Extrait lecture Le chien de Baskerville - Niveau 2/A2

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EN FRANÇAIS FACILE

Le chien des Baskerville

Arthur Conan Doyle

Le chien des Baskerville

Arthur ConAn Doyle

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Crédits photographiques :

Couverture : Adobe stock / Nika Lerman ; p. 3 : BIS / Ph. Elliott et Fry –Coll. Archives Larbor

Direction éditoriale : Béatrice Rego

Marketing : Thierry Lucas

Édition : Virginie Poitrasson

Couverture : Fernando San Martin

Mise en page : Isabelle Vacher

Illustrations : Conrado Giusti

Enregistrement : Blynd

© Cle International 2025 92 Avenue de France 75013 Paris contact@cle-inter.com

Dépôt légal : juillet 2025

Code éditeur : 604526

ISBN : 978-209-039653-9

Arthur ConAn Doyle naît le 22 mai 1859 à Édimbourg, en Écosse. En 1876, il commence des études de médecine et rencontre le professeur Joseph Bell, personne qui va le marquer et dont il va s’inspirer pour créer son mythique détective* Sherlock Holmes. Passionné d’aventures, en 1880, il embarque sur un bateau, comme officier de santé. C’est à cette époque qu’il commence à écrire.

De retour en Angleterre, il ouvre son cabinet médical. Comme il a peu de patients, il écrit pour compléter son salaire. Sa première fiction, Une étude en rouge, est publiée dans un journal, en 1887. C’est là qu’apparaît pour la première fois le détective Sherlock Holmes.  Ce personnage plaît tout de suite au public et, grâce aux publications de ses aventures dans les journaux, Sherlock Holmes et son ami Watson deviennent très célèbres. En 1893, Conan Doyle fait disparaître son héros dans Le Dernier problème, mais sous la pression de ses lecteurs, il le fait revivre en 1901 dans un roman : Le chien des Baskerville. Après avoir souffert d’une grave dépression, due à la perte d’êtres chers, Conan Doyle se tourne vers le spiritualisme. Il meurt le 7 juillet 1930 à Crowborough (Royaume-Uni).

Les mots ou expressions suivis d'un astérisque* dans le texte sont expliqués dans le Vocabulaire, page 54.

Le chien des Baskerville paraît, sous forme de feuilletons, à partir de 1901, dans le Strand Magazine. Dans ce roman, Conan Doyle joue continuellement avec le fantastique et le rationnel. En effet, son célèbre détective est chargé par le Dr Mortimer de protéger Sir Henry de Baskerville, dernier survivant d’une famille sur qui pèse une terrible malédiction : à chaque fois qu’un chien démoniaque surgit devant un membre de la famille, ce dernier meurt tragiquement. L’auteur lui-même dit que l’idée de la malédiction des Baskerville lui a été donnée par Bertram Fletcher Robinson, un ami journaliste, qui lui a raconté la légende d’un certain Richard Cabell III, un tyran qui a vendu son âme au diable et a assassiné* sa femme.

Dès le début du roman, la légende du chien diabolique plonge le lecteur dans une atmosphère surnaturelle et les landes1, paysage où se déroule l’histoire, contribue à cette impression.

Dans ce récit, le docteur Watson est le narrateur et, en quelque sorte, le protagoniste puisqu’il est toujours auprès de Sir Henry alors que Holmes fait son enquête de son côté. C’est à travers lui que le lecteur suit les événements et que, peu à peu, il voit apparaître la vérité, grâce aux déductions* précises et logiques de Sherlock Holmes. Le Chien des Baskerville, une des aventures de Sherlock Holmes les plus appréciées, a été adapté de nombreuses fois au cinéma et à la télévision. L’adaptation la plus célèbre est le film de 1959, réalisé par Terence Fisher. La plus récente est l’épisode Les Chiens de Baskerville, de la série télévisée britannique Sherlock.

1. Lande : étendue de terre où poussent uniquement des plantes sauvages, comme la bruyère, la garrigue, etc.

Ce mAtin-là, Sherlock Holmes, qui s’est levé tard, est assis à la table de la salle à manger de Baker Street2. Moi, je suis près de la cheminée et j’examine la canne3 que notre visiteur inconnu a oubliée hier. Elle est très jolie.

– Eh bien, Watson, me dit Holmes, comment trouvezvous cette canne ?

