Repousser les limites, c’est aussi un sport de haut niveau !
Thème : G-Sport Vlaanderen
Des informations détaillées sur le handisport et l’exercice récréatif dans ce magazine et à REVA2025
Le handicap, une force
Après un accident, Kiki devient championne de parabadminton
Anaïs Van Ertvelde évoque la force d’être différent REVA2025 en pratique
Tout ce que vous devez savoir sur le salon d’information
REVA vous fait bouger
REVA2025 approche ! Notez d’ores et déjà les 24, 25 et 26 avril dans votre agenda, le salon consacré aux services, produits et outils d’assistance vous attend. À Flanders Expo Gent, vous découvrirez les dernières innovations et solutions pour vous faciliter la vie.
Cette année, l’exercice récréatif et le handisport sont mis à l’honneur dans notre espace REVActive élargi. Grâce à G-sport Vlaanderen, vous pouvez non seulement assister à des démonstrations sportives, mais aussi y participer. Pour la première fois, vous pouvez vous essayer à des sports tels que le ski, l’escalade et le patinage ! À ne pas manquer, car l’exercice n’est pas seulement bon pour votre santé physique, il stimule également votre bienêtre mental . C’est ce que vous révéleront les témoignages inspirants qui figurent plus loin dans ce REVAzine, notamment celui de l’ancien cycliste Stig Broeckx.
REVA propose également les villages thématiques habituels qui font de ce salon un outil si polyvalent :
• ZieZo-Vlaanderen offre un large éventail de services et d’aides aux visiteurs aveugles et malvoyants. Dans ce REVAzine, Jelle et Mai-Li racontent comment les technologies intelligentes les aident à gagner en autonomie. Découvrez leur histoire ici. À REVA, de nombreuses applications technologiques vous seront présentées.
• REVAcation vous fait découvrir le monde des vacances accessibles. Découvrez comment passer des vacances sans souci, avec tout ce dont vous avez besoin à portée de main.
• REVAhome montre comment de petits outils peuvent améliorer votre vie quotidienne à la maison et rendre votre habitation plus accessible. En plus des exposants et des stands thématiques, REVA proposera cette année encore des récits inspirants lors des REVAtalks. Vous pourrez notamment y entendre des témoignages d’athlètes paralympiques. Ce REVAzine vous propose également une interview de Man-Kei To, mieux connue sous le nom de Kiki, la talentueuse joueuse de parabadminton belge.
Enfin, c’est vous, les visiteurs , qui faites de REVA ce qu’il est. Ce salon est un lieu de rencontre unique pour tous ceux qui se soucient de l’inclusion. Vous y retrouverez de vieilles connaissances, nouerez de nouveaux contacts et construirez ensemble un monde inclusif.
Inscrivez d’ores et déjà REVA2025 dans votre agenda : les 24, 25 et samedi 26 avril 2025. Nous nous réjouissons de vous accueillir !
Dirk de Vylder
Président de REVA vzw
Dossier G-sport Vlaanderen : se connecter, se développer et dépasser ses limites physiques ou mentales p.4
Jelle et Mai-Li : le sport et la technologie enrichissent la vie d’un couple d’aveugles p.14
Stig Broeckx se remet d’une lésion cérébrale grâce à une grande persévérance et à l’aide de son coach et de ses proches p.10
Anaïs Van Ertvelde : quand le handicap devient une force - à propos de la liberté d’être soi-même p.16
De l’accident à la victoire : l’histoire inspirante de la joueuse de parabadminton Kiki p.12
REVA2025 en pratique : tout ce qu’il faut savoir pour être présent p.18
G-sport Vlaanderen: le sport, clé de connexion et de croissance
G-sport Vlaanderen s’engage à faciliter l’accès au sport et à l’exercice, indépendamment des limitations physiques, des vulnérabilités mentales ou des maladies chroniques. Avec un large éventail d’opportunités sportives, l’organisation offre la possibilité de faire du sport, de bouger, de grandir et de nouer de nouvelles relations. Le directeur Steven Van Beylen et la coordinatrice Sport voor Allen Elien Moerman donnent un aperçu de la mission, des initiatives et des projets futurs de G-sport Vlaanderen.
Le handisport : un monde de possibilités
Handisport est le terme collectif désignant tout sport ou forme d’exercice adapté aux personnes souffrant d’un handicap, d’une vulnérabilité mentale ou d’une maladie chronique. La fédération sportive crée des opportunités pour huit groupes cibles : les personnes avec un handicap intellectuel, les personnes avec un handicap physique (avec ou sans fauteuil roulant), les personnes aveugles et malvoyantes, les personnes sourdes et malentendantes, les personnes autistes, les personnes avec une vulnérabilité mentale et les personnes atteintes d’une maladie chronique.
Ces dernières années, plusieurs organisations de handisport ont fusionné. Depuis 2022, l’actuel G-sport Vlaan-
deren a des objectifs et des missions spécifiques. Les personnes atteintes de maladies chroniques ont été ajoutées aux groupes cibles en 2022, ce qui pose de nouveaux défis. Steven Van Beylen explique : « La collaboration avec d’autres organisations est essentielle, comme les associations de patients et les ligues représentant une maladie chronique spécifique. Nous connaissons les possibilités qu’offre le sport, ils connaissent les besoins exacts en matière de soins. Ensemble, nous créons une offre sportive adaptée. »
Le pouvoir du sport va au-delà des bienfaits physiques
Steven et Elien ont tous deux un lien personnel fort avec le handisport. Tous deux ont grandi dans une famille de sportifs et ont respective-
ment une sœur et un frère atteints du syndrome de Down. « Nous avons vu de nos propres yeux comment le sport ouvre des portes, non seulement pour notre frère et notre sœur, mais aussi pour toute la famille », explique Steven. « Cette expérience a contribué à façonner notre parcours professionnel et nous a incités à offrir les mêmes possibilités à d’autres ».
