l’abrogation de toutes les lois prévoyant des sanctions contre les prisonniers d’opinion ou qui s’expriment haut et fort ou mènent une action de protestation non violente. La liberté d’expression est consacrée par la constitution algérienne. C’est une des revendications du Hirak. Amnesty international demande aux autorités algériennes de libérer immédiatement et sans condition tous les militant·e·s pacifiques, détenus uniquement pour avoir exprimé leurs opinions en ligne et hors ligne. En procédant à leur arrestation et à leur incarcération, elles les sanctionnent pour leur liberté de parole et mettent aussi en péril leur santé, étant donné les risques de propagation du COVID19-. Le 4 Mai dernier, Amnesty international a publié un communiqué de presse demandant la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers d’opinion partout dans le monde, ces personnes étant à présent exposées à des dangers accrus en raison de la pandémie de COVID19-. Le maintien en détention injustifié des
les autorités algériennes ne considèrent pas les associations, qui travaillent sur des sujets jugés sensibles ou formulent des critiques ou des réserves vis-à-vis des politiques publiques, comme des partenaires
prisonniers d’opinion en période de pandémie mondiale est cruel et gravement irresponsable. On peut lire sur le rapport que les associations de défense des droits de l’Homme en Algérie, parmi elles Amnesty International, subissent toujours les effets de lois qui restreignent leurs activités. Y a-t-il du nouveau à ce sujet ? En effet, la situation ne s’est pas améliorée. Vous croyez que les autorités algériennes vont garantir la liberté de la presse, le respect des libertés fondamentales dans la future Constitution et le droit de n’être pas inquiété pour ses idées ? Nous constatons que l’actuel climat politique n’est pas favorable à des débats au niveau national concernant la révision de la constitution. Comme il a été mentionné, chaque jour des personnes sont mises en détention ou condamnées pour avoir exprimé pacifiquement une opinion. De plus, l’organisation des débats est extrêmement difficile à mettre en œuvre en raison du confinement. Enfin, le processus de consultation qui vient d’être lancé manque de transparence dans un contexte déjà marqué par la méfiance d’une partie de la population vis-à-vis de l’Etat algérien. Un projet de révision constitutionnelle est à double tranchant pour les droits humainscar il peut consolider certaines garanties et en ajouter de nouvelles, mais aussi ne pas combler certaines lacunes existantes. Bien que cette étape soit importante, il n’en demeure pas qu’elle ne suffit pas à garantir la jouissance des libertés fondamentales. Car bien souvent, les lois nationales et/ou les pratiques des institutions vident de leurs sens les garanties constitutionnelles des droits humains. Pensez-vous que la situation des droits de l’Homme va
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٠١/٠٦/٢٠