Journal La Tribune 10 juin 2009

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Quotidien national d'information

Mercredi 10 juin 2009

LE MARCHÉ INFORMEL GANGRÈNE L’ÉCONOMIE NATIONALE

Un manque à gagner de 180 milliards de dollars pour l’Etat Par

crise économique le taux de l’impôt sur les bénéfices réinvestis n’était que de 5%, alors qu’actuellement

LE DIPLOMATE HASSENI A ÉTÉ CONFRONTÉ À SON ACCUSATEUR

passés de 50% entre 1992 et 1993 à 19% présentement. Les importations des matières premières sont taxées à

RESSOURCES HALIEUTIQUES : Les projets se multiplient

Mesures coercitives contre les établissements hôteliers non conformes

Par Hasna Yacoub

dans le secteur de la pêche . . . . . . . . . . . . . . . . . p3

REPORTAGE : Kosovo : de la

De notre correspondant à Oran

Photo : DR

Mohamed Ouanezar

LA SITUATION de l’hôtellerie est dans un état pitoyable et anarchique, échappant à tout contrôle. C’est le constat établi à la suite d’un réveil tardif, mais ô combien salutaire, des services de la direction du tourisme de la wilaya d’Oran. Pas moins de 64 hôtels activent de manière apparente, sans autorisation aucune, sur la Corniche oranaise. Ce chiffre n’illustre, en fait, qu’une infime partie du nombre réel d’établissements hôteliers qui activent sur la Corniche. Suite en page 3

5% alors que les produits finis en provenance de la grande zone arabe de libre-échange en sont exonérés. M. Rebrab estime que tout comme la farine, la semoule, le lait et le pain, l’huile et le sucre, les fruits et légumes font partie des produits de première nécessité. Dès lors, leur taxation à 17% n’encourage pas les opérateurs économiques. «Aucun pays ne taxe les fruits et légumes», dira-t-il. Il remettra ensuite en cause le décret d’août 2008 relatif aux honoraires des notaires qu’il juge exorbitants et non plafonnés. Ainsi, pour la constitution, l’augmentation de capital, la fusion de sociétés et pour une opération de 25 milliards de dinars, les honoraires du notaire sont de 125 millions de dinars, soit un taux de 0,5%. Pour les transactions de ventes d’immeubles, fonds de commerce, navires et bateaux et autres droits incorporels, et pour une opération de 25 milliards de dinars, le notaire perçoit 250 millions de dinars. Suite en page 2

ACTUALITÉ

EN PRÉVISION DE L’ORGANISATION DU SOMMET MONDIAL DU GAZ À ORAN

Mohamed Samraoui se rétracte LE DIPLOMATE algérien Mohamed Ziane Hasseni, mis en cause par la justice française en août dernier dans l’affaire du meurtre d’Ali Mecili en 1987, a été confronté, jeudi dernier, par visioconférence à son principal accusateur, l’ancien officier des services secrets algériens, Mohamed Samraoui. Ce dernier est, en partie, revenu sur ses accusations. «Cela s’est plutôt bien passé, M. Samraoui a particulièrement nuancé ses accusations», a indiqué l’avocat de M. Hasseni, Me Jean-Louis Pelletier, cité par l’AFP. «Cette confrontation est venue conforter les éléments biographiques que nous avons fournis depuis plusieurs mois et qui montrent que M. Hasseni n’est pas la bonne personne», a-t-il ajouté. Suite en page 23

(avec l’embellie financière) il est passé à 19%. Idem pour l’impôt sur les bénéfices distribués qui sont

responsabilité et du rôle des médias en temps de guerre et de paix . . . . . . . . . . .pp4-5

BAC 2009 : Les épreuves de sciences

et de philosophie accessibles . . . . . . . . . . .p6 Photo : S. Zoheir

LA deuxième et dernière journée parlementaire sur la fiscalité et la performance de l’entreprise économique était axée sur les incohérences de la fiscalité en Algérie, présentées par le P-DG de Cevital, et le marché de l’informel qui gangrène l’économie nationale, présenté par le président du FCE. Issaad Rebrab qui présentera sur un data show l’évolution de son entreprise durant ces dix dernières années, mettra en exergue les contradictions dans le système fiscal algérien, non sans reconnaître que celui-ci représente un instrument de régulation de l’économie nationale et qu’il était du devoir de chaque citoyen de s’acquitter de ses impôts, parce que source de recettes de l’Etat pour financer plusieurs secteurs et les besoins de la population. Le P-DG de Cevital ne s’explique pas qu’aux plus forts moments de la

Photo : Sahel

Faouzia Ababsa

SUPP. THÉMA Rien n'est fait pour un environnement propre

Lire pages 9 à 14


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L ’ É V É N E M E N T

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FACE À LA FRAUDE QUI SÉVIT

Le civisme fiscal doit s’imposer Par

L’IMPÔT, par définition, c’est la contribution exigée par l’Etat ou les collectivités locales pour toute activité à caractère économique afin de subvenir aux dépenses publiques. Ce tribut obligatoire incarne l’idée même de l’autorité de l’Etat et traduit, en substance, le contrat social. L’imposition étant un élément essentiel dans l’histoire des Etats et l’évolution de leurs formes, elle requiert justement une importance suprême dans tout système de gouvernance. Dans les grandes démocraties, l’intégrité d’un Etat se mesure à sa capacité à instaurer une fiscalité juste et équitable qui mettrait sur un pied d’égalité tous les opérateurs et tous les intervenants dans le champ économique et commercial. La qualité et la fiabilité des mécanismes de recouvrement, la lutte contre le secteur informel et l’évasion fiscale fondent le principe même de la transparence, de l’égalité des chances et de la concurrence saine et loyale. Des notions nouvelles comme la fiscalité environnementale ou le civisme fiscal ont déjà fait beaucoup de chemin. L’administration du fisc et les contribuables doivent, à ce

Photo : DR

Kamel Amghar

titre, constamment dialoguer pour examiner ensemble les difficultés rencontrées par les uns et les autres, et définir en commun les solutions à mettre en œuvre dans cette optique. Car un bon système fiscal doit être toujours administré avec un souci d’efficacité et d’économie. Des impôts coûteux ou difficiles à administrer détournent les ressources vers des affectations non productives et diminuent la confiance accordée à la fois à

l’impôt et à l’État. La journée parlementaire sur la politique fiscale et la performance de l’entreprise économique en Algérie, organisé lundi dernier sur l’initiative de la commission des finances et des budgets de l’APN, a surtout le mérite d’ouvrir un débat sur cette question sensible. Figurant en tête des préoccupations exprimées par le patronat public et privé, le sujet reste toujours d’une actualité brûlante. Même s’ils

reconnaissent globalement les avantages et la flexibilité du système fiscal national, les entrepreneurs ont profité de cette opportunité pour revendiquer, notamment, la stricte application des textes. «La pression fiscale a subi une décrue en Algérie. Mais le problème c’est qu’il y a ceux qui payent ces charges et ceux qui s’en dispensent», avoue Reda Hamiani, le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), l’une des principales organisations

patronales du pays. Hamiani ajoutera ensuite, en bon connaisseur de la chose, que ce point précis constitue «le plus grand défi pour l’Algérie». De l’avis de nombreux experts présents à ce débat, la pression fiscale en Algérie est, effectivement, assez convenable. Tous les intervenants insistent, à l’unanimité, sur cette épineuse difficulté à d’appliquer la loi sur le terrain. Les avantages incitatifs accordés aux investisseurs et les privilèges inscrits au profit des exportateurs doivent être rigoureusement appliqués pour encourager la production et la création de richesses et d’emplois. De même les taxes instaurées concernant l’importation et les activités commerciales devraient être scrupuleusement prélevées pour protéger le tissu économique local et promouvoir son développement. Le vrai problème ne se résume donc pas à la diminution de la TVA ou à la suppression de la TAP, mais réside dans la modernisation et la performance du service des impôts pour garantir la meilleure couverture possible. L’équité, la justice sociale, la lutte contre le marché noir et la fraude sont autant d’impérieuses priorités qui en dépendent. C’est cette voie-là qui mène au civisme fiscal. K. A.

Un manque à gagner de 180 milliards de dollars pour l’Etat Suite de la page 1 «Cela équivaut à 50 ans de salaire d’un professeur en médecine, alors que le notaire perçoit ces honoraires pour seulement deux heures de travail.» Enfin, le P-DG du groupe Cevital a fait part de la croissance de son entreprise qui est de 50% annuellement, tandis que sa contribution au budget de l’Etat est également de 50%, soit 139 milliards de dinars. Le groupe emploie plus de 8 000 travailleurs. Pour sa part, le président du FCE a essayé d’attirer l’attention sur la dangerosité du marché informel et sa capacité de nuisance par rapport à l’économie nationale. Ainsi, ce secteur, outre qu’il constitue une véritable machine à laver de l’argent sale (notamment dans l’immobilier), est constitué en réseau puissant. Selon une étude réalisée durant le dernier trimestre 2007 par l’association qu’il préside, les revenus issus du secteur informel totalisent 17% de l’ensemble des revenus.

Les revenus nets de ces mêmes secteurs sont évalués entre 300 et 600 milliards de dinars, soit 13% du produit intérieur brut hors hydrocarbures. Les pertes de recettes budgétaires et de recettes pour les organismes de la sécurité sociale s’élèvent à 42 milliards pour l’IRG et 120 milliards pour les prélèvements de la Sécurité sociale. Au titre de la TVA, la perte est estimée à 22 milliards de dinars. Des chiffres mirobolants engrangés par ce secteur qui emploie près de 1 780 000 personnes, soit près de 32% de l’emploi total qu’il ne déclare pas, bien sûr, à la Sécurité sociale. Toujours selon l’étude, 35% de l’emploi non agricole n’est pas déclaré ainsi que 15% de l’emploi formel. Le bâtiment (34%), les commerçants (20%), le transport (6%) sont les domaines les secteurs les plus prisés par l’informel. Les raisons de ces non-déclarations sont liées au coût supplémentaire à payer à la Sécurité sociale, aux obstacles à

l’enregistrement de l’entreprise. Et cela concerne tous les ateliers et chantiers clandestins. Les opérateurs économiques ont pratiquement tous revendiqué la baisse et/ou la suppression de certaines taxes pour permettre aux entreprises de se développer, de créer les richesses et, par ricochet, des postes d’emploi. La taxe sur l’activité professionnelle a été particulièrement décriée. Pourtant, elle permet au Trésor public d’engranger la somme de 31 milliards de dinars, dont une partie est distribuée aux collectivités locales. Les deux journées parlementaires se sont soldées par une série de recommandations relatives à l’institutionnalisation de la concertation et du dialogue entre les opérateurs et les institutions de l’Etat, la poursuite des efforts de simplification et de modernisation du système fiscal, la cohésion du système fiscal algérien en vue de favoriser la compétitivité de l’entreprise algérienne et le

développement économique. Il s’agit également d’encourager les investissements à travers la défiscalisation des bénéfices réinvestis, la suppression des 5% des droits de douane sur les matières premières, la mise en place de barrières non tarifaires selon les normes algériennes, la création d’une législation fiscale spécifique aux secteurs de la santé et de l’éducation, la suppression de la TAP en la remplaçant par d’autres ressources locales, la lutte contre l’informel et l’encouragement des exportateurs. Signalons que très peu de députés ont pris part à ces journées parlementaires. Les opérateurs étaient beaucoup plus nombreux. C’est dire le manque d’intérêt des élus de la nation pour la chose économique de manière générale et la fiscalité de manière particulière, eux qui sont censés débattre des projets de loi de finances, légiférer au profit et dans l’intérêt de la collectivité nationale. F. A.

zzz AU FIL DES JOURS

Le combustible nucléaire Par Youcef Salami

PARCE QUE le pétrole, comme le gaz, se tarira un jour, l’Algérie, tout comme d’autres pays pétroliers, réfléchit à des énergies alternatives. Le nucléaire en est une, mais pas exclusive ; le nucléaire est en fait une option parmi d’autres. Le pays projette de le développer en partenariat. L’expérience algérienne, mise en marche par le ministère de l’Energie et des Mines, en est encore à ses débuts. Elle se décline au travers d’un projet de loi sur le nucléaire civil mis au point il y a quelques mois. Il est attendu qu’il soit adopté par l’APN avant la fin de l’année. Sommairement, le document de loi dont il s’agit se donne comme objectif de définir les dispositions applicables aux activités liées à

l’utilisation pacifique de l’énergie et des techniques nucléaires ainsi que des sources de rayonnements ionisants, de protéger la santé humaine, les biens et l’environnement contre les nuisances liées aux rayonnements ionisants, d’œuvrer à la promotion d’un développement durable, entre autres. Clair l’est ainsi le cratère pacifique imprimé à l’ambition algérienne en matière nucléaire. Le pays veut diversifier, et c’est légitime, ses sources d’énergie primaire pour la production d’électricité pour un usage interne ou d’exportation. Il se projette dans une stratégie soutenue en vue de développer des activités liées au cycle du combustible nucléaire, d’exploiter des substances minérales énergétiques pour les besoins nationaux et, éventuellement, d’exportation, d’organiser le développement des activités se

rapportant aux sources de rayonnements ionisants dans les applications médicales, agroalimentaires, industrielles et autres, de faire émerger une industrie de fabrication d’équipements et de maintenance. Est-ce réalisable ? L’Algérie a-t-elle les moyens de sa politique ? Regarde-t-elle dans la bonne direction ? Jusqu’ici, c’est le Commissariat à l’énergie atomique (Comena) qui est l’instrument de conception et de mise en œuvre de la politique nationale de promotion et de développement de l’énergie et des techniques nucléaires. Le Comena a pour mission de développer les compétences, les connaissances et les infrastructures spécialisées requises pour la maîtrise et le développement du cycle du combustible nucléaire, de la technologie des installations nucléaires, des applications des sciences et

techniques nucléaires dans différents domaines. Il dispose de centres de recherche nucléaire implantés à Alger, Draria, Birine. La nouvelle configuration du secteur du nucléaire ne fera pas disparaître le Comena, mais le consolidera. Reste cependant un variable, celui de l’uranium. Le pays va-t-il l’importer ou le développer localement ? Cette question, le ministre de l’Energie et des Mines se l’est posée lors de son passage à l’émission «Forum» diffusée par l’ENTV, samedi dernier. Elle ne peut être tranchée que de manière réfléchie. Actuellement, l’Algérie est liée par des accords de coopération dans le nucléaire avec la Chine, les Etats-Unis, l’Argentine, la France. C’est dans ce cadre que le pays veut promouvoir la formation scientifique et l’expertise sur le nucléaire civil. Y. S.


