Vivre en squat : une fatalité à Marseille ?

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: T A U Q S N E VIVRE É T I L A T A F E N U ? E L L I E S R A ÀM TE PACA R E L A IF T C E L R LE COL A P É IG D É SEILLE R R R A M À S DOSSIE T A U S DE SQ .E T N A IT B A H S ET DE

Rapport du Collectif ALERTE PACA Mars 2022


Crédit photos : @Anatinesplava


SOMMAIRE

VIVRE EN SQUAT : UNE FATALITÉ À MARSEILLE ?

IDENTIFIER DES LIEUX DE SQUATS POUR MIEUX SAISIR LES ENJEUX ET BESOINS DES HABITANTS ET ENVISAGER DES SOLUTIONS DIGNES ET PÉRENNES .....................................................5 DES DISPOSITIFS D’ACCÈS À L’HÉBERGEMENT ET AUX LOGEMENTS SOCIAUX INSUFFISANTS....................................7

37 SQUATS DÉJÀ RECENSÉS ..............................................................9 DES SQUATS AUX RÉALITÉS DIVERSES, DES HABITANTS AUX PARCOURS VARIÉS EN DROIT DE PORTER LEUR VOIX ................12 TÉMOIGNAGES....................................................................................13 Notre vie en « Cada autogéré » .................................................................14 LIONELLA ET SARDAR : La parentalité dans l’errance ..................................17 OUAFA : « Habiter sans droit ni titre » ........................................................18 Entretien d’ ALIEU JALLOH et FLORENT HOUDMON ......................................19

DES LIEUX DE VIE « SANS DROIT NI TITRE», SOUVENT INDIGNES, SOUVENT PAYANTS..........................................20 UNE ESTIMATION ENCORE ÉLOIGNÉE DE LA RÉALITÉ, QUI NÉCESSITE D’ÊTRE APPROFONDIE ET SUIVIE.........................20 VERS LA CONSTRUCTION DE RÉPONSES CONCERTÉES, DIGNES ET ADAPTÉES.........................................................................22


UAT : Q S N E E R V I V É UNE FATALIT E? À MARSEILL


IDENTIFIER DES LIEUX DE SQUATS POUR MIEUX SAISIR LES ENJEUX ET BESOINS DES HABITANTS ET ENVISAGER DES SOLUTIONS DIGNES ET PÉRENNES

De quels lieux parle-t-on ? Sans embrasser l’ensemble de la question du mal-logement à Marseille et de 1 ses 40 000 logements indignes, ce dossier souhaite éclairer les nombreux lieux de vie informels et subis, peu reconnus, voire invisibilisés à Marseille. Ces situations d’habitat sont diverses et souvent sous emprise.2 Elles concernent les habitants « sans droit ni titre » comme ceux qui s’acquittent d’un loyer sans savoir s’il revient effectivement au propriétaire en titre. Elles concernent des habitants d’appartements dégradés dans de grandes copropriétés privés, de grands ensembles de logements sociaux, et des appartements en diffus dans la ville. Pour simplifier la lecture du document, cet ensemble de situations est dénommé sous le terme de « squat ». Cet état des lieux ne recense pas les squats et les bidonvilles habités par des Roms ou des personnes perçues comme tels, faisant déjà l’objet d’un travail 3 d’analyse fine à l’échelle des Bouches-du-Rhône. Il ne recense pas non plus les squats habités par engagement politique ou artistique.

1 Haut Comité au logement pour les personnes défavorisées (HCLPD), Rapport Nicol, La Requalification du parc immobilier privé à Marseille, mai 2015. 2 C’est-à-dire sous le joug de marchands de sommeil et/ou de réseaux crapuleux. 3 Collectif d’associations, Résorber les bidonvilles dans les Bouches-du-Rhône : pour une stratégie départementale, janvier 2022.

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DES DISPOSITIFS D’ACCÈS À L’HEBERGEMENT ET AUX LOGEMENTS SOCIAUX INSUFFISANTS Parmi les 100 quartiers les plus pauvres de France, 25 sont à Marseille où près de la moitié du périmètre communal est classée en « zone urbaine sensible ». Dans cette ville, le taux de pauvreté s’élève à 25 % (la moyenne nationale étant de 14,5 %), dépassant même les 40 % dans certains arrondissements du centre-ville (1er, 2e, 3e) et des quartiers Nord (14e, 15e). Il atteint le record national dans le 3e arrondissement avec 53 %. Aucune autre grande ville française ne recèle une telle concentration de pauvreté. 4 Ce contexte favorise l’abondance d’habitats indignes. Le drame de la rue d’Aubagne en 2018 l’a puissamment révélé. Puis la pandémie de Covid-19 est venue aggraver encore la pauvreté. Comme une double peine, les conséquences sanitaires et sociales de cette crise percutent de plein fouet les personnes les plus précaires, privées d’un toit ou mal logées, ainsi que le rappelle le Collectif ALERTE PACA dans 5 son rapport publié le 8 octobre 2021. Concernant l’accès au logement pour toutes et tous, la ville est marquée par 4 problématiques : 1 : La carence en logement social. On constate que des milliers de ménages pouvant prétendre à un logement social restent sans réponse face à un souséquipement historique. 2 : La sous-dotation de places d’hébergement d’urgence, de places d’hébergement d’insertion et de places d’hébergement dans le cadre du dispositif d’accueil des demandeurs d’asile. D’après la Direction Régionale de l’Économie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités (DREETS), il existe seulement 1,3 place pour 1 000 habitants 6 en région PACA. Le Code de l’action sociale et des familles prévoit que : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence. » 7 Pourtant, en 2021, seuls 39 % des appels passés au 115 ont été suivis d’une réponse, et seulement 29 % des premières demandes ont été pourvues. Fin 2021, le parc d’hébergement sur le département des Bouches-du-Rhône dispose de 4 410 places, dont 1 383 places d’hébergement d’urgence, auxquelles s’ajoutent 8 1 748 places d’urgence dans le dispositif hôtelier. Même si 93 % des places d’urgence sont localisées sur Marseille, elles ne permettent pas de répondre à la demande que génèrent les 14 075 personnes qui se sont retrouvées au moins une fois dans 9 l’année en situation de sans-abrisme en 2019.

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4 Fondation Abbé-Pierre, L’état du mal logement en France, éclairage régional PACA, 2021. 5 Collectif Alerte Paca, Chroniques de l’ultra précarité en région PACA, 2021. 6 Fondation Abbé-Pierre, L’état du mal logement en France, éclairage régional PACA, 2021. 7 Code de l’action sociale et des familles, article L345-2-2. 8 En janvier 2022, le dispositif hôtelier dispose de 1887 places d’urgence dans le département des Bouches-du-Rhône. 9 Projet ASSAB, Recensement 2019, janvier 2022.


Par ailleurs, si l’hébergement des demandeurs d’asile est prévu par l’article 18 de la 10 Directive européenne 2013/33/UE, le dispositif est lui aussi sous-doté, ne proposant 11 que 3 138 places sur le département tandis que 6 590 demandeurs d’asile sont identifiés par leur domiciliation à la Structure de premier accueil des demandeurs 12 d’asile (Spada) de Marseille, sans hébergement dédié. 3 : La connaissance largement incomplète de l’état du stock d’hébergements et 13 de logements potentiellement mobilisables. 4 : La méconnaissance du nombre exact et du profil des personnes vivant à la rue, en squat, en bidonville et/ou nécessitant une mise à l’abri, une place en hébergement d’urgence ou une place d’accueil, d’hébergement et de réinsertion. Les quelques études ou dispositifs existants (plateforme des Services Intégrés de l’Accueil et de l’Orientation [SIAO], recensements ASSAB, Nuit de la Solidarité) ne permettent pas à ce jour de connaître avec précision le nombre de personnes privées de solution de logement adaptées et donc contraintes de vivre à la rue, en squat ou en bidonville. Quant au dispositif mis en place par la Délégation Interministérielle à l’Hébergement et à l’Accès au Logement (DIHAL), il recense essentiellement les squats et les bidonvilles habités par des ressortissants de la communauté européenne, majoritairement roms ou perçus comme tels. Dans les Bouches-du-Rhône, la DIHAL décompte, en septembre 2021, 27 sites de ce type de plus de 10 personnes, soit 1 287 personnes au total (dont 1 184 ressortissants de l’Union européenne). 14 Malgré ce complément, aucun des chiffres de la DIHAL ne rend compte d’une autre réalité pourtant connue des pouvoirs publics et des associations à Marseille : la vie des exilés / réfugiés en « squat », appartements ou barres d’immeubles occupés « sans droit ni titre » dans des copropriétés ou cités HLM dégradées.

10 Directive 2013/33/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 juin 2013 établissant des normes pour l’accueil des personnes demandant la protection internationale. 11 Veille sociale départementale, 15 décembre 2021. 12 Forum Réfugiés-Cosi, Rapport d’activité 2020, 2021. 13 Fondation Abbé Pierre, L’état du mal logement en France, éclairage régional PACA, 2021. 14 Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement, Résorption des bidonvilles Point d’étape, septembre 2021.

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Batiment C, Parc Corot, les habitants seront bientôt expulsés.


37 SQUATS DÉJÀ RECENSÉS

Notre collectif a entrepris une identification des lieux de squat, le comptage approximatif du nombre d’habitants (essentiellement réalisé avec les habitants) et le recueil de témoignages afin de saisir les conditions de vie et d’accès aux droits et aux services dans ces squats. La récente Nuit de la Solidarité a été l’occasion de réfléchir à la façon de prendre en compte ces situations invisibilisées, hors des radars des structures d’évaluation et d’accompagnement, et qui concernent des personnes souvent éloignées des services essentiels et du droit. Après deux mois de travail coopératif, ce groupe a déjà recensé 37 squats de plus de 10 habitants à Marseille. 70 % d’entre eux sont habités par moins de 50 habitants. 24 ont déjà été visités, grâce à un contact direct avec des habitants, représentant 2 834 personnes au minimum. 13 squats non visités concernent des grands ensembles abritant un nombre important d’habitants 1/3 de ces lieux de vie sont dans des co-propriétés et des grands ensembles de logements sociaux dégradés qui représentent 80% des habitants estimés. Les 2/3 restant sont situés dans des immeubles/appartements isolés ; les squats identifiés se situent dans 11 arrondissements de Marseille mais 85% de leurs habitants sont concentrés sur 4 d’entre eux (3-13-14-15ème). Le nombre de squats recensés est lui-même amené à évoluer. Le groupe continue d’en identifier au fil de la prise de contact avec les habitants.

