La revue médicale francophone - Grossesse et TBC / Grossesse et Glanzman

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MedeSpace Magazine Numéro 05 Novembre 2009

Votre magazine des sciences

médicales en ligne

w w. .. e e S p a c e . n e t d e S p a cc e .. n e w w w w M Me e d d e S p a e n e t

Actualités médicales – Recherches médicales – Nouvelles technologies – Revue de presse ­ Articles scientifiques N ov 2009

N° 0005 – Gratuit

Articles du mois : ­ Thrombasthénie de Glanzmann et grossesse ­ Tuberculose pulmonaire et grossesse

A ctualités :

Cancer de la prostate: Les urologues veulent un dépistage P .4

La grippe peut favoriser les infarctus P .5

Une dent implantée dans son œil P .5

Une simple prise de sang pour dépister le cancer du côlon P .12

I nterview du mois : Dépistage et prise en charge des cancers gynécologiques en A lgérie, I nterview d’un praticien A lgérien P .23

I nformatique médicale : P our un w eb médical plus crédible P .20

MedeSpace Magazine est une revue scientifique spécialisée en sciences médicales et actualités ­ w w w .M edeSpace.net


M edeSpace M agazine – n° : 05 / Novembre 2009

Comité de rédaction: ­ Pr Yamouni : Professeur en Oncologie CHU Oran ­ Dr Benatta : Maitre assistant en chirurgie urologique EHU Oran ­ Dr Hamdani : Maitre assistant en Néphrologie EHU Oran

Editorial : L’essor et la généralisation de l`Internet ont transformé La FMC « formation médicale continue » qui connaît actuellement une véritable mutation. Cette nouvelle ère, l`ère des nouvelles technologies et du E­ Learning offre en effet un accès plus rapide aux informations médicales avec un choix de plus en plus varié. Cependant le web ‘’ francophone ‘’ ou la formation médicale continue en langue française accuse un sérieux retard par rapport au web ‘’anglophone ‘’ ce qui est sans doute sanctionnant pour des dizaines de milliers de médecins et d`étudiants en médecine a travers le monde francophone.

­ Dr Benaouf : Maitre assistante en Stomatologie CHU Oran

Le P ortail M édical Francophone par son existence et ces différentes activités, tente de se faire un territoire visible sur la toile médicale et contribue en s`appuyant sur ces abonnés au retranchement de cet écart qui existe entre ces deux langues.

­ Dr Guerbouz : Maitre assistant en Neurochirurgie EHU Oran

Le développement de nouveaux concepts d`échange entre étudiants et professionnels de la santé, La variété et la qualité de ces publications et surtout la gratuité d`accès sont autant d`attributs qui devraient permettre a ce portail de réussir le challenge.

­ Dr Benlaredj : Assistant en Neurologie CHU Oran ­ Dr Hannouche : assistante en médecine interne CH SIG

Edition en ligne : MedeSpace.net Administrateur : Dr Douali Equipe du site : Chaima, Dr hammar, Eldoctour, Sasunar Site Web : http://www.medespa ce.net Tel/Fax : (0033) 972115501

A travers Le numéro 05 du Medespace M agazine consacré a la Gynécologie­Obstétrique, l`équipe de la rédaction veut mettre l`accent sur l`importance de la prise en charge précoce des néoplasies gynécologiques dont l`épidémiologie a été transformée par la découverte des " Papillomas Virus " (HPV) ou virus du papillome humain. Une prise en charge précoce, qui passe évidemment, et avant tout par la « traque » des lésions précancéreuses et cancéreuses et repose sur la pratique régulière de frottis qui, dans certains cas se complètera d`une colposcopie voire de biopsies. Ainsi, les démarches thérapeutiques précoces peuvent alors être engagées et permettront dans la plus part des cas d'enrayer l'évolution de la maladie et de réduire la mortalité liée a ces néoplasies qui restent malheureusement toujours préoccupante surtout dans les pays en voie de développement. Et enfin je terminerais par cette jolie citation de Gaston berger qui dit : " Demain ne sera pas comme hier. Il sera nouveau et il dépendra de nous. Il est moins à découvrir qu'à inventer "

DR A.HAM DANI M édecin Hospitalo­universitaire Faculté de médecine d`Oran

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Actualités M édicales Cancer de la prostate: Les urologues veulent un dépistage L'Association française d'urologie demande un programme de dépistage comparable à ce qui est fait pour le sein et le colon. Une position controversée. Un dépistage organisé du cancer de la prostate pour les hommes de 55 à 69 ans, un dépistage individuel entre 70 et 75 ans, et aucun au­delà de 75 ans. Telles sont les nouvelles préconisations de l'Association française d'urologie, qui organise aujourd'hui la cinquième journée nationale de la prostate. Cette société savante affirme surtout son souhait de parvenir à une position nationale sur la question du dépistage de cette tumeur, qui fait débat depuis des années dans le monde médical. Les cancers de la prostate, les plus fréquents de tous les cancers en France, concernent désormais 65 000 hommes chaque année, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS). Le nombre de nouveaux cas a augmenté de 8,5 % par an entre 2000 et 2005, précise l'InVS, «par l'effet combiné du vieillissement de la population, de l'amélioration des moyens diagnostiques et de la diffusion de la technique de dépistage par PSA (antigène prostatique spécifique, NDLR)» . Ces tumeurs sont au deuxième rang de la mortalité par cancer chez l'homme sur le territoire avec 9 000 décès par an, mais leur pronostic s'améliore.

En 2003, l'Association française d'urologie (AFU) a proposé un dépistage annuel ­ par toucher rectal et dosage sanguin du PSA ­ pour les hommes de 50 à 75 ans. L'appel a été largement entendu : environ 90 % des médecins généralistes prescrivent régulièrement des tests sanguins par PSA, dont 2,7 millions sont pratiqués chaque année en dépistage. Au grand dam d'autres spécialistes, épidémiologistes notamment, qui estiment que le bénéfice de santé publique d'un tel dépistage n'est pas établi : il ne permet pas de diminuer la mortalité et conduit à des traitements lourds avec risques de séquelles gênantes (troubles de l'érection, fuites urinaires). De son côté, la Haute Autorité de santé (HAS) n'a pas jusqu'ici recommandé de dépistage organisé de ce cancer comparable à ceux du sein et du colon. Des essais cliniques très attendus Pour les urologues, la donne a clairement changé avec la publication en mars dernier d'essais cliniques très attendus dans le New England Journal of Medicine (NEJM).

«Avec un recul de neuf ans, une étude européenne portant sur 160 000 personnes montre qu'un dépistage tous les quatre ans diminue de 20 % la mortalité par cancer de la prostate chez les 55­69 ans, indique le Pr Pascal Rischmann, président de l'AFU. La baisse de mortalité atteint même 30 % lorsque l'on affine ces résultats en les toilettant.» Dans le même numéro, le NEJM publie une étude américaine incluant 76 000 hommes ne démontrant, elle, aucun effet favorable sur la mortalité. Mais selon le Pr Rischmann, sa méthodologie n'est guère solide, la population témoin se faisant malgré tout dépister par le PSA. «Cela faisait des années qu'on nous demandait une preuve scientifique, la voilà», estime le président de l'AFU. Et ce n'est pas le seul argument. «Tous les pays d'Europe qui ont adopté une politique volontariste de dépistage du cancer de la prostate ont des résultats probants en terme de mortalité», ajoute­t­il. Se fondant sur ces résultats, l'AFU propose aux autorités sanitaires d'organiser un dépistage pour les 55­69 ans, tous les trois ans (ou annuel si le PSA est élevé). @hamma r

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Actualités M édicales La grippe peut favoriser les infarctus La grippe peut favoriser les attaques cardiaques mais le vaccin protégerait les patients dont le risque cardiovasculaire est établi, selon une analyse publiée par le journal spécialisé The Lancet Infectious Diseases. Des efforts sont nécessaires pour encourager à se faire vacciner les malades cardiaques et les diabétiques (le diabète augmente le risque d'infarctus), selon les auteurs. Ce qui pourrait être particulièrement important avec la menace d'une double frappe épidémique du virus H1N1 pandémique et de la grippe saisonnière, alors que l'on s'attend à ce que beaucoup plus de monde attrape la grippe (dans l'hémisphère nord).

cardiaques pendant les périodes de circulation des virus influenzae. L'excès de mortalité, observée en période d'épidémie grippale, due aux maladies cardiovasculaires est en moyenne de l'ordre de 35 à 50%.

