cloaques des avenues Les ex-paquebots qui se croisent et qui cernent Les congénères morbides aux murs égoïstes La Roue tourne et écrase lentement Il resterait la mort à défricher de plus près peut-être Il resterait ce fusil sur l’épaule du Christ une affiche collée au mur Nuits sur les bords des marécages Nuits dans les ports aux rues effondrées Nuits sur les quais Nuits sur les yeux mourants d’une jeune fille Nuits sur les parois d’acier des couloirs Va sans savoir / Va au dehors Hors la ligne toute Va rien ne t’arrête tes pas dans le sable Tes pas aussi même font semblant Ton ombre glissant de terrains vagues en pièces vides de trépas en trépas.

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Je n’aime pas Bashô J’aime m’étendre sur la couverture pourrie et bouffer sa vermine Le fils de samouraï avait des sponsors officiels Il parle de toute façon d’une nature qui n’existe plus Et qu’aurait-il dit après Hiroshima La mort qui remplit ma bouche vient d’un ailleurs tellement lointain... Distillée par le Conflit Sidéral Je me roule par terre comme devant ma mère soudainement enseveli dans la rage d’un désespoir sans fond sur le pavé carrelé d’une cuisine Restant recroquevillé à me tordre Plus déshérité que le rat en face du paon.

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Courrier Que deviens-tu J’ai la bouche pleine d’un abîme Voilà le ton qui me vient Ce N’est pas précisément rigolo Mais à chaque fois que je me lève le matin Je te cherche et TE toi le disparu de la diaspora Te décrivant avec la plus énorme peine t’invoquant Sans que je puisse guère m’arrêter un instant Devant le souvenir de tes cendres Toi – le révolutionnaire – le visage brûlant Les yeux plus puissants que des phares d’automobiles Ô oui – que n’es-tu susceptible de devenir Dans le magma vivant tourbillonnaire dans Cette fuite du monde imaginé (Du monde dans lequel nous avions cru) Par nos mains aux longs doigts adolescents Ce n’est plus que fracas sur nos oreilles Le ciel dévaste la terre et surviennent ces camps ces exodes Les membres de l’homme Les forêts de tibias qui s’avancent en ballets entrecroisés Je parlais il est vrai d’un abîme Sans trop le dire... Que veux-tu que je te dise Mes dents claquent devant ces perspectives de parkings.

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La marche creusée Avancer les pieds nus sur des tessons de bouteilles N’est-ce pas le sort de tout artiste prétendant à l’honnêteté Il recule il se recroqueville il attend Pressentant que la chose se trouve de l’autre côté Là-bas derrière le champ de verres brisés Mais il ne peut pas comment pourrait-il Quelle part de lui-même se jette Pour quelle lévitation le corps de l’esprit tente le saut Il n’y a personne pour lui donner la main Il peut mourir pendant plusieurs siècles Le parterre de mort vibre en plein soleil L’homme perdu appelle l’art Cette vérité inconnue cachée peut-être insensée immergée Dans quelques tréfonds ou les pires sanglots C’est une prière à un dieu inexistant Avancer sanglant sur les tessons du vide Ne pas venir à bout du plus misérable pas S’endormir sur un gazon de chair Qu’y a-t-il de l’autre côté de cet enfer d’abîmes Tu es là tout saisi dans une fausse caresse Tes yeux veulent voir ce que nul n’a su voir Traverser le feu des plaies.

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Au fond du puits la liberté l’azur Se peut-il que tu te lèves Qu’un mouvement t’écarte Se pourrait-il que tu reprennes la route Le froid et le gel ne sont pas des obstacles Le moindre souvenir si vivace Plus fécond que tu ne croies Sur le damier céleste tu ne feras pas d’accroc Se peut-il que s’ouvre Ton œil sur quelque vol d’oiseau oublié Un virage dans les broussailles Tu pourrais courir ainsi tel un champion Hors du cercle des circonstances Catapultant dans ce puits béant les figures Figées de la Fresque Ta geste si imparfaite et si virevoltante Traverserait les misérables malédictions Trouverait le flux naissant S’en irait enfin vers d’autres fins.