Holmes me tourne le dos et ne peut pas voir ce que je fais.

– Comment savez-vous ce que je fais ? dis-je. Je crois vraiment que vous avez des yeux derrière la tête.

– Non ; mais j’ai, en face de moi, une cafetière en argent, et je vois dedans que vous faites l’examen de cette canne.

Puis il se lève, regarde par la fenêtre et ajoute :

– Mais nous allons bientôt rendre cette canne à son propriétaire et enfin savoir ce qu’il veut.

En effet, peu après, on sonne à la porte. Je vais ouvrir et je me trouve face à un homme qui dit :

– Bonjour messieurs. Je suis le docteur Mortimer, et voyant sa canne, il ajoute : quel bonheur, je ne savais pas où elle était ! C’est à M. Sherlock Holmes que je parle ?

– Oui, répond Holmes, et voici mon ami, le docteur Watson.

– Très heureux de faire votre connaissance, monsieur. J’ai souvent entendu prononcer votre nom et celui de votre ami.

2. Baker Street : rue du centre de Londres ; c’est là que vit Sherlock Holmes, au 221B.

3. Canne : bâton sur lequel on s’appuie quand on marche.

Holmes sourit et prie le docteur Mortimer de s’asseoir.

– Je suis venu, monsieur Holmes, dit ce dernier, parce que les circonstances m’ont placé face à un problème aussi grave que mystérieux. Je vous considère comme l’homme le plus expert d’Europe et j’aimerais pouvoir compter sur votre aide…

– Je vous en prie, docteur, expliquez-moi exactement le problème.

– Je viens vous parler de mon ami et patient, Sir Charles Baskerville ; sa mort tragique a causé une grande émotion dans le Devonshire4. C’était un homme pratique et fort intelligent, cependant, il croyait sérieusement à une légende que l’on raconte sur sa famille et cette légende est en relation, d’une certaine manière, avec sa mort…

– Je vois que vous allez me parler d’une histoire ancienne…

– Non, c’est un fait actuel et précis, urgent même, qu’il faut résoudre dans les vingt-quatre heures. Mais, avec votre permission, je vais vous raconter tout ce qui est lié à l’affaire et vous comprendrez pourquoi je fais appel à vous. Voilà : mon ami et patient, Sir Charles Baskerville, est mort d’une crise cardiaque alors qu’il se promenait le soir dans la lande. Cette mort n’a apparemment rien d’étrange mais, quand son domestique, Barrymore, inquiet, est parti à sa recherche et l’a retrouvé, il a été choqué par l’expression de son visage. J’ai moi-même examiné le corps de mon ami et je vous avoue que j’ai été stupéfait, il me semble qu’il est mort de peur ! D’autre part, Murphy, un vagabond5 qui était dans la lande à cette heure, raconte qu’il a entendu des cris sans savoir d’où ils venaient exactement.

4. Devonshire : comté du sud-ouest de l’Angleterre.

5. Vagabond : personne qui se déplace à pied sans argent et sans domicile.

Et c’est là que l’histoire rappelle la fameuse légende des Baskerville, que voici. En 1742, Hugo Baskerville, un ancêtre6 cruel et brutal de mon ami, a, dit-on, été tué par un chien démoniaque après avoir voulu agresser une jeune paysanne. On raconte que ce chien se promène toujours sur la lande à la recherche des descendants des Baskerville et il est vrai que plusieurs membres de la famille sont décédés7 de mort subite et mystérieuse. Et j’ai oublié de vous dire que, près du corps de Sir Charles, j’ai vu des traces de pas, nettes et fraîches…

Holmes, qui jusque-là n’a rien dit, demande :

– Des empreintes* de pas ?

– Oui, des empreintes de pas.

– D’homme ou de femme ?

Mortimer nous regarde une seconde d’une façon étrange puis, d’une voix faible, il répond :

– Monsieur Holmes, j’ai reconnu l’empreinte d’une patte de chien gigantesque !

– Vous avez vu cela ? demande Holmes, avec un certain intérêt.

– Aussi nettement que je vous vois.

– Y a-t-il beaucoup de chiens de berger sur la lande ?

– Beaucoup... Mais celui-là n’était pas un chien de berger.

– Vous pensez qu’il est de grande taille ?

– Énorme. Depuis le drame, monsieur Holmes, on m’a raconté divers incidents très étranges.

– Par exemple ?