Les complications cardiaques de l'infection grippale telle la myocardite (atteinte virale du muscle cardiaque) sont connues, mais le rôle des virus grippaux comme agent provocateur d'infarctus est moins clair, notent Charlotte Warren­Gash, épidémiologiste de Londres, et deux collègues pour expliquer leur démarche d'analyse de 42 publications dont 39 études, parues entre 1932 et 2008.

En revanche «on aurait besoin de plus de preuves sur la capacité des vaccins grippaux à réduire le risque cardiaque chez les personnes sans maladie vasculaire établie», écrivent les auteurs.

Ces dernières établissent une association cohérente entre la grippe et les attaques cardiaques, mais plus faible pour les décès. Les études au niveau de la population montrent une augmentation des décès dus aux maladies cardiaques ou des attaques

Par ailleurs, peu d'études ont cherché à déterminer si la vaccination aide les patients cardiaques. Les données disponibles suggèrent qu'elle aurait un effet protecteur.

d'attaques cardiaques n'est pas clair. Ils pourraient causer des inflammations aiguës sévères, susceptibles de déstabiliser chez certains patients les plaques d'athérosclérose (dépôts graisseux) qui entraînent des bouchons dans les artères coronaires (artères nourricières du coeur), provoquant ainsi des infarctus (destruction de zones du muscle cardiaque privées d'irrigation sanguine). @Rosette Une dent implantée dans son œil Cette opération rare a été réalisée par des médecins américains sur une patiente devenue aveugle à l'issue d'une maladie orpheline.

«Nous croyons que la vaccination doit être encouragée quand elle est indiquée, particulièrement parmi les personnes atteintes de pathologies cardiovasculaires», souvent insuffisamment vaccinées, estiment ces épidémiologistes.

Une femme aveugle âgée de 60 ans a recouvré la vue grâce à une opération chirurgicale rare qui a consisté à lui implanter une dent dans l'œil. C'est ce qu'ont annoncé mercredi les médecins qui ont réalisé l'opération à Miami (Floride, sud­ est).

Au Royaume­Uni, pour la saison hivernale 2008­ 2009, la couverture vaccinale n'était que 47,2% parmi les patients souffrant d'affections chroniques.

Mise au point en Italie dans les années 1960, la technique consiste à implanter une dent, préalablement sculptée et percée d'un petit trou, dans l'œil du patient. La dent, ainsi que sa racine servent ainsi de support à une lentille optique.

Le rôle des virus grippaux comme provocateurs

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Actualités M édicales Une simple prise de sang pour dépister le cancer du côlon Des études montrent qu'une simple prise de sang pourrait remplacer le dépistage actuel basé sur l'Hemoccult.

Les examens de selles pour dépister les cancers colorectaux pourront­ils bientôt être remplacés par de simples prises de sang, mieux acceptées par les patients ? Dans le monde, plusieurs équipes, y compris françaises, s'attellent à de telles recherches. Lundi, la firme belge OncoMethylome Sciences a ainsi présenté des résultats cliniques encourageants de son test sanguin dans un congrès européen sur le cancer à Berlin. En France comme dans de nombreux pays, le dépistage des tumeurs colorectales fait appel au test Hemoccult, qui recherche la présence de sang occulte (invisible à l'œil nu) dans les selles. Ses performances sont toutefois limitées : il peut rester négatif en présence de cancer, et être faussement positif (le diagnostic est alors éliminé par la coloscopie). Selon le dernier bilan de l'Institut de veille sanitaire, la participation au programme national de dépistage, qui vise les 50­74 ans, est encore modeste : 42 % dans les 23 départements pilotes. La nouvelle génération de tests immunologiques, qui doit

arriver à partir de 2010 en France, s'annonce beaucoup plus fiable, mais il s'agit toujours d'examens de selles, qui rebutent certaines personnes. Le test d'OncoMethylome Sciences a pour objectif de détecter de faibles doses de deux gènes de méthylation (appelés SYNE1 et FOXE1) dans le sang. Ces deux gènes sont fortement liés au cancer colorectal et sont rarement présents chez des individus indemnes de ces tumeurs, justifient les chercheurs belges. La méthylation de l'ADN est un mécanisme de contrôle normal de l'expression des gènes. Mais une méthylation excessive de certains d'entre eux ­ tels les gènes suppressifs de tumeurs ­ est associée au développement de cancers. Au total, l'étude menée par le Dr Joost Louwagie a inclus 686 témoins, et 193 individus porteurs d'un cancer colo­rectal. La sensibilité du test sanguin (nombre de malades correctement identifiés par l'examen) a été évaluée à 77 %, et sa spécificité (proportion de tests négatifs chez les non­malades), à 91 %. En comparaison, la sensibilité de l'Hemoccult est de l'ordre de 50 à 60 %.

L'évaluation du test belge est cependant loin d'être terminée. Pour les chercheurs, la prochaine étape est de confirmer leurs résultats dans une population de 7 000 personnes participant à un programme de dépistage en Allemagne. De fait, comme le confirment des spécialistes français, les données présentées au congrès de Berlin ne sont que préliminaires. «La sensibilité de leur test n'est pas très bonne pour les tumeurs de stade 1 et 2 (peu évoluées, NDLR)», souligne Guy Launoy (Inserm, Caen), à l'origine du test immunologique qui va remplacer l'Hemoccult. Pronostic des tumeurs Le chercheur français rappelle par ailleurs que la recherche de sang dans les selles, bien qu'imparfaite, a l'avantage de déceler aussi des lésions précancéreuses (polypes), qui peuvent être traitées. Surtout, pour Guy Launoy comme pour le Pr Iradj Sobhani (hépato­ gastroentérologue à hôpital Henri­Mondor de Créteil), les résultats d'un test de dépistage ne sont interprétables que si celui­ci a été pratiqué… dans une population accédant au dépistage. @hammar

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Tuberculose pulmonaire et grossesse : ( A propos d’un cas) FZ.Fdili Alaoui**, H.Bouguern***, H.Chaara***, MA.Melhouf*** CHU Hassan II Fès Service de gynécologie­obstetrique. Professeur assistant**, professeur agrégé*** P ulmonary tuberculosis and pregnancy: (According to a clinical case)

Résumé : La tuberculose est une affection fréquente au Maroc. L’association à la grossesse expose à des complications surtout obstétricales. Nous rapportons un cas de tuberculose pulmonaire compliqué d’une hépatite et d’un pneumothorax découvert et traité pendant la grossesse, l’accouchement s’est déroulé par voie basse, avec prise en charge multidisciplinaire et une bonne évolution matérno­fœtale. Nous avons conclu que cette association pose des problèmes de traitement et peut menacer le pronostic matérno­fœtale par la survenue de complications graves.

M ots clés: tuberculose­ grossesse­ pneumothorax­ hépatite.

A bstract: The tuberculosis is a frequent disease in Morocco. The association of tuberculosis with pregnancy exposes to especially obstetric complications. Here we report a case of pulmonary tuberculosis wish was complicated by hepatitis and pneumothorax. This case was discovered and treated during pregnancy, the Ebor was achieved by vaginal delivery, and this case was managed under control of multidisciplinary and had a good evolution. Here we conclude how this association put the problems of treatment and how the serious complications can threaten the materno­foetal prognosis.

