La santé à la dimension du coeur de Dieu (OUR2076)

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La médecine occidentale actuelle fait des prouesses et utilise des techniques de plus en plus avancées. Elle laisse pourtant sur le chemin un certain nombre d’insatisfaits qui se tournent, dès lors, « Mon exploration du vers des médecines parallèles pour y sens de la santé m’a trouver la guérison. révélé combien notre

horizon actuel est Praticien lui-même formé dans le limité, biaisé et déconcadre de la médecine académique, l’auteur est bien placé pour identifier necté de notre réalité humaine au sein de les forces et les faiblesses de notre quête de la santé. Sa foi chrétienne l’a l’univers. » poussé à se confronter à l’approche – RAYMOND BOSSY biblique de la question. Cette recherche a ouvert son horizon en l’amenant – et nous avec, par ricochet – à une nouvelle compréhension de ces aspects fondamentaux de notre existence, à une redécouverte du cœur et du projet de Dieu pour nous. Une perspective qui dépasse largement les ambitions restreintes de l’être humain. Raymond Bossy exerce en tant que médecin spécialisé en médecine physique et réadaptation en Suisse romande.

CHF 21.90 / 19.90 € ISBN 978-2-88913-076-4

RAYMOND BOSSY

Raymond BoSSY

La santé à la dimension du cœur de Dieu

La santé à la dimension du cœur de Dieu

RAYMOND BOSSY


Raymond Bossy

La santé à la dimension du cœur de Dieu Réflexions d’un médecin chrétien


La santé à la dimension du cœur de Dieu – Réflexions d’un médecin chrétien © et édition : Ourania, 2022 Case postale 31 1032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse Tous droits réservés. E-mail : info@ourania.ch Internet : https://www.ourania.ch Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Segond 21 © 2007 Société Biblique de Genève, ou d’une version Louis Segond plus ancienne https://www.universdelabible.net Conception de la couverture : Visuall Communication Genève ISBN édition imprimée 978-2-88913-076-4 ISBN format epub 978-2-88913-651-3 ISBN format pdf 978-2-88913-854-8


Table des matières

Introduction ................................................................................................... 7

Remarques préliminaires ........................................................................ 11

Remerciements ........................................................................................... 13 Partie I. Qu’est-ce que la santé ? .......................................................... 15

1.

Quelques définitions ........................................................................ 17

2.

Définition de la Santé selon la Bible...........................................23

4.

Le cadre temporel de la Santé......................................................43

3.

Le but de la Santé.............................................................................. 41

Partie II. Qu’est-ce que la maladie ? .................................................... 51 5.

6.

7.

8.

La nature de la Maladie...................................................................53

Les causes de maladie ..................................................................... 57

La maladie « pour quoi ? » plutôt que « pourquoi ? » .......... 69 Le sens de la maladie .......................................................................73

Partie III. Qu’est-ce que la guérison ? .................................................93 9.

La Guérison, c’est quoi ?..................................................................95

10. La Guérison pour qui ?...................................................................147

11. La Guérison pour quoi ? ................................................................151


12. La Guérison par qui ?......................................................................155

13. La guérison par quoi ?....................................................................171

14. Quand il n’y a pas de guérison ................................................. 211

Partie IV. Quelles implications pour notre santé ?.......................217 15. Voir au-delà .......................................................................................219

Conclusion ..................................................................................................249 Annexes .......................................................................................................255

Annexe 1......................................................................................................256

Annexe 2......................................................................................................261

Annexe 3......................................................................................................262

Annexe 4......................................................................................................263 Annexe 5......................................................................................................265 Annexe 6......................................................................................................267

Sommaire complet ..................................................................................271


Introduction

Je vois encore le regard de cet homme dans la quarantaine

au moment de quitter mon cabinet. Il m’avait consulté pour des douleurs dorsales. Je l’avais soigneusement écouté et examiné ;

j’avais essayé de le rassurer quant à la bénignité de l’affection à l’origine de ses douleurs, et lui avais proposé des exercices phy-

siques devant l’aider à les faire passer. Constatant son anxiété, j’avais aussi exploré ses croyances et craintes, pour apprendre

que plusieurs membres de sa famille étaient décédés jeunes, de causes apparemment peu claires. Malgré tout cela, au moment

de partir, il me lança un regard empreint d’angoisse et d’interrogations, n’ayant visiblement pas trouvé l’apaisement et les ré-

ponses attendues. Bien que je l’aie pris en charge et aie prescrit un traitement tel que me l’avait enseigné la médecine acadé-

mique, j’avais l’impression d’être passé à côté de son réel pro-

blème de santé. J’avais reçu son regard comme un échec, tant de ma part que de la part du système de santé sur lequel était bâtie ma pratique médicale.

Notre système de santé offre certes une médecine de pointe,

du moins techniquement, mais ses limites sont manifestes sur les

plans humain, social et économique. La médecine académique

Introduction

/7


a beau avoir élargi sa conception, passant d’une approche « bio-

mécanique » de l’être – c’est-à-dire considérant celui-ci comme

un ensemble d’organes dont il faudrait rétablir le bon fonction-

nement – à une approche plus « bio-psycho-sociale » – visant à

y intégrer ses dimensions sociale et psychologique –, elle ne répond pas encore aux besoins les plus profonds de l’être humain quant à sa recherche de santé.

