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MACHINE A HABITER

Revue d’atelier Marc Vaye

Printemps 2016


Machine à habiter Les Modernes, à l’aube du XXe siècle, ont exprimé par cette formule, la honte éprouvée par l’homme vis-à-vis de sa propre finitude au regard de la perfection des machines. La honte prométhéenne. Le Titan Prométhée qui, dans la mythologie grecque, a créé les hommes à partir de restes de boue transformés en roche est aussi connu pour avoir voler, contre l’avis des dieux, le savoir divin, le feu sacré de l’Olympe afin de l’offrir aux hommes et leur permettre de s’instruire. Le mythe prométhéen. Voler les secrets du feu et des arts fonde le mythe du progrès qui pose comme principe que l’homme est un animal qui utilise des outils et que le don du feu fut à l’origine du développement humain. Prométhée certes mais aussi Orphée, le joueur de lyre, sont les bienfaiteurs de l’humanité. Ce n’est pas seulement parce que l’homme a domestiqué le feu qu’il s’est humanisé mais aussi parce que par le biais de ses symboles, il a pu exprimer sa fraternité et son amour, embellir sa vie quotidienne par de vivantes évocations du passé tracées sur les parois des grottes. Un faiseur d’outils mais aussi un artisan du langage, un rêveur, un artiste. Durant toute l’Histoire, l’outil et le symbole ont désigné les fonctions supérieures de l’homme. Il faut donc placer Orphée aussi haut que Prométhée. Orphée a presque réussi à sauver Eurydice des Enfers technologiques de Pluton. Il symbolise un aspect de la nature humaine que Prométhée, malgré tout son amour pour l’homme, n’a jamais pu épanouir pleinement.


Villa Savoye Le Corbusier 1928 / 1931 Joséphine Farnaud Othman Berrada Farnsworth house Mies Van Der Rohe 1951 Bruno Tassart Marc Kevin Manuel Grégoire de Diguères Koshino house tadao Ando 1980 / 1984 Axelle Bénichou Natsy Bouiti Grégoire Assié Maison Dall Ava Rem Koolhass 1985 / 1991 Lycia Saramitto Nourhene Gdaïem Mohammad Ghadyani Moriyama house SANAA 2002 / 2005 Vincent Jeanneau Dylan Lis Guerrero house Alberto Campa Baeza 2005 Abla Bedraoui Azziz Zlaoui Stacking Greenhouse Vo Trong Nghia 2011 Constance Dworniczek Romain Berger Arnaud Moukhbirian House NA Sou Fujimoto 2011 Jenna Harris Valentin Lauvergne

















































































































































































































Réinventer Paris Ce sont 372 projets qui donnent à voir une grande diversité d’idées nouvelles qui mettent en lumière les multiples visages de l’innovation aujourd’hui et anticipent de nouvelles façons de penser et vivre la ville : énergie / techniques / technologies nature en ville modes d’habiter matériaux appels à projets urbains innovants - process nouveaux usages montages d’opération, financement, concertation cadre règlementaire


Mille arbres Abla Bedraoui Réinventer c’est donner une nouvelle dimension à quelque chose qui existe déjà, la découvrir à nouveau. Le monde vit aujourd’hui dans un déséquilibre permanent, les situations stables sont plus rares que les situations de déséquilibre. L’écart à l’équilibre est l’instant qu’on ne peut pas reproduire. Donc, en réalité ce qu’il nous faut c’est : réinventer. Toute ville doit être capable de se réinventer, et de relever les nouveaux défis qui se présentent à elle, le monde change et évolue dans tous les domaines, la population et ses différents besoins aussi, la ville est donc le corps de la civilisation. C’est l’une des principales raisons pour lesquelles le concours Réinventer Paris a été lancé. Paris est donc, comme toute autre ville, le reflet de l’évolution de sa société. Paris est une ville ancienne par son bâti homogène ayant les mêmes matériaux, les même formes … Ce qu’on cherche aujourd’hui c’est la variété et l’hétérogénéité d’un tissu urbain, c’est donc pour ça que nous cherchons à réinventer. Mille arbres est un projet qui met en avant une nouvelle façon de vivre dans un environnement urbain qui combine intimement nature et architecture. Tout d’abord, à première vue de la maquette exposée au Pavillon de l’Arsenal, plusieurs questions me sont venues à l’esprit comme par exemple : Pourquoi présenter une seule maquette et photos et pas différentes sachant qu’en réalité le projet ne sera pas toujours comme il a été présenté mais différera en fonction du temps et des saisons , la pollution provenant du périphérique ne les endommagera pas ? Le bruit provenant du périphérique ne sera t-il pas trop gênant ? Et, après quelques minutes de réflexion, j’ai réalisé la grandeur de ma bêtise et la splendeur du projet proposé : les essences ont surement été sélectionnées en


fonction de leur capacité à vivre avec l’atmosphère urbain, et en ce qui concerne le périphérique, c’est là où se démarque ce projet. Avec sa façade dynamique et vive, ce projet met en contraste, le mouvement de la nature immatérielle et sauvage avec celui du périphérique artificiel. Mettant en parfaite harmonie les deux sons différents provenant des deux univers pour n’en faire qu’un aujourd’hui. L’œuvre nourrit une réflexion continue sur les relations entre l’homme, l’architecture et la nature, et c’est ce que nous cherchons à retrouver aujourd’hui, c’est de ça que nous avons besoin. Le site choisit, est comme “la dernière frontière de Paris”, l’emplacement est donc parfait pour proposer un nouveau style de vie venant de Paris et allant vers un nouveau Paris, un Paris symbole de l’intégration entre nature et architecture. De plus, aujourd’hui, la notion de rareté a fait surface, nous vivons dans un monde nouveau, une époque nouvelle, une terre finie dans laquelle les essences, notamment la nature sont de plus en plus rares. Nous vivons avec un sentiment de perte, un sentiment de manque de nature qui s’éloigne au fur et à mesure que le profit se développe. “A l’heure où les hommes veulent construire des tours de 1000 mètres, nous proposons de planter 1000 arbres au-dessus du périphérique” car au final, ce n’est plus des tours dont nous avons besoin aujourd’hui mais surtout de la nature celle que nous avons perdu. Mille arbres propose d’abriter des immeubles, bureaux, hôtels… dans une forêt, c’est un projet qui cherche la réconciliation entre nature et architecture. Mille arbres contient des immeubles, des restaurants, un parc de jeu, un hôtel, est comme une petite ville dans la ville. Mille arbres est peut être la ville de demain.


