Numéro Spécial 10 ans

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JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL BALLET BIARRITZ THIERRY MALANDAIN

NUMÉROSPÉCIAL

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Thierry Malandain © Frédéric Néry

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09/1998 09/2008

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e Numéro spécial consacré aux dix printemps du Centre Chorégraphique National, témoigne d’une aventure humaine intense, personnelle et collective. Il jalonne les spectacles présentés à Biarritz et commente ce que le temps a déjà changé en souvenirs : les satisfactions, mais aussi les difficultés qu’il fallut vaincre ou écarter. A ce propos, voici ce qu’écrivait Jean-Marie Laclavetine en 1992 pour la revue Adage. Le romancier, était alors président du CCN de Tours dirigé par Jean-Christophe Maillot avant sa nomination aux Ballets de Monte-Carlo. « Exister en tant que chorégraphe dans un lieu, dans une ville, ce n’est pas seulement tenter d’inventer un style, de définir les contours d’un univers esthétique personnel. C’est aussi conquérir, par un patient travail d’implantation locale, un public. C’est encore informer, éduquer, sensibiliser le public de demain, en allant à la rencontre de la population scolaire, en effectuant un travail qui ne peut donner ses fruits qu’à long terme. C’est savoir frapper aux bonnes portes, convaincre et entraîner l’adhésion des responsables locaux, régionaux, nationaux, des mécènes, tout en conservant suffisamment d’énergie pour insuffler à une compagnie le désir permanent de vivre et de créer ensemble. C’est aussi, pour certains, se heurter à des difficultés dont il me semble important de parler, car elles sont significatives d’un sourd malaise de la danse dite contemporaine ». De la danse contemporaine française faudrait-il préciser.

Puisqu’il n’y a qu’en France que le différent entre danse contemporaine et danse classique s’est manifesté avec autant d’inimitié. Nombreux sont ceux qui ignorent que dans les années 80, avec l’assurance de ce qui était bien ou ne l’était pas, d’aucuns exhortèrent à renier la tradition classique et ses prolongements néoclassiques. Ce prêt-à-penser dont les effets dommageables n’ont pas fini de se répandre, eut pour conséquence de mettre à l’index les chorégraphes récusant les critères esthétiques en vigueur ou d’éliminer les moins tenaces. Et c’est à l’aune de ce contexte qu’il faut mesurer nos débuts embarrassés. J’aurais pu choisir l’exil, il en fut vaguement question en 2001, mais vu qu’en Aquitaine il n’y avait pas lieu de frapper aux portes, et que tous avaient les bras ouverts, loin du découragement, nous avons poursuivi notre idéal. Un absolu travaillé par le désir de partager la danse avec le plus grand nombre et de redonner foi en la nature humaine à travers nos spectacles. En respectant notre héritage même si la provocation est nécessaire à son évolution. Avec modestie parce que le doute ne laisse nulle place à la mégalomanie. En offrant mon existence à la danse. A Biarritz un projet consistant à faire naître un réel enthousiasme pour cet Art qui rapproche chacun de soi-même disait Jean Dubuffet. Ce faisant, nous avons été soutenus par des personnes remarquables. Qu’elles soient ici remerciées, autant que les équipes artistiques, techniques et administratives du CCN grâce auxquelles un démon de la danse s’agite depuis dix ans à la Gare du Midi. Thierry Malandain, août 2008

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Regard sur les coulisses avant l’entrée en scène

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On ne peut pas parler de la danse à Biarritz sans citer Voltaire évoquant «ces peuples qui demeurent, ou plutôt qui sautent au pied des Pyrénées, et qu’on appelle Vasques». En effet, le peuple basque aime sauter et danser. Et, bien avant que Voltaire ne le remarque, plusieurs danseurs auront été recrutés par Lully pour participer aux ballets à Versailles. Plus tard, d’autres exemples honoreront cette relation particulière que la cité entretient avec la danse. Sauf que la danse, comme la plupart des expressions artistiques a besoin que des esprits éclairés lui reconnaissent une place de choix. Ce que feront Didier Borotra, sénateurmaire et Jakes Abeberry, adjoint à la culture, une fois élus, en faisant de l’art chorégraphique un élément de l’action culturelle de la ville de Biarritz. Ainsi, après la création d’un festival qui offrira le temps de l’aimer, ils projèteront d’accueillir une compagnie en résidence. A cet effet, la ville se rapprochera de la DRAC Aquitaine et de la Délégation à la Danse du Ministère de la Culture qui suggéreront la création d’un Centre Chorégraphique National. Celui-ci verra le jour en 1997 avec pour autres fondateurs : le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques et le Conseil Régional d’Aquitaine.

CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL BALLET BIARRITZ THIERRY MALANDAIN

Restait à choisir une équipe artistique. Suivant l’avis de Didier Deschamps, alors conseiller à la danse au Ministère de la Culture, Filgi Claverie, directeur de Biarritz Culture et du Festival le Temps d’Aimer se rendra à Saint-Etienne pour assister à une représentation de la Compagnie Temps Présent. Fondée en 1986 par des danseurs issus du Ballet Théâtre Français de Nancy, celle-ci s’établit d’abord à Elancourt en région parisienne avant de devenir compagnie associée à l’Opéra Théâtre de Saint-Etienne. Sans doute le spectacle sut convaincre, puisque Filgi Claverie aura à cœur de nous inviter au festival. La représentation donnée le 16 septembre 1997, au Casino Municipal reçut un accueil chaleureux. Yvette Chauviré qui suivait notre activité depuis plusieurs années, était présente pour découvrir Sextet de Steve Reich et Carmen chorégraphié sur un quatuor de Franz Schubert. Sans doute joua-t-elle aussi le rôle de la bonne fée ? Car le matin suivant, alors que la compagnie s’apprêtait à rentrer à Saint-Etienne, Yves Kordian, administrateur et moi-même fûmes priés de rester à Biarritz pour un rendez-vous annoncé en soirée. C’est au cours de celui-ci, et à notre plus grande surprise, que la direction du Centre Chorégraphique National me fut proposée par Catherine Trautmann, Ministre de la Culture et de la Communication. Une saison passa avant que Ballet Biarritz ne succède à Temps Présent. Mais nous reviendrons à Biarritz danser François d’Assise (Poulenc) et visiter la Gare du Midi où après quelques travaux nous découvrirons deux studios, des loges et des bureaux. Sur la façade de l’édifice abritant aussi une salle de spectacle de 1400 places, une plaque signalera bientôt Ballet Biarritz. Un nom associant la danse à une ville que le temps permettrait de découvrir. Mais déjà, les guides touristiques indiquaient un cadre exceptionnel, apprécié pour son climat et ses plages. Une station balnéaire possédant l’un des plus prestigieux livres d’or depuis le Second Empire. S’ajoutaient le Pays Basque, et au-delà l’Aquitaine. Certes, des hauteurs de la Gare du Midi nul ne pouvait distinguer l’avenir, mais nous étions bien décidés à l’écrire.


1998

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Valérie Hivonnait & Isaïas Jauregui dans Carmen © Cyrille Sabatier

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a première page aura pour titre le Temps d’Aimer que nous ouvrirons le 5 septembre 1998 avec Casse Noisette. Le même jour, l’inauguration du CCN officialisera nos missions : la création d’œuvres chorégraphiques, la diffusion de celles-ci et le développement d’actions de sensibilisation. Plus tard viendront l’accueil studio et l’activité transfrontalière. S’agissant du nombre de danseurs, l’effectif sera égal à celui de Temps Présent : douze danseurs, tous intermittents du spectacle. Il faudra plusieurs années et le soutien de nos partenaires institutionnels pour doter le CCN d’une troupe de seize danseurs permanents. Réussir ce tour de force nécessitera un engagement sans faille associé à une puissance de travail que n’évalue aucune échelle de Richter. Mais nul ne pensait venir à Biarritz en villégiature, même si au début il fallut en convenir. En effet, les premiers jours, l’océan dont nous avions tous profité en arrivant gardait son attrait. Difficile de se mettre à l’ouvrage lorsque des fenêtres du studio, on peut suivre du regard ceux qui vont à la plage. Mais avant que la pluie ne vienne, nous serons à la page, bien décidés à conquérir un public sans lequel rien ne pourrait être conté ou compté, puisqu’il s’agit à présent d’inventorier les évènements associés à Biarritz.

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Giuseppe Chiavaro & Lyane Lamourelle dans Ballet Mécanique © Cyrille Sabatier

13 février - Gare du Midi

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Giuseppe Chiavaro & Adriana Pous dans Philia © Julien Palus

1999

Reprise de Sextet (Reich), Ballet Mécanique (Antheil) et Ouverture Cubaine (Gerswhin) avec la participation de l’Orchestre Régional de Bayonne Côte Basque dirigé par Xavier Delette.