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EN ATTENDANT LA RÉORGANISATION DES CIRCUITS DE DISTRIBUTION

Les projets se multiplient dans le secteur de la pêche Par

LE secteur de la pêche est jugé porteur. Il peut contribuer à garantir l’autosuffisance alimentaire. Malgré de nombreux obstacles, le secteur connaît actuellement une dynamique particulière. Les pouvoirs publics misent beaucoup sur ces gisements que sont les ressources halieutiques. En plus du programme initié par le secteur en 2000, une pléiade de projets sont inscrits au titre du plan de développement du secteur. Une trentaine de projets pilotes destinés à la recherche dans le domaine de l’aquaculture en Algérie seront réalisés d’ici à 2014. Ces investissements sont chapeautés par le Centre national de recherche et de développement en aquaculture (CNRDA) de Bousmaïl. C’est ce qu’a indiqué hier à l’APS le directeur du développement de l’aquaculture, M. Abdelkader Bounouni. Selon la même source, au total 29 fermes pilotes, d’une capacité variant entre 5 et 30 tonnes, selon le type d’activité et l’endroit du projet, vont être réalisées sur des fonds de l’Etat au niveau des Hauts Plateaux. Leur mission est d’effectuer des recherches, des formations et des expériences scientifiques, en vue de les mettre à la disposition des investisseurs privés activant dans ce domaine. Selon ce responsable, ces fermes seront équipées de toutes les commodités nécessaires (hébergement, restauration,

Photo : S. Zoheir

Smaïl Boughazi

laboratoires équipés…) en vue de permettre aux chercheurs de mener à bien leur travail. Outre ces projets, dont certains sont au stade de l’étude et d’autres en appels d’offres, les responsables du secteur ont également identifié six projets similaires à travers tout le territoire national dont certains sont actuellement en

réalisation. Dans la sphère production, le même responsable a indiqué que trois projets de coopération sont prévus durant les cinq prochaines années. Le premier consiste en la réalisation d’une ferme marine à Bousmaïl (Tipasa), en coopération avec les Espagnols. Le deuxième concerne l’élevage de crevettes à Skikda, en

coopération avec des opérateurs sud-coréens. Ces derniers réaliseront également un projet d’élevage de crevettes d’eau douce à Ouargla. En plus de l’entrée en production d’une vingtaine de fermes aquacoles, une trentaine de projets sont actuellement en cours de réalisation ou d’étude, en vue d’atteindre une production de

10 000 tonnes à l’horizon de 2014, selon le même responsable. D’une manière générale, le programme vise à accroître la production halieutique en Algérie, pour la porter à plus de 274 000 tonnes à l’horizon 2025. Ce programme devrait notamment se traduire par la réalisation de 15 ports de pêche à travers 13 wilayas du pays, ainsi que la consolidation du tissu industriel d’accompagnement, constitué notamment de 38 chantiers de construction et de réparation des embarcations de pêche, 12 autres de maintenance, 13 usines de glace, 14 chaînes de réfrigération et 11 unités de transformation des produits halieutiques. En dépit de toute cette stratégie, force est de constater que le poisson reste toujours un produit de luxe pour le commun des consommateurs. Les professionnels estiment que «ce n’est pas seulement dû au déphasage production-besoin, mais aussi aux dérives des circuits de distribution». Pour y mettre un terme, ils préconisent la réorganisation du réseau de distribution, notamment dans le réaménagement de la poissonnerie. Le ministère, de son côté, annonce la réalisation de 12 marchés de gros, des laboratoires pour le contrôle de la qualité des produits halieutiques, ainsi que la promotion de l’Institut technologique de la pêche et de l’aquaculture en institut national supérieur et la reconversion des deux écoles de formation technique de Collo et d’Oran en instituts technologiques régionaux. S. B.

SELON LE DIRECTEUR GÉNÉRAL D’ALGERAC

2 000 organismes d’homologation en attente d’accréditation Par Ziad Abdelhadi

DEVANT les besoins croissants d’accréditation, de certification et d’homologation, l’organisme algérien d’accréditation Algerac compte d’ici à 2015 former pas moins de 50 experts et 250 inspecteurs en la matière. «Un objectif qu’il faudra impérativement atteindre compte tenu de la demande de nos entreprises, à la recherche du renforcement de leur compétence et l’intégration d’une démarche qualité dans leur activité», expliquera le directeur général d’Algerac, Rachid Boudissa, lors de son intervention hier à la salle des conférences d’Algex à l’occasion de la célébration de la journée internationale de l’accréditation. Le DG a aussi annoncé en marge de cette célébration que 2 000 organismes d’évaluation de la conformité sont dans l’attente d’une accréditation. «Un document qui leur est indispensable car prouvant la reconnaissance formelle de leur compétence pour exercer des activités spécifiques d’évaluation de la conformité. C’est pourquoi un nombre important d’entre eux sont impatients de se voir délivrer un tel certificat», a souligné M. Boudissa. Toujours au sujet de la demande d’accréditation venant des laboratoires, organismes d’expertise et autres de certification, le DGE déclare que, pour l’heure, son organisme a reçu 10 demandes dont quatre ont été acceptées et les six autres sont à l’étude. Il a aussi

informé qu’une accréditation sera donnée au mois de juillet sans pour autant citer le nom de l’entreprise accréditée, malgré l’insistance des journalistes, se contentant de dire que le nom sera connu lors d’une réception officielle que va organiser Algérie en présence du ministre de l’Industrie. Soulignons par ailleurs que Rachid Boudissa s’est prononcé lors de son exposé sur les activités menées par Algerac et sur la stratégie adoptée par cet organisme pour arriver au plus vite à combler le déficit actuel en infrastructures

d’accréditation. Une exigence «car un pays sans de tels outils d’évaluation et désirant exporter aura à subir de nombreux tests, donc à assumer des frais plus importants et avec tous les retards que cela pourrait entraîner». Il signalera aussi que les entreprises visant à exporter se doivent de renforcer leur compétitivité et leur démarche qualité. Deux aspects qui s’appuient d’abord sur un processus de mise à niveau. «Préalable indispensable pour donner à nos entreprises les moyens de concurrencer les entreprises

étrangères, d’abord sur le marché national et ensuite sur les marchés internationaux.» Lors des débats qui ont suivi l’exposé donné par le DG d’Algerac, il a été surtout question de la nouvelle directive instaurée par les pouvoirs publics où toute demande pour être accordée devra passer par une pré-évaluation. Une mesure qui, selon des intervenants, ne va faire qu’alourdir la démarche d’accréditation. Autre point soulevé, celui du financement de l’expertise qualité par les entreprises, qui, selon M. Boudissa, coûte entre

700 000 et 1 million de dinars. Un tel montant va certainement pousser les entreprises à retarder cette démarche compte tenu de leur situation de trésorerie, ne pouvant assurer de tels frais. Sur ce cas de figure, M. Boudissa a tenu à souligner que le ministère de l’Industrie a pris les dispositions nécessaires qui vont se traduire sur le terrain par des mesures d’accompagnement financier permettant aux entreprises encore faibles financièrement de pouvoir solliciter les organismes d’évaluation et de conformité. Z. A.

Mesures coercitives contre les établissements hôteliers non conformes Suite de la page 1 Ces derniers, qui ont mauvaise réputation sur la côte et sont localisés dans la daïra de Aïn El Turck, sont connus de tous les responsables locaux et de wilaya. Durant les saisons estivales, leurs frasques sont étalées sur la place publique à travers des bagarres, des vols, des agressions et autres scènes insoutenables. Malgré cela, rien n’a suivi. Les doléances des estivants, des touristes quant aux conditions d’hygiène, de sécurité, de fiabilité, d’hygiène, d’alimentation sont restées sans effet depuis plusieurs années déjà. Cela sans évoquer les prix élevés et qui restent en parfait décalage avec les normes et le statut de ces établissements illégaux. Cette situation perdure depuis des années à tel point que la presse nationale et locale en a fait des sujets de saison, mais personne ne semblait s’intéresser à ces histoires estivales, du moment que tout le monde y trouvait son compte. Il aura fallu la décision du président de

la République de tenir le sommet mondial du gaz LNG16 à Oran et le suivi personnel et permanent de Chakib Khelil pour que les choses bougent. Et encore. Jusqu’à il y a quelques semaines, les autorités locales se complaisaient dans une satisfaction trompeuse qui cachait mal l’ampleur du désastre dans lequel se débat la capitale de l’Ouest. La cérémonie du lancement du compte à rebours du sommet mondial du gaz a été également l’occasion pour les organisateurs de ce sommet mondial de remettre les pendules à l’heure. Même le Festival international du film arabe d’Oran se déroulera cette année, malheureusement, dans une ville qui a beaucoup perdu de son aura et de son prestige d’antan. Les salles de cinéma -elles ne sont pas une dizaine, seulement deux- qui devaient être rénovées et réceptionnées il y a longtemps ne le sont toujours pas. Pour les Oranais, la tenue de la 16 e Conférence mondiale du gaz est une aubaine ultime et inespérée pour

remodeler le visage d’El Bahia et redorer son blason terni par les mauvais gestionnaires et les responsables incompétents. Dans ce cadre, les visites régulières et inopinées du ministre de l’Energie et le suivi quasi permanent du viceprésident des activités aval de Sonatrach, M. Abdelhafid Feghouli, également président du Comité national de préparation du LNG16, ont permis de faire avancer les choses et de veiller au grain. Il y a lieu de signaler que la wilaya compte quelque 130 hôtels d’une capacité d’accueil de 11 300 lits. A Oran, il n’existe en vérité que 58 établissements hôteliers qui détiennent les autorisations légales et nécessaires. Lorsque les autorités nationales annoncent que pour la période 2009-2010 les établissements de restauration, d’hôtellerie et autres commerces situés dans la région d’Oran doivent se conformer aux normes internationales requises, sous peine de mesures coercitives allant jusqu’à la fermeture définitive, les Oranais en sont ravis. M. O.


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R E P O R T A G E

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LE THÈME A FAIT RÉCEMMENT L’OBJET D’UN

De la responsabilité et du rôle des médias De notre envoyée spéciale à Genève

Photos : DR

Mekioussa Chekir

«QUEL rôle peuvent jouer les journalistes en temps de guerre et de paix ?» Telle est la problématique autour de laquelle un workshop international a été organisé du 18 au 21 mai derniers dans la capitale suisse, Genève, à l’initiative du réseau global du journalisme «Média 21 Genève» avec le concours du Centre de politique de sécurité de Genève (GSCP). Cette rencontre a réuni une quinzaine de journalistes de Suisse, de Guinée-Bissau, du Kenya, du Liberia, de Jordanie, du Soudan, d’Algérie, de Palestine, du Kosovo, de Colombie et de Roumanie. Elle aura permis à ces représentants de prendre connaissance de certains aspects liés à la gestion des situations conflictuelles et à la construction de la paix à travers le monde. Elle aura surtout permis à ces derniers de confronter les expériences de leurs pays respectifs en la matière en prenant, du coup, connaissance des différents processus en cours ou ayant conduit à une paix. Pour animer ces ateliers, un panel de différentes personnalités représentant divers organismes, essentiellement ceux relevant des Nations unies et qui interviennent dans le domaine du maintien et de la sauvegarde de la paix. Le directeur exécutif de Média 21, Daniel Wermus, donnera le ton et l’intérêt de cette rencontre dès l’ouverture du workshop : «Les journalistes ne sont pas des diplomates. Nous pouvons nous poser toutes sortes de questions car des centaines de millions de vies en dépendent. Nous ne sommes pas uniquement des

spectateurs passifs des événements mais des acteurs essentiels dont les comptesrendus ont un large impact. Malheureusement, cet impact n’est pas suffisamment exploré», dira-t-il. Tout au long de cet atelier, le rôle des Nations unies a été mis en avant, non sans susciter des interrogations quant à l’efficacité de cette institution, voire par rapport à sa crédibilité en raison de la mainmise des grandes puissances sur ses appareils. Représentant l’organisation internationale, le Dr Thierry Tardy rappelle de son côté que les Nations unies «sont le principal gardien» de la paix au monde avec plus de 7 billions de dollars investis par an. Face

aux multiples conflits que l’organisation est appelée à solutionner, ajoute l’intervenant, les Nations unies se doivent avant tout d’être mieux structurées pour une meilleure efficacité en même temps que d’être dotées d’un mandat «clair et limité». A cela doit s’ajouter une «cohérence de la visibilité» à travers une stratégie clairement définie. De même, explique M. Tardy, qu’est nécessaire une coordination entre l’organisation onusienne et les pays concernés par un conflit donné. Ce qui suppose, au préalable, l’engagement de ces derniers à trouver une solution pacifique au conflit. C’est le cas, rappellera-t-il, notamment en Afrique où 70 à

75% des forces onusiennes sont déployées. Intervenant à son tour, Robert James Persons, journaliste correspondant au bureau des Nations unies à Genève, estime trop élevé le coût des opérations de maintien de la paix. Cela, fera-t-il remarquer, au moment où le journaliste se transforme parfois en «un tueur sans armes».

Le journaliste, un acteur du processus de pacification Parfois, il contribue à transformer complètement le cours de l’histoire comme cela a été le cas lors de la guerre du Vietnam. «Le journaliste est un acteur du processus d’édification de la paix, il peut soit détruire celui-ci

ou le renforcer ; la différence entre un bon journaliste et un meilleur, c’est de savoir quand il faut s’empêcher de rendre compte d’un fait !» ajoute le reporter qui cumule une longue expérience dans les zones de turbulence. Pour illustrer certaines difficultés liées à l’exercice de la profession de journaliste, il citera le cas des reporters sri lankais qui ont du mal à rendre compte objectivement de la situation qui prévaut dans leur pays tant ils sont persécutés par leur gouvernement : «Ils sont entre deux feux, celui des autorités de leur pays et celui des forces rebelles !» Il mettra enfin le doigt sur l’un des thèmes contemporains qui créent le plus de polémiques et qui font toujours autant couler d’encre : «Il y a une incompréhension entre les mondes musulman et occidental à cause d’une profonde divergence de vues et les médias ont un rôle important à jouer pour remédier à cette situation.» Le Dr Rama Mani, formateur au GCSP, parlera des «défis de la reconstruction de la paix» et situe les réponses d’abord dans la prévention et regrette que cet aspect ne soit pas développé et hissé au rang de «culture» au sein des sociétés. Le suivi des actions identifiées depuis les années 1990 en vue de renforcer la paix dans le monde font état d’une nette évolution de leur nombre, notera-t-elle. Des conflits, précise-t-elle, qui ont un coût de plus en plus élevé. Il ressort également une plus grande brutalité et une violence endémique de ces litiges du XXI e siècle, davantage de complexité et une dimension internationale des litiges. zzz

LA PORTE-PAROLE DU MOUVEMENT INTERNATIONAL DES FEMMES POUR LA PAIX, Mme THÉRÈSE GASTAUT :

«Les gouvernements ne doivent pas attendre que la solution vienne de l’extérieur»

Propos recueillis par Mekioussa Chekir

LA TRIBUNE : Quelle est l’importance que revêt, à vos yeux, une telle rencontre ? Thérèse Gastaut : C’est une grande foire internationale d’experts en sécurité qui exprime le besoin de la communauté internationale en ce type de forums. On y établit des

partenariats et on y crée des réseaux étant donné la présence des différentes agences et représentants de gouvernement, de même que les fondations dont l’expertise est reconnue pour avoir travaillé sur des sujets très concrets. Cela étant, ce n’est pas une assemblée de gouvernements pour prendre des décisions ou faire des propositions. Il ne faut pas s’attendre à une solution miracle dans la mesure où une solution qu’on peut appliquer à un pays donné n’est pas forcément valable pour un autre. Il est important que les gouvernements le comprennent et qu’ils s’engagent dans les problèmes dont ils souffrent et qu’il ne faut pas attendre qu’une solution toute faite vienne de l’extérieur. En revanche, c’est

ainsi que les ONG qui sont là pour travailler ensemble. Il est important aussi de souligner le rôle des médias, de les sensibiliser et de les impliquer dans le processus de règlement des problèmes. Cela en sachant que, dans beaucoup de pays, les médias sont dans une situation difficile vis-à-vis des gouvernements qui craignent de les voir s’associer à une opposition quelconque.