La Fabrique de la danse Romain Berger Le bien immobilier situé au 205 avenue Gambetta est constitué de plateaux anciennement occupés par un garage automobile et un parc de stationnement intégrés à une copropriété de 12 logements. Ce bien est situé dans un quartier en pleine reconversion et très bien desservi par les transports en commun. Cet immeuble construit en 1957 est intégré à une parcelle de 700 m². Il est constitué de 9 niveaux dont trois en sous-sol, occupés par le garage automobile qui est à l'abandon depuis plus de 20 ans. A l'origine, l'objectif de l'architecte Roger Roy était de poser sur une construction de caractère industriel, une construction de caractère résidentiel d'une certaine classe en évitant une composition hétérogène. La solution fût d'utiliser un élément de verre ondulé armé qui, servant de clôture pour le garage, trouvait sa place dans les garde-corps des balcons distribuant à l'extérieur les pièces de réception de l'immeuble. Le projet lauréat est "La Fabrique de la danse", imaginé par l'atelier d'architecture Secousses, et les architectes Fabre et Speller pour USIN'ART. Ce projet est né d'une rencontre entre danseurs amateurs qui sont également jeunes chefs d'entreprises, journalistes ou ingénieurs regroupés pour une même envie : servir la danse. L'architecture qu'ils ont voulu mettre en place se veut écologique et baignée de lumière. La Fabrique de la danse est un lieu de travail et de convivialité dont la programmation plurielle permet d'accueillir les professionnels du spectacle, le grand public, les associations ou encore les startups et les entreprises. Tout d'abord, ce nouveau bâtiment se veut innovant. Ainsi, il a pour objectif de stimuler


l'élan créatif et faciliter l'accès aux infrastructures indispensables à la création d'une compagnie et au développement de la notoriété du chorégraphe. De plus, une scène connectée permettra d'explorer de nouveaux champs artistiques issues des réalités virtuelles et augmentées. Un espace santé, s'inspirant des centres des grands sportifs accueillera kinésithérapeutes, ostéopathes, orthopédistes et nutritionnistes experts des pathologies et des troubles des danseurs. Par ailleurs, la fabrique de la danse fait l'objet d'une économie circulaire et d'une conscience environnementale : ventilation naturelle assistée, réintroduction de la lumière naturelle dans des espaces aveugles, mini-cogénération à l'huile végétale en filière de production locale, chauffage solaire pour les eaux sanitaires. Toutes ces solutions innovantes permettent de garantir la performance environnementale du lieu. Au niveau des matériaux, la nouvelle façade sera composée d'un remplissage de bloc de béton cellulaire et d'une peau en liège naturellement isolante, acoustique, hydrofuge et durable. Du point de vue énergétique, le chauffage et rafraichissement se fera par mur chauffant grâce à un tuyau dans lequel circule de l'eau chaude ou glacée et intégré dans un panneau sur ossature sèche légère type panneaux d'argile. Grâce à toutes ces innovations, le bâtiment répondra aux plus hautes exigences en terme d'économie d'énergie et consommera moins de 80 kWh/m²/an. Finalement, ce projet a su allier innovation technologique, afin de créer un bâtiment autosuffisant énergétiquement et secteur social afin de faire de ce bâtiment un lieu de partage et d'échange. C'est cette double dimension qui fait l'originalité de ce bâtiment.


Etoile Voltaire Grégoire Assié “Réinventer Paris part d’un sentiment de décalage entre la rapidité des mutations urbaines et sociales, les réponses qui leurs sont apportées entre la forme urbaine et les projets que nous voyons éclore chaque jour. Deux écosystèmes semblaient évoluer en parallèle : d’un côté, les nouvelles manières d’habiter et de travailler, l’avènement de l’économie circulaire, la révolution numérique; de l’autre, la fabrication de la ville, qui nous semblait encore obéir à des logiques anciennes. Certains écosystèmes vivaient déjà à l’heure des modes de vie futurs, mais ils croisaient peu les chemins de l’immobilier. Pourtant les acteurs qui construisent les quartiers et bâtiment du futur doivent plus que quiconque prendre de l’avance. Trop de projets naissent déjà datés et les collectivités ont sûrement leurs parts de responsabilité. Notre volonté fut d’inventer l’outil qui permettrait de rapprocher ces deux mondes et de faire naître de cette confrontation ces projets concrets.” Jean-Louis Missika, adjoint à la mairie de Paris. “Si je devait résumer en quelques mots les appels à projets innovants réunis dans ce concours, je reprendrais la formule d’Edgar Allan Poe qui parlait “d’abandonner tout modèle pour étudier nos possibilités”, c’est-à-dire de créer sans se limiter et de donner libre cours à une innovation architecturale, culturelle, économique, sociale et sociétal. Au terme d’une année de travail, d’engagement, de passion, d’imagination, je crois possible de dire que les candidats engagés dans l’appel à projet innovants ont su abandonner tout les modèles pour étudier leurs possibilités et celles de Paris. C’est ainsi que s’est amorcée une profonde transition à la fois architecturale, sociale, environnementale, dont les parisiens seront à la fois les acteurs et les destinataires.” Anne Hidalgo, Maire de Paris.


