Extrait Bel-Ami

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1200 mots

LECTURES CLE EN FRANÇAIS FACILE
Guy de Maupassant
NIVEAU 2 A2
Bel-Ami

Bel-Ami

Guy de Maupassant

Adapté en français facile par May Eid

LECTURES CLE EN FRANÇAIS FACILE

L’œuvre

Son roman réaliste, Bel-Ami est publié en 1885. Il a connu un grand succès. Avec Bel-Ami, Maupassant porte un regard critique sur le journalisme. Il décrit la société parisienne du XIXe siècle. Le titre du roman Bel-Ami fait référence au charme de Georges Duroy, un héros séducteur. Il part de rien pour arriver au sommet grâce à l’amitié et à l’amour des femmes.

Bel-Ami a été adapté au cinéma et à la télévision dès 1919. Par la suite, il a été adapté à plusieurs reprises en français mais aussi dans d’autres langues : italien, allemand, américain et espagnol. La dernière adaptation date de 2012 avec un film italo-britannique.

Les mots ou expressions suivis d'un astérisque* dans le texte sont expliqués dans le Vocabulaire, page 60.

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LE HASARD D’UNE RENCONTRE

Par une soirée chaude du 28 juin 1880, Georges Duroy se tient immobile sur le trottoir. Il vient de dîner dans un modeste restaurant et il ne lui reste en poche que trois francs quarante pour finir le mois. Que va-t-il faire ? Il commence à descendre la rue Notre-Dame de Lorette pour aller au boulevard de la Madeleine.

Les rues de Paris sont pleines de monde. Duroy avance d’un pas rapide. Il pousse les gens pour les écarter de son chemin. Ses yeux bleu clair survolent la foule1. Grand et mince, il semble élégant dans son modeste costume. Il est beau garçon avec ses cheveux blonds et sa moustache frisée.

Au coin de la place de l’opéra, il rencontre Charles Forestier, un ancien camarade de l’armée. Forestier a bien changé ! Il porte le costume d’un homme sûr de lui et a le ventre d’un homme qui dîne bien.

Depuis six mois, Duroy est employé aux bureaux du chemin de fer du Nord, à 125 francs* par mois, rien de plus. Forestier, lui, est retourné à Paris, il y a quatre ans, juste après le service militaire. La chance lui a souri. Il a épousé une femme adorable et il est devenu chroniqueur* au journal La Vie Française. Seule la santé l’inquiète un peu. Il est prêt à parler au directeur de son journal pour qu’il engage Duroy comme reporter. Il touchera au début 200 francs par mois. Duroy est ravi de cette offre inattendue.

1. Un groupe de personnes rassemblées dans un lieu.

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CHAPITRE 1

– Alors, fais de ton mieux pour venir dîner à la maison demain, sept heures et demie, au 17 rue Fontaine. Il y aura le patron M. Walter et d’autres invités.

– C’est que… je n’ai pas de vêtement convenable...

– Tiens, prends ces deux louis*, tu me les rendras quand tu pourras.

Après le départ de Forestier, Duroy a le cœur léger. Il a envie de se divertir. Il décide d’aller aux Folies Bergères* pour regarder un spectacle. Dans la salle, une grosse brune très maquillée cherche à attirer son attention. Duroy tremble de désir. Il se dit : « je vais lui donner un seul louis et je garderai le deuxième pour louer le costume ».

Le lendemain soir, Duroy se présente à sept heures vingtcinq rue Fontaine. Il se sent anxieux. Il a peur de paraître ridicule dans son costume d’occasion. Dans le salon des Forestier, le regard de Madeleine Forestier l’intimide.

Les invités commencent à arriver. Il y a une petite brune qui porte une longue robe accompagnée d’une enfant, Clotilde de Marelle et sa fille Laurine. Jacques Rival, le célèbre journaliste. Les époux Walter, un petit monsieur aux bras d’une grande et belle femme, beaucoup plus jeune.

table, les invités parlent surtout d’une affaire d’adultère2 et d’un duel*. Puis, ils parlent du discours du ministre M. Morel sur la colonisation de l’Algérie. Duroy choisit ce moment-là pour prendre la parole :

– Ce qui manque le plus en Algérie, c’est la bonne terre. Les propriétés fertiles3 sont achetées par les parisiens très

2. L’infidélité dans le cadre du mariage.

3. Les terres qui produisent des légumes et des fruits.

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À

riches. Les vrais colons4, les pauvres qui émigrent, sont rejetés dans le désert.

