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Une contradiction qui n’en est pas une

Les hommes qui l’accompagnaient demeurèrent stupéfaits ; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne.

Actes 9.7 NEG 1979

Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui parlait.

Actes 22.9 NEG 1979

Dans ces deux récits de la rencontre du futur apôtre

Paul avec Christ sur le chemin de Damas, la contradiction paraît évidente : une fois, l’auteur des Actes affirme que les compagnons de Paul entendaient la voix qui lui parlait, et quelques chapitres plus loin, dans son propre récit de l’événement, l’apôtre déclare expressément le contraire. Nous trouvons-nous en face d’une erreur du texte biblique ?

Un regard sur l’original permet de constater que ce sont bien le même verbe grec (akouein) et le même mot pour « voix » (phônê) qui sont utilisés dans les deux textes. En revanche, la construction grammaticale est différente. En Actes 9, le mot « voix » est au génitif (cas normalement utilisé pour les compléments du nom), en Actes 22 il est à l’accusatif. Cette différence révèle deux nuances du verbe grec, qui peut signifier « entendre » ou « comprendre ». D’où les traductions proposées dans la Segond 21 :

Les hommes qui l’accompagnaient s’arrêtèrent, muets de stupeur ; ils entendaient bien la voix, mais ils ne voyaient personne.

Actes 9.7

Ceux qui étaient avec moi ont bien vu la lumière [et ont été effrayés]1 , mais ils n’ont pas compris celui qui me parlait.

Actes 22.9 h

1 Les mots entre crochets apparaissent dans les manuscrits majoritaires, mais sont absents du codex Sinaiticus et du codex Vaticanus.