Elien ajoute ceci : « Nous constatons au quotidien que le sport rend les gens plus heureux grâce au contact social et à la connexion avec les autres. Les sportifs qui participent à des activités de handisport en retirent plus que des bénéfices physiques, ils gagnent en confiance en soi et en soutien social, et trouvent du plaisir à faire du sport ensemble. »
Gfietst.be :
tout le monde à vélo !
Gfietst.be est un projet de G-sport Vlaanderen qui permet aux personnes porteuses d’un handicap de faire du vélo. À différents endroits en Flandre, elles peuvent trouver des vélos partagés adaptés via le site web gfietst.be.
Jolien Ballegeer, kinésithérapeute chez Dominique Savio, explique : « Nous avons pu élargir notre gamme de vélos spéciaux grâce au soutien de G-sport Vlaanderen et au crowdfunding. Le vélo est un moyen agréable et sain de faire de l’exercice pour les personnes porteuses d’un handicap.
Nous sommes heureux de pouvoir désormais proposer nos vélos à des personnes extérieures à notre institution. »
« Nous avons délibérément maintenu le prix de la location à un niveau peu élevé afin que tout le monde puisse en profiter. Grâce à cette plateforme, les utilisateurs peuvent facilement réserver un vélo et même lire des avis. Si nous n’avons pas de vélo approprié, nous recherchons une solution avec d’autres sites de partage », explique Jolien.
Grâce à Gfietst.be, il n’est plus nécessaire d’acheter un vélo coûteux. Les personnes porteuses d’un handicap
peuvent louer un vélo et profiter d’une belle balade à vélo, même pendant leurs vacances en Flandre.
Découvrez-en plus sur gfietst.be.
Résultats de la deuxième étude de participation en 2024
• 69 % des répondants font régulièrement de l’exercice, mais plus d’une personne sur quatre n’en a pas fait au cours de l’année écoulée
• La natation, la marche et le vélo sont des sports populaires.
• Le plaisir et la santé sont les principales motivations.
Des projets innovants pour un impact plus large G-sport Vlaanderen développe constamment de nouvelles initiatives pour rendre le sport plus accessible à un groupe cible plus large. L’un des projets récemment lancés est Gfietst.be. Cette initiative a vu le jour suite aux résultats de la première étude de participation en 2018 Le cyclisme de loisir s’est avéré être l’une des formes de sport les plus recherchées par les personnes porteuses d’un handicap. Malheureusement, elles ne disposent pas toujours de vélos adaptés. Le projet met à disposition des vélos partagés adaptés à différents endroits afin que les personnes porteuses d’un handicap puissent elles aussi aisément profiter d’une balade à vélo relaxante. Grâce à un financement supplémentaire du gouvernement flamand, un collaborateur a été nommé pour poursuivre le développement de ce projet.
• Obstacles : limitations personnelles et accessibilité du site sportif
Envie d’en savoir plus ?
Wheels & Blades est un autre projet important. Grâce à cette initiative,
les athlètes porteurs d’un handicap peuvent s’initier aux prothèses sportives et aux fauteuils roulants.
Le projet est né de la nécessité de fournir aux gens l’équipement sportif adéquat, un élément essentiel pour prévenir les blessures et maximiser le plaisir de faire du sport. Plusieurs entreprises commerciales travaillent en toute neutralité avec G-sport Vlaanderen pour conseiller les gens sur l’équipement le mieux adapté à leurs besoins sportifs. Steven explique : « Les sportifs ont la possibilité d’essayer l’équipement gratuitement pendant un certain temps. »
Le handisport pendant et après la rééducation
L’un des principaux objectifs de G-sport Vlaanderen est d’intégrer le sport et l’exercice dans les programmes de rééducation. Steven explique : « En intégrant le handi -
Jolien Ballegeer de Gfietst.be
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sport dans le processus de rééducation, nous voulons faciliter l’accès au sport pour que la motivation prenne le dessus. En outre, nous voulons utiliser le sport comme outil de réinsertion sociale pour les personnes en réadaptation souffrant d’un handicap permanent, car elles se retrouvent trop souvent encore dans une situation d’isolement social. Le coach en handisport veille, en collaboration avec les équipes de réadaptation, à ce que les patients puissent essayer et apprendre différents sports et formes d’exercice. Après leur sortie de l’hôpital, le coach en handisport fait le lien avec le sport ou l’exercice dans l’environnement immédiat de la personne en réadaptation. Un certain nombre de contacts sont pris par la suite pour vérifier si la personne réhabilitée reste motivée à faire du sport ou si elle a besoin d’un accompagnement supplémentaire. Enfin, à travers le coach en handisport, nous voulons aussi informer et soutenir l’entourage du patient dans la recherche d’un loisir sportif. »
Bien que les subventions pour le projet aient expiré en 2021, un certain nombre d’hôpitaux ont poursuivi le projet, précisément parce que la demande est très forte. Steven espère que d’autres centres de réadaptation prendront le train en marche, même
sans subventions. « Nous constatons que le rôle du coach en handisport devient de plus en plus important dans différents départements, en particulier maintenant que nous ciblons également les personnes souffrant de maladies chroniques », explique-t-il.
Formation et soutien aux clubs sportifs
Afin de garantir que les clubs sportifs puissent offrir un service sûr et de haute qualité aux athlètes en handisport, G-sport Vlaanderen investit dans la formation des entraîneurs et autres professionnels. Steven explique : « Nous proposons des formations au sein de la Vlaamse trainersschool ou en collabo ration avec nos partenaires. Récemment, elle a également lancé le projet WeGwijs . Nous constatons parfois que les professionnels souhaitent lancer une offre de handisport, mais ne se sentent pas suffisamment familiarisés avec le sport lui-même. Grâce à WeGwijs, nous leur fournissons les infor mations et les outils dont ils ont besoin pour démarrer. Nous nous engageons à recruter, à orienter et à encadrer les coaches potentiels. Nous voulons abaisser les barrières pour les entraîneurs potentiels, les motiver et les inspirer à franchir le pas pour devenir coach.
