Numéro 87 Octobre > Décembre 2020

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JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL DE NOUVELLE-AQUITAINE EN PYRÉNÉES-ATLANTIQUES MALANDAIN BALLET BIARRITZ

OCTOBRE  > DÉCEMBRE 2020

ÉDITO

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ACTUALITÉ

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ACTIVITÉ

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DANSE À BIARRITZ #81

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SENSIBILISATION

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SAISON

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BILAN

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EN BREF

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CALENDRIER Patricia Velázquez & Jeshua Costa, Mozart à 2 © Olivier Houeix

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ÉDITO

À

l’image des escargots de la Pastorale dont les spires argentées rappellent que la mort porte l’espoir de la renaissance, le 12 septembre dernier, les danseurs du Malandain Ballet Biarritz ont fait leur retour sur les planches de la Gare du Midi lors de l’ouverture de la 30ème édition du festival le Temps d’Aimer la Danse. Après cinq mois d’attente dans leurs coquilles exigües, une planche de salut, un cri de délivrance couvert par les ovations d’un « Pays masque » encerclé de vert puis de rouge. D’où les paupières clignotantes de sommeil des équipes de Biarritz Culture, car le rétablissement du culte de Terpsichore nécessita de grands efforts et surtout de s’adapter au jour le jour à la situation sanitaire. Ainsi pour éviter les mouvements de foule fallut-il renoncer à répandre la lumière de la fête sur toute la

La Pastorale © Olivier Houeix

h

ville et concentrer ses rayons en quelques sanctuaires réservés à l’adoration de privilégiés. C’est pourquoi, çà et là, des bals clandestins se firent connaître de bouche à oreille. Mais que l’on se rassure, dans la plupart des cas des voisins zélés mirent en fuite l’accordéoniste et d'un coup de pied défoncèrent la grosse caisse. Nonobstant ces évènements isolés assez peu respectueux des ordonnances, en ranimant l’art chorégraphique laissé en condition de mort apparente, en parlant aux sens et aux cœurs en termes émus, cette édition anniversaire aura été pour le public et l’ensemble des compagnies une fête intérieure. Une résurrection des corps dont Biarritz peut s’enorgueillir, puisqu’en dépit d’un virus faisant tomber sur la danse un impérieux et efficace anathème, le bien nommé Temps d’Aimer fondé il y a trente ans par Jakes Abeberry marqua d’un trait d’argent la rentrée des festivals chorégraphiques. Sans feuilles de laitues, ni pluie d’été pour les sortir de leur torpeur, mais chouchoutés par son staff médical, le signal du départ avait été donné aux Helix de la Pastorale, le 10 août par la médecine du travail. L’helixodrome étant aseptisé, la tête en avant, les concurrents se jetèrent dans la course. D’abord par groupes durant trois semaines pour

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se remettre sur pied avec une sage lenteur et respecter la distanciation physique sous le contrôle de commissionnaires assermentés par le Pari mutuel. Entre chaque passage, les traces phosphorescentes laissées par les compétiteurs étaient diligemment effacées par Ghita Ballouk et Gabriel Rodrigues Dos Reis. Quant aux tests hebdomadaires rendus presque agréables par Sylvie Tauriac du Laboratoire SEALAB, ils permirent aux cornes hésitantes d’accélérer le rythme. Alors que le sport professionnel considéré comme un élément de la relance économique avait repris un entrainement avec contact depuis le 22 juin, après une longue course d’attente, le 28 août, afin d’encourager la reprise d’activité dans les salles de spectacle, l’exemption de distanciation physique fut enfin accordée aux professions artistiques. Honneur à la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, pour redonner jouissance à la gourmandise, notre type d’héliciculture (1) pouvait à nouveau rouler sa bosse, sous réserve du respect de protocoles sanitaires stricts. Le 12 septembre tenant lieu de poteau d’arrivée, sans jamais se plaindre d'en avoir plein le dos, nos colimaçons répétèrent alors Mozart à 2, en ces temps de misère affective et sensuelle, d’antiques duos de 1997 envahis par l’amour, puis un extrait sans décor de la Pastorale donné sous le titre de Beethoven 6. En entier, la Pastorale créée cet hiver à Chaillot - Théâtre national de la danse aurait montré combien elle était prémonitoire, mais ainsi constitué, ce programme allégé permettra s’il le faut de glisser sur les feuilles de l’avenir avec un seul sac à dos. En attendant, produisant son effet sur les jeunes semis et les belles plantes cultivées, ce programme fit un ravage au Grand Prix du Temps d’Aimer, sans erreur d'aiguillage ni trucages. C’est-à-dire, en total respect du règlement de la Fédération française de conchyliologie et en se soumettant aux contrôles de l'Agence française de lutte contre le dopage. Car les escargots avaient jadis un rang important parmi les substances médicinales. On les faisait entrer dans la préparation de remèdes regardés comme très efficaces contre toutes sortes de maladies. En témoigne, le Sirop aux escargots Sauvan, véritable trésor pour la poitrine, ou bien les traitements révolutionnaires relevés dans Le Guide pour la conservation de l'homme, contenant les moyens propres à prolonger sa vie, à le maintenir en santé, et à le rétablir dans le cas de maladie édité en 1789. D’autres au contraire en blâmaient l’usage faute d’essais randomisés en double aveugle. Sous ce rapport, les annales cliniques ne disent rien du Double plastron hygiénique de Lourdes évoqué dans La Danse à Biarritz et conçu en 1898 par Émile Lacambra, maître de chapelle du Cercle catholique de Pau. Composé d’un tissu spécial et très doux dénommé Peau d’agneau des Pyrénées, son action plébiscitée par le haut clergé et de nombreux médecins était « des plus bienfaisantes en cas de grave pneumonie, rhume, bronchite, influenza, catarrhe, etc. » (2). Bien que « combinant les plus puissants antiseptiques », on ignore si par ses vertus polyvalentes, ce plastron nous préserverait aujourd’hui du coronavirus, mais peut-être faudrait-il se pencher sur le sujet en se gardant d’un enthousiasme irréfléchi : l’inconvénient majeur de ce miraculeux remède étant d’être bon marché. Quoiqu’il en soit, riche en protéines d'acide hyaluronique et en antioxydants, la bave de certaines espèces de gastéropodes aurait aussi des effets bénéfiques sur la peau et la prévention du vieillissement. Blessée par les conséquences


Ce n'est pas ici le lieu d’en dérouler le contenu, mais après Didier Borotra, à l’initiative de la création du Centre Chorégraphique National de Nouvelle-Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques, après son successeur Michel Veunac que nous saluons également, c’est à Maider Arosteguy, nouvellement élue Maire de Biarritz qu’il convient à présent d’accompagner cette mutation. Notre Président, Michel Laborde ayant rejoint l’équipe municipale, cette transformation s’est d’ores et déjà manifestée, le 11 septembre dernier par un changement au sein de la gouvernance du Malandain Ballet Biarritz. Ainsi sur proposition de Maider Arosteguy, Catherine Pégard, Présidente de l’Établissement Public Château de Versailles et Guillaume Pepy, Président d’Initiative France et ex-Président de SNCF ont respectivement été élus à l’unanimité, Présidente et Vice-Président, et nous nous en réjouissons. Par ailleurs, deux autres personnalités : Marie-Christine Rivière et Gratien Maire, succèdent à Marie-Aude Lorgeoux, administratrice de 2009 à 2020 et à Pierre Moutarde, Vice-Président de 2007 à 2020, mais aussi compagnon de route depuis l’an 1986. Douce époque de l’apprentissage et des ambitions naïves et pures. Cependant, pour cheminer tout droit, il aura fallu prendre notre lenteur en patience et en baver parfois, ce qui laisse des traces mettant en évidence que « les hélices terrestres », qu'ils soient bourguignons ou simplement petits-gris ne reculent jamais. À moins d’être chassés sans coup de fusil pour finir dans une casserole avec un morceau de beurre, une gousse d’ail et un bouquet de persil, la spirale des années leur sert d’expérience, et toujours ils avancent, notamment en zone où les gouttelettes de rosée et les ondées sont actives. Par chance, d'après les observations faites, il pleut souvent au Pays basque, on n’y est pas préservé des orages du monde, mais la pluie y fait encore pousser l’herbe des prairies dont les escargots raffolent. Regardant l’avenir avec espoir, malgré la terreur médiatique répandue dans les campagnes, nous aurions aimé conclure sur cette note optimiste, mais alors qu’il nous faut aussi des rayons de lune et quelques étoiles pour subsister, voilà que les cloches sonnent l’ordre d’éteindre ses lumières et de couvrir son feu de cendres à neuf heures du soir. Après des semaines d’efforts obstinés, ce passage au noir marque un nouveau coup dur et tourne à la soupe à la grimace. On avalera toutefois ce breuvage d'une cuillère résignée en dansant le cas échéant avant que tout bruit ne meure, puisque sortir en laisse son escargot de compagnie figure parmi les dérogations et qu’en instaurant « les mêmes règles pour tous » (3), autrement dit en proclamant la fin des privilèges, le gouvernement annonce clairement une révolution. Après tant de rêves criblés de balles, un mouvement que l’on pourrait apparenter à une spirale ascendante se rapprochant de cette lumière lointaine que les poètes nomment l'idéal.

Ceci aurait pu être le mot de la fin, mais comme le disait un as de la voltige sous les coups répétés du destin : « les emmerdes, ça vole toujours en espadrille ». Car à peine ajusté aux conditions restrictives du couvre-feu, voilà que la vis se resserre pour concilier les vies en jeu à un système hospitalier sous pression, pour ne pas dire partout en réanimation par suite de plans visant à faire de la santé une marchandise et de l’hôpital une entreprise rentable sur fond de réductions de postes et de lits. Mais entre une économie déjà alitée et une planète à bout de souffle, applaudissons les vedettes de cette marchandisation délétère, car la situation actuelle compte parmi leurs plus grands succès. Du reste, prochainement en représentation au Forum économique de Davos, ils chanteront au chevet du monde leur tout dernier album intitulé : The Great Reset (la grande réinitialisation), avec en gros caractères sur la pochette la promesse « d’un avenir plus juste, plus durable et plus résistant ». Que tout cela est beau et bien dit, mais sous votre respect, rappelons ces paroles d’Albert Einstein qui dans les années 1930 professa également dans la station Suisse : « On ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés ». Ce génie de la science avait vraiment dans le cœur une âme bien dure. En attendant, ce nouveau monde, cette remise à zéro prévue incessamment sous peu, afin de redémarrer du noir total ou d’une misère sociale encore plus sombre, on referme les lumières, les musées, les rideaux, les livres, les rayons de la culture jusqu’aux portes des plaisirs et des jouissances de la vie humaine. Assis sur cette funeste tombe, ouvrons néanmoins nos cœurs aux sphères heureuses des pratiques culturelles et sociales en ligne, au e-commerce et autres « click and collect » ; et pas de panique, par chance des mesures de soutien accompagnent en France cette nouvelle descente aux enfers. À l'inverse du premier confinement, bien que « non-essentiels », les colimaçons de métier munis d’un justificatif de déplacement professionnel pourront poursuivre leurs entrainements et répétitions. Avec ou sans nœud de crêpe noir autour des cornes ? Ce signe de deuil des temps anciens n’a pas été précisé. En revanche, pour quelques herbes tendres, fraîches et succulentes, les parcs et jardins resteront accessibles : hélas dans la limite d'une heure et, par ce fait, bon nombre de gastéropodes auront à peine le temps d'arriver. Sans quoi, les cimetières resteront ouverts et les obsèques d’escargots tout chauds ou écrasés d’un pied injuste et brutal continueront à se dérouler. Mais cessons d’écouter tout ce que ces messieurs nous disent : « Les histoires de cercueils. C'est triste et pas joli » (4) écrira Jacques Prévert un très beau soir d'automne. Et, pour garder le moral après ces coups imprévus frappés sur la coquille, préférons aux habits noirs, « les couleurs de la vie », et à choisir, le bleu sans nuages des poètes.

n Thierry Malandain, novembre 2020

Élevage des escargots comestibles

(1)

L'Indépendant des BassesPyrénées, 23 janvier 1898

(2)

(3) « Pour que des règles soient comprises, pour que des règles soient acceptées, il faut qu'elles soient les mêmes pour tous ». Jean Castex, 16 octobre 2020

Chanson des escargots qui vont à l'enterrement (Paroles- 1946) (4)

ÉDITO

économiques déduites de la crise sanitaire, la nôtre ne vaut pas plus cher que celle des copains, mais avant de se constituer en Société d'encouragement pour la survie de la race colimaçonne ou de provoquer une opération escargot à des fins revendicatives, avec l'appui indéfectible de nos tutelles publiques, l’objectif est de franchir les barrages de cendres pour s’obstiner gravement vers une herbe plus tendre. Symbole de la permanence de l'être à travers les fluctuations du changement, l’enveloppe hélicoïdale du limaçon nous y invite.


ACTUALITÉ

Diffusion

A

près cinq mois d'arrêt dû au Covid-19, les danseurs du Malandain Ballet Biarritz ont repris le chemin des studios de la Gare du Midi le 10 août dernier. Les premières semaines ont été consacrées à la remise en forme suivie de près par l’équipe médicale du Ballet. Thierry Malandain et les maîtres de ballet se sont ensuite attaqués à la préparation de la saison 2020-21. C’est avec la reprise de Mozart à 2, cycle de duos également au répertoire

de Marie-Antoinette à Fréjus le 16 mars dernier, Le Forum, Théâtre de Fréjus, nous accueillera pour deux représentations les 17 et 18 octobre tandis que la Pastorale sera donnée à Villefontaine le 20 octobre. Le 29 octobre, le Ballet participera sur France 2 à l’émission « Le Grand Échiquier » présentée par Anne-Sophie Lapix et proposera un extrait de la Pastorale. Le Ballet se produira ensuite en Espagne au Grand Théâtre du Liceu de Barcelone avec Marie-Antoinette accompagné de l’Orchestre Symphonique du Grand Théâtre du Liceu du 15 au 19 novembre. Report toujours des spectacles de mars, le Malandain Ballet Biarritz se produira ensuite à l’Opéra de Saint-

Mozart à 2 et Beethoven 6 à Biarritz

Claire Lonchampt & Mickaël Conte, Mozart à 2 © Olivier Houeix

LA PRESSE EN PARLE

Le CCN Malandain Ballet Biarritz a étincelé à l’ouverture des 30 ans du Festival Le Temps d’aimer à Biarritz (11-20 Septembre 2020). La troupe, dirigée par Thierry Malandain, ne pouvait que faire une meilleure rentrée sur scène, après les longs mois de confinement. Tous les danseurs ont dégagé une énergie généreuse et montré toute leur maîtrise de la danse enthousiasmant le public. L’ovation finale en a été la preuve.

du Leipzig Ballet et du Wiener Staatsballett et Beethoven 6, tiré du ballet la Pastorale que la compagnie a débuté les 12 et 14 septembre à Biarritz dans le cadre de la 30ème édition du Festival le Temps d’Aimer la Danse organisé par Biarritz Culture. La saison se poursuivra au Teatro Victoria Eugenia de Donostia / San Sebastián, notre partenaire transfrontalier, avec deux représentations de la Pastorale les 9 et 10 octobre. Puis, le Théâtre des ChampsElysées nous ouvrira ses portes le 15 octobre pour la soirée « Francendanse » mettant à l’honneur le Ballet français, organisée par les Productions Interna-tionales Albert Sarfati. Trois duos de Mozart à 2 seront dansés aux côtés du Ballet de l’Opéra National de Lyon, du Ballet du Capitole de Toulouse et du Ballet de l’Opéra National de Bordeaux. Due à l’annulation

Etienne avec Marie-Antoinette pour une représentation scolaire et une tout public le 21 novembre et à la Scène Nationale de Martigues - Les Salins les 23 et 24 novembre. La tournée continuera en Espagne au Centro Cultural UNIM de Terrassa les 28 et 29 novembre avec un programme composé de Nocturnes, Beethoven 6 et Sirènes, chorégraphie de Martin Harriague, artiste associé au Malandain Ballet Biarritz. Enfin, le mois de décembre permettra à la troupe de présenter la Pastorale le 1er au Théâtre Olympia d’Arcachon, les 11 et 12 à Schweinfurt (Allemagne), le 15 au Théâtre Équilibre de Fribourg (Suisse), le 17 au Théâtre des Sablons de Neuilly-surSeine et à Biarritz les 20, 21 et 22. Puis ce sera au tour de Marie-Antoinette de clore cette année 2020 au Palais des festivals de Cannes le 27 décembre et à l’Opéra royal de Versailles les 29, 30 et 31 décembre. Certaines représentations ont dû être annulées à cause du Covid-19

La soirée s’est ouverte avec Mozart à 2, pièce créée par Thierry Malandain en 1997 pour la compagnie Temps Présent et entrée au répertoire de la compagnie l’année suivante à l’occasion de la création du Centre Chorégraphique à Biarritz. Choix historiquement symbolique pour cette édition anniversaire du festival mais aussi emblématique par rapport aux règles et aux contraintes qui nous sont imposés aujourd’hui à cause de la COVID-19. En fait Mozart à 2 chorégraphié sur des airs célèbres de Wolfgang Amadeus Mozart, est basé sur une succession de six duos amoureux et sensuels, interprétés avec différents niveaux d’intensité, symbolisant les diverses saisons de la vie humaine. On apprécie la beauté esthétique des portés, des arabesques, la pureté d’une gestuelle néoclassique parfaitement en syntonie avec la musique, mais on est aussi bouleversés en observant comment les danseurs s’embrassent, se touchent, se laissent aller dans leurs effleurements. Ce sont des images toutes sensibles qui évoquent notre mémoire corporelle qui semble aujourd’hui les avoir perdues. Peut-on imaginer que les danseurs attendaient depuis longtemps le retour sur scène et pour eux même, ce spectacle a constitué un vrai moment libératoire.