Conception Olivier Palatre Architectes - Atelier Roberta, paysagiste Opérateur Etoile cinémas, autres Tess (structures). L’intérêt primordial de la sous station Voltaire est évident et inédit dans le tissu urbain de l’avenue Parmentier. Sa façade industrielle largement vitrée et sa structure poteaux-poutres en fer riveté sont deux marqueurs de son historicité. Vis-àvis de cet existant, notre position respectueuse consiste à s’insérer sans impacter la trame structurelle ni modifier la façade historique, grâce à des interventions entièrement réversibles, construites sur les fondements de l’économie circulaire. L’image actuellement renvoyée par le bâtiment est celle de son passé industriel, notre intention de l’adapter à sa mutation culturelle. Alors que la densification est l’un des enjeux de Paris, construire une extension apparait comme une évidence. Elle sera la marque de la nouvelle identité du bâtiment. Un volume irrégulier inscrit dans les proportions existantes de façade flottera au-dessus, tel un paysage. Eclairé de nuit, il sera un repère pour le quartier. L’un des aspects notables de notre proposition consiste à insuffler la nature dans notre projet, tant en stimulant l’imaginaire via une forme rocheuse qu’en réalisant un écrin végétal sur la terrasse, tampon entre l’ancien et le nouveau. Naît ainsi une parenthèse verte dans le bâtiment, mais aussi dans la minérale avenue Parmentier. La terrasse végétalisée est un élément d’un réseau de lieux typiques dont nous avons ponctué le projet. Le hall, toujour largement ouvert est propice aux animations. Quant à la façade de l’extension, elle est maillée de balcons, de coursives. Le moindre espace est mis à profit pour générer un fourmillement culturel et social.


Immeuble pluriel Azziz Zlaoui Nous voilà face aux 74 finalistes des projets urbains innovants qui ont pensé à la conception de la ville de demain. Architectes, paysagistes, ingénieurs, ou sociologues ont repensé la manière de créer un projet urbain. Habitat participatif, coconstruction, béton nettoyant, dalles actives, fermes urbaines sont autant de termes évoqués dans cette exposition. Autrement dit, des innovations constructives, architecturales ou sociales proposées par les lauréats pour réinventer la ville de demain : plus économe, plus équitable et plus durable. Le jury a établi 23 zones d'intervention dans différentes zones de Paris et avec des échelles d'intervention différentes (îlot, parcelle). J'ai été surpris par la diversité des réponses du point de vue social, architectural et constructif. Après maintes recherches j'ai choisi la quatrième équipe lauréate pour le projet de Morland. L’immeuble Morland offre une des plus belles vues de Paris. Haut de 50 mètres, situé en bord de Seine, il révèle un panorama inédit à 180° sur Paris et au-delà. Installé entre l’Ile SaintLouis et le quartier historique du Marais, l’ensemble immobilier Morland profite d’une situation et d’une visibilité exceptionnelles. Ces caractéristiques en font un site phare de l’appel à projets, dont le potentiel sensationnel de valorisation (40.000 m2 de surface de plancher global) appelle des projets hors-norme. Pourquoi ce projet ? Faire de la cité administrative Morland un bâtiment ressource multifonctionnel et ouvert où l'intégration technique favorise le vivre ensemble : "un immeuble pluriel". Les architectes avaient 4 objectifs : Faire de ce quartier enclavé une locomotive d'attractivité locale, touristique et économique. Anticiper les modes de vies : Création d'équipements mutualisés (foodlab), d'espaces évènementiels modulables constituant la matérialisation du lieu de production. Un laboratoire urbain et un exemple d'équilibre environnemental autrement dit une juxtaposition de jardin paysager, de jardins suspendus ou de ferme


urbaine : concept développé dans ce projet qui consiste à produire ce que l'on va consommer pour ensuite créer des activités sociales autour de cela. Enfin, l'élément majeur et qui a déterminé mon choix c'est le développement du programme à plusieurs échelles de la ville. En d'autres termes créer un réseau autour de l'immeuble Morland pour dynamiser socialement et économiquement la ville. Ce réseau va créer une porosité, c'est-à-dire que nous allons multiplier les traversées de rue à rue, créer des bâtiments existant, mettre en vitrine un vaste lieu d'interactivité baigné de lumière qui va être lié à la rive gauche. J'ai été inspiré par cette mise en perspective de l'architecture dans la mesure où le bâtiment est le coeur du rayonnement et que son périmètre de rayonnement est étalé par des dispositifs urbains divers (façades qui se répondent, passerelles dans l'axe de symétrie du bâtiment ...). Ce bâtiment deviendra un lieu de croisement de divers flux, ce qui tendra à rétablir des liens sociaux forts autour des nouveaux enjeux contemporains. User de l'architecture à des fins sociales et écologiques. Par ailleurs, il y a certains points négatifs à mon goût notamment la volumétrie du projet. La symétrie peut paraître ennuyante, la juxtaposition des modules n'est pas véritablement accueillante malgré les nombreux procédés mis en place pour favoriser la rencontre. On peut également prévoir que cette intervention urbaine est un projet utopique et que les résultats prévus ne seront pas si faciles à obtenir. En effet, provoquer la rencontre ne rime pas forcément avec une réelle mixité sociale. Au final, je serai pour le développement de ce type d'architecture en conciliant l'aspect écologique de part l'auto satisfaction des besoins, l'aspect constructif et l'aspect social de part la création d'un réseau poreux.


1000 Arbres Constance Dworniczek Réalisé par Sou Fujimoto Architects, ce projet souhaite planter 1000 arbres audessus du périphérique pour représenter un nouveau modèle de développement, le développement durable. Ils veulent en effet faire de Paris une ville plus respectueuse. C’est un projet architectural colossal, dont le but principal est de faire du périphérique un lien entre Paris et sa banlieue, et non plus une frontière. 1000 arbres est un énorme parc public, dédié à la marche et à la rencontre. L’entrée de ce parc est d’ailleurs un grand amphithéâtre de plein air. De plus, on trouve dans ce projet l’implantation d’un pôle enfance de 3000 m² avec deux crèches et une halte-garderie, des logements surplombant la construction, des bureaux et un hôtel. Pour faire le lien entre Neuilly et Paris, ils prévoient également d’aménager une rue gourmande. Mais le plus important est la reconnexion entre l’homme et la nature. En effet, il faut que l’homme comprenne les écosystèmes qui l’entourent, d’où la possibilité de l’apprentissage de l’art du jardin, ou la présence d’un laboratoire pédagogique, d’une maison de la biodiversité. Ville plurielle et généreuse / Ce projet obéit aussi à une optique de promenade paysagère, trait d’union entre les différents quartiers. Il envisage également un renouvellement de Paris et de son environnement. Les objectifs à remplir sont : habiter, travailler, apprendre, se déplacer, se détendre, cultiver et se cultiver. On trouve également dans ce projet l’idée de paysage jardin, de reconquête des toits et le concept de paysage pont habité. Playground / Ce projet est quant à lui un îlot à énergie positive. Amenant les mêmes éléments de programme que les deux projets précédents, il veut préciser l’idée d’une ville dans la ville. Il se caractérise aussi par une abondance de lumière.