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DES SQUATS AUX RÉALITÉS DIVERSES, DES HABITANTS AUX PARCOURS VARIÉS EN DROIT DE PORTER LEUR VOIX

Les associations de proximité et les habitants de ces squats jouent un rôle crucial dans l’approche et la compréhension des dynamiques spécifiques de ces lieux, comme l’explique une infirmière de Médecins du Monde à propos de Grace, ancienne habitante en squat et actuelle présidente de l’association The Truth : « Sans Grace, on avait beaucoup de mal à créer un lien de confiance, à se faire comprendre… puis quand les Nigérians ont vu qu’on était dans son équipe, la relation a été facilitée. Dans des endroits hyper chauds de Marseille, avec Grace on était accepté. C’est l’exemple vivant que tout peut changer. » 15 La réalité des 37 squats recensés à Marseille révèle de grandes disparités. Les conditions de vie y sont inégales, dépendant notamment de l’état même du bâtiment, du nombre d’habitants, des situations d’emprise : présence ou non de réseau de trafic à l’intérieur ou aux alentours, degré d’organisation instaurée au sein du lieu. Cette diversité apparaît distinctement selon les témoignages des habitants. Ainsi, Mohamed, 25 ans, Sierraléonais, décrit le squat dans lequel il habite comme « un cadre familial où on se respecte et on s’écoute ». 40 personnes exilées vivent sur ce lieu et organisent leur vie commune grâce à un comité 16 de supervision et un règlement intérieur, à tel point qu’elles le surnomment « Cada autogéré ». À l’inverse, un père de famille ayant vécu au sein d’un grand squat à Marseille le décrit comme dangereux et anxiogène pour lui et sa famille, ayant des conséquences sur la santé mentale (dépression, post-traumas, détresse psychologique). Le profil des habitants est également mal connu. En effet, la plupart sont des personnes en demande d’asile, des déboutés ou des sans-papiers. Comme l’explique Alieu Jalloh, 17 réfugié et responsable de l’Association des Usagers de la Pada de Marseille (AUP) : « Seuls environ 15 % des demandeurs d’asile de Marseille sont hébergés dans des logements 18 dédiés. Les trois quarts des adhérents de notre association sont obligés de vivre en squat. »

15 Bastille Magazine, « Traite des noires en Europe blanche, Grace la survivante », Maïlys Khider et Romane Frachon, février 2022. 16 Centre d’accueil pour demandeurs d’asile. 17 Plateforme d’accueil des demandeurs d’asile. 18 Les Cada et les Hébergements d’Urgence pour Demandeurs d’asile (HUDA).

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Notre vie en « Cada autogéré »

! !

« Je crois que depuis la pandémie, on est tous pauvres. Il y a pas d’autre mot. On était déjà pauvres, mais alors ça nous a pas aidé ! » analyse Pascale, 54 ans, de Vence. Avant « la catastrophe » de « Je crois que depuis la pandémie, on est tous pauvres. Il y a pas d’autre mot. On était déjà pauvres, 2020 et qu’elle ne remplisse « une rivière de larmes » , cette mère de quatre filles n’a jamais mais alors ça nous a pas aidé ! » analyse Pascale, 54 ans, de Vence. Avant « la catastrophe » de vraiment « roulé sur l’or ». 2020 et qu’elle ne remplisse « une rivière de larmes » , cette mère de quatre filles n’a jamais A voir «lesroulé volets vraiment surfermés l’or ». et la longue traînée noire qui balafre sa façade en lieu et place d’une Ellegouttière, fréquentel’immeuble le Secours Catholique depuis à son divorce. Un lieu d’écoute semble laissé vide plusieurs et mêmeannées, un peu suite négligé. Deux femmes s’arrêtent pour elle. Pascale comme chaque semaine auprès dessacs Restos du Cœur, pourtant devantylatrouve porte désormais, et cherchent leurs clés, embarrassées par leurs de courses Elle fréquente le Secours Catholique depuis plusieurs années, suite à son divorce. Un lieu d’écoute d’où dépassent des couches pour bébé. Fraîchement repeinte et parfaitement propre, un soutien devenu vital. Employée de maison, elle a été reconnue travailleuse handicapéela en pour elle. Pascale dément y trouvel’impression désormais,laissée comme chaque semaine des 2021, Restos du Cœur, cage d’escalier partravailleuse l’extérieur. En fait, auprès depuis juin quarante2016. Mais, la reconnaissance de la qualité de handicapée (RQTH) étant « presque un quatre soutienpersonnes, devenu vital. Employée de maison, elledea l’Association été reconnue travailleuse handicapée dont cinq enfants, membres des Usagers de la Pada de en un handicap », « pas accompagnée » et « baladée d’organismes en organismes » sans emploi à Marseille (AUP) ont trouvé refuge dans ce bâtiment laissé vacant depuis des années. 2016. Mais, la reconnaissance de la qualité de travailleuse handicapée (RQTH) étant « presque la clé, Pascale avait « besoin d’argent » . Alors allocataire du RSA, elle s’était « débrouillée seule » un handicap », « pas accompagnée » et « baladée d’organismes en organismes » sans emploi à pour devenir auxiliaire de vie. Avec sa prime d’activité, elle parvenait à « plafonner » à 1 300 euros « Au départ j’avais peur, parce que je ne savais pas ce que c’était d’occuper la clé, Pascale avait « besoin d’argent » . Alors allocataire du RSA, elle s’était « débrouillée seule » de salaire par mois. Mais ses allocations diminuaient tandis que ses filles quittaient le foyer et que un lieu, se souvient Don, camerounais de 32 ans. Puis des militants m’ont pour devenir auxiliaire de vie. Avec sa prime d’activité, elle parvenait à « plafonner » à 1 300 euros et j’ai lusocial, des documents, j’ai des compris queneça pouvaitd’augmenter. être une les charges (loyerrenseigné de son logement électricité, prix courses) cessaient de salaire par mois. Mais ses allocations tandis que seshébergement filles quittaient le l’OFII. foyer et solution pour loger les diminuaient personnes laissées sans par Çaque les charges (loyernous de son logement social, électricité, des courses) ne cessaient d’augmenter. apporte une stabilité qui permetprix d’affronter d’autres problèmes avec en Tous les trois mois, elle s’accordait toutefois des « petits plaisirs » , comme « se faire une pizza ou priorité la régularisation. D’ailleurs la liste d’attente est déjà très longue.» manger un truc dehors » . Pascale n’a « jamais vécu au-dessus de [ses] moyens » et n’est jamais Tous les trois mois, elle s’accordait toutefois des « petits plaisirs » , comme « se faire une pizza ou partie en vacances. Depuis la crise, elle ne dort plus la nuit. manger un truc dehors » . Pascale n’a « jamais vécu au-dessus de [ses] moyens » et n’est jamais Comité de supervision et règlement intérieur partie en vacances. Depuis la crise, elle ne dort plus la nuit. En 2020, elle a « perdu son boulot parce que les enfants préféraient s’occuper eux-mêmes de leurs parents âgés » . Peu de temps après, elle était « déclarée inapte à [son] poste pour hernie En 2020, elle a « perdu son boulot parce que les enfants préféraient s’occuper eux-mêmes de Demandeurs en»attente, en en recours, déboutés, dublinés ... lesen habitants réunissent discale, lombalgie,d’asile arthrose . Restée arrêt maladie pendant 8 mois 2020, elle n’a perçu leurs parents âgés »administratifs . Peu de temps après, elle était « déclarée inapte àde[son] posteautogéré pour hernie tous les statuts et six nationalités. La langue commune ce « Cada » la aucune indemnité journalière pendant 6 mois. Avec « zéro » revenus à cause du retard de discale, lombalgie, arthrose . Restée ensearrêt maladie pendant 8 mois enplace 2020, n’a perçu est l’anglais. Pour que la»cohabitation déroule au mieux, ils ont mis en unelle comité de « Sécu » , elle était contrainte de creuser son découvert. Ne pouvant ni le « recombler » , ni payer supervision et établi un règlement intérieur adhérer avant de aucune indemnité journalière pendant 6 mois.auquel Avec chacun « zéro » doit revenus à cause du s’installer. retard de la les Une frais,règle sa banque lui avait retiré son autorisation de découvert. est d’or, tous ont une clé et peuvent circuler comme ils le souhaitent, mais « Sécu » , elle était contrainte de creuser son découvert. Ne pouvant ni le « recombler » ,aucun ni payer bruit (musique, travaux, discussions fortes...) entre 19h et 7h. les frais, sa banque lui avait retiré son autorisation de découvert. Depuis sa rupture conventionnelle en 2021, elle perçoit 300 euros de Pôle emploi et 108 euros Une du assemblée mensuelle permet discuter de l’organisation et au titre RSA mais générale elle a accumulé au total 3 000de euros d’impayés de loyer. Alorscollective qu’elle passait Depuis sa rupture conventionnelle en 2021,sur ellecinq perçoit 300les euros de Pôlechambres emploi et abritent 108 euros d’apaiser d’éventuels conflits. Réparties étages, vingt-deux l’hiver avec des « chaussures trouées » et en mangeant des pâtes « sans rien avec » , Pascale chacune deux personnes qui aménagent entretiennent à leur goût leur espace privé.passait au titre du RSA mais elle a accumulé au total et 3 000 euros d’impayés de loyer. Alors qu’elle apprenait à Noël que son bailleur l’assignait en justice pour l’expulser. Pourtant, sentant qu’elle Les avec matelas été fournis par le» Mamba, pour le reste se débrouillent en respectant l’hiver des ont « chaussures trouées et en mangeant desilspâtes « sans rien avec » , Pascale allait casserd’hygiène la figure » nécessaires , tous les ans depuis cinq elle demandait à bénéficier logement les« se règles pour éviter lesans, punaises de lit. Chaque niveaud’un dispose de apprenait à Noël que sonetbailleur l’assignait encommunes. justice pour l’expulser. Pourtant, sentant qu’elle toilettes, d’une cuisine d’une salle de bain adapté à sa situation. allait « se casser la figure » , tous les ans depuis cinq ans, elle demandait à bénéficier d’un logement Ces àespaces, ainsi que la salle de réunion du deuxième étage, sont entretenus au quotidien adapté sa situation. 300 euros En juin, sa filled’un qui agrand payé la caution, elle a été relogée, dans l’interdiction, un 35 m2, pour maisgrâce font àl’objet nettoyage le week-end. Malgré certains des de ectué à pied loyer contre 680 auparavant. Épuisée par lespour procédures et par cede déménagement résidents arrivent à travailler en semaine des entreprises BTP heureusese de profiter En juin, grâce à sa fille qui a payé la caution, elle a été relogée, dans un 35 m2, pour 300 euros de d’une main d’œuvre marché. faute d’avoir une voiture,bon révoltée par ceux qui pensent que les allocataires des minimas sociaux loyer contre 680 auparavant. Épuisée par les procédures et par ce déménagement e ectué à pied « sont des riches qui cumulent toutes les aides » ou des « profiteurs alors que c’est complètement faute d’avoir une voiture, révoltée par ceux qui pensent que les allocataires des minimas sociaux faux ! » , Pascale va chercher un travail dès qu’elle en aura la force. Elle sait qu’elle ne pourra pas « sont des riches qui cumulent toutes les aides » ou des « profiteurs alors que c’est complètement vivre sinon. Elle n’a même plus trois euros pour payer le bus, quand tous les mois depuis qu’elle faux ! » , Pascale va chercher un travail dès qu’elle en aura la force. Elle sait qu’elle ne pourra pas perçoit son RSA, elle est convoquée à Nice pour un rendez-vous de « contrôle » de sa situation. vivre sinon. Elle n’a même plus trois euros pour payer le bus, quand tous les mois depuis qu’elle perçoit son RSA, elle est convoquée à Nice pour un rendez-vous de « contrôle » de sa situation.

