Debout n°8

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debout.fr

les solutions pour vivre mieux No 8 août-sept. 2016

Se loger, un droit pour tous !

BUDGET

L'écologie, c'est aussi des économies

AUTOUR DE MOI Les médiateurs, de précieux alliés

EMplOI

Le BTP, un secteur mal-aimé, et pourtant...

Magazine trimestriel • ISSN : 2271 – 5916


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Edito C’est quoi un toit pour toi ? J’ai posé la question à plusieurs personnes, De tous horizons et de tous porte-monnaie. La même toile de fond se crayonne, Un verbe revient sans cesse : protéger*. Se protéger, protéger ses enfants, Garantir un petit quelque chose, Se préserver du mauvais temps, Épargner sa vie et son arthrose. Pour toi, le toit est cet endroit, Qui abrite ton nid, ton univers. C’est ici que tu te construis toi, C’est là que tu te considères. Que les pages colorées de debout, Et ses témoignages inspirants, Te guident, doucement mais sûrement, Pour protéger ton meilleur atout, Toi ! Violaine du Châtellier, Fondatrice et directrice de la publication. *Rendez-vous p. 63 pour lire notre micro-trottoir « C’est quoi un toit pour toi ? ».

Merci... ♦  à la Fédération Nationale des Banques Alimentaires qui met à disposition

son réseau pour distribuer le magazine.

♦  à tous les acteurs du social et de la solidarité qui le donnent à celles et

ceux qui en ont besoin : associations, structures d’action sociale, mairies (CCAS), Centres sociaux, épiceries sociales, Missions locales, régies de quartier, organismes sociaux et familiaux, centres de logements, bailleurs sociaux…

♦  et, bien-sûr, à nos partenaires et mécènes sans qui debout n’existerait pas.

debout

les solutions pour mieux vivre

éDITION Le magazine est édité par Debout, association d’intérêt général. Siège social > Association Debout | 10, rue Vergniaud | 92 300 Levallois Perret Fondatrice > Violaine du Châtellier Président > Philippe Lemoine Daf & Diffusion > Sylvie Demessance Immatriculation au RCS sous le numéro SIRET > 79945494700026 est une marque déposée. ISSN > 2271-5916 Dépôt légal > août 2016 Commission paritaire > 0517 H 92719 Périodicité > trimestrielle Prix facial du numéro > 2 e Pas de vente au numéro.

RéDACTION Directrice de la Publication > Violaine du Châtellier Rédactrice en chef > Pauline Hammé Directrice artistique et maquette > France Laverda Secrétaire de rédaction > Patricia Erb Rédacteurs > Claire Caillard, Sonia Déchamps, Daphnée de Morant, Marine Dérien, Marianne Martin dit Neuville, Xavier Eric Lunion, Laure Espieu, Paul-Luc Monnier, Nolwenn Perriat, Amandine Pilaudeau, Rouguyata Sall, Juliette Caillot Vaslot. Photographes > Émile Rabaté, Isabelle Harsin, Matthieu Chatonnier, Magali Cohen. Agence photos > Fotolia Pictogrammes > Freepik Jeux > Michel Duguet Illustratrice > Sabrina Koëhl

FABRICATION Photograveur > Agence L401 Imprimeur > BLG TOUL Pôle industriel Toul Europe, secteur A 2780 route de Villey St Étienne - 54200 TOUL

debout est imprimé sur papier certifié PEFC TM

Ce numéro a été imprimé à 120 000 exemplaires. Tous droits de ­reproduction réservés.

Pour vous abonner > remplissez le bulletin page 8 ou écrivez à : abonnement@debout.fr Pour écrire à la rédaction > redaction@debout.fr

debout.fr


Pour recevoir debout chez vous, abonnez-vous ! RDV en page 8. 6

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Les trois coups de… BERNARD DEVERT Bernard Devert est président d’Habitat et Humanisme, une fédération associative qui aide les personnes en grande difficulté à trouver un hébergement. Son Coup de gueule : « Plus de 2 millions d’enfants sont victimes en France de la pauvreté. Leur présent est terriblement difficile et leur avenir plus que compromis. »

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La rencontre «Claire est d’abord venue me voir à l’hôtel où je vivais provisoirement. Entre nous, le courant est passé sans forcer. Elle m’a écoutée. Elle était très compréhensive. Je l’ai prise comme une maman. » Michèle

LE CONTEXTE 12

Les fiches Debout

ça bouge ◊ Actus, bons plans…

La crise du logement, état des lieux

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fiche n°15 ◊ Mon budget logement

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fiche n°16 ◊ 4 aides pour se loger

bIEN CHEZ SOI 39

Le ménage écolo et pas cher ? Facile !

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Ma maison, j’en prends soin !

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S'équiper pas cher

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Des murs décorés à moindres frais

Vivre dans un logement décent est un droit reconnu par la loi.

Murielle rénove son logement grâce à l’Atelier Solidaire animé par les Compagnons bâtisseurs à Toulouse. 4

Galères de logement, où trouver de l’aide ?

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Location, mettez toutes les chances de votre côté !

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Les clés du logement social

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Grâce à la loi, j’ai un toit

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Des aides pour acheter et garder son domicile

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Déménager sans souci

Connaître ses voisins rend la vie de quartier plus agréable. Des associations vous aident à prendre contact.

AUTOUR DE MOI 47

Trouver des activités dans son quartier

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J'irai sonner chez mon voisin !

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Les médiateurs, de précieux alliés

TROUVER un LOGEMENT 14

Des conseils pour bien entretenir votre logement.

EMPLOI 52

Quitter Paris pour un appart et un job à Aurillac

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Gardien d’immeubles, j’écoute !

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Le BTP, un secteur mal-aimé, et pourtant…

Gardien d'immeubles est un métier qui recrute.

Claudia et Manuel ont quitté la région parisienne pour s'installer à Aurillac.

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ILS sONT DEBOUT ◊ Anne Joubert, de la rue aux grandes études

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BUDGET

JEUX

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regard sur… ◊ Des artistes engagés contre le mal-logement

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Partager un logement et de bons moments

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BULLETIN DE DON

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L'écologie, c'est aussi des économies !

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S'informer pour rebondir

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Rénover sans se ruiner

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Vous nous dites ◊ C'est quoi un toit pour toi ?

8 • août-septembre 2016

8 • août-septembre 2016

L'artiste Tiago Primo a vécu sur un mur pour dénoncer le manque de logements.

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actus, bons plans…

actus, bons plans…

par Xavier-Éric Lunion et Pauline Hammé

par Xavier-Éric Lunion et Pauline Hammé

Un tremplin vers l’avenir

Toute l’aide dont vous avez besoin Comment remplir ma déclaration d’impôts en ligne ? Ai-je droit au RSA, à une aide au logement ou encore à la prime d’activité ? Où trouver des conseils juridiques en cas de conflit avec mon propriétaire ? Vous trouverez les réponses à ces questions et bien d’autres au sein des Maisons de Services Au Public (MSAP), réparties sur tout le territoire. Dans ces lieux uniques, des agents vous accueilleront, vous guideront et vous aideront dans toutes vos démarches du quotidien. Les MSAP permettent d’accéder à une large palette de services : prestations sociales, emploi, insertion, retraite, énergie, santé, accès aux droits, vie associative… Pour obtenir l’adresse de la MSAP la plus proche de chez vous, rendez-vous sur www.maisondeservicesaupublic.fr

Avis aux gourmands ! Les Banques Alimentaires participent à la fête de la gastronomie les 23, 24 et 25 septembre. À cette occasion, des rassemblements autour de la cuisine et de grands pique-niques seront organisés dans un grand nombre de villes. C’est ouvert à tous, renseignez-vous auprès de l’association ou de l’épicerie solidaire que vous avez l’habitude de fréquenter. Le thème de cette année : la cuisine populaire et ses plats traditionnels… www.fete-gastronomie.fr

Le train moins cher

Depuis le 1er avril, la Caf garantit le versement des pensions alimentaires. Un parent qui ne la reçoit plus peut, par exemple, récupérer jusqu’à deux ans d’impayés. Les paiements sont collectés auprès de l’employeur, de la banque ou du Pôle emploi du parent qui ne paie pas. La Caf verse également un complément pour les petites pensions (moins de 104,75 € par mois et par enfant). Pour déclencher la procédure, il faut vous rendre à votre Caf. Cela s’appelle la Garantie contre les impayés de pension alimentaire (Gipa).

Un rendez-vous professionnel imprévu ? Votre baby-sitter est malade ? L’association SOS Urgences Mamans vous dépanne et envoie une bénévole (maman ou mamie) chez vous. Le service n’est pas encore disponible partout sur le territoire, mais il se développe rapidement. La participation aux frais est laissée à votre appréciation. Le service fonctionne tous les jours hors vacances scolaires, week-ends et jours fériés. www.sosurgencesmamans.com

Troc des Trains est un site gratuit de revente de billets de train. L’achat est sans enchère, il faut juste être le plus rapide et la vente n’est soumise à aucuns frais ni commission. Le site contrôle la durée de validité et l’authenticité des billets mis en vente et l’indique par l’attribution d’étoiles vertes. www.trocdestrains.com

La Caf au secours de la pension

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Pas de panique, baby-sitter est là !

8 • août-septembre 2016

Vous démarrez une nouvelle vie mais il vous manque juste un coup de pouce pour vous lancer ? Trampolink peut vous aider. Il s’agit d’une plateforme web de financement et d’entraide pour les personnes en insertion. Celles-ci peuvent demander un soutien pour débuter une formation ou une nouvelle activité : par exemple de l’aide pour trouver un contrat en alternance, acheter des équipements, etc. Pour soumettre votre projet, parlez-en à votre assistante sociale, éducateur, conseiller ou à l’association que vous fréquentez afin qu’ils prennent contact avec la structure. www.trampolink.fr

Vos documents à l’abri

45 minutes À VOUS Vous vous sentez seul, vos enfants posent problème, votre famille ne vous soutient pas, votre compagnon vient de perdre son emploi, ça va mal... L’association La Porte Ouverte propose de vous écouter lors d’entretiens individuels gratuits d’environ 45 minutes. Sans rendezvous, un bénévole vous accueillera en toute confidentialité. Tous les sujets de conversation peuvent être abordés. À Paris, Besançon, Bordeaux, Lyon, Rouen et Toulouse : 01 48 74 69 11 www.laporteouverte-Paris.fr

Voici un excellent système pour conserver ses papiers et ses contacts quand on n’a pas de domicile fixe. Reconnect est un coffre-fort numérique dans lequel vous stockez vos documents scannés ou pris en photo. Tout est enregistré dans un espace sur internet : cela s’appelle le « cloud ». C’est sécurisé et vous pouvez ensuite les consulter à partir d’un ordinateur ou d’un smartphone et les partager avec votre assistante sociale ou vos conseillers. Pour utiliser ce service gratuit, il faut se rendre dans un relais Reconnect. Vous trouverez les adresses sur leur site. Toutes les structures sociales ont la possibilité de devenir un relais pour le proposer à leurs publics. www.reconnect.fr

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Abonnez-vous !

chez vous

10 e = 1 an d’abonnement (4 numéros)

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Pour un montant total (abonnement + don) de 40 € et plus, la somme est déductible de vos impôts (2)

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Et recevez

Les 3 coups de… BERNARD DEVERT Bernard Devert est président d’Habitat et Humanisme, une fédération associative qui aide les personnes en grande difficulté à trouver un hébergement. Cet homme se bat pour loger des familles à Lyon d’où il est originaire, mais aussi dans toutes les grandes villes de France. √ Juliette Caillot Vaslot

Merci de faire parvenir l’abonnement  à : Mme

M.

noM*

SON COUP De GUEULE

prénom*

La pauvreté persistante. « Plus de 2 millions d’enfants sont victimes en France de la pauvreté. Leur présent est terriblement difficile et leur avenir plus que compromis. Un pays qui ne sait pas protéger les plus fragiles en proposant un toit aux enfants, c’est-à-dire le minimum pour grandir décemment, dit ouvertement qu’il se moque de la justice. À minimiser les drames, la société crée de l’indifférence et du mépris. Alors qu’elle a besoin au contraire de solidarité et de responsabilité face à la pauvreté. »

date de naissance (JJ/MM/AAAAA) adresse*

code postal*

ville*

J’indique mon N° de téléphone et mon adresse mail pour permettre le suivi de mon abonnement : Tél. email

Je joins mon règlement par chèque bancaire, à l’ordre de l’Association Debout, et l’envoie avec mon bulletin d’abonnement à : Association Debout   10 rue Vergniaud  - 92300 LEVALLOIS-PERRET fait à* :

© Collectif item

@

Le montant total de mon règlement à l’association ­Debout étant égal ou supérieur à 40 € (10 € pour l’abonnement + 30 € ou plus pour soutenir la mission solidaire de ­l’Association Debout), je souhaite obtenir un reçu f­iscal pour le joindre à ma prochaine déclaration de revenus(2). date* :

signature* pour TOUTE QUESTION abonnement@debout.fr

debout

Une boîte à ­outils de 64 pages pour faire face à ses difficultés, comprendre ses droits, entreprendre des démarches et des projets. Des infos accessibles à tous pour permettre à chacun de rebondir. D’intérêt général à but non lucratif, l’association Debout met l’information au service de l’insertion et de la cohésion sociale. (1) O ffre valable en France métropolitaine jusqu’au 31/12/2016 dans la limite des stocks disponibles. Le tarif indiqué est garanti pour un an d’abonnement. Au-delà de la première année d’abonnement, il est ­susceptible d’être modifié. En cas de cessation d’activité, l’association Debout se réserve le droit d’interrompre votre abonnement ; aucuns frais ne pourront être remboursés. Le 1er numéro de votre abonnement vous sera adressé dans un délai maximum de 3 mois. Vous disposez d’un délai de 14 jours à compter de la réception de votre magazine pour exercer votre droit de rétractation en notifiant, clairement et par courrier simple, votre décision à l’Association Debout, 10 rue Vergniaud, 92300 LEVALLOIS-PERRET. Vos données sont traitées par l’association Debout pour l’adhésion et la gestion de votre abonnement. Les champs marqués d’un* sont obligatoires ; à défaut votre demande d’abonnement devient caduque. Conformément à la loi du 6 janvier 1978 modifiée, vos droits d’accès, de rectification ou de suppression, pour motifs légitimes, peuvent être exercés par courrier recommandé avec accusé de réception à ­l ’Association Debout, accompagné d’une copie de votre pièce d’identité. Vous pouvez également, pour des motifs légitimes, vous opposer au traitement des données vous concernant. (2) P our être éligible à la réduction d’impôt prévue par l’article 200 du CGI, le montant de votre don doit être au moins 4 fois supérieur à celui de la contrepartie (ici l’abonnement). Ainsi, à partir de 40 € (10 € pour l’abonnement + 30 € ou plus de dons en soutien à l’Association Debout), et si vous êtes imposable, le montant total de votre versement est déductible de votre impôt sur le revenu à hauteur de 66 % de son ­montant, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. Autrement dit, un montant total (abonnement + don à l’association Debout) de 50 € ne vous coûtera réellement que 17 €, un montant de 90 € que 30,60 €, un montant de 120 € que 40,80 €, etc.