– J’ai appris qu’avant la terrible nuit, plusieurs personnes ont vu sur la lande un animal qui ressemble apparemment

6. Ancêtre : personne de la famille de quelqu’un qui vivait il y a très longtemps, avant ses grands-parents.

7. Décéder : mourir.

à ce maudit chien des Baskerville... L’animal ne rentre dans aucune espèce cataloguée. On dit qu’il a un aspect épouvantable, fantastique. J’ai interrogé ces gens. Tous font le même portrait de ce terrible animal. Tout le monde a peur. Personne ne veut se promener la nuit sur la lande.

– Et vous, un homme de science, vous croyez à l’existence de cet animal, disons, surnaturel ?

– Je ne sais que penser.

– Je vois que vous avez beaucoup de doutes, dit Holmes. Mais, pourquoi êtes-vous venu me voir ? Vous voulez que j’enquête* sur les causes de la mort de Sir Charles Baskerville ?

– Non. Mais l’héritier de Sir Charles arrive dans un quart d’heure, et je ne sais pas quelle attitude avoir avec lui par rapport à cette histoire. C’est le neveu de mon ami. Le fils de son premier frère. Sir Charles avait un autre frère, plus jeune, qui était fâché avec la famille et qui vivait en Amérique du Sud. Il est mort il y a longtemps et il n’avait pas d’enfant. Sir Henry vient du Canada où il se consacre à l’agriculture et il désire s’occuper des terres de son oncle. Il arrive donc ce matin... Que dois-je faire, monsieur Holmes ?

– Pourquoi ne peut-il pas aller vivre dans la maison de ses ancêtres ? dit Holmes.

– Ce serait normal, je sais, mais je pense continuellement aux Baskerville qui ont vécu dans le château et qui sont morts de mort violente.

Holmes reste pensif pendant un moment, puis il dit :

– D’après vous, ce jeune homme court un grand danger en allant dans le Devonshire. Écoutez, revenez demain matin à dix heures avec lui et nous parlerons.

– Merci, monsieur Holmes.

Sur ce, le docteur Mortimer nous salue et sort.

* * *

Le lendemain, à dix heures, le docteur Mortimer et Sir Henry se présentent.

Le jeune homme doit avoir trente ans. Petit, vif, les yeux noirs, il semble fort et résistant.

– Voici Sir Henry Baskerville, dit Mortimer.

– Lui-même, ajoute le jeune homme. Je voulais venir vous voir, M. Holmes, car je sais que vous aimez les énigmes* ; il m’est arrivé quelque chose d’étrange ce matin et j’aimerais avoir votre avis.

Holmes s’incline.

– Asseyez-vous, Sir Henry, je vous en prie, dit-il. Si je comprends bien, depuis votre arrivée, vous avez déjà eu une petite aventure.

– Oh ! Rien de bien important, monsieur Holmes. Une plaisanterie, j’imagine... cette lettre, qu’on m’a donnée ce matin.

Et Sir Henry pose une enveloppe sur la table.

Une main a écrit l’adresse suivante : « Sir Henry Baskerville, Northumberland hôtel » et la lettre a été postée hier soir.

– Qui savait que vous alliez au Northumberland hôtel ? demande Holmes en regardant attentivement notre visiteur.

– Personne. J’ai décidé cela hier soir.

– Hum ! fait Sherlock. J’ai l’impression, docteur Mortimer, que quelqu’un vous suit.

Holmes sort la lettre de l’enveloppe et lit à voix haute :

– Si vous attachez de la valeur à votre vie, faites attention à la lande.

– Que signifie tout cela et qui s’intéresse ainsi à moi ?

– Qu’en pensez-vous, docteur ? Il n’y a rien de surnaturel dans cette lettre anonyme*.

– En effet, monsieur.

– Sir Henry, avez-vous autre chose à nous communiquer ?

– Oui, un autre incident, ce matin, mais sans doute sans intérêt.

– Dites toujours, il vaut mieux tout dire.

– Eh bien, j’ai perdu une bottine.

– Vous avez perdu une de vos bottines ?

– J’ai placé la paire à la porte de ma chambre, la nuit dernière et, ce matin, il ne m’en restait plus qu’une.

– J’espère que vous allez la retrouver. Maintenant, Sir Henry Baskerville, il ne nous reste plus qu’un seul point à décider : oui ou non, devez-vous aller au château ?

– Bien sûr.