Ce constat n’est certainement pas sans rapport avec le déve-

loppement continu des médecines dites « alternatives et complémentaires », ainsi que de la dimension spirituelle dans les soins.

Avec l’introduction de moyens recourant à différentes formes de méditation, prière, forces surnaturelles ou invisibles, le champ

thérapeutique s’est élargi. Au sein de la médecine académique, cette ouverture reste cependant encore marginale. La dimension spirituelle n’intervient en effet que comme un paramètre

parmi d’autres, susceptible d’influencer la maladie ou la santé de

l’être humain, chacun étant libre d’ajouter cet ingrédient ou non. Les thérapies dites alternatives et complémentaires, bien que

se voulant plus holistiques1 et intégratives par rapport la nature,

connaissent aussi des limites, et pas des moindres, ne serait-ce que quant à leur efficacité. De plus, elles ne sont parfois pas sans

risques sévères en matière d’effets indésirables, notamment sur le plan spirituel. Cet aspect dépassant le cadre du présent livre,

je laisse les lecteurs qui souhaiteraient l’approfondir consulter par exemple le livre édité par les CASS2 sous le titre Quelles thé-

rapies pour quelle santé ?3.

1

Le terme « holistique » exprimant la notion d’entier, complet ; il se réfère ici à des thérapies qui proposent de soigner l’être humain de façon plus globale et complète. 2 Chrétiens au Service de la Santé de Suisse romande. 3 Livre en cours de réédition ; cf. https://cass-cdg.ch/

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La santé à la dimension du cœur de Dieu


Quoi qu’il en soit, aucune de ces conceptions, académique

ou non, ne donne entière satisfaction au médecin que je suis1, ni

bien souvent aux patients que je soigne.

J’ai donc voulu approfondir ce qu’était la santé. Ce question-

nement m’a amené à étudier diverses conceptions de celle-ci, en essayant d’en trouver une qui soit cohérente avec l’expérience

humaine de la maladie et de la guérison, qui donne sens à notre vécu humain, quel qu’il soit.

Or, l’une de ces conceptions a non seulement satisfait mes

exigences, mais m’a encore emmené sur un terrain nouveau,

passionnant et porteur de défis. Je crois que cette conception de la santé est de nature à assainir notre système de santé, notre

société, et notre économie. Elle est aussi de nature à renouveler

l’Eglise chrétienne2, elle qui est appelée à s’en faire le porte-parole, puisqu’il s’agit de la conception biblique.

En découvrant cette conception de la santé, j’ai constaté

qu’au cours des siècles, l’Eglise chrétienne, dont je me considère membre, avait perdu une part importante du cœur et de l’héri-

tage qui en découle, tant pour elle-même que pour la société dont elle est partie prenante. Bien que montrant un désir de re-

venir à une santé plus globale et entière telle que donnée par Dieu, elle tend à le faire en ajoutant des aspects religieux et/ou « spirituels » (comme la prière, la guérison miraculeuse, une no-

tion de salut) à une conception humaine de la santé telle que dé-

finie par l’OMS3. Elle mélange ainsi deux références différentes, 1 2

L’auteur exerce en Suisse romande. (N.d.E.) Par Eglise chrétienne, j’entends l’ensemble des personnes confessant Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur, indépendamment du nom de leur communauté ecclésiastique. 3 OMS : Organisation Mondiale de la Santé.

Introduction

/9


risquant de vouloir mettre Dieu au service d’un système de soins conçu par l’homme.

Or, si elle souhaite revenir à une santé plus « biblique », elle se

doit de comprendre ce que Dieu entend par « santé », « maladie » et « guérison », ainsi que les moyens thérapeutiques qu’il met à

notre disposition. Sans cela, elle risque de générer confusion, frustration, mauvaise compréhension, révolte et culpabilité.

C’est l’aventure dans laquelle je me suis embarqué il y a plus

de 25 ans maintenant. Ce faisant, j’ai l’impression d’avoir redé-

couvert un monde oublié qui mérite d’être exploré pour livrer ses trésors.

Même si je me rends compte combien cette découverte n’est

que partielle, incomplète et propre à mon expérience person-

nelle, j’ai choisi de la communiquer en l’état, ne tenant plus à entendre des messages chrétiens allant à l’encontre de ces dé-

couvertes, en particulier quant aux notions de santé, guérison, maladie, ou de corps, âme et esprit.

J’écris ainsi en espérant susciter un questionnement, un chan-

gement de regard sur notre réalité humaine et sur le domaine

de la santé, afin de donner envie à d’autres de poursuivre cette exploration et d’en retirer davantage de pistes pratiques. Ce livre s’adresse ainsi à toute personne ayant à cœur de découvrir

un peu plus de la santé que le Dieu de Jésus-Christ nous offre, quelles que soient ses croyances propres.

10 \

La santé à la dimension du cœur de Dieu


Remarques préliminaires

Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais donner quelques

indications préliminaires :

Afin de clarifier la compréhension, j’ai écrit les termes « santé »,

« guérison », « maladie » avec une majuscule (Santé, Guérison, Maladie) lorsqu’ils sont pris dans leur conception biblique.