ACTUALITÉ des ports de bras évoquant celles des danses grecques peintes sur des vases archéologiques ou dans le choix des costumes, des tuniques blanches typiques de l’époque. Mais Thierry Malandain, qui a adopté ce scénario, pose son propos sur la figure masculine d’un jeune homme qui semble être endormi, abandonné à lui-même. L’évolution du ballet a lui une fonction formatrice : la prise de contact avec trois muses le stimule, elles le font grandir comme elles ont éveillé Apollo. Le jeune homme se retrouve dans un monde où les formes classiques avec leur équilibre et leur esthétisme lui présentent un univers harmonieux. Il est fasciné,

constantes. Au fil de la pièce (et des années) les pas de deux qui suivent maintiennent le même style mais la gestuelle symbolise de plus en plus la transformation de la passion dans des sentiments plus profonds, plus intimes jusqu’à la reconnaissance de son partenaire comme une sorte d’appui pour vaincre les faiblesses de la vie. Et justement dans le dernier solo qui clôt Mozart à 2 sur les notes de l’Andante du Concerto pour piano et orchestre n.21, les deux interprètes se cherchent réciproquement et s’appuient l’un sur l’autre en quête de soutien.

ébloui par la beauté qui l’entoure. La danse se développe de manière fluide et la chorégraphie, très dynamique, est constituée par des entrées et des sorties de groupes de danseurs, en guise de défilés effectués sur des lignes horizontales et parallèles très précises, évoquant les plus belles images de l’art grec. En fait, comment ne pas les comparer et retrouver symboliquement les passages des Ombres du troisième acte de la Bayadère ou du deuxième acte de Giselle ? Mais Thierry Malandain accorde aussi une préférence à des figures circulaires, à des spirales, pour constituer un univers pacifique et harmonieux. Des escargots, avec leurs coquilles enroulées, traversant la scène, le symbolisent. Mais par rapport à La Pastorale où Thierry Malandain semblait évoquer et atteindre le Paradis dans le final de sa pièce, cette fois il préfère nous laisser avec une note plus réaliste. Le jeune homme ne doit pas connaître qu’un univers idyllique : il succombe au sol à l’apparition de deux créatures imposantes aux costumes sombres. Le rêve de la jeunesse s’éteint. Sur cette

La Pastorale © Olivier Houeix

Le public peut donc commencer à suivre l’évolution des sentiments de chaque couple à partir de sa jeunesse avec la fraicheur de la première rencontre nourrie de moments de timidité, de tendresse, de caprices et d’hésitations où les deux amoureux se bercent mutuellement, jusqu’à la maturité où l’amour devient à la fois plus passionnel et facilement susceptibles de moments de contrastes. Le moment central de Mozart à 2 est le pas de deux sur le célèbre Adagio du Concerto pour piano et orchestre n.23. La sensualité et l’intensité des deux interprètes sont à leur apogée, la délicatesse et la finesse des images chorégraphiques restant

Beethoven 6, inspiré de la dernière création de Thierry Malandain La Pastorale à l’occasion de l’anniversaire des 250 ans de la naissance de Ludwig Van Beethoven, célèbre la sixième symphonie du compositeur allemand. Le chorégraphe s’inspire du monde grec, lequel « avec sa perfection, a toujours été considéré au fil des siècles en tant que lieu idéal de refuge, notamment dans le XVIIIème siècle mais aussi dans les années vingt ». Les références à l’Arcadie et au monde hellénique sont évidentes dans les figures

scène la pièce se termine mais l’explosion d’enthousiasme de la salle apparaît à la réouverture du rideau : tous les danseurs saluent le public complètement enchanté par cette soirée.

n Chroniques de danse, Antonella Poli, 12 Septembre 2020

[…] Le festival s’est ouvert avec une magnifique soirée du CCN Malandain Ballet Biarritz intitulée «  Mozart à 2 & Beethoven 6  », donnée sans décors avec de superbes éclairages et sans entracte. Pour cela Thierry Malandain, qui est dans son dernier mandat de directeur artistique de la compagnie, a adapté deux de ses chorégraphies : Bal Solitude, créé en 1997 à Saint Etienne, et La Pastorale, commande créée au Théâtre de Chaillot (juste avant Bonn, avec qui il était coproduction pour le jubilé Beethoven) en décembre 2019.

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ACTUALITÉ

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public, qui reprenait aussi à bras-le-corps sa passion interrompue depuis un temps ayant paru interminable.

La danse revit sous le soleil de Biarritz

n ConcertoNet.com, Olivier Brunel, 14 septembre 2020

[…] Le chorégraphe et directeur artistique du festival, nous offre un spectacle en deux parties : une reprise et une re-création. « Mozart à 2 » : pièce créée en 1997 avant que l’artiste ne s’installe à Biarritz, est une suite de duos racontant différentes histoires amoureuses qui font rêver par leur proximité physique, dans une époque remplie de contraintes et de distanciations. Son style déjà affirmé dans cette œuvre, se retrouvera par la suite dans ses autres créations. « Beethoven 6 » sur la musique de « La Pastorale » de Beethoven, a été créée en 2019 à l’occasion du 250ème anniversaire de la naissance du compositeur, et modifiée

Mickaël Conte & Hugo Layer, La Pastorale © Olivier Houeix

Devenu Mozart à 2, le premier, enrichi d’un duo créé en 2017 par le Leipzig Ballet, est une succession de six pas de deux sur des adagios de concertos pour piano et orchestre de Mozart illustrant des épisodes amoureux lors d’une soirée de bal. 35 minutes de bonheur absolu avec douze danseurs entièrement investis dans une magnifique chorégraphie néoclassique dont la complexité s’accroît au fil des duos et toujours étroitement liée à la musique qu’elle illustre. Beethoven 6 est une simplification du ballet La Pastorale, qui comportait des décors, suivait un scénario précis et s’achevait par des extraits des Ruines d’Athènes de Beethoven. Réduit à la seule symphonie et joué sans décors mais

avec des éclairages savants de François Menou, Beethoven 6 est réglé pour vingt danseurs des deux sexes habillés des mêmes tuniques blanches à l’antique. Seuls deux personnages en noir viennent sonner la fin de l’orage et deux escargots géants illustrer la nature. Reste la trame du ballet initial avec son personnage central (dansé par Hugo Layer) pas forcément lisible mais les ensembles, qui constituent l’essentiel de la chorégraphie, si savamment réglés par Thierry Malandain, collent si étroitement à tous les épisodes de la symphonie dans l’enregistrement si dramatique de Nikolaus Harnoncourt, que les 40 minutes passent comme un songe lumineux dont on ressort sur un nuage. On mesure l’effort fourni par les danseurs privés de scène et de répétitions pendant les longs mois de confinement, qui ont repris ce spectacle dans des conditions difficiles. L’émotion était aussi palpable chez eux que chez le

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récemment pour une plus grande facilité de diffusion. Ici, nous retrouvons la maîtrise des mouvements de groupes qui caractérise aussi ce chorégraphe. Thierry Malandain invente également un personnage central, dansé par un jeune et talentueux Hugo Layer, qui participe au mouvement de cette communauté, tout en restant en dehors d’elle. Cet isolement paradoxal pourrait symboliser la surdité de Beethoven cachée à ses proches, l’isolant dans son monde intérieur. Aujourd’hui, il nous faut choisir entre une forme d’autisme protecteur ou une ouverture dangereuse aux autres. Nous retrouvons dans ces deux parties, cette dualité entre le corps charnel et le corps spirituel décrite par ce grand artiste discret et doué.

n Bookemissaire, Jean Couturier, 14 septembre 2020

[…] Samedi soir, à la gare du Midi, un mois après avoir repris le chemin des studios, les danseurs du Malandain Ballet Biarritz ont enfin renoué avec leur public. Une réapparition lumineuse avec une soirée spécialement conçue par Thierry Malandain dans le contexte de crise sanitaire. En première partie, Mozart à 2, créé en 1997, est composé de six pas de deux, six phases dans le parcours d’un couple : de la rencontre à la passion, jusqu’au déchirement et, enfin, une forme de félicité apaisée. Dans cette déclinaison de duos, sur les concertos pour piano de Mozart, le chorégraphe fait montre de son art du mouvement, comme expression des sentiments les plus profonds : des corps qui respirent ensemble, des courses et pirouettes légères, des portés aériens. Une renaissance de la danse qui trouve son épanouissement dans la deuxième partie, Beethoven 6, issue de la Pastorale, créé en 2019 pour le 250ème anniversaire de la naissance du compositeur. Revisitée et dépourvue de tout élément de décor, la pièce se concentre sur une esthétique épurée, nourrie de la virtuosité des danseurs. Vêtus de sobres tuniques blanches, ils paraissent liés les uns aux autres comme en un même organisme. Sur la 6ème symphonie de Beethoven, les vingt-deux interprètes livrent le ballet fascinant d’une spirale qui se déploie et se replie dans une ronde infinie. La grâce ciselée de la langue néoclassique et l’extrême maîtrise d’un groupe qui palpite à l’unisson emportent le public vers une célébration de la danse. Dans l’épreuve générale, spécialement douloureuse pour les artistes privés de scène, la beauté révèle ses pouvoirs réconfortants, et la splendeur retrouvée d’une compagnie enfin rendue à sa raison d’être sonne comme une ode à la vie.

n La Croix, Marie-Valentine Chaudon, 15 septembre 2020 […] Après 5 mois loin des salles, les danseurs du Malandain Biarritz Ballet renouent charnellement avec leur public. Reprenant Mozart à 2 et un long extrait de La Pastorale, créé l’an passé pour célébrer les 250 ans de la naissance de Beethoven, Thierry Malandain fait chavirer le cœur des festivaliers. Sublimant les gestes, la haute technicité du corps de ballet de la compagnie biarrote, les lumières, de JeanClaude Asquié et François Menou invitent aux songes. S’appuyant sur les belles musiques de ces compositeurs virtuoses, le chorégraphe normand signe un rêve en deux temps enchanteur et captivant. Chaque mesure, chaque note révèle une intention que Thierry Malandain traduit


ACTUALITÉ

L’Œil d’Olivier, Olivier FrégavilleGratian d’Amore, 15 septembre 2020

n

À Biarritz, la danse retrouve sa liberté […] Pour le reste, cette édition du 30ème anniversaire a fière allure. Malandain nous a régalés d'un « Mozart à 2 » délicieusement néoclassique. Soit une suite de duos évoquant le sentiment amoureux. Il y a parfois de l'orage dans l'air, une paire de gifles à l'appui, mais le plus souvent le mouvement épouse la passion. Le chorégraphe parvient à rendre sexy la musique de Mozart, osant un roulement de fesses ou une pirouette sur un bras. En seconde partie de programme « Beethoven 6 » reprenait « La Pastorale » créée en 2019. Pièce de groupe, abondant en rondes ou en sauts, l'œuvre est foisonnante. Les interprètes se coulent avec plus ou moins de bonheur dans ces attitudes sculpturales de profil. Débarrassé de son décor un rien encombrant pour cette nouvelle version, « Beethoven 6 » est une ode aux corps en liberté. […]

n Les Échos, Philippe Noisette, 16 septembre 2020

Le Malandain Ballet Biarritz et la danse de retour […] Quelle émotion ainsi, émotion sincère et plus forte que je ne l'aurais imaginé, quand le rideau se lève sur le Malandain Ballet Biarritz. Dès la première seconde, - Arnaud Mahouy seul en scène, confiant après coup qu'il a eu l'impression de retrouver le trac de ses 20 ans - l'intensité sur le plateau est particulière, tout comme l'attention dans la salle. La troupe a choisi de donner Mozart à 2, pièce qui a marqué la toute première saison de la compagnie en 1998, enrichi depuis. Sur des extraits des concertos pour piano de Mozart, six

duos se succèdent sur le plateau, comme autant de variations sur le couple. L'on se touche, se colle, se sent, se donne quelques coups, se serre l'un contre l'autre. Après six mois à avoir pris si peu de monde dans les bras, on ne peut nier qu'il y a comme un petit choc. Mais passé ces premières minutes six étranges - et ressentir à quel point cela m'avait manqué, voir de la danse en vrai - le spectacle comme si de rien n'était reprend le dessus. Les six couples sont comme autant d'étapes de la vie, des jeunes fougueux adolescent-e-s à la grande sensualité de l'adulte, pour finir par la complicité du duo de longue date qui se soutient pas à pas. Il n'est pas vraiment question de rupture, plutôt de je t'aime moi non plus, de toutes les variations qui existent dans chaque histoire. Le Malandain Ballet Biarritz, affûté - difficile de croire qu'ils ne sont pas montés en scène depuis six mois et n'ont repris les cours que le 10 août - se glisse toujours avec bonheur dans cette pièce régulièrement reprise où le langage néoclassique de Thierry Malandain se nuance de gestes du quotidien. Avec toujours chez chacun-e des interprètes en scène ce souci profond de la musicalité et de la justesse du geste, comme de l'écoute de l'autre. Si Mozart à 2 est l'une des premières pièces de la compagnie, Beethoven 6 qui suit - un extrait de La Pastorale créée il y a quelques mois - en est la dernière en date. Plus de 20 ans plus tard, le langage de Thierry Malandain y est plus nuancé, plus riche, débarrassé de certains tics aussi, mais toujours en maintenant ce lien profond avec la musique. Malgré le début tronqué et la fin remaniée pour des questions de programmation, l'œuvre ne perd rien de sa force. Les 21 artistes en scène déploient une pièce sur le fil : profondément lumineuse tout autant que mélancolique, saisissante par sa puissance collective même si les ténèbres ne sont jamais bien loin. À l'image de notre monde ? Si l'on parlait d'un festival joyeux en début de papier, Biarritz ne vit pas dans une bulle et tout le monde a entendu, au fil du Temps d'aimer, les annonces d'annulation ou de restriction de spectacle à Nice ou Bordeaux. Le plaisir de retrouver l'art vivant se mâtine ainsi d'un arrière-goût d'inquiétude, à se demander si le festival marquant le début de saison n'en signalerait pas aussi la fin. Mais c'est aussi dans ces situations que le spectacle vivant se montre plus que jamais indispensable. Beethoven 6, malgré son ambivalence, a un pouvoir apaisant et rassérénant formidable, et ce spectacle fut un moment de respiration et de beauté bienvenue.

n Danses avec la plume, Amélie Bertrand, 16 septembre 2020

À Biarritz, le Temps d’Aimer : la belle parenthèse […] Plus tard dans la soirée, à la Gare du Midi, on en voyait la concrétisation et l’aboutissement dans Beethoven 6, une réduction de la superbe Pastorale de Thierry Malandain, créée l’an dernier. Resserrée autour de la 6ème symphonie du compositeur, sans décor, le ballet, avec son Perpetuum mobile de cercles, de rondes et enroulements, avec son écheveau de corps sans cesse miraculeusement démêlé, ses lacets de nymphes évoquant le faune de Nijinsky, lui-même suiveur de François Delsarte, montrait à quel point la modern

Patricia Velazquez & Jeshua Costa, La Pastorale © Olivier Houeix

par un geste, un mouvement. Tantôt espiègle, tantôt solennel, il s’amuse et délie son écriture, sa palette chorégraphique. Les duos se prêtent parfaitement aux grands airs de Mozart, tandis que La Pastorale de Beethoven invite au partage, au regroupement. Il vise juste. S’appuyant sur l’excellence de sa troupe, il revisite les parades amoureuses, les danses tribales et les rites initiatiques. Le moment est suspendu, intense. La soirée s’achève magistralement sur les applaudissements redoublés d’un public trop longtemps privé d’art vivant.