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NOTES Certains parmi vous auront sans doute reçu le nouvel annuaire des Revues littéraires (francophones) et compagnie que publie le CALCRE et que façonne tous les 3 ans Roger Gaillard, depuis 1993, si Bruno et moi calculons bien. Cet ouvrage volumineux, s’il en est, est un outil plus que précieux à bien des égards. Il permet aux auteurs, qui savent que pour espérer un jour être quelque peu reconnu il faut passer par les revues, d’éviter les pièges, de sélectionner les revues les plus proches de leurs textes – qu’ils soient vers ou prose – et de ne surtout pas rester ignorants quant au monde littéraire. Cet annuaire donne également la possibilité aux autres revuistes de voir où en sont leurs confrères, de prendre de nouveaux contacts et de lire une appréciation au sujet de leur publication qui semble quand même plutôt objective à bien des égards (sauf s’ils font dans le compte d’auteur abusif, car dans ce cas le Gaillard de Roger ne les loupera point). On sait que depuis mai dernier, la revue du CALCRE (Écrire & Éditer) est distribuée en kiosque sur Paris et dans la région parisienne. Roger Gaillard ne se lasse pas de nous le faire savoir, et savoure même apparemment le fait de s’autoproclamer directeur d’une revue professionnelle (ben ouais, puisqu’elle est distribuée en kiosque... !) Mais alors, aussi lourde cette entreprise soit-elle – je parle bien évidemment d’ARLIT 99 qui analyse 980 revues en tous genres – n’auraiton pas été en droit d’attendre un peu plus de professionnalisme de la part de notre Gaillard national ? Ce que je veux dire, c’est que pour toutes les revues qu’il nous a

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bien gentiment commentées, les informations sont, pour la plupart, quelque peu dépassées. Les derniers numéros sur lesquels ARLIT se base pour établir ses commentaires datent pour ainsi dire tous de l’année dernière (entre avril et décembre 1998). Ne peut-on imaginer qu’une revue ait changé d’adresse postale ou internet, ou encore d’e-mail, si toutefois elle en possède une, de numéro de téléphone ou de fax, de techniques, de buts, d’auteurs phares, de genre littéraire, de nom même... ? Je pense qu’il aurait été judicieux de réviser la copie avant l’impression du catalogue pour remettre les fiches à l’heure 99, tel que se nomme ce présent ARLIT. Oui, ç’aurait presque été mission impossible (980 revues je vous le rappelle) mais à cœur gaillard rien d’impossible... ARLIT et Cie (Annuaire des Revues Littéraires et Compagnie) édité par Le CALCRE Roger Gaillard B.P. 17 94404 Vitry Cedex. France. La première revue qui vient alors dans ces notes, et dont j’avais récemment promis de vous parler plus en détails, c’est Alexandre, dirigée par André Murcie. Ce que je vous ai déjà dit, c’est que cette revue était proche de MG par son façonnage (photocomposée, format A4), des textes d’auteurs contemporains et peut-être un peu en marge, création, critique littéraire et artistique, humeur... Bref ! Nous nous en sentons très proche tout de même. C’est en un seul envoi que nous recevons les 3 numéros estivaux (juin, juillet, août). Je laisserai de côté les quelques