Lorsqu’il est parlé de « Dieu », cela implique généralement

le Dieu trinitaire de la Bible, à savoir : Dieu Père, Fils (Jésus) et

Saint-Esprit. Lorsque le terme de « Dieu » est mentionné conjoin-

tement à celui de « Jésus » dans un passage, il se réfère alors plus spécifiquement à « Dieu Père ».

Le « nous » dans le texte se réfère à la communauté humaine

que nous formons et à toute personne se retrouvant dans mes

propos, davantage qu’à l’Eglise chrétienne. Personnellement, la distinction entre « chrétiens » et « non-chrétiens » m’importe peu, car Dieu seul connaît les cœurs, et je considère que chacun

est en marche dans sa relation avec Dieu, de façon plus ou moins lointaine ou proche, claire ou tâtonnante ; ce sont des aspects qui fluctuent d’ailleurs au cours de notre vie.

Les références bibliques sont mentionnées à titre informa-

tif pour les lecteurs qui souhaiteraient approfondir et/ou vérifier l’un ou l’autre des aspects. La liste des références n’est pas exhaustive.

Remarques préliminaires

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1. Quelques définitions

Définition de la santé selon l’OMS Si nous voulons approfondir le thème de la santé, nous de-

vons commencer par définir cette notion. Or, bien que tout le monde en parle et que cela semble un sujet important, la plupart des personnes que j’ai interrogées ont de la peine à la définir, y compris parmi « les professionnels de la santé ». C’est d’au-

tant plus surprenant quand on connaît l’énergie et les ressources consacrées à poursuivre cette cible. Nous consentons ainsi à in-

vestir énormément pour atteindre un objectif mal défini, d’où

les risques de frustrations, déceptions et dépenses économiques excessives.

De fait, il existe plusieurs définitions de la santé. Celle de

l’OMS, sur laquelle se fonde officiellement notre système occi-

dental, s’énonce ainsi : « La santé est un état de complet bienêtre physique, mental et social, ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité1. » 1

http://www.who.int/suggestions/faq/en/

Quelques définitions

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Cette notion de « bien-être » évoque une certaine paix, har-

monie et plénitude, du moins vis-à-vis de soi-même, aspects

que nous allons retrouver dans d’autres conceptions de la santé. Il convient aussi de souligner que la définition de l’OMS, cen-

trée sur l’être humain, donne une vision statique de la santé,

la considérant comme un état. Même si, de prime abord, on a l’impression de saisir le concept, un certain nombre de ques-

tions et de problèmes se posent. En effet, cette définition ne précise pas ce qu’il en est de l’être humain lorsqu’il n’est ni malade ou infirme ni dans un état de « complet bien-être », situa-

tion pourtant la plus courante pour lui. Comment définir et que faire de cet état situé entre « le complet bien-être » (la santé) et la maladie ?

De plus, elle ne précise pas ce qui est compris par « état de

complet bien-être » et qui définit un tel état. Est-ce la personne elle-même ? Auquel cas, il existerait autant de définitions que de

personnes, dont probablement peu d’entre elles se diraient en (bonne) santé, ou alors de façon très transitoire. Et qu’en sera-t-il d’une personne sous l’emprise de drogues ? Sera-t-elle à consi-

dérer comme en bonne santé, du moment qu’elle se sent (transitoirement) en état de complet bien-être ?

Ou revient-il plutôt aux proches, aux professionnels de la

santé, voire aux politiciens de définir si quelqu’un se trouve

en état de complet bien-être ou non ? Et comment ces der-

niers pourraient-ils savoir quand et comment il se trouve réellement en état de complet bien-être? Sur quelles bases le détermineraient-ils ?

Que dire enfin des processus de deuil, de remise en question,

de maturation et autres réactions a priori saines de l’homme face

à des circonstances pénibles ou à des facteurs de stress ? Le fait 18 \

La santé à la dimension du cœur de Dieu


que l’être humain ne soit pas dans un état de complet bien-être dans ces situations signifie-t-il, pour autant, qu’il soit malade ou qu’il n’ait pas la santé ? Ne sont-ce pas justement des réactions saines de sa part, face aux tourments et crises de la vie ?

La définition de l’OMS se révèle ainsi limitée, incomplète et

suffisamment vague pour que chacun puisse l’interpréter à sa

manière, selon son propre système de croyances. Qu’en est-il d’autres conceptions de la santé ?

Définition de la santé selon les médecines alternatives Que ce soit pour les raisons susmentionnées ou parce qu’elles

ont d’autres croyances, de nombreuses personnes adhèrent à des conceptions thérapeutiques et médicales différentes, re-

groupées sous l’expression « médecines alternatives et complé-

mentaires ». Chacune de ces thérapies apporte sa propre définition de la santé, avec ses contours spécifiques. Elle y est, par exemple, définie comme :

* le maintien d’un équilibre entre tous les éléments de l’uni-

vers et les éléments constitutifs de l’humain, cet équilibre permettant à l’énergie vitale de circuler librement dans l’être humain (médecine taoïste chinoise) ;

* l’équilibre permanent du corps, de l’esprit, des sens et de l’âme dans un état de plénitude et de bonheur, autrement dit la foi et l’expérimentation du divin en soi et hors de soi (médecine ayurvédique) ; Quelques définitions

/ 19


* l’équilibre dynamique entre deux excès (repos et mouvement, joie et souffrance), les excès étant d’origine lucifé-

rienne (qui dévalorise le corps) ou satanique/ahrimanienne1

(qui nie la réalité de l’esprit) et cet équilibre permettant la

spiritualisation progressive du corps afin d’accéder au vrai moi, qui est divin (médecine anthroposophique) ;

* un état de bien-être, le corps étant libéré de la souffrance ; un état dynamique de sérénité et de calme, l’émotion étant

libérée de la passion ; un état de prise de conscience de la réalité des choses, le mental étant libéré de son égocentrisme (médecine bouddhique) ;

* un état d’union avec les forces de l’univers, en harmonie avec la nature (médecine animiste).