SON COUP De COEUR La générosité des habitants de Bonnelles. « Il y a neuf mois, 85 Syriens et Irakiens ont trouvé refuge à ­Bonnelles, une ville située à proximité de ­Rambouillet dans les Yvelines (78). Cinq religieuses, discrètes et incroyablement dynamiques, ont organisé un accueil dans leur ­monastère. Très vite, un grand nombre d’habitants de cette ­commune, guidés par leur maire, les ont rejointes. Aujourd’hui, ces réfugiés ne sont plus perçus comme des ennemis, un risque ou une charge, mais comme une chance et une ouverture au monde. » © Habitat et Humanisme

SON COUP De MAIN Habitat et Humanisme a participé à la création de deux villages d’insertion pour des Roms qui vivaient dans des conditions inhumaines. « Fin décembre 2015, 150 Roms dont 92 enfants ont quitté les bidonvilles qu'ils occupaient à Lyon depuis plus de cinq ans dans l’indifférence quasi générale. Ces gosses, qui n’ont pas pu aller à l’école pour un grand nombre d’entre eux, ont connu beaucoup de mauvais traitements. Certains ont été mordus par des rats. Grâce au soutien de l’État et de l’Europe, Habitat et Humanisme a participé à la construction et la gestion de deux villages d’insertion. Quelle joie, six mois plus tard, de voir ces enfants ne plus quémander mais chercher à s’en sortir. Un avenir se dessine à nouveau pour eux ! »

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© Habitat et Humanisme

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La rencontre de debout Michèle vivait à l’hôtel avec ses quatre enfants. Grâce à une assistante sociale, elle a rencontré Claire, bénévole chez Solidarités Nouvelles pour le Logement (SNL). Avec son aide, cette association a relogé Michelle et sa famille. ◊ Pauline Hammé // Photo : Matthieu Chatonnier

MICHÈLE « Avant, nous vivions dans un appartement avec mon mari. J’ai eu des ­problèmes avec lui et il est parti. Je me suis retrouvée seule avec mes enfants et j’ai dû quitter notre logement. On nous a logés à l’hôtel dans une toute petite pièce. Cela a été très difficile de recommencer ma vie à zéro, le moral n’y était pas. Un jour, nous avons eu la visite d’une assistance sociale de la Caf. Elle m’a dit qu’elle allait parler de nous à une association qui pourrait nous aider : Solidarités Nouvelles pour le Logement (SNL). Claire, qui est bénévole chez eux, est d’abord venue me voir à l’hôtel. Entre nous, le courant est passé sans forcer. Elle m’a écoutée, elle était très compréhensive. Je l’ai prise comme une maman. Depuis, SNL me loue cet appartement à un prix correct en attendant que j’aie un logement social. Ici, il y a trois chambres et même un jardin, c’est calme et proche des transports et de l’école. Avoir un toit où l’on se sent bien, c’est un grand pas en avant ! Quand nous nous sommes installés, Claire m’a aidée pour tout aménager. Depuis, elle vient souvent me voir, on boit un thé et on cause de tout et de rien… On fait aussi des dîners ou des activités ensemble. Sortir à nouveau avec mes enfants m’a vraiment reboostée ! Aujourd’hui, je tiens beaucoup à avoir mon permis car je me dis que pour une femme c’est important d’être indépendante. J’ai déjà eu le code. Je vais aussi commencer une formation pour devenir auxiliaire de vie. Si je retrouve un logement, je ne couperai pas le lien avec SNL, ni avec Claire, c’est une amie. »

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repères 2014  Michèle et ses enfants quittent leur hôtel pour un appartement dans le même département. 2014 à 2016  Claire aide Michèle à s'installer et lui rend régulièrement visite. Septembre 2016  Michèle démarre une formation d'auxiliaire de vie.

CLAIRE « Notre association fait appel aux services sociaux pour repérer les personnes qui ont besoin d’un logement, mais aussi et surtout d’être accompagnées dans leurs difficultés. Nous leur louons nos appartements. Elles sont aussi suivies par une assistante sociale de SNL et deux bénévoles comme moi. La première fois que j’ai rencontré Michèle, elle était un peu perdue. Avec les enfants, ils vivaient dans des conditions qui n’étaient vraiment pas faciles. Nous lui avons proposé de s’installer dans cette maison que nous avons rénovée pour en faire deux appartements. En tant que bénévole, je ne m’occupe pas de la partie administrative, mon rôle est d’aider la personne à se sentir bien. Ce qui nous a rapprochées avec Michèle, c’est que j’ai vécu deux ans en Afrique. On partage aussi la même religion, ça crée des liens. Toutes les deux, on aime bien participer à des activités, on a fait une sortie en bateau-mouche à Paris, par exemple. Chez SNL, la personne accompagnée fait partie de l’association au même titre que les bénévoles. Du coup, on invite toujours nos locataires quand on fait des réunions. Tout le monde ne se déplace pas, mais Michèle est toujours venue. Elle a même voté pour élire notre Conseil d’Administration. Petit à petit, les choses avancent pour elle. Il y a des moments où ça va un peu moins bien, mais en règle générale, Michèle a le sourire. Et elle a toujours des projets ! »

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Le contexte exclusions à la Croix Rouge, « cela revient très cher de construire, car il y a trop de normes à respecter. »

Repenser le logement social Face aux loyers trop élevés, nombreux sont ceux qui demandent des logements sociaux. Pourtant, ce secteur connaît le même ­problème : il n’y en a pas assez. Normalement, la loi Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) de 2000 oblige les communes à avoir au minimum 25 % de ­logements sociaux, mais elle

« Ce qui redonne espoir, c’est que de nombreuses associations et quelques mouvements citoyens lancent des initiatives intéressantes », rassure Olivier Dupuy. Par exemple : monter des projets d’hébergement dans des endroits en attente de construction et donc inoccupés pour quelques années, aider les personnes à vivre en habitat participatif (des citoyens s’associent pour acquérir un logement)… Pour Frédérique Kaba, « il faut aussi que l'État et les collectivités territoriales s’appuient sur les habitants des quartiers populaires, ils ont des compétences et des idées ingénieuses ! »

◊ Texte : Pauline Hammé // Illustration : Sabrina Koëhl

C

ette crise est à multiples tiroirs, elle a de nombreuses dimensions », prévient d’entrée Frédérique Kaba, directrice des Missions sociales à la Fondation Abbé Pierre. « D’abord, le coût d’un logement à louer ou à a ­ cheter a explosé ces 15 dernières années, en particulier dans les zones tendues, comme

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à Paris, Toulouse ou encore Marseille. » Dans la plupart des grandes villes, il n’y a pas assez de logements décents disponibles par rapport aux personnes qui en ont besoin. Ce décalage entre l’offre et la demande fait monter les prix. Il faudrait produire 500 000 habitations supplémentaires 8 • août-septembre 2016

chaque année pour régler le problème, mais nous sommes loin de cet objectif. « Cela s'explique par le fait que le coût des matières premières et des terrains augmente. Sans compter que les aides à la construction diminuent», analyse Frédérique Kaba. Pour Olivier Dupuy, délégué national à la lutte contre les

Inventer ensemble Une autre solution est de transformer des logements privés en logements sociaux. « Ça va beaucoup plus vite et en plus ça coûte moins cher, résume René Dutrey, Secrétaire général du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées. Il existe ­environ 40 000 logements dans ce cas. Ils sont gérés par des associations. » Pour mettre ce dispositif en place, elles ont développé des principes d’intermédiation locative. Elles proposent à un propriétaire de louer son bien en dessous du prix du marché. En échange, il bénéficie d'une garantie du loyer et paye, moins d'impôts.

© Laurent Zylberman

Éric Pliez

© Jean-Baptiste Gurliat

En France, 15 millions de personnes sont touchées par la crise du logement. Résultat, trouver un habitat correct quand on a peu de ressources ressemble souvent à un parcours du combattant. Des experts expliquent les causes de ce problème.

Frédérique Kaba

© Croix Rouge

La crise du logement, état des lieux

est loin d’être respectée partout. « Trop d’élus et d’habitants en ont peur, car ils pensent que le logement social, c’est forcément des ghettos avec des grandes tours », regrette Éric Pliez, directeur de l'association Aurore. Pourtant, les choses changent. Certains promoteurs préfèrent faire des petits logements intégrés aux quartiers ou aux centres-villes. « Quand nous créons des résidences sociales ou des maisons relais dans des petits immeubles, ils s’intègrent dans le quartier sans aucun problème », constate Éric Pliez.

© Séb!Godefroy - FAP

L'une des solutions est de transformer des logements privés en logements sociaux.

Olivier Dupuy

René Dutrey

661 euros par mois C’est le montant dépensé en moyenne par les Français pour se loger en 2016, soit 5 % de plus que l'année dernière. Pour une personne sur quatre, le budget consacré au logement est supérieur au tiers de ses revenus. Chiffres de Sofinscope – Baromètre Opinion Way pour Sofinco

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Trouver un logement

Galères de logement, où trouver de l’aide ?

faire accompagner pour demander un logement social (p. 21), ou encore pour faire valoir votre Droit au logement opposable (p. 22). On vous conseillera aussi pour obtenir les aides auxquelles vous pouvez prétendre (p. 23-25, p. 32-33 et p. 35-38).

Recherche urgente de logement, difficultés pour payer son loyer ou son prêt, menace d’expulsion, habitation en mauvais état… Petit panel des dispositifs d’aides.

Vous recherchez une location ? On vous dirigera peut-être vers une agence immobilière solidaire (p. 18-20). A chaque situation sa solution !

◊ Texte : Pauline Hammé et Sonia Deschamps // photos : Joël Lumien

L’associatif mobilisé Les problèmes de logement sont tels que de nombreuses associations se sont emparées de la question.

Une permanence d'accueil à Lilles. Les bénévoles du Secours populaire orientent les personnes dans leurs démarches pour se loger.

Les réponses apportées par vos interlocuteurs dépendent de l’urgence et de la gravité de votre situation.

V

ous cherchez à louer avec un petit budget ? Vous avez des soucis pour régler votre loyer ? Une question sur le Prêt à Taux Zéro (PTZ) ? Le site de l'Agence nationale pour l’information sur le logement (Anil) regorge d’informations utiles (voir l’encadré Contacts). Mais pour des conseils personnalisés, c’est vers l’une des agences du réseau que vous devez vous tourner. Ces Agences départementales d’information sur le logement (Adil) conseillent gratuitement sur tous les sujets liés à l’immobilier. Il en existe plus de 80 sur tout le territoire. Vous trouverez leurs coordonnées sur le site de l'Anil. Pensez aussi à vous tourner vers votre Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), votre Mission locale (pour les moins de 26 ans) ou

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L’Association droit au ­logement (Dal) ou Solidarités Nouvelles pour le Logement (SNL), par exemple, mais aussi la Fondation Abbé Pierre, le Secours populaire, l’Armée du Salut, le Secours catholique… sont autant d’interlocuteurs qui pourront vous fournir informations et soutien dans vos démarches. Pour trouver celle qui pourra le mieux vous aider, renseignez-vous auprès de votre mairie ou maison de quartier.

Des services sur mesure Les réponses apportées par vos interlocuteurs dépendent de l’urgence et de la gravité de votre situation. Vous pourrez par exemple être orienté vers un hébergement d’urgence pour un accueil temporaire (voir p. 16-17), mais aussi vous

© Laurent Zylberman

votre assistante sociale. Ils connaissent souvent bien le sujet et vous orienteront.

SOS Expulsion Si vous risquez d’être expulsé, même si la procédure a déjà commencé, appelez le 0810 001 505 (coût d’un appel local). À votre écoute du lundi au vendredi, de 14h à 16h30, des spécialistes vous guideront dans les démarches juridiques et sociales à effectuer.

Le grand saut avec le CLLAJ Ce Centre d’hébergement d’urgence "le SA"', à Neuilly Plaisance, est géré par l’association Aurore. Il accueille des familles avec enfants et des femmes venant de la rue.

CONTACTS Pour repérer l’Adil la plus proche de chez vous : www.anil.org Les associations sont nombreuses. Par exemple : • www.droitaulogement.org • www.snl-union.org • www.habitat-humanisme.org • www.fondation-abbe-pierre.fr • www.emmaus-france.org Pour être bien orienté, demandez les bonnes adresses à votre mairie.

Le Comité Local pour le Logement Autonome des Jeunes (CLLAJ) épaule les 18-30 ans dans leur recherche de logement, quelle que soit leur situation familiale et/ou professionnelle. « Nos publics ne savent pas toujours quels documents administratifs sont nécessaires pour constituer leur dossier », explique Magali Plantat, coordinatrice logement du CLLAJ dans le Nord de l’Essonne (91). « Nous les aidons aussi à constituer et à présenter leur demande pour accéder à un logement de transition ou à une résidence jeunes travailleurs ». Ces solutions sont bien adaptées pour se préparer à un logement dit « autonome ». Le CLLAJ propose d’ailleurs un soutien pour accompagner le passage du dispositif temporaire vers un logement bien à eux. « Il faut les aider à se l’approprier, à faire les démarches administratives, à s’intégrer dans le quartier, à gérer leur budget… ». À Paris et en régions www.uncllaj.org

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Trouver un logement

Face à l’urgence, des solutions d'accueil Les dizaines de milliers de personnes qui vivent à la rue ont besoin d’une écoute, de soins, d’accompagnement et surtout d’un logement. ◊ Texte : Pauline Hammé // photos : Isabelle Harsin rester plus longtemps et d’être accompagné pour s’en sortir. Dans les deux cas, avoir un visa ou un titre de séjour n’est pas une obligation.

Intégrer l’un de ces lieux doit être considéré comme une étape.

Aux Grands Voisins, on trouve cinq centres d'hébergement mais aussi des bureaux, un potager, une recyclerie, des chantiers partagés...

I

l existe un peu partout en France des lieux d’hébergement qui accueillent, pour un temps limité, les personnes en grande difficulté. Pour y accéder, le premier réflexe est de contacter le Samu social au 115. Ce numéro gratuit est ouvert 24h/24, 7j/7. Il informe sur les possibilités d’accueil, ainsi que sur les lieux de distribution de repas, les structures de soins et les services sociaux. Le 115 reçoit beaucoup de demandes. Il distribue des places au jour le jour, en fonction des disponibilités dans les structures. Attention, la plupart d’entre elles ne sont pas en accès direct, il faut obligatoirement passer par le 115. On peut aussi s’adresser à sa mairie et demander à rencontrer un travailleur social.

Sinon, les Résidences Hôtelières à Vocation Sociale (RHVS), les studios d’insertion, les maisons relais, les résidences sociales comme les Résidétapes, les pensions de famille, les foyers de jeunes travailleurs, etc. sont autant de dispositifs pour envisager un autre avenir que la rue.

Hiver 2011. L’hôpital de Saint-Vincent-de-Paul, installé sur plus de 3 hectares à Paris, doit être réhabilité fin 2017. L’association Aurore et ses partenaires vont mettre à profit ces six années pour créer Les Grands Voisins, un lieu d’accueil pour tous, avec un Café Restaurant, une programmation culturelle et des initiatives solidaires. Sans-abri, travailleurs migrants, professionnels du social, salariés et bénévoles d’associations, touristes… s’y côtoient. « Le site accueille près de 1 000 personnes par jour, 600 y vivent ou travaillent dans les 130 structures qui y sont implantées. Un seul mot d’ordre : faire ensemble », nous explique Pascale Dubois, la coordinatrice du projet. Et ça marche ! Bénaté, ancien soudeur, habitué de la rue, travaille, par exemple, aux côtés de Guillaume, membre de la Manufacture Pasteur, des ateliers d’art et d’artisanat. « Ici la tolérance et la bienveillance se vivent au quotidien », se réjouit Pascale Dubois.

