Numéro 43 - Juillet/Octobre 2009

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JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL D’AQUITAINE EN PYRÉNÉES ATLANTIQUES MALANDAIN BALLET BIARRITZ

JUILLET > SEPTEMBRE 2009

ÉDITO PAGE 3

CARMEN L’ AMOUR SORCIER LE SANG DES ÉTOILES PAGE 4

DANSE À BIARRITZ #38 PAGE 7

PRESSE PAGE 9

EN BREF PAGE 10

FESTIVAL PAGE 11

CALENDRIER PAGE 12

Nathalie Verspecht & Cédric Godefroid, Carmen • photo Olivier Houeix


en librairie

« Voici un livre d’une infinie élégance (si rare dans le monde de la danse) qui ouvre toutes grandes les portes d’un savoir chorégraphique tel qu’il se décline aujourd’hui pour quelqu’un qui sait innover sans renier le passé. »

■ Ballet 2000, Sonia Schoonejans « Une analyse précise autant que chaleureuse des créations de Thierry Malandain. »

■ Danse, Sylvia Chaban

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« L’itinéraire d’un chorégraphe talentueux conté avec minutie par Jacqueline Thuilleux. »

■ Le Figaro Magazine, François Deletraz

Format : 22x24 cm, 160 pages ISBN : 978-2-7588-0185-6 Prix : 20 € TTC


EDITO

Une saison formidiable !

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ous l’influence d’évènements ayant marqué le Pays basque, la prochaine édition du festival Le Temps d’Aimer, conçue de pair avec l’équipe de Biarritz Culture pourrait s’intituler : « Quand le diable mène la danse ! » ou « Démons et merveilles ! » tant danse et sorcellerie font ici bon ménage. A preuve, en juillet 1609, envoyé pour « purger le pays de tous les sorciers et sorcières sous l’emprise des démons » Pierre de Lancre, conseiller au parlement de Bordeaux, condamnait au bûcher près de six cents personnes, accusant certaines de se livrer à des danses sabbatiques. On se souvient aussi qu’en juillet 1949, la première édition du festival du Film Maudit de Biarritz, lancée par Jean Cocteau, couronnait L’Initiation à la danse des possédés de Jean Rouch. Art favorisant l’expression des sentiments exubérants du cœur et de l’âme. Art de l’envoûtement, de l’enchantement et de la passion, la danse dont on a stigmatisé la perversion en arguant qu’elle faisait la part belle au diable est avouons-le, avant d’être « arder et brancher », un art que Biarritz idolâtre. C’est pourquoi, du 11 au 20 septembre 2009, à force de cueillettes d’herbes propres aux maléfices, la

danse sera en ébullition dans les chaudrons. L’occasion d’applaudir une multitude d’artistes engraissés pour l’Enfer, dont certains rares en France, à l’instar des chorégraphes : Stephan Thoss, Crystal Pite, Paul Lightfoot, Sol León, Christian Spuck, Joost Vrouenraets, Mauro de Candia, Clark Tippet, Stanton Welch, Tim Rushton ou encore Jon Maia. Auprès de Mats Ek, Jirí Kylián, Myriam Naisy. Luc Petton, Carlotta Ikéda, Kader Attou, Hamid Ben Mahi, Bruno Pradet, Christine Grimaldi, Pierre-Johan Suc, Billy Cowie, Hervé Koubi, Claude Brumachon, Enrico Tedde, Michel Kelemenis et Kirsten Debrock, ils allumeront le feu de la concupiscence.

La compagnie sera absente de ce rassemblement capable de faire succomber l’innocence. Puisque ne travaillant qu’à se perdre, nos danseurs se rendront en Amérique Latine. Emportant Le Sang des étoiles, dont les airs flattent les oreilles et enflamment les cœurs. Auparavant nous aurons célébré les forces vitales de la danse au Canada. Mais aussi à Biarritz avec deux programmes dont Carmen, porté par le Szymanovski Quartet. Une promesse de rêves, avant une saison « formidiable » (1) !