Keyw ords: tuberculosis – pregnancy­ pneumothorax – hepatitis.

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M edeSpace M agazine – n° : 05 / Novembre 2009 I ntroduction : La tuberculose est une affection contagieuse due au bacille de koch (BK), qui sévit encore sous forme endémique dans notre pays, et dont la fréquence connaît une recrudescence actuelle dans les pays développés en raison de l’épidémie due au virus de l’immunodéficience humaine. L’association avec la grossesse trouve un intérêt en raison d’une part des modifications physiologiques au cours de la grossesse normale notamment respiratoires et immunologiques, et d’autre part, des difficultés tant sur le plan clinique, para clinique et thérapeutique qui se voient au cours de cette association. A travers un cas de tuberculose

L’examen obstétrical trouve une hauteur utérine diminuée par rapport à l’âge gestationnel à 26 cm et des bruits cardiaques foetaux (BCF) réguliers à 132 bpm. La recherche de BK (Bacille de Kokh) dans les crachats est positive, le bilan biologique a montré une hépatite cytolytique et choléstatique (GOT : 104/UI/l – PAL : 970 UI/l – GGT : 127 UI/l) et des sérologies virales négatives (hépatite B et C). La radiographie du thorax sous protection, a montré des images réticulo­micronodulaires bilatérales et diffuses (Figure 1). L’échographie obstétricale faite à 36 SA, a montré une grossesse monofoetale évolutive dont la biométrie correspond à 33 SA avec des signes de maturité fœtale présents , un liquide amniotique en quantité normale et un placenta fundique grade III de Granum. Le traitement antituberculeux par l’association streptomycine (S), isoniazide (H) et l’éthambutol (E) : protocole SHE, a été prescrit avec une bonne tolérance clinique et une amélioration de la fonction hépatique. A j+18, la patiente a présenté une aggravation de la dyspnée (stade IV de NYHA) et des sueurs, la radiographie du thorax a montré un poumon gauche détruit et un pneumothorax droit massif (Figure 2) qui a été stabilisé par le drainage thoracique après une hospitalisation de la parturiente au service de réanimation (Figure 3).

pulmonaire et grossesse colligé à la maternité Al L’accouchement a été spontané et rapide par Ghassani du CHU Hassan II de Fès et une revue voie basse à j+20 (37 SA) d’un nouveau né de de la littérature, nous mettons le point sur les sexe féminin hypotrophe pesant 1700 g avec particularités de cette association. score d’apgar à 10, la délivrance et les suites Observation : de couches ont été simples. L’examen Mme R.F parturiente âgée de 30 ans, multipare (G4P3), mère de trois enfants, de bas niveau socioéconomique, sans antécédents pathologiques particuliers. Les accouchements antérieurs se sont déroulés par voie basse à domicile, présentant depuis cinq mois une toux, des expectorations muco­ purulentes, des hémoptysies minimes, une dyspnée stade II NYHA et un amaigrissement non chiffré, la grossesse actuelle est non suivie estimée à 33 SA. L’examen clinique trouve une patiente avec une légère altération de l’état général , pesant 52 kg , fébrile à 38,9°c, tachycarde à 92 bpm, avec une tension artérielle à 11/6 mmHg et des râles sous crépitants bilatéraux.

histologique du placenta n’a pas montré d’anomalies spécifiques. Le bilan néonatal a été normal, l’allaitement proscrit, et le nouveau né a été hospitalisé en néonatologie et mis sous chimio­prophylaxie par l’isoniazide à la dose de 500 mg/Kg/jour pendant deux mois avec une bonne évolution. La patiente a bien évolué sous traitement par le protocole SHE pendant deux mois associé

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à la vitamine B6 et au fer, sortie de l’hôpital à j+60 sous protocole HE pendant dix mois avec une nette amélioration clinique et para clinique. Discussion : La fréquence de l’association tuberculose et grossesse est difficile à évaluer car les consultations prénatales sont rares et l’accouchement se fait souvent à domicile ; Au CHU Ibn Rochd de Casablanca, on a estimé cette fréquence entre 3 et 11 % selon une étude faite entre 1983 et 1996 [1]. Selon GOOD, la fréquence de la tuberculose est la même chez la femme enceinte et la femme non enceinte d’âge comparable [2]. On note une prédominance chez la multipare d’âge jeune entre 20 et 30ans [3,4]. Pour la majorité des auteurs, la grossesse et le post partum ne favorisent ni l’apparition de la tuberculose ni sa rechute quand elle est correctement traitée [5] .La localisation de la tuberculose pendant la grossesse est

voir [9­11]. Notre patiente a présenté la même symptomatologie compliquée d’une dyspnée d’installation progressive et des hémoptysies minimes, dans un contexte fébrile. La radiographie du thorax peut être faite pendant la grossesse sous protection. L’intradermoréaction à la tuberculine (IDR) a un intérêt dans l’orientation diagnostique [12,13]. La recherche des BK dans les crachats (positive dans 70 % des cas), dans le liquide de tubage gastrique ou le liquide broncho alvéolaire est l’examen de certitude . Les tests sérologiques (ELISA) ont un intérêt dans le diagnostic des formes où la recherche des BK est négative [6,14]. Les antibacillaires peuvent être toxiques (risque de survenue d’une hépatite médicamenteuse comme dans le cas de notre patiente) et tératogènes, le schéma actuel pendant la grossesse comprend trois antibacillaires majeurs : ·

neuropathie périphérique qui est réduit

comparable à celle de la femme non enceinte,

par l’administration de la vitamine B6

la toux est un signe quasi constant, associé à

(pyridoxine à la dose de 4 à 10 mg /j)

des signes d’imprégnation : l’amaigrissement,

[15,16].

l’asthénie, l’anorexie et les sueurs nocturnes. La douleur thoracique est retrouvée en cas d’atteinte pleurale [6­8]. D’autres signes : hémoptysie – dyspnée d’effort – altération de l’état général – fièvre au long court peuvent se

L’isoniazide (H) : présente un risque de

·

La rifampicine (R) : peut entraîner des hémorragies maternelles et néonatales, doit être associée à la vitamine K à la dose de 20 mg/j pendant le dernier

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·

mois de la grossesse et doit être évitée pendant le premier trimestre [17].

·

l’éthambutol (E) : est spécifique et efficace sur la plupart des souches résistantes à la streptomycine , et on a pas observé d’effet tératogène [18].

·

La streptomycine (S) : est utilisée exceptionnellement vu son ototoxicité fœtale [19].

Le traitement doit durer neuf mois : une trithérapie pendant deux mois associant l’isoniazide , la rifampicine et l’éthambutol suivie de l’isoniazide et la rifampicine pendant sept mois, sous surveillance de la tolérance et de l’efficacité du traitement [9­11]. La réanimation est préconisée dans les formes graves et compliquées. La chirurgie peut être utilisée dans le traitement des séquelles. Dans notre observation nous avons utilisé le protocole SHE pendant 2 mois, puis le protocole HE pendant 10 mois associé à la vitamine B6 et un traitement martial, la rifampicine n’a pas été utilisée vu l’hépatite associée. L’association de la tuberculose à la grossesse expose à des complications maternelles tel que la préeclampsie et à des complications fœtales : avortements, retard de croissance intra­utérin (RCIU) (c’est le cas de notre patiente), prématurité, malformations fœtales

et mort fœtale in utero (MFIU) d’où l’intérêt d’une surveillance clinique et échographique (doppler). Le travail chez la tuberculeuse est en général rapide. L’accouchement se fait souvent par voie basse sans intervention et ne pose habituellement aucun problème, en dehors d’une insuffisance respiratoire nécessitant alors l’utilisation d’une extraction instrumentale sous analgésie péridurale et oxygénothérapie [9­11]. La césarienne est limitée aux indications obstétricales. Le nouveau­né doit bénéficier d’un bilan néonatal complet et d’une vaccination précoce par le BCG. Si la mère est contagieuse, le nouveau­né doit être écarté de sa mère, et l’allaitement est contre­indiqué vu le risque de tuberculose néonatale ; Si la mère n’a pas été correctement traitée, une chimioprophylaxie antibacillaire par l’INH est prescrite pendant deux mois [20, 21,22]. L’évolution maternelle est souvent favorable sous traitement antibacillaire, l’aggravation ou la rechute est possible. Dans notre observation, l’évolution a été marquée par l’apparition d’une atteinte pleurale et hépatique. L’évolution fœtale est souvent inquiétante et liée aux complications [23,24]. On note un risque hémorragique chez le nouveau né si la patiente a été traitée par la rifampicine qu’on doit

