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ROUVRE PRODUCTIVE

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ROUVRE VIVANTE

ROUVRE VIVANTE

Réinventer les paysages travaillés

Les paysages de la Rouvre ont été façonnés par les activités humaines au fil des siècles. Attirés par les richesses naturelles du territoire, hommes et femmes ont sans cesse réinventé les manières de travailler sur le territoire, dans un mouvement qui continue aujourd’hui.

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Les gommettes rouges placées par les habitants témoignent qu’en dépit du caractère rural et peu dense du territoire, les emplois et les activités y sont répartis de manière assez diffuse. L’agriculture, et en particulier l’élevage bovin, est sans doute l’activité la plus ancienne du bocage. Les carrières de granit et de fer ont également fortement marqué le paysage. Les cours d’eau du territoire de la Rouve ont vu passer moulins, filatures de coton puis d’amiante, et industries automobiles. Les villes et villages concentrent commerces et services, et voient éclore de nombreux tiers lieux.

Où sont vos lieux de travail ?

Lieux de travail

Flers top 1 : top 2 :

Villages de la Rouvre : Athis, Briouze, Saint-Honorine-la-Guillame, La Carneille, Bréel, Ségrie-Fontaine...

Briouze top 3 :

La Rouvre ; affluents principaux ; affluents secondaires

Autres cours d’eau et leurs affluents

Socle granitique

Prairies permanentes : élevage et pratiques agricoles

Vallées d’artisanat et d’industrie

Noms de rues, de hameaux, et de lieux-dits liés aux moulins, au granit et au fer

Tiers-lieux aux usages mixtes : cafés, épiceries, espaces de travail, ateliers...

L’USINE

Un récit du futur, par Camille et Boris

L’usine était bondée. La foule joyeuse. Les enfants couraient le long des grands murs de briques. Sur le site, il y avait d’abord eu des moulins à eau, puis une filature de coton, dont on fut fier pendant plus d’un siècle, puis plus rien. Ce dont on fut moins fier pendant quelques décennies.

Entre temps, la nature avait repris ses droits, sans demander à personne. Les oiseaux chantaient de nouveau, les lézards sautillaient dans les fissures. On avait recommencé à rêver, à s’interroger : que pourrait-on y faire ? On avait réfléchi, plusieurs années. On s’était rendus ensemble sur le site, une fois, deux fois. D’abord par curiosité, pour voir ce qu’il était devenu. Puis on s’y rendit plus souvent, plus nombreux, on enleva les gravats, la toiture effondrée.

On y organisa des concerts, des repas, on y rencontrait des gens nouveaux, dont certains deviendraient nos compagnons de route pour la vie. Le lieu était bien situé, visible, intrigant.

On avait décidé d’en faire un endroit où tout serait possible, puisqu’on ne savait pas exactement quoi y faire.

Puisqu’on ne savait pas exactement quoi y faire, on y faisait tout, tout ce qui importait pour la vie locale. C’était un lieu de rencontre, un lieu de vie, un lieu de fabrication et de réparation, un lieu d’échange de savoirs, un lieu où l’on stockait les connaissances et les données, un lieu de commerce et de services, un lieu de résidence…

La Vall E Du Vert

Un récit du futur, par Camille et Boris

La Vère se jette dans le Noireau, qui se jette dans l’Orne. Tout est interdépendant. La pollution à l’amiante et les conséquences sanitaires sur les populations.

La vallée de la Vère, surnommée «vallée de la mort» il y a encore plusieurs décennies, était devenue la «vallée du vert». Un espace d’expérimentation de nouvelles pratiques de renaturation. Les anciennes usines, leurs enveloppes amiantées, leurs dalles de béton… tout avait été démonté, déconstruit. Ces lieux étaient devenus des espaces d’innovation et de mémoire. On créait un nouveau sol fertile dans toute la vallée, on surveillait la qualité de l’eau, on traquait les déchets amiantés restant dans les sols, etc.

Les collectivités locales, les associations de victimes de l’amiante, l’État, des universités partenaires et les entreprises privées responsables de la pollution... avaient signé un contrat de transformation de la vallée. On avait construit un grand four pour rendre inerte tous les déchets d’amiante.

La chaleur du four alimentait un réseau de chaleur desservant Flers et Athis-Val-de-Rouvre. Une imposante stèle de plusieurs dizaines de mètres de haut, réalisée en cofalit (amiante vitrifé), avait été inaugurée quelques années auparavant par le Président de la République. Les noms des milliers de victimes de l’amiante étaient gravés dessus. Cette stèle, la transformation de la vallée en espace de mémoire, de nature et d’innovation et l’inscription de la vallée au patrimoine mondial de l’Unesco avait marqué le début d’une nouvelle ère pour le secteur.

Comme le Bassin Minier du Nord-Pasde-Calais dans les années 2010, la «vallée du Vert» avait connu un renouveau, en misant sur le tourisme mémoriel, à la croisée de l’histoire et du paysage.

On venait de loin pour visiter le musée de l’Amiante, se recueillir devant la stèle, observer les expérimentations de scientifiques de renommée mondiale qui inventaient de nouveaux types de sols fertiles sur les sites industriels déconstruits et désaffectés. Des paysages dynamiques totalement inédits prenaient forme. Les touristes se pressaient sur les observatoires en bois surplombant la route départementale D17 - désormais inaccessible - et séjournaient dans les villages alentours, redynamisés par cette nouvelle économie.

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