■ Thierry Malandain, juin 2009 (1) Dieu est formidiable ! Jacques Prévert (Soleil de nuit)


ETOILES ET SOLISTES DU BALLET ROYAL DANOIS

CARMEN Musique Franz Schubert Chorégraphie Thierry Malandain Décor et costumes Jorge Gallardo Conception lumière Jean-Claude Asquié Réalisation costumes Véronique Murat Avec la participation du Szymanowski Quartet composé de Andrej Bielow, Grzegorz Kotow, Vladimir Mykitka et Marcin Sieniawski

Nathalie Verspecht & Giuseppe Chiavaro, Carmen • photo Olivier Houeix

photo Henrik Stenberg

20h30 Gare du Midi

Le 23 juillet 2009 à 21h à la Gare du Midi Direction artistique : Jean-Lucien Massot Dans le cadre de l’Académie «Bournonville à Biarritz», ACG Productions et Entractes Organisation, en collaboration avec Malandain Ballet Biarritz accueillent des étoiles et des solistes du Ballet royal danois avec en ouverture La Mort du cygne de Thierry Malandain.

Renseignements au 05 59 22 44 66 Billetterie Office du Tourisme de Biarritz Javalquinto, Square d’Ixelles 64200 Biarritz Réservations tous les jours au 05 59 22 44 66 www.biarritz.fr Ticketnet / Virgin-Leclerc www.ticketnet.fr Tél. 0 892 390 100 (0,34 €/min) France Billet / Fnac-Carrefour- Géant www.fnac.com Tél. 0 892 683 622 (0,34 €/min)

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Avec un sens aigu de la dramaturgie et de la scénographie, Thierry Malandain recentre l’action sur ce rituel d’amour et de mort imaginé par Prosper Mérimée. Mais au rouge de rigueur quand il s’agit d’évoquer la passion destructrice, il substitue le jaune, sur fond noir, bien évidemment. D’intenses scènes d’ensembles interprétées par une compagnie flamboyante encadrent les duos à la fois sensuels et vigoureux, à commencer par celui de la chambre qui ne démérite en rien comparé à celui - légendaire de Roland Petit.

■ 24 heures de Lausanne, JeanPierre Pastori, janvier 2009

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Programme La Mort du cygne / Camille Saint-Saëns - Thierry Malandain Apollon Musagète / Igor Stravinski – Georges Balanchine Triplex / Jean-Sébastien Bach – Tim Rushton Les Bras de mer / Yann Tiersen - Petr Zuska The Wish / Joseph Canteloube - Stanton Welsh 10 To Hyper M / Wolfgang Amadeus Mozart - Jorma Elo La Fête des fleurs à Genzano / Edvard Helsted Auguste Bournonville Napoli Tarentelle / Holger Simon Paulli - Auguste Bournonville


CARMEN L’ AMOUR SORCIER À BIARRITZ 9 AOÛT 2009

L’ AMOUR SORCIER L’Amour sorcier • photo Anthony Moreau

Musique Manuel de Falla Chorégraphie Thierry Malandain Décor et costumes Jorge Gallardo Conception lumière Jean-Claude Asquié Réalisation costumes Véronique Murat 20h30 Gare du Midi

■ El Diario Vasco, Ana Remiro, mai

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Enchâssée dans une surprenante et magnifique scénographie, cette œuvre s’engouffre dans les émotions suivant un processus perméable, un sens et un contenu dramatique dans lequel les protagonistes de l’histoire se voient multipliés sur scène produisant un effet très émouvant. La lumière à la fois originale et juste enveloppe pour sa part à la perfection des séquences chorégraphiques d’un contenu esthétique remarquable et de grande valeur expressive.

2008

Cédric Godefroid & Miyuki Kanei, L’Amour sorcier • photo Olivier Houeix

Coproduction Grand Théâtre de Luxembourg, Teatro de Sant-Cugat, Opéra Théâtre de Saint-Etienne, Grand Théâtre de Reims, L’Onde de Vélizy-Villacoublay, Teatro Victoria Eugenia de San Sebastian, Opéra de Vichy, Teatro Arriaga de Bilbao, Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques Malandain Ballet Biarritz.