L’intégration et l’inclusion dans le handisport continuent de progresser
En 2023, l’intégration dans le handisport a augmenté de 13 %. De plus en plus de personnes porteuses d’un handicap participent à des activités sportives, souvent aux côtés d’athlètes non handicapés. Les efforts de G-sport Vlaanderen et des fédérations sportives pour lever les obstacles ont donc clairement un effet. L’accent est mis sur l’accessibilité et la collaboration avec les clubs sportifs réguliers afin de renforcer l’inclusion.
Plus précisément, nous recherchons des personnes qui ont déjà une expérience avec les personnes handicapées, telles que des kinésithérapeutes, des ergo thérapeutes, des travailleurs sociaux... »
Collaboration avec le secteur médical
Depuis la nouvelle mission, G-sport Vlaanderen cherche également à se rapprocher du monde médical. « Nous voulons atteindre encore mieux notre groupe cible, y compris les personnes souffrant de maladies chroniques, et les aider à trouver le sport qui leur
Assistances électriques
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ZieZo-Vlaanderen
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convient », déclare Elien. Cela signifie que l’organisation participe de plus en plus à des conférences médicales et collabore avec des médecins, kinésithérapeutes et ergothérapeutes.
Une ancienne campagne menée avec des ophtalmologues pour atteindre les personnes aveugles et malvoyantes en est un bon exemple. Il y a également une demande croissante d’opportunités sportives dans le domaine des soins oncologiques.
La voie à suivre : expansion et centralisation
G-Sport Vlaandren reste déterminé à poursuivre sa croissance et son expansion. Une étape importante est la mise en commun des demandes concernant les sports qui ne sont pas encore proposés. En regroupant les demandes qui lui parviennent par le biais du site web et en collabo rant avec des clubs sportifs, G-sport Vlaanderen espère lancer de nouvelles initiatives sportives qui répondent aux besoins du groupe cible. « Ce regroupement de demandes ouvre des perspectives, car si une seule personne se présente, ce n’est pas tellement intéressant pour le club. Si un groupe se présente, c’est différent », explique Steven.
Succès et croissance de G-sport Vlaanderen
Les nombreuses petites victoires de G-sport Vlaanderen se combinent pour faire une grande différence. « Ce fut par exemple le cas de l’événement Move-it ! XL à Malines, qui a connu un succès incroyable grâce à son offre sportive variée et accessible », déclare Steven. « En une journée, 602 personnes souffrant de vulnérabilité mentale se sont rassemblées pour faire du sport et de l’exercice, 472 athlètes et 130 professionnels. » G-sport Vlaanderen organise une version adaptée aux jeunes sous le nom de Move-it ! XS.
Elien souligne l’importance des collaborations stratégiques pour atteindre un plus grand nombre de personnes. « Nous essayons de rejoindre d’autres activités, comme la Coupe du monde de cyclisme ou Gand-Wevelgem. En outre, nous sommes présents au Lotto Six Jours de Gand depuis des années et nous
Envie d’en savoir plus ?
avons également accédé à la série principale du Memorial Van Damme. Le handisport gagne en notoriété, il se développe sans cesse et les médias nous suivent de plus en plus, il suffit de penser au succès des Jeux paralympiques. »
Appel aux clubs sportifs et aux professionnels
G-sport Vlaanderen appelle les clubs sportifs et les professionnels à contribuer à la création d’un environnement sportif inclusif. « Nous offrons un soutien et une formation aux clubs sportifs qui souhaitent s’impliquer dans le handisport », explique Steven. « Nous sommes là pour vous aider, que vous soyez un club souhaitant se lancer dans le handisport ou un professionnel à la recherche d’options sportives adaptées à ses clients. Contactez-nous ! »
Visitez le site web de G-sport Vlaanderen www.gsportvlaanderen. be - pour plus d’informations sur les projets et les formations. Découvrez comment vous, en tant que club sportif ou professionnel, pouvez contribuer à un environnement sportif inclusif.
La revalidation, un sport de haut niveau : l’histoire de Stig Broeckx
En 2016, la vie du cycliste professionnel Stig Broeckx bascule à jamais suite à un grave accident lors d’une course. Il subit de graves lésions cérébrales et se retrouve dans le coma. Mais contre toute attente, il va se battre et se rétablir, lentement mais sûrement. Suite à son témoignage lors de la conférence sur la neuroréhabilitation à l’AZ Delta, il revient sur sa revalidation intensive, qui tenait parfois plus du sport de haut niveau que de la convalescence, avec l’entraîneur sportif Paul Van Den Bosch et le Dr Charlotte Schepens, spécialisée dans la réhabilitation neurologique.
Stig, la revalidation est-elle vraiment comparable à un sport de haut niveau ?
« Oui, absolument ! Pendant ma rééducation, j’ai dû travailler très dur, encore plus dur que ce à quoi j’étais habitué en tant que cycliste professionnel. Entre les exercices, je devais souvent faire une microsieste, simplement parce que mon corps et mon esprit en avaient besoin. Comme dans le monde du sport, il y avait de la compétition, pas contre d’autres athlètes, mais contre moi-même et d’autres personnes en revalidation. Nous nous lancions des défis mutuels et nous nous motivions les uns les autres pour continuer à avancer, même dans les moments les plus difficiles. »
Paul, en tant qu’entraîneur de Stig, comment avez-vous vécu le processus de rééducation ?
« À bien des égards, l’accompagnement de Stig pendant sa convalescence a été similaire au coaching de l’athlète qu’il était auparavant. Son incroyable persévérance et son attitude positive n’ont pas changé.
Malgré les limitations physiques consécutives à son accident, Stig est resté déterminé à continuer. Il a conservé cette mentalité de sportif de haut niveau. La différence était que nous nous entraînions dorénavant pour des victoires petites mais importantes dans la vie de tous les jours. Nous notions la vitesse à laquelle il pouvait faire un exercice particulier et nous essayions de l’améliorer à chaque fois. »
Stig, vous avez une attitude incroyablement positive. N’avezvous jamais eu de doutes au cours de votre rééducation ?