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« Je crois que depuis la pandémie, on est tous pauvres. Il y a pas d’autre mot. On était déjà pauvres, mais alors ça nous a pas aidé ! » analyse Pascale, 54 ans, de Vence. Avant « la catastrophe » de vres, « Je crois que depuis la pandémie, on est tous pauvres. Il y a pas d’autre mot. On était déjà pauvres, 2020 et qu’elle ne remplisse « une rivière de larmes » , cette mère de quatre filles n’a jamais trophe » demais alors ça nous a pas aidé ! » analyse Pascale, 54 ans, de Vence. Avant « la catastrophe » de vraiment « roulé sur l’or ». es n’a jamais2020 et qu’elle ne remplisse « une rivière de larmes » , cette mère de quatre filles n’a jamais vraiment « roulé sur l’or ». Elle fréquente le Secours Catholique depuis plusieurs années, suite à son divorce. Un lieu d’écoute pour elle. Pascale y trouve désormais, comme chaque semaine auprès des Restos du Cœur, lieu d’écouteElle fréquente le Secours Catholique depuis plusieurs années, suite à son divorce. Un lieu d’écoute un soutien devenu vital. Employée de maison, elle a été reconnue travailleuse handicapée en os du Cœur,pour elle. Pascale y trouve désormais, comme chaque semaine auprès des Restos du Cœur, 2016. Mais, la reconnaissance de du la qualité de travailleuse handicapée (RQTH) étant « presque soin pour prendre de nous vital. Employée delieu maison, elle a été soin reconnue travailleuse handicapée en ndicapée enun soutien devenu Prendre un handicap », « pas accompagnée » et « baladée d’organismes en organismes » sans emploi à nt « presque 2016. Mais, la reconnaissance de la qualité de travailleuse handicapée (RQTH) étant « presque la clé, Pascale avait « besoin d’argent » . Alors allocataire du RSA, elle s’était « débrouillée seule » sans emploi à ans emploi àun handicap », « pas accompagnée » et « baladée d’organismes en organismes » pour devenir auxiliaire de vie. Avec sa prime d’activité, elle parvenait à « plafonner » à 1 300 euros Comme on d’argent est nombreux à travailler dans bâtiment, on a «pu récupérerseule de » « besoin » . Alors allocataire duleRSA, elle s’était débrouillée illée seule » la clé, Pascale «avait de salaire par mois. Mais ses allocations diminuaient tandis que ses filles quittaient le foyerdes et que l’enduit, du carrelage, de la peinture sur nos fins de chantier pour réaliser à 1 300 eurospour devenir auxiliaire de vie. Avec sa prime d’activité, elle parvenait à « plafonner » à 1 300 euros les charges (loyer de travaux son logement social,les électricité, prix desMohamed, courses) ne cessaient d’augmenter. petits et améliorer lieux, explique Sierra Léonais de 25 foyer et quede salaire par mois. Mais ses allocations diminuaient tandis que ses filles quittaient le foyer et que ans. Du coup quand le propriétaire est passé, avec un a priori négatif sur les d’augmenter.les charges (loyer de son logement social, électricité, prix desétait courses) neetcessaient d’augmenter. squats et s’accordait les squatteurs, il a vu que«l’ambiance Tous les trois mois, elle toutefois des petits plaisirs » , calme comme «qu’on se faireentretenait une pizza ou son immeuble. Pour nous c’est très important parce qu’avoir un lieu où dormir manger un truc dehors » . Pascale n’a « jamais vécu au-dessus de [ses] moyens » et n’est jamais c’est elle essentiel, alors toutefois on fera tout possible le maintenir en une bonpizza état.ou ne pizza ou Tous les trois mois, s’accordait desnotre « petits plaisirs pour » , comme « se faire partie en vacances. Depuis la crise, elle ne dort plus la nuit. la »mise en sécurité, l’eau, Justde nous[ses] a aidé. On voudrait aussi t n’est jamaismanger un truc Pour dehors . Pascale n’a « l’électricité, jamais vécu au-dessus moyens » et n’est jamais créer une salle de classe au premier étage pour que les habitants puissent partie en vacances. Depuis la crise, elle ne dort plus la nuit. desson cours de français. reste à faire les propretés et à laeux-mêmes meubler. »de En 2020, elle asuivre « perdu boulot parce queIl les enfants préféraient s’occuper leurs parents âgés » . Peu de temps après, elle était « déclarée inapte à [son] poste pour hernie mes de En 2020, elle a « perdu son boulot parce que les enfants préféraient s’occuper eux-mêmes de discale, lombalgie, arthrose » . Restée en arrêt maladie pendant 8 mois en 2020, elle n’a perçu pour hernie leurs parents âgés » . Peu de temps après, elle était « déclarée inapte à [son] poste pour hernie aucune indemnité journalière pendant 6 mois. Avec « zéro » revenus à cause du retard de la lle n’a perçudiscale, lombalgie, . Restée en arrêtdemaladie 8 mois enle2020, elle n’aleur perçu A leur enarthrose France, »malgré l’obligation l’État dependant leurpouvant fournir un toit temps que « Sécu » arrivée , elle était contrainte de creuser son découvert. Ne ni le « recombler » , ni payer retard de laaucune indemnité journalière pendant 6 mois. Avec « zéroentre » revenus cause du retard de la demande d’asile soit traitée, tous ont rencontré l’errance la rue, leà 115, l’hébergement les frais, sa banque lui avait retiré son autorisation de découvert. d’urgence, hôtels pourris, marchands de sommeil, squatsnimafieux payants... r » , ni payer« Sécu » , elle les était contrainte deles creuser son découvert. Ne les pouvant le « recombler » , ni payer les frais, sa banque lui avait retiré son autorisation de découvert. Depuis sa rupture conventionnelle 2021, elle perçoit eurosenfin de Pôle emploi et 108 euros Aujourd’hui, ils prennent soin deencet espace où ils 300 peuvent prendre soin d’eux. Associations et collectifs leur apportent leur soutien pour leur suivi de santé, administratif et au titre du RSA mais elle a accumulé au total 3 000 euros d’impayés de loyer. Alors qu’elle passait et 108 eurosDepuis sa rupture conventionnelle enfamilial 2021, elle on perçoit 300 euros des’écoute. Pôle emploi et 108 euros juridique. La vie ici, c’est un cadre se respecte et on l’hiver avec «des « chaussures trouées » et enoùmangeant des pâtes « sans rien »avec » , Pascale u’elle passaitau titre du RSA mais elle a accumulé au total 3 000 euros d’impayés de loyer. Alors qu’elle passait apprenait à Noël quesont sondésormais bailleur l’assignait en justice l’expulser. Pourtant, sentant qu’elle Tousavec leurs espoirs du pour propriétaire, des « chaussures trouées »entre etles enmains mangeant des pâtes «l’État sansvia rienl’établissement avec » , Pascale » , Pascalel’hiver allait « se casser la figure » , tousune les ans depuis cinq ans, elle demandait bénéficier d’un logement public foncier. S’il accepte convention d’occupation précaire àou un commodat, ils ntant qu’elleapprenait à Noël que son bailleur l’assignait en justice pour l’expulser. Pourtant, sentant qu’elle pourront adapté à sa poursuivre situation. leurs démarches dans la dignité. un logementallait « se casser la figure » , tous les ans depuis cinq ans, elle demandait à bénéficier d’un logement adapté à sa situation. En juin, grâce à sa fille qui a payé la caution, elle a été relogée, dans un 35 m2, pour 300 euros de loyer contre 680 auparavant. Épuisée par les procédures et par ce déménagement e ectué à pied 300 euros deEn juin, grâce à sa fille qui a payé la caution, elle a été relogée, dans un 35 m2, pour 300 euros de faute d’avoir une voiture, révoltée par ceux qui pensent que les allocataires des minimas sociaux ectué à piedloyer contre 680 auparavant. Épuisée par les procédures et par ce déménagement e ectué à pied « sont des riches qui cumulent toutes les aides » ou des « profiteurs alors que c’est complètement imas sociauxfaute d’avoir une voiture, révoltée par ceux qui pensent que les allocataires des minimas sociaux faux ! » , Pascale va chercher un travail dès qu’elle en aura la force. Elle sait qu’elle ne pourra pas ou des « profiteurs alors que c’est complètement plètement « sont des riches qui cumulent toutes les aides » vivre sinon. Elle n’a même plus trois euros pour payer le bus, quand tous les mois depuis qu’elle e pourra pasfaux ! » , Pascale va chercher un travail dès qu’elle en aura la force. Elle sait qu’elle ne pourra pas perçoit son RSA, elle est convoquée à Nice pour un rendez-vous de « contrôle » de sa situation. epuis qu’ellevivre sinon. Elle n’a même plus trois euros pour payer le bus, quand tous les mois depuis qu’elle perçoit son RSA, elle est convoquée à Nice pour un rendez-vous de « contrôle » de sa situation. sa situation. ! !