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remarques politiques de André Murcie car, mon esprit se tord à le dire, mais je n’y entrave d’qué, comprenez : je n’y comprends rien (justement). Je m’attarderai plus volontiers sur les textes littéraires (trop peu nombreux à mon humble goût) qui ont tout de suite sonné à mon petit cerveau normand... Le numéro de juin me donne du plaisir, on y retrouve Michèle Caussat en ouverture avec une texte en prose que j’ose appeler nouvelle, et quelques autres que je ne connaissais pas (pas même de nom) et qui m’ont bien plu, Karl Breheret et Bernard Barbet. Je resterai attentif à la rubrique cliquetis, mais certains passages me font tourner la tête et je poserai cette question simple, quitte à paraître idiot, mais qu’est-ce que l’Imperium que prône André Murcie ? Répondezmoi car je souffre de cette tare... (en fait j’en ai bien une vague idée, mais puisqu’elle n’est que vague, je souhaiterais qu’on m’apporte une réponse plus claire). Le numéro de juillet est déjà beaucoup plus fourni en textes littéraires, et je souffle. On y retrouve Éric Morandi et Bruno Tomera (qui voit publier un texte qu’il avait dédié à notre Bruno B Zone national), pour mon plus grand plaisir. Le numéro d’août, enfin, ressemble encore un peu plus à la première idée que je m’étais faite d’Alexandre. Une bonne revue que je compte garder parmi celles dont la lecture me procure une saine jouissance. Alexandre, André Murcie 48 rue d’Esternay 77160 Provins. France. “ Qu’as-tu donc dans ton panier ?... ” Petite chanson genre “ Pouf Pouf, ce sera toi qui... ”


Pour essayer de piocher quelle revue vais-je vous commenter dans les dix secondes à venir. Allez ! Salmigondis, la fameuse revue des éclectismes... Mais ! Tiens donc, je ne vois plus ce sous-titre en couverture du numéro 10. Aurais-je la berlue ? Ou bien auraient-ils décidé de s’en priver désormais ? Peu importe, plus je connais cette revue, et en dépit du vide qu’elle a pu parfois laissé en moi, je dirai cette fois qu’elle m’inspire de la sympathie. Bon, Gilles Bailly s’est ennuyé avec Jean-Pierre Baissac en avril, tant pis pour lui, tout le monde ne peut pas l’aimer ce contestataire né. Moi je ne vois que du bon dans cette livraison. Les petites BD Décroche, si t’es un homme, de Garant, et Shopping, de Deco, m’ont réellement amusé, je les trouve géniales. D’aileurs, Salmigondis a organisé un concours de BD qui a débuté le 1er mars dernier et s’est clos le 25 juillet, reste à attendre les résultats. Les aurons-nous ? Vous le saurez si nous recevons le numéro de septembre. Salmigondis, Gilles Bailly, 7 rue Jean Eyrhal,13200 Arles. France. Quoi d’autre ? Le semestriel suisse Axolotl, dirigé et fabriqué par Jean Grin nous arrive. Nous y retrouvons l’entreprise de “ dépoétisation ” de Daniel Thurler, Erich von Neff, Dimitri Kotzamannidis et Kamel Rachedi (entre autres). Axolotl est une revue que j’affectionne particulièrement, simple, sympathique et sans prétention, elle offre à lire des textes variés qui sentent bon les Alpes... (n’importe quoi !). Attention ! nouvelle adresse : Axolotl, Jean Grin 22 chemin des Plateires 1009 Pully. Suisse. Un tour d’écrou pour Le Ravachol n°8. Des textes sur les prisons. Ce qui m’a surpris, mais

que je ne critique guère, c’est qu’ils aient repris le For Hum de Jean-Pierre Baissac publié en juin. Ça lui fera plaisir, mais nous ne sommes pas les seuls à l’avoir remarqué 2. Peu importe, Tomera, von Neff, Trantino, Dejaeger et Fossé étaient au rendez-vous et c’est ce qui m’importe le plus... Prochain numéro : La Mort... Tout un programme ! Le Ravachol 18 rue Cadet 75009 Paris. France.

