Mauvaise graine # 25

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MAUVAISEGRAINE #25 SPÉCIAL VINCENT LAURENT AINSITOUT RECOMMENCE ET HARRY WILKENS POÈMES INÉDITS


L’ÉDITODU VIKING Pour entamer la troisième année de MG, revue qui risque encore très prochainement de changer d’adresse postale - fait complètement indépendant de notre volonté - nous démarrons avec de la poésie, genre littéraire qui nous est cher et fit battre le cœur de la graine dès ses premiers balbutiements. Balancés dans les bras d’un été normand capricieux, entre ciel gris, pluie d’orage et timides rayons de soleil, nous sommes Mrgane, Bruno et moi-même ravis de vous accueillir à nouveau parmi nous. Ce mois-ci donc, poésie, avec deux auteurs bien différents : Vincent Laurent que je vous présente dans le portrait, et Harry Wilkens, habitué de la revue, qu’on ne présente plus, avec 8 de ses poèmes inédits. Dire que Mauvaise Graine est sur la pente ascendante serait prétentieux, alors nous ne dirons d’elle qu’elle avance sûrement sur la voie que nous voulions pour elle, comme de bons parents (que nous sommes) s’inquiéteraient de leur rejeton. Mais sans vous lecteurs, MG n’aurait pas été bien loin, et si un petit groupe de personnes ne nous avaient pas fait confiance dès le lancement de la revue, nous n’en serions certainement pas là. Alors voici encore une occasion pour moi de tous vous remercier de nous avoir permis de concrétiser ce projet et d’avoir fait de la graine ce qu’elle est aujourd’hui. Peut-être que la hausse du prix de l’abonnement et notre penchant pour le choquant, le martyrisant vous feront fuir cependant, ce serait une erreur, une fois pris au piège de nos griffes acérées, nul ne saurait tourner le dos. Pourtant, si le mois dernier était un mois de fête, j’avouerais honnêtement que ce mois-ci en sera un de test et qu’il me flanque la frousse, mais comme le dit souvent Mrgane : « inch’ allah » et moi de répondre : « alea jacta est ! » Le stress ne devrait pourtant pas m’envahir ainsi, je suis même certain qu’après deux ans de confiance non stop, je ne peux que compter sur vous tous, chers lecteurs.


To begin with MG’s third year, a review that may move again next - which is completely out of our will - we start with poetry, literary gender that is dear to us and made the heart of the grain beat from the start. Balanced in the arms of a whimsical Norman summer, between grey sky, rain storm and shy sun rays, Mrgane, Bruno and myself are delighted to greet you once again with us. So, this month, poetry, with two very different authors : Vincent Laurent, that I introduce to you in the portrait, and Harry Wilkens, that doesn’t need being introduced anymore, with 8 of his unpublished poems. Saying that Mauvaise Graine is on the ascending dole would be pretentious , so we’ll only say that it goes forth surely on the path we wanted it to go on, like good parents (we are) would feel concerned about their offspring. But without you, dear readers, MG wouldn’t have gone that far, and if a small group of people hadn’t trusted us when the review was released, we wouldn’t have reached that goal. So, here’s another occasion for me to thank you all for having allowed us to concretise this project and made the grain what it is today. Maybe the increasing of the prices and our fondness for offensive and martyrizing things will make you run away, though that would be a mistake, for, once you’re trapped in our sharp claws, none could turn their back on us. Yet, if last month was a month of feast, I’ll honestly confess that this one shall be a testing one and that it’s scaring me to death, but as Mrgane often says : « inch’ allah ! », as I answer « alea jacta est ! » Yet, stress shouldn’t worry me that much ; I am even sure that after two years during which you trusted us endlessly, I can only but count on you all, dear readers.