– Pourtant, il y a un certain danger.

– Un danger qui vient de la légende familiale ou d’êtres humains ?

– C’est ce qu’il faut éclaircir.

– Ma décision est prise, monsieur Holmes, rien ne peut m’empêcher d’aller dans la maison de mes ancêtres.

– Très bien. Quand pensez-vous aller au château ?

– À la fin de la semaine.

– Parfait. Mais vous ne pouvez pas partir seul.

– Le docteur Mortimer m’accompagne.

– Mais le docteur Mortimer est très occupé. Il faut une personne de confiance toujours avec vous.

– Pouvez-vous venir, monsieur Holmes ?

– Pas pour le moment car j’ai des affaires à régler mais mon ami peut le faire, dit Holmes en posant sa main sur mon bras. Il possède toute ma confiance.

– Merci infiniment docteur Watson, dit Sir Henry en me serrant la main. Est-ce que samedi vous convient ?

– Absolument.

– Alors, à samedi ! Nous nous retrouverons à la gare de Paddington, au train de dix heures trente.

Sur ce, nos visiteurs nous quittent.

–C’est une vilaine affaire, Watson... vilaine et dangereuse... Plus j’y pense, moins elle me plaît. Surtout, tenez-moi informé de tout ! Je promets de vous rejoindre dès que possible.

Le sAmeDi, Sir Henry Baskerville, le docteur Mortimer et moi, nous partons pour le Devonshire. Sherlock Holmes m’accompagne à la gare, afin de me donner ses dernières instructions.

– Je ne vais pas vous déranger, me dit-il, en vous exposant mes théories et mes soupçons*. Je vous demande juste de me communiquer des faits de façon détaillée et je pourrai en tirer des déductions.

– Quelle sorte de faits ?

– Tous ceux qui, selon vous, ont un rapport avec l’affaire. Parlez-moi des relations du jeune Baskerville avec ses voisins et dites-moi tous les nouveaux éléments sur la mort de Sir Charles, me dit Holmes.

– Je vais faire mon possible.

– Je suppose que vous emportez des armes* ?

– Oui, bien sûr, on ne sait jamais.

– Parfait. Jour et nuit, gardez votre revolver* près de vous. Nos amis nous attendent sur le quai.

– Non, nous n’avons rien de nouveau à vous apprendre, dit le docteur Mortimer, en répondant à une question de mon ami. Je pense que personne ne nous espionne*.

Nous partons.

Le voyage me paraît agréable. Pendant tout le trajet, le docteur Mortimer nous parle des gens qui vivent dans le village, près du château, et nous tient ainsi au courant de tout.

Le train s’arrête enfin dans une petite gare. Nous descendons. Dehors, une voiture nous attend. Je suis surpris de voir, de chaque côté de la porte de la gare, deux

soldats avec leur fusil*. Quand nous passons près d’eux, ils nous regardent. Mortimer demande ensuite au cocher8 de notre voiture :

– Pourquoi sont-ils ici, Perkins ?

– Un condamné* s’est échappé*, il y a trois jours, de la prison* de Princetown. On le recherche.

– Qui est-ce ?

– Selden, l’assassin* de Notting Hill.

Je me souviens parfaitement de ce crime* qui a beaucoup intéressé Sherlock Holmes.

Nous arrivons enfin au château.

– Soyez le bienvenu au château de Baskerville, Sir Henry, dit une voix.

Un homme assez grand s’avance pour ouvrir la portière de la voiture. Une femme le suit. Il s’agit des Barrymore, les serviteurs de Sir Charles.

Le docteur Mortimer décide alors de continuer sa route car il veut rentrer chez lui pour dîner avec sa femme.

Nous nous installons dans nos chambres puis nous prenons notre repas dans la salle à manger, une pièce que je trouve assez lugubre9.

Ensuite, nous allons nous coucher.

Je suis fatigué mais je ne parviens pas à m’endormir.

Tout à coup, j’entends un bruit distinct. Ce sont les sanglots10 d’une femme qui semble très triste. J’écoute avec attention. Puis, plus rien. * * *

8. Cocher : personne qui, avant, conduisait une voiture tirée par un cheval.

9. Lugubre : triste, sinistre.

10. Sanglot : respiration brusque et bruyante qui se produit dans une crise de larmes.

Le lendemain, il fait beau temps et, quand je prends mon petit-déjeuner dans la salle à manger avec Sir Henry, je trouve la pièce beaucoup plus agréable.

