paperJam2 11 2013

Page 102

100

dossier

« La question n’est plus de savoir si l’on va ou non vers des solutions cloud. Le sujet, au cœur des débats, est celui de la gestion et du traitement des données. »

« Il faut peser et sous-peser la valeur des informations que l’on partage sur le net, par rapport au bénéfice apporté par les services proposés en échange. »

« Où les données seront-elles le plus à l’abri ? En restant dans des cartons, au cœur de l’entreprise, ou en étant stockées au cœur de data centers sécurisés ? »

Amal Choury (EuroCloud Luxembourg)

Pierre Van Wambeke (Seezam)

Vincent Wellens (NautaDutilh Luxembourg)

va ou non vers des solutions cloud. Le sujet, au cœur des débats, est celui de la gestion et du traitement des données : le big data », explique Amal Choury.

Plus que de garantir la protection des données – le risque zéro n’existant pas, la technologie et les service level agreements (SLA) des fournisseurs de services pouvant apporter des garanties –, le cadre réglementaire doit contribuer à renforcer la confiance des entreprises dans la flexibilité que peut leur offrir la technologie. « La loi sur les faillites dont s’est doté le Grand-Duché, par exemple, constitue un véritable avantage stratégique pour le pays. Elle offre la garantie, aux acteurs, de pouvoir récupérer leurs données en cas de faillite de l’opérateur qui les héberge », commente Amal Choury. Avec cette loi, le Luxembourg possède un cadre réglementaire fort, devant favoriser le développement de services cloud sécurisés, donnant à leurs utilisateurs business les garanties suffisantes pour bénéficier de la technologie en toute confiance. Il appartient au marché, désormais, de continuer à les rassurer.

Protection des données

Question de génération

Aujourd’hui, de nombreuses questions se posent sur l’usage des données privées. Réel danger ou méfiance d’une génération à l’égard d’une technologie nouvelle ? Il est probable, en effet, que les générations à venir ne développent pas la même perception de l’importance de la protection des données personnelles, qu’elles ne soient plus conscientes du danger. Comme l’ont démontré des sondages réalisés auprès de la population américaine âgée de 15 et 16 ans. La technologie apporte des solutions. Dans le chef des jeunes, le coût, pour pouvoir bénéficier d’un service gratuit, est justement d’accepter de livrer des informations personnelles qui pourront être utilisées par le provider. Derrière, c’est tout le business du big data qui prend forme. L’enjeu, donc, est de faire prendre conscience aux jeunes de la valeur des informations, de celles qu’ils peuvent livrer sans risque et de celles qui sont sensibles. S. L.

— Novembre 2013

Créer la confiance

L’Europe n’en est pas encore là. Elle réfléchit, pour l’heure, à l’amélioration du cadre réglementaire de la protection des données privées. Or des mesures précises sont en vigueur, aussi bien au Luxembourg qu’à l’échelle européenne. Mais audelà de la localisation pure et dure des données, la manière dont les informations sont exploitées, par qui et à quelle fin, pourrait faire l’objet d’un meilleur contrôle. « Pour l’ensemble des données à caractère privé transmises à un service quelconque, ces règles précisent que la personne qui les livre doit disposer d’une information claire sur la manière dont celles-ci vont être traitées, poursuit Vincent Wellens. Ce qui, en fonction des récents développements technologiques, implique de nouvelles questions. Aujourd’hui, on peut par exemple mettre en place des log files, ou un système de traçabilité relatif à l’usage des données. Le problème est que ces log files génèrent eux-mêmes de nouvelles données relatives aux personnes qui ont eu accès aux informations, à l’usage qu’elles en ont fait. Ces données ont aussi un caractère privé, parce que relatives à un ou plusieurs utilisateurs. Vient dès lors la question de la mise en place de log files relatifs à ces log files… On n’en sort donc plus. »

On entend à peu près tout et n’importe quoi lorsqu’on évoque le concept de cloud computing. Si le principe de stockage de données est à peu près établi, ce sont tous les services associés périphériques qui constituent, aujourd’hui, le cœur des débats. Et en la matière, beaucoup de développements sont conditionnés à la mise en œuvre d’un cadre réglementaire et légal des plus performants. Le Luxembourg a, dans certains domaines, déjà pris les devants…


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.