par rosaline lopez-oros photo : romain nieddu
par emmanuel abela
Le petit Cirque des tribuns - tournée mobylettes du 8 juin au 19 juillet Théâtre Dijon Bourgogne - 03 80 30 12 12 - www.tdb-cdn.com
Fauves hongrois 1904-1914, La leçon de Matisse Du 13 mars au 31 avril, au Musée des Beaux-Arts de Dijon 03 80 74 52 09 - www.mba.dijon.fr
Anticipation théâtrale
La révélation fauve
Les SF installent au Théâtre Dijon Bourgogne - et à côté ! - leurs univers parallèles. Une énergie créatrice et concrète à fort rayonnement bourguignon...
Des artistes hongrois installés à Paris au début du XXe siècle découvrent les artistes fauves, dont Matisse. L’exposition au Musée des Beaux-Arts de Dijon rend compte de la révolution formelle qui en découle.
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À Dijon, voilà quelques mois que le terme « SF » ne renvoie plus seulement à un bon vieux film de science fiction. C’est, au contraire, une allusion à des actions réelles, à coups de mobylettes old-school ou de lectures impromptues. Vous ne saisissez pas ? Voilà le synopsis : Les SF sont une compagnie de théâtre. Post-punk selon certains, un peu trash selon d’autres. Pas de réelles certitudes donc quant à leur pedigree, si ce n’est qu’ils sont associés pour la saison au TDB. Et là, tout le monde s’accorde à dire qu’il y a eu un sacré feeling entre la jeune équipe et le directeur François Chattot. Dans les faits, le compagnonnage est multiple : lectures, stages, spectacles, tournée tréteaux en mobylettes... Eh oui, pour l’été les SF préparent avec Chattot un road-trip-moped : intitulée le Petit cirque des tribuns, la tournée théâtrale concerne toute la Bourgogne. D Les SF, c’est : Sébastien Foutoyet (metteur en scène, comédien), Romain Nieddu (plasticien), Ingrid Reveniault, Reinier Sagel et Julien Colombet (acteurs).
On le sait, la révolution fauve a eu des répercussions considérables sur l’art européen. On connaît l’influence de Matisse sur les peintres expressionnistes allemands, on soupçonne moins son influence sur un pays comme la Hongrie. Or, les artistes hongrois ont souhaité très tôt se confronter à l’avant-garde française, à l’occasion de longs séjours parisiens. Dans la capitale, ils entrent en contact avec les Nabis, avant de découvrir les Fauves au Salon d’Automne en 1905. Ils reçoivent le choc d’une rupture formelle qui les conduit à explorer des teintes vives et une approche de la composition qui renoue brutalement avec les deux dimensions. Mêlant ces innovations techniques à leur pratique traditionnellement naturaliste, ils provoquent une vraie révolution esthétique dans leur pays, avant la Première Guerre mondiale et l’éclatement de l’Empire austro-hongrois. L’exposition restitue l’importance de ce mouvement qui offre un éclairage nouveau sur l’évolution des pratiques artistiques de l’Europe de l’est. D
Istvan, Csok, Coffre aux tulipes, 1910 © Budapest, Galerie Nationale Hongroise
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