Bien que ces définitions soient toutes différentes, j’y discerne

des points communs. En les exprimant autrement, on pourrait en effet les résumer ainsi : la santé est le rétablissement d’un état d’harmonie, dans lequel l’homme retrouve son état initial et la source de sa vie.

Il est clair que des divergences persistent quant à ce que cha-

cun considère comme étant l’« état initial » ou la « source de sa

vie » et, donc, quant à la définition de la santé, mais on retrouve de façon relativement constante les notions d’une situation initiale

harmonieuse, source de vie et d’identité pour l’être humain, entretemps perdue, à laquelle il aspire à revenir (davantage de détails sur ces diverses conceptions de la santé se trouvent à l’annexe 1).

La recherche d’une plénitude perdue semble donc être une

constante, quelle que soit la conception médicale sous-jacente ; 1

Ahriman est l’esprit démoniaque opposé au dieu Ahura Mazda dans le zoroatrisme. (N.d.E.)

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La santé à la dimension du cœur de Dieu


nous y reviendrons. Dans l’immédiat, faut-il conclure sur la base

des points communs entre les diverses conceptions de la santé que toutes permettent de recouvrer la santé ? Toutes sont-elles justes et cohérentes avec notre réalité humaine ?

En tant que médecin, je suis appelé à accueillir et à soigner

chaque individu, indépendamment de sa conception de la vie et de ses croyances. Mais il est aussi de ma responsabilité de veiller à ce que la conception de la santé à laquelle j’adhère et les

traitements que je prescris permettent effectivement à la per-

sonne de recouvrer sa santé. De plus, j’attends personnellement de cette conception qu’elle soit cohérente avec notre expérience

humaine, nous aide à y faire face, se vérifie exacte et efficace en pratique.

Sur la base de mon expérience et de l’état actuel des connais-

sances scientifiques, je reconnais à toutes les conceptions évo-

quées ci-dessus, y compris celle de l’OMS, des limites. Elles ne réussissent pas, de plus, à donner un éclairage correct et com-

plet sur les processus de maladie et de guérison observés au quotidien.

Par exemple, selon la conception de la médecine taoïste, on

obtient la guérison en rétablissant la circulation d’énergie vitale

passant par le corps, notamment à travers l’acupuncture. On devrait ainsi pouvoir guérir d’un infarctus du myocarde ou d’une

attaque cérébrale par ce moyen, ce qui n’est malheureusement pas le cas.

Pareillement, dans la médecine ayurvédique, les mesures

prescrites pour rétablir l’équilibre – que celles-ci se rapportent à

l’hygiène de vie, à l’alimentation, à des pratiques religieuses ou autres – ne suffisent pas toujours pour retrouver la santé. Quelques définitions

/ 21


Dans la médecine animiste, même si l’on peut imaginer que

l’absence de guérison est due au fait que les puissances célestes

n’ont pu être apaisées, il semble moins évident de comprendre la guérison d’une pneumonie, par exemple, à travers le recours à des antibiotiques, en imaginant qu’un tel traitement ait pu apaiser ces mêmes puissances.

Dans la conception bouddhique, la personne essaie norma-

lement de se détacher de ce qui la fait souffrir plutôt que de chercher un traitement à ses maux ; cela n’empêche cependant

pas des adeptes du bouddhisme de consulter un médecin ou un thérapeute pour être soignés.

Bref, sans nier le bénéfice que peuvent apporter toutes ces

conceptions, il convient aussi de soulever leurs limites lorsqu’il s’agit de retrouver la santé, ainsi que leurs potentiels effets indé-

sirables, notamment d’ordre spirituel, du fait que nombre d’entre elles intègrent cette dimension dans leur conception de la santé1.

En tant que chrétien, j’ai alors cherché à comprendre ce qu’en

disait la Bible. En effet, si Dieu existe et s’il est Créateur de toute

vie comme de toute chose, c’est bien à lui de nous donner une juste perception de la santé. Or, dans cette recherche, j’ai été surpris et défié dans ma foi, au-delà de tout ce que j’avais pu lire ou entendre sur le sujet, y compris dans les milieux chrétiens.

1

Pour plus de détails, se référer au livre Quelles thérapies pour quelle santé ?, en cours de réédition ; https://cass-cdg.ch/.

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La santé à la dimension du cœur de Dieu


2. Définition de la Santé selon la Bible

Une notion relationnelle Ma première surprise a été de découvrir que la conception bi-

blique de la Santé ne se rapportait pas à un état de l’être humain – impliquant par exemple un sentiment de bien-être, d’intégrité

du corps ou des capacités fonctionnelles –, mais était une notion relationnelle (annexe 2). Elle consiste en effet dans le fait d’être

tourné vers Dieu, dans une relation de confiance à son égard. Il

en résulte une relation juste et paisible avec soi-même, les autres et le reste de la création1.