PXP / Ce projet prévoit les mêmes solutions que les précédents, avec la même abondance de lumière mais en présentant une forme globale plus simple que ses concurrents. Finalement, on constate que tous ces projets obéissent aux mêmes enjeux et apportent les mêmes solutions : * Lien entre Paris et la banlieue, création d’un immeuble pont. * Implantation de différents pôles. * Grande importance donnée aux espaces verts. * Recréer également le lien entre l’Homme et la nature. Je pense donc que ce qui a fait la différence entre tous ces projets est le design final proposé. 1000 Arbres offre ainsi un travail particulièrement élaboré. La forme proposée, tout en étant originale, semble relativement épurée, comme si cette courbe avait été naturelle à dessiner. Elle offre ainsi une bouffée d’air dans le milieu urbain, tranchant avec le design relativement raide des immeubles aux alentours, et attirant ainsi l’attention sur la construction. Contrairement aux autres projets dont l’implantation est assez forte, Mille Arbres donne l’impression de s’élever. Malgré la taille de la construction, on a l’impression que tout l’ensemble est excessivement léger. Cela donne l’idée d’un mouvement qui peut rappeler celui du flux du périphérique. Enfin, les grandes ouvertures prévues contribuent à sceller le lien entre les deux côtés du périphérique. Les jeux d’espace et de lumière mis en place permettent de créer une atmosphère agréable pour quiconque se trouverait dans le bâtiment. Finalement, Mille Arbres allie avec expertise design, espaces verts et milieux urbains, ce qui justifie selon moi qu’il ait été désigné lauréat pour ce quartier.


In vivo Jenna Harris Des projets qui pourront réinventer nos manières d’habiter, de travailler, d’échanger et de partager. Des projets qui finalement donneront naissance à la ville du futur, plus en adéquation avec les nouveaux modes de vie qui se développent actuellement. C’est pourquoi ce concours appelle avant tout à l’innovation. En effet les mutations rapides des modes de vie citadins appellent à innover particulièrement dans les usages ainsi que dans les défis environnementaux. Beaucoup de projets font preuve d’innovation dans ces domaines : récupération d’énergie, coworking, interaction avec le quartier et la ville, matériaux écologiques, végétalisations innovantes… Enfin, les projets innovent aussi dans leur façon d’investir de nouveaux espaces : les sous-sols, les toits, les friches, le périphérique et tous les lieux délaissés qui pourraient finalement convenir à l’avenir de la ville. Face à tous les projets proposés, tous plutôt intéressants dans leur parti pris j’ai choisi de m’intéresser au projet lauréat pour le site Paris Rive Gauche dans le 13e arrondissement : le projet In Vivo (13 000 m² de logements en accession, logements intermédiaires et résidences pour étudiants et jeunes chercheurs. 1 200 m² de tiers-lieu ouvert à tous les publics. 255 m² de café alternatif. Plus de 2.000 m² de jardins et potagers). C’est un projet particulièrement innovant sur le plan architectural et environnemental. Il combine toutes les attentes du concours de manière intelligente. Il est composé de quatre bâtiments qui intègrent du vivant au coeur de la ville : La Tree House, qui développe en grands balcons-jardinières sur toutes ses façades des arbustes et arbres propices à accueillir la biodiversité en ville. La Plant House, dédiée à toutes les formes de potagers et petite agriculture urbaine en loggias, sous serres ou à l’air libre en toiture. La Lombric House, une construction où l’on élève des lombrics, pour le lombricompostage des déchets organiques des ha-


bitants et l’amendement des cultures. L’AlgoHouse, avec une biofaçade produisant des microalgues pour la recherche médicale. C’est sur ce dernier point que le projet présente une réelle avancée : l’Algo House présente un fort potentiel économique et environnemental : partant du constat que les façades d’immeubles représentent un potentiel solaire inexploité pour faire de l’agriculture verticale, le concept de biofaçade vise à valoriser l’habitat pour le rendre productif. XTU Architects et SymBIO2 ont donc développé, sur la base des travaux de recherche menés par le laboratoire GEPEA, un photobioréacteur mur-rideau plan, vertical, ultra-mince formant la façade même du bâtiment. Ces photobioréacteurs maximisent l’exploitation du flux solaire, tant pour les cultures de microalgues que pour la régulation thermique du bâtiment, permettant la captation du CO2, la production d’oxygène, la valorisation des eaux usées, et la production d’une biomasse. La mise en place de ces façades permettrait une réduction de 50% des consommations énergétiques pour le chauffage et refroidissement du bâtiment. Enfin, In Vivo disposerait aussi d’un laboratoire citoyen, où habitants du quartier, chercheurs, artistes et entrepreneurs, passionnés par les sciences de la vie et de la ville, pourraient se rencontrer, expérimenter, créer, au sein de 1.000 m² d’espaces de convivialité. Ce laboratoire s’inscrira aussi dans une dynamique participative et collaborative à l’échelle du quartier. C’est l’intégration du vivant en ville, une biofaçade pour la recherche médicale, la participation citoyenne, un modèle de mixité sociale. Un bon début pour réinventer la ville et la faire coïncider avec les nouvelles manières de penser, d’habiter, de travailler, d’échanger, de vivre.