dance a pu infuser et revivifier la danse classique puis néoclassique. Le panthéisme de la pièce convoquait aussi l’ombre tutélaire de la mère de tous les modernismes chorégraphiques occidentaux, Isadora Duncan. On peut toujours compter sur Thierry Malandain pour, avec du vieux, faire de l’intemporel. En première partie de soirée, il présentait justement une pièce « historique », puisqu’elle n’avait plus été dansée depuis 1997, l’année où Malandain avait démarré le Centre Chorégraphique National à Biarritz. Le ballet, Mozart à 2, pourrait se présenter comme le In

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ACTUALITÉ

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Les Balletonautes, septembre 2020

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Cléopold,

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La Pastorale © Olivier Houeix

The Night du chorégraphe puisque, sur des pièces pour piano et orchestre de Mozart, ses six pas de deux déclinent les rapports de couple dans un lent crescendo vers l’harmonie. Le danseur qui ouvre le ballet par une chorégraphie athlétique et nerveuse (Arnaud Mahouy), n’est ainsi pas sur la même page que sa douce et mutine partenaire, Clémence Chevillotte. Raphaël Canet, séduisante brute, gifle la sienne qui lui rend sans plus attendre la monnaie de sa pièce (Nuria Lopez Cortés, aussi forte dans ses interactions avec son partenaire qu’elle est délicate dans ses solos). Dans le duo interprété par Mickaël Conte (le premier, car il remplace un de ses

de la plénitude du couple. La simplicité de dessin de la chorégraphie, l’abandon et la confiance dans les portés, inscrits dans la chorégraphie mais magnifiés par les deux danseurs en dépit de leur différence de taille, parle d’harmonie et de partage. Mais l’acmé, on la trouve dans le dernier pas de deux entre Mickaël Conte et Claire Lonchampt (qui fait son retour sur scène après une longue absence). À un moment, perchée sur la cuisse de son partenaire pendant une sorte de promenade, la belle danseuse ressemble littéralement à une déesse tutélaire de l’amour partagé. On est groggy. Les lumières du plateau scintillent, les danseurs sont dans une forme époustouflante, la salle est pleine et les applaudissements crépitent. On avait douté que cela puisse exister encore.

partition, sinon note à note, en respectant la rythmique et l’esprit. Cependant, il renouvelle constamment le vocabulaire chorégraphique classique dont il use comme d’une contrainte créatrice. Il se montre, pourrait-on dire, plus inventif que bien des chorégraphes dits « contemporains », chiches en idées et en trouvailles. Il s’autorise des écarts, des incartades, des extravagances, sans verser dans le kitsch. Son humour sied à l’esprit mozartien et il combine avec légèreté les manigances de l’amour et du hasard, sujet de chacun des six morceaux choisis qu’il détourne en autant de duos déconcertants. Il aère la 6ème symphonie, l’enrichit d’une variété de danses puisées à toutes les sources : aux Ländler, aux rondes enfantines, aux farandoles, aux chorus lines du musichall, aux contorsions circassiennes, à la danse libre d’Isadora à qui il emprunte la règle spartiate des déchaussés et les tuniques à la grecque. Malandain innove dans le langage du ballet sans aller jusqu’à le mettre en cause ou en crise, ce qui explique en partie le succès de ses spectacles auprès d’une audience qu’il a su apprivoiser avec les ans. Sans prosélytisme, il milite pour la cause gaie, dans tous les sens du terme, valorisant les hommes jadis réduits au rôle de porteurs ou de fairevaloir de prime ballerine. Au cours de la soirée, se sont succédé en un perpétuel mouvement exercices au sol, reptations, génuflexions, roues et roulades, sauts de toutes sortes, passages en demi-pointes, postures de yoga, gestes quotidiens stylisés, gifles sonores réellement portées, pantomimes, réflexes mécaniques, suites gestuelles dos au public, danse-contact, danse animalière, ponts, hochements de tête, ralentis, frappes du talon, déhanchés. Ces extravagances ouvrent l’art du ballet à l’infini.

n Ballroom Online, Nicolas Villodre, 20 septembre 2020

camarades au pied levé), l’homme semble encore dans son monde ; ses solos sont élégiaques (monsieur Conte fait de ses tours attitudes décentrés se terminant en écart des moments de poésie intériorisée). Cependant la petite musique des sentiments commence à se faire entendre entre lui et sa très belle partenaire, Irma Hoffren. L’alchimie se fait plus évidente et joyeuse entre Giuditta Banchetti et Michaël Garcia. Leur duo pourrait s’appeler « La Découverte ». Caresses au sol, remontée glissée du garçon en seconde position au sol… On s’émerveille toujours de la fantaisie de Malandain dans ce genre de passage à terre. À un moment, la jeune fille s’accroche dans un angle géométrique à son compagnon placé en position de pont. Le couple semble alors faire un jeu de Tetris ; comme pour vérifier une dernière fois sa compatibilité. Avec le duo entre Joshua Costa et Patricia Velazquez, on approche

Ballet à l'infini Pour célébrer la trentième édition du festival Le Temps d’aimer la danse, Thierry Malandain nous a gratifié d’une soirée de gala inaugurale, à l’ancienne gare du midi de Biarritz. En première partie, le public venu nombreux a pu voir ou revoir sa série de duos basés sur les concertos pour piano et orchestre nos 2 - 3 - 23 - 4 - 15 & 16 - 21, sobrement intitulée Mozart à 2. Il a pu découvrir ensuite, après celui de Chaillot, la création Beethoven 6 inspirée par La Pastorale. Autant dire que la salle comble, quelques jours avant le passage de la cité balnéaire en zone « rouge », a fait un triomphe aux deux ballets néoclassiques adaptant les bonnes feuilles de compositions classiques. Dans les deux cas, Malandain suit fidèlement la

Programmées suite à l’annulation de compagnies étrangères en raison de la crise sanitaire, les deux représentations données par le Malandain Ballet Biarritz en ouverture du Temps d’Aimer la Danse à Biarritz ont été l’une des belles surprises du festival. Surprise oui, car même si Mozart à 2 et Beethoven 6 n’étaient pas des créations, les voir ou revoir dans de nouvelles configurations scéniques (un pas de deux en plus pour la première, un prologue en moins pour la seconde) a permis d’apprécier plus encore leur exemplaire musicalité. Toutes deux emblématiques de la conversation intime entretenue depuis toujours par Thierry Malandain avec certains compositeurs, les deux pièces ont aussi mis en lumière la bonne forme ‘post-confinement’ des danseurs du Malandain Ballet Biarritz, qui dans ce répertoire, se sont montrés particulièrement déliés et expressifs. C’est à Saint-Etienne, où sa compagnie Le Temps


ACTUALITÉ

Après cette jubilatoire traversée des sentiments, Beethoven 6, sur la 6ème Symphonie de Beethoven, offrait une perspective différente tant de l’art du chorégraphe que de celui de ses danseurs. En reprenant sa Pastorale commandée par l’Opéra de Bonn pour célébrer en 2019 les 250 ans de la naissance du compositeur, Thierry Malandain a en effet supprimé son prélude avec soliste sur Les Ruines d’Athènes pour ne garder que la partie centrale, sur la symphonie proprement dite, qui mobilise l’ensemble de la troupe. La parfaite ordonnance des lignes dessinées et redessinées sans cesse par la chorégraphie, de la parallèle au cercle, en devenait plus évidente encore, faisant de cette « Ode à la nature » un éclatant hommage à la sérénité bucolique de l’Antiquité. L’un derrière l’autre dans de grandes traversées de plateaux ou à l’unisson dans des rondes rituelles, chaque danseur semblait, en cette rentrée pas comme les autres, lever une à une d’un pas léger les menaces pesant sur les cœurs. Et même si la dernière scène, reprenant le final de La Pastorale, introduisait une ultime note pessimiste, on restait tout de même sur la réconfortante impression d’une beauté et d’une harmonie partagées. Les applaudissements enthousiastes du public au moment des saluts, confirmant ce sentiment, disaient combien ce bonheur-là leur avait manqué.

n Danser Canal Historique, Isabelle Calabre, 6 octobre 2020

La Pastorale à la Gare du Midi de Biarritz Le 20 décembre à 16h et 20h30 les 21 et 22 décembre à 20h30 musique : Ludwig van Beethoven chorégraphie : Thierry Malandain décor et costumes : Jorge Gallardo lumières : François Menou réalisation costumes : Véronique Murat assistée de Charlotte Margnoux conception décor : Loïc Durand réalisation décor : Frédéric Vadé Maîtres de ballet : Richard Coudray & Giuseppe Chiavaro La Pastorale © Olivier Houeix

Présent était alors en résidence, que Thierry Malandain avait en 1997 créé la suite de duos de Mozart à 2, avant de prendre un an plus tard la direction du CCN de Biarritz et de faire entrer dès sa première saison la pièce au répertoire. Les concertos pour piano de Mozart lui avaient inspiré l’idée d’un Bal Solitude, depuis enrichi d’une dernière séquence et entré au répertoire du Leipzig Ballet et du Wiener Staatsballett. De la séduction de la première rencontre à la profondeur de l’amour, chaque pas de deux faisait montre d’un raffiné entrelacés de mouvement et de sentiments. On arpentait les délicats chemins de la Carte du Tendre, porté par de formidables interprètes et par l’élégance d’une chorégraphie où la grammaire classique des portés et autres arabesques se conjuguait à la force terrienne de la danse contemporaine. L’acmé de cette exploration sensible était le duo écrit sur le fameux Adagio du Concerto pour piano et orchestre n.23, dont la tendre puissance se hissait légitimement au niveau d’autres lectures célèbres.

Danseuses et danseurs : Ione Miren Aguirre, Giuditta Banchetti, Raphaël Canet, Clémence Chevillotte, Mickaël Conte, Jeshua Costa, Frederik Deberdt, Clara Forgues, Loan Frantz, Michaël Garcia, Irma Hoffren, Hugo Layer, Guillaume Lillo, Claire Lonchampt, Nuria López Cortés, Arnaud Mahouy, Alessia Peschiulli, Ismael Turel Yagüe, Yui Uwaha, Patricia Velazquez, Allegra Vianello, Laurine Viel. Coproducteurs : Chaillot - Théâtre national de la Danse, Beethoven Jubiläums Gesellschaft (Allemagne), Norddeutsche Konzertdirektion Melsine Grevesmühl GmbH, Theater Bonn (Allemagne), Le Parvis scène nationale Tarbes Pyrénées, Opéra de Reims, Ballet T, Donostia Kultura - Victoria Eugenia Antzokia de Donostia / San Sebastián (Espagne), CCN Malandain Ballet Biarritz Partenaires : Théâtre de Gascogne - Scènes de Mont de Marsan, Espace Jéliote Oloron Sainte-Marie, L’Odyssée - Scène Conventionnée de Périgueux, Scène du Golfe / Théâtre Anne de Bretagne – Vannes, Opéra de Saint-Étienne, Théâtre Olympia d'Arcachon, Escenario Clece / Teatros del Canal - Madrid (Espagne) Première française : 13 au 19 décembre 2019 à Chaillot - Théâtre national de la Danse - Paris Première mondiale : 22 et 23 décembre 2019 au Theater Bonn Allemagne

Tarifs : 12 à 36 € Informations / Billetterie Malandain Ballet Biarritz www.malandainballet.com Tél. 05 59 24 67 19 Office de Tourisme de Biarritz www.tourisme.biarritz.fr Tél. 05 59 22 44 66 Guichets des Offices de tourisme de Bayonne et Anglet

Autour des représentations, Dominique Cordemans, responsable de la sensibilisation et de la transmission du répertoire aux pré-professionnels animera des master-classes et des ateliers de répertoire destinés aux élèves d’écoles de danse, de conservatoires et de centres de formation ainsi que des ateliers Voulezvous danser avec nous ? pour adultes et étudiants même non-initiés. Voulez-vous danser avec nous ? 16 et 17 décembre de 19h à 21h Master-classes/ateliers de répertoire 21 et 22 décembre Niveau moyen et avancé (12-14 ans) de 14h à 16h Niveau supérieur (15 ans et +) de 16h30 à 19h Gratuit sur présentation d’une place de spectacle pour l’une des représentations des 20, 21 ou 22 décembre. Inscriptions : Tél. 05 59 24 67 19

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ACTIVITÉ Composition du Conseil d'administration du CCN Malandain Ballet Biarritz. Président d’Honneur : Pierre Durand Présidente : Catherine Pégard Vice-Président : Guillaume Pepy Trésorière : Solange Dondi Trésorière adjointe : Monique Barbaroux Secrétaire : Richard Flahaut Déléguée au développement international et transfrontalier : Marie-Christine Rivière Administrateurs : Anne Méhu, Jack Batho et Gratien Maire.

Maider Arosteguy, Catherine Pégard & Guillaume Pepy © Olivier Houeix

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Le Conseil d’administration du Centre Chorégraphique National (CCN) Malandain Ballet Biarritz a été renouvelé lors de son Assemblée générale du 11 septembre dernier. Quatre nouvelles personnalités font leur entrée au sein de l’instance de gouvernance du Ballet dirigé par Thierry Malandain. Ainsi sur proposition de Maider Arosteguy, Maire de Biarritz, Catherine Pégard, Présidente de l’Établissement Public Château de Versailles et Guillaume Pépy, Président d’Initiative France et ex-Président de SNCF ont respectivement été élus à l’unanimité, Présidente et Vice-Président. Deux autres personnalités qualifiées rejoignent également le Conseil d’administration du CCN : Marie-Christine Rivière qui vient de quitter la Direction de l’Institut Français de Séville et Gratien Maire, Directeur Général d’ADP Ingénierie (Groupe Aéroport De Paris).

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Organisé par le Malandain Ballet Biarritz en partenariat avec l'Institut Culturel Basque, le service de la langue basque de Biarritz, la Compagnie EliralE de Pantxika Telleria avec le soutien de la Communauté Pays Basque, le Rendez-vous basque met à l’honneur les artistes d’Iparralde et Hegoalde développant une écriture traditionnelle ou contemporaine. Autour de spectacles tout public et scolaires, exposition, ateliers, cette 5ème édition se déroulera pour la première fois entre Biarritz et Saint-Pée-sur-Nivelle du 7 au 12 novembre.

Par ailleurs, les partenaires publics, le Conseil d'administration et la direction du CCN Malandain Ballet Biarritz remercient chaleureusement pour leur expertise, leur dévouement et leur fidélité : Michel Laborde, Président de 2014 à 2020, Pierre Moutarde, Vice-Président de 2007 à 2020 et Marie-Aude Lorgeoux, administratrice de 2009 à 2020.

Le 3 octobre, une rencontre a été organisée à la Gare du Midi entre la nouvelle gouvernance et les équipes artistiques, administratives et techniques, les représentants des tutelles publiques, les partenaires et les mécènes du Ballet. Citons notamment la présence de Maider Arosteguy, Maire de Biarritz, d’Anne Pinatel, Adjointe à la culture, de Valérie Sudarovich, Conseillère municipale déléguée à la politique inclusive, à la danse et au théâtre, de Jacques Pedehontaa, Conseiller délégué à la culture et au tourisme du département des PyrénéesAtlantiques, de Colette Rousserie, Présidente de l’Association des Amis du Malandain Ballet Biarritz, de Caroline Philipps de l’Agence PIC Digital…

Kukai © Ignacio Urrutia

Nouvelle gouvernance pour le Malandain Ballet Biarritz

Rendez-vous ANNU basque Euskal Hitzorduak #5


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7 novembre / 16h - 18h 8 novembre / 11h - 16h - 18 h Espace Culturel Larreko Saint-Pée-sur-Nivelle Compagnie EliralE - Pantxika Telleria O! A partir de 3 ans Durée : 35’ Bilaka © Thierry Loustauneau

Solo de danse contemporaine proposé par la chorégraphe, Pantxika Telleria Tarif unique 2€ / Inscriptions par e-mail : elirale.prod@gmail.com

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8 novembre - 11h Plaza Berri – Biarritz Maritzuli Konpainia - Claude Iruretagoyena Ezpata Dantza Danse de groupe itinérante et protocolaire remontant au 17ème siècle, l’Ezpata Dantza célèbre les fêtes calendaires et les principales festivités locales.

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9 et 10 novembre - 20h30 Studio Gamaritz / Gare du Midi- Biarritz Bilaka - Mathieu Vivier Saioak Écrite à partir de partitions croisées, détournées et sans cesse redéfinies du spectacle Saio Zero, Saioak prolonge l'exploration de la danse traditionnelle basque et de sa persistance dans le monde contemporain, à la recherche de ce qui constitue l'identité des interprètes.