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Chambre de MNA en attente de mises à l’hôtel. Squat rue Ferrari.

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LIONELLA ET SARDAR : La parentalité dans l’errance « Je crois que depuis la pandémie, on est tous pauvres. Il y a pas d’autre mot. On était déjà pauvres, mais alors ça nous a pas aidé ! » analyse Pascale, 54 ans, de Vence. Avant « la catastrophe » de « Je crois que depuis la pandémie, on est tous pauvres. Il y a pas d’autre mot. On était déjà pauvres, 2020 et qu’elle ne remplisse « une rivière de larmes » , cette mère de quatre filles n’a jamais maisDepuis alors çasix nous pas aidé et ! » Sardar analyse Pascale, 54faire ans, vivre de Vence. Avant et « laleur catastrophe » de ans,a Lionella se battent pour leur amour famille dans vraiment « roulé sur l’or ». le chaos de l’exil. 2020 et qu’elle ne remplisse « une rivière de larmes » , cette mère de quatre filles n’a jamais vraiment « roulé sur l’or ». ElleLionella fréquente Secours Catholique suite un à son divorce. d’espagnol Un lieu d’écoute etleSardar parlent une depuis langue plusieurs qui leurannées, appartient, mélange et d’italien. Elle, 32 ans est Albanaise, lui, 42 ans, Pakistanais. Depuis 2015 et leur rencontre en pour elle. Pascale y trouve désormais, comme chaque semaine auprès des Restos du Cœur, ElleAllemagne, fréquente leleSecours Catholique depuis plusieurs années, suite à de sonl’exil. divorce. Un Allemagne lieu d’écoute couple se bat pourde faire famille malgré chaos Né en un soutien devenu vital. Employée maison, elle a été lereconnue travailleuse handicapée en pour y trouve comme semaine auprès des du Cœur, enelle. juin Pascale 2016, leur fils aînédésormais, a trois mois quand chaque ils décident de poursuivre leurRestos procédure de 2016. Mais, la reconnaissance de la qualité de travailleuse handicapée (RQTH) étant « presque demande d’asile en France. Faute de papier valide pour les autorités allemandes, Sardar n’a un soutien devenu vital. Employée de maison, elle a été reconnue travailleuse handicapée en un handicap », « pas accompagnée »un déni et « baladée d’organismes en organismes » comme sans emploi pasMais, pu reconnaître son enfant, vécu,handicapée encore aujourd’hui, une à 2016. la reconnaissance de la qualitédedepaternité travailleuse (RQTH) étant « presque la clé, Pascale D’autant avait « besoin » . Alors RSA, d’arriver elle s’était « débrouillée seule » insécurité. plus d’argent que la famille doitallocataire se séparerduavant à Marseille, le temps un handicap », « pas accompagnée » et « baladée d’organismes en organismes » sans emploi à pour lui de recevoir des papiers d’identité en provenance du Pakistan. pour devenir auxiliaire de vie. Avec sa prime d’activité, elle parvenait à « plafonner » à 1 300 euros la clé, Pascale avait « besoin d’argent » . Alors allocataire du RSA, elle s’était « débrouillée seule » de salaire par mois. Mais ses allocations diminuaient tandis que ses filles quittaient le foyer et que Undevenir mois plus tard,de sesvie. précieux en poche, il rejointà «Lionella et »son les à 1fils. 300Il euros pour auxiliaire Avec sadocuments prime d’activité, elle parvenait plafonner les charges (loyer de son logement social, électricité, prix115, desun courses) ne cessaient d’augmenter. retrouve en pleine navette entre des nuitées d’hôtels hébergement bricolé à l’hôpital de salaire par mois. Mais ses allocations diminuaient tandis que ses filles quittaient le foyer et que de la Timone faute d’autre solution, le retour à la case hôtel … Fin 2016, ils accèdent à un les charges (loyer de son logement social, électricité, prix des courses) ne cessaient d’augmenter. centre d’accueil pour demandeur d’asiledes (Cada) à Miramas, de Marseille. Le pizza couple Tous les trois mois, elle s’accordait toutefois « petits plaisirs » ,près comme « se faire une ou profite de cette stabilité pour évoquer son désir de se marier ou, au moins, de contracter manger un truc dehors » . Pascale n’a « jamais vécu au-dessus de [ses] moyens » et n’est jamais Tous trois mois, elle s’accordait toutefois des « petitsleur plaisirs , comme « se faire uneque pizza ou unlespacte civil de solidarité (Pacs) pour officialiser lien» de parentalité, alors leur partie en vacances. Depuis la crise, elle ne dort plus la nuit. deuxième vient» au. Pascale monde n’a en «décembre La réponse se moyens fait froide comme un manger un trucfils dehors jamais vécu2017. au-dessus de [ses] » et n’est jamais formulaire administratif, impossible tant que leur demande d’asile n’a pas abouti. Or, en partie en vacances. Depuis la crise, elle ne dort plus la nuit. En 2020, elle a2018, « perdu son boulot parce: que les enfants préféraient s’occuper eux-mêmes de septembre la décision tombe déboutés. leurs parents âgés » . Peu de temps après, elle était « déclarée inapte à [son] poste pour hernie En 2020, elle a « perdu son boulot parce que les de enfants préféraient s’occuper eux-mêmes de mariage discale, lombalgie, arthrose » . RestéeInterdits en arrêt maladie pendant 8 mois en 2020, elle n’a perçu leurs parents âgés » . Peu de temps après, elle était « déclarée inapte à [son] poste pour hernie aucune indemnité journalière pendant 6 mois. Avec « zéro » revenus à cause du retard de la Reparti en galère dans »la cité phocéenne, couple passe un 8 mois à l’hôtel. Là, elle le grand se discale, lombalgie, arthrose . Restée en arrêtlemaladie pendant mois en 2020, n’a perçu « Sécu » , elle était contrainte deélectrique creuser son découvert. Necasserole pouvant ni le « recombler » Il, passe ni payer prend les pieds dans un fil et renverse une d’eau bouillante. aucune indemnité journalière pendant 6 mois. Avec « zéro » revenus à cause du retard de la les frais, sa banque lui avait autorisation de découvert. un mois à l’hôpital, son retiré torse son brûlé peine à cicatriser. A la vue de sa blessure, une bonne « Sécu » , elle était contrainte de creuser son découvert. Ne pouvant ni le « recombler » , ni payer samaritaine confie à Lionella et Sardar les clés de son appartement situé dans une cité les frais, sa banque lui avait retiré autorisation En de découvert. vétuste des quartiers nord, le son Petit fait, 300 la famille unetimmense Depuis sa rupture conventionnelle en Séminaire. 2021, elle perçoit euross’installe de Pôle dans emploi 108 euros squat où trouvent refuge de nombreux demandeurs d’asile laissés sans logement par l’Office au titre du RSA mais elle a accumulé au total 3 000 euros d’impayés de loyer. Alors qu’elle passait français de l’immigration et intégration (Ofii) Depuis sa rupture conventionnelle en 2021, elle perçoit 300 euros de Pôle emploi et 108 euros l’hiver avec des « chaussures trouées » et en mangeant des pâtes « sans rien avec » , Pascale au titre du RSA mais elle a accumulé au total 3 000 euros d’impayés de loyer. Alors qu’elle passait apprenait à Noël que son bailleur l’assignait en justice pour l’expulser. Pourtant, sentant qu’elle l’hiver avec des« «L’expérience chaussures trouées » c’est et en mangeant des « sanslesrien avec »déplore , Pascale très dangereux, paspâtes bon pour enfants, allait « se casser la figure » , tousdu lessquat, ans depuis cinq ans, elle demandait à bénéficier d’un logement apprenait à Noël que son l’assignait en justice Pourtant, Sardar. C’estbailleur la dernière solution pour nepour pas l’expulser. finir à la rue, mais tusentant vis dansqu’elle le adapté à sa situation. vraiment trèscinq fort pour ne pas sombrer dans la dépression. » allait « se casser lastress, figure il» faut , tous les ansêtre depuis ans, elle demandait à bénéficier d’un logement adapté à sa situation. En juin, grâce à sa fille qui a payé la caution, elle a été relogée, dans un 35 m2, pour 300 euros de loyer contre 680 auparavant. Épuisée par les procédures et par ce déménagement e ectué à pied 300 euros de En juin, grâce à sa fille qui aéchappe payé la caution, elle a étémusclée relogée,mais dansse unretrouve 35 m2, pour Début 2020, la famille à une expulsion sans électricité, faute d’avoir une voiture, révoltée par ceux qui pensent que les allocataires des minimas sociaux ectué àqui pied loyer contre 680 auparavant. Épuisée par lesles procédures et par ce déménagement emasses puis sans eau. Pendant une journée, enfants entendent le fracas des « sont des riches qui cumulent toutes les aides » ou des « profiteurs alors que c’est complètement dévitalisent lesvoiture, appartements pour toutes occupations. La mission faute d’avoir une révoltéevoisins par ceux quiéviter pensent quenouvelles les allocataires des minimas sociaux fauxbidonville ! » , Pascale va chercher un travailtoque dès qu’elle en aura la force. Elle saitles qu’elle ne pourra pas de Médecins du monde alors à leur porte et découvre enfants prostrés « sont des riches qui cumulent toutes les aides » ou des « profiteurs alors que c’est complètement vivresur sinon. Elle n’ade même trois euros pour payer le bus, quand tous les mois depuis qu’elle les genoux leurs plus parents. faux ! » , Pascale va chercher un travail dès qu’elle en aura la force. Elle sait qu’elle ne pourra pas perçoit son RSA, elle est convoquée à Nice pour un rendez-vous de « contrôle » de sa situation. vivre sinon. Elle n’a même plus trois euros pour payer le bus, quand tous les mois depuis qu’elle perçoit son RSA, elle est convoquée à Nice pour un rendez-vous de « contrôle » de sa situation.