Photos : DR

La tenue du workshop sur «le rôle des médias en temps de guerre et de paix» à Genève avait coïncidé avec l’organisation, également dans la capitale helvétique, du Forum international de la sécurité (ISF), du 20 au 22 mai dernier. Directrice des relations publiques et de l’information à l’ONU et porte-parole du Mouvement international des femmes pour la paix, M me Thérèse Gastaut nous donne son point de vue sur cette rencontre à laquelle elle a pris part, à travers ce bref entretien :

une rencontre pendant laquelle on essaye d’apporter une expertise pour développer un partenariat, c’est un bouillon de réflexion qui permettra de déboucher sur des décisions qui relèvent des gouvernements, il y a aussi les bailleurs de fonds qui soutiendront les programmes

Ne pensez-vous que la recherche de la paix et de la sécurité mondiales peut paraître vaine dès lors que les principaux pays producteurs d’armes sont ceux-là mêmes qui sont censés les promouvoir, voire les financer ? On ne peut pas dissocier l’offre de la demande. La vente d’armes d’un Etat à un autre ne sera jamais interdite car un Etat a le droit de la légitime défense, d’avoir une armée et une police dans un contexte constitutionnel. En revanche, ce qui est rassurant, c’est que les principaux

producteurs d’armes sont en train de réglementer de plus en plus leurs ventes. Le problème se pose au niveau des trafiquants, les pays récipiendaires et qui sont victimes de ce trafic doivent se doter d’une législation qui rendra ce trafiquant illégal et condamnable par la justice, car il y a des pays où ce n’est pas encore le cas. C’est lorsque les pays acheteurs et les pays vendeurs se comporteront de façon responsable et que les premiers s’assurent que les armes vont au bon endroit, c’est seulement à ce moment-là qu’on arrivera à limiter la production d’armes. Quant à la violence, c’est un autre sujet. Il y a une reconnaissance de la violence à l’arme blanche dans les grandes villes comme New York. Il s’agira ensuite de traiter les causes de cette violence à la racine. Tant qu’on acceptera, par ailleurs, le fait qu’un mari ou un père qui use de violence à l’égard de sa femme ou de sa fille ne soit pas condamné, la violence s’installera alors durablement dans la société. M. C.


La Tribune

R E P O R T A G E

Mercredi 10 juin 2009

Qu’est-ce que le GCSP de Genève ?

WORKSHOP INTERNATIONAL À GENÈVE

Le Centre de politique de sécurité de Genève (GCSP) est une fondation internationale de droit suisse créée en 1999 par le département fédéral de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, en coopération avec le département fédéral des Affaires étrangères, en tant que participation helvétique au Partenariat pour la paix (PPP). Son objectif est de contribuer à la promotion et à la consolidation de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans le monde. Dans cette perspective, le centre dispense une formation spécialisée en matière de paix internationale et de politique de sécurité pour des diplomates en milieu de carrière, des militaires et des fonctionnaires des ministères concernés tels que les Affaires étrangères, la Défense… Le centre, qui forme plus de 2 000 cadres par an, veut contribuer à «une perspective internationale» et à «combler les fossés» en matière de communication et enfin, à établir des «partenariats constructifs». Sa principale mission étant de «préparer les leaders aux nouveaux défis en matière de sécurité internationale». Les thématiques abordées durant la formation vont des «défis en matière de paix et de sécurité» à la «gestion des conflits et consolidation de la paix», en passant par les «conséquences géopolitiques de la mondialisation et la sécurité transnationale». Le directeur général du Centre, Fred Tanner, rappelle que les questions de la paix et de la sécurité dans le monde ont évalué et sont devenues l’une des priorités dans l’agenda international. Intervenant à l’ouverture du workshop organisé par Média 21, M. Tanner évoque la «grande responsabilité» des journalistes qui travaillent en tant que reporters, éditorialistes, analystes… pour la promotion de la paix.

en temps de guerre et de paix zzz «Il faut faire ici la différence entre une paix durable et une paix négative qui suppose une cessation des hostilités armées mais pas nécessairement l’arrêt définitif de la violence parmi la population !» note la conférencière. Les défis que doivent relever les «constructeurs de la paix» sont, à ses yeux, liés à plusieurs facteurs, essentiellement de ne pas omettre le fait que «toute paix ne peut exister sans justice, autrement ce serait juste une paix symbolique !». Représentant le Haut-Commissariat aux réfugiés, l’intervenant suivant évoque les nombreuses situations conflictuelles qui rongent le continent noir, et estime qu’il est difficile pour l’Union africaine (UA) de faire mieux que l’ONU s’agissant de la résolution de ces luttes aux conséquences désastreuses sur les populations locales.

Les limites de l’action internationale

L’armée internationale suisse au service de la paix mondiale

Photos : DR

Il regrettera par ailleurs que l’action internationale soit souvent limitée, comme ce fut le cas en 1995 avec le massacre des musulmans par les Serbes, sous les yeux impuissants de la communauté internationale. «L’OTAN avait envoyé plus d’unités en tant de paix que durant la guerre. Par ailleurs, le rôle des forces de maintien de la paix est souvent mal appréhendé ; or, il est important pour les populations locales de comprendre que les troupes de l’ONU par exemple, ne viennent pas en conquérantes !» Yves Laplume, gérant de la fondation Hirondelle, qui promeut la paix dans les médias évoque les situations de conflits ou l’un des protagonistes utilise les médias comme arme de guerre. Et de citer l’exemple de la radio des «1 000 collines» qui avait servi de relais au gouvernement rwandais pendant le génocide de 1995.

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Les Nations unies avaient alors, indiquera-t-il, tenté de contrecarrer la situation en créant une radio destinée à encourager la paix et la tolérance, mais l’initiative était tardive tant les victimes de ce génocide se comptaient déjà par dizaines de milliers. «Les journalises qui font l’apologie des crimes contre l’humanité et des génocides doivent être poursuivis par la justice et doivent être interdits d’exercice par leurs gouvernements.» M. Laplume plaidera ensuite pour un rôle plus soutenu des tribunaux criminels pour juger les commanditaires de ce type de crimes contre

La Suisse est l’un des rares pays au monde à avoir décidé de se passer d’une armée. Mais la confédération helvétique dispose d’une armée internationale, l’une des 40 armées internationales qui interviennent dans des opérations de maintien de la paix au monde. C’est dans un paysage des plus typiques de la campagne suisse que se trouve le quartier général de cette armée, plus précisément dans la ville de Stans, à près de 300 km de Genève. Les militaires suisses ont déjà fait partie des missions de l’ONU au Kosovo (Kfor), au Sahara occidental (Minurso), au Darfour… Notre séjour dans ce centre avait coïncidé avec la présence de deux Algériens qui ont été sélectionnés pour y être formés. Il s’agit d’un représentant de la Gendarmerie nationale et d’un autre de l’Armée nationale populaire (ANP). Au terme de leur stage pratique, ils seront affectés ultérieurement dans une des zones de conflit d’Afrique. Entre-temps, ils pourront déjà former leurs collègues algériens sur les principaux éléments inculqués. M. C.

l’humanité. Il relèvera, au passage, les violations commises par les agents de maintien de la paix dans les régions concernées, notamment les viols. Philippe Chauzy et Jonathan Martens, représentants l’Organisation internationale des migrations (OIM), ont évoqué, pour leur part, les dramatiques conséquences des guerres liées au trafic d’êtres humains, des enfants essentiellement. Et d’expliquer les domaines d’intervention de leur organisation, lesquels viennent compléter les prérogatives du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). M. C.

DANIEL WERMUS, DIRECTEUR DE MÉDIA 21 :

«Les journalistes doivent prendre conscience de leur «responsabilité sociale»

Daniel Wermus : Les médias sont de puissants moyens de faire comprendre clairement les enjeux de l’humanité, sans jargon, sans langue de bois ni propagande. Face à l’urgence des menaces contre la planète (réchauffement climatique, conflits, déforestation, pauvreté, corruption, mauvaise gouvernance…) les journalistes doivent prendre conscience de leur «responsabilité sociale» et être capables de pointer les enjeux, les responsables et les solutions. 21 symbolise l’appartenance des médias à notre siècle et se réfère aussi à l’Agenda 21, un calendrier pour sauver la planète décidé à la Conférence de Rio sur l’environnement et le développement en 1992. Le concept repose sur des ateliers interactifs entre journalistes du monde entier et des acteurs internationaux de haut niveau (ONU, ONG, experts, humanitaires, militaires,

secteur privé, groupes médias, etc.). Ces ateliers, qui donnent aux journalistes une vision globale pour leur travail local, sont complétés par des voyages dans des pays touchés par les problèmes abordés, permettant de donner à ceux-ci un visage concret et humain.

des milieux intéressés du monde entier. Ce qui se traduit par de nouveaux contacts avec p l u s i e u r s dizaines d’institutions et de personnes disposées à collaborer avec nous d’une façon ou d’une autre. Le défi est de pouvoir organiser un tel r é s e a u d e manière efficace en développant de nouveaux outils d’interactivité.

Quelles sont les thématiques privilégiées ? Ce sont les thématiques liées au changement climatique, aux droits de l’Homme, à la santé, à l’humanitaire, à l’eau, à ’alimentation, aux migrations, à l’économie responsable, au développement durable, à la sécurité dans le monde… Quel est l’impact des formations que vous dispensez sur la perception, le traitement et le rendement des journalistes qui en ont bénéficié ? En deux ans, une vingtaine d’ateliers ont rassemblé 325 journalistes de 90 pays et 430 acteurs qui travaillent sur ces enjeux. Plus de 450 articles ou émissions radio-TV ont été

Photos : DR

LA TRIBUNE : Qu’est-ce qui a motivé la création de Media 21 et le choix de la conception qui allie théorie et terrain ?

publiés après ces rencontres. De nombreux journalistes nous ont communiqué l’impact de ces formations dans leurs pays respectifs. Grâce à ses réalisations, Média 21 a acquis une bonne notoriété non seulement dans la Genève internationale mais dans

Quelles sont les perspectives et les contraintes de Média 21 à court et moyen terme ? Il s’agit de développer le réseau de journalistes (plus de 1 000 inscrits à Media 21), leur interaction avec les acteurs et experts globaux. Développer des partenariats dans tous les

secteurs (associatif, public, privé, universités, médias) au Nord et au Sud pour aider ce réseau à devenir une «task force» pour mieux médiatiser les défis de notre planète. En 2009, plus de 10 ateliers sont prévus sur les questions des droits de l’Homme, le climat, la liberté d’expression, la santé… Ils réuniront au total 150 journalistes, 200 acteurs globaux et 50 partenaires pour une production attendue d’au moins 250 articles/émissions. Notre objectif à moyen terme est de générer une plate-forme internationale «Médias et enjeux globaux». Cet espace permettrait de renforcer la place de Genève comme «lieu de gouvernance mondiale». Il favoriserait surtout des rencontres formelles ou informelles entre journalistes et représentants de l’ONU, ONG, diplomates, humanitaires, militaires, ministres, entrepreneurs… Les contraintes que nous affrontons sont liées à la difficulté de faire financer un tel effort qui est pourtant une tâche d’intérêt public. M. C.


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La Tribune

L’ É V É N E M E N T

Mercredi 10 juin 2009

É D I TORIAL

A chacun sa crise Par Lyès Ibalitène

En sa qualité de directeur général de l’Organisation des nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, Jacques Diouf préconise la tenue d’un grand sommet mondial qui s’articulerait autour de la sécurité alimentaire et des moyens à mettre en place pour réaliser pareil idéal. Et qui dit idéal, dit nécessairement entreprise difficile, voire souvent périlleuse, particulièrement dans le cas du combat contre la faim que fait sien la FAO. Et qui donc mieux qu’un Africain, écoutant dans les échos de ses cauchemars et rêves les gémissements d’enfants africains affamés, pour évoquer le drame de la faim qui tue des millions de personnes sur le continent noir et ailleurs dans ce monde. L’enfant du Sénégal sait sans doute de quoi il parle, comme il sait de quoi doivent être faites les solutions qui viendraient à bout de la famine dans le monde. Il sait aussi que son discours prononcé hier en Espagne juste après avoir été fait «docteur Honoris Causa» par l’Université polytechnique de Valence, avait une portée qu’il ne pouvait espérer en d’autres circonstances. La portée d’une occasion à ne pas rater pour sensibiliser sur l’impératif d’un rendez-vous qui coïnciderait avec la Conférence de la FAO, en novembre prochain, et qui ferait participer ceux qui ont les moyens et la logistique nécessaires pour éradiquer le fléau mortel de la faim. Fléau mortel d’accord, mais fléau qui ne constitue pas pour autant une fatalité, faisant dire au président de la FAO que cet ennemi commun d’une bonne partie de l’humanité n’est pas aussi invincible qu’il en donne l’impression. Bien au contraire, comme elle tue, la faim peut être, elle aussi, tuée. Pour peu quelle soit considérée non pas comme l’ennemi d’une seule partie de l’humanité mais de toute l’humanité. Sans exception. Mais encore faudrait-il que les gouvernants des pays riches daignent enfin descendre de leur piédestal et regarder le monde dans tout ce qu’il est réellement, c’est-à-dire un monde qui appartient aussi aux pauvres. Car, si les pays les plus développés de la planète se surprennent aujourd’hui à se plaindre de la crise mondiale parce qu’elle réduit de leurs jouissances et réjouissances après les avoir poussés à tempérer leurs ardeurs au tout consommable, et sans retenue aucune, de nombreux autres pays de cette même planète, à diverses disparités, continuent à vivre leur crise de toujours. La crise mortelle des pays et des peuples qui ont toujours eu faim. Trop faim pour vivre la crise des pays qui mangent beaucoup plus qu’à leur faim. A chacun sa crise… L. I.

