Plaquette MdM sur la réduction des risques

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RÉDUCTION DES RISQUES (RdR) MÉDECINS DU MONDE

RÉDUCTION DES RISQUES (RdR) MÉDECINS DU MONDE

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Lotus Bus © Diane Grimonet

la santé. Au cours de ces séances organisées dans un espace spécifique, l’usager consomme son produit en présence des intervenants de MdM, ce qui permet d’instaurer un échange sur les risques associés aux pratiques propres à l’usager. D’autres programmes de MdM proposent un accompagnement à l’injection dans une perspective de RdR.

LE LOTUS BUS (PARIS)— ET LE FUNAMBUS (NANTES)— w Intervenir en RdR auprès des travailleur(se)s du sexe

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Depuis la fin des années 1990, des centaines de femmes d’origine chinoise à Paris sont amenées à vendre des services sexuels. La majorité d’entre elles étant sans autorisation de travail, la prostitution est donc avant tout une stratégie de survie, constituant de fait un de leurs seuls moyens de subsistance. En raison de l’insuffisance des réponses proposées – l’absence de prise en charge de cette population par le dispositif sociosanitaire et la complexité de ses besoins en termes de réduction des risques et d’accès aux soins –, le Lotus Bus intervient à Paris depuis plus de dix ans auprès de ces femmes. À Nantes, le Funambus est issu d’un programme d’échange de seringues que fréquentaient les personnes se prostituant. Dans les deux cas, les interventions de proximité reposent sur une unité mobile qui va à la rencontre des personnes sur leur lieu de travail et sur un accueil fixe. Les 5 projets de MdM en France auprès des travailleur(se)s du sexe (Paris, Nantes, Montpellier, Rouen, Poitiers) mettent à disposition des services de réduction des risques, sans aucun jugement sur leur activité. MdM accompagne ainsi les personnes se prostituant dans une démarche d’empowerment. Ce travail de proximité permet à MdM de témoigner de la situation de ces personnes qui vivent dans l’ombre, en marge de la société, qui les stigmatise, et de la loi, qui les pénalise. Porter la parole de ces personnes et relayer leurs revendications pour améliorer leur accès aux soins et aux droits permet de souligner le conflit entre des enjeux sécuritaires et des enjeux de santé publique.

MISSIONS SQUATS— w Innover dans nos modalités d’intervention L’intervention de MdM dans le milieu des raves et des free parties à la fin des années 1990 à conduit l’ONG à entrer en contact avec des personnes utilisant des drogues et ayant par ailleurs des choix de vie alternatifs en rupture avec les modes de vie habituels reposant, entre autres, sur un emploi et un logement fixes. Vivre en squat est l’un d’entre eux. Des équipes de MdM ont alors tissé des liens avec des groupes d’usagers et des communautés habitant ces lieux. Les squatteurs impliqués dans ces actions ont exprimé des besoins sanitaires et sociaux, qu’ils consomment ou non des produits psychoactifs. C’est ainsi qu’ont été définies des interventions dans les squats, à la demande des personnes et en partenariat avec des associations d’auto-support. L’objectif de ces interventions est de mettre en place des actions de RdR qui s’inscrivent

dans des stratégies de soins et d’accès aux droits adaptées aux pratiques et aux conditions de vie de ces personnes. À l’instar de la mission parisienne, l’équipe de Marseille a investi les squats, en 2011, en intégrant une approche d’auto-support à son projet.

MISSIONS XBT— w Développer de nouveaux outils de RdR « Quelle est la qualité des produits psychoactifs illicites que je consomme ? » est une question fréquente des consommateurs. Répondre à cette préoccupation s’inscrit dans une logique de RdR, fondée sur une information ciblant les besoins des usagers de drogues. C’est ainsi que MdM a développé son action d’analyse des drogues. Cette démarche est la même que celle des consultations de dépistage du VIH, qui repose sur le counselling : discuter librement et sans

À Paris, le Lotus Bus se rend sur les lieux de prostitution des femmes chinoises pour mettre à leur disposition du matériel de prévention et leur offrir un espace d’écoute. © Damien Roudeau

jugement de ses pratiques permet à une personne d’améliorer son niveau de conscience des risques pris et de leur gestion. Introduire un échange sur les pratiques et les niveaux de consommation de drogues, à partir d’une information sur la qualité des produits, permet de mettre en œuvre ce counselling avec les usagers de drogues. Techniquement, les intervenants de MdM utilisent la chromatographie sur couche mince (CCM), qui donne des indications colorimétriques après séparation des composants de l’échantillon et offre un résultat qualitatif. L’analyse par CCM nécessite une heure, ce temps étant mis à profit pour discuter avec l’usager. La mission XBT (Xénobiotrope), créée en mai 2000, apporte un soutien technique aux missions rave (intervention en milieu festif), squats et Erli de MdM ainsi qu’à des lieux d’accueil pour usagers de drogues. b

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