Numéro 66 - Avril/Juin 2015

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AVRIL  > JUIN 2015

ÉDITO

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ACTIVITÉ

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DANSE À BIARRITZ #61

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SENSIBILISATION

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LE LABO PAGE 12

JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL D’AQUITAINE EN PYRÉNÉES ATLANTIQUES MALANDAIN BALLET BIARRITZ

BALLET T PAGE 13

EN BREF PAGE 14

CALENDRIER

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Mickaël Conte & Claire Lonchampt, Estro © Olivier Houeix


ÉDITO

Il était de service le 15 novembre 1862, soir fatal qui livra aux flammes la danseuse Emma Livry. On répétait la Muette de Portici (3), lorsqu’avant d’entrer en scène, la ballerine secoua ses jupons à proximité d’un portant garni de becs de gaz. Un pompier vit le premier les flammèches, et cria : « Mademoiselle, ne bougez pas ! » Mais, effrayée, elle se mit à courir en tous sens. Quand, le docteur Laborie arriva de la salle pour lui porter les premiers soins, Emma Livry gisait dans le « manteau de sauvetage » grâce auquel on avait étouffé le feu et ses cris. Malgré l’œuvre des maîtres de l’art médical (4), elle décéda huit mois plus tard  (5). Ce drame fit rechercher les moyens de préserver les théâtres d’accidents aussi douloureux. Outre les becs de gaz à « flamme renversée », la direction de l’Opéra ordonna l’emploi de la « carteronine », un apprêt censé rendre ininflammables les décors et les costumes, mais les danseuses ne voulurent pas en entendre

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Irma Hoffren, Estro © Olivier Houeix

C’

est en hommage au docteur Edouard Laborie, enlevé à la science en 1868 que Timothée Trimm écrivit : « Sans médecine, sans médecins, il n’y a pas d’Opéra possible. […] Introduisez la faculté à l’Opéra, et tout change : l’or revient or  »  (1). Médecin-chef de l’Asile Impérial de Vincennes (2), le praticien avait appartenu durant vingt ans au corps médical de l’Opéra de Paris. Foulures, entorses, luxations, il pouvait aussi guérir les épidémies d’indispositions par une louange, un appel au bon vouloir ou bien une réprimande, quand un sujet du corps de ballet avait trop souvent le malheur de perdre sa mère ou sa pauvre grand-mère.


parler, car il raidissait et jaunissait la gaze. On fit signer les refus. Au vrai, le procédé de M. Carteron était expérimenté depuis 1859. Cependant, préférant le danger à la disgrâce d’un costume sans fraîcheur, déjà dans le Papillon (6), Emma Livry, embrasée par la passion, avait pris sur elle de danser avec ses jupons ordinaires, sauf au dernier tableau, où à l’aide d’une torche on lui brûlait les ailes. Bien que recommandée depuis l’Antiquité pour être « chose utile et nécessaire à la santé » (7) comme le rappellera Joseph Du Chesne, médecin ordinaire du roi Henri IV, par le feu qui consume le cœur et le corps, la danse demeure un art à l’épreuve du risque. Et, c’est en relation avec cette problématique mise en relief par la revue Ballroom (8) dans son édition de mars, que le Centre national de la Danse organisa les 27 et 28 novembre derniers, son premier Forum International : « Danse et Santé ». Formant l’équipe médicale de notre Ballet, Aurélie Juret, médecin du sport, Romuald Bouschbacher, ostéopathe et JeanBaptiste Colombié, kinésithérapeute participèrent à cet évènement inédit et salutaire. Car sans médecine, sans médecins, il n’y a pas de danse possible. Afin que « l’or revienne or », puisque vu sous l’angle de la loi de Murphy (9) un ennui n’arrive jamais seul et que nous étions victimes de blessés en séries, « la faculté » fut introduite au CCN en 2011. Outre les soins apportés aux danseurs, par la mise en place d’un dispositif de suivi et de prévention, Aurélie, JeanBaptiste et Romuald sont devenus des acteurs à part entière de la vie du Ballet. Pour prévenir les lésions, grâce à la ville de Biarritz et au groupe Harlequin Floors, le sol des studios fut derechef remplacé par des planchers amortissants. Mais, la Nature frappe toujours au défaut de la cuirasse. Ainsi selon la loi de Finagle qui elle s’énonce de la sorte : « si une expérience marche, quelque chose cloche », on ne pourra rien changer au fait que par économie ou ignorance, nombre de théâtres récents sont équipés d’un parquet posé à même le béton. A ce titre, je dois ouvrir ici une parenthèse pour remercier la chorégraphe Maryse Delente, qui vient de nous offrir un plancher justement destiné aux tournées. Œuvrant à contre-courant des tendances établies dans une veine expressionniste, lyrique et inspirée, Maryse Delente occupe depuis trente ans une place à part dans le paysage chorégraphique. Aujourd’hui, pieds nus sur les chemins pierreux, son courage épuisé par sa belle mais rude traversée, elle dissout sa compagnie. « Il en est de l’artiste qui se voue au théâtre comme du soldat qui part pour la guerre, disait Albéric Segond, tous deux ont dans leur sac un bâton de maréchal ; ils marchent, et l’espérance les guide par la main. Après avoir duré un certain nombre d’années, le rêve se termine brusquement et le futur maréchal se réveille vieux, mutilé, et sergent » (10). Oui, mais à l’opposé du maréchal Matuvu ployant sous les médailles, le sergent n’est-il pas celui qui sert humblement, qui tient le flambeau, principalement quand il est de belle taille ? Pour continuer d’être aux petits soins des danseurs, le CCN a aussi investi dans une piscine de cryothérapie favorisant la récupération. A l’aide de deux exdanseuses de la troupe, Rosa Royo et Magali Praud un programme des méthodes Pilates et Feldenkrais a été mis en place. Enfin, en dehors des sciences dites académiques, on fit appel à la géobiologie, qui traite des influences de l’environnement sur le vivant. Aujourd’hui, l’expérience fonctionne, elle est

la source d’un grand bien, même si, des blessés quand y en a plus, y en a encore. Comment l’expliquer ? Les danseurs réalisant la fable de Sisyphe et de son rocher, les efforts physiques, les conditions de tournées, le nombre de spectacles, le stress ne sont pas sans influer sur leur santé. Pour autant, certains mourraient debout sans être jamais malade. Dès lors outre les raisons objectives incluant l’hypothèse d’une mauvaise direction artistique, il faut admettre que la blessure est une rencontre avec sa propre histoire, parfois source de conflits et de désarroi. Ce qui n’est pas une consolation. Maintenant, sans optimiser le passé et faire un peu vieux con dans l’âme, il semble que nous étions autrefois plus résistants. Dans les années soixante-dix et quatre-vingt, on ne parlait pas tant de fractures de fatigue par exemple. Rien n’est aussi simple qu’il y paraît, toutefois ce qui est certain, c’est que notre génération échappa dans sa prime fleur de l’âge à la chimie et aux biotechnologies agricoles qui assurent à la fois la productivité et le profit des multinationales de l’industrie agroalimentaire. En clair, à la tambouille qui squatte nos frigos et nos cerveaux sans se soucier des répercussions sur l’environnement et la santé. Ainsi, la pomme que le danseur croque chaque jour dans le but de garder la ligne et de « se tenir éloigné du médecin pour toujours » ; pour être rondes, fermes et brillantes, la plupart subissent en moyenne une trentaine de traitements, sans compter le régulateur appliqué en chambre froide qui permet de prolonger leur existence de douze mois. Mais rendons grâce aux apprentis sorciers, aux groupes industriels et aux lobbies à l’œuvre dans le système alimentaire. Rendons grâce aux denrées génétiquement modifiées, aux pesticides, aux additifs du E 100 au E 1521, puisque selon les observations d’un employé des pompes funèbres amené à exhumer les cadavres, ils nous garderaient plus longtemps intacts dans la tombe. Comme quoi, la vie ne finit pas toujours si mal. Mais en attendant l’heure fatale : « Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille ! » (11)

n Thierry Malandain, mars 2015 (1)

Le Petit journal, Timothée Trimm, 18 janvier 1868

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Inauguré le 31 août 1857

Opéra en 5 actes de Daniel-François-Esprit Auber, livret d’Eugène Scribe et Germain Delavigne, chorégraphie de Filippo Taglioni, créé le 29 février 1828 à l’Opéra de Paris (3)

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Léon-Clément Voillemier, Auguste Nélaton, Alfred Velpeau

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26 juillet 1863

Ballet-pantomime en 2 actes et 4 tableaux de Jacques Offenbach, livret de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges, chorégraphie de Marie Taglioni, créé le 26 novembre 1860 à l’Opéra de Paris (6)

(7) Joseph Du Chesne, Sieur de la Violette, dit Quercetanus (15441609)  - Le Pourtraict de la santé, chez Claude Morel, Paris, 1627, p.308 (8)

Ballroom-Revue N°5, Danse +Santé, mars 2014

« Tout ce qui est susceptible de mal tourner, tournera nécessairement mal » : parfois nommée loi de l’emmerdement maximum. (9)