« On a tout ici... On t’aide à t’élever dans la vie. »

Intégrer l’un de ces lieux doit être considéré comme une étape. Il peut bien-sûr y avoir des inconvénients, comme le manque d’espace et d’intimité, parfois aussi de propreté. Mais les avantages ne doivent pas pour autant être perdus de vue. Au-delà du toit pour dormir, se laver et manger, c’est aussi l’occasion de découvrir d’autres cultures, de nouer des relations d’amitié… et de se faire accompagner vers une solution plus stable et durable.

Selon les situations, différentes formules sont proposées. Les Centres d’Hébergement d’Urgence (CHU) accueillent pour une ou deux nuits. Dans les Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS), il est possible de 8 • août-septembre 2016

Étienne vit aux Grands Voisins depuis six ans « Moi je suis ivoirien. Elle, elle est congolaise, lui, il est sénégalais. Il y a même des russes. Et beaucoup de malades : ici, ils sont soignés. On a tout ici. On te donne à manger matin, midi et soir, on t’aide à t’élever dans la vie. Un jour par semaine, on fait notre linge. Chaque résident a une personne qui s’occupe de lui. Quand on a un emploi en CDI, on s'en va. Certains partent en retraite. D’autres doivent aller à l’hôpital. Moi bientôt je vais avoir un logement social. »

Un point de passage

Logé, oui mais où ?

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vivre et faire ensemble, le pari des Grands Voisins

Marcelline, résidente aux Grands Voisins, participe aux ateliers de couture et aux cours de Français proposés sur place.

CONTACTS Ceux qui ont besoin d’écoute et de soutien peuvent appeler Croix Rouge écoute au 0 800 858 858. Les jeunes de 15 à 25 ans sont conseillés en appelant Fil Santé Jeunes au 0 800 235 236. Ces services sont anonymes et gratuits.

8 • août-septembre 2016

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Trouver un logement

© Camelot Europe

Location, mettez toutes les chances de votre côté !

Vous aurez plus de chance de décrocher le logement que vous visitez, si vous êtes ­correctement habillé(e), souriant(e) et agréable. Posez les bonnes questions. Quelle orientation ? Sud ou Ouest, ce sera plus lumineux et vous chaufferez moins l’hiver. Quelle performance énergétique ? Au-delà de « D » vous risquez d’avoir des factures élevées.

Suite de l'article p. 20.

Camelot Europe loue des chambres, à partir de 150 € par mois, dans des lieux inhabituels comme des bureaux inoccupés.

Chercher à louer n’est pas toujours évident lorsque l’on a peu de ressources. Mais quelques bonnes pratiques et un accompagnement adapté seront des atouts. ◊ Texte : Nolwenn Perriat

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L

a recherche d’un logement est un casse-tête pour vous ? Commencez par vous rapprocher des Centres Communaux d'Action Sociale (CCAS). Ils proposent des ateliers de recherche. Vous y trouverez aussi des conseils pour bien définir votre projet, des informations utiles et de l’aide pour contacter des agences ou des propriétaires. La première étape est d’avoir un dossier complet prêt à l’avance. Il doit contenir les documents suivants : votre pièce d’identité, les trois dernières quittances de loyer ou une attestation de domiciliation, votre contrat de travail ou toute pièce ­attestant

d’une activité professionnelle ou étudiante, vos trois derniers bulletins de salaire ou vos justificatifs de versement de prestations sociales et votre dernier avis d’imposition (ou de non-imposition). Le propriétaire n’a pas le droit de vous réclamer un relevé de compte bancaire, un extrait de casier judiciaire, un dossier médical… Vous trouverez toutes les infos sur service-public.fr ou auprès de votre Agence départementale pour l’information sur le logement (Adil).

DÉFINIR SES CRITÈRES D’abord pensez au budget. Combien pouvezvous payer de loyer tous les mois ? Ensuite définissez vos critères. Avez-vous besoin d’être proche des transports, de l’école, d’une laverie, du supermarché… ? Combien de chambres ? Un garage ? Puis, regardez les annonces sur internet ou allez dans les agences immobilières.

8 • août-septembre 2016

Glossaire • Bail

Contrat de location signé entre propriétaire et locataire fixant les règles de la location, notamment le montant du loyer.

• Dépôt de garantie (caution dans le langage

courant) Somme versée à l’entrée du logement pour couvrir d'éventuels manquements du locataire (loyers ou charges impayés, dégâts non réparés…).

• Quittance de loyer

Ce que la loi Alur a changé Au printemps 2014, la loi Alur a fait évoluer la législation sur le logement. Voici les principaux changements : √ les loyers sont encadrés dans les zones tendues où la demande de logements est forte pour éviter les abus ; √ dans ces mêmes zones, le préavis pour quitter le logement passe à un mois (au lieu de trois) ; √ n’importe quel document ne peut pas être réclamé par le propriétaire, une liste précise est établie ; √ si le dépôt de garantie n'est pas rendu dans les deux mois suivant la remise des clés, il est majoré de 10 % du loyer par mois de retard.

Reçu mensuel prouvant que le locataire a payé son loyer.

Les agences immobilières solidaires Il existe des agences spécialisées pour les personnes à faibles revenus ou dans une situation compliquée. Soliha en possède 44 réparties sur tout le territoire. Claire Chainay est conseillère économique, sociale et familiale au siège des agences Bretagne Loire. « Les logements que nous proposons sont soumis à un plafond de ressources et sont à loyer modéré. Nous avons une attente beaucoup plus courte que pour les HLM, c’est un bon compromis. Nous accompagnons les futurs locataires pour leur demande d’aide APL ou FSL. » Pour en savoir plus : soliha.fr

8 • août-septembre 2016

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Trouver un logement

Trouver un logement

Des agences immobilières solidaires sont spécialisées dans la location aux personnes qui ont de faibles revenus (voir encadré p. 19). Comme ­solution temporaire, vous pouvez louer une pièce dans des bureaux d’entreprise, des écoles, des hôpitaux… Vides, ils sont loués peu cher par Camelot Europe.

Les clés du logement social Vous avez besoin de déménager ? Vous avez peut-être droit à un logement social.

Des aides FINANCIÈRES

Valentin, 19 ans, accompagné par l’association Edit de Nantes

Si vous n’avez pas de garant (une personne qui garantit le paiement de votre loyer en cas de défaillance), renseignez-vous sur le dispositif Visale. Il vous permet d'obtenir une caution locative gratuite. Vous avez moins de 30 ans et pas les moyens de payer le dépôt de garantie ? Demandez l’avance loca-pass, c’est un prêt à taux zéro. Vérifiez également si vous avez droit aux allocations logements (APL) ou à l'aide du Fonds de Solidarité Logement (FSL) auprès de votre Caisse d’allocations familiales ou de votre département (voir la fiche n°16 p. 37).

« J’étais en foyer de jeunes travailleurs avec mon conjoint et nous devions trouver un logement. Nous avons été à une réunion d’informations avec l’association Edit de Nantes qui nous a permis d’anticiper nos dépenses, de connaître les aides (APL, CMU, prime d’activité, tarification solidaire dans les transports...) et de savoir comment travaillent les agences immobilières. À 19 ans, j’étais un peu perdu dans les démarches d’installation : ils m’ont aussi aidé avec l’ouverture du gaz, de l’électricité, l’état des lieux… »

Si vous n’avez pas de garant, faites une demande de caution Visale.

Edit de Nantes : 02 40 73 41 56 edit-nantes.fr

Contacts Attention aux arnaques ! Il y a des escrocs partout, faites attention. Une agence immobilière n’a pas le droit de vous faire payer pour vous transmettre une liste de biens à visiter. Si un annonceur vous demande un mandat cash avant la visite, refusez. Le chèque de réservation est aussi interdit. Vous ne devez payer qu’une fois le contrat de location signé. En général, on vous demandera un dépôt de garantie et le premier mois de loyer.

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Sites d’annonces immobilières leboncoin.fr pap.fr paruvendu.fr seloger.com cameloteurope.com Pour les aides financières visale.fr (pour la garantie) actionlogement.fr (pour loca-pass) caf.fr anil.org

8 • août-septembre 2016

◊ Texte et Photo : Rouguyata Sall

P

our connaître vos droits en matière de logement social, faites une demande auprès de la mairie, d’un bailleur social ou sur internet (www.demande-logementsocial.gouv.fr). Vos ressources ne doivent pas dépasser un plafond qui varie selon le nombre de personnes à loger et la région.

« Pour les petits logements, il y a du roulement. » Cette limite va de 11 060 € pour une personne seule en région à 119 363 € pour une famille de six à Paris. Lorsqu'un bailleur dispose d’un logement correspondant à vos attentes, il vous demande de compléter votre dossier qui sera examiné par une commission d’attribution. Sonia, ­conseillère pour un ­bailleur social, reçoit

en majorité des locataires en impayé, des personnes qui se séparent ou perdent leur emploi. Les candidats prioritaires sont ceux qui sont en situation de handicap ou d’urgence.

Patience ! Les listes d’attente sont considérables. En 2013, c’est au Havre que l’on attendait le moins, 5 mois, comparé à Montpellier, 3 ans et à Paris, 7 ans. L'attente dépend aussi de la taille du logement. « Pour les petits logements, il y a du roulement. Les plus grands se libèrent moins ­rapidement », précise Sonia. « Il ne faut pas hésiter à multiplier les courriers, à prendre des rendez-vous, à se rendre dans les permanences des mairies pour qu’on n’oublie pas votre dossier. Attention à bien renouveler votre demande tous les ans, sinon elle est annulée. »

Charline, 31 ans, et son conjoint ont obtenu un logement social. « On avait un appartement avec une seule chambre. Le logement était insalubre. Notre fils est né. À ses 9 mois, je suis allée au Centre Communal d’Action Sociale de Margny (60). Je ne pensais pas y avoir droit avec mes revenus d’éducatrice spécialisée mais c’était un cas d’urgence. Deux mois plus tard, nous avons visité cet appartement propre et plus grand. »

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Trouver un logement

Trouver un logement

Grâce à la loi, j’ai un toit Vivre dans un logement décent est un droit reconnu par la loi. Si vous n’êtes pas dans ce cas, vous pouvez peut-être demander le Droit au logement opposable (Dalo). ◊ Texte : Caroline Pépin // Photo : Isabelle Harsin

V

ous pouvez déposer un dossier Dalo si vous êtes dans l’une de ces six situations : ● demandeur de ­ logement social depuis plusieurs années (le délai varie d’un département à l’autre) ; ● menacé d’expulsion ; ● sans logement, c’est-à-dire être sans domicile fixe ou hébergé par un tiers ; ● habitant d'un appartement trop petit ou indécent. Par exemple, moins de 9 m2, pas de fenêtre… ; ● occupant d'un logement insalubre ou dangereux. Par exemple, sans eau potable ou avec une mauvaise installation électrique… ;

vivre en structure d’hébergement (voir p. 16-17).

Vous devez aussi prouver que vous avez entrepris des démarches pour trouver une solution. Attention, ce droit ne s’applique qu’aux personnes qui vivent sur le territoire français, de nationalité française ou disposant d’un titre de séjour régulier.

Qui peut m’aider ? Les services sociaux, les Points d’accès au droit (Pad), les écrivains publics et toutes les associations qui agissent pour le logement : le Droit accès au logement (Dal), le

Secours catholique, la Fondation Abbé Pierre, les Agences départementales d’information sur le logement (Adil)…

UNE FOIS Mon dossier déposé, que se passe-t-il ? La commission du Dalo a trois mois pour se prononcer sur votre dossier. Elle vous avertit par ­courrier si elle reconnaît votre situation comme ­prioritaire. Si c’est le cas, l’État, via la ­préfecture départementale, a six mois pour vous reloger. À défaut, vous pouvez faire un recours, c’est-à-dire présenter de nouveau votre dossier mais, cette fois, devant le tribunal administratif.

Des aides pour acheter et garder son domicile « Nous habitions dans 30 m2. C’était trop petit, nous n’avions même pas de table à manger ! Avec l’aide de mon assistante sociale et de l’association Solidarités Nouvelles pour le Logement (SNL), j’ai monté un dossier Dalo en 2012. Deux ans plus tard, il a été accepté et nous avons emménagé à Vincennes (Val-deMarne). Maintenant, les enfants ont leur chambre et de l’espace pour jouer. »

Joseph et sa famille habitent un trois pièces.

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Maxime et Ya-Yin ont pu acheter leur ferme grâce au Prêt à Taux Zéro (PTZ) en 2009. Ils y vivent maintenant avec leurs quatre enfants.

De nombreux dispositifs vous soutiennent dans votre projet d’achat. Si vous êtes déjà propriétaire et que vous rencontrez des difficultés, il existe aussi des solutions. ◊ Texte : Laure Espieu ◊ Photos : Magali Cohen

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ous envisagez de devenir propriétaire : c’est une démarche importante qui nécessite d’être bien étudiée. Construire ou acheter ? Dans le neuf ou l’ancien ? Il va falloir définir vos envies et concilier cet objectif avec votre situation familiale et ­professionnelle. Selon les ressources dont vous disposez, et si c’est votre premier achat, vous pouvez être aidé.

L’épargne et les prêts Le financement de l’achat d’un logement existant ou de la construction d’un logement neuf se met en place de plusieurs façons. Une partie peut provenir de l’apport personnel, c'est-à-dire de vos propres économies. Si vous avez préparé votre projet depuis un certain temps, et que vous avez placé les sommes sur 8 • août-septembre 2016

un Plan Épargne Logement (PEL, bloqué pour quatre ans) ou sur un Compte Épargne Logement (CEL, l'argent placé est disponible à tout moment), ces produits vous permettent d’obtenir un prêt immobilier à taux fixé par la loi. Vous pouvez aussi financer la totalité de l'achat par des prêts aidés.

• La location-accession.

Deux types de logements entrent dans ce cadre, ce sont les HLM ou certains logements neufs construits par des promoteurs. Dans les 23


Trouver un logement Vous pouvez compléter votre PAS avec les prêts suivants :

• Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) vous est proposé s’il s’agit de

votre premier achat immobilier. Comme son nom l’indique, il n’y a pas d’intérêt à payer. Le logement doit être votre résidence principale. Son montant ne peut dépasser 40 % du montant total du bien immobilier. Il dépend aussi de la zone géographique où vous vous installez et de la composition de votre famille. Faites votre demande et une simulation auprès d'une banque ayant passé une convention avec l'État.

• Le Prêt Action Logement est réservé aux salariés des

entreprises non agricoles. Il s’élève à 30 % maximum du coût total, et ne peut excéder 25 000 €. La demande doit être faite auprès du Comité Interprofessionnel du Logement (CIL) de votre employeur.

Avis aux propriétaires en difficulté Les Fonds départementaux d’aide aux ­accédants en difficulté (Faad) accompagnent ceux qui ne peuvent plus payer leurs crédits immobiliers à cause de soucis personnels (séparation, perte d’emploi, maladie longue durée…). Il faut contacter l’Agence départementale d’information sur le logement (Adil), qui se charge de la recherche de solutions adaptées et peut mobiliser dans certains cas l’aide financière du Faad. Le plafond de l’aide est de 5 000 €, remboursable sur une durée maximale de 60 mois. Elle peut servir par exemple à prendre en charge les mensualités de retard, les charges impayées ou les frais bancaires de renégociation d’un prêt.