Walter

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LE PORTRAIT LE VIKING Non ! Ne m’accusez ni de publicité mensongère, ni de laxisme (et puis après tout, ce laxisme serait justifié ; je suis en vacances !). J’ai tenté vainement de pondre un portrait concernant l’auteur publié ce mois-ci, à savoir Vincent Laurent, mais ne le connaissant qu’au travers de quelques textes rendus icimême et autres courriers électroniques que nous avons échangés lui et nous, j’ai vite baissé les bras et lui ai posé tout simplement la question « qu’est-ce que l’acte d’écrire ? ». Je vous rends sa réponse telle qu’il me l’a donnée, via e-mail : « En fait, déjà tout gamin (6 -7 ans) ,je m'exprimais plus volontiers par écrit pour exprimer mes émotions. J'étais un enfant très sensible et je suis un adulte qui écrit comme sous l'influence de pulsions. Ainsi, il arrive que je n'écrive aucune ligne pendant plusieurs semaines, plusieurs mois, et d'un seul coup, sans crier gare, j'écris. Ou plutôt, les mots, les phrases me viennent, évidentes, dans le métro, en voiture, dans la rue, au travail aussi, un peu n'importe où. J'ai toujours "fonctionné" de cette façon. Il m'est impossible de m'installer à une table et de penser "là, maintenant, j'écris, et de telle façon sur tel sujet". Simplement, lorsque les mots, les phrases, viennent dans des circonstances où il est difficile d'écrire, un effort de mémorisation s'impose. Dès que je le peux, je pose ces mots sur le papier. Ensuite le tout est assez peu retravaillé. J'ai l'impression que mes sentiments, les émotions s'emmagasinent dans mon esprit et ressortent épisodiquement sous forme de mots qui s'échappent, comme des bulles. J'ai aussi l'impression que mon esprit travaille peu à peu sur ces émotions, le papier ne servant ensuite que de simple support. Je n'ai pas de rituel d'écriture, l'écriture d'un texte ne me prend généralement que quelques minutes, uniquement un travail de "recopiage" de ce que j'ai mémorisé. J'ai d'ailleurs constaté que, sans forcément chercher volontairement un lien entre chaque texte, le lien s'établissait de lui-même au fil de l'écriture. Comme un cheminement intérieur qui continue sa route dans mon esprit et qui ressort inopinément. Cela peut durer quelques mois, quelques années, ou quelques jours. Quoiqu'il en soit, sans pouvoir en expliquer la raison, je sais quand un recueil est terminé et qu'il n'y a plus rien à en dire. Alors, je relis l'ensemble et je comprends le point commun qui les relie. L'écriture me vient sans projet préalable, ni idée préconçue de ce que je veux écrire. Quant à la source de mon inspiration, elle est manifestement influencée par mes relations sentimentales, amicales, mais aussi par une ambiance, un sentiment, beaucoup le silence et le sentiment d'isolement. L'écriture est en fait le seul élément invariable de ma vie, le seul élément qui, malgré les joies ou les malheurs que j'ai pu connaître est resté présent, a pris plus de vigueur et de maturité avec le temps. En fait, tant que j'écris, l'espoir est là, un formidable espace de liberté.» Vincent Laurent, nous l’avons découvert lors du Prix Press-Stances 1997, son recueil Ainsi tout recommence a obtenu une mention spéciale du jury, et il le valait bien. Et comme je le disais dans l’édito, l’autre auteur publié ce mois-ci n’est plus à présenter, nous le connaissons tous : Harry Wilkens, qui, après Terre Promise, aux éditions des Cahiers de nuit, et The Hit-Man, publié en Suisse par Christine Zwingmann et dont des extraits traduits avaient été publiés dans Mauvaise Graine en mai 1997, nous a envoyé des poèmes inédits que j’ai pris soin de traduire et vous offre donc dans ces pages.

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Don’t you say I am making fake advertising or that I’m a lazy bastard (anyway, this laziness would be ok as long as I’m on holidays myself !). I vainly tried to lay off a portrait concerning the author published this month in Mauvaise Graine, it is to say Vincent Laurent, but as long as I only knew him through the few texts shown after and other e-mails that we exchanged him and we, I quickly said “damn it !” and simply asked him the following question : « what is writing ? ». I give you his answer just like he gave it to me via an e-mail : « Since I was a kid (6 - 7 year old), I tended more to express my emotions writing. I was a really sensitive kid and am an adult that writes like under the influence of urges. So, I sometimes might not write a single line for several weeks, months, and all of a sudden, with not warning, I write. Or rather, the words, the sentences come to me, obvious, in the tube, in my car, in the street, at work too, anywhere really. I’ve always « worked » that way. I can’t sit down at a table and think : « here, now, I’m gonna write, and so, on this one subject ». Just when the words, the sentences come in uneasy circumstances and places; a memorising effort becomes necessary. As soon as I can, I put these words down on a sheet of paper. Then the whole thing is not that much re-worked. I fill like my feelings, my emotions store up in my soul and get out fleetingly, shaped like words that fly away, like bubbles. I also feel like my soul work bit by bit on these emotions, the paper being only used afterwards as an easel. I have no writing rituals, writing a text generally only takes me a few minutes, it’s only a « copying out » job of what I have memorised. By the way, I noticed that, without looking for a link between each text, the link makes up itself as writing goes by. Like an internal walk that carries on in my soul and get out again unexpectedly. This can take a few months, a few years, or a few days. Anyway, without being able to explain why, I know when a poem book is over, and that there’s nothing more to say. Then, I read it again and understand what links them all. Writing comes to me without any foreseen project, nor preconceived idea of what I want to write. Concerning the inspiration spring, it’s obviously influenced by my relationships (lovers and mates), but also by an atmosphere, a feeling, a lot by silence and the isolation feeling. Writing is in fact the only invariable element in my life, the only one that, despite joys and pains I’ve lived, kept and invigorated and maturated with time. In fact, as long as I write, hope is here, an amazing space of freedom.» We discovered Vincent Laurent while the Prix Press-Stances 1997, his poem book Thus everything starts again receiving justly the special mention of the jury. And, as I was writing in the édito, the other author published this month doesn’t need introducing anymore, we all know him very well : Harry Wilkens who, after Terre Promise, at Cahiers de nuit editions, and The Hit-Man, published in Switzerland by Christine Zwingmann, and from which excerpts translated into French were published in Mauvaise Graine, in May 1997, sent us unreleased poems I translated and published in the following pages for you