Ré-alimenter Masséna Lycia Saramitto Réchauffement climatique, surpopulation, crise alimentaire, financière et sociale, déforestation, pollution, extinction d’espèces et gaspillage. Il s’agit de réinventer Paris avec son coeur et laisser parler sa sensibilité pour les trois piliers du développement durable : la société,“vivre ensemble et pouvoir se nourrir”, l’économie, “dépenser moins, récolter plus”, l’environnement,“concilier la ville et la nature”. Parmi les nombreux projets rencontrés pour “Ré-inventer Paris”, il y en a qu’un qui m’a permis de me projeter et de m’imaginer vivre dans ce nouveau Paris. C’est Ré-alimenter Masséna / De la terre au produit et du produit à la terre. Ce projet a été conçu par l’architecte Lina Ghotmeh (DGT Architects), Pascal Allançon, Président du Directoire de Hertel, Clément Praud, Président de la Société de production PolyChrone et Alimentation Générale. Il représente un immeuble de 14 étages recouvert de bois, dont la forme s'inspire de la tour de Babel, avec une circulation extérieure enroulée autour du bâtiment. Il se localiserait dans le secteur Masséna-Bruneseau, 1 rue Regnault, 75013 Paris. Avec Ré-alimenter Masséna, rien ne se perd tout se transforme. On referme le cycle de vie : Naissance (de l’aliment) - Recherche (Sur l’aliment) - Cuisine - Découverte - Partage - Compost - Renaissance. C’est en cela que ce projet nous propose un véritable voyage au sein du circuit court de l’alimentation. Ré-Alimenter Masséna est une base avancée de recherche fondée sur une économie circulaire et collaboratrice où on présente au public les expériences les plus innovantes autour de l’alimentation, de la fourche à la fourchette. C’est un lieu


unique de vie et de partage créé pour renforcer les solidarités et développer les convivialités dans le quartier : on cultive ensemble, découvre ensemble, échange, partage, mange et célèbre les arts de la cuisine dans un divertissement total. Ce projet apporte une pratique concrète à l’écologie urbaine où on cultive et se cultive au travers des unités du programme ci-contre : L’agriculture urbaine : semer, rechercher, innover, progresser. Les ateliers pédagogiques : récolter, transmetre, partager, recycler. La cantine interactive : cuisiner, informer, conserver, transformer. Le marché et la Ruche lab : échanger, développer, disséminer. La Galerie Street Art : s’engager, exposer, questionner. La black box : débatre, diffuser, se divertir. Des rails de la petite ceinture au ciel de Paris, émerge une architecture émotionnelle, sensible, vivante, en mouvement, produisant et nourrissant. Et c’est ça qui l’a fait vivre ! C’est une architecture en quête de sens réfléchie pour le bonheur de tous et l’avenir de demain, pour rapprocher les gens, les nourrir abondamment et respectueusement de la nature, innover, découvrir encore plus dans les domaines de la science, apprendre et apprécier cet art qu’est de cuisiner ensemble. Ce sont les raisons pour lesquelles j’ai pu m’imaginer vivre dans un tel projet. On est en parfaite symbiose avec la nature puisqu’on lui apporte autant avec la biodiversité et sa survie qu’elle nous apporte avec nourriture et découverte. Enfin je concluerais par cette citation pour tirer ma révérance à ce Paris proche...


Noc 42 Othman Berrada On remarque que tous les projets ont fourni une certaine quantité de ressources similaires, notamment au minimum, un plan masse du projet, un plan de situation, une coupe et des illustrations qui illustrent la vision du projet. Tout en privilégiant toujours le rapport à l’espace qui leur était proposé, les différents projets présentaient un texte qui expliquait leur compréhension de l’espace, et leurs intentions et idées. J’ai donc choisi comme projet le Noc 42 au niveau du quartier Bessières XVIIe, par l’équipe composée de l’opérateur NJJ Immobilier et AR architectures et Christian Delécluse. 42 propose un enseignement alternatif dans le domaine de la programmation informatique, accessible gratuitement et sans diplôme. Sa pédagogie, construite sur des rythmes adaptés à chaque profil d’étudiant, autorise une voie de réussite aux talents qui n’ont pas pu émerger dans les voies classiques de l’enseignement. Toutefois, malgré le succès pédagogique de 42, de nombreux élèves admis ont renoncés à leur admission, faute d’avoir les moyens de vivre à Paris. Etre gratuit est encore trop cher. Le projet Noc 42 souhaite remédier à cette situation en proposant aux étudiants une solution d’hébergement bon marché. Réinventer le dortoir pour offrir aux étudiants des espaces de sommeil totalement adaptés à leur mode de vie et d’un grand confort, malgré la forte densité nécessaire à la réduction des coûts. Cette action éducative et sociale s’accompagne de l’accueil d’une épicerie associative au sein du projet, qui permet aux étudiants et aux riverains en difficulté de se nourrir à bas coût. Ce lieu, ouvert sur la ville, est emblématique d’une volonté de repenser les rapports entre 42 et le reste du quartier. Noc 42 s’articule à l’édifice existant et invite le reste du quartier Epinettes-Bessières dans


l’école, afin de faire campus avec la ville de Paris. Le nord du 17ème arrondissement semble s’être effrité sous la pression des infrastructures de transports. La carte est fissurée. Le tissu urbain fragmenté donne naissance à des îlots de solitude. Les lycées, les écoles, lieux de savoirs, s’enchainent entre le périphérique et le boulevard Bessières, formant une frontière épaisse, un rempart encore augmenté, qui sépare Paris. Ainsi, les toitures des deux bâtiments sont aménagées en jardins partagés connectés. Elles accueillent des potagers destinés aux habitants du quartier, un projet artistique et un laboratoire pédagogique d’agriculture urbaine, qui visent à interroger le rapport entre urbanité et nature. Le campus offre également des espaces au rez-de-chaussée et au sous-sol, partagés entre les étudiants de 42 et les associations du quartier, qui agissent comme les interfaces physiques de la rencontre du projet avec son environnement. Ces espaces, non figés dans une programmation spécifique, sont néanmoins qualifiés par leurs situations, leurs proportions et leurs ambiances. Une plateforme virtuelle permet aux étudiants de 42 et aux autres habitants du quartier de partager des connaissances et d’échanger des services autour du numérique. Le bâtiment physique se voit augmenté d’une architecture virtuelle au service du projet. Le projet changera peut-être la vision des études à Paris. C’est un projet qui me tient à cœur car, étant étudiant, j’ai aussi connu la peine de ne pas trouver d’endroit où habiter le temps des études, et même que souvent le logement est à un prix exorbitant. Ce projet présente un campus destiné aux élèves 42, est totalement révolutionnaire, de sorte à ce qu’il offre un mode de vie complet allant de l’habitation aux suivis des études.