S'ENTRAIDER « Stay Home » est un nouveau service d’entraide entre particuliers. Ce système de portage immobilier permet aux ménages en difficulté de « sauver » leur logement sans passer par les banques afin d’éviter la saisie. Le principe est simple : il consiste à vendre temporairement son bien tout en continuant à l’habiter. L’argent de la vente permet de solder les dettes. La famille devient locataire sans changer ses habitudes. Et une fois l’équilibre rétabli, elle peut racheter le logement au prix convenu dans le contrat. Enfin, l’association Crésus conseille les personnes qui font face à un problème de surendettement.

deux cas, l’achat peut s’effectuer via le Prêt Social Location-Accession (PSLA). Ce dispositif permet de devenir propriétaire en passant d’abord par la location. Une partie de votre loyer sert alors à constituer une épargne. Cet apport personnel sera déduit du prix de vente. Il peut être cumulé, sous certaines conditions, avec un Prêt à Taux Zéro. En plus, vous n’aurez pas à payer de taxe foncière pendant 15 ans.

Vous pouvez devenir propriétaire en étant aidé.

Contacts √ Les Adil : 0805 16 00 75

(appel gratuit) www.anil.org √ Le Fastt guide les intérimaires dans leurs démarches pour devenir propriétaires, 0800 28 08 28 (appel gratuit) www.fastt.org √ Crésus : 03 90 22 11 34 (prix d’un appel local), www.cresusalsace.org √ Stay Home : 04 11 91 75 20 (prix d’un appel local), www.stayhome.fr

• Le Prêt d’accession sociale (Pas) peut finan-

cer votre résidence principale, qu’il s’agisse d’un achat ou d’une construction, dans le neuf ou dans l’ancien. En fonction de vos ressources, il peut couvrir la totalité de votre opération et donner lieu au versement d’une APL. La durée est comprise entre 5 et 25 ans, à un taux plafonné qui dépend de la durée d’emprunt et de la banque qui le propose. 24

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CrÉsus a aidé Brigitte à garder son logement Brigitte a dû faire face à une baisse de revenus considérable à l’aube de la soixantaine. Elle a bien cru qu’elle ne pourrait pas garder sa maison. « C’était un cercle infernal. Sans salaire, j’ai accumulé des dettes qui sont devenues disproportionnées. L’association Crésus m’a aidée au moment où je ne voyais plus aucune issue. Elle m’a permis d’optimiser mon budget, de demander des pauses de paiement en attendant un étalement des dettes, tout en restant chez moi. »

« Il faut se demander si les remboursements seront supérieurs ou inférieurs au loyer que vous avez l'habitude de payer. » Déterminer son budget Pour calculer le niveau du montant que vous pouvez emprunter, il faut déduire de vos revenus mensuels l’ensemble de vos charges. Cela suppose que vous ne surestimiez pas vos ressources, et que vous prévoyiez précisément vos charges. Pensez à y intégrer les dépenses liées aux frais de notaire, à votre déménagement, aux charges de copropriété, au paiement des impôts locaux et aux travaux s’il y a lieu en vous appuyant sur des devis. En principe, le montant mensuel de vos remboursements ne doit pas dépasser le tiers de votre revenu. Pour Maxime Pekkip, de l’association Crésus : « il faut se demander si les remboursements seront supérieurs ou inférieurs au loyer que vous avez l'habitude de payer ».

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Budget

Trouver un logement

Déménager sans souci Un bon déménagement se prépare à l’avance ! Pour éviter les mauvaises surprises, voici les formalités administratives à ne pas oublier. ◊ Texte : Paul-Luc Monnier

Votre banque et vos assurances doivent aussi être averties. Certaines exigent un justificatif de domicile, renseignez-vous.

Si vous avez une voiture, la mise à jour du certificat d'immatriculation (carte grise) est obligatoire. La démarche s’effectue sur service-public.fr, auprès de votre préfecture ou sous-préfecture, un mois maximum après le déménagement.

Contact service-public.fr, rubriques « services en ligne » (en haut à droite), puis « changement d’adresse en ligne ».

Pensez à prévenir les établissements scolaires de vos enfants. En cas de changement de ville, il faut demander un certificat de ­radiation (ou exeat) qui vous permettra de les inscrire dans leur nouvelle école.

En ce qui concerne le téléphone et internet, vous pouvez transférer votre offre. Prenez contact avec votre fournisseur d’accès environ un mois avant le déménagement.

© Souscritoo

Partager un logement et DE BONS MOMENTS Partager son toit est un bon moyen de faire des économies mais aussi de rencontrer de nouvelles personnes.

Enfin, pour voter, n’oubliez pas de vous inscrire sur les listes électorales. Rendez-vous en mairie avant le 31 décembre.

Un service gratuit pour vos contrats Souscritoo simplifie le déménagement de vos différents contrats (électricité, gaz, internet et assurance habitation). En appelant le 09 73 02 16 95 (gratuit depuis un fixe), un conseiller compare les offres et vous propose les plus avantageuses. Au total, l’opération prend 20 minutes. Le service est 100 % gratuit car il est financé par les fournisseurs. Et vous n’avez pas à payer les frais de résiliation de vos précédents contrats. souscritoo.com

Cet article a été réalisé par le journaliste de debout avec le soutien de La Poste. 26

© Nantes Renoue

En quelques clics sur la plateforme service-public.fr, vous pouvez faire une ­déclaration unique. Automatiquement, les principaux organismes (l’Assurance Maladie, la Caf, Pôle Emploi, les impôts…) sont informés de votre changement d’adresse (voir encadré Contact). Si vous n’avez pas accès à internet, vous devez prévenir chacune de ces structures, par téléphone ou par courrier.

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◊ Texte : Sonia Déchamps

L

a colocation ? « C’est une expérience à vivre ! », s’enthousiasme Camille. Comme elle, de plus en plus de personnes (et pas seulement des étudiants !) choisissent de partager un logement. « C'est un grand avantage financier pour les petites bourses, explique la jeune femme de 25 ans. À Marseille, prendre ne serait-ce qu'un petit appartement seule me reviendrait

dans les 500 €, sans compter les charges. Alors qu'en coloc’, j'ai toujours payé au maximum 350 € pour tout cela. » Plus d’espace, moins cher, le principal avantage de la colocation est d’ordre financier. C’est tout le budget logement qui est réduit. Factures, charges locatives, dépenses exceptionnelles (plomberie, dépannage, etc.) : autant de 8 • août-septembre 2016

frais à diviser entre les colocataires. Certains d ­ écident même de partager les courses.

De nouveaux visages Mais les avantages ne sont pas à chercher que du coté du porte-monnaie. Rejoindre une colocation, c’est aussi l’occasion de rencontrer de nouveaux visages. « Grâce 27


Budget à la colocation, j’ai appris à connaître Marseille, une ville qui m’était totalement étrangère, se souvient Camille. J’ai rencontré des personnes qui sont devenues de très bons amis. J’ai vécu des soirées extraordinaires avec des gens venant d’horizons très différents. J’ai appris à cuisiner plusieurs plats très sympas (couscous, tajines, crêpes, bricks…) »

à la maison. En contrepartie du faible loyer, l’étudiant(e) doit souvent rendre des petits s­ ervices, comme faire quelques courses ou aider à préparer les repas. Pour qu’un tel duo fonctionne, il faut vraiment que chacun y mette du sien. Un(e) étudiant(e) et une personne âgée ont rarement le même rythme de vie…

« Etre facile à vivre, avoir le smile et envie de partager avec les autres. »

Des associations comme Habitat et Humanisme ­p roposent des logements sociaux en colocation intergénérationnelle. Concrètement, il s’agit d’immeubles avec ­plusieurs espaces réservés à la vie collective. Des ­personnes de différentes générations, aux revenus modestes, ­partagent jardins, terrasses, salles de convivialité… tout en ayant chacune leur chambre privée. C’est le principe des habitats dits collaboratifs ou participatifs : vivre ensemble chacun chez soi.

Entre coloc’, quand tout se passe bien, on se rend service, on partage des expériences. Mais attention, la colocation, ce n’est pas pour autant un conte de fées.

Savoir s'adapter « Définir les tâches ingrates à faire, comme la vaisselle, le ménage, le nettoyage des toilettes, les effectuer, prendre sur soi quand les autres ne le font pas toujours… Ce n’est pas tous les jours simple », confirme Camille. Il faut alors savoir s’adapter, fixer des règles (voir l’encadré p. 29). Gare aux conflits ! Si vraiment cela dégénère, vous pouvez prendre ­rendez-vous auprès de l'Adil au 01 42 79 50 50. L'entretien est gratuit. La recette pour vivre en colocation sans souci ? Camille la connait : « Etre facile à 28

VIVRE ENSEMBLE

© Afev Kaps

vivre, savoir manier l’art du compromis, avoir le smile et envie de partager avec les autres. » Dernier conseil de la jeune marseillaise : prendre un chat, « le meilleur régulateur de conflits qui soit ! »

Comment ça marche ? Séduit ? La colocation peut prendre deux formes. Soit chaque locataire s'engage avec le bailleur, soit tous les locataires signent un bail commun avec le propriétaire. Une colocation n’est pas une sous-location ; dans tous les cas, votre nom doit apparaître. Attention à la clause de ­solidarité : si vous l’acceptez, vous devrez payer le loyer de votre colocataire s’il venait à faire défaut. Vigilance aussi

au niveau de l’assurance habitation : vous pouvez avoir un seul contrat, mais il doit couvrir l’ensemble des colocataires.Si ce n’est pas le cas, l'assureur pourrait refuser de rembourser la réparation des dégâts. Dans les grandes villes, un mode particulier de colocation se développe : la ­cohabitation intergénérationnelle. Le principe : un ou une jeune, le plus souvent étudiant(e), partage le logement d'une ­personne âgée. Pour l’étudiant(e), c’est l’opportunité de se loger pour peu cher, voire gratuitement selon les cas, dans un logement assez spacieux et en bon état. Du côté de la personne âgée, cela peut constituer un complément de revenus intéressant, en plus de la présence d’une personne de confiance

8 • août-septembre 2016

Contacts ◊ Colocation • appartager.com • lacartedescolocs.fr • mapiaule.com • smoovup.com • ziimo.com ◊ Colocation

intergénérationnelle Partout en France • reseau-cosi.com • ensemble2generations.fr À Nice • sigal06.fr Grand Ouest • letempspourtoit.fr Lyon • esdes-intergenerations.net

© Genaro Studio Denis Svartz

Kaps, la coloc’ engagée © Nantes Renoue

◊ Logements partagés • habitat-humanisme.org

Les règles d’or pour une cohabitation réussie

Lancées en France par l’association AFEV, les Koloc’ à projets solidaires (Kaps) reposent sur un principe simple : une colocation étudiante dans un quartier populaire, reliée à un projet social mené avec et pour tous les habitants (animations artistiques, sportives, éducatives…). De l’engagement récompensé par un loyer très modéré. Plus d’infos : kolocsolidaire.org

◊ Établir des règles de vie commune. ◊ Tenir régulièrement les comptes. L’appli utile

pour organiser les dépenses : zecoloc.fr ◊ Faire un planning des tours de ménage. ◊ Respecter les rythmes de sommeil. ◊ Mettre en place un tour d’occupation de la salle de bain. ◊ Organiser des réunions de coloc’ pour débriefer et passer du temps ensemble.

8 • août-septembre 2016

© Letizia Le Fur

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Budget

L'écologie, C'EST AUSSI DES économies !

jardineR EN intérieur Avec de simples bouteilles en plastique, construisez un potager vertical et faites pousser des légumes dans votre salon ou sur votre balcon. Vous pouvez utilisez les mots-­clés « windows farm » ou « jardin d'intérieur vertical » sur internet pour trouver des conseils.

Comment alléger ses factures d'eau et d'énergie tout en protégeant l'environnement ? Découvrez des gestes simples à la portée de tous. ◊ Texte : Daphnée de Morant © Unis-Cité

© Unis-Cité

n'oubliez pas de le débrancher, car fixé à la prise, il continue de pomper de l'énergie. Vous pouvez acheter une multiprise avec un interrupteur lumineux pour mettre d'un seul coup tous vos appareils hors-tension. Tous ces petits gestes vous font gagner jusqu'à 35 € d'économie annuelle.

DÉGIVRER ET LAVER

Un jeune en Service Civique installe un mousseur pour économiser jusqu'45 % sur la facture d'eau.

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epuis 2008, des jeunes en Service Civique rendent visite à des habitants pour leur apprendre à faire des économies tout en respectant la planète. Ce programme de l'association Unis-Cité s'appelle Médiaterre. Il est présent dans une trentaine de villes en France. Voici les astuces de ces jeunes conseillers écolos.

consommER MOINS d'eau Pour limiter le gaspillage de l'eau, l'achat d'un mousseur économiseur (entre 4 et 6 €) est très efficace. Fixé à la place de l’embout classique du robinet, l'économiseur mélange l’eau à l’air et assure un bon débit avec une consommation moindre : il baisse votre facture de 45 % en moyenne. Sinon, réduire l'usage de l'eau pendant le brossage des dents, en utilisant un gobelet par exemple, permet d'économiser jusqu'à 18 litres à chaque fois.

Pensez à dégivrer votre congélateur tous les six mois. Régler votre réfrigérateur sur 4°C et le congélateur sur -18°C, vous permettra de faire des économies. Vous avez un lave-linge ? Si vos vêtements ne sont pas très sales, privilégiez le lavage à froid et programmez votre machine sur le mode «économie» ou à 30°C.

Chauffer responsable Vous avez froid ? Plutôt que d'augmenter votre chauffage, enfilez un pull ! Un intérieur chauffé à 19°C est largement suffisant. Vous pouvez également isoler vos portes et fenêtres à l'aide d'un boudin de porte et de joints d'isolation (voir debout no 6 p. 14). Pensez aussi à bien dégager les radiateurs des meubles qui pourraient bloquer la diffusion de chaleur. Et si l'envie vous vient de faire bouillir de l’eau, n'oubliez pas de couvrir votre casserole afin qu'elle bouille plus vite.

Recyclez les bocaux et bouteilles en verre (pot de moutarde, confiture...), ils peuvent être utiles pour stocker des petits objets, des condiments (riz, graines, épices) ou servir de verre de table. Faîtes de jolis paquets cadeaux avec des briques de lait ou de jus de fruits (voir debout no 5 p. 54).

FAIRE SAVOIR Thomas, jeune en Service Civique, rappelle : « être écolo, c'est aussi transmettre les bons gestes autour de soi. Alors, n'hésitez pas à communiquer à vos proches et aux enfants tout ce que vous savez ! »

C'est nouveau ! Lancé en mai dernier dans le sud de la France, l'Ecobox est un container mobile qui accueille une exposition sur l'environnement. Une équipe pédagogique explique aux habitants les bons éco-gestes à adopter chez soi. ◊ Pour plus d'informations, écrivez à LVD Energie (contact@la-varappe.fr) ou visitez le site groupelavarappe.fr

© Flavie Leserre

90 jours pour devenir un pro de l'environnement ! L'application mobile 90 jours vous propose gratuitement des défis personnalisés pour vous motiver à faire une action écolo par jour !