Cette dynamique relationnelle correspond à la situation de

l’être humain avant sa rupture initiale avec Dieu : une dynamique

dans laquelle il a été créé à l’image et à la ressemblance d’un Dieu

un mais aussi multiple (Père, Fils, Saint-Esprit), vivant lui aussi en son sein cette relation d’intimité, de confiance et d’amour. 1

Jérémie 33.6-8 ; Psaume 107.1-20 ; Proverbes 3.7-8 ; 4.20-22 ; Esaïe 53.5 ; Luc 15.27 ; 1 Pierre 2.24-25

Définition de la Santé selon la Bible

/ 23


Il est intéressant de constater que l’on retrouve des aspects

– état initial, harmonie, source de vie, identité et état perdu –

rencontrés dans les autres conceptions de la santé ; seulement,

ici, il y a un centrage non sur l’homme mais sur ses relations, en particulier avec Dieu.

De plus, lorsque chaque personne se trouve à sa juste place,

dans une relation de paix et de confiance vis-à-vis d’elle-même

et des autres, cela conduit le plus souvent à un état d’esprit de bien-être et d’harmonie. En cela, on rejoint partiellement la défi-

nition de l’OMS. Il ne s’agit cependant pas du cœur de la Santé, mais seulement de l’un de ses fruits potentiels. D’autres fruits de cette Santé sont par exemple la vérité partagée1, les remises en 1

Lévitique 19.17

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La santé à la dimension du cœur de Dieu


question ou le vécu du pardon en cas de relation malsaine no-

tamment, ou encore chaque occasion où l’on cherche à redon-

ner et à reconnaître à chacun sa juste place, à rétablir le respect mutuel et la confiance.

En reformulant les choses autrement, on pourrait dire que

l’être humain est en Santé lorsqu’il retrouve sa juste place au sein

de la création, sa place de créature dépendante de son Créateur, entretenant de justes et confiantes relations avec lui-même et les autres êtres humains, tout en gérant la création selon les directives divines.

Cela correspond à la dynamique relationnelle première

d’Adam et Eve qui, reconnaissant Dieu à sa place, pouvaient se

situer à leur juste place. Ils pouvaient aussi avoir un juste regard

sur eux-mêmes et sur le reste de la création en assumant leur responsabilité de collaborateurs de Dieu, dans une saine dépen-

dance envers lui1. Ils étaient à leur place dans le mobile de la

création – si j’ose prendre cette illustration –, soutenus par le

Dieu qui tient tout dans ses mains. Lorsqu’un mobile est suspendu par la bonne extrémité, tout y trouve l’emplacement qui

lui revient, et l’ensemble se développe harmonieusement. Il en est tout autrement lorsqu’on suspend le mobile par un autre bout…

1

J’utilise à dessein le terme de « juste », car la notion de justice (dikaiosune) signifie l’état de celui qui est comme il doit être : un être vivant dans la dépendance de Dieu ; ainsi dans la confiance en Dieu, on est juste et en bonne santé. Dans le même sens, la justice est le fait de vivre en accord / en conformité avec la volonté et la Parole de Dieu (p. ex. Genèse 15.6 et Deutéronome 6.25).

Définition de la Santé selon la Bible

/ 25


La notion de Santé dans cette dynamique relationnelle est

transmise de façon frappante dans le récit du fils prodigue1.

Alors qu’il est dit de ce fils (le cadet) qu’il revient chez son père dénutri, en haillons et honteux, il est mentionné : « Ton père a tué le veau engraissé parce qu’il (ton frère) l’a retrouvé en bonne

santé. » Si ce fils est déclaré en bonne santé, ce n’est certaine-

ment pas parce qu’il est dans un état de complet bien-être physique, mental et social – lui qui est dénutri, meurtri, au plus bas

1

Luc 15.11-32

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La santé à la dimension du cœur de Dieu


mentalement et isolé socialement –, mais bien parce qu’il est revenu vers son père et qu’il y a retrouvé sa place de fils.

Cette découverte quant au sens profond et réel de la Santé

m’a beaucoup questionné et continue à le faire. Dans mes

consultations, elle m’invite à considérer non seulement la partie

du corps qui est douloureuse ou fonctionne moins bien, mais le patient dans son entier, comme exprimant une souffrance dans

son être. De plus, elle m’invite à considérer non seulement le patient comme souffrant, mais l’être-en-relation qui se trouve de-

vant moi comme quelqu’un exprimant quelque chose des divers

milieux (famille, entreprise, associations, etc.) dont il fait partie.

Elle m’invite enfin à considérer cette personne comme créature de l’univers, cherchant à se situer consciemment ou non vis-à-vis

de Dieu et du reste de la création afin d’y trouver sa place, une place au sein de laquelle elle puisse exprimer au mieux les tré-

sors qui l’habitent et apporter le meilleur de ce qui se trouve en

elle, et de trouver sens à sa vie, à son parcours, à ses rencontres, à ses épreuves.