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AINSITOUT RECOMMENCE Cassonades flamandes, Effusions diffuses, Des cascades aux souricières, Descente en hiver Et glisse à la verticale, Mélange. Puissance aux aériens, Étrange effeuillage, Patinage en douceur, Coule au coin du creux du dos. Lancette et coup bas dans les rayons, Menacé d’amour, Un acidulé mélange, Mélancolie d’un accord étranger. Ainsi, tout de mes nuits Visitées par les ombres.

Quand les enfants, Deux par deux, S’en vont tomber dans les oubliettes, Qui sait si le temps les écharde au passage Ou les oublie par nature. Je te dédie mes oubliettes, Veux-tu bien redescendre Et mander la peur du vide. Je te dédie... De mes élans, l’enfant que tu reconnais n’est plus Celui que je fus, Mais un frère Une loupiote éternelle.

Tout à l’heure Un serpentin crissait d’horreur Au parvis, station vertigo, Noirceur à tous les étages. Dans les compteurs de libido Les couloirs perdus, la satiété, Les comptoirs de la litanie Repoussent nos humeurs. S’annoncent les heures, Reclus dans une boîte en fer Tangué par l’essieu lâche Qui balance aux lignes abandonnées Des appels de détresse. L’enfant caché, prisonnier, D’un revers de la main, donnerait ses billes Au hasard tragique, Envahi par la machine, éparpillé.

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THUS EVERYTHING STARTS AGAIN Flemish brown sugar, Diffuse bursts, From the falls to the mouse traps, Descent in winter, And vertically slide, Mix. Power to the ethereal, Strange striptease, Softly skating, Flows at the corner of the back’s curve. Lancet and stabs in the back in the rays, Threatened of love, An acid mix, Melancholy of a foreign agreement. Thus, the whole in my nights Visited by the shadows.

When the children Two by two Go and sink into oblivion, Who knows if time splints them on their way, Or forgets them naturally. I dedicate my oubliettes to you, Will you come back down, And go ask for fear of heights. I dedicate to you... Of my run ups, the kid you reckon is no more The one I used to be, But a brother An eternal kid.

Just now A serpentine was screeching of horror On the square, vertigo station, Blackness at every levels. In the libido meters The lost halls, the satiety, The litany counters Pull back our moods. The hours show off, Isolated in a can Twisted by the slack axle That throws distress calls At the left over lines. The hidden child - a prisoner Would give his marbles to the tragic wheel From the back of his hand, Invaded by the machine, dispersed.

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Ton mon ton Ma ta ma Ma ta ma Main ta mélancolie Sauvage au dernier vivant Ton mon ton Tes pas essaimés Laissés pendus Ton mon ton D’éternité légère Attends-moi Ma ta ma Ma ta ma Cause éperdue Route ajournée Ton mon ton Ma ta ma...

Your my your My your my My your my Hand your melancholy Savage to the last living one. Your my your Your swarmed steps Left hung up Your my your Of an eternal lightness Wait for me My your my My your my Overcome cause Adjourned way Your my your My your my My your my...

La boule suspendue avance, Les jours sans fin, Opaline, opaline avide Qui reste auprès de moi, suspendue, Saigne par tes rayons vitreux Retient nos vies. Vite un chaperon vif, écartelé, Au loin les roseaux désorientés, Plie, plie, la mélodie désengagée, Il pleut bêtement Un jour de grain qui ne peut pas finir.

The hung up ball comes forth, The endless days, Opaline, greedy opaline Who keeps next to me, hung up, Bleeds through your glassy rays Hold back our lives. Quick a sharp chaperon - quartered Afar, the disorientated reeds, Bend, bend, the disengaged melody, It’s bloody raining An heavy shower day that can’t end.

Quand tout ami, Roulement de la mer Des ongles polis Allant sûr emporté Le grain de sable Ami. Quand tout ami, Phare étalé du long Gisant des flaques Échoué sur la misaine Le grain de poussière Ami. Et out ami Ne sort Du mémorial Quand tout ami sera Tout sera levé.

When all friend, Rolling of the sea Polished nails Going on carried over The friendly sand Grain. When all friend, Lighthouse spreaded along Lying of the ponds Grounded on the foresail The friendly dust Grain. And all friend Doesn’t leave The memorial When all friend will be Everything will be lifted up.