(10) Les Petits mystères de l’Opéra, Albéric Second, G. Kugelmann (Paris), 1844, p. 153 (11)

Les Fleurs du mal, Recueillement, 1868, Charles Baudelaire


Baptiste Fisson et Mickaël Conte, Nocturnes © Olivier Houeix

ACTIVITÉ

Tournées Sans compter, les Roméo et Juliette et Cendrillon donnés en janvier à Narbonne, Argenteuil, Meudon, Le Perreux, Evreux, Rennes et Compiègne, après deux Cendrillon à Saint-Quentin, Malandain Ballet Biarritz s’est rendu en Israël du 3 au 12 février pour huit représentations de Magifique à Herzliya, Beer-Sheva, Petach Tikva, Modiin, Yagur. Suivirent deux Cendrillon à l’Opéra national de Bordeaux, puis à l’invitation de Dominique Hervieu, Malandain Ballet Biarritz s’est installé à la Maison de la Danse de Lyon, où entre le 23 et le 28 février près de 10.000 personnes ont assistées aux huit représentations du ballet de Serge Prokofiev. La compagnie s’est ensuite produite pour la première fois en Slovénie, à Ljubljana. En Italie, à Pordenone et Vicenza. Le 11 mars à Thonon-les-Bains, c’était la 100ème représentation de Cendrillon, avant de retrouver pour trois soirs l’Opéra royal de Versailles, où le ballet fut créé le 9 juin 2013 à l’initiative de Laurent Brunner, directeur de Château Versailles Spectacles. Vinrent ensuite Vichy, Dole, Privas, Aixen-Provence, Béziers, Le Creusot, SaintNazaire avec Cendrillon ou Magifique. Quarante-quatre représentations en trois mois, plus les actions de sensibilisation et les voyages en bus ou en avion, il faut la santé et surtout trinquer à celle des équipes artistiques, techniques et administratives. Les représentations de Cendrillon furent également l’occasion de prises de rôles, ainsi en alternance avec Miyuki Kanei, Patricia Velázquez interpréta Cendrillon pour la première fois, tandis que Daniel Vizcayo, Arnaud Mahouy et Mickaël Conte s’emparèrent du rôle du Prince. Ces changements de distribution obligeant la plupart des danseurs à des permutations sans nombre et sans repos. Aussi merci à toutes et à tous.

Biarritz : 4ème Rendez-vous sur le quai de la Gare Du 31 mai au 2 juin à la Gare du Midi, avec le soutien de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique, le Malandain Ballet Biarritz organise la 4ème édition de cet événement dédié à la sensibilisation du jeune public à l’art chorégraphique. Au programme, une exposition multimédia sur les 30 ans des Centres Chorégraphiques Nationaux et un focus sur les actions menées auprès des jeunes par le Malandain Ballet Biarritz en France mais aussi à l’international. Pour la toute première fois, le photographe Frédéric Bonnetain exposera une série de clichés consacrés à l’École de danse de la Havane qui forme les danseurs du Ballet national de Cuba dirigé par Alicia Alonso. Par ailleurs, en association avec Biarritz Culture, deux représentations scolaires du ballet Estro seront proposées les 1er et 2 juin à la Gare du Midi. Enfin, le 31 mai et 2 juin, le public pourra assister aux premières représentations biarrotes d’Estro et de Nocturnes, les dernières créations de Thierry Malandain.

Biarritz Gare du Midi dimanche 31 mai à 17h mardi 2 juin à 20h30

Silhouette musique Ludwig van Beethoven chorégraphie, décor et costumes Thierry Malandain conception lumière Jean-Claude Asquié

Estro musique Antonio Vivaldi chorégraphie, décor, costumes Thierry Malandain conception lumière Jean-Claude Asquié réalisation costumes Karine Prins conception décor Frédéric Vadé, Christian Grossard

Nocturnes musique Frédéric Chopin chorégraphie Thierry Malandain conception lumière Jean-Claude Asquié réalisation costumes Karine Prins coproduction Teatro Victoria Eugenia Donostia / San Sebastian – Ballet T, Opéra de Reims, CCN – Malandain Ballet Biarritz

Ione Miren Aguirre & Patricia Velázquez, Cendrillon © Riccardo Panozzo

Tarifs de 10 à 35 euros Office de Tourisme de Biarritz Javalquinto, Square d’Ixelles 64200 Biarritz Réservations tous les jours Tél. 05 59 22 44 66 www.tourisme.biarritz.fr Ticketnet / Virgin – Leclerc Tél. 0 892 390 100 (0,34€/min) www.ticketnet.fr France Billet / Fnac-Carrefour-Géant Tél. 0 892 683 622 (0,34€/min) www.fnac.com Informations Malandain Ballet Biarritz tél. 05 59 24 67 19

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Ellyce Daniele, Nuria Lopez Cortes & Raphaël Canet, Nocturnes © Olivier Houeix


Dans les pas de Mariquita

Extrait d’un entretien entre Hélène Marquié* et Thierry Malandain au sujet de la danseuse et chorégraphe Mariquita (1841-1922) mis en ligne le 1er janvier 2015 dans Recherches en danse, la revue de l’association des Chercheurs en Danse (aCD).

* Hélène Marquié est maîtresse de conférence en études de genre à l’Université de Paris 8, spécialiste des questions de genre et danse, chorégraphe de danse contemporaine. Étude élaborée dans le cadre du projet financé en 2013 par le GIS Institut du genre, « Revisiter l’historiographie de la danse et éclairer l’histoire du genre : étude de quelques figures de danseuses (France, fin XVIIème - début XXème siècle) ».

Perspectives genrées sur les femmes dans l’histoire de la danse

sous la direction de Hélène Marquié et Marina Nordera.

Hélène Marquié : Comment tout cela a-t-il commencé ? À quelle occasion as-tu « rencontré » Mariquita ? Comment te sont venus le goût de la recherche et celui de l’écriture ? Thierry Malandain : Nos rencontres influent-elles sur notre destinée ? De toute évidence, il y a des dates, des évènements et des lieux où le sort bifurque. Rétrospectivement, c’est en 1988, à l’occasion du festival de Vaisonla-Romaine que j’ai été amené à croiser Mariquita pour la première fois. À l’époque, on m’avait chargé de régler les parties dansantes de Cendrillon (1), un opéra de Jules Massenet, dont elle assura la création à l’Opéra-Comique en 1899. Mais, débutant la chorégraphie et visant l’avenir plutôt que le passé, je ne pris pas en considération son nom qui figurait en petites lettres sur la partition. Le destin se fait parfois connaître en silence. Pour l’anecdote, en 1899, Jules Massenet, né à Montaud (aujourd’hui un quartier de la ville de Saint-Étienne) offrira à « la plus artiste de toutes les maitresses de ballet » (2) la réduction pour piano de son œuvre ainsi dédicacée : « De chère reconnaissance, à vous, Madame Mariquita, qui avez ajouté à tous vos succès celui du ballet de Cendrillon. » Sans pouvoir expliquer le pourquoi du comment, cette partition se retrouvera en vente en 2012 dans une brocante proche de Biarritz. Elle m’échappera à la suite d’épisodes rocambolesques pour revenir à Jean-Christophe Branger, maître de conférences au département de musicologie de l’université de SaintÉtienne, et aujourd’hui l’un des spécialistes du compositeur. Sachant que Cendrillon était coproduit en 1988 par l’OpéraThéâtre de Saint-Etienne et qu’ensuite, son directeur, Jean-Louis Pichon, proposa à la compagnie de s’y installer, on avouera que les voies du destin sont parfois mystérieuses.

À Saint-Étienne, il me sera permis de reprendre d’autres titres de Jules Massenet, à l’exemple de Cigale (3) en 2003. Encore une fois, sur la partition de ce ballet créé cent ans plus tôt à l’Opéra-Comique figurait le nom de Mariquita. Entre temps, convaincu que la reprise d’une œuvre appelle à se documenter sur les circonstances de sa création et sur ses auteurs, j’entrepris de consulter divers ouvrages traitant de l’histoire de la danse. Mais tous passant le plus hâtivement possible sur l’entre-deux siècles où « l’inépuisable donneuse de rêves»  (4) s’illustra et résumant au déclin cette période de notre histoire pour mieux se souvenir des Ballets russes, je n’apprendrai rien sur celle que Louis Delluc désigna comme le « Fokine français» (5). C’est dans une librairie new-yorkaise en ouvrant Legacies of twentieth-century dance (6) de Lynn Garafola, au chapitre des femmes chorégraphes, que mon intérêt du moment sera satisfait. Il deviendra par la suite une passion que l’on dit ordinaire, m’amenant au fur et à mesure de mes recherches à réaliser que la privation de mémoire dont Mariquita faisait l’objet touchait d’autres figures de la création chorégraphique. En la circonstance, après Mariquita consciente « qu’au théâtre, on est si vite oublié… » (7), je citerai Adelina Gedda, Rita Papurello, Antonine Meunier, Joseph Hansen, Charles Holtzer et Georges Saracco, puisque ces chorégraphes firent les beaux soirs de Biarritz. C’est en effet à Biarritz, de concert avec ma nomination à la tête du CCN en 1998, que le goût de la recherche et de l’écriture m’est venu. Car outre le spectacle originel des vagues océanes dansant jusqu’à l’horizon, je découvris que la ville avait longtemps été un « grand bal ». Pour commencer, on ne peut parler de la danse au Pays basque sans citer Voltaire évoquant : « ces peuples qui demeurent, ou plutôt qui sautent au pied des Pyrénées, et qu’on appelle Vasques ou Vascons »(8). Effectivement, les Basques ont le diable au corps pour la danse. Et, bien avant que l’auteur de Candide ne le note, pensant déjà que tout se passe à Paris, le Maréchal de Bassompierre, écrivait de Ciboure en 1621 : « ceux de Saint Jean de Lus danserent un ballet devant moy, quy pour des Basques estoit aussy beau qu’il pouvoit estre » (9). Comme si la nature n’avait pas fait assez pour ce coin de terre privilégié, grâce à l’impératrice Eugénie, tombée enfant sous le charme de Biarritz, dès 1854, l’ancien village de pêcheurs de baleines devint une villégiature impériale. Une station balnéaire des plus huppées, fréquentée par le gotha européen des têtes couronnées et le Tout-