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« Je crois que depuis la pandémie, on est tous pauvres. Il y a pas d’autre mot. On était déjà pauvres, mais alors ça nous a pas aidé ! » analyse Pascale, 54 ans, de Vence. Avant « la catastrophe » de Je crois que depuis la d’autre pandémie, on est tous pauvres. Il y a pas d’autre mot. On était déjà pauvres, démie, on est«2020 tous pauvres. Il y a pas mot. On déjà pauvres, et qu’elle ne remplisse « uneétait rivière de larmes » , cette mère de quatre filles n’a jamais mais alors ça nous a pasde aidé ! » analyse Pascale, 54 ans, de Vence. Avant « la catastrophe » de idé ! » analyse Pascale, 54sur ans, vraiment « roulé l’or ». Vence. Avant « la catastrophe » de « une larmes , cette mère de quatre filles n’a jamais plisse « une 2020 rivière et dequ’elle larmes ne » remplisse , cette mère derivière quatredefilles n’a »jamais Tous deux ont sur déclenché vraiment « roulé l’or ». une otite aigüe, tandis que leur petit frère dort comme un bébé . Elle le Secours Catholique depuisalors plusieurs années, suite àsanté. son divorce. lieu livré d’écoute de fréquente six mois. Les humanitaires entament un suivi au niveau Pour leUn reste, pour elle. Pascale y trouve comme chaque semaine des Restos du Cœur, à lui-même, le ménage doitdésormais, survivre grâce aux quelques missionsauprès de peinture décrochées fréquente le Secours Catholique depuis plusieurs années, suite à son divorce. Un lieu d’écoute s Catholique Elle depuis plusieurs années, suite à son divorce. Un lieu d’écoute au noir par Sardar. Il gagne cinquante euros la journée, qu’il remet à sa compagne. Lionella un soutien devenu vital. Employée de maison, elle a été reconnue travailleuse handicapée en pour elle. Pascale y trouve désormais, comme chaque semaine Restos du Cœur, gère un budget d’environ cinq cents euros par nourrir etauprès vêtir(RQTH) lades famille. Pendant uve désormais, comme semaine auprès des Restos du pour Cœur, 2016. Mais, lachaque reconnaissance de la qualité de mois travailleuse handicapée étant « presque soutien devenu vital. Employée de elle a stratégies, étéen reconnue travailleuse handicapée le maison, confinement, laété débrouille passe parmaison, de nouvelles basées essentiellement sur en . Employée un de reconnue travailleuse handicapée un handicap elle », « apas accompagnée » et « baladée d’organismes en organismes » sans emploi à la solidarité voisinage. Mais, ladureconnaissance de la qualité étant de travailleuse handicapée (RQTH) étant « presque ssance de la2016. de travailleuse handicapée « presque laqualité clé, Pascale avait « besoin d’argent(RQTH) » . Alors allocataire du RSA, elle s’était « débrouillée seule » « pas accompagnée » et «» baladée » sans emploi à ompagnée » un ethandicap «devenir baladée», d’organismes enAvec organismes sansd’organismes emploi à en organismes pour auxiliaire de vie. sa prime d’activité, elle parvenait à « plafonner » à 1 300 euros la Pascale avait «du besoin d’argent » .«Alors allocataire du RSA, elle s’était « débrouillée seule » soin d’argent de » clé, .salaire Alors allocataire RSA, elle s’était débrouillée seule par mois. Mais ses allocations diminuaient tandis» que ses filles quittaient le foyer et que pour devenir auxiliaireparvenait de vie. Avec sa prime d’activité, elle parvenait à « plafonner » à 1 300 euros e vie. Avec sales prime d’activité, à « plafonner » àni 1 300 euros Vivre sansélectricité, eau électricité charges (loyer elle de son logement social, prix des courses) ne cessaient d’augmenter. de salaire par mois. Mais sesses allocations diminuaient que ses filles quittaient le foyer et que s ses allocations diminuaient tandis que filles quittaient le foyertandis et que les charges (loyerprix de son logementne social, électricité, prix des courses) ne cessaient d’augmenter. n logement social, électricité, dess’accordait courses) cessaient Tous les trois mois, elle toutefois desd’augmenter. « petits plaisirs » , comme « se faire une pizza ou

manger un truc dehors » . Pascale n’a « jamais vécu au-dessus de [ses] moyens » et n’est jamais Tous les des trois« mois, elle s’accordait toutefois des « petits plaisirs » , comme « se faire une pizza ou s’accordait toutefois petits plaisirs ou partie en vacances. Depuis» la, comme crise, elle« se nefaire dortune pluspizza la nuit. Depuis octobre 2020 grâce à l’accompagnement d’une avocate, Lionella et Sardar vivent manger unvécu truc au-dessus dehors » de . Pascale « jamais vécu au-dessus . Pascale n’a « jamais [ses]n’a moyens » et n’est jamais de [ses] moyens » et n’est jamais avec leurs trois enfants uneelle chambre Lui a enfin obtenu un titre de séjour en partie en vacances. Depuis dans la crise, ne dortd’hôtel. plus la nuit. uis la crise, elle dort plus nuit. En ne 2020, elle a la «santé. perdu sonn’empêche boulot parcepas quelales enfants eux-mêmes raison de sa Ça mairie de préféraient refuser de s’occuper les marier, cette foisde parce

vivent à l’hôtel. 2022 çainapte ira mieux. Les deux vont leursqu’ils parents âgés » . PeuLe decouple temps reste après,confiant, elle étaiten« déclarée à [son] poste aînés pour hernie En 2020, elle a « perdu son boulot parce que les enfants préféraient s’occuper eux-mêmes de à l’école et s’en sortent bien, même si l’institutrice de CE1 s’inquiète du mutisme du son boulot parce quelombalgie, les enfantsarthrose préféraient eux-mêmes de pendant 8 mois en 2020, elle n’aplus discale, » .s’occuper Restée en arrêt maladie perçu grand. parents âgés« »déclarée . Peu de temps après,poste elle était «hernie déclarée inapte à [son] poste pour hernie u de temps leurs après, elle était inapte à [son] pour aucune indemnité journalière pendant 6 mois. Avec « zéro » revenus à cause du retard de la discale, lombalgie, arthrose » 8. mois Restée arrêtelle maladie pendant 8 mois en 2020, elle n’a perçu se » . Restée en arrêt maladie pendant enen 2020, n’a perçu « Sécu » , elle était contrainte de creuser son découvert. Ne pouvant ni le « recombler » , ni payer aucune indemnité journalière pendant 6il mois. Avecde«de zéro à causede dularetard de la « «C’est la vie en squat, a vu tant violence, les descentes police, nalière pendant 6 mois. Avec zéro » revenus à cause du retard la » revenus les frais, sa banque lui avait retiré son autorisation de découvert. les incendies, les bagarres, explique Lionella. Petit à petit, il se détend et « Sécu » ,découvert. elle était contrainte de ni creuser son découvert. Ne pouvant ni le « recombler » , ni payer ainte de creuser son Ne pouvant le « recombler » , ni payer s’ouvre aux autres. Il va voir une orthophoniste, les frais, sa banque lui avait retiré son autorisation de découvert. il aurait peut-être besoin d’un vait retiré sonDepuis autorisation de psychologue. découvert. sa rupture conventionnelle endeux 2021,autres elle perçoit 300 euros designes Pôle emploi et 108 euros » Les ne montrent pas de de traumatisme et les parents s’astreignent à une règle, au titre du RSA mais elle a accumulé au total 3 000 euros d’impayés de loyer. Alors qu’elle passait Depuis sa rupture conventionnelle en 2021, elleetperçoit 300 qu’ils eurosdorment de Pôle ». emploi et 108 euros on n’a jamais pleuré on attend entionnelle en 2021,avec elle perçoit 300 euros de Pôle emploi 108 euros l’hiver des «« chaussures trouées » devant et eneux, mangeant des pâtes « sans rien avec » , Pascale RSA euros mais elle a accumulé au total 3 qu’elle 000 euros d’impayés de loyer. Alors qu’elle passait a accumulé au au titre totaldu 3 à000 de l’assignait loyer. Alors passait apprenait Noël qued’impayés son bailleur en justice pour l’expulser. Pourtant, sentant qu’elle avecmangeant des « chaussures trouées » rien et avec en mangeant des pâtes « sans rien avec » , Pascale sures trouéesl’hiver » et « sans » ans, , Pascale allait « seen casser la figuredes » , pâtes tous les ans depuis cinq elle demandait à bénéficier d’un logement apprenait à Noël que sonl’expulser. bailleur l’assignait en justice pour l’expulser. Pourtant, qu’elle Concentrés sur la survie de la famille, ni Lionella, niqu’elle Sardar n’ont trouvé le tempssentant et l’énergie on bailleur l’assignait justice pour Pourtant, sentant adapté à en sa situation. d’apprendre correctement le français. Ils espèrent pouvoir y remédier dès que leur situation allait « se casser la figure , tous lesàans depuis cinq elle demandait à bénéficier d’un logement , tous les ans depuis cinq ans, elle »demandait bénéficier d’un ans, logement sera stabilisée et ainsi mieux accompagner leurs enfants. adapté à sa situation. En juin, grâce à sa fille qui a payé la caution, elle a été relogée, dans un 35 m2, pour 300 euros de loyer contre 680 auparavant. Épuisée par les procédures et par ce déménagement e ectué à pied En juin, grâce à sarelogée, fille qui adans payé la35 caution, elle300 a été relogée, dans un 35 m2, pour 300 euros de 2 , pour euros de ui a payé la caution, elle a été un m faute d’avoir une voiture, révoltée par ceux qui pensent que les allocataires des minimas sociaux contre 680 auparavant. Épuisée par les procédures et par ce déménagement e ectué à pied ectué vant. Épuiséeloyer procédures et par cetoutes déménagement « par sontles des riches qui cumulent les aides » e ou desà«pied profiteurs alors que c’est complètement faute d’avoir une voiture, révoltée par ceux qui pensent que les allocataires des minimas sociaux e, révoltée par ceux qui pensent que les allocataires des minimas sociaux faux ! » , Pascale va chercher un travail dès qu’elle en aura la force. Elle sait qu’elle ne pourra pas sont des qui cumulent toutes les aides ou des « profiteurs alors que c’est complètement lent toutes les«vivre aides » riches ou profiteurs alors que c’est»pour complètement sinon. Elledes n’a«même plus trois euros payer le bus, quand tous les mois depuis qu’elle faux ! » qu’elle , Pascale va chercher unElle travail dès qu’elle en aurapas la force. Elle sait qu’elle ne pourra pas cher un travail dès en aura la force. sait qu’elle ne pourra perçoit son RSA, elle est convoquée à Nice pour un rendez-vous de « contrôle » de sa situation. n’alemême plus trois pour payerqu’elle le bus, quand tous les mois depuis qu’elle me plus trois vivre eurossinon. pour Elle payer bus, quand touseuros les mois depuis perçoit son RSA, elle est convoquée à Nice»pour rendez-vous de « contrôle » de sa situation. ! convoquée à Nice pour un rendez-vous de « contrôle de saun situation. !