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Débrancher Laisser ses appareils électroménagers ou sa télévision en veille consomme beaucoup d'énergie. Pensez à les éteindre après utilisation. Pour le chargeur de votre téléphone portable, 30

RÉCUPÉRER

8 • août-septembre 2016

Pour en savoir plus sur Médiaterre : uniscite.fr, rubrique « Nos missions » © LVD Energie

Cet article a été réalisé par la journaliste de debout avec le soutien de Schneider Electric. 8 • août-septembre 2016

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Budget collectifs peuvent aussi être organisés chez vous : des bénévoles et voisins viennent vous donner un coup de main.

Rénover sans se ruiner

En Picardie, le réseau Éco Habitat vous aide à monter votre dossier financier et mobilise des artisans sur votre projet.

Casa Bella, au Havre, propose des ateliers pratiques pour embellir son logement (comment poser du papier peint ou du carrelage ?).

Faire des travaux est parfois nécessaire, ne serait-ce que pour réaliser des économies d’énergie. Il existe de nombreuses possibilités pour réduire les coûts, se faire aider et se sentir bien chez soi. Nos réponses aux questions les plus fréquentes.

Renseignez-vous auprès de votre Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) ou de votre mairie pour connaître les initiatives et les associations qui peuvent vous aider.

— Comment savoir si mon logement est insalubre ? Un logement est dit insalubre s’il présente un danger pour ses occupants. Quelques constats peuvent vous alerter : les murs sont fissurés, les sols ou escaliers instables, il n’y a pas d’eau courante, d’eau chaude ou de douche, l’installation électrique fonctionne mal, le chauffage est insuffisant… L’Agence nationale pour l’information sur le logement (Anil) et le service hygiène et salubrité de votre département ou de votre mairie, peuvent vous guider.

— Mon domicile est-il une passoire énergétique ? Si vos factures d’électricité ou de gaz sont élevées, votre logement est peut-être mal isolé.

Avez-vous du double-vitrage sur vos fenêtres ? Y a t-il des courants d’air ? Regardez le diagnostic énergétique : il s’agit d’un document obligatoire lors de la vente ou de la location d’un logement. Il informe sur la consommation. Proche de « A », il consomme peu, à « G », il est énergivore. Des structures comme Engie, EDF ou la Fondation Abbé Pierre vous aident à le mesurer. Contactez-les.

— Qui peut m’aider à rénover mon logement ? De nombreux dispositifs vous accompagnent dans votre projet de rénovation. C’est le cas, par exemple, du réseau Soliha qui fédère 197 associations et organismes locaux, et œuvre à l’amélioration de l’habitat, et à l’accompagnement des ménages dans leur logement. Les Compagnons bâtisseurs proposent aussi différents ateliers d’auto-réhabilitation. Vous y apprenez comment rénover. Des chantiers

8 • août-septembre 2016

Murielle rénove son logement grâce à l’Atelier Solidaire animé par les Compagnons bâtisseurs à Toulouse. « Je voulais faire des travaux chez moi depuis longtemps mais je ne trouvais pas le courage. Quand l’opération Chantier chez l’habitant s’est montée, je me suis inscrite. Avec quatre-cinq bénévoles, on a repeint mon salon en novembre dernier. On m’a prêté le matériel, on m’a emmenée acheter de la peinture et j’ai même pu le faire en respectant mon budget. Depuis, je continue seule, je sais faire, je suis fière et j’aime ça. »

© Médiathèque EDF Philippe Grollier

◊ Texte : Nolwenn Perriat

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© Médiathèque EDF Philippe Grollier

Dans le Nord, La Solidarité de Roubaix a créé une outilthèque où vous pouvez emprunter des outils. Elle peut également financer une partie des travaux.

© Médiathèque EDF Philippe Grollier

— De quelles aides financières puis-je bénéficier ?

Contacts

L’Agence nationale de l’habitat (Anah) peut financer jusqu'à 50 % de vos travaux. À cela s’ajoute une prime du programme « Habiter mieux », soutenu par des fournisseurs d’énergie comme Engie ou EDF. Le département et la région peuvent compléter cette aide. La Fondation Abbé Pierre, en partenariat avec les Caisses d’Epargne, propose un microcrédit habitat jusqu’à 20 000 €. Vous pouvez enfin bénéficier du prêt à l’amélioration de l’habitat de la Caf, du prêt travaux d’amélioration de la performance énergétique d’Action Logement, ou encore du Pacte Énergie Solidarité, validé par le ministère de l'Écologie, pour isoler vos combles à partir de 1 €.

Pour vous soutenir • anil.org • fondation-abbe-pierre.fr • reseau-ecohabitat.fr • soliha.fr • solidarite-de-roubaix.blogspot.fr • compagnonsbatisseurs.org Les aides aux dépenses • anah.fr • particuliers.engie.fr • economiedenergie.fr • actionlogement.fr • pacteenergie.com

Cet article a été réalisé par la journaliste de debout avec le soutien d'Engie. 8 • août-septembre 2016

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fiche n°15 Mon budget LOGEMENT Les dépenses pour se loger pèsent lourd dans le porte-monnaie. Comment faire ses comptes ? Voici une liste des frais auxquels il faut penser. ◊ Marianne Martin dit Neuville

le LOYER Vous devez le payer chaque mois par chèque ou virement. C’est aussi possible de le régler en espèces si le loyer est inférieur à 1 000 €. Votre propriétaire n’a pas le droit de vous imposer un prélèvement automatique.

◆ dans quatre départements (Ardèche,

◊ Le montant de mon loyer peut-il être augmenté ?

◆ le chèque-eau ou le tarif progressif pour

LES CHARGES Les charges locatives ou provisions pour charges s’ajoutent au prix du loyer. Elles servent à payer l’entretien des parties communes : ascenseur, éclairage, eau froide, poubelles...

◊ Penser à la régularisation annuelle des charges. Si les dépenses réelles de l’année sont supérieures aux charges versées par le locataire, le propriétaire peut lui réclamer la différence. Si c’est le contraire, il doit rembourser le trop-perçu. Si vous n'arrivez pas à payer vos factures d'énergie et d'eau, il existe des aides et des tarifs sociaux : ◆ le Tarif de Première Nécessité (TPN)

pour l’électricité, renseignements au n° vert 0 800 333 123 (appel gratuit) ;

◆ le Tarif Social de Solidarité (TSS)

pour le gaz, renseignements au n° vert 0 800 333 124 (appel gratuit) ;

Aveyron, Côtes-d’Armor et Pas-de-Calais), ces tarifs sociaux sont remplacés par le chèque énergie. Renseignements au numéro vert 0 805 204 805 (appel gratuit) ;

l’eau est mis en place dans quelques villes, renseignez-vous dans votre mairie ;

◆ certaines mairies distribuent des

bons de chauffage aux personnes âgées.

L’assurance habitation Elle est obligatoire si vous louez un logement vide. Pour le meublé, elle est optionnelle mais elle reste indispensable pour vous faire rembourser en cas d’incendie, de vol... La taxe d’habitation Le locataire la paie chaque année, en novembre, pour le logement occupé au 1er janvier. Fixé par la ville, son montant dépend en partie de vos ressources. Vous pouvez demander à votre centre d'imposition d'étaler le paiement en dix prélèvements mensuels de janvier à octobre, c’est la mensualisation. Les imprévus Vous devez racheter un appareil électroménager, faire une réparation... Mettez un peu d’argent de côté tous les mois pour faire face aux aléas.

◊ Réparations : qui paie quoi ? Les petites réparations sont à la charge du locataire. Les réparations urgentes (type panne de chauffe-eau en hiver) ou importantes (remplacement de volets, travaux d’isolation…) sont à la charge du propriétaire ou du bailleur.

n°  8 > août-septembre 2016 >

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la suite au dos

Le loyer peut être révisé une fois par an selon l'indice national de la construction, à condition que ce soit écrit dans votre contrat de location (ou bail). Renseignez-vous sur le site de l'Insee.


fiche n°16

À VOS CALCULETTEs ! Pour savoir quel budget vous consacrez à votre logement, rassemblez vos quittances de loyer, charges, factures, taxe d’habitation... et faites vos comptes.

VOS RESSOURCES

PAR MOIS

4 AIDES POUR SE LOGER Vous avez des problèmes pour payer votre loyer, rembourser votre crédit immobilier ou régler vos factures d’électricité, de gaz ? Vous avez peut-être droit à des aides.

PAR AN

Revenus (salaires, allocations chômage, RSA...) Aides au logement (APL, ALF, ALS)

TOTAL VOS DÉPENSES LOGEMENT

ECHÉANCE

Loyer

Tous les mois

Charges locatives

Tous les mois

PAR MOIS

Tous les deux mois ou possibilité de mensualisation Tous les deux mois ou possibilité de mensualisation

Facture de gaz

Variable

Facture d'eau

Abonnement téléphone / Tous les mois internet Tous les ans ou Taxe d’habitation possibilité de mensualisation Une à deux fois par Assurance habitation an ou tous les mois Éparge pour imprévus

Vous y avez droit si vos ressources et celles des personnes qui vivent sous votre toit ne dépassent pas un certain plafond.

Leur montant varie en fonction du nombre de personnes à charge, du prix du loyer, des mensualités du prêt, etc. Vous ne pouvez toucher qu'une seule des trois aides ci-dessous.

L’aide personnalisée au logement (APL) Cette aide est versée quelle que soit votre situation familiale. Vous devez habiter un logement avec un loyer conventionné (c’est le cas des HLM) ou avoir acheté votre logement grâce à un Prêt Conventionné (PC) ou un Prêt d’Accession Sociale (PAS). L’allocation de logement familiale (ALF) Cette allocation est versée si : ◊ vous avez à charge des enfants (nés ou à naître) ou des personnes âgées ou handicapées ; ◊ vous êtes marié depuis moins de cinq ans et vous aviez tous les deux moins de 40 ans lors du mariage.

L’allocation de logement sociale (ALS) Si vous ne pouvez toucher ni l’APL, ni l’ALF, vous avez peut-être droit à l’ALS. Pour savoir si vous avez droit à l'une de ces trois aides au logement, utilisez le simulateur sur caf.fr dans la rubrique « Accès direct ». Ensuite, il faut en faire la demande à sa Caf ou directement sur caf.fr À savoir Un nouveau décret permet aux personnes « de bonne foi » de continuer à recevoir leurs aides au logement même si elles ont des impayés de loyer ou de prêt. Renseignez vous auprès de votre Caf.

Tous les mois

Le fonds de solidarité pour le logement (FSL)

TOTAL Vos ressources au mois ou à l’année — le total de vos dépenses logement au mois ou à l’année = Votre budget DISPONIBLE 36

LES ALLOCATIONS LOGEMENT

>

n° 8 > août-septembre 2016

Si vous rencontrez des difficultés pour régler vos dépenses de logement, les aides du FSL peuvent financer :

la suite laau suite dosau dos

Facture d'électricité

PAR AN

Cette fiche a été réalisée par la journaliste de debout avec le soutien de La Banque Postale.

◊ Marianne Martin dit Neuville

◊ les dettes de loyers, les charges, les factures d’électricité, de gaz, d’eau et de téléphone.

Selon les cas, il faut s'adresser à votre Caf ou ◊ le dépôt de garantie, le premier loyer, les frais aux services sociaux de votre département. de déménagement ou l’assurance habitation quand vous emménagez ; n°  8 > août-septembre 2016 >

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Bien chez soi 6 questions sur les aides au logement À partir de quand puis-je bénéficier d’une aide au logement ?

Que faire si vous ne pouvez pas payer votre loyer ?

Le mois suivant votre emménagement. Pour ne pas perdre de droit, faites votre demande dès votre entrée dans les lieux.

Essayez de trouver une solution à l’amiable avec votre propriétaire en lui demandant un délai de paiement.

Exemple de lettre

Quel logement peut bénéficier d’une aide ?

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C’est possible pour un logement meublé, non meublé, sous-loué, en colocation, neuf ou ancien, individuel ou collectif. Le logement doit être décent (fenêtre, eau potable…), mesurer au moins 9 m2 pour une personne, 16 m2 pour deux, puis 9 m2 par personne supplémentaire.

Locataire du logement situé au [indiquer l’adresse] que vous me louez en vertu du contrat de bail du [indiquer la date du contrat], j’ai toujours acquitté mes loyers au terme convenu dans le bail, soit le [indiquer la date] de chaque mois. Or, en raison de difficultés financières passagères dues à [préciser : divorce, accident, chômage...], il me sera difficile de payer le loyer à la date habituelle.

Peut-on être en colocation et bénéficier d’une aide au logement ?

Je sollicite donc de votre part un délai de paiement exceptionnel pour régler le loyer du mois de [préciser le mois]. Aussi, je vous propose de verser cette somme en

Oui, à condition que le nom de chaque colocataire figure sur le contrat de location ou que chacun ait un bail à son nom.

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>

Anne-France Lasnon, directrice de la crèche Petit Navire, labellisée Écolo crèche® « Depuis 2010, nous avons arrêté les produits toxiques et nous fabriquons notre nettoyant multi-usage. Nous avons fait beaucoup d’économies car l’eau, le vinaigre blanc et le bicarbonate ne coûtent quasiment rien. Nos mains ne sont plus irritées après le ménage, nous ne respirons plus de vapeurs toxiques et les enfants sont moins malades. »

Le citron ce héros

MONSIEUR BLANC

Un demi-citron dans le réfrigérateur captera les mauvaises odeurs. Quelques gouttes de jus de citron sur le tartre de vos robinets, sur le gras d’une poêle ou des plaques de cuisson, et tout disparaît !

Mélangez 25 cl de vinaigre blanc avec 75 cl d'eau chaude dans un vaporisateur, et nettoyez vos vitres ou miroirs avec un chiffon microfibres. Repassez un autre chiffon pour enlever les traces.

Signature du locataire

2

Tout changement de situation (professionnelle, familiale) doit être signalé à la Caf.

◊ Texte et photo : Nolwenn Perriat // Illustrations : Sabrina Koëhl

[X versements mensuels de XX euros].

La Caf me réclame un remboursement pour trop-perçu, que faire ?

Ma situation change, dois-je le signaler ?

Les produits d’entretien sont irritants et toxiques pour vous et l’environnement. Des solutions naturelles, bon marché, ont la même efficacité.

Nom et adresse du locataire

Si vous vivez dans un foyer, à l’hôtel ou dans une résidence universitaire, vous y avez également droit. C’est aussi le cas si vous êtes âgé ou en situation de handicap, ou que vous êtes hébergé non gratuitement chez des particuliers, ou encore en maison de retraite, voire en unité de soins de longue durée.

Pour contester, demander une diminution de la dette ou payer en plusieurs fois, contactez votre Caf dans les deux mois suivant le courrier.

Le ménage écolo et pas cher ? Facile !

3

Si votre propriétaire refuse de vous accorder un délai de paiement, contactez votre Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) ou faites une demande d'aide au FSL (voir au recto). Si vous avez, en plus de votre loyer, d’autres dettes impayées, vous pouvez déposer un dossier de surendettement à la Banque de France. L’association Crésus peut vous y aider : 03 90 22 11 34 ou cresusalsace.org.

n° 8 > août-septembre 2016

Le produit d’entretien des meubles en bois Le NETTOYANT DÉSINFECTANT POUR TOUT Dans un contenant d’un litre, versez une cuillère à soupe de bicarbonate de soude, un litre d’eau chaude et une cuillère à soupe de vinaigre blanc. Vous pouvez ajouter une cuillère à soupe d’huiles essentielles (lavande, citron) pour l’odeur et leurs qualités désinfectantes. Bien secouer avant chaque utilisation.