Installation vidéo et musique jouée en direct augmentent l'expérience d'une forme brute qui recherche la proximité du spectateur pour offrir une plongée introspective dans les abysses de la culture et de l'identité basque : une langue, une tradition vivante, un avenir à transmettre. Direction chorégraphique : Mathieu Vivier avec la collaboration des danseurs Musique : Patxi Amulet avec la collaboration des musiciens Création vidéo : Mickaël Vivier Danseurs : Zibel Damestoy, Ioritz Galagarraga, Oihan Indart, Arthur Barat Claviers, accordéon, chant : Patxi Amulet Violon, guitare : Xabi Etcheverry Vielle électrique : Valentin Laborde Lumière : Julien Deligières Son et régie vidéo : Mathias Goyhénèche Costumes : Xabier Mujika Construction : Alain Cazaux Production : Bilaka Coproduction : Institut Culturel Basque, Ville de Bayonne, Malandain Ballet Biarritz – Centre chorégraphique national, Oldeak – plateforme chorégraphique de Bayonne Avec le soutien de la Communauté Pays Basque, la ville de Bayonne, la Scène nationale du Sud-Aquitain, le Gouvernement Basque, la région Nouvelle-Aquitaine et le département des Pyrénées Atlantiques. Tarifs : 8 à 14 €

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12 novembre - 20h30 Théâtre du Casino - Biarritz Kukai Dantza - Jon Maya Sein Gauekoak Dans Gauekoak, le danseur chorégraphe Jon Maya Sein nous ouvre les portes de son processus de création, avec la collaboration d’artistes qui l’ont accompagné durant son parcours. Idée originale : Jon Maya Sein Direction scénique : Mireia Gabilondo Danseur : Jon Maya Sein Musique en direct : Xabi Bandini y Arkaitz Miner Composition musicale : Luis Miguel Cobo. Arkaitz Miner y Xabi Bandini Chorégraphie : Cesc Gelabert, Israel Galván, Jon Maya Sein y Sharon Fridman Scénographie: Fernando Bernués Costumes : Ikerne Giménez Illustrations : Maite Mutuberria Lumière et vidéos : David Bernués Son : Ángel Agüero Équipe administrative : Doltza Oar-Arteta y Nagore Martínez Tarifs : 8 à 14 € Programme complet de l’événement disponible courant octobre sur : www.malandainballet.com.

A annulé


LA DANSE À BIARRITZ # 81

Jean Lagus

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Jean Lagus, vers 1903

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oston-Valse, Racket-Polka ou encore Gavotte et Pavane qui redeviennent nouvelles, nous ne ferons pas la liste des danses en vogue à Biarritz à la fin du XIXème siècle, où comme dans toutes villes d’eaux le gratin s’amuse, et surtout danse. Mais, attention n’est pas gratiné qui veut. Dans son Nouveau Guide des Danses françaises et américaines publié à Pau en 1895, Jean Lagus, de son vrai nom Jean Lagües, prévient : « Ne pas savoir danser est une condition d’infériorité fort regrettable et dont les conséquences peuvent êtres fâcheuses. Toute jeune fille, comme tout jeune homme appelés par sa situation à aller dans le monde, doivent connaître l’art de la danse ». Et son collègue, Eugène Giraudet, fondateur en 1901 de l’Académie internationale des auteurs, maîtres et professeurs de danse et maintien, d’ajouter : « Les grands hommes, ont reconnu avec une juste raison, qu'une grande instruction n'était pas suffisante à la jeunesse ; l'éducation résultant de la danse achève et complète l'homme et la femme » (1). Au vrai, la maîtrise de la danse sans laquelle nulle ne pouvait tenir son rang n’était pas le privilège de la haute-gomme. Dans la tradition des académies militaires de l'Ancien Régime, jusque dans les années 1890, l'armée dispensa un enseignement chorégraphique. « Là où l'on dansait beaucoup, c'était à la caserne, se souvient Léon Germain de Maidy, […] j'y étais sans cesse, principalement à la Salle d'armes où les soldats, faisaient non seulement de l'escrime, mais aussi de la canne (à une main), du bâton (à deux mains), parfois de la boxe, et surtout des exercices chorégraphiques. Il y avait, d'une part, les danses de caractère, notamment les trente ou quarante figures de la Leçon de danse, puis la Gavotte et l'Anglaise, aux figures très nombreuses, une quarantaine, je crois » (2). Un comité formé de maîtres

militaires validait cet enseignement lors d’examens appelés Assaut de danse : au son d’un orchestre et à l’aide de pas empruntés pour la plupart à la danse classique, le postulant devait tout d’abord faire preuve « de ses talents d’invention et d’exécution comme de sa tenue », autrement dit l’examen comptait une épreuve d’improvisation. Puis le candidat présentait l'Anglaise pour devenir prévôt ou la Gavotte pour obtenir le brevet de maître de danse sous les applaudissements de ses camarades, des officiers et des autorités civiles qui assistaient à ces fêtes militaires. Disciplinant le corps, développant l’adresse et la grâce du maintien, la danse n'était pas à cette époque jugée de moindre importance. Dès lors, tout en prônant son retour dans les pratiques régimentaires, afin de faire revivre ces examens délivrant un diplôme indispensable à l’enseignement de la danse, Eugène Giraudet fit valoir ses avantages sur la santé : « L'on ne saurait trop affirmer que la danse, distraction inoffensive, diversion hygiénique pour le repos du cerveau et de l'esprit, est la plus salutaire des médecines » (3). « En Allemagne, en Angleterre, en Russie, en Italie, en Hollande, chaque régiment a sa salle de danse, et autrefois les nôtres avaient la leur […] puis enfin, la danse est tout particulièrement appréciée des femmes, et n’oublions pas qu’en notre chère armée, il n’est pas un soldat que n’attende, à la ville ou au village, une payse » (4). Raillé par les journaux confits en bonne morale bourgeoise, Giraudet verra néanmoins son vœu exaucé par décret, le 7 mai 1907 : « Nos braves petits pioupious vont s’en donner à cœurjoie : la danse à la caserne redevient une institution militaire comme la gymnastique et l’escrime » (5). Mais


LA DANSE À BIARRITZ # 81

l’on n’en saura guère plus que ceci : « Le général Picquart a ordonné la création d’un cours de danse à l'école des sous-officiers de Joinville-le-Pont. Ce cours a pour objet de former des maîtres à danser qui iront ensuite enseigner et répandre leur art dans les régiments » (6). Les mieux informés annoncèrent que « M. Féret, danseur à l’Opéra » avait été nommé professeur, toutefois il devait y avoir de la friture sur la ligne, car il s’appelait Georges Cléret. Quant au général Marie-Georges Picquart, « clairvoyant, précis, doublé d'une imagination d'artiste » dixit Henri Coudon, depuis octobre 1906, l’ami de Gustav Mahler était Ministre de la Guerre du 1er gouvernement de Georges Clemenceau. Fraîchement réhabilité, il avait été un des acteurs de l’Affaire Dreyfus en découvrant la trahison de Ferdinand Esterhazy, amant de Marie Monchanin, danseuse à l’Opéra qui bien avant Isadora Duncan, s’était impliquée dans les recherches sur la danse grecque antique, mais c’est une autre histoire. Pour revenir à la nôtre, le 25 septembre 1896, Giraudet envoya cette dépêche à Lagus : « Votre Pavane-Valse a été bien accueillie et a obtenu un grand succès au bal que j’ai organisé au Continental. Amitiés » (7). Due au pianiste prodige, et compositeur palois Paul Chabeaux, la Pavane-Valse avait été lancée à Biarritz à l’Hôtel-Casino Bellevue durant l’été 1896, et Lagus l’enseigna en décembre à Paris à 300 élèves de Maurice Nicolas, directeur du Grand gymnase hygiénique médical fondé en 1869. Son succès se répandit partout, mais c’est pour d’autres faits non renseignés que son auteur obtint en cette année 1896 la Médaille coloniale, et une mention honorable pour sauvetage. Fils de Pierre Lagües, cultivateur, et de Marie Luciat, sans profession, Jean Lagus naquit le 13 août 1850 à St-Pé-de-Bigorre, village des Hautes-Pyrénées, situé près de Lourdes. Les recherches généalogiques accomplies par Anne Londaïtz, précisent qu’il était le dernier né de sept enfants, dont des triplés en 1846. Notons en passant qu’il avait 7 ans lorsque son père mourut et qu’il sera dit garçon de café aux noces de sa sœur Suzanne en 1876. Mais c’est bien le professeur de danse et maintien qui épousa le 25 octobre

1881 à Paris, Joséphine Bancon, fille d’un tailleur d’habits. L’année suivante, le 27 août à Pau, la parisienne donna naissance à Adeline dont les talents de pianiste seront un précieux auxiliaire pour les leçons de son père. Diplômée du Conservatoire de Toulouse en 1901, Adeline, élève de Paul Chabeaux et de Jean Hugounenc enseignera aussi le piano à Pau, 21 rue de Castetnau : « ... une maison composée d’un rez-dechaussée et premier étage construite en murs de pierres, chaux et sable couverte en ardoises, éclairée au rezde-chaussée côté rue par une porte et une devanture et le premier étage par deux fenêtres… » (8). À l’époque le logis familial, mais aussi le lieu où Lagus donnait ses cours. Cependant n’étant pas enfant de la balle, d’où jaillit sa vocation ? Comment ce fils de cultivateur arriva-t-il à enseigner la danse, et ironie du destin, les lois du bon ton à une clientèle huppée ? En l’absence de note biographique, on l’ignore, mais les bâtisseurs de cathédrales étaient aussi de basse condition. Faute de pouvoir accéder à son dossier militaire, la Médaille coloniale concédée dès 1893 aux soldats ayant pris part à des opérations dans les colonies, ne nous dit rien non plus sur ses faits d’armes. Car avec un effet rétroactif, l’État prit en compte les opérations remontant à 1827. N’ayant pas d’évidence les moyens d’acheter un remplaçant, après avoir accompli ses 5 ans de service, peut-être Lagus revint-il au pays avec un brevet de prévôt ou mieux de maître de danse signé de ses pairs et comportant les inscriptions suivantes : « Grâce et décence. Agilité. Légèreté. Vif au plaisir, ardent au travail ». Dans un beau cadre, ce brevet de capacité aux vives couleurs lui ouvrait une carrière dont le premier écho remonte à février 1878. Il est alors professeur de danse et maintien à Pau au Grand Hôtel Gassion, édifié et tenu par un autre fils de paysan, Jean Lafourcade-Camarau. Au temps du tourisme climatique, le palace était en partie fréquenté d’octobre à mai par la colonie anglaise, qui depuis 30 ans, faisait de Pau sa ville de sport de prédilection. Placé sous l’autorité de Jules Ribis, le premier étage abritait un Casino, une enfilade de salles où se donnaient les bals, à l’instar de celui des célibataires, l’un des événements annuels de la vie mondaine. Depuis le départ d’Henri Gobert pour Biarritz, on pouvait aussi y entendre Charles Constantin, prix de Rome et chef des concerts du Casino de Pau que nous appellerons le Casino Gassion. Le jeudi, Lagus y dirige un bal d’enfants, dont L'Indépendant des Basses-Pyrénées fait la réclame jusqu’en 1878. Ensuite, de 1879 à 1884, puis d’autres années encore, le journal n’est

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Eugène Giraudet, vers 1885

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Nouveau guide des danses françaises et américaines

Diplôme de maître - 1879

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Huile sur toile de Charles Friant, vers 1890

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pas disponible en ligne. Mais en ouvrant Le Courrier de Bayonne d’août et septembre 1880, un encart publicitaire nous apprend qu’il donne des leçons à Biarritz, 46 rue Silhouette et qu’il est possible de s’adresser au Casino. Succédant au Bordelais Édouard Lazar, ex-danseur du Grand-Théâtre, peut-être Lagus était-il déjà directeur des bals d’enfants de l’Hôtel-Casino Bellevue  ? L’encart le dit aussi « élève de Fryant (sic), de l’Opéra ». Seulement, si cela est exact, car il faut aussi se méfier, de quel Friant s’agissait-il, car chez les Friant on dansait de père en fils. Étrangement, Giraudet ne les cite pas dans son annuaire des professeurs, et dans la presse pas le moindre entrefilet à propos de leçons données chez eux ou dans une salle de danse. En tous cas, ce ne pouvait être Charles Friant, camarade de Robert Quinault et des frères Ricaux à l’Opéra, qui laissa la danse pour l'art lyrique et chanta à Biarritz entre 1925 et 1936. Il ne pouvait non plus s’agir de son frère Albert également danseur et chanteur. Alors peut-être de leur grand-père, Albert Friant, né le 8 juillet 1833 à Montrouge ? « De l’élévation, de l’élasticité, de la souplesse », laissant présager « qu’il serait un jour un grand

danseur » Albert Friant débuta à l'Opéra de Paris en mai 1854. Mais, comme tous les talents masculins de sa génération, c’est à l’étranger qu’il trouva le succès, notamment en Hollande où son épouse Margaretha Sartori lui donna deux fils, Charles, danseur et Louis, horloger. Rentré à l’Opéra en 1868, tout en figurant au premier rang des sujets, il enseigna dès 1875 la classe des garçons, puis en 1877 celle des quadrilles femmes qu’il accompagnait de son

violon. Remplacé en mars 1879 par Zina Mérante, il s’éteignit, le 9 septembre 1879, à 46 ans. C’est un an après cette date que Lagus âgé de 29 ans se réclama « élève de Friant ». Bien que nous ignorions si ce dernier donna des leçons en ville dès son retour à Paris en 1868, il est concevable, au moins en idée, que Lagus étudia auprès de lui. L’autre hypothèse est qu’il suivi les cours de son fils Charles, dont on ne sait pas davantage s’il avait des élèves. Toutefois, membre du corps de ballet, et sordide réalité, n’ayant pas les coulisses pour se faire entretenir par un abonné ou un actionnaire, Charles Friant aurait bien eu de la peine à vivre de ses appointements s'il n’avait exercé un autre métier hors de l’Opéra. « Ces messieurs, écrit Abraham Dreyfus, sont professeurs dans des pensionnats, dans des couvents, et bon nombre de jeunes filles appartenant à la plus haute société ont été admirées à leur entrée dans le monde, grâce à des leçons de maintien inspirées des bonnes traditions de l'Opéra. Les danseurs qui n'ont pas la ressource du professorat se résignent à des fonctions plus modestes. Les uns sont employés dans des administrations qui ne leur prennent que quelques heures dans la journée  ; le corps de ballet compte ainsi un certain nombre de garçons de recettes. D'autres exercent des états manuels ou de petits négoces ; ils sont cordonniers, tailleurs, bijoutiers, luthiers. L'un d'eux enfin est entrepreneur de monuments funéraires » (9). Né à Amsterdam, le 28 avril 1861, peintre à ses heures, Charles Friant retint peu l’attention de la presse, mais élève de Francis Mérante et de Lucien Petipa pour la pantomime, il se distingua à l’examen du 4 août 1881 en mimant avec Eugénie Tréluyer la fin du 1er acte de Giselle (1841) d’Adolphe Adam, tandis qu’on salua en 1884 « ses progrès remarquables ». Mais, c’est en 1893, après avoir été agressé « par trois individus qui, armés de casse-têtes et de cannes plombées, le frappèrent à tel point que la malheureux artiste tomba évanoui sur la chaussée » (10) qu’il fit parler de lui en étant prénommé, un privilège dont ne jouit jamais son père à une époque où l’Opéra et les journaux économisaient l’encre. Selon les uns, « un cocher, qui rentrait à son dépôt trouva le malheureux » ; pour d’autres « des agents en tournée le relevèrent ». Mais la presse toujours soucieuse d'une exacte information s’accorda sur une chose : « son argent, sa montre, ses papiers, avaient disparu ». C’était malheureux, mais sans ce fait divers et l’enquête du commissaire Garnot pour arrêter les agresseurs, Charles Friant serait passé inaperçu à nos yeux. Le 4 mars 1902, à 40 ans, il mourut à Villemomble. Encore en activité, il


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Casino Bellevue, après 1887

n’eurent que le temps de s’enfuir. [...] Depuis un mois, toutes les chambres de l’hôtel surmontant le Casino étaient occupées par des étrangers, des dames de la colonie russe, qui disparurent en abandonnant leurs bagages et les bijoux qu’elles possédaient. La panique était à son comble. Quelques gens apparurent pour porter secours, les moins impressionnés purent pénétrer pour sauver les objets de prix » (14).

comptait 22 ans de service et sa veuve Marie-Anna Hemmerich, ouvrière giletière toucha une petite pension. Ils s’étaient mariés en 1883 avec pour témoins, Francis Mérante et Gaspard Stilb, lequel danseur à l’Opéra tenait clairement un cours de danse fréquenté par la haute société parisienne. Nous n’en saurons pas davantage, pourtant cela ne tenait à rien ou si peu. Car en publiant dans Le Courrier de Bayonne le prénom de son maître supposé ou tout au moins son initiale, Lagus aurait certes payé plus cher sa publicité, mais il nous aurait rendu service tout en servant sa mémoire. Pour continuer, c’est encore en tâtonnant que l’on devine qu’Henri Gobert, chef d’orchestre et directeur de l’HôtelCasino Bellevue l’engagea à Biarritz en 1881, puisqu’on le surprend le 28 août enseignant « les danses en vogue et les bonnes manières » (11) à plus de 120 enfants, qui prendront ensuite d’assaut un buffet pourvus de gâteaux. Devant brûler les étapes, faute d’éléments, nous apprenons qu’il édite en 1885 « un excellent tableau chorégraphique dans lequel il synthétise avec beaucoup de précision et de clarté les règles principales des danses de caractère, parmi lesquelles le boston valse et la scottish américaine encore un peu connues, mais qu’il croit appelées à un grand succès » (12). Il eut été plus simple d’en mentionner le titre, car à notre connaissance, ce n’est qu’en 1887 que paru à Pau la 1ère édition du Nouveau Guide des danses françaises et américaines. En attendant, en 1886, Lagus signa un engagement à l’HôtelCasino Bellevue, mis en adjudication et attribué à Émile Catelain. Lequel Casino « ouvrit ses portes à sa nombreuse et aristocratique clientèle » le 14 juillet.