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SELON LE DERNIER RAPPORT D’OXFORD BUSINESS GROUP SUR L’IMMOBILIER EN ALGÉRIE

Le million de nouveaux logements coûtera 14 milliards d’euros Par Smaïl Boughazi

LE secteur de l’immobilier en Algérie est «de plus en plus dynamique». Selon un rapport d’Oxford Business Group OBG rendu public hier, «les promoteurs immobiliers privés se préparent à prendre position de manière permanente sur un marché immobilier algérien largement inexploité, malgré la tourmente économique mondiale et une réglementation opaque». Le document parle, en fait, d’«une forte augmentation dans les secteurs de la construction et de l’immobilier en Algérie». Pour mieux étayer ses propos, OBG cite à titre d’exemple «les investisseurs immobiliers les plus importants du Golfe, dont Emaar, Gulf Finance House et Al Qudra, [qui] ont présenté des projets de sites commerciaux, résidentiels, touristiques et mixtes qu’ils prévoient construire à la périphérie de la capitale et dont le montant s’élève à plusieurs milliards d’euros». Et parmi les plus importants travaux figure, note le document, «le nouveau méga-projet de l’Emirates International Investment Company (EIIC) : le parc Dounya, un projet d’une valeur de 3,5 milliards d’euros consistant en un espace vert entourant Alger sur 670 hectares». La société a également révélé les plans d’un projet de construction dans le village touristique d’Aïn Chorb situé sur la côte. Ce projet, élaboré conjointement avec le Kuwaiti Investment Group, s’élève à 232 millions d’euros. Le groupe signale que «les investisseurs du Golfe ne sont pas les seuls à chercher à pénétrer le territoire vierge de l’Algérie». «La Société des centres commerciaux d’Algérie (SCCA), basée en Suisse, supervise la construction du plus vaste centre commercial du pays : le complexe Bab Ezzouar, d’une valeur de 53 millions de dollars, qui, une fois terminé, abritera des magasins sur quelque 31 000 mètres carrés. La China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) a également fait part de son intérêt à étendre ses opérations en Algérie en investissant dans le secteur immobilier», rappelle le groupe. Il considère par ailleurs que «les investisseurs locaux commencent également à faire la une». Plus précis, OBG évoque notamment

«Alger Medina, un projet de 2,5 milliards d’euros mené par le Groupe DAHLI dans le centre d’Alger, lequel a attiré l’attention du pays entier en émettant des obligations directement vendues au public : une décision audacieuse et sans précédent pour les marchés de capitaux embryonnaires du pays. L’émission d’obligations a permis de récolter une somme représentant 30% du coût du projet. Le complexe de 100 hectares constituera une zone touristique de loisirs et un centre d’affaires». Les investissements publics ont été aussi cités par le document. OBG fait savoir ainsi que «le gouvernement a également ses propres projets immobiliers, des projets visant à réduire la pression dans le marché immobilier résidentiel. En effet, souligne-t-il, après avoir terminé un programme ambitieux de logements à coûts réduits, le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme consacrera 14 milliards d’euros supplémentaires à la construction d’un million de nouveaux logements». Cité par le même document, le président de la Caisse nationale du logement, Nacer Djama, a confié au groupe londonien que «les occasions à saisir pour les sociétés spécialisées dans le logement social seraient énormes dans les années à venir». Ce responsable explique qu’«étant donné que seulement 15 000 à 20 000 prêts hypothécaires ont été accordés l’année dernière, le secteur bancaire doit également rattraper le retard afin d’évoluer au rythme des demandes de financement de logements». OBG a, enfin, soulevé les dernières instructions du gouvernement concernant les IDE. «Bien que le marché de l’immobilier algérien séduise les sociétés qui sont de plus en plus contraintes par la tourmente économique mondiale, les promoteurs, et les compagnies étrangères en particulier, continuent de faire face à de nombreux obstacles». Le Premier ministre a récemment émis un décret selon lequel les investissements étrangers profitant des mesures d’incitation gouvernementales devront désormais être composés d’une majorité d’intérêts algériens. Ces instructions seront appliquées de façon rétroactive. «En outre, la mise en œuvre de cette mesure a été jusqu’à présent inégale et les conséquences finales ne se sont pas encore manifestées», a conclu le même document. S. B.

SELON LA DGSN ET LA FOREM

Les parents principaux responsables des abus sexuels sur mineurs Par Nabila Belbachir

«QUELQUE 805 cas d’abus sexuels sur mineurs ont été enregistrés en Algérie durant les cinq premiers mois de l’année en cours, tandis que 1 637 cas ont été signalés l’année précédente». C’est avec ces chiffres que Madame le commandant Messaoudene, de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), a entamé sa communication, hier, au centre de presse d’El Moudjahid, lors d’une table ronde consacrée à la situation de l’enfance en Algérie, à travers des indicateurs sur la nutrition, la santé, l’éducation, la maltraitance et le travail des enfants. Ce dernier point, selon une enquête réalisée à travers 10 wilayas du pays par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), révèle que plus de 300 000 enfants sont exploités illégalement par des entreprises opérant dans les secteurs du bâtiment et du commerce. Des chiffres inquiétants, dira M. Abdelahak Makki, directeur de l’exécutif de la

Forem. Il a également fait savoir qu’environ un à un million et demi d’enfants travaillent dans les ménages, vendent des fleurs, du pain sur les trottoirs et bien d’autres produits à la sauvette. Aujourd’hui, la situation de l’enfant est peu reluisante, selon le directeur exécutif de la Forem, ce à quoi il préconise un plan national qui devrait s’articuler sur des campagnes de sensibilisation, de communication et d’information pour éradiquer ces fléaux, qui prennent de l’ampleur au sein de notre société. Prenant la parole, Maître Azzi a rappelé que la Convention internationale des droits de l’enfant, en vigueur en Algérie depuis mai 1993, définit la maltraitance comme «toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitement ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle» Les parents, selon les conférenciers, sont les premiers responsables de la proportion de ces fléaux : viol, inceste, kidnapping, abus sexuels, violences physiques et morales et autres formes d’abus. N. B.

Bac 2009 : les épreuves de sciences et de philosophie accessibles Par Karima Mokrani

LE TROISIÈME jour de l’examen du baccalauréat 2009 est plutôt clément, de l’avis de nombreux candidats, toutes filières confondues. Ainsi, comme nous avons pu le constater hier, dans des établissements de Ben Aknoun, d’El Biar, de Belouizdad et de la Place du 1er Mai, à Alger, l’épreuve de sciences naturelles était jugée abordable par les scientifiques, de même que celle de philosophie pour les littéraires. L’épreuve de comptabilité, moins accessible pour les candidats en «gestion» mais pas trop compliquée pour pouvoir répondre correctement à une bonne partie des questions. En somme, Les sujets étaient clairs et à la portée de tous, soutiennent des garçons et des filles. Aussi, indiquent-ils, il n’y a ni erreurs ni questions pièges. «C’est très abordable» lance un jeune du lycée «El Ouarthilani», à Belouizdad. Ses camarades

confortent son opinion. Aux deux établissements El Mokrani I et El Mokrani II, les jeunes filles ne perdent pas le sourire. «C’est facile», s’accordent à dire des candidates. Au lycée Bouattoura à El Biar, quatre filles débattent de leurs réponses aux questions du sujet de philosophie. «Chacune répond et s’exprime à sa manière. On n’est pas obligés de donner les mêmes réponses», soutiennent-elles, assurant que le sujet était à la portée de tous. Des échos parvenus d’autres établissements font état d’un bon déroulement de l’examen dans toutes les filières. Par ailleurs, le ministre de l’Education, Boubekeur Benbouzid, a assuré que «tout le temps nécessaire sera accordé à la correction des copies des épreuves du baccalauréat». Et d’insister : «Ces corrections prendront 10 à 15 jours, un temps suffisant pour une juste évaluation des réponses des examinés, dans le souci d’en garantir une juste notation.» K. M.


La Tribune

M O N D E

Mercredi 10 juin 2009

DÉCÈS DU PRÉSIDENT GABONAIS APRÈS 41 ANS DE RÈGNE

La succession d’Omar Bongo s’annonce «difficile» pour le pays Le président gabonais Omar Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 41 ans et doyen des chefs d’Etat africains, est décédé lundi dernier à l’âge de 73 ans en Espagne. La disparition de ce dernier symbole de la «Françafrique» pose un vrai problème pour sa succession qui s’annonce des plus «difficiles» pour le Gabon Par Lyes Menacer

LE président gabonais Omar Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 41 ans et doyen des chefs d’Etat africains en exercice, est mort lundi dernier à l’âge de 73 ans en Espagne, a annoncé son Premier ministre Jean Eyeghe Ndong après avoir démenti l’information dans la matinée. Les autorités gabonaises ont vite fermé les frontières sous la décision du ministre de la Défense, Ali Ben Bongo Ondimba, fils du président et éventuel successeur à la tête de l’Etat gabonais. Les bars et autres lieux publics ont été fermés. Les rassemblements à Libreville, la capitale du pays, ont été aussi interdits «jusqu’à nouvel ordre». Hospitalisé au début du mois de mai dernier dans une clinique privée à Barcelone, en Espagne, le président gabonais est décédé suite à un arrêt cardiaque, rapportent les médias, citant des sources médicales et officielles gabonaises. La transition sera assurée par l’actuel président du Sénat, Rose Francine Rogombé, qui doit programmer un scrutin présidentiel au plus tard dans 45 jours après le constat de la vacance du pouvoir, comme le stipule la Constitution gabonaise. La disparition de ce «dinosaure» qui n’a jamais désigné de dauphin pose un véritable problème de sa succession qui s’annonce «difficile» pour le pays. Cinquième producteur de pétrole en Afrique

subsaharienne, le Gabon reste économiquement dépendant des importations du pays voisin, le

Cameroun, et de la France. Ses réserves en hydrocarbures sont appelées à s’épuiser en 2030 et

le secteur agricole n’utilise qu’un pour cent des terres gabonaises. Cela explique la difficulté de prendre les rênes d’un pays dirigé d’une main de fer pendant 41 ans par une seule personne. Les appels au calme, à l’unité et à la solidarité se sont multipliés pour éviter toute déstabilisation du climat politique dans le pays. «En cette circonstance douloureuse, le gouvernement de la République vous invite à rester unis et solidaires dans le recueillement et la dignité», a lancé M. Eyeghe Ndong qui a appelé ses concitoyens à «préserver [la paix, ndlr] dans le respect des institutions». Créé par O. Bongo, le Parti démocratique gabonais a réaffirmé «son attachement au respect de la légalité constitutionnelle». Un deuil national de 30 jours a été décrété par le gouvernement qui avait insisté que le Président avait été hospitalisé pour un simple «bilan de santé approfondi et des soins appropriés». D’autres sources l’avaient au contraire décrit dans un état «grave», soigné pour un cancer intestinal. Les réactions officielles et les hommages n’ont pas tardé après l’annonce officielle du décès de cet homme qui symbolise le dernier représentant de la «françafrique», qualifié d’«ami», de «frère» et de «sage». Plusieurs pays africains ont aussi exprimé leur émotion, en particulier le Congo, le Maroc, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. L. M.

ALORS QUE LES ISRAÉLIENS REFUSENT DE DÉMANTELER LES COLONIES

Mitchell veut une reprise rapide du dialogue avec les Palestiniens Par Agences

L’ÉMISSAIRE américain au Proche-Orient George Mitchell s’est prononcé à El Qods occupée pour une reprise et une conclusion rapides des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens. Les négociations sont interrompues depuis l’élection de Benjamin Netanyahu au poste de Premier ministre en février. Arrivé la veille au soir à Tel-Aviv, Mitchell s’est déjà entretenu avec le ministre israélien de la Défense Ehud Barak, et devait rencontrer dans l’aprèsmidi Netanyahu et Lieberman. Le gouvernement israélien de droite de Netanyahu résiste aux demandes par l’administration américaine et le reste de la

communauté internationale de geler la colonisation et d’accepter la solution d’un Etat palestinien. Lundi soir, le président américain Barack Obama et Netanyahu ont eu un entretien téléphonique de 20 minutes qualifié de «constructif» par la Maison-Blanche. Selon les proches de Netanyahu, les responsables américains ont opté pour un ton conciliant visant à réduire les pseudo-tensions entre les deux pays alliés. Netanyahu et Obama se sont pour la première fois rencontrés à la Maison-Blanche le 18 mai et ont affiché leurs divergences sur le règlement du conflit avec les Palestiniens. Selon les médias, Obama doit présenter un plan de paix détaillé dans les semaines à venir. Au Caire, le 4 juin, il avait

dit attendre d’Israël qu’il accepte la solution d’un Etat palestinien et gèle la colonisation. Sur ces deux points, Netanyahu a jusqu’ici exprimé ses réticences, mais a cédé aux pressions américaines en indiquant qu’il exposerait dimanche dans un discours «les grandes lignes de sa politique pour obtenir la paix et la sécurité». Israël n’a jamais accepté d’appliquer la Feuille de route, un plan international de paix lancé en 2003 qui prévoit l’avènement par étapes d’un Etat palestinien, ainsi que le gel de la colonisation. L’extrémiste Lieberman a affirmé hier que le Premier ministre présenterait «la conception de paix sans équivoque du gouvernement, qui doit s’inscrire dans une approche globale des

problèmes». «Si l’Iran obtient l’arme nucléaire, cela conduira à une course folle au nucléaire dans toute la région», a-t-il indiqué. Interrogé à la radio militaire sur le prochain discours de Netanyahu, le ministre israélien de l’Intérieur Elie Yishaï, chef du parti orthodoxe Shass, a affirmé que le Premier ministre voulait «rester fidèle à ses principes et éviter des frictions avec Washington». Yishaï s’est engagé «à ne pas agrandir les implantations existantes», mais veut «permettre leur expansion naturelle». Quelque 300 000 colons israéliens vivent actuellement sur les terres palestiniennes en Cisjordanie, sans compter les résidents israéliens de la ville sainte El Qods. Agences

Mitchell pour une reprise et une conclusion rapides des négociations L’émissaire américain au Proche-Orient George Mitchell a appelé hier à El Qods à une reprise et une conclusion rapides des négociations de paix entre Israël et les Palestiniens. «Nous partageons tous l’obligation de créer les conditions propices à une reprise et une conclusion rapides des négociations», a déclaré M. Mitchell avant sa rencontre avec le président israélien Shimon Peres. M. Mitchell, arrivé lundi soir en Israël, s’était auparavant entretenu avec le ministre israélien de la Défense Ehud Barak. Il devait discuter dans la journée avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman. Le gouvernement israélien de droite dirigé par M. Netanyahu résiste aux demandes par l’administration américaine et le reste de la communauté internationale de geler la colonisation et d’accepter la création d’un Etat palestinien comme solution au conflit. M. Netanyahu a annoncé dimanche dernier qu’il présenterait d’ici une semaine sa politique sur le processus de paix, à la suite des pressions exercées par le président américain Barack Obama.