« Bien sûr, j’ai eu des coups de mou. Il n’est pas toujours facile de rester positif en permanence, surtout lorsque la guérison est lente. Mais je me suis promis de ne jamais cesser de me battre. Dans les moments difficiles, je regardais le chemin parcouru dans ma revalidation. Où en étais-je alors ? Et où en suis-je aujourd’hui ? Cela m’a donné la force de continuer à chaque fois. J’ai eu besoin de beaucoup de repos pour recharger mes batteries en vue du prochain défi. »
Paul, qu’est-ce que cela signifiait pour vous personnellement d’accompagner Stig dans ce processus ?
« Pour moi, c’était très particulier, parce que ma relation avec Stig va au-delà de celle entre un entraîneur et un athlète. Nous entretenions une bonne relation depuis de nombreuses années et, après son accident, j’ai senti qu’il était encore plus de ma responsabilité de le soutenir. C’était difficile de le voir dans cet état, surtout au début, lorsqu’il était dans le coma. Mais ce lien que nous avions toujours eu est resté. Finalement, je suis passé du statut de coach à celui de mentor et d’ami. »
Stig, pouvez-vous nous parler de vos rêves et de leur évolution après l’accident ?
« Pendant ma rééducation, je me suis raccroché à certains rêves : je voulais un enfant et retrouver une vie aussi normale que possible. Ces rêves sont devenus réalité. J’ai rencontré ma femme Marlies après l’accident, alors que j’étais encore en pleine rééducation. Nous avons maintenant une petite fille, Isa, et elle est vraiment tout
pour moi. L’idée que je pourrai bientôt l’emmener à l’école à vélo et l’aider à faire ses devoirs me comble de joie. »
Paul, vous avez dit tout à l’heure que tout le monde n’est pas un athlète de haut niveau comme Stig. Comment cela affecte-t-il la revalidation des personnes souffrant de lésions cérébrales ?
« C’est vrai, et c’est ce qui rend les choses difficiles parfois. Stig était déjà un athlète très motivé avant l’accident. Cette mentalité l’a énormément aidé dans sa rééducation, mais tout le monde n’est pas capable d’avoir la même intensité et la même discipline. J’ai vécu la même chose avec Marc Herremans. Lorsqu’il a été paralysé à la suite d’un accident, il a continué à s’entraîner comme un athlète d’élite, mais ce n’est pas une norme à laquelle tout le monde peut se conformer. Chaque processus de convalescence est unique. »
Dr Schepens, quelle est l’importance de la personnalité dans le processus de rétablissement d’une personne souffrant d’une lésion cérébrale ?
« La personnalité joue un rôle, mais ce n’est certainement pas le seul
facteur. La neuroplasticité, c’est-àdire la capacité du cerveau à établir de nouvelles connexions, est également très importante. Avoir été physiquement actif, comme Stig, semble être un avantage dans ce processus de guérison. Le cerveau est habitué à coordonner les mouvements et à établir de nouvelles connexions. La persévérance est également cruciale, mais il faut veiller à ne pas comparer tout le monde à Stig. Son rétablissement est extraordinaire, mais tous les patients n’ont pas les mêmes capacités. »
Stig, comment voyez-vous l’avenir aujourd’hui ?
« Mes objectifs sont devenus très simples. Je veux avoir une existence vivable, et j’ai plutôt bien réussi à le faire. Je peux à nouveau faire du vélo et conduire une voiture dans un rayon de 15 kilomètres. C’est suffisant pour me rendre en toute autonomie à l’hôpital pour mes rendez-vous. Chaque fois que j’atteins un objectif, je me projette dans le suivant. Ce ne sont pas des objectifs aussi grandioses que ceux que je me fixais au début de ma carrière sportive, mais ils sont tout aussi cruciaux pour moi. »
Dr Schepens, quelle est l’importance du soutien de la famille et des amis au cours du processus de revalidation ?
« Le soutien de la famille et des amis est inestimable. Le contact avec des compagnons d’infortune est également très important, car les personnes qui vivent la même chose peuvent se comprendre, ce qui n’est pas toujours facile avec des personnes extérieures. En tant que médecins et thérapeutes, nous pouvons faire beaucoup, mais la véritable force vient souvent de l’environnement du patient. Ce soutien est essentiel pour rester motivé, en particulier dans les moments difficiles. »
Paul, que pouvons-nous apprendre du rétablissement de Stig ?
« Le plus important est qu’il ne faut jamais renoncer, même si les perspectives semblent mauvaises. La guérison de Stig a surpris beaucoup de monde, y compris les médecins. Mais il a prouvé que la persévé rance, le soutien et la foi en l’amélioration peuvent donner d’énormes résultats. »
Stig avec le Dr. Schepens (troisième à gauche) et l’équipe de neurorééducation de l’AZ Delta
De l’accident à la victoire : l’histoire inspirante de Man-Kei To, alias Kiki
Man-Kei To, connue dans le monde du sport sous le nom de Kiki, est la joueuse de parabadminton la plus talentueuse de Belgique. Elle a atteint les demi-finales des Jeux paralym piques de Paris 2024, où elle a conquis de nombreux cœurs grâce à son dynamisme et à son esprit sportif. Bien qu’elle soit passée à un cheveu de la finale, son histoire est une source d’inspiration pour tous les athlètes. Le chemin de Kiki vers le sommet a été semé d’embûches, mais aussi de triomphes. D’une vie bouleversée par un accident de voiture aux places d’honneur sur la scène sportive internationale, son histoire témoigne de sa résilience, de sa persévérance et de sa passion.
D’où vient votre surnom « Kiki » ?
Kiki : « En fait, je m’appelle Man-Kei, mais ma mère m’appelait Kiki quand j’étais petite. Elle trouvait ce surnom drôle et sympa. Au début, seule ma famille m’appelait ainsi, mais mes amis l’ont rapidement adopté également. Aujourd’hui, tout le monde me connaît comme Kiki et je porte ce nom avec fierté ».