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Regain du jour à venir, Et la rougeur et la plaie Blanchies. L’avenir, là-haut, se moque bien, Mon ami d’orange balance aux vents marins. Chapelles méprisées, Les enfants nés d’un ailleurs S’échouent devant tes pieds. Allons la chair, Palpée sous des doigts oubliés, Rougis donc, Rougis que je revienne. Les érables naissants m’entraînent De la sève au plus haut ciel, Si ce n’est le rêve, du moins la pensée, La foi. La foi. Le soir, au possible nous attend Dans la chair Et te suit dans l’esprit.

Et grand bien te fasse Même si je, pour toi, Que feras-tu de nos absences ? À tes retours, grand bien te chasse Bohême oubliée, Tourneboule et ribouldingue Aux coins du plafond Dans les retours paisibles du silence, Ami du grand jour au jour suivant Tes liens s’élancent Tourneboulent, Repassent, Ami, Laisse désolée ton ombre chétive Amer si je, pour nous Laisse mes doigts passer Au loin de tes amarres.

Homme trop, Soupir Homme en trop, Quai de brume Homme à rien, Ennui Homme en bien, Qui mal y pense Âme bien née, Pour le décor Ami transi, Par l’écume, Ami caché dans tes absences.

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Renewal of the forthcoming day, And the redness, and the wound Whitened. The future - up there - mocks on, My friend of orange throws in the maritime winds. Scorned chapel, The children that are born elsewhere Ground in front of your feet Come on flesh, Fingered under forgotten fingers Thus redded Go red that I come back. The springing maples drive me From the semen to the highest sky. If it’s not the dream, at least the thought, The faith. The faith. The evening, wait for us as much as possible In the flesh And follows you in the spirit.

And much good may it do you Even if I, for you, What will you do of our blanks ? When you come back, much good may it chase you Forgotten bohemia, - Whirl and bringe In the corners of the ceiling In the silence’s peaceful returns, Friend from the great day to the following day Your bonds rush forwards, Whirl, Pass by again, Friend Let your puny shadow be desolated Bitter if I, for us Let my fingers go by Afar from your ropes.

Too much man, Whisper Man too many, Foggy dock Man of nothing, Boredom Good be to man, Who evil thinks Well-born soul, For the set Friend paralysed By foams, Friend hidden in your absences.

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N’oublie pas de ne pas m’oublier. Et nos corps se redressent Un par un Écoute les sillons, Entends cette musique au loin si lasse. Ainsi tout recommence et se peut-il Même, que cette musique Aux lointains sillages soit aussi mienne ? Je suis là, Ainsi tout recommence, Et ton rire qui résonne De ces bonheurs simples, La joie retrouvée, Tu es là, Trop loin déjà. N’oublie pas de ne pas m’oublier, Comme à reconnaître l’ombre Des siens, D’une ombre métisse qui te frôle, Puisque c’est ainsi, Je n’oublie pas de ne pas t’oublier.

Do not forget not to forget me, And our bodies straighten up One by one, Listen to the furrows Hear that so weary music afar. Thus everything starts again, And can this music Of the far furrows even be mine too ? I am here Thus everything starts again, And your laughter echoes For this simple happiness, The recovered joy, You are here, already too far. Do not forget not to forget me, Like recognise one’s Shadow, Of a half-cast shadow that brushes you, Since thus it is, I do not forget not to forget you. Thus, everything starts again, My friend, my colour, And again it’s you in this night, Over there in the dunes And the brushing oyat Thus, everything starts again, Bloody memory With uncertain whitenesses, And the Polaroid gathered... Everything drops off Everything Until the last hit, Thus, everything starts again, And my friend, and my colours.

Ainsi, tout recommence, Mon ami, ma couleur, Et c’est encore toi dans cette nuit, Là-bas dans les dunes Et les oyats caressants. Ainsi, tout recommence, Foutue mémoire Aux pâleurs incertaines, Et les polaroïds amassés... Tout s’égrène Tout Jusqu’au dernier coup, Ainsi, tout recommence Et mon ami et mes couleurs. Rimes entamées jamais définies, J’entends tes pas dans l’escalier, Part à part à part à part Paris, Soumission du kamikaze, Libéré, Libre, Enfin. Roman vital inattendu Volé par un escadron de mouchards Attentionnés, Vise un peu les couleurs cruelles Belles sans nous. Il nous faut du vide, À s’époumoner Rien que du creux Du rien de rien, À s’époumoner, De l’air qui nous épelle Qui nous trahit Et nous laisse bien.

Started but never defined rhymes, I can hear you stepping on the stairs, Part apart apart apart Paris, Submission of the freed Kamikaze Free At last. Vital and unexpected novel Stolen by a squadron of careful Flinks, Have a look at the cruel colours Beautiful without us. We need emptiness, To shout our hoarse Only of the curve Of nothing, absolutely nothing, To shout our hoarse, Of the air that spells, Betrays, And leave us well.

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Et bis repetita Les pressentis se lèvent, Gare à vous qui gardez les envies Et bis, Tout court au pluriel... Mais le silence. Et bis repetita Les repentis repassent Et bis Le sort oublié Dans un silence. Et bis repetita La faute qu’il faut.