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LE SANG DES ÉTOILES

LE SANG DES ÉTOILES

À BIARRITZ 11 AOÛT 2009

Musique Mahler, Strauss, Waldteufel, Lanner et Minkus Chorégraphie Thierry Malandain Décor et costumes Jorge Gallardo Conception lumière Jean-Claude Asquié Réalisation costumes Véronique Murat 20h30 Gare du Midi

Nathalie Verspecht, Le Sang des étoiles • photo Julien Palus

■ Le Figaro, René Sirvin, septembre 2004

Billetterie Office du Tourisme de Biarritz Javalquinto, Square d’Ixelles 64200 Biarritz Réservations tous les jours tél. 05 59 22 44 66 www.biarritz.fr Ticketnet / Virgin-Leclerc tél. 0 892 390 100 (0,34 €/min) www.ticketnet.fr France Billet / Fnac-Carrefour - Géant tél. 0 892 683 622 (0,34 €/min) www.fnac.com

Informations Ballet Biarritz tél. 05 59 24 67 19

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Avec Ione Miren Aguirre, Véronique Aniorte, Giuseppe Chiavaro, Frederik Deberdt, Cédric Godefroid, Aureline Guillot, Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei, Fabio Lopez, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Audrey Perrot, Magali Praud, Thibault Taniou, Nathalie Verspecht, Daniel Vizcayo. Maîtres de ballet Françoise Dubuc, Richard Coudray Régie générale Oswald Roose Régie lumière Frédéric Eujol, Christian Grossard Régie plateau Chloé Breneur, Régie son Jacques Vicassiau Technicien Plateau Son Gilles Urrutia Régie costumes Karine Prins

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Le Sang des étoiles s’ouvre par une dynamique marche de Strauss, qui permet d’admirer l’impeccable discipline du Ballet Biarritz, dans un ingénieux divertissement aux purs dessins géométriques mis en valeur par les superbes costumes du chilien Jorge Gallardo. Costumes encore plus somptueux pour illustrer Le Beau Danube Bleu, avec tous les danseurs, hommes et femmes, en crinolines très originales, également noires et bleues. Ces grands ensembles classique alternent avec des scènes plus originales, soli, duos sensuels un genre où le chorégraphe excelle – et trio, sur sept mélodies de Mahler, et qui mettent en scène les amours de Zeus et Callisto, magnifiquement incarnés.


LA DANSE À BIARRITZ # 38

Jean Cocteau « Le cinématographe est un moyen admirable de donner corps à des rêves individuels, de permettre à un grand nombre de personnes de participer à des choses secrètes, d’expulser et d’orchestrer de la solitude. Il est bien entendu que par rêves je n’entends pas rêves du sommeil, mais spectacles qui s’organisent dans la nuit de l’homme et que le cinématographe projette en pleine lumière. » écrivait Jean Cocteau, il y a soixante ans comme président de la première édition du Festival du Film Maudit de Biarritz. Lancé par Henri Langlois et Cocteau, en collaboration avec le marquis Pierre d’Arcangues, ami de longue date du «divin poète», cet événement considéré comme le premier festival du film d’auteur se déroula au Casino Municipal du 29 juillet au 5 août 1949. A l’affiche, Visconti, Bresson, Renoir, Grémillon, Vigo et Truffaut par exemple. « Une faune pittoresque inconnue jusqu’ici sur les rivages de la Côte basque » écrit Sud-Ouest. Et, alors que les récompenses ne cessèrent de pleuvoir, le Grand Prix du cours métrage revint à Jean Rouch pour film hissant son auteur à l’avant-

Il n’a que neuf ans, lorsque son père se suicide. Il exorcisera ce drame par la création artistique, dessinant, écrivant, se passionnant pour le théâtre et le cirque. A seize ans, il fréquente les cercles artistiques parisiens et s’y fait rapidement une réputation de dandy, on le surnomme alors le «prince frivole». En 1908, le tragédien, Édouard de Max, fasciné par l’écriture du jeune esthète, organise une lecture de ses poèmes au Théâtre Fémina. L’année suivante, Cocteau publie son premier recueil, La Lampe d’Aladin et fonde avec Maurice Rostand la revue Schéhérazade. Durant l’été, il est reçu à Arnaga, « le Versailles basque » des Rostand. Avant cela, il assiste à la première parisienne des Ballets russes. Une véritable révélation. A cette occasion, Misia Sert, mécène à la croisée des arts,

l’avant-garde. « Cette phrase me sauva d’une carrière de brio. Je devinai vite qu’on n’étonne pas un Diaghilev. De cette minute, je décidai de mourir et de revivre. Le travail fut long et atroce. »