LA DANSE À BIARRITZ # 61

Hélène Marquié : Pourquoi un chorégraphe contemporain comme toi éprouve-t-il le désir, le besoin, de faire des recherches sur l’histoire ? D’aller véritablement à la rencontre d’artistes du passé comme Mariquita ?

dont la hauteur me dépassait, ignorant presque tout de cet héritage qui coulait seulement dans mes jambes, afin de savoir d’où je venais, mon premier geste fut de me replonger dans les livres. Mais, le fait que l’Opéra de Saint-Étienne m’offre l’opportunité de reprendre des œuvres du répertoire activa également ce besoin d’aller à la rencontre de l’histoire. Comme je l’ai dit plus haut, tout commença avec Cigale en 2003. Jusque-là, j’avais mis en scène des ballets connus, donc bien documentés. De la même manière mes recherches à Biarritz s’étaient fixées sur des personnalités incontournables : Isadora Duncan, Loïe Fuller, Serge Lifar, Bronislava Nijinska et d’autres. S’agissant de Cigale, il n’existait rien à ma portée. L’ouvrage de Lynn Garafola fut une révélation, et audelà des quelques lignes liées à Mariquita, il me permit de réaliser qu’il y avait une

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Paris mondain et artistique. C’est ainsi que Pedro Gailhard, conseiller municipal de Biarritz, dont le long règne à l’Opéra de Paris fut préjudiciable à la danse, élaborera ses saisons artistiques à « Gailhard plage », tout comme Pierre-Barthelemy Gheusi, patron de Mariquita à l’Opéra-Comique durant la Grande Guerre. Du Second Empire aux années 1960, illustrées par le faste des Ballets du Marquis de Cuevas, les plus grands noms de la danse ainsi que ceux qui ne disent plus rien à personne choisiront Biarritz pour s’y reposer ou s’y produire. Réalisant cela, porté par le désir de témoigner, mais aussi dans le but d’étoffer le magazine d’information du CCN, depuis une quinzaine d’années, je m’attelle à tirer de l’ombre ce passé dansant.

Iphigénie en Aulide, photo Paul Boyer, 1907, L’Illustration, n° 3385, 11 janvier 1908

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Natacha Trouhanova, Mariquita, Marthe Lenclud, Régina Badet, photo Auguste Bert, 1911

TM : Au fond, dès le début de ma carrière de danseur, la mémoire de la danse fut un sujet d’intérêt ; à ce titre la galerie-librairie La Danse que tenait Gilberte Cournand rue de Beaune était un rendez-vous obligé lorsque je passais par Paris. À chaque visite, la prêtresse des lieux me montrait des merveilles ; m’inclinant presque sous sa bénédiction, je repartais avec deux, trois livres, hélas, courants et bon marché. Pour la petite histoire, et éventuellement pour faire sourire, jusqu’à ce que je quitte le Ballet Théâtre Français de Nancy en 1986 pour fonder notre compagnie, Gilberte Cournand me disait toujours : « Jeune homme vous finirez au Ministère ! » Ma charge sera la chorégraphie et ce ne fut pas une sinécure. Pour tout dire en peu de mots, au cours des années quatre-vingts qui marquèrent un tournant dans l’histoire de la danse en France, le désir de faire table rase du passé, notamment de la danse « classique », marqué du sceau de l’élitisme et d’autres péchés, gagna une génération d’auteurs assoiffés de nouveautés nourrissant l’illusion d’une création ex-nihilo. Après des décennies d’attente et de mauvais traitements, il était légitime d’encourager cette danse foisonnante et inventive qu’on appellera la « nouvelle danse française ». Mais à plus d’un titre, elle deviendra une nouvelle religion avec ses prophètes et ses plus zélés défenseurs. Mis en quarantaine pour cristalliser ce qui était honni et tenir malgré moi le flambeau du « néoclassique », c’est « avec des pieds de danseur enragé » pour parler comme Friedrich Nietzsche (10) que j’essaierai de trouver ma propre voie. Cependant, en accord avec ce mot cher à Alphonse Karr : « on n’invente qu’avec le souvenir»  (11), plutôt que d’arracher les racines d’une généalogie dansante

histoire officielle, sélective, menteuse et paresseuse. Sans avoir la prétention de me hisser au rang des historiens, c’est alors que je décidai de me dédier à « Quita ». En chemin, la lecture tardive d’Écrire pour la danse  (12) d’Hélène Laplace-Claverie fut si je puis dire un encouragement. Hélène Marquié : Quels sont les points qui te paraissent importants pour l’histoire de la danse (et enrichir l’histoire tout court) dans le parcours de Mariquita ? TM : Mariquita, dont « le goût parfait rénova l’art du ballet »(13) fut, selon PierreBarthélémy Gheusi : « le modèle des créateurs de la danse. Variée à l’infini, classique et neuve tout à la fois ce qui n’est pas aussi contradictoire que le croient beaucoup de critiques eux-mêmes, sa technique féconde savait exprimer tous les sentiments et trouver les rythmes exacts de la vie »(14). Louis Schneider, observe encore « qu’elle savait, pour ainsi dire instinctivement, emmener le spectateur en

pleine poésie de la danse, dans ces régions suaves de la volupté et de la tendresse qui enthousiasment les sens et ravissent l’imagination »(15). Sans nous appesantir sur les plus flatteuses louanges à son talent, Auguste Germain écrit par exemple : « Les ballets réglés par la géniale Mariquita sont divins »(16). Ce qu’il me semble falloir déduire des commentaires, c’est qu’en sachant « allier la grâce du ballet classique et la plastique du ballet moderne »  (17), Mariquita dont le catalogue compte plus de deux cent quatre-vingts titres, réalisa bien avant les Ballets russes la définition de la danse néoclassique. Seulement, elle le fit sans bruit, préférant s’en tenir à ce vieux proverbe : « À bon vin point d’enseigne ». Mais si « elle savait, comme personne, dessiner la ligne musicale d’une danse et donner au personnage qu’elle voulait

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••• Odette Valéry, Les Grandes courtisanes, photo Reutlinger, 1899

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faire interpréter, une expression de vérité jusque-là encore inconnue et l’on peut dire qu’elle fut la première à comprendre que la danse est l’harmonie du mouvement » (18) renchérit Robert Quinault, premier danseur à l’Opéra-Comique dès 1910, futelle pour autant « une maîtresse de ballet unique » comme le note Georges Ricou qui assure qu’elle « éleva la danse de Ballet à la hauteur de l’art le plus élevant et le plus complet » (19) ? Non, Louise Stichel, Adelina Gedda, Georges Saracco et d’autres, concilièrent aussi le respect des traditions à la nouveauté. Les documents iconographiques n’encombrent pas les étagères, mais l’on sait par exemple qu’attentive à l’esprit de vérité, Mariquita usa peu du traditionnel tutu qu’elle appelait le « fromage blanc » :