16 septembre - Casino Municipal Création de Philia (Bryars), Et puis, un jour (Sumera) et L’Etang (Gabriel). Ce premier spectacle conçu à Biarritz sera confié à trois chorégraphes : Brigid Baker, Renatus Hoogenraad et Alberto de Léon. Créé dans le cadre du Temps d’Aimer, il reçut un bon accueil. L’ambition était alors d’ouvrir le répertoire à des artistes proches de mon univers esthétique. Sachant que la vie ne donne rien gratuitement, je désirais m’acquitter d’un devoir en aidant d’autres chorégraphes. Ce spectacle permit au directeur de la musique et de la danse du Ministère de la Culture d’apprécier la troupe et de convenir qu’elle manquait de moyens. Le lendemain, lors d’une conférence de presse, il annonça une revalorisation des subventions.


2000 10 septembre - Plage du Port-Vieux

Reprise de Carillon et Le Cid créés le 26 novembre 1999 à Saint-Etienne dans le cadre du festival Jules Massenet.

Reprise de Bal Solitude (Mozart, Kurtàg, Prado). A l’initiative du Temps d’Aimer, sur un vaste plateau adossé à l’océan, Bal Solitude sera donné devant 3000 spectateurs. Peu après, grâce au soutien de l’américain James de Molyneux qui s’était épris de la compagnie, Ballet Biarritz dansa à Miami et Fort Lauderdale. Jakes Abeberry nous accompagnera pour remettre au nom de la ville un maquilla d’honneur à ce mécène. Nous enchaînerons ensuite par trois semaines en Asie dans le cadre d’une tournée soutenue par l’Association Française d’Action Artistique. Ainsi quarante-huit heures après avoir quitté la Floride, le soir de Noël, Casse Noisette sera offert en Chine.

Thierry Taboni & Christophe Roméro dans Le Cid © Cyrille Sabatier

9 janvier - Gare du Midi

Création de La Chambre d’Amour avec la participation de Marina Pacowski au piano et de l’Orchestre Régional de Bayonne Côte Basque dirigé par Xavier Delette. Cette légende basque à partir de laquelle Peio Cabalette composa une partition dramatique et chatoyante fut bien accueillie par le public et la presse. Mais sa diffusion se limita à Biarritz, Saint-Quentinen-Yvelines, Sens, Sochaux, Saint-Etienne et San-Sebastian. A la faveur d’une coproduction transfrontalière, ce ballet permit toutefois d’ajouter deux danseurs basques à la troupe, amorçant un différent. Car rémunérés par la Diputación Foral de Gipuzkoa, les deux nouveaux bénéficiaient d’un contrat, tandis que les douze autres demeuraient intermittents. Le rappel qu’une augmentation des subventions autoriserait bientôt l’engagement de tous apaisa les tensions. En attendant, l’urgence était de trouver des spectacles. Ce qui n’était pas acquis, vu que le territoire régional comptait peu de théâtres et que notre situation géographique obligeait à réévaluer le coût des transports. Pour pallier ces inconvénients, le soutien du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et l’apport de fonds européens permirent l’acquisition d’une scène itinérante conçue par Jean-Claude Asquié. Avec Bidaiari, nous nous produirons en région dans les gymnases ou en plein air. S’ajoutèrent les prémices d’une diffusion transfrontalière. Enfin, le concours de trois agents artistiques - Didier Le Besque, Thierry Duclos et Boris Traïline - augurera de jours meilleurs. CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL BALLET BIARRITZ THIERRY MALANDAIN

Brigitte Valverde & Christophe Roméro dans Chambre d’Amour © Julien Palus

13 mai - Gare du Midi

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n 2000, suite au départ de Filgi Claverie, la direction artistique du Temps d’Aimer me fut confiée. Cette opportunité me permettra de prolonger les actions du CCN, avec le sentiment de conduire une troupe excellant dans tous les styles, puisque je poursuivrai l’ouverture chorégraphique engagée par le festival. Pour ceux que la danse intimide, avec l’équipe de Biarritz Culture, nous insisterons alors sur les manifestations en plein air, proposant des répétitions publiques et des scènes ouvertes. Pour les plus audacieux, la Gigabarre qui permet face à l’océan de prendre une leçon de danse donnée par Richard Coudray, maître de ballet. Enfin, outre privilégier ce que j’appellerai la «danse qui danse», il s’agira à travers la programmation d’accorder cet Art à son histoire. 6 7