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OUAFA : « Habiter sans droit ni titre » « Je crois que depuis la pandémie, on est tous pauvres. Il y a pas d’autre mot. On était déjà pauvres, mais alors ça nous a pas aidé ! » analyse Pascale, 54 ans, de Vence. Avant « la catastrophe » de « Je crois que depuis la pandémie, on est tous pauvres. Il y a pas d’autre mot. On était déjà pauvres, 2020 et qu’elle ne remplisse « une rivière de larmes » , cette mère de quatre filles n’a jamais mais alors ça nous a pas aidé ! » analyse Pascale, 54 ans, de Vence. Avant « la catastrophe » de vraiment « roulé sur l’or ». 2020 et qu’elle ne remplisse « une rivière de larmes » , cette mère de quatre filles n’a jamais vraiment « roulé sur l’orOuafa ». trois ans, paie des loyers sans jamais locataire ElleDepuis fréquente le Secours Catholique depuis plusieurs années,être suiteofficiellement à son divorce. Un lieu d’écoute pour elle. Pascale y trouve désormais, comme chaque semaine auprès des Restos du Cœur, ses balcons noircis par les incendies, l’immense barre de àlason Belle de mai le mérite ElleAvec fréquente le Secours Catholique depuis plusieurs années, suite divorce. Una lieu d’écoute un d’annoncer soutien devenu vital. Employée de maison, elle a été reconnue travailleuse handicapée en la couleur. Copropriété de 259 petits studios, le Gyptis 1 concentre les misères pour elle. Pascale y trouve désormais, comme chaque semaine auprès des Restos du Cœur, 2016. Mais, reconnaissance de la qualité de travailleuse handicapée (RQTH) étant « presque et les faitsladivers. un soutien devenu vital. Employée de maison, elle a été reconnue travailleuse handicapée en un handicap », « pas accompagnée » et « baladée d’organismes en organismes » sans emploi à 2016. Mais, la reconnaissance de la» qualité de travailleuse handicapée (RQTH) étant « presque Au rez-de-chaussée, des « vigils encapuchés surveillent les allées et venues, signe que » la clé, Pascale avait « besoin d’argent » . Alors allocataire du RSA, elle s’était « débrouillée seule un l’immeuble handicap », abrite « pas accompagnée » dix et «étages, baladéeles d’organismes en organismes » sans emploi à des trafics. Sur longs couloirs sont ponctués de portes pour devenir auxiliaire de vie. Avec sa prime d’activité, elle parvenait à « plafonner » à 1 300 euros défoncées, réparées, remplacées. fils électriques dénudés etseule des » la clé, Pascale murées, avait « besoin d’argent » . Alors Des allocataire du RSA, pendouillent elle s’était « débrouillée de mares salaire d’eau par mois. Mais ses allocations diminuaient tandis que ses filles quittaient le foyer et que inondent communes. pour devenir auxiliaire de les vie.parties Avec sa prime d’activité, elle parvenait à « plafonner » à 1 300 euros les Miraculeusement, charges (loyer de son logement social, électricité, prixbien des pour courses) ne cessaient l’ascenseur fonctionne. Ça tombe Ouafa qui vit au d’augmenter. neuvième de salaire par mois. Mais ses allocations diminuaient tandis que ses filles quittaient le foyer et que avec son mari, sa fille de 12 ans et son fils de 2 ans. En revanche depuis quatre jours, la les famille charges de son logement social, électricité, prix des courses) neAprès cessaient d’augmenter. n’a(loyer plus d’électricité suite au démarrage feu chez une nuit Tous les trois mois, elle s’accordait toutefois des «d’un petits plaisirs »un, voisin. comme « se faire une passée pizza ou dans le froid et le noir, elle se débrouille grâce à une rallonge raccordée dans l’appartement manger un truc dehors » . Pascale n’a « jamais vécu au-dessus de [ses] moyens » et n’est jamais d’àles côté. prise alimente tousdes leurs besoins : télévision, téléphones portables, Tous troisUne mois, ellemultiple s’accordait toutefois « petits plaisirs » , comme « se faire une pizza ou partie en vacances. Depuis la crise, elle ne dort plus la nuit. chauffage, plaque électrique. manger un truc dehors » . Pascale n’a « jamais vécu au-dessus de [ses] moyens » et n’est jamais partie vacances. Depuis la crise, elleeuros, ne dortleplus la nuit. ne se presse pas d’effectuer les leencouple un son loyer de 350 propriétaire En Si 2020, elle a paie « perdu boulot parce que les enfants préféraient s’occuper eux-mêmes de réparations. Les locataires n’ont d’ailleurs ni bail, ni quittance pour àattester la légalité de leurs parents âgés » . Peu de temps après, elle était « déclarée inapte [son]de poste pour hernie occupation dansson cetboulot immeuble squatté. Depuis février 2019 et le rejet En leur 2020, elle a « perdu parceamplement que les enfants préféraient s’occuper eux-mêmes de de discale, lombalgie, arthrose » séjour, . Restéec’est en arrêt maladieDevenus pendant sans 8 mois en 2020, elle n’a perçu leur demande de titre de leur norme. papier, ils rebondissent leurs parents âgés » . Peu de temps après, elle était « déclarée inapte à [son] poste pour hernie aucune indemnité pendant Avec une « zéro » revenus du retard de la de logement en journalière logement sans droit 6ni mois. titre. Après sous location àà cause 400 euros, dont ils discale, lombalgie, arthrose » . Restée en arrêt maladie pendant 8 mois en 2020, elle n’a perçu se sont fait virés par des gros bras faute de pouvoir payer pendant le confinement, ils ont « Sécu » , elle était contrainte de creuser son découvert. Ne pouvant ni le « recombler » , ni payer aucune indemnité journalière pendant 6 mois. Avec « zéro » revenus à cause du retard de la dans barre insalubre. les trouvé frais, sarefuge banque lui cette avait retiré son autorisation de découvert. « Sécu elle était », contrainte de creuser son àdécouvert. le « recombler » , ni payer Par »« ,copinage ils y dégotent un studio 150 eurosNe parpouvant mois. Lenipetit y fait ses premiers pas. Son désir d’explorer l’espace réduit conduit à un accident domestique. Il se brûle le les frais, sa banque lui avait retiré son autorisation de découvert. Depuis sa rupture conventionnelle en 2021, elle perçoit 300 euros de Pôle emploi et 108 euros bras au troisième degré. Puis les murs rongés de moisissures lui provoquent des difficultés au respiratoires. titre du RSA mais elle a accumulé au total le 3 000 euros d’impayés de dans loyer.un Alors qu’elle passait La famille a donc traversé couloir pour s’installer studio moins Depuis sa rupture conventionnelle en 2021, elle perçoit 300 euros de Pôle emploi et 108 euros humide mais beaucoup plus cher. l’hiver avec des « chaussures trouées » et en mangeant des pâtes « sans rien avec » , Pascale au Rassurés titre du RSA mais le ellenuméro a accumulé au total 3 du 000propriétaire, euros d’impayés de loyer. Alorsàqu’elle d’avoir de l’assignait téléphone le couple se croit l’abri passait des apprenait à Noël que son bailleur en justice pour l’expulser. Pourtant, sentant qu’elle l’hiver avec desIl vit « chaussures » et en mangeant pâtes « sansbagarres, rien avec passages » , Pascale expulsions. cependanttrouées dans l’insécurité entre trafic,des cambriolages, allait « se casser la figure » , tous les ans depuis cinq ans, elle demandait à bénéficier d’un logement de la police, incendies même l’assignait coups de en feu.justice Tous les jours, Ouafa quitte les lieux au petit apprenait à Noël que sonetbailleur pour l’expulser. Pourtant, sentant qu’elle adapté à pour sa situation. matin travailler de 5h à 15h. Son patron lui verse 40 euros au noir pour ces dix heures allait « se casser la figure » , tous les ans depuis cinq ans, elle demandait à bénéficier d’un logement de labeur. adapté à sa situation. En juin, grâce à sa fille qui a payé la caution, elle a été relogée, dans un 35 m2, pour 300 euros de « Je n’ai pas le choix, je dois gagner de l’argent pour trouver un logement et loyer contre 680 auparavant. Épuisée par les procédures et par ce déménagement e ectué à pied sortir d’ici. » En juin, grâce à sa fille qui a payé la caution, elle a été relogée, dans un 35 m2, pour 300 euros de faute d’avoir une voiture, révoltée par ceux qui pensent que les allocataires des minimas sociaux loyer contre 680 auparavant. Épuisée par les procédures et par ce déménagement e ectué à pied « sont des riches qui cumulent toutes les aides » ou des « profiteurs alors que c’est complètement Le d’avoir soir, elle observe lesrévoltée lumières dans l’immeuble d’en faceles et allocataires rêve d’offrir à ses enfants sociaux « un faute une voiture, par ceux qui pensent que des minimas fauxvrai ! » appartement , Pascale va chercher un travail dès qu’elle en aura la force. Elle sait qu’elle ne pourra pas ». « sont des riches qui cumulent toutes les aides » ou des « profiteurs alors que c’est complètement vivre sinon. Elle n’a même plus trois euros pour payer le bus, quand tous les mois depuis qu’elle faux ! » , Pascale va chercher un travail dès qu’elle en aura la force. Elle sait qu’elle ne pourra pas perçoit son RSA, elle est convoquée à Nice pour un rendez-vous de « contrôle » de sa situation. vivre sinon. Elle n’a même plus trois euros pour payer le bus, quand tous les mois depuis qu’elle perçoit son RSA, elle est convoquée à Nice pour un rendez-vous de « contrôle » de sa situation.