« l’arrivée, au milieu d’une scène champêtre d’une danseuse étoile en tutu m’a toujours semblé grotesque »  (20). Ainsi, en 1880 dans le « ballet du chic » des Parfums de Paris (21), « un ballet en costumes modernes » (22), précise Arnold Mortier, habillée par Draner toute la troupe portera des vêtements de ville, tandis qu’en 1907, dans Iphigénie en Aulide (23) joué à l’Opéra-Comique, cinq ans avant l’Aprèsmidi d’un faune de Vaslav Nijinski, parmi des drapés tirés des vases grecs, quelques danseuses évolueront de profil en collants académiques noirs dessinés par Marcel Mültzer. Si l’on considère un cliché représentant Odette Valéry, qui créa le rôle de Vénus dans Les Grandes courtisanes (24) aux Folies-Bergère en 1899, la position en « décalé » n’est pas très éloignée des poses vues chez Georges Balanchine ou Serge Lifar. À la fin du XIXème siècle, la chorégraphie n’était pas exclusivement une affaire d’homme – à ce sujet, la danseuse Yetta Rianza précise : « Le travail de Mme Mariquita est un art féminin, c’est une pantomime expressive où chaque pas, chaque geste doit exprimer le ton, la nuance musicale. Quelle fée ! Quelle magicienne, et comme je voudrais toujours travailler avec elle   !  »(25) Cependant, la réussite de « la petite arabe [...] sacrée parisienne » (26) que le critique d’art Joseph Uzanne, croyant à l’efficacité d’une publicité originale baptisa : « la Terpsichore africaine »  (27) surprend. Née en Algérie à une époque où le sabre était partout, « lâchée dans la vie sans famille, sans ressources, sans appui »  (28), sans doute Mariquita serait-elle de nos jours vantée comme une icône de l’intégration réussie, puisqu’après avoir débuté à cinq ans dans un café-chantant d’Alger, elle gravit les échelons de la renommée pour se voir confier la direction de la danse à l’OpéraComique en 1898. Passée dès 1847 par les Funambules, les Bouffes-Parisiens, les Variétés, le Teatro Real de Madrid, le Cirque Impérial, la Porte-Saint-Martin, le Châtelet…, le demicaractère était son lot et selon Édouard Espinosa (1871-1950), danseur et maître de ballet, elle était avec Léontine Beaugrand, Henriette Dor et Julia Subra « une des plus remarquables étoiles françaises  »  (29). Mais, peut-être Édouard Espinosa n’est-il pas objectif, puisque son père, Léon Espinosa (1825-1903), danseur et chorégraphe réputé, fut l’un des partenaires de Mariquita sous le Second Empire. Il n’en demeure pas moins vrai que les journaux ont maintes fois enregistré ses succès et célébré « la brune fille aux pieds légers » (30) dont Antoine Paul dit « l’Aérien » fut le maître. Hélène Marquié   : Comment expliquestu l’effacement dont sa personne et son travail ont fait l’objet par les historien-ne-s de la danse ?

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TM : Comme l’éphémère qui pour vivre et aimer n’a qu’un seul jour, on sait que le destin de la danse est de succomber dans l’instant qui l’a vu naître, d’où l’importance de l’écriture, sans parler de l’autorité qu’elle confère. De même qu’elle exprima la volonté formelle qu’aucun discours ne soit prononcé à ses obsèques, Mariquita dont la réputation était solidement établie, mais qui avait la publicité en horreur, s’est toujours refusée à philosopher sur son art et à consigner ses souvenirs. Et Cléo de Mérode d’assurer que, si elle les avait écrites : « nous posséderions un document très curieux sur quelques soixante-dix ans d’histoire théâtrale »  (31), tandis que Les Annales politiques et littéraires révèlent que « Jules Janin avait entrepris d’écrire les mémoires de la danseuse. Mais comme le célèbre critique lui montrait les premières pages qu’il venait de terminer, elle les jeta au feu »  (32). À mon avis, les guerres, pour employer les grands mots, étant le plus souvent racontées du point de vue des vainqueurs, avec la complicité d’une pseudo élite toujours prompte à applaudir sans aucun sens critique ce qui se recommande de l’étranger, dans le but de faire la fortune des Ballets russes dont l’élan créateur reste incontestable, on jeta aux oubliettes des décennies de labeur pour les résumer à deux, trois pages dans les livres d’histoire et au mot « déclin ». Or, sans vouloir entretenir le culte du clocher, ni idéaliser, on sait qu’entre l’âge d’or du romantisme et l’épopée de Diaghilev, loin de l’inertie de l’Opéra de Paris et d’une routine dont souffrirent les danseurs, la création chorégraphique en crise de croissance fut inégale, mais féconde. « C’était étrange, fou et superbe. Vertigineux ! »  (33) se souvient par exemple Charles Mérouvel des spectacles de l’Éden-Théâtre. Mariquita reconnait toutefois qu’on traversa à la fin du siècle une époque de décadence au niveau de l’enseignement : « Le mal irrémédiable, c’est qu’il n’y a plus actuellement de classes de danse »  (34). Selon moi, ce qui constitue le problème, c’est qu’avec ses heures magnifiques ou amères, on écrit toujours l’histoire officielle et élitaire de la danse académique depuis le Palais Garnier. Au reste, un récent ouvrage intitulé : Le Ballet de l’Opéra, trois siècles de suprématie depuis Louis XIV (35), dit tout   (36). Bref, à l’exception de publications étrangères et de rares travaux, jamais rien ou presque sur l’activité des autres salles parisiennes, lieux de travail acharné, d’innovations et de démocratisation de l’art chorégraphique, et sur les théâtres de province où la danse ne servait pas uniquement d’ornement aux spectacles lyriques. Un détail, mais il a son importance : longtemps, les écrits de Serge Lifar qui n’était pas la modestie même et ceux de ses thuriféraires, russes pour la plupart, firent autorité. Recopié avec quelques mises à jour formelles, leur contenu bourré de mensonges par omission sert toujours de référence.


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TM : Ce dont je suis certain, c’est que l’histoire de la danse n’est pas qu’un chemin fleuri d’évènements artistiques plus ou moins marquants, elle est constituée de chair, de sang, de nerfs, de joies et de larmes. « On n’a pas idée des difficultés multiples avec lesquelles un maître de ballet est aux prises en montant une œuvre » (37) confie Joseph Hansen. En effet, la création d’un ballet n’échappe pas aux contraintes de toutes natures, à l’environnement politique et social, au fonctionnement des théâtres et des troupes, à la psychologie des danseurs et des chorégraphes, bref, à toutes sortes d’explications en termes de causes et d’effets. Par exemple, en 1907, au renouvellement de la direction du Palais Garnier, Mariquita faillit justement succéder à Joseph Hansen, lequel souffrant du défaut d’assiduité de son personnel n’en fit pas mystère : « le corps de ballet de l’Opéra est un des plus indisciplinés et des plus flegmatiques qui soient en Europe »  (38), déclare-t-il deux jours avant la première représentation de La Maladetta  (39). Le trac commençait-il à l’empoigner ? Non, l’indiscipline du corps de ballet de l’Opéra est illustrée de témoignages fournis tout au long du XIXème siècle. Du reste, lorsque Henri Justamant, voulut y imposer l’ordre, l’exactitude aux leçons comme aux répétitions, on lui rit au nez de façon à l’obliger à donner sa démission, tout comme Louise Stichel cessa vite de plaire. De la même façon, « Mariquita exigeait une stricte discipline ; et les danseuses ne bronchaient pas devant ce professeur menu, mais plein d’autorité »  (40), se souvient Cléo de Mérode. Ce que confirme Robert Quinault : « D’une sévérité exemplaire, elle avait un cœur d’or, mais sa conception de la danse effrayait la danseuse d’alors, et sa franchise lui suscita pas mal d’ennemis dans le milieu dansant » (41). Glissons tout de même que Gustave Ricaux, Carlotta Zambelli, Emma Sandrini, Anna Pavlova et d’autres assisteront à ses obsèques. Mais craignant « qu’une trappe ne s’ouvrît à son passage », même si elle verra plus tard le corps de ballet de l’Opéra comme étant « indiscutablement le meilleur du monde » (42), Mariquita fut ravie de ne pas quitter l’Opéra-Comique pour une position plus brillante. Ce qui fera dire à Robert Quinault : « Elle continua, avec ses petits moyens de corps de ballet des plus réduits, à nous montrer qu’elle aurait été, si elle avait disposé d’une troupe importante, la plus grande maîtresse de ballet de cette

époque »  (43). Elle n’en fut pas moins une artiste de premier plan. Bref, l’histoire de la danse est prioritairement une histoire humaine. Hélène Marquié : Comment as-tu mené tes recherches sur Mariquita ? Tu mobilises des sources variées, qui demandent un gros travail d’enquête. Cela me paraît important de montrer que l’on peut tout à fait être artiste et mener un travail de recherche rigoureux (qui ne fabule pas, mais part à la recherche des sources, pose des questions, essaie d’y répondre...). TM : Je n’ai aucune formation en la matière, et à l’exception de la presse locale que je consulte pour rendre compte de l’histoire chorégraphique de Biarritz, je n’ai pas le loisir de fréquenter les archives. C’est pourquoi, je voue un culte particulier à Gallica, le site de la BnF et à Internet en général. Ainsi, aux « divines octaves de l’aube »  (44) d’Alfred Delvau, je passe de longues heures à chercher et recouper les informations. Pour des motivations à la fois sentimentales et utilitaires, je suis aussi collectionneur, une maladie que je vis bien. S’agissant de Mariquita, cela fait plusieurs années que je me suis mis en tête de mettre à jour son parcours, ayant créé un grand nombre de ballets autrefois « réglés par Mariquita », comme disaient immuablement les programmes ; à ce propos, on raconte qu’un humoriste, qui avait dans un café une forte ardoise, écrivit un jour sur l’addition « Prière de faire régler par Mme Mariquita »  (45). Elle était alors regardée comme la maîtresse de ballet la plus occupée de Paris, et si son œuvre entière est perdue, les échos de la presse ne manquent pas. En revanche, pour avoir cultivé la discrétion à outrance, de nombreux aspects de son existence, de son identité même demeurent obscurs. Au point que née sans nom, (derrière Mariquita se cache a priori Marie Gamaléry (46), mais il y a d’autres hypothèses), elle gît anonyme auprès de son époux et de sa fille adoptive. Mais sait-on jamais, peut-être qu’un jour je mettrai la main sur des archives de famille. […] Hélène Marquié : En quoi ton expérience de danseur et chorégraphe te permet-elle de mieux appréhender ta recherche ? De mieux comprendre certaines choses ? De poser certaines questions qui ne viendraient pas à l’idée du chercheur qui n’a jamais dansé ? (Je veux dire par là qu’on a forcément une relation beaucoup plus proche avec la pratique, que ce soit celle de la danse, de la création, du quotidien des maîtresses de ballet, etc.) TM : Sans doute parle-t-on mieux de la danse en dansant tout simplement plutôt qu’en cherchant des explications, mais comme la recherche fut d’abord une manière de comprendre le présent, je dirais que cette activité me conduit