C’est comme l’homme dans la quarantaine qui me consulte

en raison de lombalgies persistantes à la suite d’un traumatisme

mineur. En l’examinant, je constate la présence de tensions mus-

culaires, d’un manque de mobilité de la colonne et d’un décondi-

tionnement physique modéré. Je lui prescris des exercices à faire et un traitement antalgique. L’évolution n’est toutefois pas favo-

rable et j’apprends, dans un deuxième temps, que cet homme a subi une maltraitance verbale et psychologique de la part de son

dernier employeur, ce qui l’a complètement déstabilisé quant à sa valeur, à ses compétences, puis aussi quant à sa place au sein

de sa famille et de la société. En effet, ayant arrêté de travailler, il a été licencié et se retrouve isolé socio-professionnellement. Définition de la Santé selon la Bible

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Dans ces conditions, il est clair que les mesures prescrites initia-

lement sont insuffisantes pour soulager la souffrance et la tension qui l’habitent. Il s’agit de démarrer tout un travail d’équipe

visant la restauration de sa personne, de ses relations et de sa place en l’invitant, de plus, à reconsidérer le sens de sa vie sur terre, ses compétences et sa valeur aux yeux de Dieu.

Il va de soi que chacun est diversement disposé à se position-

ner face à toutes ces dimensions, ce qu’il m’appartient de respecter. En revanche, si je n’y suis pas moi-même ouvert, j’offre moins d’occasions au patient de faire ce cheminement personnel.

Je constate en outre régulièrement que le recouvrement de la

Santé ne concerne pas uniquement la personne qui consulte, mais aussi son entourage. C’est ce que nous allons voir maintenant.

Une dimension individuelle et communautaire Il y a en effet une autre notion qui ressort fortement dans la

Bible en lien avec la Santé : c’est la dimension communautaire.

Celle-ci se démarque de la définition très individualiste de l’OMS. Bibliquement, la Santé est effectivement à voir tant sur le plan

individuel que communautaire1. Même si chaque être humain

est reconnu pour ce qu’il est, devant assumer ses propres responsabilités, il n’est pas considéré en dehors de son tissu fami-

lial, social ou national. Cela découle naturellement de la défi-

nition relationnelle de la Santé, dans laquelle l’être humain est 1

Nombres 12.1-15 ; Jérémie 33.1-9 ; 1 Corinthiens 11.27-32

28 \

La santé à la dimension du cœur de Dieu


considéré au sein des personnes et éléments avec lesquels il

est en relation. D’ailleurs, lorsque la Bible évoque les notions de Santé, de Guérison ou de Maladie, elle le fait fréquemment en

considérant l’ensemble de la communauté (nation, tribu, ville, famille, église). Dieu considère par exemple souvent une famille

ou un peuple dans son entier, lorsqu’il met en lumière les choix ou comportements de ceux-ci1. Régulièrement, tout le peuple

d’Israël payait le prix du péché d’un homme ou d’un groupe de

personnes et devait revenir, en tant que peuple, auprès de Dieu2. Cette dimension se retrouve aussi fréquemment chez les pro-

phètes qui, bien qu’obéissant à Dieu et pouvant ainsi se considé-

rer comme « purs », ne se considéraient pas pour autant comme séparés du peuple pécheur. Ils disaient dans leur prière : « nous

avons péché contre toi. » Ils se voyaient solidaires du peuple auquel ils appartenaient3.

Lorsque Paul s’adresse aux chrétiens de Corinthe, il le fait à

l’ensemble de la communauté. Même si chacun est individuellement responsable de ses actes, c’est bien à la communauté dans son ensemble que s’adressent ses paroles :

En effet, toutes les fois que vous mangez ce pain et

que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.

C’est pourquoi, celui qui mange ce pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps

et le sang du Seigneur. Que chacun donc s’examine 1

Jérémie 14 ; Lamentations 1.4-5 ; Esaïe 1.1-9 ; Ezéchiel 5.5-12 ; Daniel 9.5-14 ; Nahum 3 ; Sophonie 1 ; Apocalypse 2 et 3 2 Genèse 3 ; 1 Rois 14.1-16 ; 1 Chroniques 21.1-17 ; Josué 7 3 Esdras 9.1-6 ; Néhémie 1.7 ; Daniel 9.5, 23 ; Jérémie 14.7

Définition de la Santé selon la Bible

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lui-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe, car celui qui mange et boit [indignement], sans dis-

cerner le corps [du Seigneur], mange et boit un jugement contre lui-même.

C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et que plusieurs sont morts. Si nous nous

examinions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais

quand nous sommes jugés, c’est le Seigneur qui nous

corrige afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. Ainsi, mes frères et sœurs, lorsque vous vous ré-

unissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu’un a faim, qu’il mange chez lui, afin que vous ne

vous réunissiez pas pour attirer un jugement sur vous.1

Paul met en avant l’équilibre et l’interconnexion entre la res-

ponsabilité individuelle : « celui qui mange (…) sera coupable », « que chacun s’examine lui-même », « si quelqu’un a faim » ; et les conséquences ainsi que la responsabilité de l’ensemble de la

communauté : « c’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup de malades (…) », « un jugement sur vous », etc.

Ainsi, lorsqu’un ou plusieurs membres de la communauté

sont malades, cela ne devrait pas interpeller uniquement ces

derniers, mais l’ensemble de la communauté. C’est en effet à

toute la communauté et à chaque membre de celle-ci qu’il est

demandé de s’examiner et de se replacer devant Dieu pour discerner ce que Dieu lui/leur demande.

