BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAIN JUILLET – AOÛT – SEPTEMBRE 2004
ÉDITO
SOMMAIRE INTERREG III
En évoquant dans un précédent Numéro la nomination de Création aux Benois de la Danse, j’accompagnais cette information de la formule du « senior des anneaux » : « l’important est de participer ». Une précaution utile, d’autant que parmi les nominés figuraient des « pointures » de la danse internationale. Notamment, John Neumeier, Mark Morris ou le couple formé par Paul Lightfoot et Sol Léon. En définitive, ce sont ces derniers, chorégraphes résidents au Nederlands Dans Teater qui furent consacrés. Aucun regret, cette cérémonie au Bolchoï de Moscou, riche de strass et de stress aura permis à Nathalie Verspecht de remporter un joli succès dans Pierre de Lune et me concernant, figurer parmi les nominés aux « oscars » de la danse était déjà fort réjouissant. Aussitôt rentrés, nous mettions en chantier Le Sang des étoiles qui ouvrira la prochaine édition du Temps d’Aimer. Comme chaque fois, les répétitions connaîtront des moments lumineux, tandis que d’autres assombris par le doute, remettront en question jusqu’à la validité du propos initial. Déjà, il y a un an, ce projet avait connu l’abandon au profit de Création. Aujourd’hui, je le reprends pour aborder un thème cher aux romantiques : le contraste entre la grandeur de la nature et l’intimité du cœur humain. À l’homme mortel, on a longtemps opposé une nature éternelle. On sait aujourd’hui que malgré la main de ceux qui s’accordent à la rendre plus belle, la nature est aussi
L’ÉVÉNEMENT LA DANSE À BIARRITZ N°18 SENSIBILISATION ACTIVITÉ TRANSFRONTALIÈRE DANSEURS À LA UNE EN BREF CALENDRIER
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vulnérable que les battements d’un cœur. « Le temps du monde fini commence » disait Paul Valéry. Rien ne meurt vraiment, tout se transforme. En questionnant la Danse, Création était déjà nourri de ce sentiment. Le Sang des étoiles devrait s’emparer de ce même état d’âme. On parlera probablement d’écologie, mais qui connaît mon travail, sait qu’il n’est pas exempt de « recyclage ». Loin des vertes prairies, la presse s’est faite récemment l’écho d’une tourmente qui agite le milieu chorégraphique français. Certes, le climat n’est pas à l’euphorie et semble parfois déréglé. Mais on rencontre encore des gens qui s’accordent à rendre la Danse plus belle. Et, si crise il y a, son mérite est de nous inviter à penser aux générations futures, à un plan de développement durable ! Thierry Malandain, mai 2004.
Avec le soutien de l’Association Française d’Action Artistique -Ministère des Affaires Étrangères et de l’AFAA-Ville de Biarritz pour ses tournées à l’étranger