Libellé, Michel Prades 7 rue Henri Poincaré 75020 Paris. France. Et aussi La Cigogne, que j’éviterai de commenter car elle me lasse de plus en plus... La Cigogne 53 rue Van Soust 1070 Bruxelles. Belgique. Walter

Trois nouveautés, dont deux publiées par le même éditeur et l’autre suisse : La plume dans le cul et Le poil dans la main. Sortes de lettres d’humeur publiées par Michel Debray, et qui valent le détour ; elles sont terriblement poilantes ! Et j’en attends d’autres du même cru... La plume dans le cul Le poil dans la main Michel Debray 8 rue Degauchy 80460 Ault. France. L’autre donc, la suissesse, c’est Script Bizarre, de C.G. Lugon, que vous avez pu lire dans ces pages. 3 auteurs, de la pub, ce numéro estival laisse un peu sur sa faim, mais nous étions prévenu qu’il ne s’agirait que d’une lettre poétique. Script Bizarre, Claude Lugon 32 rue des Casernes 1850 Sion. Suisse. Également reçues : Libellé, là aussi numéro estival (juillet août 1999, à croire que nous sommes parmi les seuls à travailler les deux mois d’été !), avec l’incontournable Michel Prades, mais aussi von Neff (qui viendra dire après qu’il ne croit plus en son talent... non mais), Yanming Zhang ; Gilles Bailly et Philippe Boiry. Attention ! nouvelle adresse : 2 In Alexandre 53, juillet 1999.

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Feedback Vos réactions publiées ce mois-ci concernent le numéro de juin et non celui de juillet, ce dernier étant arrivé quelque peu en retard – il va vous falloir quelque temps pour en prendre connaissance avant d’en parler. Le Feedback de septembre sera donc vraisemblablement plus copieux... “ J’ai lu deux fois la pièce de D. G. Taylor “ Zarathoustra is Dead ”. J’y ai déjà trouvé du talent mais mon plaisir à la lire fut moindre que pour “ Homo Erectus ”. C’est une pièce du désespoir (l’absence de sens qui donne le dégoût de vivre). Le personnage de Zarathoustra est désespéré. Une pièce où le personnage et l’auteur occupent la scène à faire de la philo existentielle. Une pièce où il manque un personnage pour palier le trop-plein de réalité de la télé-vidéo (TV) qui condamne Zarathoustra au monologue. Ça manque d’humanité, ça manque de mecs, de femmes, de vie. L’idée du jeu de rôle est intéressante. L’idée du comédien qui tente de ne pas être seulement un personnage sur la scène est intéressante. Mais impossible rébellion que de vouloir sortir de son élément, parce qu’un personnage de théâtre ou de roman restera toujours un personnage de théâtre ou de roman. Et un comédien de théâtre ou de cinéma restera toujours un comédien interprétant un personnage de

papier et d’écriture. ” Frédéric Maire, Eysines (33) “ MG Zarathoustra – encore un numéro différent qui interpelle et intéresse vivement. ” Régis Gathier, Sainte-Savine (10) “ Je suis un peu sourd à David Taylor, j’ai du mal à mettre en place ce théâtre dans ma tête. J’aime ton édito plein de bon sens, ces quelques remarques valent toutes les portes enfoncées par la contestation de mise en de telles circonstances (méchants américains... gnagnagna...) bénir des assassins sous prétexte qu’ils soient les restes des seigneurs communistes me fout la trouille de la part de nos “ jeunes ” révoltés (Hum !... Hum !...). Apparemment les Kosovars charcutent aussi bien que les Serbes, c’est l’inné de l’Humain. ” Bruno Toméra, Gueugnon (71)

SURF “ Je suis venu de la planète Altaïr pour fonder l'Atlantide ” P.R., couturier Depuis quelques semaines, de nombreuses personnalités publiques nous préviennent ! Elles sont partout, elles écrivent des livres, passent à la télé. Elles nous annoncent pour le 11 août 1999 (Représentation exceptionnelle en simultanée dans le Gers) 01 juillet 99 -/- Au Japon, où les prédictions de Nostradamus sont prises très au sérieux, plusieurs personnes prévoient la Fin du Monde pour le 24 juillet prochain. Les craintes et les visions apocalyptiques sont beaucoup plus nombreuses qu'en France [Sources : France Inter] 02 juillet 99 -/- Julien Lepers posera-t-il la question ? “ Je suis un couturier, j'ai pas les idées très claires, je raconte n'importe quoi pour vendre mon livre, je suis venu de la planète Altaïr pour fonder l'Atlantide, j'étais une