Boléro © Olivier Houeix

2001

19 mai - Gare du Midi Création d’Un Hommage aux Ballets russes avec les reprises de Pulcinella (Stravinski) et de L’Après midi d’un faune (Debussy), et la nouveauté du Spectre de la rose (Weber) et de Boléro (Ravel). La relecture de ces œuvres emblématiques était risquée, mais ce sera une belle réussite, et ce programme figurera à notre répertoire plusieurs saisons. Pour autant, en 2001, le CCN ne disposait toujours pas des fonds nécessaires. Certes, un geste avait été fait, mais il ne suffisait pas. Las d’attendre, sept danseurs partirent, posant le problème de leur remplacement. Comment faire venir à Biarritz de bons danseurs acceptant d’être rémunérés au cachet en contre-partie d’une activité continue ? Le Ministère de la Culture invita à réduire l’effectif, ce qui forçait à revenir aux premières heures de Temps Présent tout en condamnant le répertoire récent. Refusant, à l’automne 2001, le CCN remplaça les partants avec l’appui du Conseil d’Administration qui sous la présidence de Pierre Durand, successeur d’André Dachary, trancha pour la constitution d’une troupe permanente. Cela se fit par étapes, avec le soutien inconditionnel de la ville de Biarritz, l’aide des tutelles régionales et des directeurs qui se renouvelèrent à la DRAC Aquitaine : Alain Bertaud et François Brouat. Mais aussi avec le soutien fidèle de Patrick le Dauphin Dubourg, conseiller musique et danse à la DRAC Aquitaine et artisan de la création du CCN. Fort heureusement Un Hommage aux Ballets russes se vendait bien et l’activité transfrontalière prenait son essor. CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL BALLET BIARRITZ THIERRY MALANDAIN

Transfrontalier Depuis sa création, le CCN entretient des liens privilégiés avec l’Euskadi. Soutenu par le Gouvernement Autonome Basque et la Diputación Foral de Gipuzkoa, il bénéficie de coproductions et d’une aide à la diffusion. A partir de 2000, grâce à l’engagement de Filgi Claverie comme administrateur délégué, chargé du développement transfrontalier, cette relation s’approfondit. Diverses activités de sensibilisation et de formation sont offertes au Centre Culturel Egia, mis à disposition par la ville de San-Sebastian. En 2002, pour favoriser le concours de fonds européens au projet d’un Centre Chorégraphique Transfrontalier, le CCN crée l’association Dantzaz Elkartea. Sous son égide, il poursuit son action proposant notamment des académies d’été préfigurant la fondation du Ballet Biarritz Junior en 2005. Durant trois ans, la jeune compagnie éclairera le rayonnement euro-régional de Ballet Biarritz, puis prendra son autonomie. Entre temps, le CCN se sera rapproché de la ville de San-Sebastian et de son théâtre Victoria Eugenia qui, depuis 2007, coproduit et accueille ses spectacles.

La transmission d’œuvres A travers des créations ou des reprises, certaines de mes chorégraphies figurent au répertoire d’autres troupes. S’agissant des reprises, c’est Françoise Dubuc, maîtresse de ballet, qui est chargée de cette transmission. De la sorte nous avons été amenés à travailler au Ballet national de Marseille, Ballet de l’Opéra national de Bordeaux, Ballet de l’Opéra national de Lettonie, Ballet de l’Opéra national de Paris, Sadamatsu Hamada Ballet Company, Ballet de l’Opéra d’Avignon, Ballet Florida, Aspen Santa Fe Ballet, The Hong Kong Academy for Performing Arts, Singapore Dance Theatre, Ballet Contemporaneo de Caracas, Ballet de l’Opéra du Caire, Europa Danse, Ballet Junior de Genève, Ecole du Ballet Royal de Flandres, Junior Ballet du CNSM de Paris, Jeune Ballet du Québec.

7 septembre - Gare du Midi Reprise de La Fleur de Pierre (Prokofiev) par le Ballet Florida. Créé en 1994 par la Compagnie Temps Présent, c’est avec le double de danseurs, et après deux mois de répétitions aux Etats-Unis, que ce ballet sera présenté en ouverture du Temps d’Aimer.