Et Le Biarrot d’écrire : « Biarritz qui s’amuse est déjà à son poste. Les bals et les soirées sont des plus animées, et les bals d’enfants que dirige si bien M. Lagus professeur de danse, y obtiennent surtout un grand succès » (13). Les bals avaient lieu tous les soirs à 22 heures, après le concert de l'orchestre d’Arthur Steck, chef à Monte-Carlo ; ceux réservés aux enfants, les dimanches et jeudis, à 15 heures. Quand dans la nuit du 16 au 17 octobre, alors que le vent soufflait en tempête, un incendie embrasa l’établissement. Les affirmations de la presse seront contradictoires ; pour les uns, le feu se déclara sous le plancher du théâtre, pour d’autres dans les combles, mais d’après ce que Lagus pu en juger, « le foyer se trouvait être près de la chambre où les musiciens déposaient leurs instruments et leur musique ». Et, Le Courrier de Bayonne de raconter : « M. Lagus qui logeait dans une maison éloignée du centre de Biarritz, reculant de se mettre en route à cause du gros temps, avait obtenu un matelas du concierge et s’était couché après la fin du bal, vers minuit, dans une loge d’avant-scène du théâtre. Dans la nuit suffoqué par la fumée, il se leva, passa à la hâte un pantalon et chercha à se renseigner sur le point d’où cela provenait. Ayant alors la certitude d’un danger réel, il réveilla le monde. M. Mère, régisseur, logeait avec sa famille à l’extrémité du vieux bâtiment. Il songea à eux, car l’incendie s’était déclaré à proximité de leur appartement et ils risquaient d’être les premières victimes. Il frappa violemment aux portes, mais la tempête était en ce moment si violente, que ses coups se confondaient avec les bruits du dehors. On finit par l’entendre et tous

Nous ne pouvons reproduire l’article en entier, mais parmi les objets de prix se trouvaient des bijoux dont « quelques amateurs de bien d’autrui » tentèrent de se défaire à Bayonne, dans les magasins du joaillier M. Artéon ou au Mont-depiété. Sinon, le feu avait été découvert à 3h30 du matin, la compagnie de sapeurs-pompiers de Biarritz arriva sur

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Biarritz Pas de quatre Reglas para los bailes de salon

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les lieux à 4h15, le vent commençait à tomber. « Mais son matériel était complétement insuffisants, nullement à la hauteur d’une ville de cette importance, l’eau faisait défaut, on ne savait où la prendre ». Vu qu’il n’y avait plus rien à faire pour sauver le Casino, les efforts se tournèrent vers l’Hôtel d’Angleterre voisin. Entre temps, on avait trouvé un bassin, une citerne, des seaux que remplirent la population et envoyé une dépêche à Bayonne. Avec tout leur matériel dont « une pompe aspirante et foulante alimentée par l’eau de mer » les pompiers bayonnais arrivèrent en premier. À quelle heure ? on l’ignore. Mais l’on sait qu’à 6h10 et 6h45 partirent deux trains ramenant plusieurs compagnies du 49ème RI, des brigades de gendarmerie, des pompiers, plusieurs braves citoyens et les édiles au complet. L’incendie ne fit qu’une victime, Mme Labarine morte de saisissement en voyant l’embrasement, « mais du bel établissement assis sur la falaise de la Grande-Plage », ne resta au matin que les murs de façades. Lagus qui avait tout perdu de ses effets rentra à Pau, mais suivant la migration des gens de distinction, en juillet 1887 « le professeur de danse bien connu » revint à Biarritz où les réceptions, les grands dîners, les bals par invitation se succédèrent dans les villas et les hôtels. Sans surprise, les soirées étaient brillantes, les buffets somptueux, les toilettes exquises et les accessoires des cotillons qui clôturaient les bals d’un goût toujours parfait. Le Strauss de la station était toujours Arthur Steck, son second s’appelait Gérard FlorusBlanc. Rebâtit après l’incendie par le parisien Alphonse Bertrand, qui par parenthèse avait épousé en 1856 à Biarritz Joséphine Chaudron, le Bellevue rouvrit le 20 juillet 1887. Lagus y donna des leçons collectives et particulières, tout en organisant les bals d’enfants, ce qui lui valut de beaux succès, dixit L'Indépendant des Basses-Pyrénées. En

novembre, « pour se mettre en mesure d’enseigner cet hiver les nouvelles danses à la mode » (15) Lagus se rendit à Paris. De retour à Pau, il organisa, le 15 décembre un Grand bal d’enfants à la villa du Parc Beaumont, suivront d’autres bals de Noël, avant le 11 février 1888, où les enfants seront invités à apprendre chez lui, l’Ostendaise pour le bal travesti de Mardi Gras. Lancée en Belgique en 1865 par Édouard Kevers, professeur de maintien et chef l’Ostendaise obtenait d’orchestre, encore un franc succès dans les soirées mondaines, « convenant surtout aux jeunes-gens », Lagus s’appuya sur la théorie d’origine. Sinon, après le décès de sa mère en mai - dite ménagère elle avait 75 ans une américaine, lui ayant fait connaître la Military Scottish, il l’a mis en vogue à Pau, puis durant l’été 1888 à Biarritz avant d’y apporter en 1890 « quelques modifications très heureuses, de façon à mieux adapter cette danse au goût français » (16). Mais avant, « pour répondre au plaisir de nombreuses personnes » de septembre à octobre 1889, quatre fois par semaine il donna des leçons à Bayonne, puis de mars à mai 1890, les mercredis et jeudis à Biarritz, à la maison Garisoian, rue de la Gare. On sait aussi qu’il enseignait aux Lycées de Pau et de Bayonne, ainsi que dans les classes maternelles, mais les informations sont trop décousues. Sur une musique de Charles Constantin, la Military Scottish fit son chemin dans les salons parisiens sous le nom de Pas de quatre jusqu’en 1892. Mais son succès s’affirma de façon éclatante à Biarritz lors de la saison 1893 sous le titre de Biarritz Pas de quatre. Paul Chabeaux qui avait écrit la musique la dédia à Charles Boulant, fils d’Alfred Boulant, alors directeur-propriétaire du Bellevue en association avec son oncle Émile Catelain. En 1894, toujours sur des airs de Chabeaux, la mode se décida pour la Biarritz-racket. Une polka éditée


LA DANSE À BIARRITZ # 81 Jules Gradwohl, le maestro du Bellevue était l’auteur de la musique, son second s’appelait Athias Rosenfeld, excellent pianiste, dirigeant au final les concerts et les bals, il reçut de Pierre 1er de Serbie, la croix de chevalier de l’Ordre de Takovo. La saison touchant à sa fin, Lagus enseigna jusqu’en novembre à la Dancing Academy puis regagna Pau, où en décembre, il annonça l’inauguration

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Albert Saléza dans Carmen

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G. Washington Lopp, sa femme Sophie et leur fille Clara à bord du SS Espagne, en 1915

du Lagus Dancing : « un hall de danses pour recevoir convenablement les amateurs de danses nouvelles ». Selon la Gazette béarnaise, titre mondain fondé en 1889 par Jules Le Teurtrois, qui se gargarisait de plaisanteries sur la danse regardée comme de la « charcuterie à mousseline bleue ou rose, pour calmer le " co chon " qui dort au fond de toutes les créatures » (18), il s’agissait « d’une école mutuelle de danses à 10 fr. par mois ». Et le même d’écrire : « Au cours de danse mutuelle que Vestris Eustache Lagus vient d'ouvrir, avec succès et de fort belles élèves, déjà danseuses "hancheanteresses", le professeur select nous prie d’annoncer qu’il n'enseigne pas la danse du ventre » (19). Un cours de « danse mutuelle » ? Auteur à ses heures, Le Teurtrois, inventait-là un

vocable pour désigner la danse en couple. Pour « Vestris » traduire « dieu de la danse », mais ils étaient deux, le père, Gaetano et le fils Auguste. Nous opterons pour Vestris, fils puisque la Gavotte qu’il avait dansée dans Panurge dans l'île des lanternes, d’André Grétry, réglée par Maximilien Gardel, le 25 janvier 1785 était celle que les aspirants prévôts se devaient d'exécuter à l’armée. Quant à « Eustache », seul Le Teurtrois aurait pu nous expliquer. Dans les faits, Lagus déménagea du 21 au numéro 26 de la rue Castetnau, tout en animant le 8 décembre au Casino Gassion son 1er bal d’enfants de la saison d’hiver.

à Tourcoing avec sa théorie explicative et dédiée à Adrienne Berlioz, future épouse du marquis de Puivert. Fondée un an plus tôt, par l’alsacien Ernest Seitz, La Gazette de Biarritz qui par chance passait par-là nota : « Nous avons vu dimanche les petits enfants, élèves de M. Lagus, exécuter fort gentiment la nouvelle danse ; cela prouve deux choses ; que les leçons ont profité, et aussi, il faut l’avouer, que l’étude de la racket-polka est très facile et n’exige que deux ou trois leçons : d’ailleurs une vingtaine de couples s’y exercent déjà, et avant 15 jours, tout le monde suivra la mode » (17). Se partageant entre Béarn et Pays basque, en janvier 1895, Lagus ouvrit à Biarritz la Dancing Academy, 16 cité Broquedis, villa des Acacias. Après avoir édité la théorie démonstrative du Boston-Valse et dirigé un bal d’enfants à Dax, les 20 et 21 avril 1895, il y régla quelques danses pour les noces de la biarrote Pauline Bonnecarrère et du ténor Albert Saléza. Natif de Bruges, près de Pau, dernier né de 12 enfants, orphelin à 8 ans, puis tour à tour, berger, terrassier, sandalier à Bayonne, Saléza avait enchaîné les contrats courts avant d’être l’un des pivots de l’Opéra de Paris. Le mariage eut lieu le 9 mai à Biarritz, après quoi en juin « pour apprendre seul à bien danser » Lagus publia à Pau une 20ème édition de son Guide des danses françaises et américaines. Elle profita d’une traduction pour la colonie espagnole imprimée à Barcelone sous le titre de Reglas para los bailes de salón. Auguste-Louis Lamaignère, avoué à la Cour d’Appel de Pau, en posséda un exemplaire que nous avons entre les mains, mais citer toutes les danses, toutes les fantaisies récréatives imaginées pour les cotillons prendrait trop de place. On signalera toutefois parmi les danses commercialisées, la Véritable Berline, nouvelle danse américaine éditée à Paris sur une musique de Lucien Béry et la Bébé-Biarritz, une polka pour enfants, qui fut le divertissement de l’été 1895.

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Il était accompagné par les musiciens d’Émile Lacambra, maître de chapelle du Cercle catholique de Pau et véritable homme-orchestre, puisqu’on lui doit sans le savoir : le Double plastron hygiénique de Lourdes. Orné, dit le prospectus, d’une médaille d’argent et d’une gravure représentant la Basilique et la scène de l’apparition de NotreDame, il s’agissait d’un tissu spécial très doux et très moelleux, dénommé Peau d’Agneau des Pyrénées, dont l’action était des plus bienfaisantes en cas de grave pneumonie, rhume, bronchite, influenza, etc. Par son côté religieux et ses qualités hygiéniques, le Double plastron fut plébiscité par les membres du haut-clergé, dont l’Évêque de Bayonne. En revanche, c’est Le Chasseur français qui préconisera la recette du maestro pour laver et stériliser les éponges. S’agissant de Lagus, passé le printemps 1896, son programme est flou, puisque assurant avoir lancé à Biarritz la Pavane-Valse en 1896, il y séjourna forcément. Et en effet, de mai à novembre, La Gazette de Biarritz publia : « La danse enseignée en quelques leçons par le professeur Lagus, du Casino de Biarritz, s’adresser au bureau du journal ». Cependant, le titulaire du poste de professeur et directeur des bals du Bellevue, dont les façades avaient perdu « leur teinte rouge pour prendre un revêtement d’une blancheur immaculée » était l’américain George Washington Lopp. Arrivé en France en 1894, docteur ès lettres de l’université de Washington et compositeur, il dirigeait à Paris l’American Dancing Academy au 114 avenue des ChampsElysées. Autrement, le 1er août 1896, le journal l’Illustration édita avec théorie la Véritable Berline : « une danse enfantine que nous avons les premiers, mise en pratique en France, au Casino de Biarritz. En exécutant cette danse, ainsi que nous allons l’expliquer, on est sûr d’obtenir un brillant succès, un brio rare. Rien de plus élégant et gracieux », ajoutera Lagus sur la partition imprimée à Paris en 1898. En attendant, du 21 octobre au 26 novembre 1896, il reprit ses cours à Pau rue Castetnau, puis fit dire qu’il s’absentait jusqu’au 1er janvier. Nul n’en connaît le motif, mais formellement, ce n’est que le 22 janvier 1897, qu’il reprit ses bals d’enfants au Casino Gassion, jouets, bonbons, rafraîchissements rien n’y manquât, tandis qu’une distribution de costumes en papier et un délicieux goûter égaya celui de la semaine suivante. Sans quoi, on y dansa « avec un entrain endiablé une très jolie polka de M. Chabeaux écrite pour la circonstance ». Le Teurtrois trouvant là matière à ses subtilités nota alors : « Le professeur Lagus est arrivé. Il apprend la charmante pavane et le délicieux menuet du vieux temps en 4 leçons. Il ignore cependant l’art d’enseigner aux caissiers l'art de

lever le pied ; la danse du panier aux cuisinières ; la danse des écus au Conseil municipal, et la danse du ventre aux modistes »  (20). Après s’être longtemps tordu de rire, Lagus poursuivit ses activités paloises semées d’évènements variés jusqu’en avril, avant de disparaître plus d’un an à nos yeux. On le retrouvera le 17 février 1898 au Casino Gassion pour un bal d’enfants au son de l’orchestre de Ferdinand Lazarre–Lyon. Puis en juillet, il se proposa d’enseigner chez lui à titre gracieux la Pavane-Valse, enfin d’août à septembre, il signa au Grand Casino Municipal de Royan où chaque jours à 10h il donna la leçon tout en guidant deux fois par semaine les bals d’enfants. À l’instar de cette fête costumée du 19 août où après une polka de Jules Mélodia, l’on dansa le Régent, menuet de Paul Chabeaux, édité avec théorie à Paris en 1895 : « Plus de trois cents enfants se pressaient dans la grande salle des fêtes, beaucoup costumés de la plus exquise façon, tous joyeux, et parés des grâces de leur âge et de leur gaîté. Sous l’habile direction de M. Lagus, les mains s'enlacent, les couples se forment. L’orchestre attaque Fanfare-Mirliton, l'entraînante polka composée exprès par M. Mélodia, le pianiste accompagnateur du Grand Casino Municipal. Chaque cavalier s’escrime de son mirliton ; chaque fillette a des grâces coquettes avec son éventail. Puis voici le Menuet Régent, dansé par les élèves de M. Lagus. On salue, on fait des révérences, pas sautés, on glisse, un tour de mains ! Les charmants enfants sont si gracieux que toute l’assistance éclate en applaudissements, et que leur joyeuse farandole revient saluer... comme au théâtre. Heureusement qu’à cet âge l’amour-propre n’est pas dangereux ! » (21).