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prévenir par l’administration systématique de la vitamine K à la naissance. Le risque de tuberculose néonatale doit être prévenu par la séparation du nouveau né de sa mère si possible, par la proscription de l’allaitement maternel et par une chimioprophylaxie par l’isoniazide à la dose de 5mg/Kg/Jour pendant deux mois [25]. Dans notre cas, le nouveau né est actuellement âgé de trois ans avec un bon développement staturo­pondéral et psychomoteur.

est l’association RHE. L’accouchement se fait le plus souvent par voie basse. Le pronostic maternel est souvent favorable sous traitement antibacillaire bien conduit, mais le pronostic fœtal peut être mis en jeu par la survenue de complications qu’on doit dépister systématiquement dans les pays d’endémie. Des mesures préventives doivent être prises dès la naissance pour éviter la contamination du nouveau né.

Conclusion : La tuberculose n’est pas exceptionnelle pendant la grossesse, il faut savoir l’évoquer devant une notion de contage, une fièvre maternelle prolongée et inexpliquée ou une altération de l’état général. C’est une affection qui peut retentir sur la grossesse par la survenue de complications graves et nécessite une surveillance obstétricale adéquate. Il semble actuellement que la grossesse n’a aucun effet sur une tuberculose correctement traitée. La démarche diagnostique ne diffère pas de celle en dehors de la grossesse Figu re 1 :

avec cependant un risque de méconnaître une tuberculose en rattachant les

Radiographie du thorax de face : Images réticulo ­ micro nodulaires bilatérales

symptômes à l’état gravidique . Vu la tératogénicité de certains antituberculeux, le protocole thérapeutique actuel est

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M edeSpace M agazine – n° : 05 / Novembre 2009 Am.J.obst.Gyn 1981; 140: 492­498. 3­ Drissi Monia.Tuberculose et grossesse. Thèse de médecine M224 1999. Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat. 4­Sarah R.cox. Tuberculosis and pregnancy.Journal of Midewifery & Women’s Health 2007; 52(4):415­416. 5­ Schaeffer G, Zervoudakis IA, Fuchs F.F, David S. Pregnancy and pulmonary tuberculosis .Obstet.Gynécol 1975; 46: 706 –715. 6­Carter JE, Maters S. Tuberculosis during pregnancy,the rode Island experience (1987 to 1991) . Chest 1994; 106:1466­1470. 7­ Vallejo JG, Stark JR. Tuberculosis and pregnancy. Clin Chest Med 1992; 13(4): 693­707. Figu re 2 : Radiographie du thorax de face : Pneumothorax droit ­poumon gauche détruit

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prevention. Revue des maladies respiratoires 2006 ; 23 (2) : 157­160. 17­ Steen J S, Slainton­Ellis.D M. Rifampicine in pregnancy. Lancet 1977;2: 604­605. 18­Monnet P, Kalb JC, Pujol M. . Doit on craindre une influence tératogène éventuelle de l’isoniazide ? Rev . Tub . Pneumol 1967 ;31 :845 – 848. 19­Muliez N, Yossef S, Galliot B, Logeay Rocx CH. Antituberculeux et grossesse. Thérapie 1981; 36: 503­510. 20 ­ Vokaer R. Tuberculose et grossesse.Traité d’obstétrique 1985 : 117 ­ 119 . 21­Balaka B, N’dakena K, Bakonde B, Boko E, Adjenou K, Kessie . Tuberculose du nouveau né dans une unite de néonatologie tropicale. Archives de pédiatrie 2002 ; 9(11) : 1156­1159. 22­ Pillet P, Grill J, Rakotorina G, Holvoet­ Vermaut L, Auregan G, Guyon P . Tuberculose néonatale : difficulté de diagnostic précoce. Archives de pédiatrie 1999 ; 6(6) : 635­639. 23­ Mehta B, Cleneland R, et al. Pregnancy and tuberculosis. Dis. Chest 1961 ; 39 : 505­511. 24­ Ciraru , Vigneron N, Nguyen Tan LunG R. Incidence de la tuberculose pulmonaire dans une population de femmes enceintes à risque : J.Gynecol. Obst. Biol. Reproductions 1986 ; 15 : 913­91. 25­Vanessa R, Laibl and Jeanne S. Tuberculosis in pregnancy . Clinics in perinatology 2005; 32(3): 739­747.

Thrombasthénie de Glanzmann et grossesse : (A propos d’un cas)

Glanzmann’s thrombasthenia and pregnancy: (Case report) FZ Fdili Alaoui**, C.Bouchikhi***; A Banani***, MA Melhouf***

*Résident, **Professeur assistant, ***Professeur agrégé. Service de Gynécologie­ Obstétrique, CHU Hassan II, Fès, Maroc.

Résumé : La thrombasthénie de Glanzmann est une pathologie plaquettaire congénitale autosomique récessive, caractérisée par un déficit de la glycoprotéine membranaire plaquettaire GPIIbIIIa responsable d’une diminution de l’agrégation plaquettaire. Mme A.N, 27 ans, deuxième geste primipare, suivie comme ses deux sœurs depuis la naissance pour maladie de Glanzmann, ayant nécessité des transfusions multiples. La grossesse actuelle s’est déroulée sans incidents jusqu’à terme. Au cours du travail, la parturiente a présenté des gingivorragies, l’accouchement s’est

14


M edeSpace M agazine – n° : 05 / Novembre 2009 déroulé par voie basse donnant naissance à un nouveau né de sexe masculin, pesant 3900 grammes dont l’examen clinique et paraclinique a été tout à fait normal. Le post­partum

transfusions and threatening the vital prognosis of the mother. We propose through this observation and revue of the literature to put the light on this association to best treatment. Key words: Glanzmann’s thrombasthenia, pregnancy, complications.

immédiat a été caractérisé par l’apparition d’une hémorragie de la délivrance jugulée par des moyens mécaniques et médicaux. La grossesse chez une patiente

I ntroduction: La thrombasthénie de Glanzmann est une maladie génétique autosomique récessive rare,

thrombasthénique est rare. Elle est souvent

répandue dans les groupes à forte endogamie

émaillée d’hémorragies diverses, nécessitant

[1]. Elle est due à une anomalie qualitative ou

parfois l’apport de produits sanguins et pouvant

quantitative du complexe glycoprotéique :

mettre en jeu le pronostic vital maternel. Nous

GPIIbIIIa, ce qui est responsable d’hémorragies

nous proposons à travers cette observation et

cutanéo­muqueuses sévères et d’un temps de

revue de la littérature de mettre la lumière sur

saignement allongé. La grossesse chez une

cette association afin de mieux la prendre en

femme thrombasthénique est rare, émaillée

charge.

souvent d’hémorragies d’origine diverse surtout

Mots clés : Thrombasthénie de Glanzmann, grossesse, complications.

en per et post­ partum.Ces périodes restent les périodes les plus délicates, nécessitant parfois