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Musica, Numero 75, Dec 1908 © Alcide Allévy

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Hélène Marquié : En te lisant et en t’écoutant, j’ai été frappée par le fait qu’il s’agit pour toi, me semble-t-il, d’aborder l’histoire non pas, comme c’est malheureusement encore trop souvent le cas en danse, comme un récit linéaire, décontextualisé et paradoxalement anhistorique, mais de l’aborder comme un récit vivant, qui soulève des questions qui résonnent encore aujourd’hui.

page suivante : Iphigénie en Aulide, photo Paul Boyer, 1907, L’Illustration, n° 3385, 11 janvier 1908.

inévitablement à examiner l’histoire chorégraphique d’un point vue personnel. Ainsi, la répétition de certains événements, la méconnaissance et le mépris dont la danse fut et reste souvent victime impliquent que je n’ai aucune peine à m’identifier. J’aime à radoter qu’en ayant pour instrument d’interprétation le corps lui-même, la danse est probablement la discipline artistique qui exprime le mieux la vie. Quel qu’en soit le genre, son évolution est liée à la conquête d’un geste neuf et libre. Mais ne pouvant émerger sans « espèces sonnantes et trébuchantes », à côté de la religion qui longtemps se mêla de tout, c’est aussi un art soumis au bon vouloir des classes dominantes, donc à la contrainte qui stimule ou pas la création. Aussi, comme il sied à la profession de baisser l’échine, l’histoire de la danse a retenu peu d’exemples d’artistes chorégraphiques qui aient parlé haut et vrai, c’est ce qui me touche et me plaît de regarder de près.

•••


LA DANSE À BIARRITZ # 61

••• Parce qu’au fond même si l’on danse pour s’affranchir du réel, les doutes, les espoirs, les colères, les joies, en un mot – les ressorts intimes – sont la mesure de toutes choses. Hélène Marquié : En quoi tes recherches, la rencontre avec Mariquita nourrissentelles directement ou indirectement ton travail de création ? TM : À propos de la connaissance de l’histoire chorégraphique, Charles Pauli, maître à danser français du XVIIIème siècle aurait écrit, qu’elle « éclaircit les idées, développe les doutes, fortifie le jugement et sauve des erreurs et des abus »  (47). Je la considère en effet comme une lumière portant la clarté dans les ténèbres, comme un fluide se transmettant à travers les générations. Toutefois, ne cherchant pas dans mon travail à créer « à la manière de », les acquis me permettent de prolonger le temps sans oublier d’innover : « il faut continuer, tout doit continuer » écrit Samuel Beckett en conclusion de Fin de partie (48). Si l’on en croit Robert Catteau, Mariquita ne fit pas autrement : « Ce qu’elle fait depuis qu’elle est à l’Opéra-Comique, elle y songeait déjà en 1888, le lendemain du soir où elle dansa pour la dernière fois, au Châtelet, dans le Tour du Monde en 80 jours. Et cependant, pourrions-nous nous étonner aujourd’hui si, par un sentiment très humain et combien respectable, elle était restée attachée à son art tel qu’elle l’avait pratiqué avec tant de succès. […] Mais tel ne fut pas son cas. Ce qu’elle savait – et elle en savait long ! – elle ne voulut s’en souvenir que pour autant que ses connaissances et son métier pouvaient l’aider à réaliser le projet glorieux qu’elle avait formé, celui de rénover l’Art de la Danse » (49). De fait, la rencontre avec Mariquita, la « petite fée endiablée » dont parlait Théodore de Banville a surtout nourri ma curiosité. Écho d’une époque déjà lointaine, elle est comme un souffle qui, parfois, s’anime et passe. Et, si la connaissance de l’histoire « sauve des erreurs et des abus », la faire connaître c’est aussi tenter de réhabiliter à travers elle une période injustement frappée d’anathème. n

Notes Cendrillon, conte de fées en quatre actes et six tableaux par Henri Cain, Opéra-Comique, 24 mai 1899.

(1)

(2)

RICOU Georges, La Presse, 2 septembre 1911.

Cigale : divertissement-ballet en deux actes par Henri Cain, Opéra-Comique, 4 février 1904.

(3)

(4)

Le Gaulois, 4 février 1899.

(5) DELLUC Louis, « Madame Mariquita et le Ballet Français », Comœdia illustré, 20 novembre 1912, pp. 155-157.

(28)

CAIN Georges, Le Temps, 13 décembre 1910.

ESPINOSA Édouard, Technical Vade Mecum: The Art of the ballet, London, Eve Kelland, 1948, p. 14

(29)

(30) GRANDFORT (de) Marie, La Fantaisie parisienne, n° 18, revue du 15 novembre 1875.

MÉRODE (de) Cléo, Le Ballet de ma vie, préface par André de Fouquière, Paris, Pierre Horay, 1955, réédité en 1985 avec une préface de Françoise Ducout, p. 239. (31)

(6)

(32) Les Annales politiques et littéraires, 18 avril 1920.

(7)

(33) MÉROUVEL Charles, Les Vautours à Paris, Paris, Société d’édition et de publications, 1904-1914, p. 265.

GARAFOLA Lynn, Legacies of twentieth-century dance, Middletown (Connecticut), Wesleyan University Press, 2005, pp. 215-228.

Comœdia, 16 mars 1920.

VOLTAIRE (François-Marie Arouet), La Princesse de Babilone, Genève, Cramer, 1768, p. 171.

(8)

BASSOMPIERRE (de) François, Mémoires du mareschal de Bassompierre : contenant l’histoire de sa vie, Cologne, Pierre du Marteau, 1655. (9)

Cité par Alain BADIOU (sans référence), « La danse comme métaphore de la pensée », Danse et pensée - Une autre scène pour la danse, Ciro BRUNI (dir.), Sammeron, GERMS, 1993. (10)

Les Guêpes, série 2, Paris, Lévy frères, 1841, p. 247.

(11)

(12) LAPLACE-CLAVERIE Hélène, Écrire pour la danse : les livrets de ballet de Théophile Gautier à Jean Cocteau (1870-1914), Paris, Honoré Champion, 2001. (13)

CAIN Georges, Le Temps, 13 décembre 1910.

GHEUSI Pierre-Barthélémy, Le Figaro, 6 octobre 1922. (14)

(15)

SCHNEIDER Louis, Le Gaulois, 7 octobre 1922.

GERMAIN Auguste, Revue Illustrée, 15 décembre 1891. (16)

(17)

Le Ménestrel, 13 octobre 1922.

QUINAULT Robert, La Danse en France sous la Troisième République, conférence du 4 mars 1948 aux Archives nationales de la Danse, texte dactylographié, Bibliothèque-musée de l’Opéra. (18)

(19)

RICOU Georges, La Presse, 2 septembre 1911.

(20)

Comœdia, 19 septembre 1911.

Revue en douze tableaux d’Albert Wolff et Raoul Toché, musique d’Auguste Coedès, Théâtre des Nouveautés, 18 décembre 1880.

(21)

MORTIER Arnold, Les Soirées parisiennes, Préface Émile ZOLA, Paris, Dentu, 1880, p. 468. (22)

Opéra en trois actes de Christoph Willibald Gluck sur un livret de François-Louis Gand Le Bland du Roullet créé le 19 avril 1774 et repris à l’OpéraComique le 18 décembre 1907.

(23)

Ballet en quatre tableaux de Hubert Desvignes, musique d’Edmond Missa, Folies Bergère, 13 mai 1899.

(24)

(25) RIANZA Yetta, citée par Solange BERNOT, « Comment on devient «étoile » », La Culture Physique, 15 janvier 1912, p. 863.

UZANNE Joseph, MARIANI Angelo, Album Mariani. Portraits, biographies, autographes, 1897, n. p., entrée Mariquita.

(26)

(27)

Ibid.

(34)

Gil Blas, 7 février 1892.

AUCLAIR Mathias, GHRISTI Christophe (dir.), Le Ballet de l’Opéra, trois siècles de suprématie depuis Louis XIV, Paris, Albin Michel, 2013.