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Ouvert en 1895, le Casino de Royan dirigé par Albert Coudert se payait le luxe d’avoir un corps de ballet, Lagus croisa ainsi la maîtresse de ballet, Marie Hennecart avant de reprendre ses cours à Pau en novembre 1898. La presse ne reparla de lui que le 4 juin 1899 lors de la remise officielle du drapeau à la 241ème section des Vétérans des armées de Terre et de Mer de Nay, commune située près de Pau. « Lagus de Biarritz » y prononça un toast au banquet, ce qui signifie qu’il avait participé au conflit franco-prussien de 1870-1871. Sans lien, se livrant aux douceurs de la pêche sur les bords du Gave à Lestelle, il fit aussi l’actualité le 16 juin en ramenant une truite « qui pesait trois livres et mesurait 50 centimètres de longueur ». Avec les honneurs de cette belle prise, en juillet « le maître » retrouva le Bellevue pour y conduire les bals d’enfants des jeudis et dimanches, passant le reste du temps au Casino de St-Jean-de-Luz jusqu’en septembre. Ensuite, tous les jours à 10h, d’octobre à novembre, il donna ses cours à Biarritz, à l’Hôtel de France. Sa fille Adeline, « pianiste très distinguée », l’accompagnait, mais grâce à L'Indépendant des Basses-Pyrénées, l’on sait rétrospectivement qu’elle « circulait de groupe en groupe » lors des réunions enfantines, « guidant les pas des plus petits, encourageant les timides, et ramenant les plus indisciplinés » (22). Le 16 novembre 1898, à la faveur d’un premier bal au Gassion, Lagus retrouva Pau pour la saison d’hiver, où comme à Biarritz, la municipalité discutait depuis des lustres de la construction d’un Casino doté d’une vraie salle de spectacle. Il aura pour nom le Palais d’Hiver. Outre le Théâtre du Cirque, Pau, 30.000 habitants, avait depuis 1862 sa saison lyrique au Saint-Louis, théâtre municipal de 800 places, tandis que Biarritz,

10.000 habitants en hiver, ne pouvait offrir aux clients de luxe du Bellevue que « les 200 ou 250 mauvaises chaises d’un pseudo-théâtre » dixit Ernest Seitz, le gérant de La Gazette de Biarritz. En clair, une salle de bal munie d’une scène après l’incendie de 1886 et les travaux d’Alphonse Bertrand. À priori rien à voir avec le « bijou de théâtre » érigé en 1858 par le même architecte. Inspecteur des bâtiments de la Couronne, après avoir secondé l’édification de la villa Eugénie, Alphonse Bertrand signera entre autres à Biarritz les Bains Napoléon dont l’Empereur visita les cabines le 2 septembre 1858 avant qu’elles ne soient rasées en janvier 1896 pour faire place au Casino Municipal en 1900. Mais que sait-on du théâtre du Bellevue inauguré le 11 septembre 1858, par le Grand Théâtre de Bordeaux avec la Fille mal gardée de Jean Dauberval, toujours au répertoire depuis 1789 sur les airs de Jean-Baptiste Piot ? La Presse thermale et climatique, évoque « une salle de bal », mais attention « la plus belle du département », « avec des

galeries au premier étage, ainsi que les tribunes de face, spacieuses et disposées commodément, séparées par des piliers élégants, formant pilastres, décorés sur toutes les faces. Une loge impériale, surmontée des armes de l'Empire » (23). Mais l’Empereur qui d’après Giraudet considérait « qu'il n'y a pas de commerce prospère sans fêtes ni bals » et auquel avait été réservé un accueil solennel ne vint pas, ni même Eugénie occupée à faire des patiences. Selon les échotiers se délectant du sensationnel, la salle pouvait contenir jusqu'à mille personnes, d’autres diviseront ce chiffre par deux, ce qui paraît plus raisonnable. Quant à la scène, pour ne pas dire

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Hôtel de France Biarritz Casino Bellevue, salle de théâtre

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qu’elle était grande comme un mouchoir de poche, la presse bordelaise glissa que les danseurs durent « se faire aux nouvelles conditions d'espace » avant de regretter « un théâtre improvisé ». En clair, Alphonse Bertrand avait déjà conçu en 1858 un théâtre au rabais, d’où les requêtes en 1875, « d’une vraie salle avec de vrais fauteuils d’orchestre, de vraies loges, une vraie scène » (24) rapportées par François Ceccaldi dans son ouvrage sur le Bellevue. C’était souffler dans un violon, puisqu’en juin 1876, « afin de mettre tout en jeu pour faire de la station la perle de l’Océan », la salle fut changée en skating-rink pour suivre la vogue du patin à roulettes. On ignore, ce qu’elle devint en 1878, lorsque Bertrand rénova l’édifice, mais il ne se rattrapa pas en 1887 avec une salle dont « l’insuffisance et la mauvaise acoustique n’étaient plus à démontrer » (25). Et, Ernest Seitz, également correspondant de l’Agence Havas, d’ajouter : « Nous savons bien

Palais d'hiver de Pau

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ce qu’on va nous répondre : la clientèle de Biarritz ne va pas au spectacle; on danse à Biarritz, on n’y recherche pas les plaisirs du théâtre » (26). Fleur du paradoxe, lui-même négligeait de rendre compte « des spectacles et concerts extraordinaires, des représentations d’œuvres lyriques » qu’il annonçait dans sa Gazette de Biarritz. Données au Bellevue dans de mauvaises conditions pour les privilégiés de la fortune, le public allait chercher les représentations à Bayonne dira-t-il encore en résumé. Au vrai, les biarrots fréquentaient aussi l’Alcazar, la Brasserie Moderne, le Terminus-Olympia ouvert en 1898. Autant de lieux de spectacles disparus de la mémoire parce que l’ex-professeur du Lycée Janson de Sailly, arrivé sur la côte basque en 1890 comme précepteur du Prince Pignatelli d’Aragon n’y mettait pas les pieds. « Pendant 40 ans,

il aida puissamment à la propagande de Biarritz et du Pays Basque par une série d’intelligents communiqués à Havas, la grande agence française d’information dont il était le correspondant attitré » (27) dira le maire Ferdinand Hirigoyen dans son allocution prononcée aux obsèques de Seitz en 1934. On s’autorisera un avis contraire, tant les informations dont nous disposons aujourd’hui sur les spectacles à Biarritz sont lacunaires ou accumulent exagérations mondaines et clichés bourgeois. Mais revenons à Lagus, qui en 1899 fut agréé à Pau comme professeur de danse et directeur des bals d’enfants du Palais d’Hiver. Inauguré, le 29 octobre, l’établissement dû à Émile Bertrand, non apparenté à l’architecte de Biarritz, était dirigé par Max Bouvet, baryton de l’Opéra-Comique et peintre, quatre de ses tableaux étaient placés dans la salle des jeux. Afin de conduire les bals, concerts et opéras donnés durant les cinq mois de la saison, il avait choisi le maestro Jules Lecocq et le Marseillais Gaston Coste comme « premier second chef d’orchestre ». Sinon, pour faire court, le Maire, Henri Faisans, l’avait répété à propos du Théâtre SaintLouis : « le public parait demander sur notre scène plus de voix et moins de jambes », (28) il n’y aura donc pas de divertissements dans les opéras, mais allez comprendre, Coste jouera tous les ballets du moment en concert. « Nos compliments à M. Lagus et à Mlle Lagus » (29), jusqu’en mars 1900, « le sympathique professeur », enchaîna les bals et les « grandes sauteries » dixit L'Indépendant des Basses-Pyrénées, qui se félicita « de trouver diverses créations de M. Lagus » dans le dernier ouvrage de Giraudet : Grammaire de la danse et du bon ton à travers le monde et les siècles depuis le singe jusqu'à nos jours. On y trouvait également la description de 3.333 figures de cotillon, de 2.000 pas chorégraphiques, de 658 danses de salon, de 150 quadrilles, etc. En somme toutes les danses à connaître pour satisfaire l’imprévu, mais aussi un programme pour maigrir sans drogue et redevenir jeune, gai et bien portant par des exercices progressifs. Enfin de précieuses statistiques, puisqu’on y apprend qu’un élève ayant pris 23 leçons aura réalisé 31.550 pas et entendu 141.500 notes de musique, ce qui est toujours bon à savoir. Autrement, recruté par Eugène Lespinasse, ténor du Palais d’Hiver et directeur artistique du Casino de Bagnères-de-Bigorre, d’août à septembre 1900, Lagus et sa fille donnèrent des ailes à la station des Hautes-Pyrénées avant de rejoindre Biarritz le 9 septembre : « Ces excellents organisateurs quittent Bagnères pour Biarritz, où les attendent avec impatience les gentils danseurs du premier âge » (30).


LA DANSE À BIARRITZ # 81 Cependant, nous ne saurons rien de mieux avant le 10 août 1901, date où le Grand Casino Municipal de Biarritz ouvrit ses portes avec une série de « merveilles musicales, lyriques et chorégraphiques qui seront offertes dans la plus élégante des salles de théâtre ». Sur les plans d’Eugène Calinaud, auteur du Casino de Trouville, le chantier était en cours depuis 1896, mais après mille tribulations, ce sont les architectes Henri Chevalier et Georges-Louis Goupillières qui livrèrent l’établissement en 1901. Ses concessionnaires s’appelaient Charles Bertrand, Isidore Bloch et Jean Peyrieux, administrateur délégué, tandis que Félix Lagrange, gérant du Théâtre de Versailles fut choisi comme directeur artistique. Il recruta le chef de l’OpéraComique, Alexandre Luigini, lequel prit Joseph Archaimbaud pour second tout en confiant les bals à Alfred Péria, tandis qu’Arthur Steck au Bellevue et Antonin Messaud à l’orchestre municipal participeront aussi à la vie musicale de la station. Pour la direction du ballet, ce fut Alfred Lamy, du Grand-Théâtre de Bordeaux. Mais Biarritz avait aussi dans sa manche, Pedro Gailhard, directeur de l’Opéra, ex-conseiller municipal et organisateur « des splendides soirées » inaugurales dont le clou, après le concert d’ouverture du 10 août, fut la création de la Muse de Biarritz, le 17 août. Un ballet de Pierre-Barthélemy Gheusi composé par Paul Vidal avec le concours de 20 danseuses de l’Opéra menées par Carlotta Zambelli et Emma Sandrini. Mais se devant de citer les notabilités et les gens en vue qui remplissaient la salle, et les noms à particule ça prend de la place, Miss Teriosa de La Gazette de Biarritz ne nomma pas le chorégraphe, Joseph Hansen, chef de la danse à l’Opéra. Quant à Alfred Lamy, Ernest Seitz, alias Lord Kestre et Miss Teriosa traitant la danse par-dessous la jambe au profit des concerts et opéras, le maître de ballet bordelais sera ignoré tout au long de la saison. À noter que sous la perruque de la mystérieuse Miss Teriosa se cachait « un écrivain espagnol très connu », Vicente Sanchis, qui en uniforme était l’hiver colonel d’artillerie à Madrid. Malgré tout, l’ouverture du Casino permit à Lagus d’ajouter une coupure à son album de presse : « Cette semaine sous la direction de M. et Mlle Lagus, pour la danse, de M. Péria pour

la musique, ont commencé les bals de la saison. Et, à cette occasion encore, on a pu juger combien le luxe élégant des salons des fêtes complète et fait valoir les ravissantes toilettes de nombreuses spectatrices et danseuses. Le grand bal de mardi soir et le bal-cotillon d’enfants de mercredi après-midi avaient attiré énormément de monde ; aussi, au bal d’enfants, plus de quatre-vingts jeunes danseurs et danseuses ont répondu au premier appel de la direction du Casino » (31).

L’infatigable maître de danse qui logeait avec sa fille, 6 rue de l’Industrie poursuivis « ses gais et brillants bals d’enfants » à Biarritz jusqu’en octobre, puis rentra à Pau où L'Indépendant des Basses-Pyrénées nous fait défaut jusqu’en 1903. De son côté, archi débordée, La Gazette de Biarritz ne nomma pas l’organisateur des bals, cotillons et bals d’enfants du Casino Municipal en 1902, mais il est possible qu’ils aient été confiés à la maîtresse de ballet, Rita Papurello recrutée pour la saison lyrique, car elle en aura semble-t-il la charge en 1903. L’on sait par contre que George Washington Lopp assura ceux du Bellevue en 1902. Mais sans doute, Lagus avait-il fait son dernier tour de piste des casinos biarrots en 1901, car en juin 1904, alors que les leçons de danse et les bals du Casino Municipal étaient confiés à Édouard Lazar, La Gazette de Biarritz publia ces deux informations : « Nous sommes heureux d’annoncer que notre ami Lagus qui fut si longtemps l'organisateur des fêtes enfantines et soirées du Casino de Biarritz, est définitivement installé dans cette ville, 9, cité Broquedis, où ses cours de danse sont très suivis. Mme Clérisse du Peyrat a organisé en son Château d’Estrac, une classe de danse de jeunes élèves et le professeur Lagus a aussi retrouvé les anciens qui sont des bostonneurs émérites » (32).

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Bal poudré au Casino Bellevue, 11 septembre 1902 Invitation, 1907

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LA DANSE À BIARRITZ # 81

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Jean Lagus, vers 1903

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Situé à Hastingues dans Les Landes, ledit château était la propriété d’Albert Clérisse, magistrat à Bayonne et époux de Lise du Peyrat d’Alincourt, mais aussi le petit cousin de Marguerite Clérisse. En clair, Marga d’Andurain, dénommée au choix : la reine de Palmyre, la Mata Hari du désert ou l'aventurière basque, mais c’est une autre histoire. Enseignant toujours à Biarritz, rue Broquedis, villa Bellocq précise La Revue du Touringclub de France, de février à avril 1905 Lagus reparu à Pau comme animateur des fêtes enfantines au Palais d’Hiver. Sous l’égide de la Ligue Fraternelle des Enfants de France, elles furent marquées le 9 avril par une représentation de Peau d’Âne, féerie de Marie Bellier Klecker, inspectrice honoraire des écoles maternelles de la Gironde, interprétée par 60 fillettes et garçonnets. Lagus régla les danses espagnoles, tandis que sa fille tenait le piano. L’été venu, Biarritz s’attacha le réputé Georges Baraduc. Vendeur de cartes postales, formé par le pianiste espagnol Paul Labarta, ils enseignaient tous les deux depuis 1903 dans les anciens salons de Washington Lopp, passé au Washington Palace, avant que leur Académie de la rue de Ponthieu ne devienne une adresse du Bottin Mondain. Dans la continuité des bals d’enfants, Baraduc y lancera dès 1914 les rallyes réservés aux jeunes gens de bonne famille. En attendant, de 1905 à 1912, il enseigna et anima les bals des casinos biarrots.