Matériel : vaporisateur (le dernier que vous avez vidé fera l’affaire). Cuillère à soupe. Ingrédients : jus de citron (pressé ou en bouteille) ou vinaigre blanc, huile d’olive, huile essentielle de citron. Recette • 5 cuillères à soupe de jus de citron ou de vinaigre. • 5 cuillères à soupe d’huile d’olive. • 15 gouttes d’huile essentielle de citron. Utilisation : vaporiser sur la surface à traiter, frotter avec un chiffon. Extrait de « Raffa, le grand ménage » raffa.grandmenage.info

8 • août-septembre 2016

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Bien chez soi s’écoule mal, et détartrez les évacuations avec du vinaigre blanc par exemple. Pour éviter les tuyauteries bouchées, il suffit de mettre une petite grille qui retiendra tout ce qui encombre l’évier (à partir de 3 € en grande surface).

Penser à l’extérieur L’entretien du jardin est également indispensable, car les hautes herbes et les tas de vieux objets sont de parfaits repères pour les rongeurs et les reptiles. Veillez aussi à vider et désengorger les gouttières et faites attention à garder les menuiseries (portes, fenêtres et volets) en bon état, elles isolent le logement. Enfin, pensez à changer les joints des fenêtres pour garder la chaleur en hiver. Vous trouverez des tutoriels très complets pour vous y aider sur ooreka.fr

MA MAISON, j’en prends soin ! Faute d’entretien, une habitation se dégrade très vite. Quelques bons réflexes et un peu de ménage au quotidien sont donc indispensables. ◊ Texte : Laure Espieu ◊ Illustrations : Sabrina Koëhl

A

érer est un geste incontournable. Une bonne ventilation permet à l’humidité de s’évacuer. Vous évitez les mauvaises odeurs et le développement des moisissures ou des acariens qui causent des allergies. 15 à 30 minutes par jour suffisent à ce que l’air se renouvelle.

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En hiver, comptez 5 minutes pour ne pas perdre de chaleur. Vivre dans un air propre, c’est protéger sa santé et celle de ses enfants.

Prévenir les réparations Un entretien régulier aide à moins dépenser. C’est en effet au locataire qu’il revient d’assurer le maintien du logement en bon état. S’il ne le fait pas, toutes les réparations seront à sa charge, à ­l’intérieur comme à l’extérieur. Il s’agit avant tout de garder le logement propre et de ne pas l’abîmer. Pour fixer un objet au mur, 8 • août-septembre 2016

par exemple, il faut veiller à utiliser des chevilles ou des crochets appropriés.

Maintenir un logement sain et en bon état →

L’entretien de sols se fait avec un produit adapté à leur nature. Le carrelage se lave tout simplement à l’eau savonneuse. Pour les linos et parquets, une serpillère humide est suffisante. Attention à ne surtout pas les nettoyer à grande eau. Et pour la moquette, saupoudrer du bicarbonate de soude avant de passer l’aspirateur permet de la rafraichir (en vente dans les grandes surfaces et les magasins de bricolage). Penser à mettre des patins sous les meubles pour empêcher les rayures et les traces.

Les murs peints peuvent se lessiver régulièrement avec de l’eau tiède et une éponge. Attention à ne jamais utiliser de produit agressif ni de grattoir. Pour effacer les traces de doigts sur le papier peint, il suffit de frotter très doucement avec une gomme d’écolier ou de la mie de pain.

→ Pour éviter les moisissures dans la cuisine et la salle de bains, ouvrir régulièrement les fenêtres, et nettoyer les grilles d’aération et les joints.

Remplacer au fur et à mesure Par ailleurs, les petites réparations et le remplacement des pièces cassées doivent être assurés au fur et à mesure. Pensez à changer le flexible raccordé au pommeau de douche lorsqu’il est cassé ainsi qu’à nettoyer régulièrement les joints des sanitaires, voire à les refaire quand ils sont trop abimés pour éviter les fuites chez le voisin. Débouchez aussi les siphons lorsque l’eau

Attention à la sécurité Voici quelques règles à respecter pour éviter les accidents : → Les prises multiples ne doivent pas être surchargées, au risque de chauffer et de provoquer un incendie ; → Meubles et vêtements seront tenus à distance des radiateurs. Pour les convecteurs électriques, penser à les aspirer au moins une fois par an pour enlever la poussière ; → Un meuble ne doit jamais être placé devant les bouches d’aération qui permettent d’éviter l’accumulation de gaz toxiques.

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Bien chez soi

S'ÉQUIPER PAS CHER

Acheter neuf

Où trouver des meubles, de l’électroménager ou encore de la vaisselle quand on a un petit budget ? Découvrez nos bons plans.

Pour vous aider à financer votre installation, certaines Caf proposent des prêts intéressants sous conditions de ressources et sur présentation de devis. Renseignez-vous auprès de votre Caf. Sinon, Emmaüs Défi a créé, à Paris et depuis peu à Lyon, la Banque Solidaire de l'Équipement pour les personnes en hébergement d'urgence qui emménagent dans leur premier logement. Celles-ci peuvent acheter à petits prix des produits neufs. Pour en faire la demande, parlez-en d’abord à votre accompagnateur social.

◊ Texte : Claire Caillard

C'est gratuit !

Le troc

Sur certains sites internet, des ­particuliers postent des annonces de dons : une table, un canapé-lit, une bibliothèque, etc. Il existe aussi des boutiques gratuites, comme Le Magasin pour rien à Mulhouse ou La Boutique sans argent à Paris. Dans ces lieux ouverts à tous, chacun peut déposer les objets dont il n’a plus besoin ou récupérer gratuitement ceux qui pourraient lui être utiles.

En adhérant à un Système d'échange local (Sel), vous pouvez "acheter" des meubles et équipements dans une monnaie imaginaire, comme l'étoile ou l'abeille. Le principe : vous aidez Mme Martin à faire son ménage, vous gagnez 50 étoiles avec lesquelles vous vous "offrez" le four proposé par M. Durand, un autre adhérent du Sel.

De l’électroménager à prix léger C’est le bon plan pour s’offrir un réfrigérateur ou un lave-linge de grande marque sans se ruiner (Bosch, Brandt, Miele...). L’enseigne Envie rénove de gros et petits appareils électroménagers pour les revendre jusqu'à 60 % en dessous du prix neuf. Le concept ? L’entreprise récupère des équipements qui étaient destinés à la casse, et ses employés, en contrat d’insertion, les remettent en bon état. La qualité est au rendez-vous et vous bénéficiez d’une garantie d’un an minimum. Pour trouver un magasin près de chez vous : envie.org

Fabriquer ses meubles Brocanter De bonnes affaires sont à dénicher en arpentant les vide-greniers. Les ­boutiques solidaires d'Emmaüs, du Secours populaire et des associations comme les ressourceries récupèrent des objets et les revendent à bas prix. Sur leboncoin.fr, des particuliers vendent pas cher de quoi équiper son chez-soi.

Des associations vous apprennent à fabriquer votre mobilier. C'est le cas de l'Atelier solidaire de SaintOuen, contre une libre participation. Pour les étudiants, la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) a ouvert douze AGORAé en France. Ces espaces solidaires proposent des ateliers pour recycler des meubles ou en construire avec des palettes.

© Emmaüs Défi

GAGNER DE LA PLACE !

© Julien Richetti

Pas facile de tout caser dans un 17 m2 ! Une astuce, multiplier les espaces de rangement et utiliser des meubles rabattables : un clic-clac, une table à manger sous forme de planche rabattable contre le mur... Vous pouvez aussi installer des étagères sur toute la hauteur de vos murs (les trous sont à reboucher en quittant le logement). Au lieu d'avoir des chaises, asseyez-vous sur des coffres ou des poufs dans lesquels vous rangez vos affaires.

© Charly, Fage

Contacts

© Emmaüs Défi

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Un atelier pour créer du mobilier d'extérieur avec des palettes, proposé aux étudiants par la Fage.

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Sites de dons donnons.org, jedonnetout.com, jedonne.org Magasins sans argent Le Magasin pour rien à Mulhouse : 03 89 42 04 32 La Boutique sans argent : 181, avenue Daumesnil 75012 Paris.

Acheter d'occasion emmaus-france.org, emmaus-defi.org, secourspopulaire.fr, ressourcerie.fr Troc seldefrance.communityforge.net Créer ses meubles Atelier solidaire de Saint-Ouen : 06 61 30 89 83 Agoraé : fage.org

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Loisirs créatifs

Des murs décorés à moindres frais Embellir son intérieur sans engager de grosses dépenses, c'est possible avec quelques accessoires et un peu d'astuce. Les murs se parent alors de souvenirs, de lumière ou de motifs. ◊ Créations et photos : Marine Dérien

Une maison de papier 2 heurES 5€ un CRAYON À PAPIER unE RÈGLE UNE PAIRE DE CISEAUX

MATERIEL : ◊ des chutes de papier peint ◊ de l'adhésif double face Tracer sur les chutes de papier peint les différentes formes qui vont composer le motif : un grand rectangle pour les murs, un trapèze pour le toit, des carrés pour les fenêtres, un cercle pour le hublot… Découper l'ensemble à l'aide de la paire de ciseaux. Reconstituer au sol la maison et coller entre eux les différents éléments avec le double face. Retourner le motif et coller sur son envers des longueurs d'adhésif réparties sur toute sa surface. Coller ensuite la maison sur le mur.

Motifs graphiques 1 heurE 3€ un CRAYON À PAPIER unE RÈGLE UNE PAIRE DE CISEAUX

MATERIEL : ◊ un ou plusieurs rouleaux de masking tape

(rubans adhésifs colorés ou à motifs)

Des souvenirs affichés 30 minutes 4€ un CRAYON À PAPIER un mètre UNE PAIRE DE CISEAUX

MATERIEL : ◊ des pinces à linge en bois ◊ de la ficelle fine ◊ 4 grosses punaises ou clous Tracer sur le mur deux points alignés distants de la longueur souhaitée pour la première rangée d'affichage. Fixer une punaise sur chaque repère. Tendre une longueur de ficelle entre les punaises, et la nouer aux extrémités. Couper l'excédent à quelques millimètres des noeuds. Accrocher avec les pinces des photos ou des cartes. Au-dessus de cette première rangée, réaliser une deuxième rangée en renouvelant les mêmes opérations.

Et la lumière fut 1 heurE 7€ une pince coupante un mètre

MATERIEL : ◊ une guirlande électrique de 20 petites ampoules, à

partir de 2 € dans les magasins de décoration, certains supermarchés ou sur internet ◊ un morceau de fil de fer assez souple (1 mm de diamètre) ◊ du ruban adhésif transparent Mesurer la longueur de fil disponible entre la première et la dernière ampoule de la guirlande. Reporter cette distance sur le fil de fer. Découper avec la pince coupante et réaliser une forme avec cette longueur (étoile, nuage, cœur, fleur…). Poser la guirlande le long de la forme, et l'accrocher au fil de fer à l'aide de morceaux de ruban adhésif. Suspendre au mur grâce à un clou, près d'une prise de courant pour brancher la guirlande.

Dessiner sur le mur le motif souhaité (lignes, croix, triangles, rayures, lettres…). Coller sur les traits les longueurs de ruban adhésif découpées, en alternant les couleurs et les motifs. Pour que le ruban adhésif tienne longtemps sur le mur, celui-ci doit être propre, lisse et mat (peinture mate ou papier peint). Le ruban se décollera si besoin sans abîmer le support. 44

8 • août-septembre 2016

8 • août-septembre 2016

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Autour de moi

Ils sont debout

TROUVER DES ACTIVITÉS DANS SON QUARTIER

◊ Texte : Pauline Hammé la route pendant trois ans et vit de la manche avec un SDF, le futur père de sa fille. Mais lorsqu'arrive l'enfant, les choses changent : « ce n’était pas possible de l’élever dans ces conditions. »

Écouter les premiers concernés De la zone à l’ENA, Éditions du Cherche Midi, 2008.

A

nne n’est pas du genre à se laisser décourager. « Il ne faut pas avoir peur de donner des coups de pied dans les portes et, si elles ne s’ouvrent pas, on passe par les fenêtres ! », répond-t-elle lorsqu’on l’interroge sur son parcours hors norme. Malgré les années, on devine encore dans son regard la flamme rebelle qui l’anime depuis l’adolescence. « J’ai grandi dans une famille engagée à gauche. Mon père disait que pour changer la société, il fallait l’influencer de l’intérieur. À l’époque, je n’étais pas d’accord, je voulais la révolution. » À l’âge de 15 ans, Anne quitte ses parents pour vivre dans la rue ou dans des squats. En 1979, elle prend

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Au fil des années, Anne « se range », mais conserve des liens avec des personnes en difficulté. Elle devient journaliste, puis prof et décide, à 43 ans, de passer le concours de l’ENA. « Je voulais prouver qu’on peut réussir sans avoir fait de grandes études. »

« On peut aller au bout de ses projets si on se bat pour y arriver. » Diplômée, elle écrit un livre De la zone à l’ENA, pour montrer « qu’on peut aller au bout de ses projets si on se bat pour y arriver ». Elle choisit ensuite de travailler dans l’insertion sociale. À la mairie de Paris, par exemple, où elle s’est 8 • août-septembre 2016

occupée des questions liées aux sans-abri. « Grâce à mon expérience, je suis une sorte de pont entre les décideurs et les personnes dont ils ont la charge. » Anne a aussi porté beaucoup de projets, au sein d’institutions et ­d’associations, pour donner la parole à ceux qui vivent dans la pauvreté. « Ils sont aussi capables de faire des propositions pour améliorer leur vie ! »

ANNE EN 3 DATES 1977 Anne commence à fréquenter des gens de la rue. 2006 Elle réussit le concours de l’ENA. 2016 Militante chez « Nouvelle Donne », un mouvement qui veut faire de la politique autrement.

◊ Texte : Daphnée de Morant

À

© Daphnée de Morant

Née en 1962 à Lyon, Anne Joubert a quitté très jeune sa famille pour vivre dans la rue. Une fois maman, elle a décidé d’en sortir. À force de travail, elle a réussi à intégrer l’École Nationale d’Administration (ENA), qui forme les hauts fonctionnaires de l’État.

Les clubs et les associations de quartier : des bons plans pour se changer les idées, prendre l’air, du bon temps et faire de nouvelles rencontres autour de chez soi.

la mairie, on vous renseignera sur les activités organisées près de chez vous. Regardez aussi dans le journal d'informations de la municipalité ou sur son site internet. Passez par l'office du tourisme : il y a la liste des clubs sportifs (­natation, tennis...) et culturels (échec, bridge...). N'oubliez pas la médiathèque qui fourmille d’idées et de bons plans : elle organise souvent des projections gratuites, des­conférences-débats et des lectures faites par des conteurs.

ÉCHANGER AVEC LES AUTRES Lieux d'accueil ouverts à tous les âges, les associations et maisons de quartier organisent régulièrement des événements. Profitez des ludothèques pour participer à des ateliers (bricolage, jeux en extérieur…) et échanger avec les autres. Partez à la découverte des espaces verts autour de chez vous. Certains parcs proposent des parcours sportifs et des jeux pour enfants. Dans les petites communes, le comité des fêtes organise des réunions mensuelles ou hebdomadaires : une bonne occasion pour rencontrer ses v ­ oisins. Les municipalités sont parfois r­ egroupées dans une Communauté de communes qui propose un listing très complet des associations et des centres d'activités aux alentours.