Que s’est-il passé exactement lors de l’accident qui a bouleversé votre vie ?
« C’était en 2007. J’avais 20 ans et la voiture dans laquelle je me trouvais
a été impliquée dans un grave accident. Mon dos a été touché - techniquement au niveau de la vertèbre T12 - ce qui a entraîné une lésion de la moelle épinière. Au début, j’espérais encore pouvoir remarcher. Il m’a fallu quelques années pour comprendre que ce ne serait pas le cas. Après une période de rééducation intensive au centre de revalidation de l’UZGent, j’ai décidé de ne pas laisser cet accident définir ma vie. Les études, le travail et le sport sont devenus mon exutoire et mon moyen de retrouver ma résilience ».
Pourquoi avez-vous choisi le badminton ?
« J’ai essayé différents sports. La natation me semblait un bon choix au début, mais c’était trop solitaire. Lorsque j’ai cherché un sport offrant plus d’interactions, j’ai découvert le badminton par le biais du tennis. J’ai eu un réel coup de foudre. La vitesse, l’intensité et surtout la technique m’ont immédiatement attirée. Le badminton m’a donné le sentiment que je pouvais retrouver force et contrôle, à la fois physiquement et mentalement. De plus, dès le début, j’ai bénéficié du fantastique soutien de Sven De Rom, mon entraîneur à Herne à l’époque ».
Vous jouez en catégorie WH1. Que cela implique-t-il précisément ?
« En parabadminton, il existe différentes catégories en fonction du degré de handicap. WH1 signifie que j’utilise un fauteuil roulant (WHeelchair) et que je suis plus limitée en termes de stabilité du tronc que les personnes de la catégorie 2. Par conséquent, je dois beaucoup compenser avec mes bras et mes mouvements dans
le fauteuil roulant pendant le match. C’est une catégorie difficile, car il faut compter à la fois sur la force et sur la tactique ».
Quel est votre programme d’entraînement ?
« En tant qu’athlète de haut niveau, mon programme d’entraînement est assez intense. Je m’entraîne six jours par semaine, ce qui comprend également de la musculation, un entraînement physique et un entraînement technique. Comme je joue en WH1, il est important que je garde le haut de mon corps et mes bras en pleine forme. Je travaille également beaucoup ma vitesse de réaction, ma coordination et la stabilité de mon tronc. Heureusement, je suis entourée d’une équipe formidable qui me soutient physiquement et mentalement. Tout cela grâce à la collaboration entre G-sport Vlaanderen et la Fédération flamande de Badminton ».
Pouvez-vous nous parler de votre expérience aux Jeux paralympiques de Paris 2024 ?
« Participer aux Jeux, avec les meilleurs athlètes du monde, a été inoubliable. L’ambiance dans le village, l’adrénaline pendant les matches, les encouragements du public... Naturellement, perdre en demi-finale et en finale pour le bronze a été décevant, mais je repense à ma performance avec fierté. Les trois personnes sur le podium étaient meilleures que moi et ont donc bien mérité leurs médailles. Je suis déterminée à évoluer davantage et à revenir plus forte. Mon objectif est de remporter une médaille aux Jeux paralympiques de Los Angeles en 2028 ».
Voilà maintenant quelques années que vous jouez au niveau international. Quels sont vos moments forts ?
« Les Jeux paralympiques en sont un, bien sûr, mais il y en a eu tellement d’autres. En 2015, j’ai participé pour la première fois à un championnat du monde en Angleterre. Ce fut une étape importante pour moi. C’était aussi la première fois que je rencontrais des joueurs de parabadminton du monde entier. J’y ai fait la connaissance de personnes ayant le même handicap que moi et qui vivaient pour le même sport. J’ai également rencontré des Asiatiques avec lesquels je pouvais parler en cantonais et en mandarin. Ma médaille d’or aux championnats d’Europe 2023 est un autre moment que je n’oublierai jamais. Cela m’a confirmé que j’étais sur la bonne voie ».
Qu’est-ce qui vous motive à continuer, même dans les moments difficiles ?
« Ma motivation vient de l’intérieur. Je sais que je peux inspirer les gens grâce à ma pratique sportive, en particulier les jeunes qui peuvent égale-
ment faire face à des défis. Le sport a changé ma vie et je veux montrer que, quelles que soient ses limites, on peut poursuivre ses rêves. Je veux juste tirer le meilleur de moi-même. Je crois qu’il est toujours possible d’évoluer, que l’on soit un athlète débutant ou que l’on joue déjà au plus haut niveau ».
Que diriez-vous aux jeunes qui veulent faire du sport mais qui hésitent en raison de leur handicap ?
« Mon principal conseil est de ne jamais laisser votre handicap vous freiner. Tout le monde a des défis à relever dans la vie, mais tout dépend de la manière dont on y fait face. Trouvez un sport que vous aimez, une activité qui vous apporte de l’énergie et de la joie. Ce n’est pas toujours facile, mais avec de la persévérance et de la passion, on peut réaliser de grandes choses. Le sport peut enrichir votre vie, comme il l’a fait pour moi.
foto’s: Luc Dequick
Palmarès de Kiki
Jeux paralympiques
• Paris 2024 : quatrième en simple dames
Championnats du monde
• •Pattaya 2024 : bronze en simple dames
• Tokyo 2022 : argent en double dames
Championnats d’Europe
• Rotterdam 2023 : or en simple dames, argent en double dames
• Rodez 2018 : bronze en simple dames, argent en double dames, bronze en double mixte
Jelle et Mai-Li: handisport et technologie pour une vie plus facile et plus belle
Tous deux aveugles, Jelle Stuer et Mai-Li De Raeymaeker forment un couple dynamique et plein de vie. Ils se sont rencontrés grâce au handisport. Depuis lors, ils sont non seulement partenaires en amour, mais aussi dans leur quête d’une vie autonome et active. Affichant une attitude positive et aidés de technologies intelligentes, ils prouvent que sport et innovation rendent le monde beaucoup plus accessible aux personnes aveugles et malvoyantes.