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prostituée sous Louis XV et je serai ridicule le 11 août prochain, je suis, je suis... ? ”. Le suspense reste entier. [LPL Company]

04 juillet 99 -/- Des savants russes, regroupés en team à Baïkonour, ont pris très au sérieux la prédiction de P.R... Après 4 nuits d'un épuisant travail, ils ont délivré les résultats de leur labeur. Ils ont pu déterminer, avec un taux d'erreur exceptionnellement faible, le lieu d'impact de la station Mir à Paris. Il semblerait donc que celle-ci devrait

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s'abattre sur la Mairie de Paris. [Sources : Sébastien K.] 05 juillet 99 -/- De nombreux touristes profitent des derniers jours de Paris pour prendre des photos. Quel scandale ! 06 juillet 99 -/- Un grand nombre de personnes pense que la Fin du Monde n'aura pas lieu comme prévu ; Richard Meyer nous démontre que nous n'avons plus rien à craindre... [Sources : Richard Meyer] 08 juillet 99 -/- Les astronautes actuellement sur Mir pourraient redescendre sur Terre plus tôt que prévu (fin juillet) en raison d'une pénurie d'eau à bord de la station ; certains y verront la crainte d'une catastrophe pour le 11 août. [Sources : France Inter] 10 juillet 99 -/- La chaîne de TV locale Télé Bocal organise un plateau trottoir, avec des invités (présence de


l'assistant de P.R.) et avec la participation des passants qui le désirent, sur le thème de la fin du monde, et des prédictions qui fusent en ce moment. [Sources : Télé Bocal] 12 juillet 99 -/- La station Mir connaît depuis 2 semaines un problème de dépressurisation. S'ajoute à ce problème l'interdiction du Kazakhstan de lancer un cargo de ravitaillement depuis la base de Baïkonour. la mission sur Mir risque d'être écourtée. [Sources : Interfax/AFP] 13 juillet 99 -/- Souvenez-vous. Jacques Theodor avait lancé à Paco R. (cf. news du 16 juin) ; pour fêter la fin du monde à Paris, le cercle zététique vous invite à l'apéritif des survivants le 11 août prochain à 11h22 (7 rue du ChercheMidi). [Sources : Cercle Zététique] 14 juillet 99 -/- Après la dépêche inquiétante du 13 juillet, voici de quoi rassurer tout le monde. La chute de Mir était prévue depuis longtemps comme le prouve un article de Ciel et Espace de Septembre 98 (n°340). Extrait : “ C'est une affaire entendue, la vieille station Mir sera abandonnée en juillet 1999, date à laquelle elle entamera un plongeon vers les hautes couches de l'atmosphère... ”. Cela tendrait à prouver que Paco R. est abonné à Ciel et Espace. À prendre avec précaution : “ À moins que du ravitaillement ne soit rapidement envoyé dans l'espace, la station orbitale russe Mir devrait être évacuée d'urgence et risque même de s'écraser sur Terre, a déclaré lundi Youri Koptev, patron de l'agence spatiale russe. ” [Sources : AP] 15 juillet 99 -/- Le Kazakhstan autorise les Russes à faire décoller le vaisseau-cargo pour ravitailler la station Mir ; ce lancement est prévu pour demain (16 juillet). La chute de Mir est donc reporté (au 11 août ?) [Sources : Yahoo France / AP] 18 juillet 99 -/- Information entendue sur France2 aujourd'hui : la vente des parfums de Paco Rabanne a chuté de façon fulgurante depuis les prédictions farfelues du couturier à la retraite. De même, les ventes de son livre sont loin d'atteindre les objectifs espérés. [Sources : France2/ LPL] 20 juillet 99 -/- Plus que 8 jours avant la fin du Monde à Paris selon Elizabeth ; c'est l'occasion de rappeler qu'elle prévoit la chute de la sonde Cassini ; voici donc deux adresses intéressantes... 25 juillet 99 -/- Rions un peu avant la fin du Monde ; Upian.com nous propose d’aider Paco à sauver le monde... 26 juillet 99 -/- A quelques jours de l'apocalypse prédit par Paco, les jeux et paris se multiplient sur le net ; voici un nouveau jeu ou vous pourrez gagner des lunettes de protection pour l'éclipse (ou l'apocalypse) du 11 août prochain...