Somalie : le sort des civils dans Mogadiscio est «inacceptable» (HCR) Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a qualifié hier d’«inacceptable» le sort des civils dans la capitale somalienne Mogadiscio, en proie à d’intenses combats entre milices pro-gouvernementales et les rebelles islamistes. «Les parties au conflit […] combattent sans se préoccuper de la sécurité des civils, en violation claire des principes de droit international humanitaire et des droits de l’Homme», a déploré un porte-parole du HCR William Splinder.«La manière dont les civils sont les victimes de ce conflit est inacceptable», a-t-il déclaré lors d’un point de presse, en dénonçant en particulier les violences sexuelles dont les femmes sont victimes jusque dans les lieux de refuge de la capitale.

Nigeria : Shell débourse plus de 15 millions de dollars pour éviter un procès La compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell, accusée de complicité dans l’élimination d’un écrivain nigérian en 1995, a accepté de payer 15,5 millions de dollars pour régler le litige devant la justice américaine. «Les plaignants ont trouvé aujourd’hui un accord dans leur litige avec la compagnie Shell», ont déclaré les avocats américains des plaignants, un groupe de victimes de l’ancien gouvernement militaire nigérian. Plusieurs audiences préliminaires de ce procès inédit avaient été reportées ces dernières semaines sans explication. Shell est accusée de complicité avec le régime militaire du président Sani Abacha, au pouvoir au Nigeria en 1995, dans la pendaison de l’écrivain et militant écologiste Ken Saro-Wiwa au terme d’une parodie de procès. Le fondateur très populaire du Mouvement pour la survie du peuple ogoni (Mosop), partisan de la non-violence, avait réussi à interrompre les activités de Shell dans le sud du pays, accusée de polluer l’environnement dans le Delta du Niger, sans pour autant partager ses gains avec la population locale.

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Par Nabila Belbachir

Nos citoyens ont-ils conscience de devoir préserver, impérativement, l’environnement ? Pas de réponse ! La preuve : les observateurs et experts de l’environnement ont tiré la sonnette d’alarme pour sensibiliser et les pouvoirs publics et la population sur ce sujet «phare» qu’est la préservation de l’environnement. Malheureusement, l’image donnée par la plus grande majorité de nos villes, notamment Alger, nous montre des décharges à ciel ouvert. Des comportements et des actes de vandalisme sont un spectacle subi et vécu dans notre société. Ouvrir la fenêtre de sa cuisine pour jeter son sac-poubelle, ouvrir la vitre de sa voiture pour jeter une canette ou une pelure de banane, mettre des déchets devant son magasin, jeter des sacs-poubelle sans prendre le soin de bien les ficeler, ne pas respecter les horaires de la collecte des déchets, ne pas s’intéresser au comportement de son enfant qui jette le papier à bonbons ou le sac de chips qu’il vient de consommer, balayer son intérieur pour balancer ensuite ses ordures vers l’extérieur… sont autant d’actes et de comportements d’incivisme qui ont pris le dessus dans notre vie quotidienne. Une seule virée dans les rues et les quartiers de la capitale nous montre l’ampleur de la malpropreté des Algériens. Des bacs à poubelles débordant de déchets ménagers, des sacs de toutes les couleurs, des papiers… Nous ne nous arrêtons pas là : nos immeubles, lieux publics, bus, taxis, eux aussi, sont d’une saleté inimaginable. Nos rues et ruelles sont squattées par des jeunes vendeurs étalant tous les produits : alimentaires, vestimentaires et autres, laissant derrière eux des montagnes d’ordures. On s’interroge : à qui revient la faute, dans cette dégradation de notre environnement urbain ? Est-ce que cela est dû à une mauvaise gestion ou à l’incivisme des citoyens ? Ainsi, on se demande si la prise de conscience contribuera vraiment à mettre en place une stratégie adéquate, permettant d’améliorer, d’entretenir et avoir un environnement propre et sain. Car de simples gestes peuvent le préserver. La culture de la protection environnementale implique la responsabilité de chaque individu et seulement celle des autorités. N. B.

T H EMA

SUPPLÉMENT HEBDOMADAIRE DE LA TRIBUNE

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Pour garantir l'hygiène alimentaire et la salubrité de l'environnement Les responsables multiplient les contrôles d'hygiène à Tlemcen

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L'insalubrité se répand partout et s'étend à tout Hygiène alimentaire, la grande absente

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Insalubrité et risques sanitaires sont omniprésents Oran, entre hygiène chimérique et saleté réelle

14 Les citoyens consomment la peur au ventre Dégradation de l'environnement et manque d'hygiène à Bouira

Les trottoirs croulent sous les détritus et les fast-foods regorgent de bactéries

Rien n’est fait pour un environnement propre Par Rachida Merkouche

L’ É T É , c ’ e s t l a s a i s o n propice à la prolifération des bactéries et au pullulement des microbes. La question de l’hygiène s’impose sans cesse dans notre quotidien, tant sa prise en charge fait défaut, et tant les répercussions de l’insalubrité sur notre santé et sur notre environnement sont graves. Elle s’impose avec plus d’acuité durant la période estivale, avec toutes les appréhensions que l’on peut aisément imaginer. Des trottoirs et des coins de rue qui croulent sous les détritus et qui dégagent une puanteur à provoquer un haut-le-cœur, ce n’est pas ce qui manque. Cette image caractérise toutes nos villes, devenues à la longue des dépotoirs à ciel ouvert. Les odeurs nauséabondes et les eaux fermentées qui se dégagent des décharges ne semblent gêner personne. Les citoyens enjambent sans rechigner les déchets putréfiés et ne réagissent nullement à la vue des enfants -les leurs ou ceux des autres- en train de jouer dans ces lieux et même de plonger leur main dans les immondices pour en retirer un objet. Les maladies qui en découlent sont nombreuses et constituent un problème de santé publique. Mais personne ne semble conscient de tous les risques encourus au milieu d’un tel fatras qui nous sert de cadre de vie, pas même les autorités en charge de la gestion de ce volet. Les municipalités, comme les entreprises d’enlèvement de déchets, sont certainement défaillantes, le contrôle sur le terrain n’étant pas une de leurs

Photo : Sahel

OPTIMAL L’hygiène : pourquoi manque-t-elle chez nous ?

préoccupations. Combien d’immondices s’amoncellent plusieurs jours de suite, voire plusieurs semaines, les éboueurs faisant l’impasse sur… les impasses et les rues étroites. Des décharges sont abandonnées, sous prétexte qu’elles ne sont pas réglementaires. Le nettoyage des lieux ne se fait jamais, ni celui des bacs qui sont souvent éclatés. Il faut dire que la responsabilité est partagée entre les élus, les responsables des entreprises d’enlèvement et les citoyens. Ces derniers se servent de tout espace libre pour y déposer leurs détritus et leurs gravats, sans se soucier des conséquences de leur geste qui est, par conséquent,

pris comme exemple par beaucoup de leurs concitoyens. L’insalubrité, ce sont aussi ces lieux de restauration : pizzerias, gargotes et autres fast-foods où l’absence d’hygiène est criante. Les consommateurs s’y accommodent à leur corps défendant et y sont même fidèles, l’ère étant à la restauration rapide et à moindre coût, du moins par rapport aux restaurants ayant quelque peu la cote. Encore que ces derniers ne constituent pas tous des exemples de propreté. Tables et chaises crasseuses, ustensiles à la couleur incertaine tant les ingrédients s’y sont incrustés au fil du temps, plateau de cuisson brûlé et table de

travail recouverte de résidus de fromage et de pâte, cafards traversant la nourriture, le décor devrait repousser le moins exigeant des consommateurs et soulever les estomacs les plus solides. C’est le contraire qui se produit. L’affluence est telle qu’aucun effort n’est fait par ces hommes -et ces femmes aussi, car il y en a-, qui s’investissent dans la restauration rapide au gain tout aussi rapide. Les contrôles semblent ne rien y faire. Manquant de régularité, ils ne sont pas aussi dissuasifs que l’exige l’intérêt du consommateur. L’état des lieux prouve que l’hygiène est un luxe auquel on n’accèdera pas de sitôt. R. M.


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THEMA H Y G I È N E

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Pour garantir l’hygiène alimentaire

Les responsables multiplient De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur

a restauration durant l’été est une activité saisonnière et l’on assiste durant cette période à la multiplication de gargotes et guinguettes, surtout au niveau des plages et autres lieux de détente et de loisirs. Ces lieux, dont bon nombre activent dans l’informel, travaillent souvent dans l’irrespect le plus total du minimum de salubrité requis pour ce genre d’activité, au risque de porter atteinte à la santé du consommateur. Ce danger planant a poussé les autorités à élaborer un programme de surveillance par le service du contrôle de la qualité et des prix. Des sorties sur terrain sont effectuées tout le long du littoral, et les commerces «suspects» inspectés car, nul n’est prêt à payer au prix fort les gestes imprudents d’une négligence signalée au niveau d’un resto ou d’une épicerie, surtout en cette saison qui reste sans aucun doute la période qui attire le plus de «visiteurs indésirables» : microbes, bactéries et autres germes. «L’estivant doit savoir qu’avec l’arrivée de l’été, et les températures élevées, les risques de contamination des aliments par des bactéries sont accrus. Nous devons, donc, plus que jamais être sur nos gardes. Car, le plaisir d’un pique-nique, ou d’un repas pris dans un restaurant douteux risque d’être gâché ultérieurement par une intoxication», dira un contrôleur de la qualité, en soulignant que plusieurs propriétaires de locaux à usage commercial ont été sanctionnés, avec saisies de marchandises impropres à la consommation. Cependant, et malgré l’existence des brigades du contrôle de la qualité qui sillonnent la région, un autre problème est constaté. Il s’agit de l’estivant qui est spolié, devant un non-respect des prix de certains produits de large consommation. La DCP et la direction de qualité veillent sur la santé des estivants, d’une part, et des citoyens, d’autre part, par des sorties et des inspections pratiquement partout dans la wilaya de Tlemcen. On enregistre chaque fois des cas d’intoxication nombreux. «Notre travail consiste à prévenir avant qu’il ne soit trop tard, car, en été, les intoxications sont en recrudescence», explique-ton. En effet, plusieurs opérations de sensibilisation sont menées dans le but d’expliquer les origines des intoxications alimentaires ou toxi-infections alimentaires d’été qui sont beaucoup plus fréquentes qu’on ne le croit. Les symptômes varient selon le degré de contamination de l’aliment, mais se déclarent

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plus généralement par un malaise général, des nausées puis des vomissements, souvent des douleurs abdominales et des diarrhées. Cependant, ce qui menace le plus les citoyens sont les vendeurs ambulants de thé, de sandwichs, de biscuits, etc. Le long des plages, les enfants sont les plus exposés à d’éventuelles maladies. L’interdiction de telles activités est plus que souhaitable, puisque toute la marchandise est exposée au soleil, à la poussière… Cela représente une véritable menace pour la santé humaine. Avec le beau temps et les vacances, les habitudes alimentaires sont modifiées et les consommateurs s’orientent en général vers la restauration collective ; changer, c’est bien, mais il faut rester vigilant, car les toxi-infections alimentaires guettent. Si les contrôleurs font leur travail, le consommateur doit s’y impliquer pour éviter toute catastrophe dans la région de Tlemcen, secouée à maintes reprises par ces «intoxications». Les responsables relevant du ministère du Commerce ont signalé, cependant, en matière de cahier des

charges la nécessité d’aménager et de décorer les restaurants de manière à les rendre accueillants, chaleureux, confortables, avec une température ambiante agréable, une ventilation et un éclairage efficaces. La mise en place de la table doit être faite avec goût et des éléments (nappes, serviettes, couverts, verres, assiettes, etc.) propres et en bon état. Un équipement en faveur de l’accueil des enfants (rehausseur ou chaises hautes), et, surtout, portemanteaux ou vestiaires et dont l’emplacement assure à la clientèle des conditions satisfaisantes de sécurité, l’accent a été mis sur les extérieurs qui doivent être propres et en bon état, notamment un parking ou une autre possibilité de stationnement doit être mis à la disposition des clients. Les extérieurs doivent bénéficier d’un éclairage en bon état. Au plan de l’hygiène, sécurité et propreté, il est demandé la mise en place d’un système de gestion des risques reposant sur les principes de HACCP, les espaces de cuisine et de stockage doivent être propres, en bon état, avec des outils de production d’une hygiène irréprochable en matière d’équipements frigorifiques et d’espaces de stockage ; les revêtements muraux, des sols et des plafonds de la salle de restaurant et la cuisine ainsi que le mobilier du restaurant (tables, chaises) doivent être propres et en bon état. De même la conformité à la règlementation en matière de sécurité incendie (extincteurs, issues de secours) ; les sanitaires en bon état, propres et éclairés, équipés pour le confort du client (savon liquide, séchoir, papiers, ventilation) et ne doivent pas communiquer directement avec la cuisine. Le personnel doit être titulaire d’un certificat d’aptitude professionnelle dans le domaine de la restauration ou d’un titre homologué, ou justifiant d’une expérience professionnelle dans le domaine, d’une formation du personnel en matière d’hygiène et de bonnes pratiques de préparation des plats cuisinés ; d’un contrôle médical périodique du personnel de cuisine ; accueillir le client de manière aimable, souriante, courtoise, chaleureuse, en utilisant des formules de politesse adaptées ; transmettre aux clients des informations précises et complètes ; la tenue et la présentation du personnel d’accueil doivent être soignées et propres ; afficher les informations utiles (tarifs, prix, services, etc.) de façon lisible et visible sur un support adapté ; proposer des cartes de menus soignées, attractives et lisibles ; assurer un service à table efficace et attentionné ; assurer une facturation efficace : clarté, précision, conformité de la

facture par rapport aux prestations et rapidité des formalités. Pour les autres volets, les responsables de la qualité et du contrôle ont évoqué le code d’usage en matière d’hygiène pour les aliments précuisinés en restauration collective. Le code d’usage international recommandé en matière d’hygiène pour les aliments cuisinés et précuisinés en restauration collective a été adopté par la 20e session de la commission du Codex Alimentarius en 1993. Ce code a été adressé à tous les Etats membres et membres associés de la FAO et de l’OMS comme texte de caractère consultatif. Il appartient à chaque gouvernement de décider de l’usage qu’il entend en faire. La commission a estimé que les codes d’usage pourraient fournir d’utiles listes de spécifications à respecter pour les autorités nationales chargées du contrôle alimentaire et de l’application de la réglementation. Le présent code traite des prescriptions d’hygiène à observer pour la cuisson des aliments crus et la manipulation des aliments cuisinés et précuisinés destinés à nourrir des collectivités nombreuses telles que les enfants des écoles, les personnes âgées des maisons de retraite, ou encore, au moyen de chariots, les malades des établissements de soins et des hôpitaux ainsi que les personnes dans les prisons, les établissements scolaires et les institutions analogues. Ces catégories de personnes se voient toutes proposer, collectivement, les mêmes types d’aliments. Ce genre de restauration collective à caractère social ne laisse au consommateur qu’un choix limité. Le présent code ne concerne pas la production industrielle de repas complets, mais peut fournir sur certains points des indications utiles aux personnes qui sont amenées à s’en occuper. Pour simplifier, on n’a pas envisagé le cas des aliments servis crus au consommateur. Il ne s’ensuit pas nécessairement que ces aliments ne présenteront pas de risques pour la santé. Sur le plan d’hygiène, le public est en droit d’attendre que les aliments qu’il consomme soient sans danger et propres à la consommation. Les intoxications alimentaires et les maladies transmises par les aliments sont dans la meilleure des hypothèses déplaisantes ; au pire, elles peuvent être fatales. Mais elles ont aussi d’autres conséquences. Les foyers d’intoxication alimentaire peuvent perturber les échanges, et entraîner un manque à gagner, du chômage et des litiges. La détérioration des aliments est une source de gâchis, elle est coûteuse et peut se répercuter négativement sur le commerce et la confiance