Enroule ton ruban Du temps des songes rougissants Enfante vite, Hasardant tes bouches avides, Ajoute au bord des joues Une lèvre évitée, Et les couleurs, La couleur en qui tout recommence, Élève-toi en haut du haut, Au-delà des images des marches Envole-toi dans les images Et déroule ton ruban. Loup y es-tu ? Mon loup dévoré Saute après le soleil couchant. Son ombre rallonge, Viens, saute aux rayons lunaires Que le souffle inonde de poussière. Mon lamantin qui court après son ombre Et que le soleil allonge. Dent de lait qui mord le jour Au-devant de la nuit. Viens dans la ronde, Où te caches-tu ? Passera par là ? Loup qui posera ses yeux, s’en amusera, De ces nuits où le jour semble s’élever. Patrie bavarde, laisse-nous les temps avides À l’azur enfumé Le drapeau planté là, Car est-il un geste obligé Dans la couleur des caresses ? Je parle de toi Comme au regard d’un oiseau L’horizon s’élargit Et, des douces vosges Aux plaines bretonnantes La vue nous unit Et vient lier nos humeurs Dans l’ici-bas, léger.

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And there we go again The forebodings stand up, Beware you who keep watch on desires And again, Everything runs to plural... But silence. And there we go again The repentants pass by again And again The forgotten fortune In a silence. And there we go again The mistake that is needed. Wrap up your ribbon Of the redding dreams’ time Give birth quickly, Risking your greedy mouths, Adds at the edge of the cheek An avoided lip, And the colours The colour in which everything starts again, Rise up at the topest top, Above the stair picture Take off in the images And unwind your ribbon. Wolf are there you? My wolfed wolf Jump after the setting sun. Is shadow stretches, Come, jump at the moon raise That breath flows up with dust. My lamantine who runs after its shadow, And that the sun stretches. Baby tooth that bites the day Before the night Come into the whirl, When do you hide ? Will pass by round here ? Wolf who shall set its eyes, and get fun off it, Off these nights when the day seems to arise. Chatty homeland, leaves us the greedy times With smoked azure The flag planted there, For it is a required action In the colour of the caresses ? talk about you As to a bird’s look The horizon widens up And, from the soft Vosges To the Briton speaking meadow The sight unites us And comes bond our moods In the light down there. Translated from French by Walter Ruhlmann

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8 POÈMES INÉDITSDE / 8 UNPUBLISHED POEMS BY HARRY WILKENS SEXY BITCH. White lady with fake blond hair, false teeth, flabby tits and real credit-cards drives crazy beach boys everywhere who work hard but get nowhere before next season which will bring more white ladies with fake blond hair, false teeth, flabby tits and real credit-cards.

BELLE SALOPE. Une dame blanche blonde décolorée avec des fausses dents, des nichons flasques et de vraies cartes de crédit rend cinglés des garçons de plage qui travaillent dur mais n’iront pas loin avant la saison prochaine qui apportera son nouveau lot de dames blanches blondes décolorées avec de fausses dents, des nichons flasques et de vraies cartes de crédits.

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BUBBLES. To the French TV presenter who asked the sweet girl if she makes bubbles in the bath-tub she answered : yes, much more than you, ‘cause I can also do it with my cunt and you only have & are an asshole.

LES BULLES. Au présentateur télé français qui demanda à la jolie fille si elle faisait des bulles dans la baignoire elle répondit : oui, bien plus que vous car je peux aussi en faire avec mon con et vous n’avez et n’êtes qu’un trou du cul.

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GENITAL MUTILATION. You can see them, these weird white gentlemen & black ladies, rushing in their Porsches & Jaguars all over Europe, some of them heading overseas. They’ve got sharp knives eager to cut fresh pricks and cunts. They are the circumcisers & excisers, impatiently expected and abundantly paid and celebrated. With a lot of thrill & fun & extra tips. What’s a hangman compared to them, or even a bloody Army general ?

MUTILATION GÉNITALE. On peut les voir, ces hommes blancs et ces femmes noires si étranges, parcourir l’Europe à toute vitesse dans leurs Porsches et leurs Jaguars, certains d’entre eux frappant outre-mer. Ils ont des couteaux tranchants avides de couper de jeunes bites et des vagins. ce sont les circonciseurs et les exciseuses, impatiemment attendus et payés abondamment et célébrés. Avec beaucoup d’émotion et de joie et de petits extras Qu’est-ce qu’un pendu ou même un putain de Général des armées comparés à eux ?

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PROJECTS. Honey, tell me, how will it be when we finally get our rent subsidy. Tell me, how it will be ! ! ! Will each end of month be like Christmas ? Will we make love twice a week ? Or even thrice ? ? ? Will we spend vacations on the beach and buy a new washing machine and finally have a baby and get our car repaired or will we just go to the movies now and then to watch how it could be if we really get it...