1000 arbres Nourhene Gdaiem Concepteur : Sou Fujimoto architecte / Manal Rachdi. Oxo architecte / Moz paysage /Atelier Paul Arène paysagiste / Pierre-Alexandre Risser horticulture et jardin paysagiste. Ce projet est original car il se trouve au-dessus et des deux cotés du boulevard périphérique. Il donne vie à un lieu pas très agréable à cause de la pollution sonore. En répondant à ce problème, la vie et l'environnement changent pour les individus comme pour les automobilistes, au lieu d'avoir un cadre avec des paysages sur les côtés cela ce passe au-dessus, plus intéressant qu'un pont. Le terrain dit Pershing et le volume cessible au-dessus du périphérique, avenue de la Porte des Ternes pour la réalisation d’un immeuble pont, sont localisés entre la Porte Maillot et la Porte des Ternes à côté du Palais des Congrès de Paris. Ce site, aujourd’hui sous-valorisé, sera au coeur de l’opération de renouveau de la Porte Maillot, lieu stratégique du Grand Paris, reliant le quartier central des affaires à La Défense. La visibilité exceptionnelle de cette parcelle et l’importance des flux qui la traversent, invitent à un projet s’imposant par son innovation. Alors qu’il accueille aujourd’hui un parking et une gare routière, ce terrain est appelé à évoluer en termes de programmation, pouvant être prolongé par le développement d’un immeuble-pont sur le périphérique au droit de l’avenue de la Porte des Ternes. Sa valorisation s’inscrira dans la continuité des différents projets d’infrastructures et d’aménagement du secteur. Programmation : programmation comprenant des logements, dont un minimum de 30% de logement social, dans les parties protégées des nuisances du périphérique et qui prévoit la reconstitution des fonctionnalités du parc de stationnement et de la gare routière existants sur le terrain Pershing. Propriétaire : Ville de Paris. Surface : environ 6450 m². Situation environnementale : absence d’étude pollution du terrain. Présence du boulevard périphérique. Occupations actuelles : parc de stationnement d’autocars d’une capacité de 37 emplacements dont 6 dédiés à la gare routière assurant la liaison vers l’aéroport de Beauvais. Les conditions de reconstitution, à titre accessoire, des fonctionnalités


du parc de stationnement et de la gare routière au sein de l’opération devront être étudiées. Les modalités d’implantation de l’immeuble pont (emplacement et traitement des descentes de charge, traitement de la sous-face de l’immeuble) devront nécessairement prendre en compte les prescriptions spécifiques au maintien des fonctionnalités et des impératifs d’entretien du boulevard périphérique. Le secteur de la Porte Maillot constitue un des maillons de l’axe majeur métropolitain, qui relie d’Est en Ouest le Palais du Louvre au quartier de la Défense en se prolongeant vers Nanterre et la Seine. Cet axe, indissociable de l’identité et de l’histoire de la Métropole, en constitue un des éléments fondamentaux du grand paysage. Il est également structurant sur le plan économique en reliant deux pôles économiques de stature internationale, le quartier central des affaires (QCA) au coeur de Paris et celui de la Défense. Il est également emblématique de l’activité touristique de Paris. Situé à l’articulation entre l’axe historique et la ceinture de Paris, délimité par les boulevards des maréchaux et les limites communales, le secteur Maillot a un rôle d’articulation à jouer entre Paris et les communes limitrophes. Avec la présence du Palais des Congrès de Paris et l’hôtel Hyatt Regency Paris Étoile, il constitue un pôle métropolitain de premier ordre contribuant au rayonnement international de Paris dans le champ économique et du tourisme d’affaire. Ce secteur reste cependant fortement marqué par le trafic automobile (périphérique, le vaste rond-point de la Porte Maillot, les boulevards des Maréchaux…) et pâtit du morcèlement des espaces publics. A court-moyen termes, le renforcement de la desserte du secteur et de ses connexions avec les autres pôles métropolitains permettra de repenser l’organisation du secteur de la Porte Maillot et d’engager sa valorisation urbaine et paysagère à la hauteur de sa position métropolitaine. Le prolongement vers l’ouest du RER E (EOLE) doit s’accompagner de la création d’une gare de correspondance sous la partie nord de la place de la Porte Maillot. Le prolongement vers l’Ouest du tramway des maréchaux nord, au-delà de la Porte d’Asnières, devrait emprunter le boulevard Pershing et comporter la création d’une station en infrastructure dans l’emprise du tunnel routier existant sous la place. Ces projets auront des incidences directes sur l’organisation des espaces publics, et offrent des perspectives de renouveau du secteur de la Porte Maillot dans sa globalité. Le projet de requalification de la porte Maillot, aujourd’hui à l’étude, travaille à la restructuration urbaine du secteur, à travers la requalification d’espaces peu valorisés et l’amélioration de la lisibilité de ses fonctionnalités urbaines.


Philanthro-Lab Natsy Bouiti Le philanthro-Lab est le projet lauréat dans la zone du Veme arrondissement de Paris. Il a été réalisé par les architectes de l'agence Perrot et Richard. Ce projet consistait en la réhabilitation de l'hôtel de La Bucherie tout en préservant son aspect d'origine. En effet il dispose d'une grande valeur patrimoniale. C'est un enjeu d'envergure pour Paris. Le projet est une réussite de par sa forme et de par son enjeu sociétal. Les architectes ont crée un lieu où se réunissent faiseurs d'idées, artistes, mais aussi investisseurs, bénévoles et visiteurs. Pour ce faire, ils ont pris le parti de garder l'aspect initial de l'hôtel de la Bucherie mais de réorganiser l'intérieur du bâtiment. On y retrouve plusieurs lieux de discussion, des lieux de travail, et un restaurant. Le tout dans une atmosphère fluide, agréable et généreuse en espace. Ce que je trouve de mal c'est le manque d'informations sur l'aspect durable du projet en terme d'environnement. Le rendu est intéressant. L'affiche est élégante. L'agence a su nous transmettre l'ambiance du projet à travers des vues intérieures. De plus, la photo en premier plan est monumentale. Elle nous montre l'ampleur du projet. Enfin la diversité des modes de représentation donne un aspect riche et complet à l'affiche. Sur l'affiche on trouve des photos, des vues en trois dimensions et un dessin.