– Sir Henry, avez-vous entendu quelqu’un pleurer, cette nuit ?

– Oui, dans un demi-sommeil.

– Moi, je l’ai parfaitement entendu... Il faut en savoir plus.

Sir Henry sonne Barrymore et lui demande des explications.

Quand son maître lui pose la question, l’homme pâlit légèrement.

– Non, je n’ai rien entendu, Sir Henry.

J’ai l’impression qu’il ment car, peu après, je vois Mme Barrymore dans le couloir et je constate qu’elle a les yeux rouges ; je suis sûr qu’elle a pleuré. Voilà un mystère à éclaircir.

Comme Sir Henry a beaucoup de travail à faire ce matin, je décide d’aller au village pour repérer la poste. C’est en effet de là que je vais envoyer mes informations à Holmes. Sur le chemin du retour, je ne cesse de penser à mon ami. J’espère qu’il va bientôt pouvoir venir. Soudain, j’entends un bruit de pas. Quelqu’un court derrière moi, en m’appelant par mon nom. Je pense qu’il s’agit du docteur Mortimer et je me retourne mais, à ma grande surprise, je me retrouve face à un inconnu. C’est un homme de taille moyenne, mince, blond, âgé de trente-cinq ans environ. Il porte un costume gris et un chapeau de paille. Il a, à la main, un grand filet vert à papillons.

– Docteur Watson, dit-il, je suis enchanté de vous rencontrer. Mortimer vous a sûrement parlé de moi. Je suis Stapleton, de Merripit house.

– En effet, dis-je, vous êtes un savant naturaliste11. Mais comment me connaissez-vous ?

– Je suis allé voir Mortimer. On vous a vu passer sur la route et le docteur m’a dit qui vous étiez. Comme nous suivons le même chemin, j’ai pensé que c’était le moment de me présenter. J’espère que le voyage n’a pas trop fatigué Sir Henry ?

– Non, il va très bien.

– On croyait qu’après la mort de Sir Charles, son neveu n’allait pas venir vivre au château mais j’imagine que Sir Henry ne croit pas à la légende.

– Je ne crois pas.

– Vous connaissez la légende de ce maudit chien ?

– En effet.

– Sir Charles croyait à cette histoire, et je suis sûr qu’elle n’est pas étrangère à sa mort tragique.

– Comment cela ?

– Il était malade du cœur et assez nerveux. L’apparition d’un chien quelconque pouvait avoir un effet désastreux pour lui. J’imagine qu’il a vraiment vu quelque chose d’étrange pendant sa promenade.

– Vous croyez qu’un chien a poursuivi Sir Charles et que la peur a causé sa mort ?

– Peut-être… mais j’imagine que vous êtes ici parce M. Sherlock Holmes s’intéresse à l’affaire, c’est le cas, non ?

– Je ne peux pas répondre à votre question.

– Je comprends. Mais M. Holmes va venir, n’est-ce pas ?

– Il a beaucoup de travail en ce moment et il doit rester à Londres.

11. Naturaliste : savant spécialiste des sciences naturelles.

– Si vous avez besoin de mon aide, vous pouvez compter sur moi.

– Monsieur, je suis simplement en visite chez mon ami Sir Henry et je n’ai pas besoin d’aide.

– Parfait ! dit Stapleton. Désolé de vous avoir dit cela. Nous venons d’arriver près d’un petit chemin qui traverse la lande.

– Quelques minutes de marche sur ce chemin perdu nous mènent à Merripit house, dit Stapleton. Voulez-vous m’accompagner, je vous présenterai à ma sœur ?

J’hésite un instant, puis j’accepte la proposition de Stapleton.

Pendant notre promenade, mon compagnon chasse quelques papillons et j’avoue que j’admire son agilité.

Nous arrivons enfin à Merripit house ; une jeune femme sort alors de la maison et s’avance vers moi. Son frère est un peu plus loin. Je constate qu’elle est d’une grande beauté !

Elle me dit alors tout bas :

– Allez-vous-en ! Retournez vite à Londres !

Je suis tellement surpris que je ne dis pas un mot pendant un instant puis je demande :

– Pourquoi je dois partir ?

– Je ne peux pas vous le dire.

Stapleton arrive alors.

– Je vois que les présentations sont faites, dit-il.