Jean Cocteau & le Marquis Pierre d’Arcangues

Jean Cocteau & Georges Balanchine

le met en relation avec Serge Diaghilev. La rencontre est bouleversante : « Le premier son de cloche, qui ne se terminera qu’avec ma mort, me fut sonné par Diaghilev, une nuit, place de la Concorde. Nous rentrions de souper après le spectacle. Nijinski boudait, à son habitude. Il marchait devant nous. Diaghilev s’amusait de mes ridicules. Comme je l’interrogeais sur sa réserve (j’étais habitué aux éloges), il s’arrêta, ajusta son monocle et me dit : Etonne-moi » (2) Cocteau réagira, en mettant fin à une existence superficielle, allant jusqu’à renier ses œuvres passées, pourtant remarquées, et ralliera

garde du cinéma : L’Initiation à la danse des possédés : retraçant dans un village du Niger, la cérémonie d’initiation d’une femme songhaï à la danse de possession. Animateur de cette avant-garde, Cocteau, dont l’oeuvre immense recouvre de nombreux domaines, fit ses premières armes au cinéma en 1930 avec Le Sang d’un poète. Au générique figurait Pauline Carton, née « dans le noir » à Biarritz. Traduisez : à « La Négresse », quartier où elle vit le jour le 4 juillet 1884 (1) . Elle tourna avec les plus grands près de deux cent cinquante films, malgré un «physique de pou» (sic). Ajoutant : « Je n’ai jamais pu faire un concours de beauté : on me colle toujours dans le jury. » Né cinq ans plus tard, le 5 juillet 1889, au coeur d’une famille baignant dans le Paris mondain des années folles, Jean Cocteau grandit au rythme des séances musicales, des réceptions données par son grandpère, collectionneur et mélomane dont il hérite le goût de l’art.

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LA DANSE À BIARRITZ # 38

Affiche de Jean Cocteau, 1911, Karsavina dans le Spectre de la rose

m’était pas venue. J’étais d’une famille où on ne pensait pas du tout à étonner. On croyait que l’art était une chose tranquille, calme, disparate [...] «Le Sacre du Printemps» était pour moi la révélation d’une forme d’art opposée aux habitudes et anticonformiste ».

Souhaitant collaborer à l’aventure des Ballets russes et ajouter la Danse à l’expression de ses rêves, il dessine d’abord deux affiches pour Le Spectre de la rose, puis rédige un texte pour le programme de la troupe en 1911. La saison suivante, il édite un argument de ballet, Le Dieu bleu créé le 13 mai 1912 sur une musique de Reynaldo Hahn et une chorégraphie de Michel Fokine. La musique et le livret sont jugés faibles, l’inspiration orientaliste désuète, c’est un échec. Cet été là, Cocteau séjourne à Saint-Jean de Luz avec sa mère, puis à Cambo chez les Rostand. C’est en 1913 au lendemain de la première du Sacre du printemps, et de son scandale, qu’il prend conscience des attentes de Diaghilev : « L’idée d’étonner ne

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Au début de l’année 1914, il fait part à Igor Stravinski d’un projet de ballet qui tournera court. La Guerre éclate, c’est donc seulement en 1917, après avoir rencontré Erik Satie et décidé du choix de Picasso pour créer le décor et les costumes qu’il présente à Diaghilev le projet du ballet Parade. Ce dernier convaincu charge Léonide Massine de la chorégraphie. Devant une baraque foraine, un groupe d’artistes de cirque - un acrobate, un prestidigitateur chinois, une petite fille américaine - exécuteraient des extraits de leurs numéros pour essayer d’attirer le public vers le spectacle à l’intérieur. Pour ces quatre personnages écrit Cocteau « Il s’agissait de pendre une suite de gestes réels et de les métamorphoser en danse, sans qu’ils perdissent leur force réaliste, comme le peintre moderne s’inspire d’objets réels sans les métamorphoser en peinture pure sans pourtant perdre de vue la puissance de leurs volumes, de leurs matières, de leurs couleurs et de leurs ombres. Car seule la réalité, même bien recouverte, possède la vertu d’émouvoir. » Créé le 18 mars 1917 au théâtre du Châtelet, Parade fut l’objet d’un tumulte qui combla à la fois Diaghilev et Cocteau : « En 1917, le soir de la première de Parade, je l’étonnai. » En 1917 aussi, de juin à septembre, sa mère séjourne à Biarritz à l’Hôtel Continental. Elle avait sympathisé avec Eugénia Errazuriz, mécène qui possédait