A bstract:

l’apport de produits sanguins à l’origine

Glanzmann’s thrombasthenia is congenital autosomal recessive platelet pathology, characterized by a deficit of platelet membrane glycoprotein (GPIIbIIIa) leading to a reduction in platelet aggregation. Miss A.N, 27 year­old, second gesture, followed like her two sisters since the birth for Glanzmann disease having required multiple transfusions.

d’apparition d’anticorps anti GPIIbIIIa pouvant

The current pregnancy proceeded without incident until term. In perpartum, the parturient presented gingivorragies. Vaginal delivery gave rise to a boy weighing 3900 grams whose clinical and para clinical examination was normal. The immediate postpartum was characterized by bleeding delivery suppressed by mechanics and medical treatment. Pregnancy at thrombastenic patient is rare; it’s often results in important haemorrhage requiring sometimes blood

gêner la prise en charge. Cette maladie pose aussi le problème du choix thérapeutique et du mode d’accouchement. Observation : Mme A.N, 27 ans, G2P1, née de parents consanguins, connue porteuse de la maladie dès la naissance, comme ses deux sœurs. Ses antécédents étaient marqués par la survenue de syndrome hémorragique dès la naissance :

15


M edeSpace M agazine – n° : 05 / Novembre 2009 épistaxis, gingivorragies, ménorragies ayant

glycoprotéine GPIIbIIIa : ce complexe calcium

nécessité des transfusions à répétition. La

dépendant, en fixant le fibrinogène constitue

première grossesse s’est déroulée normalement

des ponts interplaquettaires à l’origine de

avec accouchement à terme par voie basse d’un

l’agrégation plaquettaire [1­3].

nouveau né de sexe masculin pesant 3300

Les anomalies observées au cours de la maladie

grammes âgé actuellement de 5 ans; la patiente

de Glanzmann provoquent : un allongement du

n’ayant pas nécessité de transfusion ni au cours

temps de saignement > 20 minutes, une

de la grossesse ni en per ou post partum

absence de rétraction du caillot et une absence

immédiat. Au cours de la deuxième grossesse

d’agrégation plaquettaire aux agents inducteurs

(estimée à 7 mois), la patiente a été mise sous

[1].

traitement martial et l’évolution a été sans

La maladie de Glanzmann comporte trois

particularités. Une numération de la formule

degrés de sévérité à l’origine de sa

sanguine (NFS) a été réalisée à terme et est

classification :

revenue normale. Le travail a été marqué par la

­ type I : déficit majeur de GPIIbIIIa.

survenue de gingivorragies; L’accouchement

­ type II : le taux résiduel de la

s’est déroulé par voie basse donnant naissance

glycoprotéine GPIIbIIIa est de 5­ 25%.

à un garçon pesant 3900 grammes. La femme a

­ les variants : sont des anomalies

présenté une hémorragie de la délivrance dans

qualitatives de la GPIIbIIIa due à une anomalie

le post­partum immédiat jugulée par des

structurale d’un site actif ou d’une instabilité du

moyens mécaniques type massage utérin et sac

complexe avec dissociation anormale en

de sable avec utilisation du syntocinon par voie

présence d’EDTA [1,4­5]. Néanmoins, la

intramusculaire et intraveineuse. Une NFS en

sévérité clinique du syndrome hémorragique ne

urgence de contrôle était normale.

dépend pas forcément de cette classification

L’examen clinique et paraclinique du nouveau

biologique [4]. De 1963 à1999, 93

né était sans particularités, La patiente fut

accouchements chez des femmes porteuses de

déclarée sortante sous traitement martial.

la maladie ont été rapportés dans la littérature,

Discussion :

seules 35 observations ont été détaillées [6­9].

La thrombasthénie de Glanzmann est due à une anomalie qualitative ou quantitative de la

L’expression clinique de la maladie est souvent précoce débutant parfois dès les premiers jours

16


M edeSpace M agazine – n° : 05 / Novembre 2009 de la vie et se manifestant par un syndrome

La fréquence des hémorragies en per et post

hémorragique surtout au niveau des

partum est la même quelque soit la voie

muqueuses : gingivorragies, purpura, épistaxis

d’accouchement. Pour pallier à ces hémorragies,

[3,4]. Seules les femmes homozygotes sont

le traitemnt fait appel à plusieurs moyens:

symptomatiques [1,5,10]. Les périodes menstruelles, l’accouchement et le post partum immédiat sont extrêmement critiques nécessitant parfois des transfusions de globules rouges ou des plaquettes à l’origine de

­ traitement local par compression et tamponnement [1]. ­ anti fibrinolytiques : acide aminocarpoique, acide tranexamique [16]. ­transfusions plaquettaires HLA compatibles,

l’apparition d’anticorps anti GPIIbIIIa, anti HLA

qui peuvent entrainer l’apparition d’AC anti

rendant inefficaces les transfusions ultérieurs de

GPIIbIIIa nécessitant parfois des échanges

plaquettes 2,6,7,11,12,15]]

plasmatiques ou le recours à

Au cours de la grossesse, il n’existe souvent pas

l’immunoadsorption [17].

de risque hémorragique majeur [13]. Les

­le facteur VII activé recombinant : produit

saignements qui entretiennent ou aggravent

onéreux qui n’a pas d’autorisation de mise sur le

l’anémie cèdent souvent au traitement local par

marché pour cette indication. Il est plus efficace

compression, tamponnement ou aux

en préopératoire comme traitement

antifibrinolytiques (acide tranéxamique, l’acide

prophylactiques. De rares effets secondaires de

aminocarpoique), rarement il faut avoir recours

thrombose ont été constatés dans la littérature

aux transfusions de culots érythrocytaires (CE)

[6].

ou de culots plaquettaires aphérèse (CPA) [14].

­l’utilisation de la corticothérapie a un faible

Il n’existe pas de consensus sur le mode

effet sur les AC anti HLA qui baissent

d'acoouchement. Cependant, la césarienne

spontanément à distance des transfusions de

permet de programmer l’accouchement et

CPA et remontent dès qu’elles sont

d’appliquer la prise en charge multidisciplinaire

recommencées [7].

[2,6,7]. Pour plusieurs auteurs, l’accouchement

­les prostaglandines et les ocytociques : en cas

par voie basse reste plus sur, la césarienne ne

d’hémorragie de la délivrance et de la première

sera pratiquée qu’en cas d’indication

semaine du post partum [16].

obstétricale, c’est le cas pour notre patiente[1,16].

17


M edeSpace M agazine – n° : 05 / Novembre 2009

­l’oestrogénothérapie en post partum tardif à

donc nécessaire à la naissance et quelques

base d’éthinyl oestradiol, permet de prévenir les

semaines après. Dans notre observation,

métrorragies. Le plus long délai observé

l’examen clinique et paraclinique du nouveau né

d’hémorragie du post partum rapporté dans la

n’a montré aucune particularité.

littérature a été de 14 jours [16].

