Tableau des sources de financement de la politique de « gratuité », 2006-2010 (en milliards de FCFA) 2006
2007
2008
2009
2010
Total
Loi des Finances (État)
0,704
3
4
4,182
4,269
16,155
AFD (aide) budgétaire
1, 050
0,984
0
0,984
0
3,017
- UNICEF - UNFPA - FM - ONG ( Help, MDM, MSF B et Suisse Save the Children…)
Aide non budgétaire (en nature : médicaments, consommables, matériels techniques, et supports de gestion)
Source : adapté de la Cellule gratuité, MSP
Ainsi, l’appui de la communauté internationale en faveur des
malgré le caractère vital qu’elle présente dans le pays. Les dif-
exemptions de paiement pour les soins est aujourd’hui beau-
ficultés de mise en œuvre de la politique de gratuité (remontée
coup trop modeste. On peut regretter que le Niger ne puisse
tardive de factures, retard dans la réalisation d’un audit sur la
pas profiter d’un appui similaire à celui dont certains pays
gratuité, erreurs dans le traitement des factures, lourdeur admi-
comme le Ghana, le Rwanda ou plus récemment la Sierra Leone
nistrative, etc.) sont de vrais problèmes qu’il ne faut en aucun
ont pu bénéficier.
cas minimiser mais qui ne doivent pas pour autant servir de
Après plus d’un an de transition assurée par l’armée nigé-
justification au non-engagement des bailleurs internationaux.
rienne , le retour en mars 2011 à un régime démocratique doit
Il y va de la survie de beaucoup de Nigériens.
48
s’accompagner d’un renforcement de l’aide internationale. La communauté des bailleurs devrait appuyer concrètement le nouveau gouvernement démocratiquement élu à assurer une mise en œuvre effective de ce qui constitue un pilier majeur du socle national. De ce point de vue, il nous paraît fondamental
Une volonté politique nationale à réaffirmer
qu’une partie des montants promis par les pays du G8 dans le cadre de l’initiative de Muskoka sur la santé materno-infantile
Le nécessaire soutien des bailleurs internationaux ne signifie
puisse être utilisée pour appuyer concrètement l’Etat du Niger
en aucun cas qu’il faille dédouaner le gouvernement du Niger
à asseoir dans la durée sa politique nationale d’exemption de
de sa propre responsabilité en tant que seul et unique garant
paiement des soins . Cette gratuité ciblée sur les femmes
du droit à la santé. Il ne saurait y avoir d’investissement plus
enceintes et les enfants de moins de cinq ans constitue une
prononcé des partenaires du Niger en faveur de la gratuité des
modalité d’intervention pertinente et adaptée à la réalisation
soins sans une affirmation plus claire par l’Etat de sa volonté
des OMD 4 et 5.
politique d’en faire une réelle priorité. Ceci suppose un effort
49
de fédération de ses partenaires autour de cet objectif. Cela La situation actuelle n’incite pourtant pas à l’optimisme dans la
est d’autant plus envisageable que les partenaires sont enclins
mesure où le seul bailleur qui jusque- là accompagnait le finan-
à s’aligner sur les choix politiques de l’Etat conformément
cement direct de la gratuité (AFD) a fait le choix d’interrompre
au principe de l’Alignement de la Déclaration de Paris relatif
son aide en 2011. La plupart des pays donateurs et bailleurs
à l’efficacité de l’aide. La récente signature d’un Compact50
multilatéraux présents au Niger rechignent encore à s’engager
entre le gouvernement du Niger et les partenaires techniques
véritablement dans un soutien financier à la gratuité, et cela
et financiers du secteur de la santé constitue une preuve de
48 Suite au coup d’Etat du 17 février 2010. 49 En juin 2010 au Canada, les pays membres du G8 ont promis de mobiliser 5 milliards de dollars supplémentaires sur 5 ans pour la santé des mères et des enfants. La France a pris pour sa part l’engagement de consacrer 500 millions d’euros supplémentaires pour la santé maternelle et infantile au cours des 5 années à venir. 50 Le compact est un pacte national entre un gouvernement et ses PTF qui vont s’aligner autour d’un plan unique de développement du secteur de la santé en l’occurrence les plans nationaux de développement sanitaire. Le compact conformément à la déclaration de Paris vise l’union des contributions des partenaires et des gouvernements nationaux pour accroitre les ressources en vue de la mise en œuvre effective et efficiente des plans nationaux de développement sanitaire.
24
Gratuité des soins au Niger : une option payante à consolider