la villa La Mimoseraie. Picasso et Olga Khokhlova, danseuse aux Ballets russes rencontrée justement pendant les répétitions de Parade y passèrent leur lune de miel en 1918. Quant aux amours du poète avec la Danse, à la suite de Parade, Cocteau signera les livrets, et parfois même, le décor et les costumes des œuvres suivantes : Le Bœuf sur le toit (1920), Les Mariés de la Tour Eiffel (1921), Le Train bleu (1924), Le Jeune Homme et la Mort (1946), Phèdre (1950), La Dame à la Licorne (1953), Le Poète et sa muse (1959). Le Fils de l’air sera le titre de son dernier argument chorégraphique. Et d’écrire : « Vive la Danse. Non seulement elle traverse le mur des langues, mais encore elle semble vaincre les lois pénibles de l’apesanteur et nous offre le spectacle d’une humanité aux semelles moins lourdes que les nôtres.» (3) Les grands seconds rôles du cinéma français, Didier Thouart et Jacques Mazeau - 1984

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(2)

La Difficulté d’être, Jean Cocteau - 1947

(3)

Prestige de la danse, 1953 Remerciements à Michel d’Arcangues Château d’Arcangues - 64200 Arcangues Musée ouvert tous les jours sauf le lundi, du 14 Juillet au 20 Septembre 2009 Tél. 05 59 43 04 88 - Fax. 05 59 43 10 44

Diaghilev & Nijinski par Jean Cocteau, 1912

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PRESSE Questions à Olivier Houeix, photographe Entretien paru dans la revue Diálogos de danza éditée par le Centro Coreográfico de Teatres de la Generalitat Valenciana.

Qu’est-ce qui vous séduit dans la danse en tant que photographe ? J’aime le mouvement, le geste, l’effort sous-jacent qui les génère ainsi que l’esthétisme et l’originalité des univers créatifs dans lesquels ceux-ci s’expriment. J’aime ce délicat équilibre que je perçois dans une chorégraphie : la quête esthétique, la fluidité, l’expressivité, mais aussi l’intensité sportive, charnelle, presque érotique quelquefois. J’aime aussi cette faculté que m’offre la danse d’accéder à plusieurs niveaux d’expression à la fois : je peux choisir de me concentrer sur la chorégraphie dans son entier, ou alors privilégier un groupe de danseurs ou me focaliser sur l’un d’entre eux, sur son visage, son regard... un peu comme passer d’un univers macro à un univers micro. Selon mon choix, l’ambiance et l’âme du cliché seront alors totalement différents et « diront » autre chose du spectacle. La photographie est une manière de voir. La manière de voir la danse est–elle différente des autres ? Pourquoi ? Pour moi, oui sans aucun doute. Alors que je contemple le spectacle à travers l’objectif, j’opère un peu comme un chasseur : je traque ce que le mouvement et la rapidité font disparaître, ce que

le danseur étouffe ou cache sous sa dextérité. Alors qu’une partie de l’art du danseur consiste souvent à minimiser visuellement la notion d’effort, je cherche à la mettre en lumière ; tandis que la chorégraphie est perçue comme une globalité cohérente par le spectateur, je m’efforce pour ma part de figer certains instants furtifs qui la composent. Ma position de photographe fait que je ne vois pas du tout les mêmes choses, le résultat est donc que mon travail montre d’autres facettes. J’aime alors que mes photos dévoilent ce que les spectateurs, voir les danseurs ou le chorégraphe, n’ont pas conscience d’avoir vu eux-mêmes.

étroitement avec lui depuis plusieurs années : j’ai ainsi pu suivre et photographier ses spectacles depuis l’élaboration lors des premières séances de travail jusqu’à la « Première » et les tournées. J’ai alors eu le loisir de m’imprégner totalement de l’esprit des créations, mon œil est familiarisé avec l’univers scénographique et mon travail peut tirer la quintessence de cette opportunité.