Conclusion :

Dans notre observation, nous avons accepté

La maladie de Glanzmann est une pathologie

l’accouchement par voie basse et notons la

rare dont l’association avec la grossesse rend

survenue de gingivorragies au cours du travail

délicate la prise en charge. Les traitements

et d’une hémorragie de la délivrance ayant été

locaux sont privilégiés par rapport à la

jugulée par l’emploi de moyens mécaniques et

transfusion de CPA qui entraîne l’apparition d’Ac

par l’utilisation de syntocynon°.

anti GPIIbIIIa, anti HLA rendant les transfusions

Le risque fœtal est dominé par la

ultérieures inefficaces. Le mode d’accouchement

thrombocytopénie due au passage

reste discuté. Le centre d’accouchement doit

transplacentaire des IgG maternels anti

être équipé afin de prévenir l’hémorragie en per

GPIIbIIIa pouvant entraîner dans de rares cas

et post partum. Il doit pouvoir fournir des

une hémorragie intracérébrale [18,19]. Le

plaquettes HLA compatibles, des séances

retentissement de l’anémie chronique

’immunoadsorption et permettre l’embolisation

maternelle est peu important nécessitant un

en cas de présence d’Ac anti GPIIbIIIa. Ce

traitement martial. Dans la littérature, il n’a pas

centre doit recuillir dans des conditions

été rapporté de retard de croissance lorsque le

optimales le nouveau né qui peut nécessiter

poids est précisé [14, 15, 20]. Le nouveau né

dans certains cas des CPA afin de pallier à la

est par définition hétérozygote en l'absence de

thrombopénie.

consanguinité du couple ou de pathologie

Bibliographie :

plaquettaire chez le père. Il ne présente pas ou

1­ Monrigal C, Beurrier P, Mercier F­J Boyer­Neumann C,

peu de risque hémorragique. Une thrombopénie

Gillard P. Thrombasthénie de Glanzmann et grossesse : à propos d’un cas et revue de la littérature. Ann. Françaises

transitoire quand la mère est porteuse d’Ac anti GPIIbIIIa, antiHLA, peut se voir quoique rare; pouvant nécessité une transfusion de CPA

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[1,5,6]. Une numération formule sanguine sera

18


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pregnant

patient

with

Glanzmann’

thrombasthénia and multiple anti platelet antibodies. Vox

19

by


M edeSpace M agazine – n° : 05 / Novembre 2009

Informatique médicale :

Le principe du HONCODE :

Pour un web médical plus crédible N.Douali 1, C.Boyer 2 1 : Faculté de médecine, université de Paris Descartes 2 : Health on the net fondation : Geneve – Suisse

Introduction : HON est une organisation non gouvernementale, sans but lucratif, accréditée par les Nations Unies, créée suite à une conférence internationale intitulée "The Use of The Internet and WorldWide Web for Telematics in Healthcare" qui s’est tenue les 7 et 8 septembre 1995 à Genève, dans le but principal d'aider les utilisateurs et les praticiens médicaux à trouver l’information crédible et accessible. HON se positionne comme un des leaders mondiaux, gardefou de la qualité de l’information de santé sur internet.

Nous pensons que le passage de la certification vers le web 2.0 et donner accès au grand public et aux professionnels de santé de juger le contenu des sites médicaux donnera un plus à la certification des sites web médicaux. Le Grand public, peut évaluer le site après inscription (pour éviter les mauvaises évaluations) cette catégorie des internautes n’est pas apte d’évaluer le contenu scientifique mais peut évaluer la simplicité d’accès à l’information. Les professionnels de santé via un compte vérifié (vérification du statut) notent le contenu du site. Le mondel proposé :

Les travaux de recherche ne se limitent pas uniquement à la certification des sites médicaux via le HON code qui est devenu une référence de crédibilité et de confiance de l’information médicale sur le web. HONCODE : HON n’est pas le seul organisme de certification des sites web médicaux mais le HONCODE avec sa simplicité et son efficacité a imposé une éthique pour la diffusion de l’information médicale sur le net en se basant sur les 8 principes suivants :

1. Autorité : indication de la qualification des rédacteurs. 2. Complémentarité : compléter et non remplacer la relation patientmédecin. 3. Confidentialité : indiquer l’utilisation faite des informations personnelles soumises par les visiteurs du site. 4. Attribution : citer et dater la/les source(s) des informations publiées. 5. Justification : justifier toute affirmation sur les bienfaits ou les inconvénients de produits ou traitements. 6. Professionnalisme : rendre l’information la plus accessible possible, identifier le webmestre, et fournir une adresse de contact. 7. Transparence du financement : présenter les sources de financements. 8. Honnêteté dans la publicité et la politique éditoriale : séparer la politique publicitaire de la politique éditoriale. Un autre atout, la certification a une durée d’une année renouvelable et des vérifications périodiques qui se font par une équipe de certification qualifiée, l’aspect

HON a réalisé en collaboration avec la HAS des nouvelles directives pour la certification des plates formes collaboratives afin de simplifier leurs certifications, ces directives étaient en version bêta pendant 8 mois de test et de révision, la version finale 1.0 est maintenant disponible sur : http://www.hon.ch/HONcode/Webmasters/Guidelines/g uidelines_web2_f.html HON reste à jour avec le développement du web, où une nouvelle plate forme de certification Web 2.0 est en cours d’élaboration qui sera présentée prochainement. HONSelect : http://www.hon.ch/HONselect/index_f.html Un outil très pratique qui combine cinq types d'informations la classification MeSH®, des articles scientifiques, l'actualité médicale, les sites Web et le multimédia en un seul et unique outil afin de mieux cibler et accélérer votre recherche d'informations médicales. Selon un sondage sur MedeSpace.net, les professionnels de santé francophones ont considéré HONselect comme le meilleur assistant de recherche médicale francophone sur le web, permettant d’accéder

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M edeSpace M agazine – n° : 05 / Novembre 2009

à un contenu web en plusieurs langues et tout ça en un seul clique. Cet outil reste méconnu pour certains professionnels mais son utilité reste inégalée dans le web d’aujourd’hui, en utilisant une classification MeSH francophone dont la version anglaise est utilisée par les plus grands moteurs de recherche spécialisés internationaux notamment le pubmed, medline et le gateway. HonSelect fait appel à MedHunt un moteur de recherche médical de HON pour les requêtes qui ne font pas partie du MeSH. La recherche se fait selon deux méthodes : 1 ­ Par navigation dans les 33000 termes MeSH :

3 ­ Images médicales : Argumente la recherche par des images médicales en relation avec le terme recherché. 4 ­ Nouvelles médicales : Les dernières actualités en relation avec le terme recherché.

5 – Articles Scientifiques de MEDLINE : Ce panneau d’une grande utilité pour les professionnels de santé non anglophones et qui ne possèdent pas une expérience dans l’utilisation du MEDLINE, le HONselect traduit pour eux les termes en anglais et envoi une requête en ligne de commande vers le MEDLINE, les possibilités de personnalisation sont nombreuses : par langue, selon la date, thérapie, diagnostic, étiologie, pronostic…

6 – Essais cliniques : Ce panneau affiche les derniers essais cliniques en relation du terme recherche sur les serveurs du ClinicalTrials.gov

7 – Conférences médicales : 2 ­ Par recherche via le formulaire Honselect :

Expose les conférences dans le monde entier qui se déroulent prochainement avec le choix de naviguer sur les conférences antérieurs et futurs.

8 – Parcourir : Ce panneau permet d’affiner encore la recherche. En conclusion, cet outil reste très pratique pour initier, assister et faciliter à l’utilisateur une recherche web complète et de qualité. Cette recherche est renforcée par un assistant de recherche sémantique qui propose des corrections orthographiques, techniques et des propositions pour assister l’internaute. Les résultats de recherche s’affichent en 8 panneaux :

1 – Hiérarchie : Propose une définition du terme recherche issue du MeSH avec synonymes, termes drivés et propositions de termes en relation.

2 – Ressources du W eb : Une recherche web dans des sites de qualité, les ressources web sont disponibles en plusieurs langues permettant de découvrir plus de résultats internationaux. A la fin l’assistant propose des termes dérivés et généraux.

W RAP I N : Acronyme de "Worldwide online Reliable Advice to Patients and Individuals", WRAPIN est le nom d'un projet financé par la Commission de l'Union Européenne, initié par l’ancien président de HON avec la participations de plusieurs partenaires : HON, HUG, LERTIM, MISS, NICE, THALESIS et XRPARTNER. Le WRAPIN n’est pas uniquement un moteur de recherche mais plutôt un ensemble d’outils visant à simplifier la recherche et donner des résultats plus pertinents et de qualité. On peut considérer WRAPIN comme un interpréteur de commande très avancé qui effectue en même temps la vérification orthographique, la recherche dans les banques de données médicales les plus fiables en plusieurs langues.