THEMA H Y G I È N E

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et la salubrité de l’environnement

les contrôles d’hygiène à Tlemcen des consommateurs. Les échanges internationaux de denrées alimentaires et les voyages à l’étranger sont en augmentation, apportant des avantages économiques importants. Mais cela facilite aussi la propagation des maladies à travers le monde. En outre, les habitudes alimentaires ont considérablement évolué dans de nombreux pays au cours des vingt dernières années et de nouvelles techniques de production des aliments se sont développées en conséquence. Un contrôle efficace de l’hygiène est donc essentiel pour éviter les conséquences négatives sur la santé publique et sur l’économie des intoxications alimentaires et des maladies transmises par les aliments, ainsi que de la détérioration des aliments. Chacun de nous -agriculteurs et cultivateurs, fabricants et industriels, personnel chargé de la manutention des aliments et consommateurs- a la responsabilité de s’assurer que les aliments sont salubres et propres à la consommation. Les principes généraux d’hygiène alimentaire jettent des bases solides qui permettent de garantir l’hygiène des aliments et ils doivent être, au besoin, utilisés en conjonction avec chaque code spécifique d’usages en matière d’hygiène, ainsi qu’avec les directives régissant les critères microbiologiques. Ils s’appliquent à la chaîne alimentaire depuis la production primaire jusqu’à la consommation finale, en indiquant les contrôles d’hygiène qui doivent être exercés à chaque stade. Afin d’accroître la sécurité des aliments, il est recommandé d’utiliser chaque fois que c’est possible le système HACCP, tel qu’il est décrit dans le Système d’analyse des risques points critiques pour leur maîtrise (HACCP) et directives concernant son application (appendice). Les contrôles décrits dans le document des principes généraux sont internationalement reconnus comme

essentiels pour assurer la sécurité des aliments et leur acceptabilité pour la consommation. Les principes généraux sont conseillés tant aux gouvernements qu’aux professionnels du secteur (production primaire, fabrication et

transformation, établissements de service alimentaire et vente au détail) et aux consommateurs. Ce problème de santé que posent les intoxications alimentaires nuit à la société entière et se traduit par des

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conséquences socio-économiques graves. Le manque de formation du personnel du secteur de la restauration et le non-respect des règles élémentaires d’hygiène sont, souvent, à l’origine des cas d’intoxication alimentaire, ont indiqué à la Tribune des médecins qui précisent que la majorité de ces cas peuvent être évités par le seul respect des règles d’hygiène les plus élémentaires. Lors de notre enquête au niveau des UMC de ces deux wilayas, nous avons constaté l’enregistrement de 5 intoxications par jour, le plus souvent des enfants, suite à la consommation d’eau impropre, de fruits non lavés, etc. Les intoxications d’origine bactérienne proviennent du groupe des salmonelles, des bactéries qui se reproduisent très rapidement et provoquent dans les cas plus graves, vomissements ou diarrhée. On les trouve dans les produits laitiers, les légumes ou la viande. Les médecins avertissent qu’avec l’arrivée de l’été, et les températures élevées, les risques de contamination des aliments par des bactéries sont accrus. Il faut plus que jamais être sur ses gardes, car le plaisir d’un piquenique, ou d’un repas pris dans un restaurant douteux risque d’être gâché ultérieurement par une intoxication. Du côté de la DCP, on accentue le contrôle sur le terrain. Cependant, il est à noter qu’avec le beau temps et les vacances, les habitudes alimentaires sont modifiées et les consommateurs s’orientent, en général, vers la restauration collective. Changer, c’est bien, mais il faut rester vigilant, car les toxi-infections alimentaires guettent. Ainsi, la prévention nécessite des mesures à tous les stades de la chaîne alimentaire, depuis la production jusqu’à la consommation des aliments. Diverses précautions sont à prendre pour éviter toute contamination des aliments et, donc, assurer leur salubrité. A. B.


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THEMA H Y G I È N E Les citoyens consomment la peur au ventre

Dégradation de l’environnement et manque d’hygiène à Bouira De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche

arrivée de la période estivale et des grandes chaleurs continuent encore de préoccuper les consommateurs et les citoyens en raison du non-respect, par certains commerçants, des mesures d’hygiène dictées par la réglementation, et par certains propriétaires de restaurants et autres établissements qui font fi des procédures d’hygiène dans la préparation des repas. Tout comme dans la qualité des prestations à l’égard des consommateurs, notamment les travailleurs et les voyageurs qui sont généralement habitués à manger dans les restaurants et autres fast-foods. Par ailleurs, sur le plan de la gestion et de l’enlèvement des déchets ménagers, des insuffisances sont encore constatées au niveau de plusieurs quartiers, notamment dans les grandes agglomérations urbaines. Ainsi, en plus des désagréments engendrés, ces derniers mois, par les travaux de réfection des rues du chef-lieu, appelé à avoir une nouvelle image, les habitants ne cessent de déplorer l’entassement inexpliqué des ordures ménagères au niveau de certaines cités, ce qui engendre des odeurs nauséabondes et la prolifération d’insectes et de rongeurs, qui peuvent constituer un danger sur la vie des citoyens. Du côté des autorités locales, qui sont au courant de cette dégradation de l’environnement, on persiste à dire que les services vont pouvoir régler ce problème dans des délais proches. Pour le cas de la commune de Bouira, nous avons appris qu’une enveloppe financière de six milliards de centimes a été dégagée par la wilaya, dans le but de permettre au service d’hygiène de la commune de renforcer sa voirie avec des bacs à ordures et d’acquérir des équipements adéquats pour la collecte. Toutefois, les responsables disent que ces moyens ne valent rien si les citoyens ne participent pas dans cette démarche, en préservant les équipements et en respectant les horaires de la collecte ainsi que la propreté des cités après le passages des équipes de ramassage. Selon les statistiques données par le secteur de l’environnement, près de

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400 tonnes de déchets ménagers sont générés quotidiennement à travers la wilaya de Bouira. Si une grande quantité de ces déchets arrive à être acheminée vers les décharges publiques, il n’en demeure pas moins qu’une quantité importante de ces déchets reste entassée pendant plusieurs jours au niveau de certains lieux qualifiés de décharges sauvages. De plus, le caractère rural de plusieurs communes de la wilaya et l’implantation de plusieurs hameaux et zones d’habitations à proximité des oueds, font que la gestion des déchets est en deçà des objectifs escomptés par le secteur. Notamment à travers le centre d’enfouissement de Ras Bouira, qui devait regrouper les déchets collectés des communes de Haïzer, Taghzout et le chef-lieu de wilaya. Concernant l’hygiène et la protection des consommateurs contre certaines maladies qui apparaissent, surtout durant

la saison estivale, les responsables du secteur du commerce, la DCP et les bureaux d’hygiène implantés au niveau des différentes communes ont organisé des journées d’information, sur l’hygiène alimentaire, les MTH et les zoonoses, au niveau du siège de l’APC afin d’informer les consommateurs des mesures de sécurité alimentaire qui doivent être prises au niveau des ménages et aussi dans les établissements de distribution de denrées alimentaires, les restaurants et les salles de café et autres, afin d’épargner les citoyens des risques des contaminations et des intoxications alimentaires. Cette action qui vient au début de la saison estivale, doit rappeler aux consommateurs les risques auxquels ils sont confrontés. Pour le représentant de la DCP, en dépit des dispositions de loi en vigueur et les visites régulières effectuées par les différents services au

niveau des magasins classés tels les restaurants et les salon de café, ou non classés comme les gargotiers, les pizzerias et les fast-foods, ainsi que les distributeurs de glace qui sont, notamment, très sollicités durant cette saison de canicule, le respect de la réglementation est loin d’être effectif. De ce fait, les consommateurs sont exposés à un danger permanent, vu les manquements et le non-respect des procédures d’hygiène par les propriétaires des magasins. De là, le même représentant a plaidé pour la création d’une association pour la protection des consommateurs, qui aura pour rôle de sensibiliser la population sur les mesures à prendre pour éviter des maladies liées à la nourriture et aussi se placer en tant que partie civile au cas où des établissements publics ou privés viendraient à transgresser les dispositions et les conditions d’hygiène qui puissent garantir le bon état et la salubrité des aliments depuis la production jusqu’à la consommation finale. Parmi ces textes, les responsables citent la loi 89/02 du 07/02/89 qui a été mise en œuvre pour protéger la santé, la sécurité et défendre l’intérêt du consommateur et le décret exécutif n°91/53 du 23/02/91 relatif aux conditions d’hygiène lors du processus de la mise à la consommation des denrées alimentaires. S’agissant des mesures répréhensives prises par les différents services, la direction du commerce de la wilaya avait indiqué dernièrement que, pour le 1 er trimestre 2009 et dans le cadre du contrôle de la qualité des produits alimentaires vendus sur le marché, ainsi que pour lutter contre le commerce informel, les brigades de contrôle ont effectué près de 1 377 interventions, en matière de contrôle de la qualité, où 140 commerçants furent verbalisés Les mêmes services ont saisi dix quintaux de produits alimentaires d’une valeur de 12,8 millions de centimes et procédé à la fermeture de près de 30 magasins au niveau du chef-lieu. Par ailleurs, les mêmes services font état du total des infractions enregistrées, 50 cas pour non-respect des conditions d’hygiène, 31 cas pour exposition et vente de produits périmés et 14 cas pour exposition non conforme des produits alimentaires. N. H.

Aïn Defla

Poussières et ordures prolifèrent dans la ville De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine

L’été se démarque des autres saisons par plusieurs particularités ; c’est la période des congés, des vacances et de l’apparition de nombreuses maladies liées à l’absence d’hygiène et à l’augmentation de la température, ce qui facilite la détérioration de nombreux produits, lesquels représentent un véritable danger pour la santé du consommateur. Le cadre de vie du citoyen semble mal entretenu au niveau de la wilaya de Aïn Defla, les rues à cause des travaux lancés ces derniers temps sont remplies de débris que laissent les entreprises de réalisation, la poussière a pris également place dans de nombreux endroits offrant

ainsi une mauvaise image au tissu urbain. Cette situation est due en particulier à l’absence de nettoiement régulier par les services concernés et au manque de civisme chez certains citoyens. Si ce constat est signalé au niveau du boulevard principal du chef-lieu de la wilaya, les autres quartiers situés à l’intérieur et à la périphérie de cette ville souffrent des mêmes lacunes liées à l’absence d’un nettoiement régulier, ce qui détériore l’environnement. Par ailleurs, au niveau des pizzerias, le manque d’hygiène est parfois visible, ce qui pousse à conclure que les commissions de contrôle n’effectuent pas des missions régulières pour inciter les propriétaires à suivre les règles d’hygiène

imposées dans ce genre de commerce. De nombreux cafés, ces lieux qui accueillent plusieurs clients jour, ne sont pas bien entretenus par leurs propriétaires les tables ne sont pas bien nettoyées, même constat pour les verres qui représentent un danger pour le consommateur. Les malades mentaux et SDF porteurs de nombreuses maladies contagieuses sont également servis dans ces endroits, ce qui augmente le risque de contamination. Selon des citoyens interrogés, l’hygiène n’est pas au point au niveau des cafés puisque les employés n’accordent pas une attention particulière à ce volet et à la nature du nettoiement exigé pour ce genre de lieux et ce, afin d’éviter la prolifération des microbes et virus

pouvant nuire à la santé des citoyens. Entre autres, dans les rues, on continue de voir de nombreuses personnes sans domicile fixe et des malades mentaux se réfugier dans ces lieux publics alors qu’ils sont peuvent être atteints de maladies graves et contagieuses. La prise en charge de cette catégorie de personnes est une impérieuse nécessité pour qu’elles n’influent pas sur le reste des citoyens. En somme, dans cette wilaya, le renforcement des opérations de contrôle reste le seul moyen de lutter contre les mauvaises conditions de conservation des produits alimentaires et l’absence d’hygiène, surtout durant l’été connu pour ses grandes chaleurs. M. A


La Tribune

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C U L T U R E

Mercredi 10 juin 2009

À L’OCCASION DE LA CÉLÉBRATION DE LA JOURNÉE NATIONALE DE L’ARTISTE

Exposition collective et remise du prix du Président au TNA La ministre de la Culture, Khalida Toumi, souligne que tous les efforts consentis dans le domaine culturel restent insuffisants et nécessitent d’être renforcés aussi bien par l’Etat que par les initiatives privées Par Sihem Ammour