Comment définir une photo idéale en danse ? Pour moi, sa première caractéristique est qu’elle attire les regards, les aimante. Elle peut surprendre, choquer, interpeller, séduire...ce n’est pas le plus important : c’est avant tout un cliché qui envoûte celui qui le regarde ; l’œil le réclame, ne peut s’en détourner, y revient sans cesse. Quelquefois, il s’agit d’une photo sur laquelle je découvre des qualités dont je n’avais pas eu conscience au moment où je l’ai prise. Car avec l’expérience viennent l’instinct et le réflexe qui permettent de capturer une fraction de seconde particulière que le cerveau a perçu avant même que l’œil ait réalisé. Vous rappelez vous d’un spectacle de danse spécialement photogénique ? Au fil des ans j’ai photographié beaucoup de spectacles et un grand nombre de compagnies de danse, je peux donc assurer que plusieurs chorégraphies m’ont fortement marqué. Si je devais en citer, je choisirais alors d’évoquer les créations de Thierry Malandain au Ballet Biarritz. Mais certainement aussi parce que j’ai eu la chance de collaborer

Parmi vos photographies de danse laquelle retiendriez-vous et pourquoi ? J’estime quasi impossible de porter un jugement de valeur sur mes clichés. Si certains me tiennent plus à cœur que d’autres c’est bien souvent parce qu’ils font écho à un souvenir personnel, parce qu’ils ont été particulièrement difficiles à réaliser, ou qu’ils ont été à l’origine d’une nouvelle étape dans ma carrière (ou coïncidé avec). Le regard de l’autre reste pour moi seul à même de pouvoir évaluer la qualité artistique de mes photographies. Pour ma part, je doute toujours. Et c’est ce scepticisme qui me pousse chaque jour à coller mon œil à l’appareil pour chasser l’image parfaite. ■ Propos recueillis par Erwan Bonthonneau


EXPOSITION

EN BREF Concours national de la Confédération nationale de Danse

Les Écritures du Mouvement Médiathèque de Biarritz du 19 août au 19 septembre 2009

En partenariat avec la Ville de Biarritz et le Malandain Ballet Biarritz, le concours national de la Confédération nationale de Danse, présidée par Yvon Strauss et Evelyne Boissolles pour la Région Aquitaine, s’est déroulé à la Gare du Midi et au Théâtre du Casino du 21 au 23 mai 2009 accueillant à Biarritz près de 8000 personnes.

Le Ballet Junior de Genève dirigé par Sean Wood et Patrice Delay a interprété du 12 au 24 mai 2009, Le Cid de Thierry Malandain à la Salle des Eaux-Vives de Genève dans un programme associant des chorégraphies de Jozsef Trefeli, Stijn Celis et Itzik Galili.

Région Aquitaine et Land de Hesse Pour célébrer le 60ème anniversaire de la naissance des Länder en Allemagne (qui coïncide avec le 20ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin) et quinze ans de coopération active entre le Land de Hesse et la Région Aquitaine, le CCN, dans le cadre d’un programme d’échanges artistiques, s’est produit à Wiesbaden, le 8 juin et à Marburg, le 10 juin avec le soutien du Conseil Régional d’Aquitaine et l’Office Artistique de la Région Aquitaine (OARA).

Raoul Feuillet - 1700

Ballet Junior de Genève

“La danse s’écrit, la danse se note” et depuis le XVe siècle, plus d’une centaine de systèmes de notation ont vu le jour. L’exposition réalisée par le Centre national de la Danse, accueillie à Biarritz en partenariat avec la Médiathèque, le CCN et Biarritz Culture met en lumière, sous forme de reproductions, les multiples facettes de l’écriture du mouvement.

Commissaire d’exposition Claire Rousier Conseillères scientifiques Jacqueline Challet-Haas & Annie Suquet Graphisme de l’exposition Agnès Dahan Médiathèque de Biarritz 2, rue Ambroise Paré Tel : 05 59 28 86 Ouvert les mardi, mercredi, vendredi, samedi de 10h à 18h et le jeudi de 14h à 20 h

Conférence avec Dany Lévêque, choréologue, notatrice au Ballet Preljocaj. Médiathèque de Biarritz samedi 19 septembre 2009 16h


FESTIVAL BIARRITZ CULTURE Le Temps d’Aimer la Danse Direction artistique Thierry Malandain Biarritz 11 > 20 septembre 2009

Gare du Midi Ballet de Wiesbaden Stephan Thoss Ballet royal suédois Marc Ribaud Corella Ballet Castilla y León Angel Corella CCN de Nantes Claude Brumachon & Benjamin Lamarche Nederlands Dans Theater 1 Paul Lightfoot & Sol León

Théâtre du Casino Le Guetteur Luc Petton & Cie Danish Dance Theater Tim Rushton Gotra Ballet Joost Vrouenraets Pneuma Dance Theater Mauro de Candia Compagnie Hors Série Hamid Ben Mahi CCN de La Rochelle Kader Attou - Cie Accrorap Compagnie Myriam Naisy L’Hélice Compagnie Hervé Koubi Compagnie Ariadone Carlotta Ikeda Compagnie Kukai / Tanttaka Jon Maya