Entre temps, Lagus reparut à Biarritz, ainsi en janvier 1907, il dirigea le bal d’enfants annuel de Mrs Tollemache à l’Hôtel d’Angleterre : « M. Rosenfeld, le maestro distingué et son orchestre, égrenèrent toutes les nouveautés au cours de cette séance chorégraphique, qui permit également aux élèves du professeur Lagus de se distinguer tout particulièrement » (33). Tandis qu’on avertit en août : « M. Lagus, nous prie d’annoncer que des bals d’enfants, fêtes enfantines et soirées dansantes dans les familles sont organisés par les soins de MM. Lagus père et fils, avec le concours de M. Castagnet, pianiste. Les cours et leçons particulières ont lieu Hôtel du Château, les lundis, mercredis et samedis. Pour tous renseignements, s’adresser à M. Lagus, Hôtel du Château, 28, rue Gambetta » (34). « Lagus père et fils » première nouvelle, c’est toutefois seul qu’il régla en septembre un ballet d’enfants à Hendaye. Faute d’information, on lira en juillet 1908 : « Nous sommes heureux d'annoncer à nos lecteurs que M. Lagus, professeur de danse, a rouvert ses cours à Biarritz, 9, rue des Postes. On se souvient que M. Lagus a obtenu des retentissants succès dans les casinos de la région comme organisateur de soirées dansantes et fêtes enfantines » (35). Nous ignorions qu’il les avait ouverts, en revanche le 1er mai 1909, François Cenoz, négociant en vins inaugura à Bayonne aux Allées Paulmy, La Feria : un immeuble comprenant une vaste salle avec scène, galeries, foyer... où l’on donna des spectacles de music-hall et de comédie, et « tous les mercredis, bal d'enfants à 4 heures, sous la direction de M. Lagus ». Jules Mégnou, maître de chapelle, pianiste et professeur à l’École de musique conduisait l’orchestre. En mai 1909, « Mlle Lagus, professeur de musique à Pau, fille de M. Lagus, le professeur de


LA DANSE À BIARRITZ # 81 danse bien connu à Biarritz, passa avec succès à Paris l’examen pour le certificat d'aptitude à l’enseignement du chant dans les écoles normales et primaires supérieures » (36). Première à l’écrit sur 140 aspirantes, elle fut classée septième sur 40 reçues, avant que son père ne soit nommé Officier d’Académie en mars 1911. Elle sera à son tour distinguée en janvier 1922, mais L'Indépendant des Basses-Pyrénées manquant de 1906 à 1927 l’on ne saura presque rien entretemps, si ce n’est qu’en 1919-20, Lagus fut engagé à Pau pour les bals d’enfants du Palais d'Hiver que dirigeait alors Amédée Saugey. Président d'honneur de l'Association des directeurs de Province, il avait également recruté Louise Virard comme maîtresse de ballet, ainsi que Marcelle Pesch, de l'Opéra-Comique et Jean Schwarz, de l'Opéra, pour enseigner les Danses modernes : foxtrot, one-step, tangos, bostons, valses hésitation, maxixes, etc. À noter, que Jean Schwarz animera des causeries sur ces sujets : Comment on devient danseuse !, La danse classique art ou supplice ? En 1920-21, des raisons de santé obligeant Saugey à laisser ses fonctions, Laurent Fornari, directeur renouvela Lagus, tout en recrutant Adèle Pâris comme maîtresse de ballet, et M. et Mme Fernandez, de l'Apollo de Paris, pour les danses modernes, car on dansait désormais « aux sons d'un endiablé jazz-band américain ». La saison d’après, sous George Bhyne, le mot danse ne fut pas prononcé dans la presse à disposition, par contre le retour de Saugey en 1922-23 vit l’engagement d’Elena Colombo comme maîtresse de ballet. Il y avait toujours des bals d’enfants, mais personne pour nous indiquer son conducteur, alors reste à dire que Jean Lagus décéda à 75 ans le 24 avril 1925, non pas au 26 rue Castetnau, où logeait depuis 1921, Jean-Baptiste Lafon, ex-caporal du 18ème régiment d'infanterie en garnison à Pau, mais au 25 rue Émile Guichenné. Coïncidence ou clin d'œil du destin, se trouvait là une Salle d’armes, mais on n’y apprenait plus la Gavotte pour devenir prévôt. « Comment retenir une clientèle à laquelle, les courses exceptées, on a rien à offrir ? » En 1931, alors que les estivants s’étaient enfuis de Pau, Albert Labrit, garagiste et gérant d’une affaire de taxis, se souvint du Casino Gassion : « Nous participions, sous la savante direction du regretté professeur Lagus, à des bals d’enfants qui nous comblâmes de joie ; mais, indépendamment de ces manifestations enfantines, la clientèle étrangère et locale s’y rendait nombreuse et enthousiaste » (37).

Méthode moderne pour bien apprendre la danse, p.369

(1)

(2) Le Pays lorrain : revue régionale bimensuelle illustrée, 1924

Méthode moderne pour bien apprendre la danse p.369

(3)

(4)

Le Figaro, 3 août 1907

(5)

L'Intransigeant, 4 août 1907

(6) Journal des débats politiques et littéraires, 3 août 1907 (7) L'Indépendant des Basses-Pyrénées, 25 octobre 1896

L'Indépendant des Basses-Pyrénées, 1er mars 1895

(8)

(9)

Le XIXème siècle, 22 octobre 1878

(10) Journal des débats politiques et littéraires, 7 septembre 1893 (11)

Le Courrier de Bayonne, 4 septembre 1881

L'Indépendant des Basses-Pyrénées, 6 décembre 1885 (12)

(13) (14)

(17)

Remerciements à Anne Londaïtz

(18)

Gazette béarnaise, 24 janvier 1897

L'Indépendant des Basses-Pyrénées, 23 octobre 1898 (21)

(22) L'Indépendant des Basses-Pyrénées, 28 octobre 1898 (23) La Presse thermale et climatique, 22 juillet 1858 (24)

L’Avenir, 4 septembre 1875

(25)

La Gazette de Biarritz, 30 mai 1895

(26)

La Gazette de Biarritz, 17 août 1894

(27)

La Gazette de Biarritz, 17 janvier 1934

L'Indépendant des Basses-Pyrénées, 16 juin 1894 (28)

(29) L'Indépendant des Basses-Pyrénées, 22 décembre 1899 (30) L’Avenir des Hautes-Pyrénées, 9 septembre 1900

La Gazette de Biarritz, 23 août 1901

Le Biarrot, 15 août 1886

(32)

La Gazette de Biarritz, 23 août 1904

Le Courrier de Bayonne, 20 octobre 1886

(33)

La Gazette de Biarritz, 11 janvier 1907

(34)

La Gazette de Biarritz, 24 août 1907

(35)

La Gazette de Biarritz, 3 juillet 1908

(36)

La Gazette de Biarritz, 8 mai 1909

L'Indépendant des Basses-Pyrénées, 1er novembre 1887

(16)

Gazette béarnaise, 17 février 1895

(20)

(31)

(15)

n TM

(19)

Historique de Biarritz Pas de quatre La Gazette de Biarritz, 17 août 1894 Gazette béarnaise, 14 janvier 1894

L'Indépendant des Basses-Pyrénées, 4 janvier 1931 (37)


SENSIBILISATION de l’Aide Sociale à l’Enfance une sortie culturelle ou sportive. C’est dans ce contexte que le Malandain Ballet Biarritz a accueilli le 28 août de 14h30 à 17h une dizaine de personnes afin de leur faire découvrir le monde du Ballet et ses coulisses. Ils ont ainsi visité la salle de spectacle de la Gare du Midi et la pièce des costumes, vu les danseurs en répétition tout en dansant à leur tour lors d’un atelier d’initiation animé par Ione Miren Aguirre, danseuse et intervenante en sensibilisation au Malandain Ballet Biarritz.

France Langue Biarritz Le 2 octobre, le Malandain Ballet Biarritz a accueilli au CCN un groupe de douze étudiants étrangers de l’école France Langue Biarritz. L’occasion pour eux de découvrir le Ballet et d’échanger avec les équipes.

Du 24 au 29 août à Gaia (Portugal), Kale Companhia de Dança a porté la 1ère édition du « Danse qui Danse Summer Lab ». Durant six jours, les participants ont bénéficié d’une immersion dans le quotidien d’une compagnie de danse professionnelle et découvert l’écriture et le processus de création de Thierry Malandain mis à l’honneur pour inaugurer cette nouvelle proposition de professionnalisation. Parmi les divers intervenants, notons que Dominique Cordemans est intervenue pour transmettre Boléro. Martin Harriague, artiste associé au Malandain Ballet Biarritz a proposé de son côté un travail de recherche au cours de plusieurs ateliers, tandis que Gaël Domenger et Miyuki Kanei, ex-artistes du Malandain Ballet Biarritz donnaient des cours de danse classique. Ce « Summer lab » était organisé dans le cadre du réseau européen « Danse qui Danse » qui a pour vocation de contribuer à l’émergence de chorégraphes et à la circulation des œuvres et des artistes. Ce réseau compte parmi ses membres : Danseteater (Danemark), Scenario Pubblico / compagnie Zappalà (Italie), National Moravian-Silesian Theatre (République Tchèque), le Korzo (Pays Bas), Dantzaz (Espagne), Kale Companhia de Dança (Portugal) et le Malandain Ballet Biarritz.

Aide Sociale à l’Enfance Dans le cadre du parcours Culture et Sport du Conseil Départemental des PyrénéesAtlantiques, la Maison de la Solidarité Départementale de Biarritz propose tous les mois aux enfants et jeunes adultes

L’Université du Mouvement, pilotée par l’Association Instant Présent et sa fondatrice, Aureline Guillot, ex-danseuse du Malandain Ballet Biarritz, a pour vocation de faire vivre à des amateurs, l’expérience de la création dans l’ensemble de son processus depuis l’audition jusqu’aux émotions de l’interprétation sur scène. Pour sa deuxième saison, une vingtaine de danseurs amateurs ont travaillé autour du bal de Cendrillon de Thierry Malandain comme point de départ d’une création de Gilles Schamber intitulée Drôle de bal. L’occasion de marier dans un même spectacle, la danse néoclassique de Thierry Malandain sur la partition de Serge Prokofiev à l’écriture de Gilles Schamber associée à des musiques électro. Une présentation publique a eu lieu le 20 septembre à Plaza Berri dans le cadre du Festival le Temps d’Aimer la Danse.

Répétition publique Dans le cadre de son projet de coopération territoriale, le Malandain Ballet Biarritz a proposé une répétition publique le 2 octobre à Errenteria (Pays basque Sud).

Regards Croisés au Portugal Suite à l’annulation, due au Covid-19, de représentations, de répétitions publiques et d’ateliers prévus à Biarritz et Bilbao en mars, le festival Regards Croisés s’est maintenu en octobre à Gaia au Portugal. En partenariat avec le Malandain Ballet Biarritz, la Fundición de Bilbao, Dantzagunea – Gipuzkoa et Kale Companhia de Dança, cette manifestation accompagne la création contemporaine en donnant l’opportunité à des artistes de présenter leur travail à Biarritz, Bilbao et à Gaia où du 8 au 11 octobre se sont retrouvés la Cie Adéquate de Lucie Augeai et David Gernez avec Chronique Diplomatique, la Cie Myriam Perez Cazabon avec Mutu et Kale Companhia de Dança avec Terras, programme associant des pièces de Matxalen Bilbao, André Mesquita, Séverine Lefèvre et Charles Pietri de la Cie La Tierce. Infos sur : kale.pt

© Olivier Houeix

Danse qui Danse « Summer Lab » 1ère édition

Université du Mouvement

Programme « Art & Environnement » Planeta Dantzan Le Malandain Ballet Biarritz poursuit cette saison son programme Art & Environnement initié en 2017 avec la Fondation Cristina Enea de Donostia / San Sebastián, le Service d’éducation à l’environnement de Pampelune et le soutien de l’Eurorégion Nouvelle-Aquitaine Euskadi Navarre. L’objectif étant de sensibiliser la jeunesse du Pays basque aux enjeux environnementaux. Cette année, ce programme qui s’intitule désormais « Planeta Dantzan », s’articulera autour de Fossile, création de Martin Harriague, artiste associé au Malandain Ballet Biarritz. Grâce à ce programme, les collégiens des Pyrénées-Atlantiques, du Gipuzkoa et de Navarre pourront acquérir des connaissances sur l’environnement, les risques causés par la pollution et les solutions pour y pallier, tout en étant sensibilisés à la danse et à la création artistique. Fort de résultats positifs, ce projet reçoit le soutien de l’Eurorégion Nouvelle-Aquitaine Euskadi Navarre dans le cadre d’un partenariat stratégique « Territoire Durable » signé pour une durée de trois ans.


LE LABO

À l’occasion des représentations de Marie-Antoinette des 17 et 18 octobre au Théâtre Le Forum de Fréjus, les Amis d’Aggloscènes et du Théâtre intercommunal Le Forum participeront à une rencontre avec Karine Prins, régisseuse costume de la compagnie autour des costumes du ballet.

Répétitions publiques Qu’il s’agisse du Malandain Ballet Biarritz ou des compagnies soutenues dans le cadre de l’Accueil studio, le CCN propose de découvrir en répétition à Biarritz, Boucau ou Bayonne les pièces de compagnies aux esthétiques les plus diverses et d’échanger avec les chorégraphes et les danseurs.

A

29 octobre 19h Studio Gamaritz / Gare du Midi Cie Sine Qua Non Art Christophe Béranger & Jonathan Pranlas-Descours Nos désirs font désordre

A

6 novembre 19h Salle Apollo à Boucau Cie Écrire un Mouvement Thierry Escarmant Ruin Porn Body

A

20 novembre 19h Studio Gamaritz / Gare du Midi Malandain Ballet Biarritz Répertoire

A

24 novembre 19h Studio Oldeak à Bayonne Bilaka Kolektiboa - Mathieu Vivier Hauts et Basaide 8 décembre 19h Studio Gamaritz / Gare du Midi Malandain Ballet Biarritz Répertoire Entrée libre sur réservation Tél. 05 59 24 67 19

© Olivier Houeix

A annulé

Désormais animé par Dantzaz, structure associée au Malandain Ballet Biarritz, LE LABO aujourd’hui piloté par Bertha Bermudez, coordinatrice du programme Atalak 2.0 et Ione Miren Aguirre, danseuse et intervenante en sensibilisation au Malandain Ballet Biarritz, propose d'octobre à juin des ateliers hebdomadaires gratuits dans les studios du CCN à la Gare du Midi. Cette initiative s’adresse à un public d’adultes et de pré-adultes en quête d’une pratique régulière autour de l’improvisation dans le domaine de l’art chorégraphique. Tous les lundis de 20h à 22h Grand Studio de la Gare du Midi Informations / Inscriptions : Tél. 05 59 24 67 19

Dantzaz Sous la direction artistique d’Adriana Pous Ojeda, Dantzaz allie depuis 2008 les missions d’un centre de formation et de production chorégraphique. Installée à Errenteria dans la communauté autonome du Pays basque, la compagnie offre ainsi des opportunités de création aux jeunes professionnels du secteur de la danse : danseurs, chorégraphes, costumiers, techniciens, etc. À ce jour, 130 danseurs de plus de 20 pays et plus de 50 chorégraphes ont collaboré avec Dantzaz, qui effectue en parallèle un travail constant de médiation culturelle et de diffusion. Structure à présent associée au Malandain Ballet Biarritz, ce partenariat s’illustrera cette saison par le programme Atalak 2.0.

Atalak 2.0. Visant à renforcer l’interaction et le rapprochement entre les différents professionnels du secteur de la danse de notre territoire, le programme Atalak 2.0 propose des laboratoires de création de deux semaines aux chorégraphes et créateurs de l’Eurorégion NouvelleAquitaine - Euskadi-Navarre et met à leur disposition un groupe de 8 à 12 danseurs issus principalement de Dantzaz. Porté par Dantzaz, ce dispositif transfrontalier réunit parmi ses partenaires, le CCN Malandain Ballet Biarritz, la Fondation Baluarte (Navarre), Tabakalera, Gipuzkoako Dantzagunea, le réseau des Théâtres de Vitoria-Gasteiz, Dantzerti, Azala, le Conservatoire de Vitoria-Gasteiz, la Fondation SGAE, entre autres. Tout au long de la saison, le Malandain Ballet Biarritz proposera de découvrir le travail

© Olivier Houeix

Costumes de Marie-Antoinette

des artistes de l’Eurorégion invités à participer au programme Atalak 2.0. Ainsi après la chorégraphe Laida Aldaz Arrieta découverte le 20 septembre dans le cadre du Festival le Temps d’Aimer la Danse, le 15 décembre prochain à 19h, Dantzaz présentera au Studio Gamaritz le travail d’Eneko Gil, danseur de Bilaka. Entrée libre sur réservation : Tél. 05 59 24 67 19 Projet soutenu par l’Eurorégion Nouvelle Aquitaine Euskadi Navarre

BALLET  T Los días del Ballet T # 3 Depuis plus de treize ans, le Malandain Ballet Biarritz développe un projet de coopération territoriale visant à faire rayonner la danse au Pays basque. Associé à la ville de Donostia / San Sebastián et au Teatro Victoria Eugenia, il met en place des actions pour favoriser l’accessibilité des publics à la danse. Dans ce cadre, du 6 au 11 octobre, projections de films, ateliers, master classes, répétition publique et représentations tout public ont été proposés à Donostia / San Sebastián lors de la 3ème édition de Los días del Ballet T. A noter que Ione Miren Aguirre, danseuse et intervenante en sensibilisation a animé deux ateliers pour adultes Voulez-vous danser avec nous ? les 6 et 7 octobre. Dominique Cordemans, responsable de la sensibilisation et de la transmission du répertoire a quant à elle animé les master classes/ateliers des 10 et 11 octobre destinés aux élèves d’écoles de danse.

