

Contes populaires québécois
Adapté en français facile par Fabien Olivry et Julien Perrier Chartrand
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Crédit photographique :
Couverture : © Sean McConnery Adobestock
Direction éditoriale : Béatrice Rego
Marketing : Thierry Lucas
Édition : Marie-Charlotte Serio
Couverture : Fernando San Martin
Mise en page : Isabelle Vacher
Illustrations : Conrado Giusti
© CLE International, 2025
92 Avenue de France 75013 Paris contact@cle-inter.com
Dépôt légal : mai 2025
Code éditeur : 35896
ISBN : 978-209-039871-7
Introduction
Bienvenue dans ce recueil de contes populaires québécois ! Ces histoires sont des trésors de la culture québécoise, transmis de génération en génération. Dans ce livre, vous découvrirez des récits qui ont marqué l’imaginaire collectif du Québec. Vous rencontrerez le Bonhomme Sept-Heures, un personnage mystérieux qui effraie les enfants, et vous plongerez dans la légende du Monstre du Lac Memphrémagog, une créature qui habite les eaux profondes. Vous ferez également la connaissance du cheval de Trois-Pistoles, un animal extraordinaire, et de Rose Latulipe, une jeune fille qui aimait un peu trop danser. Vous découvrirez aussi la Dame Blanche, une femme mystérieuse souvent aperçue la nuit, et l’origine du Rocher Percé. Les histoires de la Tuque Percée et d’Alexis le Trotteur vous feront sans doute rêver. Enfin vous pourrez lire l’histoire tragique de la Corriveau, une femme accusée de meurtre.
À la fin du livre, vous trouverez également des questions pour vérifier votre compréhension de ces contes. Préparez-vous à voyager dans le temps et à découvrir les merveilles de la culture québécoise à travers ces contes populaires. Bonne lecture !
Les mots ou expressions suivis d'un astérisque (*) dans le texte sont expliqués dans le Vocabulaire, page 54.
1 LE BONHOMME SEPT-HEURES
Voici une histoire qui s’est passée il y a longtemps dans un petit village du Québec. C’est l’histoire d’un personnage mystérieux et effrayant1 qu’on appelle le Bonhomme Sept-Heures. Les gens disent que c’est un vieux monsieur avec des rides2 sur le visage, qu’il porte un long manteau noir et un grand chapeau qui cache ses yeux. Il se déplace sans faire de bruit dans les rues du village. Il apparaît toujours le soir, quand la nuit va tomber, à sept heures du soir.
Depuis de nombreuses années, les parents des enfants du village utilisent l’histoire du Bonhomme Sept-Heures pour encourager leurs enfants à rentrer à la maison avant la nuit. Ils leur racontent que si un enfant n’est pas rentré avant sept heures, le Bonhomme Sept-Heures vient le chercher et l’emporte dans son grand sac noir. Ils disent aussi que personne ne sait vraiment ce qui arrive aux enfants emportés par le Bonhomme Sept-Heures. Mais les gens affirment qu’ils disparaissent pour toujours et qu’on ne les retrouve jamais.
Tous les enfants du village écoutent ces histoires avec de la fascination mélangée à de la peur. Ils imaginent le Bonhomme Sept-Heures comme une ombre qui attend, prête à sortir des endroits sombres3 pour les attraper. Les parents, eux, voient dans cette légende un moyen efficace de protéger leurs enfants des dangers de la nuit. Ils savent que le village est calme en apparence, mais qu’il peut
1. Qui fait peur.
2. Petites lignes ou marques sur la peau qui apparaissent avec l’âge. 3. Où il y a peu ou pas de lumière.
cacher des dangers pour les jeunes esprits aventureux.
Un soir, un petit garçon nommé Pierre décide de vérifier si cette histoire est vraie. Il a entendu parler du Bonhomme Sept-Heures, mais il ne croit pas vraiment à son existence. Au moment où l’horloge4 du village sonne sept heures, Pierre est encore dehors, il joue tranquillement avec ses amis. Ses parents sont inquiets, ils l’appellent et lui disent de rentrer, mais Pierre, têtu5, refuse de les écouter. Il veut prouver6 à ses amis et à lui-même que le Bonhomme Sept-Heures n’est qu’une invention des adultes pour les effrayer7.