Handisport : là où tout a commencé
Les chemins de Jelle et Mai-Li se sont croisés pour la première fois lors de la pandémie de covid-19, en pratiquant le torbal, un sport pour personnes aveugles et malvoyantes. « REVA2025 a pour thème le handi sport, et nous trouvons cela fantastique », explique Jelle avec enthousiasme. « Le sport n’est pas seulement bon pour la santé, c’est aussi un excellent moyen de rencontrer des gens et de nouer des contacts sociaux. Notre histoire en est le parfait exemple. » Entretemps, Mai-Li a troqué le torbal pour le showdown, un tennis de table rapide destiné aux personnes aveugles et malvoyantes, dans lequel des réflexes rapides sont primordiaux. Elle excelle véritablement dans ce sport et occupe même la 12e place au classement mondial. « J’apprécie énormément le défi que représente le showdown », déclare Mai-Li. « C’est un sport qui requiert d’être constamment en éveil, et cela me convient. »
Le sport est un élément essentiel de la vie de Jelle et Mai-Li. Ils encouragent également d’autres personnes handicapées à se lancer dans le handisport, car les avantages sont évidents. « Les clubs de handisport sont toujours prêts à accueillir de nouveaux membres et font souvent un effort supplémentaire pour aider au transport. De nombreux clubs sont même prêts à venir vous chercher à la gare. Ils veillent à ce que vous puissiez participer, quelle que soit la distance. Faites le pas pour bouger davantage. », insiste-t-elle.
Des solutions au quotidien, pas des problèmes
Là où d’autres voient des obstacles, Jelle et Mai-Li voient surtout des solutions. « Nous ne pensons pas en termes de problèmes », explique Jelle. « Si vous voyez des problèmes partout, la vie devient très fatigante. Nous sommes tous deux nés avec une déficience visuelle et avons adapté notre vie en conséquence. Et cela fonctionne très bien. Tout est une question d’état d’esprit. Penser en
termes de difficultés ne vous rendra certainement pas plus heureux ».
Dans l’appartement qu’ils viennent d’acquérir à Sint-Niklaas, ils ont adopté la technologie intelligente. Chaque appareil intelligent vise à leur offrir plus d’indépendance, qu’il s’agisse d’une machine à laver ou d’un thermostat. « Nous essayons principalement d’acheter des appareils intelligents parce qu’ils peuvent être contrôlés à l’aide d’une application », explique Mai-Li. « Pour moi, mon iPhone est l’outil ultime. Il remplace un ordinateur, un scanner, un logiciel de lecture et bien d’autres choses encore », ajoute Jelle.
EMVI : La technologie comme guide
Jelle et Mai-Li font partie d’un groupe test qui utilise l’application innovante EMVI. Cet assistant visuel, alimenté par l’IA, aide les personnes aveugles et malvoyantes à mieux comprendre le monde qui les entoure. « C’est impressionnant de voir à quelle vitesse l’application fournit des réponses aux questions sur votre
environnement », dit Jelle. « Vous prenez une photo d’une personne ou d’un objet et, en quelques secondes, l’application décrit en détail ce qu’il y a à voir. Des vêtements aux expressions faciales, tout est clairement décrit ».
L’application EMVI change la donne pour le couple. Tous deux l’utilisent quotidiennement pour des tâches simples mais essentielles, telles que la lecture du courrier et la vérification des dates de péremption des produits. « Avant, je devais scanner mon courrier ou demander à quelqu’un d’en lire le contenu. Maintenant, je peux le faire moi-même, grâce à l’application », s’amuse Mai-Li.
L’application EMVI est encore en cours de développement et fait actuellement l’objet de tests approfondis par 120 utilisateurs, tant des collaborateurs de Licht en Liefde qu’un certain nombre de personnes voyantes. Ils vérifient si ce que dit l’application correspond à la réalité. L’importance de l’IA pour favoriser l’accès des personnes aveugles et malvoyantes au monde
qui les entoure devient de plus en plus évidente. Licht en Liefde et la Fondation Roi Baudouin reconnaissent les avantages de l’application et jouent un rôle crucial dans le développement de cette technologie innovante. Intimement convaincue de l’utilité de l’application, l’association Licht en Liefde offre aux personnes aveugles et malvoyantes la possibilité de l’acquérir à un prix abordable par l’intermédiaire du Fonds de solidarité.
Mobilité et avenir
La mobilité est un défi pour de nombreuses personnes aveugles et malvoyantes. C’est pourquoi Jelle et Mai-Li ont délibérément opté pour un appartement situé à deux minutes à pied de la gare de Sint-Niklaas. « De cette manière, nous pouvons voyager rapidement et facilement en train et nous sommes toujours mobiles. L’accessibilité est essentielle pour nous », explique Jelle. « Nous envisageons la vie de manière positive, nous nous adaptons dans la mesure des possibilités, nous avançons dans la vie aussi facilement que possible, et la
technologie nous aide beaucoup à cet égard.
Avec la perspective de REVA2025 et le développement continu d’outils tels que l’application EMVI, Jelle et Mai-Li envisagent l’avenir sereinement. « Nous nous réjouissons toujours de découvrir de nouveaux outils lors de REVA », déclare Jelle. « Il est formidable de voir comment la technologie continue d’évoluer et de nous faciliter la vie. Nous ne manquerons pas de visiter le village thématique de Ziezo ! »
L’histoire de Jelle et Mai-Li montre comment le sport, une technologie intelligente et une attitude positive peuvent aider les personnes aveugles et malvoyantes à vivre de manière autonome et heureuse. Des outils tels que l’application EMVI leur facilite beaucoup la vie au quotidien.
Découvrez l’application EMVI lors de REVA2025. Vous la trouverez sur Ziezo Vlaanderen.