LE Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi a accueilli, lundi dernier, la cérémonie de remise du prix du président de la République «Ali Maachi pour les jeunes créateurs» décerné chaque année à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de l’artiste, qui coïncide aussi avec la commémoration du décès de l’artiste militant et martyr de la révolution Ali Maachi. Le coup d’envoi de la cérémonie a été donné par la ministre de la Culture Khalida Toumi qui, lors de son allocution d’ouverture, a rendu hommage au martyr Ali Maachi, en déclarant que c’est «un homme qui a défié, à travers son art, l’injustice coloniale et qui constitue pour nous un référent dans l’action militante et l’amour de la patrie en vue d’édifier une culture basée sur les valeurs nationales et les principes unificateurs du

peuple». La ministre a également mis en exergue l’importance de la culture dans le développement d’une nation, du fait que la culture constitue un élément essentiel dans l’instauration des valeurs saines et un élément civilisationnel capable d’influer sur l’avenir des peuples. Elle a toutefois reconnu que tous les efforts consentis dans le domaine culturel restent insuffisants et nécessitent d’être renforcés, aussi bien par l’Etat que par les initiatives privées, pour la dynamiser davantage. Suite à ce prélude, la cérémonie de la remise des prix a débuté avec la prestation de l’Orchestre symphonique national (OSN) sous la direction de Rachid Saouli en entamant un extrait de la Suite n°1 de Bizet. Il a été aussi rendu hommage au défunt Ali Maachi avec l’interprétation de Angham El Djazair entonné par la chorale de l’OSN sous la direction du chef de

chœur Rabah Kadem. Mohamed Lamari était également sur scène pour sa célébrissime chanson Djazaria. Avec Akli Yahiaten, ils ont également rendu hommage à titre posthume aux regrettés Ahmed Wahbi et El Hachemi Guerouabi. Plus tôt, en fin d’après-midi, sous les airs des percussions de la zorna algéroise et des karkabou du Sud, Khalida Toumi

a inauguré une exposition collective de plus d’une centaine d’œuvres à la galerie Baya du palais de la Culture Moufdi Zakaria. Elle a souligné l’importance de cette journée en déclarant que «c’est là une occasion pour rendre hommage à nos artistes, des artistes qui n’ont cessé de fournir des efforts dans le domaine de la créativité». L’exposition, organisée par L’Union nationale des artistes algériens (UNAC), qui regroupe plus d’une quarantaine d’artistes venus des quarante-huit wilayas du pays est placée sous le signe de «la rencontre des générations, de la jeunesse, du dynamisme, de la confiance et de l’ouverture aux autres.» Parmi les œuvres exposées se démarque du lot celle du céramiste d’art de Mostaganem Sid Ali Benbouta qui a présenté son assiette cassée avec au milieu une khamsa sertie de symboles millénaires. Il y a aussi celle de Driss Lamine Dokman qui a, encore une fois, innové sur le modèle d’un parchemin grand format, offert aux regards avertis un travail inédit sur la thématique des fleurs où les couleurs chatoyantes se superposent à la couleur ocre de la terre des ancêtres. Mebarki Imene d’Alger

a abordé dans son tableau la thématique de la femme détentrice des repères identitaires. Khalfallah Samir, originaire de Guelma, s’est distingué en peignant l’intensité du regard empreint de révolte et d’interrogation d’une jeune Targuie dont la noblesse de l’expression contrastait avec les guenilles qu’elle portait. Une œuvre des plus poignantes est celle de Mohamed Skander de la wilaya de Batna. A l’encre de Chine, il a minutieusement tracé le portrait saisissant d’un homme âgé, les cheveux blanchis par les années, se cachant le visage dans ses mains sillonnées de rides. En arrière-plan, avec des nuances plus grises parsemées de courbes dorées, des symboles chaouias sont tatoués sur cette œuvre qui porte une forte charge émotive et interpelle le regard. Il est à noter que trois générations d’artistes, représentant différents styles et techniques sont présentes à l’exposition, à l’instar de Noureddinne Chegrane, Arezki Larbi, Bettina Hainene Ayach, Azdaou Rachida, Hocine Benmebarek, Khaled Boulekraa, Daoud Sbaa, Nourra Labassi, Yamina Gouchichi et tant d’autres. S. A.

Lauréats du prix Ali Maachi pour les jeunes créateurs Roman littéraire - 1er prix : Abdelkader Bouderba - 2e prix : Mederegu Harou Sabah - 3e prix : Abdelkader Barghouth Poésie - 1er prix : Khaldia Djaballah - 2e prix : Nourredine Bakria - 3e prix : Wassila Boussis Œuvre écrite de théâtre - 1er prix : Samir Meftah - 2e prix : Samia Abdrabbou - 3e prix : Abderazak Boukeba Art dramatique - 1er prix : Toufik Rabhi

- 2e : prix Ahmed el Aggoune - 3e : prix non décerné Arts lyriques et chorégraphiques 1er prix : Salah Eddine Mokrani 2e prix : Hassan Agrane 3e prix : Tarek Kadem Arts cinématographiques et audiovisuels - Les 1er et 2e prix n’ont pas été décernés Meliani Sellami et Amar Si Fodhil ont obtenu des prix d’encouragement Arts plastiques Les 1er et 2e prix n’ont pas été décernés Le 3 e prix d’encouragement a été octroyé à Kheira Hbibes.

SEPT LONGS MÉTRAGES À L’AFFICHE À LA SALLE EL MOUGGAR

Journées du cinéma portugais à Alger Par Wafia Sifouane

LE cinéma portugais s’invite sur les grands écrans pour six jours, du 11 au 16 juin prochains, et cela à la salle El Mouggar. Organisé par l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) ces journées dédiées au 7ème art portugais sont une aubaine pour les cinéphiles algérois. A l’affiche, sept productions cinématographiques dans le genre long métrage réalisées à la fin des années 1990 et début 2000. Un héros de Zézé Gomboa sera projeté en ouverture de ce rendez-vous cinématographique. Le film raconte l’histoire d’un ancien militaire de l’armée angolaise amputé d’une jambe. Au programme des projections, il y aura également Ossos et Maison de lave de Pedro Costa, Central do Brasil de Walter Salles et Nha Fala de Flora Gomes. Ce

dernier film relate le destin d’une jeune chanteuse à la voix d’or étouffée par les traditions familiales et qui, avec l’aide d’un musicien qui l’encourage à faire carrière dans la musique, arrive à se libérer du poids des coutumes. Quant à la réalisatrice Margarida Cardoso, elle fera le voyage à Alger pour présenter son film

le Rivage des murmures, le 15 juin prochain. Ce film de 115 minutes, réalisé en 2004, met en scène Evita qui entraînera les spectateurs dans son long périple au Mozambique en pleine guerre. Chaque œuvre aura droit à quatre séances de projection, notamment à 14h00, 16h00, 18h00 et 20h00. L’entrée

est gratuite. Rappelons que la salle El Mouggar avait déjà abrité un événement semblable l’an dernier et on avait remarqué un véritable engouement du public constitué essentiellement de jeunes étudiants en langues étrangères. Et en l’absence de pôle cinéma dans les universités, les étudiants poussent un soupir

de soulagement devant l’occasion qui leur est offerte pour perfectionner leur portugais. Ces journées représentent aussi pour les cinéphiles algériens un moyen de jeter un coup d’œil sur la production cinématographique portugaise au moment où le cinéma algérien tente de ressusciter. W. S.

Un réseau de tunnels de l’époque espagnole rouvert aux visiteurs à Oran LE réseau souterrain de tunnels érigés durant l’occupation espagnole d’Oran et menant vers les différents sites archéologiques de la ville vient d’être rouvert aux visiteurs. L’entrée des tunnels restés depuis longtemps en état d’abandon s’était transformée en une décharge sauvage. Pour réhabiliter ces tunnels, une campagne de nettoiement qui a duré plus de trois mois, conjointement avec le quartier de Sidi El Houari, a été

menée. Ces ouvrages constituent l’entrée principale menant vers plusieurs monuments éparpillés à Sidi El Houari parmi lesquels «la casbah d’Oran» qui résiste toujours aux vicissitudes du temps. Le réseau de tunnels relie neuf forts et donjons, dont le fort Santa Cruz, le vieux fort et la tour de San Pedro. L’entrée principale des tunnels située au début de la rue des Jardins au quartier de Sidi El Houari et baptisée autrefois «tambour San Jose» est

classée patrimoine national depuis 1956. Elle avait fait l’objet de travaux de confortement par le gouverneur d’Oran, sous l’occupation espagnole en 1734. Selon des récits historiques, le bey d’Oran Mohamed El Kebir aurait, après sa victoire, négocié avec les occupants espagnols et sans consultation du pacha d’Alger la préservation de ces tunnels. Ce site recèle des bassins d’eau douce réalisés par les Espagnols. L’eau provenait de

sources se trouvant à l’intérieur, alimentant le bassin du ravin de Ras el Aïn par une conduite exploitée également par les habitants et les agriculteurs. L’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés d’Oran s’attelle en outre à la concrétisation d’une opération similaire pour l’ouverture des tunnels menant au palais du Bey et reliés aux autres tunnels de l’époque de la colonisation espagnole.


La Tribune

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S P O R T S

Merc redi 10 juin 2009

EN ATTENDANT LE CAP ZAMBIEN

Il faut impérativement se remettre au travail ! Après l’euphorie de la victoire, il faut impérativement se remettre au travail. Cette victoire qualificative ne doit pas faire oublier à l’équipe algérienne le match qui l’attend face à la Zambie. Face aux Chipolopolo (boules de cuivre), il faut le dire, la rencontre sera loin d’être une partie de plaisir, l’équipe du coach français Hervé Renard nourrit les mêmes ambitions que les Verts. Par Y. Bouarfa

SUR sa lancée des deux premiers tours à Blida, l’équipe algérienne de football n’a pas laissé la place au moindre doute en épinglant à son tableau de chasse la prestigieuse formation des Pharaons d’Egypte (3-1) dimanche dernier au stade Mustapha Tchaker de Blida pour le compte de la 2ème journée du dernier tour qualificatif CANMondial 2010. Dans cette phase où seule la victoire est belle, la formation de Rabah Saadane a fait preuve de son réalisme habituel et de sa force de caractère de tous les temps pour piéger à trois reprises les représentants du Nil. Mais, dans l’ensemble, si en première mi-temps les Verts n’ont pu développer leur jeu, la prestation de la sélection nationale est à créditer d’un satisfecit, aussi bien au plan du rendement individuel qu’au niveau collectif où les défaillances des uns étaient judicieusement comblées par les prouesses des autres, tant au plan physique que dans celui de la complémentarité et des automatismes. Reste à se demander si cette même équipe est capable de relever le défi en Zambie le 20 juin prochain à Stade Konkola à Chililabombwe, ville distante de 300 km de la capitale Lusaka. Les Zambiens, vainqueurs plus ou moins convaincants du Rwanda, samedi dernier, sur un but de Kalaba (79 e ) ne semblent ni plus ni moins redoutables que d’habitude. Les gros enjeux de

ces éliminatoires pour le Mondial pèsent davantage sur la prestation des équipes concernées par la première place du groupe. En revanche, la pression de ce début de tournoi n’a pas trop paralysé les équipes du groupe C qui ont fini par s’octroyer le succès au même titre que les favoris en instance, tels que le Burkina Faso et la Tunisie. C’est une période où l’on doit apprécier mais également se remettre au travail très vite. Les joueurs algériens et leur staff technique en sont conscients et ils ont d’ailleurs déjà parlé du match du 20 juin qui sera très important. En football, il faut beaucoup d’humilité, car ce n’est pas parce que l’on a gagné un match qu’il faut croire qu’on est parfait. Même si un pas a été franchi sur le chemin de la qualification par les nôtres, qui possèdent le même nombre de points que les Zambiens (4 pts) et la première place avec un goal-average favorable, il restera à accomplir le saut, sinon l’envol nécessaire face aux Chipolopolo, pour commencer vraiment à rêver et à croire.

Hervé Renard : «De la détermination et de l’envie» Hervé Renard, l’entraîneur des Zambiens reste convaincu que ses Chipolopolo ont les moyens de créer la surprise au sein d’un groupe C qui comprend également l’Egypte, championne d’Afrique en titre, l’Algérie et le Rwanda. «Nous avons un groupe solide

qui s’entend bien», expliquait le technicien français à l’issue du match face au Rwanda, il y a quelques jours. «Nous pensons que nous pouvons encore élever notre niveau de jeu et obtenir quelques résultats intéressants». Satisfait de la première victoire face aux Rwandais, l’entraîneur français Hervé Renard n’oublie pas pour autant les difficultés rencontrées actuellement par sa formation. La première victoire à domicile intervient après un beau match nul au Caire face à l’Egypte. «Cette victoire, on la doit en partie à la mobilisation et à la réflexion des joueurs pendant trois jours. Je tiens à les féliciter pour tout cela. On était bien placés, mes joueurs ont fait preuve de détermination et ont d’envie d’aller de l’avant. Face au pressing du Rwanda, mes joueurs ont usé de longues balles aériennes, qui se sont révélées inefficaces. La seconde mi-temps

a été plus profitable au niveau du pressing et au cours de laquelle on a marqué le but qu’il fallait et au bon moment. On a gagné par notre intelligence de jeu et par la volonté commune des joueurs. C’est un match positif, probablement l’un des plus mauvais depuis le début de la saison. Mais, j’ai senti beaucoup de détermination et de concentration. On est assez contents.» Aujourd’hui, ce qui change c’est que la Zambie

regorge des footballeurs professionnels évoluant dans des clubs européens, et ceci, pratiquement à tous les postes. Nous devons reconnaître qu’un match de football ne se gagne pas sur le passé, il se gagne sur le présent. Le niveau des joueurs algériens reste de toutes les manières largement supérieur à celui des Zambiens et les Fennecs peuvent s’imposer pourvu que l’arbitrage soit à la hauteur de l’événement Y. B.

Le président Bouteflika félicite l’EN pour «sa victoire retentissante» Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de félicitations aux membres et aux dirigeants de la sélection nationale de football suite à sa «victoire retentissante» face à son homologue égyptienne en match comptant pour les éliminatoires jumelées de la Coupe du monde et de la Coupe d’Afrique des nations 2010 de football. «Vous êtes dignes de nos félicitations les plus vives et de nos vœux les meilleurs de réussite et de succès dans vos prochaines rencontres à même de nous procurer de nouvelles joies avec d’autres victoires tout aussi éclatantes», conclut le président Bouteflika dans son message adressé aux membres et aux dirigeants de la sélection nationale de football.