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PROJETS Chéri, dis-moi comment ce sera quand nous aurons finalement notre aide au logement. Dis-moi comment ce sera ! ! ! Est-ce que chaque fin de mois sera comme Noël ? ferons-nous l’amour deux fois par semaine ? Ou même trois ? ? ? Passerons-nous des vacances sur la plage et achèterons-nous un nouveau lave-linge et enfin aurons-nous un bébé et ferons-nous réparer la voiture ou bien irons-nous simplement au ciné parfois pour voir comment ce serait si nous l’avions vraiment.

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To Christine, Karine, Marcela and Tassadit BASIC QUESTION. If we lived in a sixty-story skyscraper full with sexy artist girls, with only good vibrations in every room, could we withstand this ugly world with its pigs and penguins and their hideous vulgar fat females ? Or would this just be a golden cage filled with illusions, and no future, no right to procreate, to be happy forever ?

À Christine, Karine, Marcela et Tassadit. QUESTION SIMPLE. Si nous vivions dans un immeuble de soixante étages plein de jeunes filles artistes et sexy, avec seulement de bonnes vibrations dans toutes les chambres, pourrions-nous supporter ce monde horrible avec ses ordures et ses pingouins et leurs grosses femelles hideuses et vulgaires ? Ou bien serait-ce simplement une prison dorée remplie d’illusions et sans futur, sans droit de procréer, d’être heureux pour toujours ?

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BOREDOM. After having walked his dog Joe drinks his beer at the Winner’s bar watching the jobless dockers playing pocket billiard and picking their noses while the lady on stage inserts a beer bottle in her pussy, in and out to and fro. And during this time in Colorado and Acapulco, idle bastards get killed while skiing or surfing or doing other extreme sports, as if they had nothing else to do.

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L’ENNUI. Après avoir promené son chien Joe va boire une bière au Winner’s bar et regarde les dockers au chômage jouant au billard avec leurs couilles et se curant le nez pendant qu’une femme sur scène enfonce une bouteille de bière dans sa chatte dedans, dehors d’avant en arrière Et pendant ce temps au Colorado ou à Acapulco de beaux salauds se font tuer sur leurs skis ou leur surf ou en pratiquant d’autres sports extrêmes comme si c’était tout ce qu’ils avaient à faire.

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LOVE For most it’s just another four-letter word you better not use unless you know what you’re talking about. But WHO knows ? Maybe it’s just LUST. Love can die, but CUNT and FUCK always persist, because they are real and essential and eternal and useful and absolutely necessary like PISS and SHIT.

L’AMOUR. Pour la plupart c’est juste un autre mot de cinq lettres qu’il vaut mieux ne pas utiliser à moins de savoir ce dont on parle. Mais QUI sait ? Peut-être est-ce simplement le DÉSIR. L’amour peut mourir ; mais le VAGIN et la BAISE durent toujours car ils sont réels et essentiels et éternels et utiles et absolument nécessaires comme la PISSE et la MERDE.

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TONY THE NUT. He was on pills, and when he wasn’t, he sniffed at bicycle seats of pretty girls or tried to sell us some stuff people had sold him for much more. That kept him busy and prepared to take over his rich dad’s business in the States. Girls queued up to get married with him and a US passport, but the slut who succeeded came back 6 months later, State-less as before. Meanwhile, Tony surely has a son and heir he will send back to Greece to get prepared for life, too.

TONY L’ABRUTI. Ils se droguait et sinon il reniflait les selles de vélo des jolies filles ou essayait de nous vendre des trucs que des gens lui avaient vendus pour plus cher. Cela l’occupait et le préparait à reprendre les affaires de son père riche aux États-Unis. Les filles faisaient la queue pour se marier avec lui et obtenir un passeport américain mais la garce qui y parvint revint 6 mois plus tard, aussi peu américaine qu’avant. Pendant ce temps, Tony a certainement un fils et héritier qu’il enverra en Grèce pour le préparer aussi à la vie.