6 novembre - Gare du Midi Reprise de Gnossiennes (Satie), Sonatine (Stockhausen, Szymanovski) et Danses qu’on croise (Brahms).


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La sensibilisation Pour répondre à cette mission, différentes actions furent mises en place. Parcours culturels, ateliers chorégraphiques, stages, répétitions et classes publiques, représentations jeune public ou bien ciné-danse visèrent à l’élargissement du public. On pourrait aussi parler du désir de donner accès à la culture chorégraphique et de faire de notre implantation une réussite. Sachant que ceux qui pratiquent une discipline artistique ne constituent pas forcément le public, les écoles de danse furent approchées en premier. Depuis lors, les collaborations avec les établissements privés et les conservatoires s’enchaînent régulièrement. Ensuite, notre implication à travers le travail réalisé par nos intervenants, Dominique Cordemans en tête, visa le jeune public, avant de concerner les collèges et les lycées jusqu’à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. De Biarritz, jusqu’aux villes les plus éloignées du territoire aquitain. Si longtemps les ateliers « Voulez-vous danser avec nous ?» animés par nos danseurs furent destinés aux adultes, aujourd’hui les concernant, nous privilégions les répétitions publiques. Les nôtres, mais celles aussi des compagnies reçues en accueil studio.

L’accueil studio L’accueil studio est une mission honorée depuis 2000. Dans ce cadre, d’autres équipes artistiques sont reçues au CCN bénéficiant d’un prêt de studio, d’une aide financière et logistique. Outre favoriser les compagnies aquitaines, c’est la diversité des esthétiques qui prévaut à nos choix, jusqu’à la danse traditionnelle par l’accueil permanent de la Compagnie Maritzuli de Claude Iruretagoyena.

Boléro par les enfants © Olivier Houeix

2002

n 2002, la parution d’un ouvrage : Ballet Biarritz Images danse dû au photographe, Jacques Pavlovsky, témoigna de nos premiers succès. Mais, le plan favorisant la permanence des danseurs créa un déficit. En conséquence, la ville augmenta son soutien, le Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques vota une subvention spéciale, tandis que la DRAC Aquitaine prit l’initiative d’une revalorisation sur ses propres fonds. De notre côté, nous répondrons à toutes les sollicitations, ainsi à la demande de l’entreprise Oxbow, Ballet Biarritz présentera deux collections de cette marque attachée aux sports de glisse. Nous danserons aussi lors de divers congrès. Surtout, la diffusion internationale s’accrut. Par exemple, à l’automne 2002, Ballet Biarritz présentera huit fois Un Hommage aux Ballets russes au Joyce Theater de New York où la standing ovation de la première, sera suivie d’une élogieuse critique du New York Times. En Russie, les adieux à Ekaterinbourg se feront sous des jets de fleurs. Enfin, coproduit par le festival Madrid en Danza, Un Hommage aux Ballets russes sera donné pendant une semaine au Teatro Albeniz.

14 septembre - Port-Vieux Reprise d’Un Hommage aux Ballets russes au Port-Vieux dans le cadre du Temps d’Aimer avec en création à Biarritz Les Biches (Poulenc). Le lendemain, sur l’Esplanade du Casino Municipal, une centaine d’enfants dansera Boléro dans une interprétation du chœur d’hommes Oldarra. ����� ������ �������� �� ���������� �������� ������ ��������

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2003 18 juin - Gare du Midi

Les Créatures © Olivier Houeix

Création du ballet Les Créatures (Beethoven). Ce soir là, pour la première fois, le public se leva. Non pour quitter la salle, mais pour faire un triomphe à la compagnie. Plus tard, le ballet sera nominé aux «Benois de la Danse» à Moscou offrant aussi à Nathalie Verspecht l’occasion de danser sur la scène du Bolchoï. Toujours en Russie, il inspirera l’écriture de Danser pour danser, un ouvrage sur mon travail dû à Oleg Petrov. Enfin, il recevra le Prix de la Critique au festival International de La Havane.