Annie , 74 ans « J'aime me tenir informée des différents ateliers organisés près de chez moi. Par exemple, les ateliers de jardinage m'ont donné envie de créer à mon tour un jardin partagé dans ma résidence. Je l'ai fait en utilisant de simples corbeilles en osier récupérées dans mon quartier. »

© Jérôme Dorkel pour Strasbourg Eurométropole

Anne Joubert, de la rue AUX GRANDES ÉTUDES

Le répertoire des jardins collectifs jardins-partages.org, rubrique « Qui contacter ». Certaines villes comme Strasbourg, proposent des activités sportives gratuites dans les parcs. Renseignez-vous en mairie.

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Autour de moi

J’irai sonner chez mon voisin ! Connaître ses voisins rend la vie de quartier plus agréable. On échange des petits services, des conseils, on partage de bons moments… Des associations et des sites internet vous aident à prendre contact. ◊ Texte : Amandine Pilaudeau // Photos : Matthieu Chatonnier

tous âges peuvent proposer ou demander de l’aide : porter vos courses, vous apprendre une nouvelle langue, vous prêter une perceuse ou donner des cours de soutien à votre enfant. En retour, libre à vous d’offrir vos compétences en bricolage, en cuisine ou autre, tout est gratuit ! « Sur notre site, vous n’êtes pas un aidant ou un aidé, explique Marie Treppoz, la fondatrice de Welp. Vous êtes un welper. Car tout le monde, même s’il a besoin d’aide dans un domaine, a quelque chose à donner ou à apprendre aux autres. »

« Tout le monde a quelque chose à donner ou à apprendre aux autres. » Marie Treppoz

Trouver et créer son réseau ◊ Il est nécessaire d’avoir internet pour s’inscrire sur

Nathalie a reçu la visite d’Asmaa, sa " voisine maligne " « J’ai emménagé dans l’immeuble il y a peu de temps. Je ne connais pas encore mes voisins. Discuter avec Asmaa m’a redonné envie de faire du tri sélectif. C’est plus motivant lorsque l’information vient directement à nous. Et avec ce sac jaune offert pour stocker les déchets triables, je n’ai plus qu’à passer à l’action ! »

A

vant j’étais timide. Aujourd’hui, je suis une vraie pipelette », confie Asmaa. Cette habitante de Ris-Orangis (91) travaille pour Voisin Malin, une association qui emploie des ­personnes en CDI à temps partiel (12 à 16 heures par mois) pour faire du porte-à-porte auprès de leurs voisins. « Savez-vous où jeter vos ampoules ? », demande Asmaa à Denise, une voisine perdue entre la poubelle jaune et la verte.

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« À la supérette au coin de la rue, lui précise-t-elle. Et pour le verre, c’est dans le container au bout de la cité. » Grâce à Asmaa, les résidents apprennent à trier leurs déchets, mais ils découvrent aussi où se renseigner pour chercher un travail, dans quel établissement apprendre le français ou encore vers quelle association se tourner en cas de problèmes familiaux. Depuis qu’elle a commencé,

8 • août-septembre 2016

Asmaa croise souvent des personnes qu’elle a orientées. Une manière de créer du lien entre les habitants d’un même quartier.

La solidarité en un clic Les sites de partage entre voisins sont ­n ombreux et actifs partout en France (voir l’encadré p. 49). Sur le site ou l’application Welp par exemple, les v ­ olontaires de

welp.fr. Une assistance téléphonique peut vous y aider au 09 72 50 88 65, de 9h30 à 19h. ◊ Pour partager un potager ou vos courses, optez pour Mon p’ti voisinage (monptivoisinage.com, 09 72 32 10 57) ou Proxiigen (proxiigen.com). ◊ L’association Voisin-Age, soutenue par les Petits Frères des Pauvres, met des personnes âgées en relation avec leurs jeunes voisins (voisin-age.fr). Pour ceux qui n'ont pas internet, contactez l'association au 01 49 23 13 55. ◊ Le site ma-residence.fr compte aujourd’hui près de 26 000 immeubles connectés. ◊ Profitez de la Fête des Voisins, elle a lieu chaque année le dernier vendredi de mai.

Contact Voisin Malin est implanté dans le Nord à Lille, en Île-de-France à Paris, en Centre Essonne (91), en Seine-Saint-Denis (93) et dans le Val-d’Oise (95). Pour contacter le responsable local, rendez-vous sur voisin-malin.fr, rubrique « Nos quartiers », et sélectionnez la ville de votre choix. Sinon écrivez à contact@voisin-malin.fr pour créer un nouveau réseau.

8 • août-septembre 2016

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Autour de moi

Neyla, 39 ans, d’origine brésilienne, est allée au PIMMS de Noisy-leGrand (93) car elle ne savait pas bien parler français.

Les médiateurs, de précieux alliés

(PCB) : www.social-sante.gouv.fr, taper « Annuaire des Points Conseil Budget » dans la barre de recherche.

© Face

◊ Texte : Rouguyata Sall et Pauline Hammé

édiger des courriers, expliquer les lois ou les dossiers administratifs compliqués… C’est le quotidien des ­médiateurs sociaux. « On aide pour la déclaration d’impôts, les demandes d’aides sociales, de titre de séjour ou encore les démarches avec Pôle emploi », explique Sébastien Le Goff, le directeur du Point Services aux Particuliers (PSP) de Saint-Quentin-en-Yvelines (78). Il existe beaucoup d’endroits où l’on peut rencontrer un médiateur : les Maison de Services au Public, les Points Information Médiation Multi Services (PIMMS), les antennes de la Fondation agir contre l’exclusion (Face), les Points Conseil Budget (PCB), les régies de quartier, des associations… Certaines ont des sites internet où l’on peut repérer les adresses (voir l’encadré Contacts). Sinon, renseignez-vous auprès de votre mairie pour connaître la structure de médiation sociale la plus proche de chez vous.

Les structures de médiation sociale accompagnent également ceux qui ne sont pas à l'aise avec l'informatique. C’est l’occasion d’apprendre à créer son CV, sa boîte mail ou encore à effectuer des démarches en ligne auprès de la Caf ou de sa banque, par exemple.

Gagner en assurance

On vous proposera peut-être de participer à des ­ateliers pratiques sur le numérique mais aussi autour de l’emploi (bien préparer un entretien d’embauche, par exemple) ou encore du logement (les droits et les devoirs des locataires, prévoir ses dépenses…). Comme le résume Lucie Le Terrier, « nous sommes là pour vous redonner confiance en vous ! »

C’est l’occasion d’apprendre à créer son CV, sa boîte mail ou encore à effectuer des démarches en ligne.

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© Caisse des Dépôts

Atelier budgétaire proposé par le réseau Face autour du jeu Dilemme de l'association Crésus.

« Si votre facture d’électricité ou de gaz est salée, nous vous aidons à obtenir des échéanciers afin de la payer en plusieurs fois, indique Lucie Le Terrier, directrice du PIMMS de Noisy-le-Grand (93). Nous pouvons aussi vous montrer comment réaliser des économies d’énergie pour réduire vos dépenses. » 50

ContactS ◊ www.fondationface.org ◊ www.maisondeservicesaupublic.fr ◊ www.pimms.org, rubrique « Réseau » ◊ Pour les Points Conseil Budget

Vous avez du mal à gérer votre budget, payer vos factures, ou même utiliser internet ? N’hésitez plus ! Rendez-vous dans une structure de médiation sociale. Sur place, vous trouverez une aide gratuite.

R

« Ma voisine m’avait conseillée d’y aller. J’ai d’abord été accompagnée pour ma demande de titre de séjour et pour les factures d’électricité que je n’arrivais plus à payer. J’avais aussi des problèmes avec mon propriétaire, il était malhonnête. Une dame du PIMMS m'a dit d’aller voir un conciliateur de justice dans une Permanence d'accès aux droits (Pad). Il m’a informée sur la loi et j’ai pu me défendre. Grâce au PIMMS, j’ai aussi suivi des cours pour apprendre à mieux parler et écrire en français. Aujourd’hui, j’arrive mieux à me débrouiller sans avoir besoin d’aide. J’ai même inscrit mon fils au sport toute seule ! »

Devenir médiateur social Vous êtes tenté par ce métier ? Les qualités pour être un bon médiateur social sont avant tout humaines : ◊ être à l’écoute, pédagogue et diplomate ; ◊ savoir se remettre en question. Les formations pour les jeunes, au lycée : ◊ CAP Agent de prévention et de médiation, en deux ans. ◊ Bac Pro Services de proximité et vie locale, en trois ans. Pour les adultes, l’Association nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes (AFPA) propose un diplôme de : ◊ Technicien Médiation Services (TMS), en cinq mois ; ◊ Agent de Médiation Information Services (AMIS), en six mois.

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Emploi

Emploi

Quitter Paris pour un appart et un job à Aurillac

Gardien d’immeubleS, j’écoute !

L'association Aurore propose à des personnes sans-abri ou mal-logées de quitter la région parisienne pour s'installer et travailler à Aurillac. Petit tour dans le Cantal à la découverte du dispositif « Un toit, un emploi ».

◊ Texte et photos : Nolwenn Perriat

◊ Texte : Claire Caillard // Photos : Yuzu Productions - Zambeaux

« Je me suis remis en marche. Avant je ne voulais pas vivre comme tout le monde. Maintenant j'en ai envie. Avoir un appart, un boulot, c'est ça la vie. » Stéphane, 43 ans

Comment ça se passe ? « Nous accompagnons dans ce déménagement les personnes qui souhaitent changer d'environnement », résume Olivier Febvre, directeur du pôle Insertion d ­ 'Aurore. Les candidats prioritaires sont ceux dont les métiers sont prisés : le bâtiment, la ­restauration, les emplois en usine, l'agriculture, l'aide à domicile... L’association les emmène découvrir Aurillac ­pendant deux à trois jours pour voir si cette ville leur plaît. « De retour à Paris, on fait le point avec eux et leurs travailleurs sociaux », explique Norman Delis, responsable du dispositif. Si tout le monde est d'accord et que la personne trouve un contrat de ­travail à Aurillac, Polygone prend en charge son logement.

C

harles, que tout le monde appelle Charly, est gardien d’immeubles depuis quelques mois. « J’ai toujours voulu faire ça. Je suis assez maniaque, mais surtout j’aime la relation avec les locataires. Il faut être à l’écoute, un peu psy et patient. » Charly n’a pas les diplômes classiques, mais il a travaillé longtemps dans une entreprise de nettoyage. Nantes Métropole Habitat, son employeur actuel, lui propose régulièrement des formations en électricité et en bureautique par exemple.

V

ous vivez en Île-de-France, en hébergement d'urgence ou dans un logement trop petit ou dégradé ? Pourquoi ne pas quitter la région parisienne pour vous construire une nouvelle vie ? Votre assistante sociale, votre éducateur spécialisé ou votre conseiller en insertion professionnelle peuvent vous mettre en contact avec l’association Aurore. En partenariat avec la société de HLM Polygone, basée dans le Cantal, elle propose à des personnes qui ont des problèmes pour se loger de déménager à Aurillac. Dans cette ville du Massif central, beaucoup de logements sociaux sont inoccupés.

Le métier de gardien d’immeubles est facilement accessible si vous aimez le contact humain, l’effort physique et la propreté. Portrait d’un concierge nantais.

« J’aime la relation avec les locataires. Il faut être à l’écoute… »

Un métier qui recrute « Ma journée type commence par sortir les ­poubelles, faire le ménage, faire un tour dans les immeubles, vérifier les parties communes, voir s’il y a des ­dégradations, etc., puis je vais dans ma loge pour recevoir les habitants. » Charly « gère » quatre immeubles, soit 140 logements. Il rend service aux habitants, donne des coups de main aux personnes âgées… Gardien d’immeubles est un métier qui recrute. De nombreux bailleurs recréent des loges de gardien. Nantes Métropole Habitat a créé six postes depuis 2015. Les habitants apprécient, se ­sentent davantage en sécurité et ont un interlocuteur f­ acilement joignable.

Formation et salaire Trois CAP permettent de se préparer au métier : « gardien d’immeubles », « maintenance et hygiène des locaux » et « agent de prévention et de sécurité ». Le financement de la formation peut être pris en charge par Pôle emploi ou dans le cadre de votre Compte Personnel de Formation (CPF), voir debout n°4 p. 20. Comptez 35 semaines de cours et stages. Un gardien d’immeubles commence au Smic (1 425,67 € brut par mois) et peut aller jusqu’à 1 750 € brut avec de l’expérience et de l’ancienneté.

Claudia, Manuel et leurs enfants ont pu se recréer une vie de famille en s'installant à Aurillac.

« On voulait une nouvelle vie pour trouver du travail et offrir un foyer à nos enfants, une vie digne, et rien d'autre. Tout ce que cette opportunité nous a offert ! » Claudia et Manuel 52

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Témoignages et photos tirés du documentaire « Des clés dans la poche », de Stan et Edouard Zambeaux, consacré au dispositif « Un toit, un emploi », diffusé sur Public Sénat.

PoSTULER Sur gardienrecrut.com, vous trouverez des offres d’emploi partout en France. 8 •  août-septembre 2016

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Emploi

Le BTP, un secteur mal-aimé, et pourtant… Le bâtiment souffre d’une mauvaise réputation. À tort, car ce secteur embauche et les conditions de travail ne cessent de s’améliorer. ◊ Texte et photos : Xavier-Éric Lunion

Le secteur du BTP, c'est 80 000 embauches par an.

L

e bâtiment est le premier employeur du pays (un jeune sur six). On y trouve 32 professions reparties en trois catégories : commercialisation, études et construction. Ces métiers sont accessibles avec ou sans qualification. Le recrutement se fait toute l’année et sur l'ensemble du territoire : plus de 80 000 embauches par an en moyenne, et cela n’est pas prêt de s’arrêter. Il existe près de 70 diplômes de l’Éducation nationale, 75 titres du ministère du Travail et 34 certificats de

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« Plus besoin d’être un bodybuilder pour entrer dans le bâtiment. » dans le BTP. Depuis 2009, la p ­ roportion ne cesse d’augmenter. D’ailleurs, 24 % des entreprises dans le domaine du BTP sont tenues par des femmes. Pour Anaïs Cucheval : « plus besoin d’être un bodybuilder pour entrer dans le bâtiment ».

le BTP ÉCOLO Le BTP se met au vert et à la solidarité. Ainsi, dans le Nord, près de Calais, le Chênelet est une entreprise du bâtiment pas comme les autres. Ses salariés, tous en contrat d’insertion, construisent des logements sociaux é­ cologiques avec des matériaux locaux et en utilisant des techniques ancestrales. « C’est du logement social haut de gamme, une maison de bobos pour des personnes au RSA, ironise François Marty, fondateur du Chênelet. Ici on veut faire du beau pour les gens qui ont peu ou pas de moyens. » . En plus de leur qualité s­ upérieure, les appartements ainsi construits sont plus économiques à l’usage pour les futurs locataires. Les charges (électricité, c­ hauffage, etc.) y sont divisées par trois. Du bonheur pour le plus grand nombre ! qualification professionnelle. Ces formations sont disponibles à temps plein ou en alternance.

SE FORMER La formule d’apprentissage est privilégiée par les employeurs : c'est la garantie d'être formé à la pratique du métier, aux méthodes de l'entreprise, et d'être opérationnel dès la fin de sa formation. N’hésitez pas à vous rendre au Pôle emploi ou dans les Missions locales pour vous renseigner et débuter votre carrière dans le BTP. 8 • août-septembre 2016

Grâce à la mécanisation et à l’utilisation de matériaux plus légers et performants, les conditions de travail se sont nettement améliorées.

