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ACTU MONDE

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vendredi 27 septembre 2013 www.metronews.fr Klay BBJ a été condamné pour outrage à des fonctionnaires, atteinte aux bonnes mœurs et diffamation. FETHI BELAID / AFP

EN BREF

Qatar

Les chantiers de la mort. Au

moins 44 ouvriers népalais, travaillant dans des conditions s’apparentant à de l’esclavagisme, sont décédés pendant l’été 2013, rapporte hier le quotidien britannique The Guardian. Ils travaillaient à la construction des infrastructures pour la Coupe du monde de football de 2022.

Journalistes et artistes ciblés

Russie

Les militants de Greenpeace mal embarqués. Dix-sept activistes écolos, dont 13 étrangers et un photographe, ont été placés hier en détention pour deux mois pour « piraterie ». Ce crime est passible en Russie de 15 ans de prison. Les militants avaient mené la semaine dernière une opération contre une plateforme de Gazprom en Arctique.

Six mois ferme pour une chanson

Tunisie

Un nouveau rappeur condamné. Klay

laurent Fabius, hier, à l’oNu. AFP

Syrie

Des progrès à l’ONU. Les discus-

sions sur une résolution encadrant le désarmement chimique syrien «ont nettement avancé», a indiqué hier Laurent Fabius à New York. Le texte inclut désormais l’éventualité de mesures coercitives, mais il reste «des sujets à préciser», selon le ministre.

Belgique

Le bizutage tourne mal. Une étu-

diante française en médecine vétérinaire à Liège est tombée dans le coma pendant deux jours après avoir ingurgité de grandes quantités d’eau. Elle avait participé à un week-end d’intégration dans les Ardennes, organisé par l’association des étudiants.

Italie

Des restes humains ont été trouvés hier à proximité du Costa-Concordia. Lors du nau-

frage du paquebot en janvier 2012, les corps de deux victimes n’avaient toujours pas été retrouvés. Des examens ADN seront menés pour confirmer, ou non, que les restes sont ceux des deux disparus.

le musellement croissant des artistes et journalistes du pays. «C’est un autre pas vers la mise en place d’une nouvelle dictature », s’est exclamé Thameur Mekki, leader du comité de soutien aux rappeurs poursuivis en justice.

BBJ, de son nom de scène, a été condamné hier à six mois de prison pour avoir traité les policiers de «chiens» lors d’un concert à Hammamet cet été. Il était accusé d’outrage à des fonctionnaires, atteinte aux bonnes mœurs et diffamation. L’autre jeune rappeur, Weld El 15, avec qui il se trouvait sur scène, avait

déjà été condamné cet été à 21 mois de prison ferme. Il est aujourd’hui en fuite. Devant le tribunal, Klay BBJ – de son vrai nom Ahmed Ben Ahmed – a estimé que la véritable raison de son procès était ses critiques à l’encontre des islamistes d’Ennahda au pouvoir. Un sentiment partagé en Tunisie par tous les défenseurs des droits de l’homme, qui dénoncent

«Ce sont des procès politiques », s’insurge pour metronews Souhayr Belhassen, ex-présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), jointe par téléphone en Tunisie. «Les journalistes et les artistes sont dans le collimateur du pouvoir, ce qui revient à la situation d’avant la révolution», rappelle-t-elle. Et de citer d’autres cas d’artistes arrêtés pour leurs idées, dont l’équipe d’un film consacré à l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd, ou encore un cinéaste qui risque sept ans de prison pour avoir jeté un œuf sur le ministre de la Culture. «Voilà comment fonctionnent les choses dans le pays qui a initié les printemps arabes», regrette, amère, Souhayr Belhassen. Après la révolution, une loi avait pourtant bien été promulguée en Tunisie pour défendre la liberté d’expression. «Mais Ennahda ignore cette loi et continue de se référer au Code pénal en vigueur sous la dictature de Ben Ali», constate Souhayr Belhassen. Pour la militante des droits de l’homme, Ennahda a bel et bien «sifflé la fin de la récréation démocratique». §Thomas vampouille

Les homos, pas au goût du président de Barilla

italie

« Créez chaque jour votre histoire d’amour»... mais hétéro. Le slogan de

la célèbre marque de pâtes Barilla prend un sens plus étriqué après les propos homophobes tenus mercredi par le président de la compagnie, Guido Barilla : «Nous ne ferons pas de publicité avec des homosexuels, parce que nous aimons la famille traditionnelle.» Guido Barilla était interrogé sur le concept de «famille parfaite», après que la présidente du Parlement italien, Laura Boldrini, a dénoncé des publicités sexistes. Or le groupe Barilla a l’habitude de communi-

quer sur les concepts d’amour, de couple, de famille. Conscient que ses paroles n’allaient pas manquer de faire polémique, le président de la marque a prévenu dans la foulée : «Si les gays ne sont pas d’accord, ils peuvent toujours manger les pâtes d’un autre fabricant. Chacun est libre de faire ce qu’il veut à condition de ne pas déranger les autres.»

Tollé sur les réseaux sociaux

Message reçu 5 sur 5 par les intéressés et ceux qui les soutiennent. Immédiatement, le discours de Guido Barilla a été relayé sur les

réseaux sociaux italiens, puis français, provoquant un tollé. Comprenant finalement que l’affaire portait préjudice à sa marque, Guido Barilla a fini par rétropédaler hier. «Je m’excuse si mes paroles ont généré des polémiques ou des incompréhensions, ou si elles ont heurté la sensibilité de certaines personnes», dit-il dans des propos rapportés par La Repubblica. Et de préciser qu’il a « le plus grand respect pour les gays et pour la liberté d’expression de chacun ». Avant de conclure de manière inattendue : «J’ai également dit et je répète que je respecte le mariage gay.» §T. v.


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