(35)

Parmi les réactions devant ce titre posant le Ballet de l’Opéra de Paris en position dominante, voir DELATTRE-DESTEMBERG Emmanuelle, GLON Marie, OLIVESI Vannina, « Écrire l’histoire de la danse : des enjeux scientifiques aux enjeux idéologiques », article mis en ligne le 9 décembre 2013 sur le carnet de recherche de l’Atelier d’histoire culturelle de la danse, (36)

URL : http://ahcdanse.hypotheses.org/ consulté le 29 octobre 2014. (37)

Le Gaulois, 22 février 1893.

(38)

Ibid.

Ballet en deux actes de Pedro Gailhard, musique de Paul Vidal, 24 février 1893.

(39)

MÉRODE (de) Cléo, Le Ballet de ma vie, préface par André de Fouquière, Paris, Pierre Horay, 1955 réédité en 1985 avec une préface de Françoise Ducout, p. 239. (40)

(41) QUINAULT Robert, La Danse en France sous la Troisième République, conférence du 4 mars 1948, op. cit. (42)

Comœdia, 19 septembre 1911.

QUINAULT Robert, La Danse en France sous la Troisième République, conférence du 4 mars 1948, op. cit. (43)

DELVAU Alfred, Les Heures parisiennes, Paris, Librairie centrale, 1866, p. 14.

(44)

(45)

La Presse, 23 février 1920.

On trouve par exemple ce nom dans Le Figaro, 18 janvier 1895, à l’occasion de sa nomination aux palmes académiques. (46)

(47) PAULI Charles, Élements de la danse par Charles Pauli Maitre à danser à l’Université de Leipsic Très humblement Dédiés à Tous ceux De quelque Rang et Qualité qu’ils soient Qui lui font l’honneur de se servir de son instruction et qui fréquentent ses leçons pour la Danse, [Manuscrit], Leipsic, 1756, p. 12, BnF, citation communiquée par Dóra Kiss Muetzenberg. (48)

Pièce en un acte pour quatre personnages, 1957.

(49)

La Revue illustrée, 20 décembre 1907.

Référence électronique : Thierry Malandain et Hélène Marquié, « Dans les pas de Mariquita » : http://danse.revues.org/922


SENSIBILISATION Transmission du répertoire

Partenariats et collaborations

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Remonté en une semaine et deux week-ends par Dominique Cordemans, chargée au CCN de la sensibilisation et de la transmission du répertoire aux préprofessionnels, douze élèves de Kay Viola et de Carlos Médina Perez, de fin de cycle 3 et de cycle spécialisé au Conservatoire à rayonnement régional (CRR) de Toulouse vont interpréter le Beau Danube bleu tiré du Sang des étoiles. Le spectacle sera présenté les 22 et 23 mai à 20h00, à l’Auditorium Saint-Pierre des Cuisines de Toulouse. Renseignements : CRR de Toulouse. Tél. 05 61 22 28 61

Conservatoires à rayonnement départemental d’Argenteuil, Bezons et Roissy et Conservatoire à rayonnement régional de Cergy-Pontoise Du 19 au 24 avril, au Conservatoire à rayonnement départemental d’Argenteuil, Dominique Cordemans, chargée de la sensibilisation et de la transmission du répertoire aux pré-professionnels remontera des extraits de Cendrillon à seize élèves âgés de 14 à 20 ans issus d’établissements du Val d’Oise (Conservatoires à rayonnement départemental d’Argenteuil, de Bezons, de Roissy et Conservatoire à rayonnement régional de Cergy- Pontoise) Accompagnée de Lyane Lamourelle, ex-danseuse de la compagnie et professeur au CRD d’Argenteuil, ce travail porté par le CRD d’Argenteuil et soutenu par le Conseil Général du Val d’Oise, sera présenté le 5 juin au Théâtre du Figuier Blanc d’Argenteuil, lors d’un spectacle intitulé Danses qu’on croise.

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Conservatoire à rayonnement régional de Toulouse

11ème Rencontres inter-universitaires UPPAdanse Les 11ème Rencontres inter-universitaires UPPAdanse organisées par le service culturel de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, se dérouleront les 4 et 5 avril au Théâtre Quintaou d’Anglet et à Biarritz au Conservatoire Maurice Ravel Côte Basque. Le 4 avril, à l’issue du concours interuniversitaire, Dominique Cordemans retiendra douze lauréats qui seront accueillis en résidence au Centre Chorégraphique National du 6 au 13 septembre. A cette occasion, elle travaillera avec eux un ballet de Thierry Malandain qui sera présenté le 13 septembre à Biarritz, dans le cadre des Scènes ouvertes du Festival le Temps d’Aimer. Par ailleurs, le 5 avril à Biarritz, Dominique Cordemans animera un atelier de répertoire ouvert à tous les étudiants au Conservatoire Maurice Ravel Côte Basque. Durant ce week-end d’animations autour de la danse sera présenté le Ballet de l’étudiant, un documentaire réalisé par Caroline de Otero et Catherine Guillaud - BoiSakré productions qui relate en trois étapes la collaboration entre l’Université de Pau et des Pays de l’Adour et le Malandain Ballet Biarritz : le concours inter-universitaire d’avril, la résidence des lauréats en septembre et tous les deux ans au mois d’octobre la tournée dans les villes universitaires d’Aquitaine. Renseignements et inscriptions : UPPAdanse@univ-pau.fr – Tél. 05 59 57 41 55 ou 05 59 57 41 62 Conservatoire à rayonnement régional Maurice Ravel Côte Basque Le 9 avril, dans le cadre d’un partenariat avec le Conservatoire Maurice Ravel Côte Basque et l’Ecole Jules Ferry de Biarritz pour les classes à horaires aménagés danse (CHAD), le CCN accueillera 170 élèves des classes CP à CM2 et leurs enseignants pour un parcours culturel. Durant cette journée, ils découvriront le théâtre et les coulisses de la Gare du Midi, la technique du spectacle (lumière et son), les costumes et le travail des danseurs en studio. Le 1er juin, ils assisteront à la représentation

d’Estro programmée par Biarritz Culture à l’occasion du 4ème Rendez-vous sur le quai de la gare. Diffusion de documentaires Le 4 avril, durant le temps scolaire, Cendrillon – un an de création réalisé par Caroline de Otero et Catherine Guillaud / BoiSakré productions sera projeté au Conservatoire Maurice Ravel Côte Basque pour les élèves des classes à horaires aménagés danse (CHAD) de l’Ecole Jules Ferry de Biarritz. Le 7 avril, ce même documentaire et Malandain & la musique réalisé par Frédéric Néry  / Yocom, sera diffusé à la Médiathèque de Biarritz à 18h30. Ouverte à tous, cette projection initiée par le Conservatoire Maurice Ravel Côte Basque sera suivie d’un échange animé par Dominique Cordemans.

Actions de sensibilisation en tournée Israël Lors de la tournée qui s’est déroulée du 3 au 12 février, Fábio Lopez, danseur de la compagnie a animé des ateliers chorégraphiques en lien avec différents ballets de Thierry Malandain. Le 3 février à Tel-Aviv autour de Nocturnes à Even Yehuda Dance School, direction Nathalie Erlbaum-Bornstein. Le 4 février à Herzliya autour de Boléro à la Hayovel High School of Performing Arts. Enfin, le 5 février à TelAviv autour de Créatures à la Thelma Yellin High School of Performing Arts, direction David Dvir. Bordeaux – Pôle d’enseignement supérieur musique et danse Bordeaux Aquitaine (PESMD) A l’occasion des représentations des 19 et 20 février à l’Opéra national de Bordeaux, à l’invitation de Josiane Rivoire, Dominique Cordemans et Fábio Lopez ont animé deux ateliers chorégraphiques, respectivement autour de Cendrillon et Boléro pour les étudiants en formation au Diplôme d’Etat de professeur de danse. Outre un échange sur le traitement chorégraphique de Cendrillon, la question de la reconversion du danseur, le fonctionnement et les missions d’un CCN, les mêmes étudiants ont assisté à la classe et à la répétition des danseurs du Malandain Ballet Biarritz au Grand Théâtre de Bordeaux.

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LE LABO « Etats de corps » à la Médiathèque de Biarritz

A l’occasion des représentations données du 23 au 28 février à la Maison de la Danse : Le 22 février au Musée gallo-romain de Lyon-Fourvière dans le cadre des Maisons Nomades, visites chorégraphiées initiées par la Maison de la Danse, en collaboration avec le Conservatoire National Supérieur Musique et Danse de Lyon (CNSMD), deux représentations d’une « barre itinérante » imaginée à partir de Cendrillon ont été animées par Dominique Cordemans et Giuseppe Chiavaro, professeur invité de la compagnie avec la complicité de sept danseurs du Jeune Ballet du CNSMD. Les 24 et 28 février à la Maison de la Danse, deux Mégabarres animées respectivement par Dominique Cordemans et Richard Coudray, maître de ballet ont rassemblé plus de 130 participants. Le 26 février à la Maison de la Danse, Gaël Domenger, chargé au CCN de la formation et du Laboratoire de recherche chorégraphique sans frontière (LE LABO) a animé un atelier chorégraphique autour de Cendrillon pour les élèves des classes de 2nde et 1ère de l’Option Art-Danse du Lycée Récamier de Lyon. Le 28 février à la Maison de la Danse, dans le cadre de « On danse en famille », temps d’initiation à la danse proposés autour des représentations, Dominique Cordemans a animé un atelier chorégraphique autour de Cendrillon pour une vingtaine de personnes. Italie Lors des représentations données les 5, 7 et 8 mars, Giuseppe Chiavaro, professeur invité au Malandain Ballet Biarritz a animé deux ateliers chorégraphiques au Teatro Comunale de Vincenza, ainsi qu’une Mégabarre.