Je pense que, si l’Eglise d’aujourd’hui se considérait comme

pareillement solidaire de la société, de la ville, de la nation dont 1

1 Corinthiens 11.26-32 (éléments mis en évidence par l’auteur)

30 \

La santé à la dimension du cœur de Dieu


elle fait partie, et/ou si chacun se considérait comme solidaire de

la communauté, de la famille à laquelle il appartient, on observerait probablement davantage d’initiatives et d’actes porteurs

de vie, et moins de maladies. Devant Dieu, nous ne pouvons pas simplement rejeter sur les autres la responsabilité de ce qui sur-

vient au sein de la communauté dont nous faisons partie. Que

nous le voulions ou non, notre responsabilité est engagée, car nous sommes, volontairement ou non, solidaires d’une réalité commune.

Or, cette réalité commune est connectée avec la réalité divine.

C’est l’aspect que nous allons considérer aux points suivants.

Une dimension de grâce Nous venons de voir que chacun a sa part de responsabilité

quant à l’état de Santé de sa communauté ou de certains de ses membres. Chacun a la responsabilité d’examiner l’état de sa re-

lation avec Dieu, avec lui-même, avec les autres, et sa façon de gérer la création. Chacun est amené à examiner ses choix, ce en quoi / en qui il place sa confiance1. Cependant, la Santé humaine

et communautaire ne dépend pas que de la responsabilité humaine mais aussi de la grâce de Dieu. Si Dieu ne nous offrait pas

l’amour, le pardon, la réconciliation, les moyens de restaurer nos relations ainsi que l’élan de rechercher la Santé, nous ne pour-

rions nullement goûter cette Santé à laquelle nous aspirons. Ce n’est que parce que Dieu est tel qu’il est que l’être humain peut 1

Esaïe 26.3 ; Matthieu 7.24-27 ; Romains 6.16

Définition de la Santé selon la Bible

/ 31


expérimenter la Santé, dans la mesure où il accueille la grâce de Celui qui est la source de la Santé1. Notre Santé n’est donc pas

premièrement une question d’efforts personnels et de mérite

mais de grâce, d’accueil et de confiance. Nous y reviendrons plus en détail dans le chapitre sur la guérison.

Ce constat est aussi vrai pour la santé en général (selon notre

perception humaine). En effet, les moyens thérapeutiques mis

en œuvre ne suffiraient pas, si l’être humain n’était pas doté de

capacités à se restaurer et à prendre soin de lui-même. En guise

d’illustrations, on peut mentionner les processus de coagula-

tion sanguine, de défense immunitaire, de réparation cellulaire

ou tissulaire, de consolidation osseuse, de rétablissement de l’homéostasie2, etc. Même s’il est parfois nécessaire d’intervenir

sur ces systèmes pour les soutenir ou pour essayer d’en corri-

ger un dérèglement (p. ex. thrombose, maladie auto-immune,

dérèglement dans la sécrétion hormonale, etc.), ils portent en eux-mêmes cette empreinte de bonté et de grâce divines, qui dépassent largement notre œuvre et nos mérites éventuels.

Une dimension de salut Il y a un autre aspect qui nous relie à Dieu sur le plan de la

Santé. Si l’humanité est à la recherche de sa Santé, c’est que quelque chose s’est passé dans son histoire. C’est parce qu’elle a 1 2

Esaïe 38.16-17 ; 53.5 ; Jérémie 33.1-9 L’homéostasie est le processus de régulation par lequel l’organisme maintient les différentes constantes du milieu intérieur (ensemble des liquides de l’organisme) entre les limites des valeurs normales (Larousse).

32 \

La santé à la dimension du cœur de Dieu


« perdu » quelque chose entre sa situation initiale et sa situation

actuelle. Un événement est venu briser l’harmonie originelle et

la relation de confiance à l’égard de Dieu. Cet événement, c’est le comportement d’incrédulité de l’être humain vis-à-vis de Dieu.

Adam et Eve, dont nous avons parlé, ont malheureusement

mis en doute la parole, l’amour et la bienveillance de Dieu à leur

égard, préférant faire confiance à une créature (le serpent), ainsi

qu’à leurs sens et à leur propre appréciation de la situation. Par leur choix, ils se sont coupés de Dieu ; nous leur avons largement emboîté le pas.

En quittant leur place privilégiée au sein de la création et de-

vant Dieu, ils ont perdu leur Santé. C’est depuis ce moment-là que l’humanité est à la recherche de sa place, de cette relation privilégiée, intime de confiance envers Dieu, qui lui donne notamment son identité et son sens. Qu’est-ce qui peut l’y faire revenir ?

La Bible dit : « Aux hommes cela est impossible, mais à Dieu

tout est possible »1 ; « il vous a maintenant réconciliés par la mort de son Fils dans son corps de chair »2. Notre Santé, c’est-à-dire

la restauration de nos relations et de notre héritage initial au-

près de Dieu, se trouve ainsi dans l’œuvre de salut accomplie en Jésus-Christ.