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NOTES DOCKERNET, n° 11 et 12, juillet/août 1998. 86, rue de Montbrillant 1202 Genève. Suisse. Christine Zwingmann entame ce numéro double estival pour nous rappeler à tous, ce en quoi elle est loin d’avoir tort, que derrière chaque homme, se cache une femme pour le guider. Puis des auteurs bien masculins se succèdent : von Neff, Lamouillé, Olson, Lemaire, Chouduri... une nouvelle livraison de Dockernet pas piquée des hannetons. LA CIGOGNE, n° 41, mai - juin 1998. 53, rue Van Soust 1070 Bruxelles. Belgique. Je me suis demandé si je devais écrire une note sur ce numéro de la revue, d’abord parce que nous n’avons pas encore l’occasion de connaître ses opinions à notre sujet, et ce malgré un échange régulier depuis dix mois déjà, et puis parce qu’il date un peu, mais puisque La cigogne est en vacances en juillet et en août, nous pouvons y aller. Loin de leur en vouloir de ne pas parler de nous, ils n’ont sans doute pas suffisamment de place pour les morveux que nous sommes, je dirai de La cigogne qu’elle sait parfois intéresser son lecteur même le moins attentionné et que les textes publiés sont en règle générale de qualité honnête, ce numéro-ci particulièrement, avec des poèmes de Michel Le Haen qui ne m’ont pas déplu et surtout une chronique abidjanaise de Isabelle Lebastard qui marque et traite d’un sujet bien épineux et complexe à résoudre : l’excision des petites filles. Un bon numéro. LIBELLÉ, n° 79 et 80, juillet et août 1998. Michel Prades, 7 rue Jules Prades 75020 Paris. France. Une autre revue qui prend ses aises en été, à croire que nous sommes les seuls à travailler pendant les vacances ! Un bon double numéro cependant, avec une palanquée d’auteurs fort talentueux. Nous apprécions toujours autant cette revue petite par la taille, grande en esprit. Deux recueils de PHILIPPE A. BOIRY : Libellules aux ailes de verre, éditions Nouvelle Pléiade, 1997 Parti sans laisser d’adresse, éditions Zones E.P.C.I., 1996. Premier service de presse de la part de cet auteur dont j’avais maintes fois entendu parler ailleurs mais que je n’avais pas encore eu l’honneur de lire. Une poésie intéressante, à la fois simple et riche. Une musique douce qui sonne à nos oreilles (oui, même les morveux aiment à entendre de belles choses !). alors un bravo à ce dinosaure de la poésie et un grand merci pour ces deux ouvrages très agréables et intenses. SOL’AIR, n°16, second semestre 1998. Laure Ménoreau, 242, boulevard Robert Schumann 44300 Nantes. La palme et la cerise sur le gâteau ce mois-ci a le doux nom de Sol’Air. On ne présente plus cette revue de nouvelles et textes courts animée, entre autres et principalement, par Laure Ménoreau que nous avons eu l’immense joie d’accueillir par deux fois dans Mauvaise Graine (n° 20 et 23). Une fois de plus, je reste coi devant le professionnalisme des auteurs, même des plus débutants. Particulièrement des trois lauréats des différents concours : Guy Vieilfault Grand Prix Sol’Air pour Les charentaises bleues ; Dominique Chicoine Prix de la Francophonie pour Entrevue ; et Lionel Marcillaud Prix découverte pour J’ai faim. On ne peut tous les nommer, mais l’on devrait tous les lire. Plus que jamais, Sol’Air a su nous prouver qu’elle était une grande revue capable du meilleur, et uniquement du meilleur. Walter

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MG SUR[f] LE WEB Dans sa livraison estivale (RéZine n°3), la résine du zoo ou le réseau des zines nous recommandait d’aller visiter synApse, revue-forum, lieu de débat, et site web du même tonneau. Aussitôt dit, aussitôt fait, le temps d’enfiler ma combinaison de surfeur d’argent (en gros je me mets tout nu, j’applique une décalcomanie des lettres MG sur mon large torse velu, et j’enfile ce qui a miraculeusement échappé aux dents de Mrgane de mon slip en similicuir... Cf MG#26). À quoi ressemble le site de synApse, me demanderez-vous fort à propos ? Eh bien c’est clair, agréablement ordonné et facile à consulter. Peut-être un mini reproche sur la forme : une certaine disproportion entre la masse de texte et un minimalisme graphique, mais cette remarque est peut-être malvenue de la part de Mauvaise Graine, qui n’est guère mieux lotie. Le principe du site - et de la revue, me semble-t-il - est de réagir à tout ce qui le mérite, de la découverte de pétrole dans la steppe mongole à l’inévitable World Cup soccer tournament. Morceaux choisis... « Love parade. Foot : 22 joueurs, 1 arbitre. Des hooligans, de la casse, un homme dans le coma. Love parade : 1 million de ravers. Une bonne ambiance. Des messages de paix, d’amour, de tolérance. Mais ce sont les raves qu’on interdit. » « Ibrahim Ali attaquait de dos. Ibrahim Ali Abdallah est mort à Marseille, en février 95, assassiné d’une balle dans le dos. L’assassin et ses deux collègues collaient des affiches pour la ligue d’extrême droite Front National, dont ils sont membres. Bruno Mégret, n°2 du F.N., [...] a déclaré qu’ils avaient agi en état de légitime défense. D’ailleurs, M. Abdallah était de dos, c’est pas évident ? On voit tous les jours des gens courir de dos ! Imaginez la peur de ces gens, en voyant un dos leur foncer dessus ! » L’équipe de synApse, c’est une poignée d’amis et collaborateurs plus ou moins réguliers autour de Philippe Couzon, rhônalpin de 25 ans, tiers-mondiste, anti-nationaliste, et ma foi un fort honnête homme : « Il y a ceux qui parlent, dont je fais partie, et il y a ceux qui agissent. Certes, je fais des choses, de ci de là, mais jamais véritablement sur le plan de l’action. Oui, d’accord, je vais quelquefois au côté de mes pairs manifester contre le pêne d’une porte au racisme et au populisme ; certes, je vais faire un bout de bitume contre le travail des enfants, mais qui m’a déjà vu dans un squatt, au côté de ceux qui veulent juste un toit ? Je signe des pétitions, parfois, mais, sérieusement, je ne risque pas grand chose. Par contre, qui m’a déjà vu partager un repas avec quelqu’un qui n’en avait pas ? [...] J’agis peu, donc. Je reste sur ces questions : comment agir ? Quelle est la meilleure solution ? Vous pouvez m’écrire pour me donner des réponses ! » synApse c/o Philippe Couzon 32 rue Maurice André 42330 Saint Galmier http://www.glaine.net/synapse e-mail: philippe.c@bigfoot.com