Le 18 avril à 16h00 dans le Hall de la Médiathèque de Biarritz : Présentation d’une rencontre du Geste et du texte, entre la poésie et la posture du danseur, pour une performance à « corps et à cri » de Gaël Domenger (LE LABO), Capitaine Alexandre, le poète du « chant des possibles », Johanna Etcheverry danseuse de la compagnie Traversée et Jésus Aured, accordéoniste improvisateur. Le 20 avril, Marc Alexandre Oho Bambe dit Capitaine Alexandre, poète et slameur, interviendra auprès des membres du LABO pour un atelier exceptionnel sur la danse des mots et les mots de la danse.

Les Ethiopiques 2015 / Mikado Le 25 avril à 10h les membres du LABO présenteront, dans les rues de Bayonne, leur performance Mikado, un travail de composition instantanée sur la dispersion et le regroupement dans l’espace urbain en relation avec l’utilisation de bâtons. Cette performance, placée sous le signe du Bambou sera accompagnée de Jésus Aured et son inséparable accordéon ainsi que du chant de Beñat Achiary. Match d’improvisation à Anglet Le samedi 4 avril à 21h, dans le cadre des rencontres inter-universitaires UPPAdanse, la compagnie Androphyne de PierreJohann Suc et Magali Pobel propose son « Match d’impro » au Théâtre Quintaou d’Anglet avec la participation de Gaël Domenger (LE LABO) et Romain Di Fazio (danseur au Malandain Ballet Biarritz). Cette performance pluridisciplinaire et intergénérationnelle clôturera les rencontres proposées par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Regards croisés 2015 après Biarritz… Bordeaux et Bilbao. Nouveaux croisements, nouvelles rencontres. Regards croisés après son passage par Biarritz s’installe à Bordeaux pour quatre jours au Glob Théâtre, nouveau partenaire de l’événement, avant de rejoindre La Fundición de Bilbao.

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Lundi 4 et mardi 5 mai : Argh ! par la Compagnie Ciento Cincuenta Cuerdas de Blanca Arrieta et Donc en résumé, je continue à rêver par la compagnie des Songes de Laëtitia Andrieu et Thibault Lebert. q

Mercredi 6 et jeudi 7 mai : HOOKED (still) et LAUESKU22 par la compagnie LASALA de Judith Argomaniz et Diego Hernández et Trois citrons sur le sol froid par la Compagnie Traversée de Mizel Theret. q © Diego Hernández

Lyon - Maison de la Danse

A l’occasion de l’exposition « états de corps » du FRAC (Fonds Régional d’Art Contemporain) d’Aquitaine à la Médiathèque de Biarritz, LE LABO rencontre le SLAM de Capitaine Alexandre.

© Johan Morin

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Regards Croisés à Bordeaux

Et aussi… Master Class avec Blanca Arrieta et Gaël Domenger. Rencontres pédagogiques entre lycéens et artistes. Table ronde autour de la création chorégraphique en Espagne aujourd’hui. Glob Théâtre 69, rue Joséphine, Bordeaux, Tél. 05 56 69 06 66 www.globtheatre.net Regards Croisés à Bilbao Samedi 9 et dimanche 10 mai : Donc en résumé, je continue à rêver par la compagnie des Songes de Laëtitia Andrieu et Thibault Lebert. Rencontre entre les artistes et le public à l’issue de la représentation. La Fundición Calle de Francisco Maciá, 1, Bilbao, Tél. +34 944 75 33 27 www.lafundicion.org Option Art-Danse d’Aquitaine / les Mains libres Le 13 mai, l’option Art-Danse d’Aquitaine du Lycée André Malraux présentera son spectacle de fin d’année au Colisée de Biarritz. A la suite de la présentation des travaux chorégraphiques des élèves de terminale, l’ensemble des élèves présentera les Mains libres, un travail de transcription chorégraphique de l’œuvre commune de Paul Eluard et Man Ray. Empreinte de surréalisme, cette œuvre, au programme du baccalauréat de l’année 2015, propose, grâce à sa genèse, une rencontre entre art plastique et poésie à laquelle la danse des élèves se joint par un travail d’écriture chorégraphique et de composition instantanée, coordonnée par Gaël Domenger du LABO.


BALLET  T Une nouvelle convention 2015-2020 pour le développement d’un Pôle de coopération chorégraphique eurorégional Programmation Ballet T Représentations à Donostia / San Sebastián 26 avril à 21h XIX Gala del día Internacional de la Danza Teatro Victoria Eugenia 12€ / 10€ / 6€ 29 et 30 avril à 21h Dantzaz Konpainia : Atalak XXIV Sala Club del Teatro Victoria Eugenia 10€ 16 mai à 19h30 Pasiones tangueras : Agata Teatro Victoria Eugenia 25€ / 20€ / 15€

Fort d’un bilan positif et d’un nouveau projet de développement, le Malandain Ballet Biarritz et le Teatro Victoria Eugenia de Donostia / San Sebastián ont renouvelé, pour une période de cinq ans, la convention d’objectifs et de moyens qui encadre leur projet de coopération culturelle « Ballet T » mené sur le territoire du Pays Basque Nord et Sud depuis 2007, grâce au soutien des Fonds Européens de Développement Régional (FEDER), initié et développé par le Programme Opérationnel de Coopération Territoriale Espagne / France / Andorre (POCTEFA). Les villes de Biarritz et de Donostia / San Sebastián qui soutiennent ce projet depuis ses débuts sont également signataires de cette convention.

Thierry Malandain, Directeur et chorégraphe du CCN Malandain Ballet Biarritz, Juan Karlos Izagirre, Maire de Donostia – San Sebastián, Michel Veunac, Maire de Biarritz © Johan Morin

30 mai à 20h Compagnie Blanca Li : Robot Teatro Victoria Eugenia 32€ / 23€ / 8€ En présence de Michel Veunac, maire de Biarritz et de Juan Karlos Izagirre, maire de Donostia / San Sebastián, la signature de cette convention s’est déroulée au Teatro Victoria Eugenia, le jeudi 12 mars, dans le cadre de dFeria, rendez-vous incontournable du secteur des arts de la scène organisé chaque année par le Teatro Victoria Eugenia, qui permet aux six cents professionnels présents de découvrir les dernières productions des artistes basques, espagnols et de la scène internationale.

Sortie du documentaire Ballet T A l’initiative du Teatro Victoria Eugenia, que dirige Norka Chiapusso et de Malandain Ballet Biarritz, un documentaire de dix minutes retraçant les activités de Ballet T a été réalisé par Morgan Creativos et co-financé par les fonds européens du Programme Opérationnel de Coopération Territoriale Espagne – France - Andorre. Il a été présenté dans le cadre de la signature de la nouvelle convention et est disponible sur les sites internet du Ballet T, du Malandain Ballet Biarritz et du Teatro Victoria Eugenia.

27 juin à 20h Compañía de Antonio Gades : Fuego Teatro Victoria Eugenia 32€ / 23€ / 8€ Répétitions publiques Studio de danse Gare du Midi de Biarritz 28 avril à 19h Dantzaz Konpainia Sala Club Teatro Victoria Eugenia 11 mai à 20h Compagnie du Pays Basque Ateliers Studio de danse Teatro Victoria Eugenia 18 avril et 9 mai de 10h à 11h30 ou de 12h à 13h30 Dantza Familian Studio de danse Teatro Victoria Eugenia 25 avril de 10h à 12h Atelier pour les adolescents Studio de danse Teatro Victoria Eugenia 16 mai de 10h à 12h Mugarik Ez Renseignements tél. 0034 943 48 11 60 www.victoriaeugenia.com

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EN BREF 100ème de Cendrillon La 100ème représentation de Cendrillon s’est déroulée le 11 mars dernier à la Cité de l’eau, salle Olympe de Thonon-lesBains. Nouvel élan pour le Stage international de danse de Biarritz Avec le soutien de la ville de Biarritz, l’Ecole de Ballet Gillet Lipszyc et le Malandain Ballet Biarritz renforcent leur partenariat pour développer le Stage international de Danse de Biarritz qui prendra pour sa 26ème édition, une nouvelle appellation : Biarritz Académie internationale de Danse. Cette année, du 2 au 7 août, l’équipe pédagogique sera composée de Carole Arbo, danseuse étoile de l’Opéra national de Paris, Bertrand Belem de l’Opéra national de Paris, YatSen Chang, principal à l’English National Ballet, Isabel Hernandez de l’English National Ballet, Andrey Klemm professeur au Staatsoper de Berlin et au Ballet de l’Opéra national de Paris, Margarita Kullik, danseuse étoile du Théâtre Mariinsky, Sophie Sarrote, soliste à la Scala de Milan ou encore Béatrice Legendre-Choukroun, professeur titulaire des conservatoires de Paris. Outre des cours de danse classique, de barre à terre, de contemporain et des classes spécifiques pour garçons, les stagiaires pourront travailler des extraits du répertoire d’Angelin Preljocaj et de Thierry Malandain. Informations tél. +33 (0)5 40 07 08 26 06 50 10 16 06 www.biarritz-academie-danse.com

Concours international de danse de Florence Les 27, 28 février et le 1er mars, dans le cadre de Danza in Fiera, Giuseppe Chiavaro, professeur invité au Malandain Ballet Biarritz faisait partie du jury de la 11ème édition d’Expression, Concours international de danse organisé à Florence par International Dance Association (I.D.A). Lauréat de ce concours, Paolo Barbonaglia, formé à Arte Danza à Novara sera prochainement reçu en stage au CCN.