Les amis de Pierre ont envie de rester avec lui, mais ils ont de plus en plus peur. Ils savent que les histoires du Bonhomme Sept-Heures existent depuis des générations et qu’il y a toujours une partie de vérité dans les légendes. Ils insistent pour que Pierre rentre, mais Pierre refuse de les écouter. Il veut voir de ses propres yeux si le Bonhomme Sept-Heures existe vraiment.
Soudain, une ombre apparaît au bout de la rue. C’est le Bonhomme Sept-Heures, avec son long manteau noir, son grand chapeau et son grand sac sur le dos. Les amis de Pierre, effrayés, partent en courant et laissent Pierre seul face à ce terrible danger. Pierre reste figé8 sur place ; il est incapable9 de bouger. Le Bonhomme Sept-Heures s’approche lentement, ses yeux brillent dans l’obscurité.
4. Objet qui montre l’heure et qui mesure le temps, souvent placé sur les églises.
5. Obstiné, qui ne change pas d’idée facilement.
6. Donner une preuve, montrer que quelque chose est vrai ou faux.
7. Faire peur.
8. Immobile
9. Il n’est pas capable de bouger, il ne peut pas bouger.

Pierre réalise son erreur et essaie de s’enfuir10, mais il est déjà trop tard. Le Bonhomme Sept-Heures l’attrape et le met dans son grand sac noir. Les cris de Pierre s’entendent dans tout le village, mais personne ne peut venir l’aider. Le Bonhomme Sept-Heures disparaît dans la nuit, il emporte Pierre avec lui dans son grand sac.
Les parents de Pierre, inquiets, sortent de leur maison. Ils cherchent désespérément leur fils, mais il n’y a aucune trace de lui. Les amis de Pierre, encore sous le choc, racontent ce qu’ils ont vu. Les parents, incrédules11, se rendent compte que la légende du Bonhomme Sept-Heures est peut-être plus réelle qu’ils ne le pensaient. Depuis ce jour, les enfants du village prennent l’histoire du Bonhomme Sept-Heures très au sérieux. Ils rentrent toujours à la maison avant sept heures, car ils ont peur de rencontrer le mystérieux personnage. Les parents, eux, veulent les protéger des dangers qui se cachent dans le noir, alors ils racontent toujours l’histoire. Ils savent que la peur du Bonhomme Sept-Heures aide beaucoup à protéger les enfants. Quand les enfants grandissent, ils comprennent que le Bonhomme Sept-Heures n’est pas seulement une histoire, mais qu’il représente les problèmes qui peuvent arriver quand on n’écoute pas les règles. Quand ils sont adultes, ils racontent à leur tour cette histoire à leurs propres enfants pour les protéger.
10. Partir très vite pour se mettre en sécurité. 11. Qui a du mal à croire.
2 LA LÉGENDE DU MONSTRE DU LAC MEMPHRÉMAGOG*
La légende du Monstre du Lac Memphrémagog est l’une des histoires les plus fascinantes du Québec. Le mot « Memphrémagog » signifie « grandes eaux ». Il vient de la langue abénaquise. Les Abénaquis sont un peuple autochtone12, une des Premières Nations du Québec. Le lac Memphrémagog est situé dans la région de l’Estrie, au Québec, mais une petite partie du lac se trouve également dans l’État du Vermont, aux États-Unis. La légende raconte qu’un mystérieux monstre vit dans les profondeurs13 sombres du lac. On l’appelle « Memphré ». Selon la tradition autochtone, il faut respecter la créature du lac et ne pas perturber14 son habitat15. Si on la dérange, elle apparaît pour dire aux humains de ne pas faire de mal à son territoire. Les habitants de la région racontent des histoires sur Memphré depuis des générations. Certains disent qu’il ressemble à un serpent de mer géant, avec une longue queue et des écailles16 brillantes. D’autres décrivent une créature avec un long cou et une tête de dragon. Les récits varient, mais tous sont d’accord sur un point : Memphré est une créature impressionnante et mystérieuse.