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Les théâtres partenaires Depuis sa création le CCN profite de partenariats avec des lieux coproduisant et accueillant régulièrement ses créations : le Grand Théâtre de Reims, l’Esplanade Opéra Théâtre de SaintEtienne, l’Arriaga de Bilbao, le Grand Théâtre de Luxembourg, le Victoria Eugenia de SanSebastian, l’Onde de Vélizy-Villacoublay ou le Teatro de Sant Cugat. CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL BALLET BIARRITZ THIERRY MALANDAIN


2004

4 septembre - Gare du Midi

Le Sang des étoiles © Olivier Houeix

Création du ballet Le Sang des étoiles (Strauss, Malher, Waldteufel) en ouverture du Temps d’Aimer. Un triomphe ensuite au Festival Tchekhov de Moscou. Au cours du festival, une centaine d’enfants dansera la Baby Biarritz Polka sur l’Esplanade du Casino Municipal. Retrouvée par un antiquaire biarrot, la partition associant Gradwohl, compositeur et chef d’orchestre, et Lagus, directeur des Bals du Casino de Biarritz en 1890 sera reconstituée par Dominique Cordemans. A l’issue de cette édition du Temps d’Aimer, trop absorbé par les activités croissantes du CCN, non sans regrets, je choisirai d’abandonner la direction du festival.

Plus tard, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la Communication en visite à Biarritz, fera part du souhait de l’Etat, qui verse déjà une subvention de 450.000 euros, de participer davantage à son développement : « Le CCN de Biarritz connaît un rayonnement international. Les techniciens, les danseurs ont des besoins à la mesure de leur talent et de ce rayonnement. Nous devons donc, tous ensemble et en partenariat, l’Etat, mais aussi la région, le département et la ville – sans oublier le mécénat privé – contribuer à satisfaire ces besoins. En faveur d’une compagnie qui a de plus – et c’est exemplaire – transformé des emplois précaires en emplois permanents. Les collectivités ne doivent pas se regarder en chiens de faïence, mais se réunir autour de la table pour collaborer au rayonnement de ce Ballet », Sud-Ouest.

Ce trimestre-là, Ballet Biarritz se produira en France, en Espagne, en Russie, à Cuba, en Guyane, aux Etats-Unis, en Italie, en Suisse et en Belgique. Tandis que je me rendrai au Japon, assister à la première de Quiero (Ginastera) remonté par Françoise Dubuc à la Sadamatsu Hamada Ballet Company. Un tour du monde s’achevant sur les genoux à Reims.

27 novembre - Gare du Midi Reprise de Cigale, ballet créé le 20 novembre 2004 à l’Opéra Théâtre de Saint-Etienne dans le cadre du Festival Jules Massenet. Le mois suivant, nous séjournerons trois semaines au Teatro de Madrid, y donnant seize représentations de Casse Noisette dans une nouvelle production. Pour la première fois, celle-ci bénéficiait de l’appui de l’association Les Amis du Ballet Biarritz, présidée par Colette Rousserie et fondée en 2003 pour soutenir une activité se déployant tous azimuts. Ainsi, au retour de Madrid, la compagnie parut au Musée Guggenheim de Bilbao, présentant Les Créatures à l’ombre d’une œuvre de Calder, tandis que les rouges et bleus de Dubuffet semblaient ne rien vouloir manquer du spectacle.

Cigale © Jose Usoz

Reprise de Casse Noisette (Tchaïkovski) présenté dans la version madrilène. L’initiative de proposer des représentations à Biarritz en août revient à notre président. Cela permet de profiter d’une audience touristique cosmopolite, et d’étonner parfois ceux qui s’attendent à applaudir de la danse traditionnelle basque.

Magali Praud dans Casse-Noisette © Jose Usoz

12 août - Gare du Midi

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4 juin - Gare du Midi Création de Matisse, la Danse, soirée organisée par Les Amis du Ballet Biarritz. A cette occasion, Gaël Domenger chorégraphiera pour la troupe. Il partagera ensuite les rênes du Ballet Biarritz Junior avec Adriana Pous Ojeda, autre interprète, en charge de la sensibilisation à San-Sebastian. Il sera également chargé de la formation dispensée au Lycée André Malraux de Biarritz dans le cadre de l’option arts-danse.

Faisant suite à trois académies d’été, le BBJ débute en septembre 2005 avec pour objectif la professionnalisation de jeunes danseurs. Il offrira à trente-deux d’entre eux l’opportunité de travailler auprès de chorégraphes (Christine Grimaldi, Christophe García, Gaël Domenger, Thomas Noone, Itzik Galili et Thierry Malandain). Mais aussi de se produire en scène une quarantaine de fois par saison. Enfin, avant son arrêt fin juin 2008, il aura permis à une vingtaine de danseurs de trouver un emploi au sein de compagnies.

