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Prison

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«Une chanson qui n’est pas jouée n’existe pas»

Dans son nouvel album, «Ode», Stephan Eicher décline subtilement une mélancolie qui n’oublie jamais d’être joyeuse. Le décès de ses parents pendant la pandémie semble avoir encore accru sa force créatrice: il foisonne de projets.

Texte: Ariane Gigon   Photos: Marco Zanoni

Stephan Eicher, vous évoquez le décès presque simultané de vos parents, entre 2020 et 2021, dans la préface d’un livre. Qu’est-ce qui vous a incité à dévoiler ces moments de deuil? Au début, je ne voulais pas trop le dire. Je voulais attendre au moins une année. Quand j’ai été sollicité par l’auteure Josiane Haas, pour préfacer son livre, c’était le bon moment. Ce que j’essaie d’y expliquer, c’est qu’il me semble que notre société ne comprend pas la mort. Aujourd’hui, le seul moment où la plupart des jeunes rencontrent la mort, c’est dans les films, les séries ou les jeux vidéo… Avec la mort, il faudrait une présence, tout le temps, il faudrait être prêt. Et nous ne le sommes pas. Vous aviez quitté la France pour être plus proche de vos parents. Allez-vous y retourner? Vous y êtes très apprécié! Honnêtement, lorsque je regarde mes premières interviews, je me demande pourquoi ils me réinvitaient! Au début mon français était très limité. Mais je crois que les médias ont été touchés que j’essaie vraiment de communiquer. J’étais aussi un peu bizarre pour eux, je ne regardais pas les gens dans les yeux, j’étais trop timide. Mais la France –on l’oublie souvent aujourd’hui – a une vraie ouverture.

Votre musique a peut-être aussi contribué à votre succès quand même! Oui, et les mots. Ça, c’est Philippe Djian, qui n’a pas toujours été bien accepté. Mais son écriture suscite aussi une certaine tendresse dans le public. Ensemble, nous avons un peu déstabilisé les codes. Mais nous avons prouvé que nous ne faisions pas un si mauvais travail! (rires) Le litige avec votre maison de disque est-il enterré? Je pense, oui. Pendant cinq ans, je n’ai plus pu enregistrer, ni faire les tournées que je voulais. Cela a été une école un peu rude. J’aurais pu avoir gain de cause, mais je savais qu’il y aurait un recours. Cela aurait duré encore cinq ans et coûté beaucoup d’argent. Dix ans à ne pas être créatif? J’ai arrêté les frais. Aujourd’hui, mon contrat est meilleur. Ils ont vu que j’étais réglo! La scène, c’est important pour vous? Un musicien, c’est, en premier lieu, un animal social. Ce n’est pas un solitaire. On peut écrire un livre, le laisser dans une cachette et mourir. Si quelqu’un le trouve, il existera. Une chanson qui n’est pas jouée, en revanche, elle n’existe pas. Avec des grands succès, on nous met sur un piédestal et tout le monde hurle quand on monte sur scène. Ce système existe depuis les Romains, mais ce n’est pas très sain. De plus, aujourd’hui, les artistes font des «making of» de leurs disques. Estce que vous voulez vraiment savoir comment le cuisinier a tué la vache? Moi, pas! Vous ne regardez pas ce que font les autres musiciens? Si. J’ai vu le documentaire d’Orelsan. Il montre bien que ce qui compte aujourd’hui est de mettre les œuvres dans leur contexte. Ce qui nous amène au sujet du wokisme… Vous pensez à ce concert de reggae interrompu à Berne cet été? Par exemple, oui. Je peux imaginer que quelqu’un, dans le public, se dise qu’un musicien qui porte des dreadlocks s’approprie le mouvement rastafarien des années 1930 en Jamaïque et qu’il faut en discuter. Si ça se passe comme ça, tant mieux. Mais