Le Manteau d’Arlequin USB  -  25ème Concours International de Danse de Biarritz Du 1er au 3 mai, Richard Coudray, maître de ballet et Giuseppe Chiavaro, professeur invité au Malandain Ballet Biarritz, seront membres du jury classique et contemporain du Concours International de Danse de Biarritz dirigé par Monik Elgueta. En parallèle, le 2 mai de 10h à 12h30, une master classe / atelier de répertoire sera proposée par Dominique Cordemans aux participants du concours ainsi qu’aux jeunes danseurs extérieurs. Dimanche 3 mai, Richard Coudray, maître de ballet au Malandain Ballet Biarritz dirigera une classe de 12h45 à 14h15 dans le Grand Studio du Malandain Ballet Biarritz. Renseignements Studio Ballet tél. 05 59 03 29 29 Mécénat Toute l’équipe du Malandain Ballet Biarritz remercie le Bar du Jardin de Biarritz représenté par Jackie et Thierry Descamps et Le Fournil de la Licorne à Bidart, dirigé par Christophe Garcia qui rejoignent notre Cercle des Mécènes.

L’Amour sorcier au Ballet du Capitole de Toulouse Après avoir remonté, Mozart à 2 et Don Juan pour les danseurs du Wiener Staatsoper et du Wiener Volksoper que dirige Manuel Legris ; à l’invitation de Kader Belarbi, Françoise Dubuc, maîtresse de Ballet au Malandain Ballet Biarritz réitère ce travail de transmission au Ballet du Capitole de Toulouse. Assistée de Frederik Deberdt, danseur au Malandain Ballet Biarriz, elle remontera l’Amour sorcier dont la première aura lieu à Toulouse le 2 avril au Casino Théâtre Barrière. Informations www.theatrecapitole.fr

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Le 3 décembre, Thierry Malandain a assisté au Palais Garnier à la présentation d’un ouvrage de Jean-Albert Cartier : Le Manteau d’Arlequin (Editions de l’Amandier). Critique d’art avant de fonder en 1968 le Ballet Théâtre Contemporain d’Amiens, puis d’Angers avec Françoise Adret ; Jean-Albert Cartier a ensuite dirigé avec Hélène Traïline, le Ballet Théâtre Français de Nancy d’où sont issus les fondateurs du Malandain Ballet Biarritz. A la tête de l’Opéra de Nancy, du Théâtre du Châtelet, Jean-Albert Cartier a ensuite été directeur administratif de l’Opéra national de Paris, puis directeur de l’Opéra de Nice. Il fut enfin le fondateur d’Europa Danse pour lequel, Thierry Malandain régla Daphnis et Chloé de Maurice Ravel, puis Mercure d’Eric Satie avec Daniel Vizcayo, l’actuel prince de Cendrillon.


centre chorégraphique national d’aquitaine en pyrénées atlantiques Gare du Midi 23, avenue Foch • F-64200 Biarritz tél. +33 5 59 24 67 19 • fax +33 5 59 24 75 40 ccn@malandainballet.com président Michel Laborde vice-président Pierre Moutarde trésorière Solange Dondi secrétaire Richard Flahaut président d’honneur Pierre Durand Direction directeur / chorégraphe Thierry Malandain directeur délégué Yves Kordian Artistique / Création maîtres de ballet Richard Coudray, Françoise Dubuc artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Raphaël Canet, Mickaël Conte, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Romain Di Fazio, Baptiste Fisson, Clara Forgues, Michaël Garcia, Jacob Hernandez Martin, Irma Hoffren, Miyuki Kanei, Mathilde Labé, Hugo Layer, Claire Lonchampt, Fábio Lopez, Nuria López Cortés, Arnaud Mahouy, Patricia Velazquez, Laurine Viel, Daniel Vizcayo, Lucia You González professeurs invités Angélito Lozano, Bruno Cauhapé, Giuseppe Chiavaro pianistes Alberto Ribera-Sagardia, Miyuki Brickle, Jean - François Pailler

Production / Technique directeur technique Oswald Roose directeur de production, conception lumière Jean - Claude Asquié régie plateau Chloé Bréneur, Jean Gardera régie lumière Frédéric Eujol, Christian Grossard régie son Jacques Vicassiau, Nicolas Rochais réalisation costumes Véronique Murat régie costumes Karine Prins construction décors & accessoires Frédéric Vadé technicien chauffeurs Thierry Crusel, Guy Martial agent d’entretien Ghita Balouck Sensibilisation / Relations avec les publics responsable sensibilisation / transmission du répertoire aux pré-professionnels Dominique Cordemans responsable Labo de recherche chorégraphique  / médiation / accueil studio Gaël Domenger Diffusion chargée de diffusion Lise Philippon attachée de production Laura Delprat agents Le Trait d’union / Thierry Duclos, Creatio 300 / Enrique Muknik, Norddeutsche Konzertdirektion / Wolfgang et Franziska Grevesmühl, Internationale Music / Roberta Righi Communication responsable image Frédéric Néry  /  Yocom responsable communication Sabine Lamburu attaché de presse Yves Mousset  /  MY Communications photographes Olivier Houeix, Johan Morin Mission Euro région / Projets transversaux administratrice de projet Carine Aguirregomezcorta Secrétariat général / Mécénat secrétaire général Georges Tran du Phuoc Développement & partenariat chargé de mission Jacques Jaricot Ressources humaines, finances et juridique directeur administratif et financier Jean-Paul Lelandais comptable Arantxa Lagnet secrétaire administrative Nora Menin Suivi et prévention médicale des danseurs Romuald Bouschbacher, Jean-Baptiste Colombié, Aurélie Juret San Sebastián Centre Chorégraphique Transfrontalier Malandain Ballet Biarritz Yves Kordian directeur délégué Carine Aguirregomezcorta suivi du projet Arantxa Lagnet relations partenaire, traduction basque Teatro Victoria Eugenia Amaia Almirall directrice Norka Chiapuso direction de programmation Maria Jose Irisarri suivi administratif Koldo Domán suivi des actions Numéro direction de la publication Thierry Malandain conception & design graphique Frédéric Néry impression IBL (Hendaye) ISSN 1293-6693 - juillet 2002

Miyuki Kanei & Daniel Vizcayo, Cendrillon © Stephen Martinez

Transmission du répertoire maîtresse de ballet Françoise Dubuc


CALENDRIER

AVRIL > JUIN 2015

Représentations en France Saint-Nazaire

Cendrillon

02/04

Saint-Nazaire

Cendrillon

07/04

Mont-de-Marsan

Cendrillon

11/04

Saint-Malo

Cendrillon

14/04

Rueil-Malmaison

Une Dernière chanson, Boléro, l’Amour sorcier

15/04

Rueil-Malmaison

Une Dernière chanson, Boléro, l’Amour sorcier

16/04

Rouen

Cendrillon

17/04

Rouen

Cendrillon (scolaire et tout public)

27/04

Saint-Etienne

Silhouette

27/05

Bastia

Cendrillon

31/05

Biarritz

Silhouette, Nocturnes, Estro

01/06

Biarritz

Estro / extraits, Nocturnes / extraits (scolaire)

02/06

Biarritz

Estro / extraits, Nocturnes / extraits (scolaire)

02/06

Biarritz

Silhouette, Nocturnes, Estro

Laurine Viel & Frederik Deberdt, Nocturnes © Olivier Houeix

01/04

Allemagne / Oldenburg

Une Dernière chanson, Estro, Boléro

01/05

Etats-Unis / Dallas

Cendrillon

02/05

Etats-Unis / Dallas

Cendrillon

03/05

Etats-Unis / San Diego

Roméo et Juliette

17/05

Allemagne / Recklinghausen

Nocturnes, Estro, Boléro

18/05

Allemagne / Recklinghausen

Nocturnes, Estro, Boléro

12/06

Colombie / Bogota

Cendrillon

13/06

Colombie / Bogota

Cendrillon

18/06

Colombie / Baranquilla

Roméo et Juliette

19/06

Colombie / Baranquilla

Roméo et Juliette

www.malandainballet.com

22/04

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