Un jour, un vieux pêcheur nommé Jacques part pêcher seul, comme il le fait chaque matin. Jacques vit près du lac depuis toujours et il connaît parfaitement chacune
12. Premier habitant d’un endroit, avant l’arrivée d’autres peuples.
13. La partie la plus basse de l’eau, près du fond du lac.
14. Déranger, causer des problèmes à quelque chose.
15. Endroit où un animal ou une plante vit.
16. Petites plaques dures qui couvrent la peau de certains animaux, comme les poissons.
des parties du lac. Il n’a jamais vu le monstre, mais il a entendu beaucoup d’histoires racontées par ses ancêtres.
Assis dans son petit bateau, Jacques lance sa ligne pour pêcher. Il attend que les poissons mordent. L’eau est calme, et il se sent bien. Soudain, une grande ombre passe sous son bateau. Jacques est surpris, il regarde partout autour de lui. Est-ce un gros poisson ? Il a déjà vu des poissons énormes, mais cette ombre est bien plus grande.
Tout à coup, l’eau se met à bouillonner17. Jacques se lève, son cœur bat très fort. À quelques mètres de son bateau, une tête immense sort de l’eau. C’est Memphré ! Le monstre a un long cou comme un serpent, de grands yeux noirs, et sa peau brille sous le soleil.
Jacques est effrayé, mais il ne bouge pas. Le monstre le regarde fixement, mais il ne semble pas être agressif.
Memphré nage doucement autour du bateau, curieux. Le vieux pêcheur a peur, mais il se sent aussi étrangement calme. Il a entendu des histoires effrayantes sur cette créature, mais maintenant, il ne voit rien de dangereux dans son regard.
Memphré s’approche encore plus près du bateau. Jacques peut presque toucher son cou plein d’écailles. Puis, d’une voix douce et grave, le monstre parle :
« Tu ne dois pas avoir peur, vieux pêcheur », dit Memphré. « Je ne suis pas ici pour te faire du mal. Depuis des siècles, je protège ce lac et les animaux qui y vivent. Mais les hommes, avec leurs bateaux et leurs filets18, abîment19
17. Faire des bulles.
18. Objet fait avec des cordes ou des fils, utilisé pour attraper des poissons.
19. Détériorer, endommager quelque chose, le rendre moins beau ou en moins bon état.

le lac. Je me montre pour avertir20 ceux qui vont trop loin. »
Jacques, encore choqué, murmure : « Qu’est-ce que je dois faire ? »
20. Dire à quelqu’un qu’il y a un danger ou qu’il doit faire attention à quelque chose.
Memphré répond : « Dis aux autres que le lac a besoin de paix. S’ils continuent à pêcher trop et à jeter leurs déchets, ils vont détruire l’équilibre de la nature. Je ne pourrai plus protéger cet endroit. »
Le vieux pêcheur hoche la tête21. Il comprend que le monstre n’est pas là pour faire du mal, mais pour protéger le lac et ses créatures. Memphré plonge doucement sous l’eau et disparaît dans les profondeurs. Jacques, encore très ému, ramène son bateau à la rive et court jusqu’au village.
Il raconte à tout le monde ce qu’il a vu et ce que Memphré lui a dit. Certains villageois ne le croient pas, pensent qu’il a rêvé. Mais d’autres, surtout les plus vieux, se souviennent des histoires que leur racontaient leurs ancêtres. Ils savent que le lac est spécial et que Memphré veille22 sur lui depuis longtemps.
Grâce à l’avertissement de Jacques, les villageois décident de prendre soin du lac. Ils pêchent moins, nettoient les rives et évitent de polluer l’eau. Le lac devient encore plus beau, et les habitants vivent en harmonie avec la nature autour d’eux.
Memphré ne réapparaît pas pendant des années. Mais, de temps en temps, les pêcheurs aperçoivent une ombre sous leur bateau ou entendent un bruit étrange qui vient de l’eau. Ils savent que Memphré est toujours là, qu’il veille sur le lac, prêt à revenir si les hommes oublient encore de respecter son territoire.
21. Bouger la tête de haut en bas pour dire oui. 22. Faire attention à quelque chose pour le protéger, surtout pendant une longue période.
Nous sommes au xviiie siècle, dans un petit village du Québec où vit une jeune fille nommée Rose Latulipe. Elle vit avec sa famille dans une belle maison en bois, entourée de forêts et de montagnes. La vie est simple, mais les villageois savent s’amuser. Le soir, ils aiment faire des fêtes avec de la musique et de la danse, et Rose adore ça.