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M edeSpace M agazine – n° : 05 / Novembre 2009

Le WRAPIN accepte les expressions logiques comme « OR » et « AND ». Les bases de données de confiances utilisées par WRAPIN sont les suivantes : ∙ PubMed: Articles scientifiques médicaux par la Librarie Nationale de médecine (NLM, USA) ∙ MedHunt: Pages Web médicales sélectionnées par HON ∙ HONcodeHunt: Pages Web médicales accréditées par HON (respectant les 8 principes du HONcode) ∙ OESO: Articles scientifiques médicaux sur les maladies de l'oesophage ∙ URO France: Articles scientifiques médicaux du domaine de l'urologie ∙ HONnews: Nouvelles médicales de HON et de HealthDay ∙ Bookshelf: Ressource gratuite le livre de médecine depuis MEDLINE ∙ ClinicalTrials: Essaies cliniques référencés par la NLM ∙ FDA: Service Public de la nutrition et des médicament aux EtatsUnis d'Amérique Ce qu’on a exposé cidessus ne représente qu’une partie des services que propose HON pour l’amélioration de l’information médicale en ligne. 14/09/2009 Références : Le site officiel de HON : http://www.hon.ch

Culture médicale : Préparée par Dr Hannouche

Diabète et Ramadhan

Au cours du mois lunaire de ramadhan; les musulmans jeûnent du lever du soleil au coucher du soleil, au lieu des trois repas habituels, ils en prennent deux l'un avant l'aube (sohour) ,l'autre au coucher du soleil (iftar) .Et les sujets ont tendance à consommer davantage de sucres et de graisses au cours des repas du Ramadhan . Un jeûne prolongé et des repas plus lourds peuvent prédisposer un patient diabétique aux risques suivants : ­Episodes hypoglycémiques ­Déséquilibre glycémique allant jusqu'à l'acidocétose

Un musulman est exempté de l'obligation du jeûne en cas de maladie et pendant un voyage . Le médecin doit interdire de jeûner , surtout dans les cas suivants : ­Diabète instable ­Diabète de type 1chez un sujet jeune ­Diabète de type 2 nécessitant un traitement par insuline sauf s'il est léger et bien contrôlé ­Diabète pendant la grossesse ­En cas de traumatisme majeur, des suite post­ opératoires ou d'infections modérément sévères. Si un patient diabétique est autorisé à jeûner , il peut être nécessaire de modifier le régime, l'exercice physique , les ADO ou l'insulinothérapie .de nombreuses modifications mineures ou majeures peuvent être proposées et adaptées à chaque patient en fonction de son contrôle glycémique, de son poids corporel , de la forme médicamenteuse qu'il reçoit et de ses habitudes. l'objectif general doit être d'éviter la survenue d'épisodes hypoglycémiques et d'autres alertes.

Quelques recommandations : ­Les patients normalement contrôlés avec des doses uniques faibles d'hypoglycémiants oraux ou d'insuline n'ont en principe pas besoin de grands changements à l'exception de prendre leur doses d'insuline au coucher du soleil au lieu d'avant le petit déjeuner. ­Une forte dose totale d'insuline ou d'ADO peut être réduite par ex de 10­25%. ­L'insuline et le traitement orale peuvent être redistribués pour faire correspondre leur effet hypoglycémiant avec les nouvelles heures des repas. ­L'exercice physique doit être harmonisé dans son horaire , son intensité et sa durée en fonction des changements d'heure de repas et e la prise d'insuline ou d'ADO , il est préférable d'éviter les efforts intenses dans les dernières heures du jeûne. ­Dans tous les cas la survenue d'un accident hypoglycémique doit indiquer une rupture immédiate du jeûne et un réaménagement du régime et du traitement les jours suivants.

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Interview du mois : Dépistage et prise en charge des cancers gynécologiques en Algérie, Interview d’un praticien Algérien. ­Sasunar : Qui est Dr Meguenni? ­Dr Meguenni : Je suis Dr MEGUENNI lyes maitre assistant en gynécologie obstétrique à l’EHU d'Oran depuis 2005. Je prépare une thèse sur la régionalisation des soins en matière de prise en charge de la menace d'accouchement prématuré et je participe à un travail de recherche sur le cancer du sein.

­Sasunar : Quels sont les cancers gynécologiques les plus fréquents et comment se fait leur dépistage? ­Dr Meguenni : Les cancers gynécologiques sont tous les cancers qui touchent la sphère génitale de la femme, on cite par ordre de fréquence : ­le cancer du sein ­le cancer du col utérin ­le cancer de l'endomètre ­le cancer de l'ovaire ­et enfin celui de la vulve Le dépistage utilise tous les moyens cliniques et para­ cliniques pour diagnostiquer la maladie à un stade précoce, ce qui permet une prise en charge plus simple et plus efficace.

­Sasunar : Pouvez­vous nous donner un aperçu sur la situation épidémiologique des cancers gynécologiques en Algérie, et dans le monde? ­Dr Meguenni : Les cancers gynécologiques représentent 20 à 30% des cancers chez la femme dans les pays en voie de développement alors qu’ils ne représentent que 4 % des cancers de la femme dans les pays occidentaux, vous voyez la différence, c'est énorme. Pour ce qui est de la fréquence pour chaque pathologie on va simplifier de la façon suivante: 1 femme sur 10 fera un cancer du sein 1 femme sur 66 fera un cancer du col 1 femme sur 70 fera un cancer de l'endomètre 1 femme sur 85 fera un cancer de l'ovaire ou de la vulve

­Sasunar : Quelles sont les causes principales du cancer ? ­Dr Meguenni : Si on retient les deux localisations les plus fréquentes : le sein et le col. La première localisation (le sein) est un cancer à transmission génétique, la deuxième localisation (le col) est due à l'infection par l'HPV. C'est vrai que la littérature cite des facteurs favorisant mais les données récentes vont dans le sens sus cité. Pour le sein il y'a une prédisposition génétique, les gènes BRCA 1 et 2 impliqués sont à transmission

autosomique dominante, pour l'infection HPV elle est retrouvée dans 100% des cancers du col (voire vaccination HPV). Pour ce qui est des facteurs favorisants: Pour le cancer du sein c'est la durée d'exposition aux œstrogènes, la puberté précoce et la ménopause tardive Pour le cancer du col c’est l'âge des 1ers rapports sexuels et les infections génitales au cours de sa vie génitale, d'ailleurs certains auteurs considèrent le cancer du col comme une IST ( MST) ­Sasunar : Le dépistage s’adresse à qui et à partir de quel age ? ­Dr Meguenni : Parlons des deux premières localisations : sein et col utérin. Plusieurs consensus sont établis: ­Pour le cancer du sein il y'a plusieurs méthodes, la plus simple c'est l'autopalpation mais ce n'est pas toujours évident, la méthode la plus standardisée est la mammographie, elle est destinée à toutes les femmes à partir de 50 ans jusqu'a 70 ans à rythme d’une mammographie toutes les 2 ans. ­Pour le cancer du col c'est le FCV dont le 1er doit être réalisé juste après les 1ers rapports puis un an après. Le rythme suivant dépendra des lésions constatées. Actuellement on ajoute la recherche de HPV pour une meilleure spécificité des résultats du frottis. La population ciblée doit être la plus large dans la population générale d'ailleurs c'est ça l'objectif du dépistage. ­Sasunar : Quel est l’impact du dépistage ? ­Dr Meguenni : Les chiffres donnés tout à l'heure sur la différence des pourcentages entre les pays développés et ceux en voie de développement répondent à votre question. La rigueur dans l'application des programmes de dépistage a permis d’arriver à ces résultats dans les pays développés. Pour ce qui est du cancer du col utérin qui est le numéro 1 chez nous, il est passé dans les pays développés en dernière position grâce au FCV (Frottis cervico­vaginal). Pour le cancer du sein on a dit qu'il est héréditaire, et l’l'intérêt du dépistage réside dans le diagnostic à un stade très précoce qui permet un traitement conservateur du sein. ­Sasunar : Un mot sur le dépistage en Algérie? ­Dr Meguenni : Je ne sais pas si j'ai le droit de critiquer!!! Le dépistage nécessite une volonté politique, je pense que cette dernière y est car l'état débourse pas mal pour ces programmes là, alors pourquoi ça ne marche pas? Parce que ça demande plus que l’argent, ça demande aussi et surtout une implication des médecins en particulier les généralistes, en plus il faut renforcer le réseau d’information des femmes par le biais de la presse, TV, radio etc. et enfin le remboursement des frais des actes surtout la mammographie qui est très