Philanthro-Lab Bruno Tassart “Le premier incubateur de la philanthropie. Un pont entre mécènes, porteurs de projets, associations et bénévoles. Un lieu où la culture, l’entraide et le mécénat seront présents partout.” Situé au coeur de Paris, dans le Ve arrondissement, l’Hôtel de la Bûcherie a été réinvesti par la Phalsbourg pour créer le Philanthro-Lab, un lieu de rencontre unique entre mécènes, porteurs de projets, associations et bénévoles, destiné à favoriser l’émergence de nouveaux projets philanthropiques. Le Philanthro-Lab sera agencé comme un lieu d’accueil, de rencontre et de partage. Il est conçu comme un écosystème dédié à la création, à la culture et à la solidarité. Le Philanthro-Lab a pour vocation de proposer conseil et formation : * conseil juridique, marketing, financier, fiscal, * formation (tutorat artistique, conception et montage de projets, prise de parole en public), * analyse de la qualité et de la faisabilité des projets et de la solidité des porteurs de projets, * mise en relation entre mécènes et porteurs de projets, appui à l’organisation d’événements (expositions, conférences, concerts, levées de fonds…). Cet espace de conseil et de formation fonctionnera en symbiose avec un espace de co-working qui accueillera de jeunes artistes, des associations qui pourront


disposer d’un espace aux multiples ressources (postes de travail, imprimantes, salles de réunion), des porteurs de projets ou de jeunes start-up innovantes. Le Philanthro-Lab disposera d’une cour ouverte, offerte aux parisiens. L’équipe : Compagnie de Phalsbourg Agence Perrot & Richard. Surface du projet : 2 000 m². J’ai choisi ce projet car il ressortait parmi tout les autres de par son apparence. En effet c’était l’un des seuls projets conçu à partir d’un bâtiment déjà existant datant du XVème siècle. C’était une manière pour moi d’en savoir plus sur le domaine de la réhabilitation et de la rénovation, qui pour moi est un secteur qu’il faudrait plus mettre en avant dans le monde de la construction, car cela s’inscrit dans un contexte de développement durable. La compagnie Phalsbourg signe ici un projet de réhabilitation avec comme thème central le partage et la transmission de connaissances. Ce bâtiment était déjà au XVème siècle un lieu d’expérimentation, les architectes en plus de réhabiliter la structure lui ont donné une nouvelle fonction dans la continuité de l’ancienne, le PhilantroLab est un lieu et un mouvement, tout en l’inscrivant dans un cadre contemporain tourné vers des idées novatrices émergentes comme la notion de savoir faire local, la valorisation de la découverte. Cette idée vient contraster avec le terme d’hôtel particulier puisque il met en avant la notion de partage, d’expérience et de militantisme. Il représente à mes yeux un moyen de concevoir une architecture durable qui sort des habitudes architecturales plus portées sur la construction en partant de rien, et mettant en avant la qualité plutôt que la quantité.


Philanthro-Lab Joséphine Farnaud Concepteur : Agence Perrot & Richard, Architecte / Atelier Paul Arène - XVIIème arrondissement de Paris. Ce magnifique hôtel particulier construit au XVe siècle pour accueillir la Faculté de médecine et achevé au XVIIIe siècle est classé Monument historique. Installé à deux pas de la cathédrale Notre-Dame, entre le boulevard Saint-Germain et la Seine, il offre près de 2 000 m2 de surfaces hors-norme. Le défi lancé est celui de l’innovation dans un cadre patrimonial, un challenge d’envergure pour la capitale. Construction existante Cet immeuble a été bâti vers 1475 pour y accueillir la Faculté de médecine de Paris (bâtiment en fond de cour). Il a été complété au XVIe siècle par une chapelle et un second corps de bâtiment en retour, puis par un amphithéâtre. Ce dernier est remplacé par une rotonde au milieu du XVIIIe siècle. Le bâtiment principal est percé de baies ogivales, la porte est surmontée d’un fronton Renaissance et les piliers du rez-de-chaussée (ancienne grande salle de la Faculté) sont plusieurs fois séculaires. Occupation actuelle Cet immeuble à usage de bureaux accueille l’AGOSPAP (Association pour la gestion des oeuvres sociales des personnels des administrations parisiennes). Le site sera entièrement libéré lorsqu’il sera utilisé par le porteur de projet sélectionné. Les vestiges de la première Faculté de médecine ainsi que la rotonde sont classés Monument historique. Le bâtiment est élevé d’un sous-sol, d’un rez-de-chaussée de 500 m2 comportant un vaste hall, de trois étages (dont un en combles) de 320 m2


environ chacun sauf l’étage partiel de 120 m2. Il développe une surface de 1 847 m2 (en pondérant de moitié les quelques 500 m2 de sous-sol). Il convient en revanche de noter que les locaux à usage de bureaux dans les étages sont de nature quelconque et que l’immeuble ne dispose d’aucun jardin ou dégagement annexe. Contexte urbain Cet hôtel particulier s’inscrit au coeur du Paris historique. À l’arrière du quai de Montebello, il bénéficie de la proximité immédiate de la Seine. Avis personnel Ce projet m’a attiré d’abord en raison de la préservation de l’habitat existant et de sa nouvelle fonctionnalité. Il garde l’esprit du vieux Paris du quartier tout en se tournant vers le futur par sa modernisation intérieure et par le changement de fonction que l’architecte lui donne. J’ai beaucoup aimé le fait qu’elle devienne un lieu dédié à la création, à la culture et à la solidarité. Ce site devient un lieu de partage et d’expérience, qui se veut convivial et dynamique, ce qui pourrait faire évoluer l’image de Paris, qui adopterait une place de ville qui cherche à évoluer intellectuellement en utilisant les moyens modernes mis à notre portée. D’après moi, ce bâtiment renvoie une image de puissance en formant un seul bloc de pierre, ainsi qu’une image ouverte à l’adaptation à la ville moderne, en réhabilitant des bâtiments anciens aux besoins d’aujourd’hui et à la technologie. Ce projet m’évoque un Paris qui réfléchi, un Paris qui partage, une ville qui veut aller plus loin dans ses connaissances, une capitale qui cherche à réunir ses citoyens et qui veut faire bouger les esprits en faisant appel à tout ceux qui souhaitent agir sur la ville.