Les termes de « Santé » et de « salut » sont, de fait, intimement

liés. Ils sont d’ailleurs issus d’un même mot ou d’une même ra-

cine dans plusieurs langues, comme en hébreu (shalom), en grec

(sozo) ou en latin (salus), ainsi qu’en allemand (heil pour santé,

hallo pour salut), en russe, etc. D’ailleurs, bien des façons de se 1 2

Matthieu 19.26 Colossiens 1.21-22

Définition de la Santé selon la Bible

/ 33


saluer comprennent une notion de santé proclamée sur l’autre (« Salut ! », « Salute ! », « Shalom ! », « Grüss Gott ! »1, etc.).

Le lien étroit entre « salut » et « Santé » ressort aussi claire-

ment dans des passages bibliques tels que ceux-ci (ou d’autres encore2) :

* « Non, je ne veux pas lancer éternellement des accusations, je ne veux pas m’irriter indéfiniment, car il est trop faible

devant moi, l’esprit, le souffle des êtres que j’ai moi-même faits. C’est à cause de ses profits criminels que je me suis

irrité et que je l’ai frappé. Je me suis caché, dans mon indignation, et le rebelle a suivi le chemin que lui indiquait

son cœur. J’ai vu sa conduite, mais je le guérirai. Je le gui-

derai et je lui assurerai une pleine consolation, à lui et à ceux qui sont en deuil à cause de lui. »3 C’est une parole

dans laquelle le terme de guérison est associé au fait que

l’homme, guidé et consolé par Dieu, ne se perdra pas dans

les chemins de son cœur, loin de Dieu ; il sera ainsi sauvé (salut) d’un chemin vain et coupable.

* Comme déjà évoqué précédemment : « Ton frère est de re-

tour et ton père a tué le veau engraissé parce qu’il l’a retrouvé en bonne santé. »4 Le serviteur du maître parle du

fils cadet comme étant « en bonne santé », alors qu’il est physiquement ravagé, dénutri, sale. Le père, lui, parle de ce même fils comme étant « mort » et « revenu à la vie », « perdu » (détruit) et « retrouvé ». Ces termes ne sauraient 1

« Que Dieu te salue », littéralement ; c’est aussi une façon de proclamer sur une personne le salut et la bénédiction de Dieu. 2 Esaïe 33.24 ; 53.5 ; Jérémie 33.6-8 ; Actes 10.38 ; Marc 5.34 ; Luc 8.48 3 Esaïe 57.16-18 4 Luc 15.11-32

34 \

La santé à la dimension du cœur de Dieu


ainsi se rapporter à la dimension corporelle, le fils n’étant ni réellement mort ni en bonne santé physique. Ils se rapportent à la dimension relationnelle : il était mort à la re-

lation avec le père et en train de dépérir, il est retrouvé, revenu à la vie et en bonne santé, du fait qu’il se replace dans la relation filiale avec son père.

En bref, l’œuvre de salut accomplie par Jésus-Christ est aussi

celle qui restaure notre Santé. Autrement dit, non seulement

Jésus-Christ est le cœur de notre salut et de notre Santé, mais la Santé ultime qu’il nous offre est notre salut. C’est lui qui vient

restaurer notre place auprès de Dieu, au sein de la création, ainsi que dans nos relations. Il vient rétablir notre Shalom1. Cette

œuvre de restauration est souvent réalisée par le Saint-Esprit : il agit dans la vie du croyant et dans celle de l’Eglise, elle-même corps de Jésus-Christ ici et maintenant.

Une dimension identitaire La notion de Santé va ainsi bien au-delà du simple fait de

ressentir le bien-être ou ne plus présenter tel ou tel problème physique/psychique ; elle touche à notre destinée humaine, à notre identité d’enfants de Dieu, au fait que nous sommes vou-

lus, créés et aimés par Dieu, appelés à devenir des collaborateurs dans son Royaume. 1

Esaïe 9.6 ; 53.5 ; Luc 1.79 (eirene comprend aussi les notions de salut et paix avec Dieu) ; Actes 10.36 ; Romains 5.1 ; Colossiens 1.20

Définition de la Santé selon la Bible

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La médecine occidentale actuelle fait des prouesses et utilise des techniques de plus en plus avancées. Elle laisse pourtant sur le chemin un certain nombre d’insatisfaits qui se tournent, dès lors, « Mon exploration du vers des médecines parallèles pour y sens de la santé m’a trouver la guérison. révélé combien notre

horizon actuel est Praticien lui-même formé dans le limité, biaisé et déconcadre de la médecine académique, l’auteur est bien placé pour identifier necté de notre réalité humaine au sein de les forces et les faiblesses de notre quête de la santé. Sa foi chrétienne l’a l’univers. » poussé à se confronter à l’approche – RAYMOND BOSSY biblique de la question. Cette recherche a ouvert son horizon en l’amenant – et nous avec, par ricochet – à une nouvelle compréhension de ces aspects fondamentaux de notre existence, à une redécouverte du cœur et du projet de Dieu pour nous. Une perspective qui dépasse largement les ambitions restreintes de l’être humain. Raymond Bossy exerce en tant que médecin spécialisé en médecine physique et réadaptation en Suisse romande.

CHF 21.90 / 19.90 € ISBN 978-2-88913-076-4

RAYMOND BOSSY

Raymond BoSSY

La santé à la dimension du cœur de Dieu

La santé à la dimension du cœur de Dieu

RAYMOND BOSSY


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