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M edeSpace M agazine – n° : 05 / Novembre 2009 couteuse et pas disponible dans les hôpitaux. On peut résumer les causes de l'échec du dépistage en Algérie en quelques points : ­ l'ignorance des patientes et la méconnaissance des risques. ­ l'obstacle socio culturel surtout face à un médecin homme. ­le manque de formation du personnel. ­et enfin les problèmes matériels pour effectuer ce genre d'examens. ­Sasunar : Des efforts sont pourtant faits ? ­Dr Meguenni : Moi je dirais que c'est tout un système qui doit être mis en marche pour la réussite du dépistage, si on veut vraiment sauver nos mères, nos femmes et nos filles, nous devons tous nous impliquer en tant que responsables politiques, médecins, associations et population générale. Il suffit de mieux informer les femmes des risques encourus, de leur expliquer l'intérêt et la simplicité de l’examen, on verra alors la demande de dépistage des femmes augmenter, le reste ce sera notre sérieux dans l’application rigoureuse des règles modernes de prise en charge de cette population féminine. ­Sasunar : Comment se la prise en charge après le dépistage d'un cancer gynécologique? ­Dr Meguenni : C'est tout l'intérêt du dépistage !! Pour le cancer du sein la mammographie peut détecter des tumeurs à partir de 5 mm ce qui permettra un traitement conservateur c’est à dire enlever juste cette petite tumeur. A des stades plus avancés c'est la mastectomie (ablation du sein) suivi de la chimiothérapie, voire de la radiothérapie avec leurs complications respectives. Le dépistage du cancer in situ du col utérin permet de garder l'utérus de la femme ainsi que ses chances de procréation alors que la découverte du néo du col à stade tardif oblige des gestes plus lourds: hystérectomie avec curage ganglionnaire, radio et chimiothérapie tout ça avec un taux de survie très réduit. ­Sasunar : Est­ce qu’on peut faire une ablation des

deux seins juste parce que la femme a le gène responsable du cancer du sein? ­Dr Meguenni : Oui certaines équipes étrangères le font, en associant une castration (ablation des ovaires). ­Sasunar : D’après vous quelles sont les lacunes et les

insuffisances de la prise en charge et quelles sont les solutions à proposer? ­Dr Meguenni : Le dépistage ne peut être que multi disciplinaire (politiques, professionnels de santé, financiers et usagers) il doit s'inscrire dans le système de santé. Les lacunes sont d'abord le problème d'accès au test de dépistage par la population la plus démunie.

Le 2ème point c'est la capacité de nos hôpitaux à répondre rapidement aux personnes ayant un test positif. Le 3ème point est d'ordre organisationnel pour ce qui est d'une couverture équitable de la population et surtout une formation du personnel de santé impliqués dans ces programmes de dépistage, et enfin on revient sur le rôle des médias dans la diffusion de l'information à cette population cible. ­Sasunar : Un dernier mot ­Dr Meguenni : Les cancers gynécologiques sont des cancers redoutables qui mettent en jeu le pronostic vital et altèrent la qualité de vie des femmes. Ils ne peuvent être combattus que par un plan d'urgence basé sur la notion d'anticipation de la maladie par le dépistage.

La GUN, une gingivite plus grave que les autres Préparé par : Dr Hammar Introduction : La GUN est une des maladies parodontales nécrosantes appelée autrefois maladie de Vincent ou gingivite ulcéro_necrotique aigue (GUNA) ! C’est une ulcération nécrotique des tissus parodontaux superficiels dont Le stress constitue un facteur prédisposant. Elle est récidivante d’où la nécessité d’une hygiène bucco_dentaire stricte, un contrôle périodique ! Etiopathogénie : C’est L’association d’un facteur local direct déclanchant (la plaque bactérien) et un facteurs local favorisant et un facteur général prédisposant (HIV, trouble nutritionnel, carence vitaminique, un trouble métabolique,le tabac ,le stress.. ) Le stress un facteur prédisposant ? La double action du stress sur le comportement de l’individu est traduite par une négligence de l’hygiène bucco­dentaire donc une accumulation bactérienne et une tendance à une consommation excessive du tabac, d’alcool plus une mauvaise diététique Le stress par sa magie agit sur l’axe hypothalamohypophysaire et sur les médullo­ et corticosurrénales, favorise la sécrétion de substances qui entraînent des nécroses tissulaires observées dans la gingivite ulcéronécrotique. La microbiologie de cette maladie parodontale : La flore sous gingivale est caractérisée par la présence de bacilles à Gram négatif, anaérobies stricts (Prevotella intermedia et Fusobacterium nucleatum), De spirochètes (Treponema sp.) et des Selemonasn sp.

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Comment se manifeste­elle ?? La GUN marque la triade : gingivorragie, douleurs gingivale et un décapitation des papilles associées à des signe généraux Cliniquement :

s'étendant aux lèvres et à la joue. L'ulcération atteint couramment les muscles sous­jacents laissant une plaie béante qui fait souvent apparaître les os.

Caricature du mois :

­l’atteinte peut intéresser une dent, un groupe de dents ou toute la cavité buccale. ­ la lésion débute par un érythème qui va évoluer en un oedème puis vers l’ulcération et enfin la destruction et la nécrose, le siège principal se situe au niveau des papilles qui vont être décapités.

Aspect clinique caractéristique d’une gingivite ulcéronécrotique localisée au secteur mandibulaire antérieur avec décapitation des papilles sous forme de cratères interproximaux ­ décapitation des papilles inter dentaires recouvertes d’un enduit (grisâtre) d’odeur fétide. ­ des adénopathies. ­ le malade peut également se plaindre de sensation de malaise. ­ anorexie, certains malades peuvent accuser des pertes de poids rapides ­ un goût métallique dans la bouche. ­halitose ­fièvre. ­Dans les formes graves on peut retrouver des ulcérations labiales et linguales, un processus de déstruction progressif de la gencive attachée et des structures parodontales sous­jacentes. Evolution de la GUN . En l’absence de traitement, elle peut évoluer vers une nécrose complète des tissus osseux et musculocutanés dans un tableau infectieux sévère aboutissant le plus souvent au décès : il s’agit alors du noma

Etymologie du mois : Par RaZorBlade

Valétudinaire : Un valétudinaire: Quelqu'un qui est souvent malade. Contrairement à l'hypocondriaque, qui s'invente des maladies, le valétudinaire est réellement malade, ou du moins de constitution fragile. Le mot puise sa racine étymologique dans le mot latin valetudinaria. Valetudinarius= malade [de valetudo=santé, qui vient de valere, être fort (VALOIR)] + [Narius = narguer] prit le sens de mauvaise santé . En effet, on retrouvait dans les riches latifundias (grandes exploitations agricoles) de Rome la valetudinaria, une sorte d'établissement de soins dispensés uniquement aux esclaves et aux soldats, évidemment dans un but purement utilitaire, sans aucune intention charitable.

Le Noma est une maladie caractérisée essentiellement par une ulcération extensive, le plus souvent unilatérale, débutant au niveau des gencives et

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