Rose est une belle jeune fille. Elle est connue dans tout le village pour sa joie de vivre et sa passion pour la danse. Elle ne peut pas résister quand elle entend de la musique, elle est toujours la première à se lever pour danser, dans ses jolies robes. Rose a aussi un fiancé, un jeune homme du village nommé Gabriel, un garçon très gentil et qui l’aime beaucoup.
Un soir d’hiver, Rose décide d’organiser une grande fête pour célébrer une dernière fois avant le carême23. Le carême est une période de quarante jours avant Pâques où il faut être sérieux, jeûner24 et prier. Pendant cette période, il est interdit de danser et de faire la fête. Rose demande alors la permission à son père. Il hésite d’abord, car il sait que danser la veille du carême n’est pas bien vu. Mais Rose insiste et promet qu’ils s’arrêteront à minuit. Finalement, son père accepte.
La fête commence. La maison est pleine de monde, avec tous les habitants du village. Il y a de la musique, des
23. Période de quarante jours avant Pâques où les chrétiens jeûnent3 et prient.
24. Manger peu de choses ou ne pas manger.
rires, et les gens dansent sans s’arrêter. Les musiciens jouent du violon, de l’accordéon et de la guitare. Rose danse joyeusement, et son fiancé Gabriel la regarde avec amour. Vers onze heures du soir, un homme mystérieux entre dans la maison. Il est très beau, élégant, et vêtu25 de noir, avec un grand chapeau. Personne ne sait qui il est, mais tout le monde le remarque. Ses yeux brillent d’une manière étrange. Il s’approche de Rose et lui demande de danser. Fascinée par cet homme charmant, Rose accepte sans hésiter. Ils dansent ensemble, et tous les invités les regardent, surpris par leur grâce26.
Gabriel, le fiancé de Rose, commence à se sentir jaloux, mais il ne dit rien. Rose semble tellement heureuse ! La danse continue, et peu à peu, les invités sentent quelque chose d’étrange dans l’air.
Minuit approche, et le père de Rose rappelle que c’est bientôt l’heure d’arrêter de danser. Mais Rose ne peut pas s’arrêter. Elle est comme envoûtée27 par cet homme mystérieux. Elle ne regarde plus personne, pas même Gabriel. Elle ne voit que l’inconnu et continue de tourner et de danser.
Quand l’horloge sonne minuit, son père essaie de l’arrêter, mais c’est comme si elle était ensorcelée28. Son père, paniqué, l’appelle, il crie, mais sans succès. Rose ne peut plus s’arrêter. L’homme en noir sourit d’un air inquiétant, et d’un coup, la lumière des bougies vacille29. Un grand vent souffle dans la pièce, et la maison commence
25. Habillé.
26. Élégance, beauté dans les mouvements.
27. Sous l’influence de quelque chose de magique
28. Sous l’effet de quelque chose de magique.
29. Bouger de manière instable.

à trembler. Les invités prennent peur et essaient de s’enfuir30.
Tout à coup, des flammes apparaissent dans un coin de la pièce, puis dans un autre. La maison est en feu ! Les gens crient et courent dans tous les sens. Le mystérieux inconnu disparaît soudain, Rose reste seule au milieu de la salle, toujours en train de danser, comme si elle ne pouvait plus contrôler ses mouvements.
Les flammes s’éteignent31 aussi vite qu’elles sont apparues, mais Rose tombe au sol, épuisée32. Sa famille et Gabriel s’approchent d’elle, inquiets. À leur grande surprise, Rose n’est plus la même. Elle semble beaucoup plus vieille, son visage est pâle, et son regard, autrefois lumineux, est vide. Elle ne reconnaît plus personne, elle murmure des paroles sans sens, comme si elle avait perdu la raison33.
Les villageois comprennent alors ce qui s’est passé. Cet homme mystérieux, si beau et si étrange, était le diable en personne ! Rose a été punie car elle a dansé la veille du carême. Depuis ce jour, les habitants du village se racontent l’histoire de Rose Latulipe pour se rappeler de respecter les périodes sacrées et de ne pas céder aux tentations34.