Philanthro-Lab Grégoire des Diguères “La ville comme un jeu”

Ce projet est celui qui a remporté le troisième prix du concours du secteur du boulevard Pershing (XVIIe) dans le cadre du concours Réinventer Paris dont l’appel d’offre a débuté fin 2014. Cette parcelle qui fait lien entre la porte Maillot et la porte des Ternes fait 6 450 m2. Elle sera construite au-dessus du périphérique et devra revaloriser cette parcelle stratégique du Grand Paris. C’est ce projet qui a retenu mon attention pour plusieurs raisons. Tout d’abord c’est le fond même du projet qui m’attire. En effet, comme tous les autres projets, celui-ci incorpore logements sociaux, bureaux, lieux de divertissement, commerces et pôle d’échange; mais il paraît plus simple d’accès, nous invitant d’y aller à l’échelle humaine. Ce que je veux dire par là c’est qu’il n’impressionne pas et le fait de s’y rendre n’est pas un évènement en soit mais devient une action naturelle. L’architecte a surexploité la surface et incoporer les fonctions horizontalement contrairement aux autres projets qui sont trop verticaux et massifs. La partie logement est séparée du reste, c’est-à-dire que les rythmes de vie y sont séparés et les visiteurs ne se sentent pas intrus dans ce lieu et inversement ceux qui l’habitent peuvent trouver le calme, se détacher du rythme des bureaux et des activités du “Playground”. C’est un aspect très important car la personne lambda ne se sentira pas rebutée en se sentant aller dans un lieu d’habitation alors qu’il n’y habite pas, il s’y sentira


mieux et sera incité à consommer et acheter. Ainsi les différents usagers peuvent ne pas s’y croiser. D’autre part la grande serre visible depuis le boulevard périphérique faisant office de pont laisse pénétrer la lumière naturelle et semble détachée de la ville, simulant une forêt et se coupe du rythme urbain. Cette serre semble être une vitrine et emblème du “Playground”. C’est d’ailleurs le premier élément que l’on voit sur les panneaux de présentation sur lesquels ce projet est bien représenté et vendu. En effet la présentation met en avant l’argument de lieu d’échange, et on voit surtout la place principale ouverte, des espaces arborés et la grande serre avec les commerces semble être un monde à part. Il ne met pas en avant l’aspect de logement social qui n’apparaît que sur un annexe format A4 et un diagramme de vue éclaté surement à cause de raisons politiques dans tous les sens du terme. Par ailleurs ces panneaux sont complets, concis et font facilement communiquer les idées du projet rapidement et font que ce projet peut être présenté et défendu par une autre personne que celle qui a fait ces planches. Moi même qui n’ai pas étudié ce projet j’en connais plus que sur celui qui a gagné le premier prix. Les petits diagrammes sont présentés sur l’annexe A4 que les juges peuvent prendre dans la main et il y a peu de textes sur les planches donc il n’est pas difficile de les lire.


Mille arbres Dylan Lis Oxo architectes et Sou Fujimoto “À une époque où sur certaines parties du globe, les hommes dans leur volonté de repousser sans cesse leurs limites, veulent construire des tours de mille mètres, nous pensons que l’ambition et l’audace, dans la capitale d’un pays au passé glorieux, à la fois sage et sûr de lui comme la France, c’est d’oser un autre modèle de développement urbain, c’est de planter mille arbres ici, au-dessus du périphérique.” Philippe Journo, Président de la Compagnie de Phalsbourg. Après avoir observé tous les projets, “Mille arbres” est celui qui a le plus retenu mon attention. C’est pour moi ce type d’architecture qui définit celle de demain, celle qui supprime les frontières imposée par le périphérique, les frontières entre l’homme et la nature. La forme géométrique du futur édifice est contestable comme d’ailleurs celle de toute œuvre architecturale. Bien que je trouve intéressant le fait de concevoir une sorte d’île élancée et transparente survolant le massif qu’est le béton et les automobiles, on pourrait se poser des questions sur l’intégration de cet édifice dans son milieu. Mais le point phare dans ce projet n’est pas son originalité géométrique, ni son esthétique, c’est son intelligence (dans son essence). Le nom du projet est représentatif de leur objectif, le cabinet souhaite planter mille arbres au-dessus du périphérique ce qui pourrait paraître insensé. Se donner comme obligation et comme but premier de mettre la nature en avant dans son projet, et de créer un nouveau


modèle urbain issu d’une volonté d’une création hybride entre les nouvelles préoccupations écologiques, et les nouvelles formes de construction qui regroupent logement, bureaux et commerces. Cependant il y a pour moi un facteur qui me déplaît dans ce concept, c’est l’intégration de l’édifice dans son milieu. Celui-ci qui est tout de même une construction gargantuesque vient se poser comme un voile opaque sur le périphérique et les constructions avoisinantes. Je ne dis pas qu’il devrait leur ressembler mais qu’il pourrait joueur avec cette route en constant mouvement sous ses pieds. En effet ce projet possède une dimension utopique dont ont pourrait se méfier, je pense notamment à une certaine œuvre construite à Marseille issue d’un concept aussi utopique par un certain Charles-Edouard Jeanneret. Même si le projet “Mille arbres” est beaucoup plus actuel et présente une dimension plus réaliste. Je me méfie de l’impact qu’il aura sur son environnement, de toute façon l’avenir nous dira si ce genre d’édifice est à reproduire, ou si il fait partie de ceux dont les futures générations auront des leçons à tirer.


#48 Machine à habiter

Car que faire en un gîte, à moins que l’on ne songe ? Le lièvre et les grenouilles Jean de La Fontaine

Revue d’atelier Marc Vaye

Printemps 2016


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