Le handicap. Une libération.
Anaïs Van Ertvelde parle de la différence et du pouvoir du handicap
Anaïs Van Ertvelde, historienne et écrivain, est née avec un avant-bras plus court. Dans son livre « Handicap. Een bevrijding. » (« Le handicap, une libération »), elle partage son expérience personnelle du handicap et sa vision de la façon dont le handicap ne constitue pas seulement un obstacle, mais certainement aussi une source de force et de libération. REVA s’est entretenu avec elle.
Dans votre livre, vous qualifiez le handicap de libération.
Qu’entendez-vous par là ?
Anaïs Van Ertvelde : « Le handicap est souvent perçu comme quelque chose de négatif, comme une limitation qu’il faut surmonter. Mais pour moi, la libération réside précisément dans l’acceptation de cette différence. Une fois que vous cessez de lutter contre vos limites et vos attentes quant à ce qu’un corps devrait être capable de faire, un espace se crée. Un espace pour être vous-même, sans avoir à vous efforcer d’atteindre un idéal inaccessible. C’est un sentiment libérateur, car vous n’avez plus à vous mesurer à des normes qui sont souvent inatteignables, voire irréalistes. »
À quoi a ressemblé ce processus de libération pour vous ?
« Cela n’a pas été un processus linéaire, mais un changement progressif de la façon dont je me voyais et dont je percevais mon corps. Enfant, j’avais déjà conscience d’être différente des autres. J’ai construit mon identité autour de l’idée que je devais prouver que je pouvais faire
plus que les personnes non handicapées. Cela a bien fonctionné jusqu’à ce que je tombe en burn-out, ce qui a provoqué un véritable tournant dans ma vie. Cette période m’a obligée à réfléchir à la pression constante que je m’étais imposée. Lorsque ma capacité à fonctionner à un niveau élevé a soudainement disparu, j’ai dû me redéfinir. Ce processus difficile a abouti à un sentiment de libération. J’ai découvert que ma valeur ne résidait pas dans le fait de prouver constamment ce que je pouvais faire, mais dans le fait de pouvoir simplement être. »
Qu’est-ce qui vous a aidée à atteindre ce stade d’acceptation ?
« Mes amis de l’activisme en faveur du handicap et des études sur le sujet ont généreusement partagé leur sagesse avec moi, et j’ai eu la chance de rencontrer mon partenaire actuel, ce qui a immédiatement marqué le deuxième tournant de ma vie. De plus, c’est mon premier partenaire qui a également un handicap. En outre, ma nature curieuse m’a permis d’acquérir de nombreuses connaissances. Lorsque j’ai commencé à étudier l’his-
toire du handicap en tant que chercheuse universitaire, j’ai commencé à mieux comprendre les structures et les attentes de la société. Cela m’a donné la force de porter un regard différent sur ma propre situation. Le handicap n’est pas un problème individuel, mais une construction sociale. Si nous créions un monde sans toutes ces normes préconçues sur ce qu’un corps devrait être capable de faire, l’idée même de handicap serait beaucoup moins restrictive. »
Vous dites que votre handicap est parfois invisible. Cela affecte-t-il la façon dont vous vivez votre handicap ?
« Oui, cela peut paraître étrange, car mon petit avant-bras est clairement visible. Mais cela tourne autour de la position ambivalente d’être à la fois très visible - je ne peux pas marcher dans la rue sans être dévisagée - et invisible dans de nombreuses œuvres culturelles, dans le secteur culturel, dans la politique, dans le journalisme et dans les médias. Par conséquent, l’expérience intérieure de la vie avec un handicap reste souvent invisible. Nous apprenons à regarder les
personnes handicapées, mais dans ce regard, elles restent malgré tout invisibles parce que nous n’apprenons pas à voir le monde à travers leurs yeux. Et c’est exactement ce que je veux faire avec mon livre, je veux que les gens regardent la société à travers les lunettes d’une personne handicapée, et cela peut parfois être confrontant. Dans mon livre, je le décris comme suit : ‘Je ressens l’obligation de m’aimer plus que la moyenne des gens. Je ne devrais pas ressentir cette obligation, mais c’est la seule façon de s’assurer qu’un corps comme le mien est vraiment aimé. C’est donc ce que je fais. Je dois donner un exemple que le reste du monde semble incapable de faire’. »
Votre livre ne parle pas seulement de vous, mais aussi de la façon dont la société perçoit le handicap. « J’espère que mon livre incitera les gens à réfléchir à ce que signifie le fait d’être porteur d’un handicap. Nous vivons dans une société très axée sur la productivité, sur ce qu’un corps doit être capable de faire pour fonctionner ‘normalement’. Mais ces normes sont inaccessibles à de nombreuses personnes. Quelle libération ce serait, si nous acceptions que les corps sont divers et fonctionnent à leur manière. Nous pensons souvent en distinguant deux catégories strictes, les personnes handicapées et les personnes non handicapées. Mais en réalité, tout le monde connaît certaines limites, qu’elles soient physiques, psychologiques ou émotionnelles. Si nous avons la chance de vieillir, il y a de fortes chances que nous soyons confrontés à une forme ou une autre de handicap. En fait, toutes
les personnes non handicapées ‘ne le sont provisoirement pas encore’.
Qu’espérez-vous que les lecteurs ressentent ou pensent après avoir lu votre livre ?
