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STRATÉGIE QUÉBÉCOISE D’ÉCONOMIE D’EAU POTABLE : BILAN DE L’AN 2 connaître les débits de nuit minimums nécessaires au calcul des pertes d’eau potentielles et de cibler rapidement les nouvelles fuites ou les consommations anormales.

Mathieu Laneuville ingénieur Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire m a t h i e u . l a n e u v i l l e @ m a m ro t . g o u v . q c . c a

râce à la participation croissante des municipalités à la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, il est maintenant possible de dresser un bilan plus complet de l’usage de l’eau potable. Ce bilan indique que les résultats de l’année 2012 sont semblables à ceux de 2011 et qu’il faut poursuivre les actions pour atteindre les objectifs fixés en matière de pertes d’eau potentielles.

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Lors de la publication du premier bilan en juin 2012, 534 des 815 municipalités dotées d’un système de distribution d’eau potable avaient transmis leurs données pour l’année 2011. Depuis, 218 autres municipalités ont transmis leurs données pour 2011 et 564 municipalités ont transmis leurs données pour 2012. Ainsi, le bilan de l’an 2 couvre respectivement 99 % et 94 % de la population desservie par un réseau de distribution d’eau potable pour les années 2011 et 2012. DES RÉSULTATS SIMILAIRES En ce qui concerne la quantité d’eau distribuée par personne par jour, l’objectif de la Stratégie de passer de 777 à 622 litres avant 2017 est presque atteint grâce à un résultat de 626 litres en 2012 et de 633 litres en 2011. L’interprétation de cette baisse de l’ordre de 20 % a d’ailleurs été faite dans l’édition d’hiver 2013 du magazine Source. Pour ce qui est des pertes d’eau potentielles des réseaux de distribution (pertes d’eau et consommations de nuit non mesurées), les municipalités devront poursuivre le travail déjà amorcé afin de les réduire. En effet, les résultats de 2012 indiquent qu’elles sont de l’ordre de 26 % et de 31 mètres cubes par jour par kilomètre de conduite (m³/d/km), alors que les objectifs de 2013 sont de 20 % et de 15 m³/d/km. Pour l’année 2011, ces pertes d’eau sont estimées à 26 % et à 28 m³/d/km. Étant donné que l’incertitude sur les données est plus grande que la variation des résultats entre 2011 et 2012, on considère que les résultats ne sont pas notablement différents. En effet, les résultats varient d’environ 1 % et l’incertitude provenant des débitmètres à l’eau distribuée est d’au moins le double. Sans compter que la qualité des données est en évolution et qu’il y a d’autres incertitudes sur les données des populations desservies et des consommations nocturnes. DES ACTIONS QUI PROGRESSENT La qualité des données demeure une préoccupation centrale dans la mise en œuvre de la Stratégie puisqu’il faut nous assurer de poser les bons diagnostics. Environ le tiers des instruments de mesure ont été vérifiés en 2012 et 80 % d’entre eux avaient une précision acceptable. Aussi, toutes les municipalités ont prévu, si ce n’est pas déjà fait, d’enregistrer les volumes d’eau distribuée à une fréquence horaire au maximum. Cette mesure permet de

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Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 9 NO 3 PRINTEMPS 2014

Comme mentionné précédemment, il est nécessaire que les municipalités poursuivent leurs efforts pour diminuer les pertes d’eau potentielles, et c’est d’ailleurs ce qu’elles font. À titre d’exemple, environ 400 municipalités (représentant 80 % de la population desservie par un réseau de distribution d’eau potable) se sont engagées à rechercher et à réparer les fuites d’eau. De plus, plusieurs d’entre elles se sont dotées d’équipes spécialisées dans la recherche de fuites. Par conséquent, ce sont environ 8 000 fuites d’eau qui ont été réparées en 2012. Toutefois, si la poursuite de ces actions ne permet pas d’atteindre les objectifs de la Stratégie sur le plan des pertes d’eau potentielles au prochain bilan annuel, la démarche progressive de la Stratégie prévoit l’installation de compteurs d’eau dans le secteur non résidentiel et l’estimation de la consommation résidentielle dans les municipalités qui n’atteignent pas leurs objectifs. Ces mesures permettraient de savoir de façon plus précise où va l’eau, en d’autres termes de départager le volume d’eau occasionné par les consommations de celui occasionné par les pertes d’eau, pour pouvoir ensuite entreprendre les actions appropriées. À titre indicatif, environ 30 % des industries, commerces et institutions (ICI) et 10 % des résidences sont munis de compteurs qui sont relevés sur une base régulière.

De plus, plusieurs [villes] se sont dotées d’équipes spécialisées dans la recherche de fuites. Par conséquent, ce sont environ 8 000 fuites d’eau qui ont été réparées en 2012. Pour leur part, les ministères propriétaires d’immeubles gouvernementaux ont produit leur plan d’action. Par exemple, la majorité des établissements du réseau de la santé a déjà désigné un responsable de la gestion de l’eau potable, et le fort potentiel d’économie d’eau des systèmes de refroidissement à l’eau a été confirmé. Par ailleurs, Hydro-Québec a lancé un programme d’achat et d’installation de pommes de douche et d’aérateurs de robinet à débit réduit pour les citoyens. Ce programme comprend aussi une offre à l’intention des municipalités. DES DONNÉES TRANSPARENTES Le Rapport annuel de l’usage de l’eau potable peut être consulté en fichier Excel sur le site Web du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT) au mamrot.gouv.qc.ca. Il permet de prendre connaissance des données sur l’usage de l’eau potable transmises par les municipalités au MAMROT pour 2011 et 2012. Il offre aussi la possibilité de suivre les résultats d’une municipalité choisie et de les comparer à ceux de sa région, de sa classe de population et de l’ensemble de la province. ■

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