– Oui. Je disais à Sir Henry qu’il est un peu tard pour admirer les beautés de la lande.

– Tu n’es pas face à Sir Henry, Béryl, dit alors Stapleton.

– Non, en effet, dis-je, je ne suis pas Sir Henry mais son ami... Je me nomme le docteur Watson.

Une expression de contrariété passe sur le visage de miss Stapleton.

– Je préfère rentrer maintenant, dis-je. Je ne veux pas que Sir Henry s’inquiète.

Je salue aimablement le frère et la sœur et je retourne au château.

3 CHAPITRE III

Ce soir-là, après le dîner, j’écris mon premier rapport à Holmes où je lui raconte mes rencontres en détail. Le lendemain, je vais poster ma lettre puis je retourne au château.

Là, j’ai la surprise de trouver M. Stapleton en grande conversation avec Sir Henry.

Il vient nous inviter à faire une promenade sur la lande, demain, puis à déjeuner chez lui.

Le lendemain, nous partons donc retrouver Stapleton sur la lande. Il nous conduit à l’endroit où se sont déroulés les faits relatifs à ce misérable Hugo Baskerville. C’est un endroit tout à fait sinistre. Nous parlons évidemment des événements tragiques dont les Baskerville ont souffert.

Très intéressé, Sir Henry demande à Stapleton s’il croit vraiment aux interventions surnaturelles dans les mystérieuses affaires qui touchent sa famille. Stapleton ne répond pas franchement. Il donne l’impression qu’il y croit un peu mais je pense qu’il dissimule une partie de sa pensée.

Puis nous allons à Merripit house pour déjeuner.

Sir Henry fait alors la connaissance de miss Stapleton. J’ai rapidement l’impression que Sir Henry et la jeune femme s’entendent très bien.

Pendant tout le trajet pour rentrer au château, mon ami ne cesse de parler de la jeune femme, ce qui confirme mon opinion.

À partir de ce jour, nous avons eu plusieurs rencontres soit avec le frère, soit avec la sœur mais j’ai remarqué une chose, il me semble que M. Stapleton n’apprécie pas

beaucoup les liens qui semblent se créer entre Sir Henry et Béryl.

Un soir, après le dîner, Sir Henry appelle Barrymore et il lui donne plusieurs vêtements qu’il n’utilise plus. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve le couple de serviteurs un peu étrange. Depuis la nuit où j’ai entendu quelqu’un pleurer, j’ai souvent croisé Mme Barrymore et j’ai constaté qu’elle avait des traces de larmes sur le visage. Pourquoi cette femme est si triste ? Et je n’aime pas beaucoup les manières de son mari.

Nous bavardons un moment avec Sir Henry puis nous allons nous coucher.

Je dors mal depuis que je suis chargé de protéger Sir Henry.

Cette nuit-là, vers deux heures du matin, un bruit de pas léger me réveille.

Je me lève et ouvre ma porte pour jeter un œil dans le couloir. Une ombre – celle d’un homme – qui tient une bougie marche lentement sur le tapis. Je reconnais Barrymore. Une fois qu’il a disparu, je le suis. Au fond du couloir, je vois une lumière qui sort d’une chambre qui est toujours fermée mais qui, cette fois, est un peu ouverte. Je m’approche doucement et regarde. Barrymore est dans un coin de la fenêtre, sa bougie tout près de la vitre. Il scrute l’obscurité du côté de la lande et semble attendre quelque chose. Quoi ? Je l’ignore. Je retourne alors dans ma chambre.

Le lendemain de mon aventure, avant le petit-déjeuner, je vais dans la chambre où Barrymore est entré cette nuit.

LECTURES CLE

EN FRANÇAIS FACILE

LE CHIEN DES BASKERVILLE

Arthur Conan Doyle

Le richissime Charles Baskerville est retrouvé mort sur les plaines du Dartmoor, en Angleterre. On raconte qu’un chien diabolique s’attaque à tous les héritiers de cette famille. Le fameux détective Sherlock Holmes et son fidèle acolyte, le docteur Watson, mènent l’enquête… Perceront-ils enfin le mystère de la malédiction des Baskerville ?

400 À 700 700 À 1200 1200 À 1700 + DE 1700

GRANDS ADOS ET ADULTES

Audio disponible sur https://lectures-cle-francais-facile.cle-international.com

Code éditeur : 604526

ISBN 978-209-039653-9

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