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luxembourg

A la conquête de l’Est La Roumanie et la Bulgarie, qui entreront en 2007 dans l’Union européenne, constituent deux économies porteuses. Deux marchés qui offrent des opportunités intéressantes que ne devraient pas manquer les entreprises luxembourgeoises... DEUX NOUVEAUX PAYS feront leur entrée dans la classe européenne au 1er janvier 2007, voire au plus tard, au 1er janvier 2008. La Bulgarie et la Roumanie ont, en effet, signé, le 25 avril dernier à Luxembourg, le traité d’adhésion à l’Union européenne. Le Luxembourg n’a évidemment pas attendu la signature de ce traité pour nouer des relations commerciales avec ces deux pays. «Au niveau de la Chambre de Commerce, on constate une évolution des relations commerciales entre les trois pays, c’est une constante. Une amélioration s’impose encore dans la balance commerciale», car les exportations sont plus importantes que les importations, constate Sabrina Sagramola, responsable des affaires européennes à la Chambre de Commerce. Le Luxembourg étant culturellement plus proche de la Roumanie – pays possédant une culture latine – que de la Bulgarie, c’est tout naturellement que les relations commerciales ont d’abord démarré sur le marché roumain. La manière de négocier n’est pas non plus identique dans ces deux pays. Les exportations du GrandDuché à destination de la Roumanie ont atteint, l’an dernier, 14,5 millions d’euros

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(chiffres provisoires), en croissance plus ou moins régulière depuis 1994, où elles s’élevaient à 3,1 millions. Le pays exporte surtout des machines et appareils (pour 3,8 millions d’euros), des métaux communs (2,8 millions), mais aussi des produits chimiques, des matières plastiques et du caoutchouc. Les importations en provenance de Roumanie sont loin d’équilibrer la balance puisqu’elles n’atteignaient que 3 millions d’euros en 2004 (chiffres provisoires), contre 238.000 en 1994. Ce sont essentiellement des machines et autres appareils que le Luxembourg fait venir de ce pays (pour 915.000 euros), mais il importe aussi du bois – la Roumanie compte 6,3 millions d’hectares de forêts – et du liège (619.000 euros). Les aliments, boissons et tabacs font également partie des produits importés (123.000 euros) alors que le Luxembourg n’en exporte pas vers ce pays. Quant aux exportations du Grand-Duché à destination de la Bulgarie, elles ont évolué de 814.000 euros en 1994 à 4,7 millions en 2004 (chiffres provisoires), dont 2,8 millions rien qu’en machines et appareils. Le pic a été atteint en 2002, avec des exportations à hauteur de 8,5 millions d’euros.

Le pays importe de Bulgarie aussi essentiellement des machines, pour 421.000 euros sur un total de 490.000 euros (chiffres provisoires 2004) contre 55.000 euros en 1994. Un chiffre toutefois bien endessous de ceux de 2003 qui affichaient 795.000 euros ou de 2002 (887.000 euros).

Peur de la décentralisation Ces montants doivent toutefois être relativisés, car ils ne comprennent pas le secteur des services, pourtant le plus porteur dans ces deux pays. En effet, Bulgarie et Roumanie sont très développés dans le secteur IT, la prestation de services et l’ingénierie. Et la qualité de ces services est recherchée au Luxembourg. La Bulgarie entend aussi miser sur son vin, mais le Luxembourg n’est pas très intéressé par son importation, alors qu’il a lui même des difficultés à faire connaître ses propres cépages. «La constance dans la croissance de ces deux pays va se poursuivre d’autant plus que le traité a été signé», pense Mme Sagramola. Raison de plus pour ne pas attendre la date butoir du 1er janvier 2007 pour se lancer à la conquête de ces deux pays, même si une

plus grande réticence de la part des PME semble être constatée. «Ce sont des marchés qui offrent des opportunités, il faut les saisir, insistet-elle. Il y aura plus d’opportunités maintenant qu’en 2007. Il y aura peut-être un déclic en 2007». C’est ainsi qu’elle conseille aux entrepreneurs luxembourgeois de se préparer au plus vite, tout en affichant une mise en garde: «Ce sont des marchés émergents et ce genre de marché est toujours à risques. Il faut connaître ces marchés». La Chambre de Commerce est d’ailleurs là, via l’Euro Info Centre, pour informer les entreprises luxembourgeoises, les accompagner et les assister dans leurs nouvelles relations commerciales, mais aussi à détecter les risques, trouver des solutions, et assurer un suivi de la relation de partenariat. La Roumanie, qui compte 21,6 millions d’habitants pour une superficie de 238.391 km2, a connu, en 2004, un taux de croissance de son PIB de 4,93%. Son taux d’inflation affichait 12,7% et celui du chômage 8%. Avec ses 7,6 millions d’habitants, la Bulgarie connaît un taux d’inflation beaucoup moins important que son voisin, 4,6%, mais un taux de chômage bien supé-

rieur, 12%. Les terres agricoles cultivées couvrent 44% de la surface totale du pays (110.912 km2). Le taux de croissance du PIB atteignait, l’an dernier, 4,23%. Il est difficile de connaître le nombre d’entreprises bulgares et roumaines implantées au Luxembourg car dès qu’une société s’installe sur le territoire, elle est automatiquement luxembourgeoise. On peut estimer qu’il y aurait une dizaine d’entreprises luxembourgeoises en Roumanie, si on ne tient pas compte des boîtes aux lettres. Les détracteurs de l’Europe appellent la Roumanie le pays des délocalisations. La Chambre de Commerce, elle, ne craint pas ce phénomène. «Qu’une entreprise luxembourgeoise s’implante dans ces pays, c’est souvent vu comme une crainte; nous, nous le voyons positivement car, en général, la société reste au Luxembourg. Au contraire, c’est une opportunité de s’installer dans ces pays car il y a des occasions à saisir et ces relations commerciales ne pourront que renforcer la société au Luxembourg», estime Mme Sagramola. Et pour exemple, la société Agrilux, fondée en 1954, qui emploie quelque 35 personnes au Luxembourg et environ 30 personnes en Roumanie. Agrilux fournit des machines agri-


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