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Entretien d’ALIEU JALLOH, réfugié et responsable de l’AUP (association des Usagers de la PADA de Marseille) avec FLORENT HOUDMON, directeur régional de la Fondation Abbé Pierre

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« Je crois que depuis la pandémie, on est tous pauvres. Il y a pas d’autre mot. On était déjà pauvres, mais alors ça nous a pas aidé ! » analyse Pascale, 54 ans, de Vence. Avant « la catastrophe » de « Je crois que depuis la pandémie, on est tous pauvres. Il y a pas d’autre mot. On était déjà pauvres, 2020 et qu’elle ne remplisse « une rivière de larmes » , cette mère de quatre filles n’a jamais mais alors ça nous a pas aidé ! » analyse Pascale, 54 ans, de Vence. Avant « la catastrophe » de vraiment « roulé sur l’or ». Après m’avoirne expliqué qui «est l’Abbé (FAP) »et quelle été sadevie, Florent Houdmon 2020 et qu’elle remplisse une rivièrePierre de larmes , cetteamère quatre filles n’a jamais m’a appris quelles étaient les missions de la Fondation Abbé Pierre et les valeurs éthiques vraiment « roulé sur l’or ». Ellequ’elle fréquente le Secours Catholique depuis plusieurs années, du suite à son divorce. Un lieu d’écoute défendait. Nous avons ensuite parlé de l’évolution travail social. Il y a 30 ou 40 ans, les personnes à la rue étaient des français qui, des accidents pour elle. Pascale y trouve désormais, comme chaque semaine auprèssuite desàRestos du Cœur, Ellede fréquente le Secours Catholique depuis plusieurs années, suite à son divorce. Un lieu d’écoute la vie (divorce, maladie…) s’étaient retrouvés à la rue. Le travail social consistait à les en un soutien devenu vital. Employée de maison, elle a été reconnue travailleuse handicapée pour elle. Pascaledans y trouve désormais, chaque semaine auprès Restosà du Cœur, accompagner la recherche d’uncomme travail et d’un logement, tout en des les aidant couvrir 2016. Mais, la reconnaissance de la qualité de travailleuse handicapée (RQTH) étant « presque leurs besoins de base (hygiène, alimentation). un soutien devenu vital. Employée de maison, elle a été reconnue travailleuse handicapée en un handicap », « pas accompagnée » et « baladée d’organismes en organismes » sans emploi à 2016. Mais, la reconnaissance de la qualité de travailleuse handicapée (RQTH) étant « presque la clé, avait besoin d’argent . Alors allocataire du RSA, s’était « débrouillée seule » LesPascale immigrés qui«vivaient dans les»bidonvilles avaient eux aussi,elle généralement, un travail. un handicap », « pas accompagnée » et « baladée d’organismes en organismes » sans emploi à Aujourd’hui, le chômage s’est développé, le prix du logement a explosé. pour devenir auxiliaire de vie. Avec sa prime d’activité, elle parvenait à « plafonner » à 1 300 euros la clé, Pascale avait « les besoin d’argentà »leur . Alors allocataire du RSA, elle s’était « débrouillée seule » La politique avecMais immigrés, arrivée, s’esttandis durcie. sont maintenant de salaire par mois. ses allocations diminuaient queIlsses filles quittaient directement le foyer et que » à 1 HLM…). 300 euros pour devenir vie.leAvec prime d’activité, parvenait à « plafonner à la rue etauxiliaire sans droitde(pas droitsade travailler, pas leelle droit d’accéder aux logements les charges (loyer de son logement social, électricité, prix des courses) ne cessaient d’augmenter. Les 3/4 des personnes à la rue à Marseille sont des demandeurs d’asile et des sans-papiers, de salaire par mois. Mais ses allocations diminuaient tandis que ses filles quittaient le foyer et que pour qui (loyer la seule est le travail auélectricité, noir. Leursprix seules d’accès à und’augmenter. logement les charges desolution son logement social, despossibilités courses) ne cessaient Tous les les trois mois, elle de s’accordait des « petits plaisirs » , comme « se faire une pizza ou sont marchands sommeiltoutefois et les squats. manger un truc dehors » . Pascale n’a « jamais vécu au-dessus de [ses] moyens » et n’est jamais Tous trois la mois, s’accordait toutefois des « petits plaisirs »des , comme « seL’accès faire uneaupizza ou Dules coup, FAP elle reçoit familles pouvoir trouver solutions. travail partie en vacances. Depuisdes la crise, ellesans ne dort plusleur la nuit. leur un est truc interdit, l’accès aux logements sociaux est interdit manger dehors » . Pascale n’a « jamais véculeur au-dessus de aussi…. [ses] moyens » et n’est jamais Pour Florent Houdmon : partie en vacances. Depuis la crise, elle ne dort plus la nuit. En 2020, elle a « perdu son boulot parce que les enfants préféraient s’occuper eux-mêmes de leurs parents âgés » . Peu de temps après, elle était « déclarée inapte à [son] poste pour hernie En 2020, elle a ««perdu boulot parce absurde. que les enfants s’occuper eux-mêmes de Notreson travail devient Face àpréféraient la violence des situations vécues discale, lombalgie, arthrose » . Restée en arrêt maladie pendant 8 mois en 2020, elle n’a par perçu leurs parents âgésles » personnes . Peu de temps après, elle était déclarée inapte à [son] poste pour hernie qui viennent nous voir,« l’absence de solution proposée par l’État aucune indemnité journalière pendant 6 mois. Avec « zéro » revenus à cause du retard de la laisse, militants, complètement démunis, ceen qui2020, est aussi violent discale, lombalgie,nous arthrose » nous . Restée en arrêt maladie pendant 8 mois elle n’a perçu « Sécu » , elle était contrainte de creuser son découvert. Ne pouvant ni le « recombler » , ni payer pour nous par ailleurs… Ainsi, chaque jour, nous recevons des personnes aucune indemnité journalière pendant 6 mois. Avec « zéro » revenus à cause du retard en de la les frais, sa banque lui avait son autorisation découvert. danger carretiré leur hébergement estde insalubre, tenu par des mafias…. Je devrais « Sécu » , elle était contrainte de creuser son découvert. Ne pouvant ni le « recombler » , ni payer prévenir les pouvoirs publics mais que se passera t-il ? Quelques jours dans un les frais, sa banque lui avait 10 retiré son derue découvert. nuits à autorisation l’hôtel à 300 nouveau… un emploi choix impossible, Depuis sa rupturegymnase, conventionnelle en 2021,puis elle la perçoit euros C’est de Pôle et 108 euros même si ma responsabilité pénale et morale est engagée. » au titre du RSA mais elle a accumulé au total 3 000 euros d’impayés de loyer. Alors qu’elle passait Depuis sa rupture conventionnelle en 2021, elle perçoit 300 euros de Pôle emploi et 108 euros l’hiver avec des « chaussures trouées » et en mangeant des pâtes « sans rien avec » , Pascale au titre du RSA mais elle a accumulé au total 3 000 euros d’impayés de loyer. Alors qu’elle passait apprenait à Noël que son àbailleur l’assignait l’expulser. Pourtant, sentantpour qu’elle Au Gyptis par exemple, coté des bureauxen dejustice la FAP, pour il y a des propriétaires occupants l’hiver avec des « chaussures trouées » et en mangeant des pâtes « sans rien avec » , Pascale lesquels cet appartement est l’économie de toute leur vie, il y a des marchands de sommeil, allait « se casser la figure » , tous les ans depuis cinq ans, elle demandait à bénéficier d’un logement apprenait à Noël que son bailleurun l’assignait en le justice pour l’expulser. Pourtant, sentant il y aàdes locataires qui payent loyer, mais plus souvent pas aux propriétaires, il y a qu’elle des adapté sa situation. allaitsquatteurs… « se casser laPlus figure » , tousne lespeut ans depuis cinql’immeuble ans, elle demandait à bénéficier d’un logement personne entretenir qui se dégrade. adapté à sa situation. 2 , pourun 300 euros de En juin, à sa fille absurde, qui a payé caution, elleévoluer a été relogée, dans un Facegrâce à ce système la la FAP doit faire ses pratiques afin35demporter discours ectué à pied loyer auparavant. Épuisée par les procédures et paretce déménagement e juridiques, quicontre puisse680 changer l’opinion publique, lutter avec le droit mener des batailles , pour 300 euros de En juin, grâce des à sasolutions fille qui aauto-organisées payé la caution,pour elle aéviter été relogée, dans un 35ou, m2plus construire les squats mafieux globalement, faute d’avoir une voiture, révoltée par ceux qui pensent que les allocataires des minimas sociaux loyer contre Épuisée par les procédures et par ce déménagement e ectué à pied baisser le680 coûtauparavant. du logement. « sont des riches qui cumulent toutes les aides » ou des « profiteurs alors que c’est complètement L’évolution devoiture, ces pratiques obligatoirement par la d’alliances avecsociaux des faute d’avoir une révoltéepasse par ceux qui pensent que lesrecherche allocataires des minimas fauxcollectifs ! » , Pascale va chercherd’habitants un travail dès qu’elle en aura la force. Elle sait qu’elle ne pourra pas et associations comme l’AUP et le CHO3. « sont des riches qui cumulent toutes les aides » ou des « profiteurs alors que c’est complètement vivre sinon. Elle n’a même plus trois euros pour payer le bus, quand tous les mois depuis qu’elle faux ! » , Pascale va chercher un travail dès qu’elle en aura la force. Elle sait qu’elle ne pourra pas perçoit son RSA, elle est convoquée à Nice pour un rendez-vous de « contrôle » de sa situation. vivre sinon. Elle n’a même plus trois euros pour payer le bus, quand tous les mois depuis qu’elle perçoit son RSA, elle est convoquée à Nice pour un rendez-vous de « contrôle » de sa situation.