du mois à venir !

Le petit goût désagréable dans la bouche vient certainement du fait que dénoncer des guignols aussi lourds est facile. Aimable plaisanterie mutine qui ne gêne pas grand monde. Quant à reconnaître le charlatanisme en général c’est une autre histoire. Il faudrait d’abord pour cela s’avouer ses propres crédulités, ses propres fascinations pour qui pour quoi... À quoi bon ? Enfin je m’en voudrais de terminer avant de revenir sur le Surf de juillet. J’ai sans doute été un peu court au sujet du site de RéZine. Il me faut ajouter que ce petit magazine fait un travail exceptionnellement sérieux de lecture et de présentation des fanzines. J’ai relu chacun des numéros (pas seulement MG, mais une dizaine de titres en notre possession) présentés dans RéZine et je dois dire que Xavier Lardy et ses amis ne se contentent pas de parcourir les publications reçues. Last but not least, la reproduction des couvertures est particulièrement soignée. Merci à RéZine !3 Quant à La Rose Noire4, aurais-je omis de dire que le site comme la revue sont en soi de véritables créations artistiques, un plaisir des yeux avant même d’en lire la première ligne ? Ces quelques rectifications effectuées – j’ai mis mes petites affaires en ordre – c’est le cœur léger et en paix avec moi-même que je peux attendre désormais les bouleversements cosmiques 3 www.mellecom.fr/rezine 4 www.rosenoire.gci-sa.fr

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à suivre... MAUVAISE GRAINE REVUE MENSUELLE DE LITTÉRATURE N°37 - AOÛT 1999 ISSN : 1365 5418 DÉPÔT LÉGAL : À PARUTION IMPRIMERIE SPÉCIALE DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : WALTER RUHLMANN ASSISTÉ DE MMRGANE ET DE BRUNO BERNARD

© MAUVAISE GRAINE & LES AUTEURS, AOÛT 1999 ADRESSE : FRANCE E-MAIL : mauvaisegraine@multimania.com WEB : www.multimania.com/mauvaisegraine ABONNEMENT POUR UN AN (12 NUMÉROS) FRANCE : 22.50 150 FF ÉTRANGER : 30 200 FF INDIVIDUELLEMENT, LE NUMÉRO FRANCE : 2.25 15 FF ÉTRANGER : 3 20 FF

“ Les morts ne connaissent pas la honte mais ils puent horriblement. ” Tchékhov C’était à cette époque charmante où souffrir me démontrait mon existence, à cet âge béni où je croyais à tout, aux épitaphes des cimetières comme à la vertu des femmes, bref quand je fus jeune et romantique. L’âme sœur! l’âme sœur… EN SEPTEMBRE DANS MAUVAISE GRAINE STÉPHANE HEUDE EXPOSE SON

RÈGLEMENT PAR CHÈQUE OU MANDAT POUR LA FRANCE PAR MANDAT INTERNATIONAL POUR L’ÉTRANGER LIBELLÉ À L’ORDRE DE W. RUHLMANN

Manuel d’un jeune suicidé ET PLUS ENCORE !

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