30. Partir rapidement pour échapper à quelque chose.
31. Arrêter de brûler
32. Très fatiguée.
33. Devenir fou.
34. Faire quelque chose de mal parce que c’est attirant.
4 LE CHEVAL DE TROIS-PISTOLES*
Jean gagnon est un fermier qui vit près de TroisPistoles, une petite ville au Québec. Il a une petite maison en bois au bord du fleuve Saint-Laurent*. Jean est un homme modeste35 et travailleur. Il est respecté dans la communauté pour son honnêteté et son courage. Il travaille dur pour sa famille, mais malgré ses efforts et ses longues heures de travail, il a souvent des problèmes d’argent. Comme beaucoup de fermiers à cette époque, il a beaucoup de difficultés à nourrir sa femme et ses enfants.
Un jour, Jean entend parler d’une vieille légende locale. On raconte qu’il existe un cheval noir magique qui peut rendre une personne riche si elle réussit à le capturer36. Mais ce cheval est dangereux et effrayant. Les gens disent qu’il apparaît seulement la nuit. Il est totalement noir, ses yeux rouges brillent dans la nuit, et ses sabots37 ne font aucun bruit quand le cheval galope38. Beaucoup de gens ont peur de lui, car ils pensent que c’est un esprit envoyé par le diable. Mais Jean est désespéré, il pense à sa famille, à ses problèmes d’argent et décide d’essayer de trouver ce cheval noir.
Un soir, Jean prend une corde39 et part dans la forêt près de Trois-Pistoles. La légende dit que le cheval noir apparaît souvent près d’une croix en bois à l’entrée de la forêt. Jean attend là, près de la croix, alors que le soleil se
35. Simple, sans prétention.
36. Attraper, prendre.
37. Partie du pied du cheval qui touche le sol.
38. Courir vite.
39. Long fil épais et solide utilisé pour attacher des choses, grimper ou tirer des objets lourds.
couche. La nuit devient sombre, la forêt est silencieuse, et la brume40 monte doucement. Jean commence à avoir peur, mais il reste courageux.
Les heures passent, la nuit devient de plus en plus froide, et la forêt de plus en plus silencieuse. Soudain, Jean entend un bruit étrange. Devant lui, il voit le cheval noir sortir du brouillard. Ses yeux rouges brillent dans l’obscurité. Le cœur de Jean bat très fort, mais il reste immobile, comme paralysé. Le cheval s’approche de lui, silencieux.
Jean sait que le moment est venu. Il lance sa corde et, à sa grande surprise, il attrape le cheval par le cou. L’animal ne bouge pas ! Jean n’arrive pas à y croire : il a capturé le cheval noir de la légende !
Mais tout à coup, Jean entend une voix grave. C’est le cheval qui lui parle. Il dit : « Tu m’as capturé, mais maintenant tu dois m’obéir. En échange, je te donnerai de l’argent. » Jean a très peur, mais il pense à sa famille. Il accepte la proposition du cheval et accepte sans trop réfléchir aux conséquences. À partir de ce jour, chaque fois que Jean appelle le cheval, trois pièces d’argent apparaissent dans ses mains. Grâce à cette richesse, la vie de Jean change rapidement. Il peut acheter plus de terres et des animaux. Sa famille vit bien et ne manque de rien, et tout le village l’admire.
Les jours passent et Jean se sent de plus en plus mal à l’aise. Le cheval commence à demander des choses en échange de l’argent. Ça commence par des choses simples comme du lait et du pain. Ensuite, il veut des animaux de la ferme. Puis, un jour, Jean commence à entendre des rumeurs41 dans le village : des personnes disparaissent.
40. Brouillard qui empêche de bien voir les choses qui sont loin. 41. Informations non vérifiées qui passent de bouche à oreille.

Des voyageurs, des fermiers… Tous disparaissent sans laisser de trace. Et après chaque disparition, Jean ressent une culpabilité de plus en plus lourde. Il commence à penser que tout cela est lié au cheval noir.
Un soir, Jean décide d’aller voir le prêtre du village pour se confesser42. Il lui raconte tout : la capture du cheval, 42. Parler de ses mauvaises actions et de ses erreurs à quelqu’un pour demander pardon.
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