« Je ne cherche pas nécessairement la reconnaissance. Mon histoire est loin d’être représentative et vise principalement à rendre plus tangibles les questions plus générales liées au handicap. J’espère surtout que les personnes handica pées verront combien de connaissances et de sagesse ont déjà été écrites par des personnes comme elles au fil du temps. Je souhaite que cela les inspire à créer leurs propres histoires. En outre, j’espère que les personnes non handicapées porteront également un regard différent sur le
handi cap après avoir lu mon livre. Non pas comme quelque chose de tragique ou à résoudre, mais comme une expérience qui peut aussi être précieuse. Et qu’elles se rendent compte que la véritable limitation n’est pas dans le corps lui-même, mais dans la façon dont la société est organisée. »
« D’ailleurs, je raconte mon histoire très délibérément dans un nouveau langage, parfois littéraire, parfois érotique, mais toujours personnel et surprenant. Mon message est simple. Osez regarder différemment. Osez abandonner ce que vous pensez savoir sur le handicap, et voyez-le comme une source de force, une façon différente d’être au monde. Voilà la libération dont je parle. »
SALON D’INFORMATION | 24, 25 et 26 avril 2025 | Flanders Expo, Gand | www.reva.be
Informations pratiques
REVA est le salon d’information par excellence dédié aux personnes atteintes d’un handicap ou âgées, aux aidants proches, aux prestataires de services et autres professionnels. Toutes les informations actualisées sur REVA2025 sont disponibles sur notre site web www.reva.be, mais vous trouverez d’ores et déjà ci-dessous quelques détails essentiels.
Dates et heures d’ouverture
REVA2025
Visitez REVA2025 à Flanders Expo à Gand, du jeudi 24 au samedi 26 avril 2025. Le salon est ouvert de 9 h 30 à 17 h.
Carte d’accès gratuite
Obtenez votre carte d’accès gratuite ici :
REVActive
Lors de REVA2025, nous accordons une attention particulière à l’exercice récréatif et au handisport en collaboration avec G-sport Vlaanderen. Dans la zone REVActive, vous assisterez à un large éventail de démonstrations sportives données par différents clubs de sport. Vous pourrez également participer à divers sports et faire vous-même l’expérience d’activités spectaculaires.
REVAtalks
Lors de REVA2025, vous pourrez assister à plusieurs conférences, d’une durée maximale de 45 minutes, notamment des témoignages d’athlètes de handisport et des récits
inspirants d’orateurs souffrant d’un handicap. Retrouvez le programme complet sur notre site web
ZieZo Vlaanderen
Lors de l’édition 2025 également, nous collaborons avec ZieZo Vlaanderen. Le village ZieZo Vlaanderen propose un large éventail de services et d’aides destinés aux personnes aveugles et malvoyantes, ainsi qu’aux professionnels travaillant avec ce groupe cible.
REVAhome
À REVAhome, vous pourrez obtenir des conseils et des outils pour adapter votre environnement domestique à vos besoins. Des étudiants en ergothérapie et des professeurs de la HOGENT seront présents pour vous conseiller et vous orienter vers les bons exposants.
Conseils en matière d’habitation
Vous avez un projet de construction ou de rénovation ? À REVA, vous pouvez obtenir des conseils gratuits en matière d’accessibilité. Vous souhaitez rendre votre habitation
accessible ou l’adapter à vos besoins futurs ? Nos experts se font un plaisir de vous conseiller.
REVAservice Assistance
Vous avez besoin d’aide lors de votre visite à REVA2025 ? Nos assistants se feront un plaisir de vous aider à vous déplacer, à manger ou à aller aux toilettes. Demandez une assistance à l’accueil.
Interprète en langue des signes flamande
Besoin d’un interprète ? Vous pouvez vous adresser à l’accueil pour demander un interprète en langue des signes flamande.
Fauteuils roulants
Vous éprouvez des difficultés à rester debout ou à marcher pendant de longues périodes ? Des fauteuils roulants sont disponibles pour vous permettre de découvrir le salon confortablement.
Espace à faible stimulation
Vous avez besoin d’un endroit calme après avoir été trop stimulé ? Nous
disposons d’un espace à faible stimulation où vous pouvez vous détendre. Renseignez-vous à l’accueil.
Espace de soins - Changing Place
Pour les personnes qui ont besoin d’un espace supplémentaire ou d’aide pour aller aux toilettes, un espace de soins entièrement équipé est prévu, avec une chaise percée mobile, une table de soins et un lève-personne.
Parking réservé
Les visiteurs possédant une carte bleue européenne de stationnement pour personnes handicapées peuvent se garer gratuitement sur les places prévues à cet effet à Flanders Expo. Suivez les panneaux lumineux jusqu’au parking réservé.
Chiens d’assistance
Les chiens d’assistance agréés et clairement identifiables sont les bienvenus à REVA2025. Les autres animaux domestiques ne sont pas autorisés.
Des besoins supplémentaires en matière d’accessibilité ?
Vous avez des questions sur l’accessibilité de REVA2025 ou des besoins supplémentaires ? Contactez-nous par e-mail à l’adresse reva@reva.be ou téléphonez-nous au 0478 90 81 88 pendant l’événement.
Accessibilité
En transports en commun Flanders Expo est accessible par le tram 1 depuis la gare de Gand-SaintPierre, arrêt Flanders Expo.
Si les dimensions de votre fauteuil roulant sont supérieures à 80 cm de large et/ou 130 cm de long, ou si vous voyagez avec un scooter mobile, vous ne pouvez pas prendre le tram ou le bus. À la gare de Gand-Saint-Pierre, un collaborateur de De Lijn peut vous organiser un transport alternatif, en collaboration avec l’asbl Mobar. Vous pouvez également contacter l’asbl Mobar à l’avance, par exemple si vous venez avec un grand groupe. Appelez le 09 216 20 67.
En voiture
Saisissez l’adresse suivante dans votre GPS : Flanders Expo Gent / The Loop, Maaltekouter 1, 9051 Gand.
REVAzine est une publication de REVA vzw. Editeur responsable : Bart Parmentier, coördinator REVA - Beselarestraat 44, 8890 Dadizele. Rédaction et coordination : Christine Bonheure - www.magelaan.be Création et mise en page : www.magelaan.be
24, 25 et 26 avril 2025, 9 h 30 - 17 h Flanders Expo - Maaltekouter 1 - 9051 Gand BILLETS GRATUITS? Scan , sur www.reva.be
Avec la gamme familière et une attention particulière portée aux exercices récréatifs et aux sports G