Théâtre du Colisée Compagnie Christine Grimaldi Vilcanota & Cie Bruno Pradet Compagnie Androphyne Pierre-Johann Suc Compagnie Blicke Virginia Heinen & Enrico Tedde Kelemenis & Cie Compagnie Ertza Asier Zabaleta

Et, Billy Cowie Compagnie Ex Nihilo Compagnie Marie-Laure Agrapart Compagnie Kirsten Debrock- K-Danse Compagnie Maritzuli - Claude Iruretagoiena UPPAdanse - Université de Pau et des pays de l’Adour Option-Danse Lycée André Malraux de Biarritz Conservatoire Maurice Ravel – Côte Basque, etc...

Renseignements Biarritz Culture 05 59 22 20 21 www.letempsdaimer.com

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CALENDRIER

JUILLET > SEPTEMBRE 2009

Représentations en France 23/07 09/08 11/08

Biarritz Biarritz Biarritz

La Mort du cygne Carmen, L’Amour sorcier Le Sang des étoiles

centre chorégraphique national d’aquitaine en pyrénées atlantiques

Gare du Midi 23, avenue Foch F-64200 Biarritz Tél. : +33 5 59 24 67 19 Fax : +33 5 59 24 75 40 ccn@malandainballet.com Président Pierre Durand Vice-Président Pierre Moutarde Trésorier Marc Janet Directeur / Chorégraphe Thierry Malandain Directeur délégué Yves Kordian Maîtres de ballet Richard Coudray, Françoise Dubuc

Le Sang des étoiles • photo Olivier Houeix

Artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Véronique Aniorte, Giuseppe Chiavaro, Frederik Deberdt, Cédric Godefroid, Thomas Gallus, Aureline Guillot, Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei, Fabio Lopes, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Audrey Perrot, Magali Praud, Thibault Taniou, Nathalie Verspecht, Daniel Vizcayo Professeur invité Angélito Lozano Pianistes Alberto Ribera, Pianiste Miyuki Brickle, Corinne Vautrin Sensibilisation des publics et transmission du répertoire Dominique Cordemans Formation et accueil studio Gaël Domenger Comptabilité, mécénat Rhania Lacorre Communication Sabine Lamburu Accueil, logistique, diffusion, secrétariat technique Lise Saint-Martin Secrétairiat-comptabilité Secrétairiat-comptab ilité Arantxa Lagnet Directeur de production / Concepteur lumière Jean-Claude Asquié

30/07 31/07 09/09 10/09 15/09 16/09 18/09 19/09 22/09 24/09 25/09 26/09 30/09 01/10 02/10

Canada / Saint-Sauveur Canada / Saint-Sauveur Brésil / São Paulo Brésil / São Paulo Argentine / Buenos Aires Argentine / Buenos Aires Uruguay / Montevideo Uruguay / Montevideo Argentine / Rosario Colombie / Bogota Colombie / Bogota Colombie / Bogota Equateur / Quito Equateur / Quito Equateur / Quito

Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles Le Sang des étoiles

Attaché de presse Yves Mousset / MY Communications Consultant en communication Frédéric Néry / Yocom Projet transfrontalier / Fonds européen Interreg IV A Coordination ACG Productions Malandain Ballet Biarritz Yves Kordian, directeur délégué Rhania Lacorre, suivi financier Sabine Lamburu, communication Arantxa Lagnet, relations partenaire, traduction basque Teatro Victoria Eugenia Atton Azpitarte, co-directeur Norka Chiapuso, responsable artistique du projet Cristina Olaizola, coordination et communication

Numéro

Directeur de la publication Thierry Malandain Conception & réalisation graphique Frédéric Néry Imprimeur SAI (Biarritz) ISSN 1293-6693 - juillet 2002

www.malandainballet.com

Représentations à l’étranger

Régisseur général Oswald Roose Régie lumière Frédéric Eujol, Christian Grossard Régie plateau Chloé Bréneur Régie son Jacques Vicassiau Régie plateau son Gilles Urrutia Régie costumes Karine Prins Construction décors & accessoires Alain Cazaux Chauffeur Thierry Renault Agents Age nts d’entretien Ghita Balouck, Sabrina Guadagnino


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