Les Créatures au Port Vieux à Biarritz © Olivier Houeix

2005

Le Ballet Biarritz Junior

18 septembre - Port-Vieux Reprise de Créatures (Beethoven) en clôture du Temps d’Aimer. Bravant le froid et un vent glacial, en jogging plutôt qu’en costume de scène, les danseurs affronteront les éléments devant 2.500 spectateurs frigorifiés.

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Don Juan © Olivier Houeix

2006 26 mai - Théâtre national de Chaillot 29 janvier Prix Culture 2005 de la Fondation Sabino Arana « La Fondation Sabino Arana a décidé à l’unanimité de récompenser, au chapitre culture, le Ballet Biarritz, important moteur de la vie culturelle en Pays basque et pôle essentiel des relations artistiques bilatérales. La Fondation tient ainsi à récompenser le travail consciencieux mené par le Centre Chorégraphique National et transfrontalier pour encourager et faciliter la formation de jeunes danseurs en Euskadi, notamment en Gipuzkoa et rapprocher la danse du public. »

25 février - Gare du Midi Création de Don Juan (Gluck) et Les Petits Riens (Mozart). Il s’agira de revisiter deux œuvres appartenant au répertoire du XVIII° siècle, époque du ballet d’action. Et, de l’action, il y en aura, puisque lors de la première, les tables participant aux évolutions de Don Juan, seront par erreur positionnées à l’envers, forçant les danseurs à improviser.

A l’invitation d’Ariel Goldenberg et de José Montalvo, directeurs du Théâtre national de Chaillot, et après New York, Madrid, Moscou, Pékin, etc. Ballet Biarritz se présentera pour la première fois à Paris. Nul n’est besoin de traduire : « No man is a prophet in his own country ». Le 26 mai au matin, toute l’équipe sera reçue rue de Valois par Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication pour signer le protocole d’accord confirmant les missions du CCN pour les années 2006 à 2008. Seront présents : Michel Veunac, adjoint au maire représentant le sénateur-maire, Didier Borotra, Jean-Jacques Lasserre, président du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, Max Brisson, vice-président du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques, Françoise Carton, vice-présidente du Conseil Régional d’Aquitaine et Pierre Durand, président du CCN. Ensuite, sans que Paris ne soit outragé, brisé et martyrisé, Les Créatures fera le plein durant trois soirs. Plus tard, à l’invitation de Brigitte Lefèvre, directrice du Ballet de l’Opéra de Paris aura lieu la création de L’Envol d’Icare (Schnittke) avec les artistes de cette maison. Ce ballet sera ensuite nominé aux « Benois de la Danse » à Moscou.

Annalisa Cioffi & Mikel Irurzun dans Orphée et Eurydice © Olivier Houeix

12 novembre - Opéra Théâtre de Saint Etienne Création de Orphée et Eurydice (Gluck). Cette première mise en scène d’un ouvrage lyrique mobilisera les danseurs de Ballet Biarritz, l’orchestre, les chœurs de l’Opéra de SaintEtienne et des chanteurs solistes. Hélas, le spectacle ne pourra pas être vu à Biarritz. 12 13 Roberto Forleo & Silvia Magalhaes dans Les Petits Riens © Julien Palus


Reprise de Mozart à 2, La Mort du cygne (SaintSaëns) et Ballet Mécanique (Antheil) à l’occasion du Temps d’Aimer et dans un cadre où l’océan et une œuvre du sculpteur Oteiza uniront leur talent au spectacle.

Silvia Magalhaes dans la Mort du Cygne / Place Bellevue à Biarritz © Olivier Houeix

2007

16 septembre - Place Bellevue

20 décembre - Gare du Midi Reprise de Casse Noisette (Tchaïkovski) dans une version associant le Ballet Biarritz au Ballet Biarritz Junior. 26 danseurs partiront ensuite en tournée. CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL BALLET BIARRITZ THIERRY MALANDAIN


Le mécénat

Reprise à Biarritz de L’Amour sorcier (de Falla) et du Portrait de l’infante (Ravel) créé à Luxembourg. Le spectacle sera ensuite présenté à l’Exposition Internationale de Saragosse et au Joyce Theater à New York. Seront présents : le sculpteur, Manolo Valdès, auteur des Ménines du Portrait de l’infante et Pierre Levai, directeur de la Marlborough Gallery qui contribuait pour la troisième fois à la venue de Ballet Biarritz aux Etats-Unis.