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In its summer delivery (Rézine nb 3), the zoo resin or the zines network recommended us to visit synApse, forum review, place of debate, and web site made up the same way. No sooner said that done, just time to put on my silver surfer uniform (it is to say that I get undressed, decals MG letters on my wide hairy chest and put on what from my leather like pants miraculously escaped from Mrgane’s teeth... Cf. MG#26). What does synApse site look like, shall you ask me justly ? Well, it’s quite neat, nicely shaped and easy to consult. Maybe a tiny reproach on the structure : a certain disproportion between the lot of texts and a graphic minimalism, but this critic may be a bit off from Mauvaise Graine, that is not that much better made. The principle of the site - and of the review it seemed to me - is to react to all that deserves it, from the discovery of petrol gas in the Mongolian steppes to the unavoidable World Cup Soccer tournament. Best of... « Love Parade. Soccer : 22 players, 1 referee. Hooligans, break outs, one man in a coma. Love Parade : 1 million ravers. A good atmosphere. Messages of peace, love, tolerance. But raves only are being forbidden. » « Ibrahim Ali was coming from behind. Ibrahim Ali Abdallah died in Marseilles, in February 95, murdered from a bullet in the back. The murderer and his two mates were sticking wall bills for the extreme right wing party Front National, of which they’re members. Bruno Mégret, second hand of the party, [...] declared that they acted in self-defence. By the way, M. Abdallah was turning his back, that’s not obvious ? You see people running backwards everyday ! Imagine these people’s fear seeing a back rushing on them ! » SynApse’s team is a handful of mates and collaborators more or less regulars around Philippe Couzon, a guy from Rhônes - Alpes (South East of France), aged 25, third world like, anti nationalist, and well, a real honest guy : « You’ve got those who chat away, which I am of, and those who act up. Indeed, I do things, here and there, but never really on the action scheme. Yeah, ok, I sometimes go beside my peers, demonstrating against a bolt - man from a door of racism and populism ; indeed, I walk on the streets against children employment, but who has ever seen me squatting, beside those who just want a roof ? I sign petitions, sometimes, but seriously, I’m not risking my life. On the other hand, who has already seen me sharing my meal with someone who didn’t have anything to eat ? [...] So, I am not acting very much. I stand on these questions : how acting ? What are the best solutions ? You can write to me to give me your answers ! » synApse c/o Philippe Couzon 32 rue Maurice André 42330 Saint Galmier http://www.glaine.net/synapse e-mail: philippe.c@bigfoot.com

Bruno

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LES FANTASMES DE LA GRAINE

LE MOIS PROCHAIN DANS MAUVAISE GRAINE…

S(LAUGHTY) M(ORGANE) IS BACK AVEC UN NUMÉRO TRÈS SPÉCIAL CONCOCTÉ PAR SES SOINS... MAUVAISE GRAINE - REVUE MENSUELLE ET BILINGUE DE LITTÉRATURE TENDANCE UNDERGROUND - N°25 AOÛT 1998 - ISSN :1365 5418 - DÉPÔT LÉGAL :À PARUTION - IMPRIMERIESPÉCIALE DIRECTEUR DE LA PUBLICATION:WALTER RUHLMANN - ASSISTÉDE MRGANE ET DE BRUNO ABONNEMENT POUR UN AN (12 NUMÉROS) MAUVAISEGRAINE & LES AUTEURS,AOÛT 1998 FRANCE :150 FF - ÉTRANGER :200 FF ADRESSE FRANCE INDIVIDUELLEMENT,LE NUMÉRO FRANCE : 15 FF - ÉTRANGER : 20 FF E-MAIL mgraine@mygale.org RÈGLEMENT PAR CHÈQUE OU MANDAT POUR LA FRANCE SUR LE WEB www.mygale.org/~mgraine PAR MANDAT INTERNATIONALPOUR L’ÉTRANGER

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