QUALIFICATIONS ZONE AMSUD POUR LE MONDIAL 2010

L’Argentine en danger à Quito, le Chili en embuscade L’ARGENTINE, qui s’est donné un peu d’air en battant la Colombie samedi (1-0), doit se méfier du mal de l’altitude aujourd’hui en Equateur lors de la 14e journée des qualifications Amsud pour le Mondial 2010, deux mois après son naufrage sur les hauteurs de la Paz (6-1). Les hommes de Diego Maradona, quatrièmes et derniers qualifiés directs pour l’Afrique du Sud,

Programme Aujourd’hui : 21h (GMT) : Equateur - Argentine à Quito 23h(GMT) : Colombie - Pérou à Medellin Demain : 00h50 (GMT), Brésil-Paraguay à Recife 01h (GMT), Chili - Bolivie à Santiago 01h (GMT), Venezuela-Uruguay à Puerto Ordaz

savent à quoi s’attendre à Quito, située à 2 850 m d’altitude. Début avril, ils s’étaient vite retrouvés le souffle court et les jambes lourdes un peu plus haut (3 500 m) en Bolivie. Une nouvelle déroute permettrait à leurs adversaires du jour, voire à l’Uruguay (5e) de revenir à deux longueurs, à quatre journées de la fin. Une situation inconfortable avant de recevoir le Brésil (1er), de se déplacer au Paraguay (2e) et de finir en Uruguay. Cette fois-ci, El Pibe de Oro a choisi de jouer le contre et a décidé de se passer de Leo Messi et Gabriel Heinze, qui ont déjà un carton jaune, en vue du choc contre le Brésil lors de la prochaine journée. Son gendre Sergio Aguëro, souffrant de douleurs musculaires, devrait aussi être ménagé. Les Brésiliens, eux, ont pris une option sur la

qualification en allant surclasser l’Uruguay (4-0) et peuvent faire un pas supplémentaire en battant à domicile le Paraguay, qu’ils devancent à la différence de buts en tête du classement. Le Chili a, aussi, une occasion en or de conforter sa 3e place, à un point

des deux leaders, en recevant la Bolivie, avant-dernière. Quant au Venezuela (7e), il espère ravir la 5 e place à son hôte du jour, l’Uruguay, qui ne le devance que d’un point. Une 5e place synonyme de barrage contre le 4e de la zone Concacaf (Amérique du

nord, centrale et Caraïbes) que lorgne encore la Colombie (8e), qui reçoit la lanterne rouge, le Pérou. Les quatre premiers qualifiés pour la phase finale en Afrique du Sud, le cinquième en barrage aller-retour contre le quatrième de la zone Concacaf.

LE directeur technique de la sélection égyptienne de football, Chawki Gharib a estimé que la défaite, concédée dimanche face à l’Algérie (3-1), dans le cadre des éliminatoires jumelées CAN-CM 2010, «n’hypothèque pas les chances de l’Egypte pour la qualification». «Nos chances de qualification au Mondial restent intactes. Je pense que

tout devra être tiré au clair à l’issue de la prochaine journée», a indiqué le technicien égyptien à la presse algérienne. L’Egypte prendra part la semaine prochaine à la Coupe des Confédérations, en Afrique du Sud, un tournoi qui verra les coéquipiers de Mohamed Aboutrika en découdre avec le Brésil, lors de leur entrée en lice. «Nous devons retenir la leçon de notre

défaite face à l’Algérie, dans l’objectif de réaliser un bon tournoi et honorer le football égyptien», a-t-il ajouté. L’Egypte pointe à la dernière place au classement du (groupe C) des éliminatoires jumelées CM-CAN 2010, avec un seul point. Ils joueront face au Rwanda le 5 juillet prochain, lors d’un match en retard comptant pour la 3e journée.

Egypte : «Nous devons retenir la leçon de la défaite face à l’Algérie»


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UNE FORTE ABSTENTION A CARACTÉRISÉ LES EUROPÉENNES

Les socialistes battus à plate couture De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur

Photo :DR

LES élections au Parlement européen se suivent et se ressemblent car le principal vainqueur du scrutin à la proportionnelle est toujours le même : l’abstentionnisme. En France, par exemple -le cas est identique dans presque les 27 pays qui composent l’Union européenne-, ce sont six électeurs sur dix qui ont boudé les urnes ce dimanche 7 juin. Les listes en compétition électorale ont eu donc à se partager seulement 40% des voix des citoyens intéressés par le devenir de l’Europe, en tout cas celle qui est proposée, et du rôle, de plus en plus important, de son Parlement et ses 736 députés. A l’issue d’une campagne plutôt terne, sans un véritable éclairage d o n n é a u x citoyens sur les grandes questions européennes, les Français qui se sont rendus aux urnes ont dérouté les pronostics concernant certaines formations politiques, tout en assurant un large succès à la majorité présidentielle qui est arrivée largement en tête avec 27,87% des suffrages exprimés qui lui assurent 29 députés sur les 72 revenant à la France. Le président Sarkozy et ses partisans se sentent confortés par ce score et entendent en tirer le plus grand des dividendes en annonçant la volonté de poursuivre la politique des réformes engagée depuis deux ans, malgré la dureté

de la crise économique. «Le président de la République prendra dans les jours qui viennent des initiatives ouvrant de nouveaux chantiers», a déclaré le palais de l’Elysée dans un communiqué diffusé lundi matin. Mais derrière l’UMP, que de surprises. L’une des plus importantes est la déroute des socialistes qui, des plus des 20% espérés, n’ont réuni sous leur bannière que 16,48% des voix (14 sièges). Les électeurs ont

sanctionné un parti politique en crise depuis des années, en manque d’unité et d’absence d’un projet de société et de programme. Comme tous les partis socio-démocrates de l’Europe, ils son incapables de faire face à la crise économique et sociale avec des propositions crédits et de gauche. La seconde surprise a été créée par le mouvement Europe Ecologie qui talonne le PS avec l’inattendu 16,28% (14 sièges). Impulsé par Daniel Cohn-Bendit, les écologistes ont su mener une campagne électorale axée sur l’Europe avec, au centre

de leurs préoccupations, l’écologie et l’environnement. Ils ont su capter une partie de l’électorat socialiste et de celui du centriste François Bayrou dont la déroute constitue la troisième surprise de l’élection. Avec seulement 8,45% (6 sièges), le Modem a donné raison à ceux qui lui reprochaient de confondre le débat d’ordre national et une campagne européenne. Parmi les autres listes, celles du tout nouveau du Front de gauche (alliance de l’ex-socialiste Jean Luc Mélenchon et du Parti communiste) a su tirer son épingle du jeu avec 6,05% (5 sièges) alors que l’extrême gauche recueille 1 0 % m a i s n’obtient aucun siège car divisée comme d’habitude en plusieurs listes. Si l’enseignement principal de cette élection européenne est le fort taux d’abstention, le succès de la majorité présidentielle ne doit pas masquer le fait que plus de 70% des électeurs n’ont pas voté pour elle dans un pays où la gauche majoritaire souffre de ses divisions. Le Parti socialiste est grandement interpellé par l’histoire, se ressaisir, se marginaliser ou s’interroger avec les autres forces de gauche sur la nécessité d’offrir ensemble aux Français une politique alternative à celle du pouvoir. Un pouvoir qui, au Parlement européen, restera à la droite qui a raflé la mise dans presque les 27 pays de l’Union européenne. M. M.

AFFAIRE BCIA

Les condamnés devront verser plus de 14 milliards de DA à la BEA De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali

PLUS de deux années après avoir statué sur l’affaire de la Banque commerciale et industrielle d’Algérie et condamné la majorité des 48 accusés à des peines allant jusqu’à huit années de prison pour dilapidation de deniers publics et détournement de 13 milliards au préjudice de la Banque extérieure d’Algérie, le tribunal criminel d’Oran vient d’ordonner au mêmes condamnés de verser à la banque publique plus de 14 milliards de dinars au titre des dommages et intérêts et de préjudice moral. Avec ce verdict, le tribunal a également homologué les expertises judiciaires établies par Me Djaafri Mokhtar et Me Dahou Lahbib Benaouda et qui avaient estimé le montant du préjudice causé aux agences Yougoslavie (Oran) et Sig (Mascara). On se souvient que le rapport que Djaafri avait présenté lors du procès de février 2007 avait été démonté par

une défense impitoyable qui avait mis en doute les conclusions de l’expert et son impartialité. Le tribunal avait alors ordonné une seconde expertise qui, menée Dahou Lahbib Benaouda, est finalement arrivée aux mêmes

conclusions que la première. Le tribunal criminel a également décidé que les condamnés seront répartis en huit groupes, selon l’importance de l’implication de chacun dans le scandale des traites avalisées. S. O. A.

TRIBUNEMETEO PRÉVISIONS MÉTÉOROLOGIQUES

Mercredi 10 juin CENTRE Ensoleillé OUEST Ensoleillé

MAX. 28° MIN.

18°

MAX. 29° MIN.

18°

EST

Ensoleillé

MAX. 31°

SUD

Ensoleillé

MAX. 41°

MIN. 17° MIN. 26°

Source : http://fr.weather.yahoo.com

Le CAERT organise à Alger la 3ème réunion de ses points focaux

Le Centre africain d’études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) organisera du 17 au 19 juin, en son siège à Alger, la troisième réunion de ses points focaux, a-t-on appris hier auprès du centre. Cette réunion, qui regroupera tous les points focaux nationaux et régionaux du centre, examinera les questions de l’évaluation par le CAERT des menaces et vulnérabilités du continent africain, l’état des besoins des pays membres en assistance technique, l’évaluation des relations entre le centre et les points focaux et enfin l’adoption du plan d’activités du centre pour la période 2010-2013.

Société de distribution de l’électricité d’Alger : plus de 8 milliards de DA de créances

Le montant des créances détenues par la Société de distribution de l’électricité et du gaz d’Alger (SDA) a attient 8,13 milliards de DA jusqu’à la fin 2008, soit une hausse de plus de 27% par rapport à l’année 2007, a indiqué hier à Alger son P-DG, Abdelkader Boussourdi, lors d’une conférence de presse. La SDA assure la distribution de l’électricité et de gaz dans les wilayas d’Alger, Tipaza et de Boumerdès. Ces créances incombent en grande partie aux administrations et institutions de l’Etat (4,5 milliards de DA) suivies par les clients privés (3,22 milliards de DA), les prestations de la SDA non encore réglées (545 millions de DA) et la clientèle industrielle (344 millions de DA).

Nouvelle bonification des taux d’intérêt pour les sinistrés de Chlef

La Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (Cnep-Banque) a annoncé hier une nouvelle bonification des taux d’intérêts des crédits accordés dans le cadre de la reconstruction des habitations en remplacement des chalets réalisés suite au séisme de Chlef en 1980. Suite à cette décision, le taux d’intérêt à la charge du bénéficiaire du crédit est fixé à 2% par an, alors que le montant du crédit accordé est plafonné à 2 millions de dinars. La constitution du dossier et la mobilisation du crédit obéissent aux mêmes règles et conditions que celles en vigueur en matière de crédit hypothécaire aux particuliers, tandis que les communes sinistrées concernées par ce dispositif sont celles annexées à l’arrêté interministériel du 12 mai 2009.

Le prix du panier OPEP en progression

Le prix du panier OPEP, qui regroupe les 12 pétroles bruts de référence de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), s’est établi en progression lundi par rapport à son prix une semaine auparavant. Le prix du panier OPEP a gagné 67 cents sur une semaine pour s’établir à 67,02 dollars le baril lundi, contre 66,35 dollars le baril auparavant, précise l’OPEP. Le panier OPEP comprend le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Oriente (Equateur), Iran Heavy (Iran), Basra Light (Irak), kuwait Export (Koweït), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigeria), Qatar Marine (Qatar), Arab Light (Arabie Saoudite), Murban (EAU) et le BCF 17 (Venezuela).

Cinq nouveaux cas de grippe porcine en Egypte

Le ministre égyptien de la Santé, Hatem el Jabali a annoncé hier que cinq nouveaux cas de grippe porcine (H1N1) ont été découverts parmi les étudiants de l’Université américaine du Caire, portant à sept le nombre de cas recensés. Le ministre égyptien a indiqué que l’immeuble de la résidence universitaire à Ezzamalek, est assujetti à un périmètre de sécurité et que plus de 240 étudiants et étudiantes ont subi des tests. La mise en quarantaine sera maintenue tout au long de la semaine, a précisé le ministre avant d’ajouter que tous les passagers qui étaient à bord des deux avions dans lesquels voyageaient les deux étudiants contaminés venus des Etats-Unis, seront identifiés.

Mohamed Samraoui se rétracte Suite de la page 1 Même l’avocat de la famille Mecili, Me Antoine Comte, qui a assisté à la confrontation, a considéré que M. Samraoui avait «pas mal reculé dans ses certitudes». «Il est moins affirmatif quant à la participation de M. Hasseni, il a quelques doutes», a noté Me Comte admettant que l’évolution des déclarations de Samraoui est de nature à «déboucher, peut-être, sur une modification de la situation de Hasseni». Ainsi donc, l’ancien colonel Mohamed Samraoui, qui avait certifié au juge Baudoin Thouvenot que Mohamed Ziane Hasseni serait bien Rachid Ziane Hassani, ancien capitaine de la DGPS et présumé commanditaire de l’assassinat de Ali Mecili, a mis de «l’eau dans son vin». Ce témoignage avait permis, rappelons-le, au juge de se forger une conviction, indépendamment des résultats de l’expertise graphologique et du test ADN, mettant le diplomate

Hasseni pendant plusieurs mois sous contrôle judiciaire alors que ce dernier affirmait être victime d’une homonymie. Et malgré le témoignage de l’ex-capitaine Hichem Abboud, ex-chef de cabinet du général Mohamed Betchine à la DGPS, qui a toujours défendu la thèse de l’homonymie, la décision du procureur général du parquet de Paris, qui avait demandé la levée des charges contre l’accusé pour une substitution vers le statut de simple témoin assisté, la chambre d’accusation du tribunal de Paris fait rarissime dans les annales de la justice française qui ouvre la voie à toutes les interrogations- avait décidé de confirmer en appel l’inculpation du diplomate algérien. Mieux, après les déclarations du ministre des Affaires étrangères, M. Medelci, qui avait affirmé que Hasseni est «retenu en otage» par la France, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevallier, avait

déclaré que la situation du diplomate est une «procédure judiciaire sur laquelle le pouvoir exécutif n’a pas de prise». Il aura fallu plus de six mois et des déclarations à un haut niveau pour que la justice française décide de lever le contrôle judiciaire mais sans prononcer la disculpation totale du diplomate algérien. La justice française décidera également de confier l’affaire Hasseni à un nouveau magistrat quelque temps après la tournure politique qu’a prise cette question. Une manière pour elle de reconnaître implicitement qu’il y avait erreur sur la personne. Aujourd’hui, et avec le recul du principal témoin accusateur du diplomate algérien, le dossier, qui n’a été élaboré que sur ce simple témoignage, n’est pas seulement fragilisé mais ne repose plus sur aucune preuve. L’avocat Pelletier devrait d’ailleurs déposer dans les prochaines semaines une «requête aux fins de non-lieu» concernant son client. H.Y.


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