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RDC
Des bouchons sur fond de corruption…
Par La Majalla Les autorités congolaises jurent qu’elles iront jusqu’au bout d’une enquête sur des «abus» dans le financement des grands travaux publics lancés par Félix Tshisekedi il y a un an jour pour jour.
Tout azimut…
Le 2 mars dernier, 36 jours après son investiture, le nouveau président de la République démocratique du Congo ouvrait une enveloppe de 300 millions de dollars pour construire ou réparer des routes, des maisons ou des ponts dans le cadre d’un «programme d’urgence des 100 jours». Un an après, Kinshasa n’a connu aucune inauguration. Ces ponts par dessus la chaussée, mis en chantier pour aérer le trafic automobile, sont la vitrine des retards et des ratés du programme des «100 jours», sur fond de détournements de fonds présumés. A cause des travaux, la circulation est même pire qu’avant aux grands carrefours. Les automobilistes sont piégés dans des goulets d’étranglement à l’approche des palissades bleues occupant les deuxtiers de la chaussée. C’est le cas sur la route de l’aéroport international de
Ndjili, encombrée par trois chantiers dont certains ont à peine commencé. «Des trajets de 30 minutes prennent maintenant une heure, voire une heure trente», tempête Junior Shaba, conducteur de minibus pris dans un embouteillage sur le boulevard du 30-juin. Après une descente sur le terrain, mi-février, le chef de l’État a demandé une information judiciaire.
Vol au-dessus des chantiers….
En Conseil des ministres le 20 février, le ministre de la Justice Célestin Tunda Ya Kasende a souhaité que cette enquête marque «le début du renouveau» de la justice en RDC, «pour un véritable État de droit». Le président Tshisekedi a fait de la lutte anti-corruption une priorité, à la demande pressante des bailleurs de fonds de la RDC, les États-Unis et le FMI en tête. Les choses ne semblent pas aussi claires. Le chef de l’État a déploré que «certains magistrats en charge des dossiers soient l’objet de menaces et de manipulations» lors du dernier Conseil des ministres vendredi. Le parquet et la défense ne communiquent pas sur l’enquête en cours. Au moins trois patrons de société, un Congolais et deux étrangers implantés depuis très
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06/03/20