Tous les invités sont curieux. Comment sait-il toutes ces informations ? Ils découvrent qu’il est resté vingt-huit mois en Algérie. On lui pose alors plein de questions sur la région, sur le mode de vie des arabes et sur la guerre.

– Vos souvenirs feront une série d’articles très intéressante, lui dit Mme Walter. Tenez, je vous donne déjà le titre : Souvenirs d’un chasseur d’Afrique.

Forestier profite de l’occasion. Il propose à son patron d’engager5 Duroy au journal pour le service d’informations politiques. Walter regarde Duroy pendant quelques secondes. Puis il lui dit : « Rédigez un article pour demain 15 heures. Dans cet article, vous raconterez vos souvenirs et parlerez de la colonisation en Algérie ».

De retour dans sa chambre, Duroy se met immédiatement au travail. La plume à la main, il reste un long moment les yeux fixés sur la feuille blanche. Il ne sait pas par où commencer. Les pensées se bousculent dans sa tête. Mais il n’arrive pas à les exprimer ni à les organiser. Ses mains transpirent. Sa tête lui fait mal. Son impuissance le plonge dans un profond désespoir.

Il ouvre la fenêtre et aperçoit un train qui quitte la gare. Le convoi6 s’en va vers la mer en direction de la Normandie. Il va passer à quelques mètres de la maison de ses parents. Il revoit le petit café de ses parents à l’entrée du village de Canteleu. Leur rêve était de le voir réussir son baccalauréat pour devenir officier, colonel ou général.

4. Personne qui vit sur un territoire qui ne lui appartient pas (la colonie).

5. Faire travailler.

6. L’ensemble des voitures d’un train.

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Le lendemain matin, Duroy découvre qu’elle a loué un petit appartement meublé au 16 rue de Constantinople, au nom de Duroy. Elle a même réglé en avance trois mois de loyer. Contrarié et un peu vexé, Duroy se fait prier avant d’accepter « ce petit cadeau pour leur amour ». Pendant deux semaines, ils se donnent rendez-vous rue Constantinople.

Un jour, elle lui annonce qu’ils ne pourront pas se voir pendant huit jours car son mari a pris un congé. Duroy est stupéfait. Il a complètement oublié l’existence du mari. Il profite de cette pause pour aller aux Folies-Bergères*. Il passe deux soirées de suite chez Rachel, la femme brune.

Lorsqu’ils se retrouvent après huit jours, Clotilde l’embrasse passionnément. Elle a tout arrangé pour passer de bons moments avec lui. Une série de sorties commence dans tous les endroits louches14 de Paris. Les poches de Duroy se vident. Alors, il commence à emprunter de l’argent à ses collègues.

Un soir, Mme de Marelle a envie de sortir. Dehors, il fait un clair de lune merveilleux. Duroy refuse. Une dispute éclate. Elle veut connaître la vraie raison de ce refus. Il finit par avouer : il n’a plus d’argent. Comment tout cela est arrivé ? Il a envoyé l’argent à son père gravement malade. Elle croit son histoire, s’excuse et propose de lui en prêter. Il refuse catégoriquement. Alors tous les deux jours et pendant trois semaines, elle glisse un louis d’or dans ses poches. Au début, il se dit : « Quelle honte ! Ma maîtresse15 me donne de l’argent ! ». Puis, comme ses

14. Un endroit qui n’a pas une bonne réputation.

15. Une femme qui a des relations intimes avec un homme qui n’est pas son mari.

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Guy de Maupassant

Après des débuts difficiles à Paris comme employé au bureau des chemins de fer, Georges Duroy va connaitre une ascension sociale fulgurante. Grâce à son charme et à une rencontre fortuite, Georges entre à la rédaction d’un journal parisien et devient un journaliste connu et réputé. Découvrez comment ce jeune homme, fils d’aubergiste normand, s’intègre dans la société mondaine et politique en devenant baron Du Roy de Cantel.

1200 mots

ISBN 978-209-031310-9

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