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Silvia Magalhaes & Giuseppe Chiavaro dans Le Portrait de l’infante © Olivier Houeix

Engagé avec Les Amis du Ballet Biarritz, le mécénat s’est poursuivi avec Le Cercle des Mécènes et Le Cercle des Partenaires. Il s’agit surtout d’un soutien de proximité, puisque à travers le rayonnement du CCN, on parle de Biarritz et de l’Aquitaine. Tous y sont sensibles et peuvent en tirer avantage, même si c’est l’association au développement du CCN et la fidélité qui motivent leur engagement. Pour favoriser notre avenir, ils doivent être ici sincèrement remerciés.

7 juin - Gare du Midi

2008

12 septembre - Gare du Midi A l’occasion des dix ans du CCN, création d’une Pièce de circonstance constituée d’extraits de notre répertoire. Une célébration empreinte de « solennité intime » parce que le « tralala » n’est pas notre meilleur profil. Mais, les anniversaires sont bons pour la santé dit-on. Les statistiques montrent en effet que ceux qui en fêtent le plus vivent plus longtemps. Aussi, cette circonstance méritait une pièce. Y seront fondus les souvenirs d’or et d’argent de ces dix belles années avant que ne paraisse aux Editions Atlantica-Séguier un ouvrage de Jacqueline Thuilleux qui reviendra comme le printemps sur ces saisons messagères de désirs et de promesses d’avenir. Thierry Malandain, août 2008 14 15

L’Amour sorcier © Olivier Houeix


www.balletbiarritz.com

Avec vous, ils ont écrit ces dix ans au sein de Ballet Biarritz. Sur scène : Ana Ajenjo Soto • Véronique Aniorte • Camille Aublé • Giuseppe Chiavaro • Annalisa Cioffi • Frederik Deberdt • Patrice Delay • Gaël Domenger • Roberto Forleo • Cédric Godefroid • Auréline Guillot • Valérie Hivonnait • Amaya Iglesias • Mikel Irurzun del Castillo • Isaïas Jauregui • Olivier Jedrasiak • Miyuki Kanei • Lyane Lamourelle • Fabio Lopez • Cyril Lot • Silvia Magalhaes • Arnaud Mahouy • Christopher Marney • Ione Miren Aguirre • Florent Mollet • Audrey Perrot • Miguel Pla Boluda • Carole Philipp • Adriana Pous Ojeda • Magali Praud • Christophe Roméro • Rosa Royo • Luisa Sancho Escanero • Thierry Taboni • Thibault Taniou • Brigitte Valverde • Nathalie Verspecht • Daniel Viscayo • Sean Wood • Roberto Zamorano Vasquez • En coulisses : Annie Alegria • Jean Ansola • Jean-Claude Asquié • Ghita Ballouk • Paul Barrière • Frédéric Béars • Chloé Breneur • Ben Boudonne • Miyuki Brickle • Peio Cabalette • Jean-Albert Cartier • Filgi Claverie • Pantxoa Claverie • Richard Coudray • Dominique Cordemans • André Dachary • Françoise Dubuc • Pierre Durand • Frédéric Eujol • Jean-Charles Federico • Richard Flahaut • Jorge Gallardo • Jean Gardera • Françoise Gisbert • Christian Grossard • Nathalie Hepburn • Olivier Houeix • Claude Iruretagoyena • Marc Janet • Yves Kordian • Rhania Lacorre • Arantxa Lagnet • Sabine Lamburu • Isabelle Larre • Gérôme Lormier • Monette Loza • Angélito Lozano • Jeanne Marchetti • Bernard de Monck d’Uzer • Yves Mousset • Pierre Moutarde • Thierry Moutou • Anthony Mota • Véronique Murat • Frédéric Néry • Julien Palus • Jacques Pavlovsky • Xavier Pedelucq • Michelle Pocholu • Henri du Poy • Karine Prins • Thierry Renault • Alberto Ribera • Colette Rousserie • Oswald Roose • Lise Saint-Martin •Jean-François Soutoul • Patrick de la Sota • Eric Susperregui • Raphaël Tadiello • Juan-Antonio Urbeltz • José Usoz • Manolo Valdès • Corinne Vautrin • Jacques Vicassiau •


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