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SAISON Novembre

Saison Danse #5

Mars

Rendez-vous basque Euskal Hitzorduak #5

Regards Croisés – Begirada Gurutzatuak

A

08/11 - Plaza Berri Maritzuli Konpainia - Ezpata Dantza

A

09  •  10/11 - Gare du Midi / Studio Gamaritz Bilaka - Saioak

A

12/11 - Théâtre du Casino Kukai Dantza - Gauekoak

24/03 - Colisée Cie Myriam Perez Cazabon - Mutu 25/03 - Colisée Kale Companhia de dança 26/03 - Colisée Amaia Elizaran - Mar Avril

09  •  10/04 Victoria Eugenia Antzokia (Donostia / San Sebastián) Malandain Ballet Biarritz Mozart à 2, Boléro, nouvelle création

24/11 - Gare du Midi

A Cie Maguy Marin - May B

16/04 - Gare du Midi / Studio Gamaritz Cie Gilshamber - Ephémère 17  •  18/04 Espace culturel Larreko (SaintPée-sur-Nivelle) Elirale Xihiko (Compagnies en itinérance)

© Philippe Pache

18/04 - Gare du Midi / Studio Gamaritz Guiblin, Harriague, Malandain, Shamber Soli Mai 04/05 - Gare du Midi CCN de Créteil – Mourad Merzouki - Folia 11/05 - Gare du Midi Option Art-Danse et Université du Mouvement Rendez-vous sur le quai de la gare # 9 06/05 - Gare du Midi Dantzaz - Fossile – Martin Harriague 08  •  09/05 - Gare du Midi Malandain Ballet Biarritz - Mozart à 2, Boléro, création Décembre

Juillet

20 •  21 •  22/12 - Gare du Midi Malandain Ballet Biarritz - la Pastorale Février Avec le soutien des Affaires Culturelles de la ville de Biarritz, le CCN Malandain Ballet Biarritz et Biarritz Culture proposent une 5ème édition de la Saison Danse. Au programme, les rendez-vous habituels tels que le Rendez-vous basque, le Temps des mômes, Regards Croisés, le Rendez-vous sur le quai de la gare et les Estivales avec des représentations du Malandain Ballet Biarritz, d’artistes du territoire, et la venue de la Cie Maguy Marin et du CCN de Créteil - Mourad Merzouki.

10/07 - Gare du Midi Finale du Concours de Jeunes Chorégraphes de Ballet Août

Le Temps des mômes

04 •  05  •  06/08 - Gare du Midi Les Estivales Malandain Ballet Biarritz - la Pastorale

02/02 - Colisée Cie Philippe Saire - Hocus Pocus 03/02 - Colisée Cie EliralE - O ! 06/02 - Colisée Cie Wejna - Le voyage de Roméo 20 • 21/02 Espace culturel Larreko / (Saint-Pée-surNivelle) Dantzaz Fossile / Walls (Compagnies en itinérance)

Informations / Billetterie Malandain Ballet Biarritz www.malandainballet.com Tél. 05 59 24 67 19 Biarritz Culture www.biarritz-culture.com Tél. 05 59 22 20 21 Office de Tourisme de Biarritz www.tourisme.biarritz.fr Tél. 05 59 22 44 66

A annulé

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Guichets des Offices de tourisme de Bayonne et Anglet


Mickaël Conte & Irma Hoffren, Mozart à 2 © Olivier Houeix


Bilan 2019

2014

2015

2016

101

2017

91

93

2018

2019

nombre de représentations

103 000 101 000 83 000

2014

87 000

2015

82400

2016

2017

76 500

2018

2019

Marie-Antoinette © Olivier Houeix

107

104

104

CRÉATION

1 nouvelle création

1 production en cours

Marie-Antoinette, première à l’Opéra royal du château de Versailles, les 29, 30 et 31 mars 2019 avec l'Orchestre Symphonique d'Euskadi sous la direction de Mélanie Levy-Thiébaut

Toujours une des compagnies les plus en vue avec 93 représentations dont 29% à l’international.

Marie-Antoinette

nombre de spectateurs

SENSIBILISATION

250 interventions

Biarritz

15 %

Europe hors France

27 %

PyrénéesAtlantiques hors Biarritz

14 %

NouvelleAquitaine hors 64

France hors Nouvelle-Aquitaine

la Pastorale

7%

37 %

répartition géographique des spectateurs

de sensibilisation

Principaux publics concernés Les danseurs amateurs ou professionnels. Le jeune public, écoliers, collégiens, lycéens du secteur public et privé. Les familles en privilégiant l’intergénérationnel.

Biarritz

Europe hors France

10,9 %

29,3 %

PyrénéesAtlantiques hors Biarritz

5,4 %

NouvelleAquitaine hors 64

10,9 %

421 350

43,5 %

300

répartition géographique des tournées

4 pays visités Espagne, Allemagne, Italie, Belgique

250

2016

2017

2018

2019

nombre d’interventions de sensibilisation

© Johan Morin

France hors Nouvelle-Aquitaine


BILAN ACCUEIL STUDIO

ACCUEIL PLATEAU

10 compagnies

soutenues

dans le cadre de l’Accueil studio en 2019.

18 15

14

14 10

2015

2016

2017

2019

2018

nombre de compagnies accueilles

L’Accueil plateau permet aux compagnies chorégraphiques accueillies dans le cadre de l'Accueil studio de bénéficier d’une programmation grâce aux partenariats établis avec le Festival le Temps d’Aimer la Danse et Biarritz Culture , le Théâtre Olympia d’Arcachon, D Feria de Donostia / San Sebastián …

1 projet de coopération « Ballet T » mené

entre les villes de Biarritz et Donostia / San Sebastián

soutenus

ÉQUIPE

1

projet de coopération territoriale soutenu par la Communauté Pays Basque et la Diputación Foral de Gipuzkoa

22 danseurs

1 programme « Art & Environnement »

permanents

1 « Saison Danse » à Biarritz en partenariat

124 collaborateurs

soutenu par l’Eurorégion Aquitaine / Euskadi / Navarre

3 festivals

© Johan Morin

Nouvelle-

avec Biarritz Culture.

dont 48 équivalents temps plein.

© Olivier Houeix

La Pastorale © Olivier Houeix

• Le Temps d’Aimer la Danse • Errobiko Festibala • Dantza Hirian

BUDGET

Reprise de provisions et autres produits

240.814 €

5%

Autres produits d’exploitation

Budget global 4,5 millions d'euros

Mécénat

110.250 €

2%

19.552 €

1%

Ressources propres

1.964.815 €

(stable par rapport à 2018).

43 %

Impôts et taxes

Subventions

90.844 €

Nouvelle-Aquitaine 481.000 €

2%

22 %

2.200.459 €

Salaires et traitements

1.771.017 €

39 %

49 %

répartition des produits

État 989.250 €

46 %

PyrénéesAtlantiques 168.000 €

8%

Services extérieurs

1.333.146 €

29 %

Achats

228.691 €

Charges sociales

5%

Biarritz 503.000 €

24 %

répartition des subventions

Dotations amortissement

130.072 €

3%

707.773 €

16 %

Autres charges d’exploitation

225.220 €

6%

répartition des dépenses

28 29


EN BREF Prix Chorégraphie SACD 2020

PODIUM 2020-21

Chaque année, au mois de juin, le Conseil d’administration de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) récompense les auteurs, confirmés et jeunes talents, qui ont marqué l’année, au travers de Prix correspondant aux disciplines et répertoires de la SACD, en France et en Europe. Parmi les trente-cinq lauréats distingués en 2020 par le Conseil d’administration présidé par Sophie Deschamps, le 15 juin dernier, Thierry Malandain, Prix Nouveau Talent Danse en 1990 a été récompensé par le Prix Chorégraphie.

La tournée PODIUM 2020-21 présente en France, en Suisse et en Belgique les pièces lauréates du concours chorégraphique éponyme organisé une année sur deux dans la métropole grenobloise par Le Pacifique, Centre de Développement Chorégraphique National Grenoble Auvergne ‑ Rhône - Alpes. Partenaires de la manifestation, Biarritz Culture et Malandain Ballet Biarritz ont reçu Nach Van Van Dance Company avec Cellule, le 13 septembre lors du Festival le Temps d’Aimer la Danse. Informations sur www.lepacifique-grenoble.com

Le 25 juin dernier, le Wiener Staatsballett dirigé par Manuel Legris a clôturé sa saison 2019-20 avec un gala au cours duquel Kiyoka Hashimoto et Masayu Kimoto ont interprété un duo extrait de Mozart à 2 de Thierry Malandain. Ce duo a été diffusé en ligne et gratuitement pendant 24 heures sur www.staatsoperlive.com.

La Belle et la Bête au Brésil

Le 13 septembre, Richard Coudray, maître de ballet au Malandain Ballet Biarritz a animé la traditionnelle Gigabarre accompagné au piano par Alberto RiberaSagardia. Créée en 2000 à l’occasion du Festival le Temps d’Aimer la Danse et depuis lors partout imitée, la Gigabarre était limitée cette année à trente participants, au fronton du Parc Mazon pour raisons sanitaires.

Du 18 août au 13 septembre, Claude Iruretagoyena, directeur de la Compagnie Maritzuli et Jon Olazcuaga ont proposé dans le cloître de la Cathédrale de Bayonne une exposition de costumes traditionnels du Pays basque qui s’est prolongée dans les vitrines de l’Office de tourisme, du DIDAM, du Monoprix et des Galeries Lafayette. Une initiative proposée par la ville de Bayonne et l’Institut Culturel Basque avec le soutien du Centre des Monuments nationaux, du Conseil départemental et du Malandain Ballet Biarritz.

© Olivier Houeix

Exposition « Costumes et mémoires de fil »

Le Malandain Ballet Biarritz remercie la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique qui renouvelle son soutien pour trois nouvelles années. Un soutien précieux pour les créations à venir et les actions de médiation culturelle auprès du jeune public et des familles. Le Malandain Ballet Biarritz remercie également Les Laboratoires de Biarritz qui intègrent le Carré des Mécènes pour soutenir en particulier les actions de sensibilisation Art & Environnement.

Gigabarre 20 ans

© Olivier Houeix

La captation de la Belle et la Bête de Thierry Malandain accompagnée par l’Orchestre Symphonique d’Euskadi sous la direction d’Ainars Rubikis, réalisée par Patrick Lauze / Les Films Figures Libres a été diffusée en accès libre sur la chaîne youtube du Festival de Inverno au Brésil du 5 au 9 août dernier.

Carré des Mécènes

© Olivier Houeix

Mozart à 2 à Vienne

dansée par Irma Hoffren et Mickaël Conte du Malandain Ballet Biarritz et fit l’objet de quatre représentations au Studio Gamaritz de la Gare du Midi. Quant à A-live, duo débridé, réjouissant et sensible, créé au Théâtre du Casino lors d'une soirée partagée avec le chorégraphe français Antonin Comestaz présenté par Le Korzo (Pays Bas), il était interprété par Mickaël Conte et Martin Harriague en personne.

Martin Harriague, artiste associé Les 17 et 18 septembre, le danseur chorégraphe Martin Harriague, artiste associé au Malandain Ballet Biarritz a présenté deux créations : Serre et A-live, dans le cadre du Festival le Temps d’Aimer la Danse. Faisant de l’isolement une aventure, source de désarroi mais aussi d’énergie et d’inspiration, Serre, conçue pendant et après le confinement était

Monsieur de Silhouette, une dynastie du Pays basque César Toledo, directeur à Biarritz de l’Hôtel de Silhouette et mécène du Malandain Ballet Biarritz, rend hommage à Étienne de Silhouette, contrôleur général des finances de Louis XV en publiant aux éditions Atlantica : Monsieur de Silhouette, une dynastie du Pays basque. En vente en librairie au tarif de 29 €. En 2012, dans les jardins de ce magnifique hôtel, Thierry Malandain avait créé pour Frederik Deberdt un portrait « à la silhouette » de Vaslav Nijinski découpé dans le Spectre de la rose, Petrouchka, Narcisse et l’Aprèsmidi d’un faune.

Appel à projet : La danse en grande forme L’ACCN / Association des Centres Chorégraphiques Nationaux dont fait partie le Malandain Ballet Biarritz et l’Association des Centres de développement chorégraphique nationaux (ACDCN) lancent un appel à projet pour la production de grandes formes chorégraphiques et leur permettre de rencontrer de nouveaux publics. Infos : www.accn.fr


centre chorégraphique national de nouvelle-aquitaine en pyrénées-atlantiques Gare du Midi 23, avenue Foch • F-64200 Biarritz tél. +33 5 59 24 67 19 • fax +33 5 59 24 75 40 ccn@malandainballet.com

présidente Catherine Pégard vice-président Guillaume Pepy trésorière Solange Dondi secrétaire Richard Flahaut Trésorière adjointe Monique Barbaroux Déléguée à l’international et au transfrontalier Marie-Christine Rivière président d’honneur Pierre Durand Direction directeur / chorégraphe Thierry Malandain directeur délégué Yves Kordian Artistique / Création artiste associé Martin Harriague maîtres de ballet Richard Coudray, Giuseppe Chiavaro artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Giuditta Banchetti, Raphaël Canet, Clémence Chevillotte, Mickaël Conte, Jeshua Costa, Frederik Deberdt, Clara Forgues, Loan Frantz, Michaël Garcia, Irma Hoffren, Hugo Layer, Guillaume Lillo, Claire Lonchampt, Nuria López Cortés, Arnaud Mahouy, Alessia Peschiulli, Ismael Turel Yagüe, Yui Uwaha, Patricia Velazquez, Allegra Vianello, Laurine Viel professeurs invités Bruno Cauhapé, Sophie Sarrote pianistes Alberto Ribera-Sagardia, Jean- François Pailler

Production / Technique directrice technique Chloé Brèneur régisseur général Frédéric Bears régie plateau Jean Gardera régie lumière Christian Grossard, Mikel Perez régie son Nicolas Rochais, Maxime Truccolo techniciens plateau Bertrand Tocoua réalisation costumes Véronique Murat, Charlotte Margnoux régie costumes Karine Prins, Annie Onchalo construction décors et accessoires Frédéric Vadé techniciens chauffeurs Guillaume Savary, Stéphane Tisserand, Vincent Ustarroz agent d’entretien Ghita Ballouk Sensibilisation / Relations avec les publics responsable sensibilisation / transmission du répertoire aux pré-professionnels Dominique Cordemans intervenante option Art-Danse et Académie Carole Philipp Diffusion chargée de diffusion Lise Philippon attachée de production Laura Delprat agents Le Trait d’union / Thierry Duclos, Klemark Performing Arts et Music / Creatio 300, Norddeutsche Konzertdirektion / Wolfgang et Franziska Grevesmühl, Internationale Music / Roberta Righi

Giuditta Banchetti & Loan Frantz, La Pastorale © Olivier Houeix

Transmission du répertoire maître de ballet Giuseppe Chiavaro

Communication responsable image Frédéric Néry  /  Yocom responsable communication Sabine Cascino attachée à la communication Elena Eyherabide attaché de presse Yves Mousset  photographe Olivier Houeix Pôle chorégraphique territorial administratrice de projet Carine Aguirregomezcorta Secrétariat général / Mécénat secrétaire général Georges Tran du Phuoc Ressources humaines, finances et juridique responsable administrative et financière Séverine Etchenique comptable principale Arantxa Lagnet aide comptable Marina Souveste secrétaire administrative Virginie Sichem Suivi et prévention médicale des danseurs Romuald Bouschbacher, Jean-Baptiste Colombié, Aurélie Juret Biarritz - Donostia / San Sebastián Malandain Ballet Biarritz co-présidence du projet Thierry Malandain co-directeur du projet Yves Kordian chef de projet et administration Carine Aguirregomezcorta communication Sabine Cascino Victoria Eugenia Antzokia co-présidence du projet Jaime Otamendi co-directeur du projet Norka Chiapusso chef de projet Koldo Domán administration María José Irisari communication María Huegun Numéro direction de la publication Thierry Malandain conception et design graphique Yocom.fr impression Graphic System (Pessac) ISSN 1293-6693 - juillet 2002

30 31


CALENDRIER

OCTOBRE > DÉCEMBRE 2020

Représentations en France Paris

Mozart à 2 (3 duos)

17/10

Fréjus

Marie-Antoinette

18/10

Fréjus

Marie-Antoinette

20/10

Villefontaine

La Pastorale

29/10

Paris

La Pastorale (Le Grand Échiquier)

21/11

Saint-Etienne

Marie-Antoinette

23/11

Martigues

Marie-Antoinette

24/11

Martigues

Marie-Antoinette

01/12

Arcachon

La Pastorale

17/12

Neuilly-sur-seine

La Pastorale

27/12

Cannes

Marie-Antoinette

29/12

Versailles

Marie-Antoinette

30/12

Versailles

Marie-Antoinette

31/12

Versailles

Marie-Antoinette

A A A A

La Pastorale © Olivier Houeix

15/10

Représentations au Pays basque 09/10

Donostia / San Sebastián

La Pastorale

10/10

Donostia / San Sebastián

La Pastorale

20/12

Biarritz

La Pastorale

21/12

Biarritz

La Pastorale

22/12

Biarritz

La Pastorale

Bonn (Allemagne)

Fossile ( de Martin Harriague, artiste associé et présenté par Dantzaz )

15 > 19/11

Barcelone (Espagne)

Marie-Antoinette ( avec Orchestre )

28 > 29/11

Terrassa (Espagne)

Nocturnes, Beethoven 6, Sirènes

11 > 12/12

Schweinfurt (Allemagne)

La Pastorale

Fribourg (Allemagne)

La Pastorale

15/12

A A A annulé

www.malandainballet.com

16 > 17/10

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Représentations à l’International


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