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DES LIEUX DE VIE « SANS DROIT NI TITRE», SOUVENT INDIGNES, SOUVENT PAYANTS

L’inégalité entre les habitats en squat est aussi une inégalité de coût. Beaucoup sont soumis au versement d’un « loyer » variant de 150 € à 400 € par mois. Au total, sur les 2 834 habitants déjà recensés, on estime que 80 % paient ainsi un « loyer » mensuel. Les conditions de paiements diffèrent d’un squat à l’autre. Il peut s’agir d’une somme d’argent confiée à des marchands de sommeil, à des soi-disant propriétaires, à des personnes identifiées comme membres d’un réseau de trafic… Il existe également de grandes disparités d’un squat à l’autre en termes d’aménagement. D’un côté, des squats ont un accès quasi normalisé aux services de base (eau, toilettes, électricité). De l’autre, des populations vivent dans l’ultra-précarité, en raison de l’absence de tout service de base (besoins primaires) et/ou à cause de la vétusté du bâti. L’absence de ces services impacte les pratiques d’hygiène, la dignité et la santé des personnes concernées.

UNE ESTIMATION ENCORE ÉLOIGNÉE DE LA RÉALITÉ, QUI NÉCESSITE D’ÊTRE APPROFONDIE ET SUIVIE

Ce travail de recensement des squats à Marseille et de leurs habitants est néanmoins toujours en cours. Il nécessite d’être approfondi et suivi de manière régulière. Beaucoup de squats manquent au comptage, notamment ceux abritant moins de 10 habitants et certains grands ensembles à l’abandon. Il est parfois complexe d’obtenir le contact des personnes référentes du site ou d’accéder directement aux habitants. Dans un même immeuble peuvent être confondus propriétaires occupants, locataires, habitants informels, et ce parfois dans un contexte marqué par les trafics et l’insécurité, comme le témoignent certaines personnes interrogées. Il existe aussi des écarts de comptage pour un même site, pouvant être liés aux mouvements pendulaires des habitants d’un site à un autre, à la mixité entre location et squat, à l’absence de référents, etc. Par exemple, dans la cité des Rosiers, le chiffre de 100 personnes a été retenu dans ce comptage, tandis que les habitants estiment être entre 100 et 1000 personnes. Les sites recensés sont particulièrement mouvants. Les habitants sont parfois de passage, contraints de se déplacer d’une solution d’hébergement à une autre. Les parcours des personnes exilées sont particulièrement fragmentés, rythmés par les situations d’hébergement successives causées notamment par des dispositifs d’accueil saturés ou temporaires.

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Le chemin de l’école, Parc Corot en février 2020

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VERS LA CONSTRUCTION DE RÉPONSES CONCERTÉES, DIGNES ET ADAPTÉES

Sur la base de ce travail interassociatif, il est urgent que les pouvoirs publics se joignent aux associations, aux collectifs citoyens, aux habitants et citoyens afin de co-construire une réponse adaptée aux situations des squats à Marseille. Le comptage des squats et de leurs habitants doit être affiné et les besoins identifiés afin de proposer des solutions plus humaines, pérennes, dignes et sécurisées. Les habitants peuvent porter leur voix et doivent connaître leurs droits. Cela passe nécessairement par un accès aux services essentiels et adaptés (eau, électricité, alimentation, accès aux soins, accompagnement social et juridique) et par la reconnaissance du pouvoir d’agir des personnes directement concernées. Aujourd’hui, les acteurs de terrain, y compris les habitants eux-mêmes, pallient le manque de politiques publiques ciblées et adaptées à ces situations. Ils apportent, au prix d’efforts peu financés et peu soutenus, une réponse d’urgence basée majoritairement sur le bénévolat. Tandis que les expulsions régulières ne font que “déplacer le problème” en créant des mouvements pendulaires intersquats et en renvoyant vers un dispositif d’urgence saturé (115), certains de ces acteurs travaillent d’ores et déjà à des solutions à court, moyen et long termes (identifier les logements vacants, favoriser l’autogestion, sécuriser et réhabiliter certains espaces). Ces acteurs sont prêts à partager leurs expériences pour construire ensemble des solutions adaptées avec les personnes en charge au sein des institutions concernées. Ces solutions doivent être fondées sur une analyse fine des besoins et des profils des habitants et des spécificités de chaque lieu de vie (conditions de vie, problématique sécuritaire, éloignement des services essentiels). Elles doivent inclure des solutions à court terme d’une part, afin de répondre aux besoins urgents et à long terme d’autre part, afin de garantir l’accès au droit des habitants et leur accès à un logement digne. Ce premier recensement permet en effet raisonnablement de penser qu’au moins 6000 personnes partagent actuellement ces conditions de logement sur Marseille. Ce chiffre reste cohérent avec les estimations régulièrement avancées par les acteurs de terrain et responsables politiques qui oscillent entre 5000 et 9000 personnes.

A l’aube de la fin de la trêve hivernale, le collectif ALERTE PACA appelle de ses vœux à la création urgente d’un espace d’échange et de travail interacteurs, pour poursuivre ce diagnostic et co-construire avec la puissance publique des réponses concertées, dignes, adaptées, assorties de moyens.

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RTE PACA E L A IF T C E L L R LE CO A P É IG D É R RSEILLE R A M À S DOSSIE T A U Q S DE S .E T N A IT B A H S ET DE TAIRES A N G I S S R U E ACT

TIÈRES 13 É SANS FRON IT S R E IV N U U RSEILLE ÉSEA MENT DE MA TIÈRE 13 • R N O ÈME A R R O N D IS S E E LA PADA FR S N A S S DU 3 S USAGERS D CATION E .E U D É D N IS É O N U A TI A G E IA R S C O É O R • CCFD-TS ASS NT.ES ES MIGRANTS EILLE SUD • D S F DES HABITA R LE A TI A C M R E TÉ LL TO N O S A C A LE É S E AU S THÉLÉMY • P PITALITÉ • R V SAINT-BAR LC A • R É S E AU H O S TS N A CE AUX MIGR ET AUSSI… IVER COUP DE POU R É S E AU U N

ET AUSSI…

IÈRE 13 • ÈME A R R O ANS FRONT S N IO T .ES DU 3 A É C IS U N D 3 É A G U 1 R A O E RÉSTIÈRES SUD • A ITANT.ES MARSEILLE LEDES HAB DA FRLOENC TIIF É C L T E S N L E L A N S O S A U A R S E A LÉM A A ÉP • RÉSS INT-BARTHÉ ERSITÉ EMENT DE EMAU HEORSSPIT DEALLIT A V S I V C T N L A U • D G S S F C RÉ USA NT É S E AU NDISS AU•XCMIGRA ORUACNETS 13 • R U 3ÈME ARRO ON DCEOSUP SDEMP I G T E I A R I USSI… È C I T ASSO RON .ES D LE DE SANS F S ORGANISÉ EILLE SUD • STORA A N P O I • T E A S T. DUC LÉMYPACA et Corse MAR l’URIOPSS ABITAN coordonné A RT H É SEAU É IF DES HTravail SANTÉ Apar B U T A N E I S T CV S É • RÉ T2020 COLLEC PITALITOctobre S • AL N A S O R G H I É S E AU O U C E AU X M P OUP DE Contacts : f.vernede@uriopss-pacac.fr CA et Corse Travail coordonné par l’URIOPSS PACA et Corse URIOPSS PA D R A IC R nce T TE PACA Constalaurent.ciarabelli@secours-catholique.org Octobre 2020 ollectif ALER c u d n o ti a Coordin (AUP) r opss-pacac.f rs de la Pada ri e u g @ sa rd U a s c e ri d .t c on et Corse AssoScSiati UX - IO PACcAom LBOl’ P Contacts : R PierrneéAp U r a marseille@gmail. n o rd o a o d c a vail usagersp uriopss-pacac.fr

f.vernede@ laurent.ciarabelli@secours-catholique.org

tobre 2020

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