Julien, 30 ans, Encadrant en construction « J’ai la chance d’apprendre constamment. Le secteur est en perpétuelle évolution, les techniques de construction se m ­ odernisent sans cesse. On peut commencer dans le bâtiment sans qualification particulière et progresser ­rapidement. Peu de professions offrent cette opportunité. De plus, il n’y a jamais de routine. C’est différent tous les jours. Sans parler du fait de pouvoir travailler au grand air et de ne pas être coincé derrière un bureau toute la journée. Avec mes enfants, il m’arrive de passer devant les maisons que j’ai construites. Ils sont fiers de leur papa et ça fait plaisir ! »

Association Chênelet u 03 21 10 51 16 p chenelet.org/contact

L'atout féminin Le secteur s’est ouvert aux femmes. « Pour les clients, cela ­ r assure beaucoup d’avoir une femme sur les chantiers », constate Anaïs Cucheval, porte-parole de la Fédération Française du Bâtiment (FFB). Elles représentent déjà 11 % des e­ ffectifs

Pourquoi travailler dans le bâtiment ? Les bonnes raisons sont multiples : ◊ des avantages sociaux intéressants : aide au financement du permis de conduire, prêts avantageux pour l’achat d’un véhicule ou d’un logement pour les jeunes apprentis ; ◊ la grande diversité du secteur : travailler chez des artisans, des PME ou des grands groupes ; ◊ pouvoir se former tout au long de sa carrière.

8 •  août-septembre 2016

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À vous de jouer !

7 erreurs se sont glissées entre ces deux dessins. Sauras-tu les retrouver ?

par Michel Duguet D’après la liste ci-dessous, rayez tous les mots de cette grille qui y figurent dans huit sens différents. Une lettre peut être commune à plusieurs mots. Avec les 5 lettres restantes, retrouvez le mot qui correspond à la définition ci-dessous :

E I I S B A L T O V

T S D T T M N G S I

N T E E A E A V I L

E U I N M T L S A L

T D O E A E I A M O

S I G O L B U B H N

R O L I R B A R A C

L U A E T A H C E H

belle demeure

ABRI

LOGIS

CABANE

MAISON

CHALET

MANOIR

CHÂTEAU

MAS

DEMEURE

PAVILLON

HABITATION

ROULOTTE

IGLOO

STUDIO

ISBA

TENTE

LOFT

TOIT

par Sabrina Koëhl

A O O L L O F T N A

• L’antenne de télévision a disparu • Une fenêtre manquante sur le troisième bâtiment • La partie droite de la gouttière • La fleur sur la fenêtre a un pétale en plus • Un bouton sur le chemisier de la fillette manquant • Une brique en plus au dessus du buisson • Un oiseau s’est envolé !

N E T T O L U O R P

LOGEMENT

Les éco-gestes par Gérard Mathieu

par Michel Duguet TROP REMPLIE

T

HABITATIONS

5x6

T

SÉPARATION ENTRE DEUX PIÈCES

QUI DATE D’ HIER

T

VÉRITABLE

PLACER EN HAUTEUR

56

8 • août-septembre 2016

Y A A A

par Michel Duguet

QUI A BIEN SERVI

E

IMAGINAIRE

Y

SUR LE TOIT DES IMMEUBLES

E

PLUS QUE 10

Y

RENIFLER

E

Complétez cette grille avec les chiffres de 1 à 9 de façon à ce qu’un même chiffre ne f­igure qu’une seule fois par ligne, par ­colonne et par carré délimité de 9 cases.

5 TRÈS CALME

E

ELLE OUVRE LA PORTE

9

A UNE NÉGATION

2 8 3

A

8 1 9 4 5 6 3 1 9 8 • août-septembre 2016

7 6 8 4 3 1 9 2 7 5 4 3 4 2 6 6 4 1 9 7 2 8 57


Regard sur… Des artistes engagés contre le mal-logement Photographe, humoriste, performeur ou encore street artist, ils dénoncent la crise du logement à coups d’œuvres d'art amusantes et originales. ◊ Texte : Pauline Hammé

“ Un sourire svp ”, EXPO DE Little Shao (photos) et Luigi Li (panneaux) L’un est photographe, l’autre humoriste. En 2013, Little Shao et Luigi Li sont allés à la rencontre de personnes sans-abri « pour discuter et pour écrire sur leur pancarte autre chose que ce qu’on y lit toujours ». Les photos ont été exposées par la Fondation Abbé Pierre. Une façon de dénoncer leurs conditions de vie, sans faire pleurer dans les chaumières. « Les gens à la rue sont comme tout le monde, ils ont de l’humour comme nous et en ont besoin pour vivre aussi, tout comme nous. »

“ Arbres à louer ” par Ariane Picoche et Eudes Bonneau-Cattier Pour ses créateurs, ce projet de street art, « c’est une sorte de pétition à ciel ouvert ! ». En 2015, Ariane, une journaliste qui a connu des galères de logement, et Eudes, un architecte, ont une idée originale : coller des fenêtres vides ou  habitées  sur des arbres. Ce concept leur est venu « d'une rêverie, celle d'une ville idéale sans exclusion, ni pollution. Pour nous, c’est une façon de porter les problématiques du mal-logement sur la place publique ».

La “ maison suspendue ” de Tiago Primo

Le concept est très simple : aidés par des habitants, les deux amis décorent les troncs avec les moyens du bord : des photomontages imprimés en noir et blanc et fixés avec de la colle biodégradable faite maison  à base de farine. « Nous avons un mode d'emploi  en accès libre pour que les bénévoles d’associations puissent s'approprier le concept sans même que l'on soit présent. Cela a déjà fonctionné à Ivry et à Fontenay (94), lors de fêtes de quartier avec la participation des résidents. »

Cet artiste brésilien et son frère Gabriel ont construit une habitation sur un mur de Rio de Janeiro. Ils y ont vécu pendant 4 mois, 10 heures par jour. Leur but ? Alerter les passants sur le manque de logements. Tiago Primo a reproduit cette performance artistique en 2015 à Wazemmes, un quartier populaire de Lille (voir la photo ci-contre). 58

Pour prendre contact avec les artistes, rendez-vous sur leur page Facebook : www.facebook.com/arbresalouer

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8 • août-septembre 2016

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75 %

des lectrices et lecteurs comprennent mieux leurs droits grâce au magazine

debout

Oui

«  , je veux aider celles et ceux qui en ont besoin à trouver les bonnes informations pour sortir de la galère !

S'informer pour rebondir une information adaptée = une insertion réussie

Grâce à mon don, je soutiens l’association Debout dans sa mission pour rendre l’information accessible à tous. »

bons plans et des conseils pertinents. 74 % des lecteurs et 95 % des distributeurs estiment qu'il n'existe pas de support équivalent.

debout traite de tous les

L

a situation économique et sociale en France fait que des millions de gens, avec ou sans emploi, ont du mal à joindre les deux bouts.

74 %

des lectrices et lecteurs découvrent des solutions à leurs problèmes Études menées par le cabinet Iligo

Tous les trois mois, le magazine debout propose 64 pages d’informations utiles pour améliorer son quotidien et prendre son avenir en main. Une véritable boîte à outils, distribuée ­par les acteurs du social et de la solidarité aux publics qu’ils accueillent.

* Champs obligatoires(2). Merci de remplir lisiblement et en lettre capitales

✁ Remplissez et envoyez ce bulletin accompagné de votre chèque ou faites un don par carte bancaire sur debout.fr nom * : ...................................................................................................................................................... prénom * :.............................................................................................................................................. Adresse * : ........................................................................................................................................... ..................................................................................................................................................................... VILLE * : ................................................................................................................................................... CODE POSTAL * : .................................................................................................................................. E-MAIL * :................................................................................................................................................. votre adresse mail nous permet de vous adresser votre reçu fiscal

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20 € coût réel pour vous 6,80 €

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90 € coût réel pour vous 30,60 €

120 € coût réel pour vous 40,80 €

❑ Je souhaite obtenir un reçu fiscal pour le joindre à ma prochaine déclaration de revenu (pour les dons de 20 € et plus). J’envoie mon chèque à l’ordre de l’association Debout, accompagné de ce bulletin de don dûment rempli (2) et signé, à l’adresse suivante : Association Debout, 10 rue Vergniaud, 92300 Levallois–Perret Si vous êtes imposable, le montant de votre versement est déductible de votre impôt sur le revenu à hauteur de 66 % de son montant, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable (art. 200 du CGI). Autrement dit, un don de 20 € ne vous coûte réellement que 6,80 €, un don de 50 € que 17 €, etc.

(1)

(2) Les informations recueillies sont indispensables au traitement de votre don. Elles sont enregistrées dans le respect de la loi informatique et liberté du 6 janvier 1978. Vous bénéficiez, sur simple justification de votre indentité, d’un droit d’accès, de regard et de rectification sur toutes les informations vous concernant contenues dans nos fichiers.

Association d’intérêt général (loi 1901) @

L’association

contact@debout.fr 01 80 48 90 40

debout.fr

C'est pour leur apporter les bonnes informations que l’association Debout a été créée en 2013. Elle combine son expertise du journalisme et de l'action sociale pour publier, depuis 2014, debout , un magazine positif, de qualité et gratuit. Chaque trimestre, debout propose des informations claires sur les aides, des solutions, des conseils et des témoignages inspirants, pour reprendre confiance et vivre mieux. Les nombreux messages reçus nous encouragent : debout a rencontré son public. Il répond à un besoin qui n’était pas satisfait jusqu’à maintenant. Les études de lectorat le confirment. En effet, 95 % des lecteurs considèrent que les articles du magazine sont clairs et lisibles. 75 % ­affirment mieux comprendre leurs droits et y trouver des

sujets du quotidien : connaître ses droits et ses devoirs, mieux gérer ses dépenses, savoir comment chercher un emploi ou créer son activité professionnelle, bien manger, faire des économies d'énergie, se cultiver, se divertir, prendre soin de soi à moindre coût, etc. Le magazine est diffusé à 130 000 exemplaires en moyenne par numéro sur tout le territoire, par plus de 3 000 structures (associations, mairies/CCAS, caisses ­d ’allocations familiales, Centres sociaux, épiceries solidaires, régies de quartier, bailleurs sociaux, Missions locales, etc.). Passant de mains en mains, il est lu par près de 500 000 personnes. Nous souhaitons augmenter le lectorat pour contribuer encore davantage à faciliter l’insertion professionnelle et sociale de tous. Nous allons donc faire mieux connaître le magazine à de nouvelles organisations : structures d'insertion par l'a c t i v i té é co n o m i q u e, acteurs du logement social, organismes d'accompagnement vers l'emploi, ­associations étudiantes et de jeunesse, comités d'entreprise, 8 • août-septembre 2016

établissements proposant des formations en travail social, associations familiales et de consommateurs, etc. Nous voulons également créer des outils numériques, notamment des vidéos en ligne, pour mieux maîtriser internet et faciliter l'accès à l’information utile et aux services publics. La particularité et la chance du magazine debout sont de s’appuyer sur une association loi 1901. À but non lucratif, elle poursuit un objectif d’intérêt général. Ce statut lui permet de recevoir des cotisations, des subventions publiques, du mécénat d’entreprises ­privées et des dons des particuliers pour l’aider à assurer sa ­mission sociale et solidaire. Mais cela ne suffit pas pour continuer à réaliser des produits d'information de qualité et disponibles pour des dizaines de milliers de personnes. C'est la raison pour laquelle, afin d'assurer la pérennité de l'association et du magazine, quelques pages de publicité sont proposées à des entreprises et des administrations. De même, à partir du N°10, le magazine sera payant (0.50 € par numéro) pour les structures qui le distribuent. Il restera toujours gratuit pour le lecteur final, celui qui, sans cette information, ne peut trouver de quoi rebondir et vivre mieux. 61


Vous nous dites… Au hasard de mes rencontres, dans la rue, dans les files d’attente, dans les transports en commun, au boulot, j’ai posé la question suivante : pour vous, avoir un logement, qu’est-ce que cela représente ? Voici un aperçu des réponses que l’on m’a faites. ◊ Violaine du Châtellier

de bouche Les métiers do nner peuvent re

,

du rêve A CEUX

QUI N'EN AVAIENT PLUS

Philippe, 51 ans, dort dans la rue : « eh ben c’est avoir un chez soi, quelque part où on se sent bien et en sécurité ».

Flora, 6 ans, vit avec sa maman depuis le divorce de ses parents : « c’est là où il y a mon papa et ma maman ensemble ».

Frédérique, 34 ans, infirmière : « mon toit ? C’est déjà la douche chaude que je prends en revenant de ma nuit de garde ».

Catherine, Antoine et leurs 5 enfants : « c’est la table à manger autour de laquelle on se retrouve, on raconte nos journées et on refait le monde. Nos enfants sont très créatifs ! ».

Kadija, 47 ans, fait des ménages chez les particuliers : « pour moi, c’est comme pour ceux chez qui je travaille, c’est un endroit que l’on bichonne pour s’y sentir bien ».

Nadine et Jean, 72 et 79 ans, retraités : « notre maison est le projet de notre vie. Des années de crédit, certes, mais aussi de bonheur partagé avec nos enfants et petits-enfants ! ».

le programme « Shanghai Young Bakers » L a Fondation Carrefour travaille avec « Rede Cidadã», ou encore en Espagne avec la

652 014 051 RCS Nanterre – Crédits : Kerdudo – Rauzier Rivière – Novembre 2015

en Chine, au Brésil avec l’association four, des jeunes aux « Fundación Exit », qui forment, avec l’aide des salariés de Carre formation, ces jeunes Après ). métiers de bouche (boulanger, pâtissier, charcutier, boucher en risque d’exclusion acquièrent un savoir-faire qui leur permet d’accéder à un premier emploi. Pour en savoir plus : www.fondation-carrefour.org

Soraya et Kalhed, 27 et 26 ans : « c’est la chambre que l’on voudrait offrir à notre fils qui va naître dans quelques semaines ».

Adam, 19 ans, admis à Télécom SudParis : « c’est ce que je ne trouve pas parce que le loyer du moindre studio dépasse largement ma capacité de paiement. L’angoisse avant même d’entamer mes études d’ingénieur ! »

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Juliette, 16 ans, lycéenne : « c’est là où tu rentres le soir, où tu reviens à chaque fois, un refuge ».

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outil unique d’insertion et de lien social

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130 magazines / 481 lecteurs Des professionnels de l’information + Une initiative sociale et solidaire = L’association DEBOUT (3) (1) Votre don vous donne droit à une réduction de votre impôt sur le revenu, égale à 66 % de son montant, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable (Art. 200 du CGI). Vous recevrez un reçu fiscal à joindre à votre prochaine déclaration d’impôt. (2) Études de lectorat et d’usage du magazine, menée en juin/juillet 2015 par le Cabinet Iligo auprès des distributeurs (aidants) et de leurs publics bénéficiaires (aidés). Un exemplaire est lu en moyenne par 3,7 personnes. (3) Debout est une association d’intérêt général, créée en mai 2013. Le 1er numéro de debout est paru en septembre 2014.

Coût réel pour vous 34 €

Faites un don sur www.debout.fr ou par courrier à l’aide du bulletin de don en page 60 de ce numéro.


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