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si une personne est vraiment allée dire au responsable du concert, comme le prétendent les médias, qu’elle se sentait mal, je dois quand même gratter ma barbe grise. Je leur dis, à cette personne et au journaliste, d’aller prendre l’air cinq minutes et de bien respirer. Se sentir mal, ce n’est peut-être pas le début d’une bonne discussion constructive. Et je leur dis aussi, à ces personnes, qu’il y a pas mal de choses plus graves sur la planète. Vous critiquez cette sorte de «droit à se sentir bien» parfois revendiqué aujourd’hui? C’est légitime dans un cours de yoga, mais pas dans une discussion morale, politique, culturelle ou philosophique. Vous savez combien de fois par jour je me sens bien? Deux ou trois fois, c’est déjà pas mal. Le reste du temps, je ne me sens pas spécialement bien, je suis perturbé, stressé, malheureux. Il y a plein de choses qui ne fonctionnent pas comme on le souhaiterait, non? Le but, dans ce jeu qui s’appelle la vie, ce n’est pas de se sentir bien, c’est de tout faire pour rester attentif, attentionné aux autres. En même temps, si nous essayons de prendre des responsabilités supportables pour nous-mêmes, je pense que nous allons y arriver. Pendant la pandémie, vous avez créé le spectacle Le Radeau des inutiles. Vous allez encore le présenter? Non, la dernière vient d’avoir lieu, à Berne. Le radeau sera transformé en guitares! Pendant la tournée, nous chantions avec le soleil, pour économiser l’électricité, une idée qui pourrait être reprise… Pendant cette période, j’ai produit trois disques. Le premier, c’est Ode. Le deuxième comprendra toutes les chansons en suisse-allemand que je n’ai pas gardées, à une exception, et le troisième est un album cadeau pour Salvatore Adamo, qui sort fin janvier 2023. La tournée Ode commence en janvier en France. Y aura-t-il aussi des dates en Suisse? Oui, nous serons au Theater 11 à Zurich le 14 mars et au Théâtre de Beaulieu à Lausanne le 25 mai. C’est un spectacle très différent, plus théâtral. Je travaille avec des magiciens. Pour la petite histoire, l’idée est née au Locle. J’étais dans un café et suis sorti pour un appel et j’ai entendu deux hommes dire «Tu as vu, c’est Eicher. Mais sur scène, ce n’est pas Rammstein…» J’ai donc décidé de créer un spectacle rempli d’effets spéciaux! (rires) MM

Bio express

17.8.1960: naissance à Münchenbuchsee (BE). D’origine yéniche, son père joue du violon et transmet sa passion pour la musique à Stephan et à ses deux frères.

1980: sortie du premier album, Stephan Eicher spielt Noise Boys. Il joue ensuite avec son frère Martin au sein du groupe Grauzone.

Dès 1983, les succès internationaux s’enchaînent avec les albums Les Chansons bleues, Engelberg ou encore Carcassonne.

2021: l’Office fédéral de la culture lui décerne le Grand Prix suisse de musique.

«Le but, dans ce jeu qui s’appelle la vie, ce n’est pas de se sentir bien, mais de tout faire pour rester attentif aux autres»

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Bâle, octobre 2022 Afi n de garantir la sécurité des patients, Mundipharma Medical Company en accord avec Swissmedic, l’Institut suisse des produits thérapeutiques, rappelle par précaution certains lots d’OXYNORM® solution buvable 10 mg/ml, 30 ml. Ce rappel fait suite à une rupture du verre de quelques emballages. La cause de ce bris de verre n’a pas encore été déterminée et les investigations sont en cours. Sont concernés les lots suivants : Si vous utilisez un emballage d’OXYNORM® solution buvable 10 mg/ml, 30 ml avec l’un de ces numéros de lot, veuillez le ramener à l’endroit où vous l’avez obtenu (pharmacie ou cabinet médical) et contactez immédiatement votre médecin pour une alternative thérapeutique. Veuillez noter qu’OXYNORM® capsules, comprimés orodispersibles et solution injectable ne sont pas concernés par ce rappel. La sécurité des patients et la qualité de nos médicaments sont notre priorité absolue. C’est pourquoi, nous vous remercions par avance de votre collaboration et vous prions de nous excuser pour le désagrément occasionné. Veuillez contacter notre service clientèle (courriel : info@mundipharma.ch; téléphone : 061 205 11 11) pour toute question. Mundipharma Medical Company, Hamilton, Bermuda, succursale de Bâle, St. Alban-Rheinweg 74, CH-4052 Bâle

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Novembre 2025 Novembre 2025 Août 2025 Février 2026

Pharmacode

2748091 2748091 2748091 2748091

No. de lot

Les super-pouvoirs des algues

Du café CoffeeB aux missions spatiales, ces organismes aquatiques débordent de qualités. Riches en nutriments et source d’énergie non polluante, ils pourraient bien

être les végétaux du futur.

Texte: Patricia Brambilla

Miam miam

Les algues sont consommées depuis des siècles en Asie, où elles représentent 10% de l’alimentation. Les noris se glissent sur les tables occidentales sous forme de sushis. Mais la salade de dulse ou la laitue de mer n’ont pas encore supplanté le rampon et peinent à entrer dans la consommation courante. En fait, en Occident, on mange souvent des algues sans le savoir. Agar-agar, alginates et autres molécules complexes (polysaccharides) sont extraits des cellules d’algues pour leurs propriétés gélifiantes et épaississantes. Inodores et insipides, elles permettent de composer pâtisseries, crèmes glacées, mayonnaises et… CoffeeB! La boule de café de Migros, qui se passe de capsule en alu, est enveloppée d’une pellicule d’alginates, obtenus à partir de laminaires de l’Atlantique. Une façon maline de conserver les arômes sans modifier la saveur du café.

Les boules CoffeeB sont enveloppées d’alginate, une substance extraite des algues, qui remplace les capsules polluantes.

31

millions de tonnes d’algues sont cultivées chaque année dans le monde. La Chine et l’Indonésie sont les deux pays leaders de cette production. L’Europe y contribue à hauteur de 1%…

À la place du plastique

Une cellule d’algue contient près de 70% d’huile, composée d’acides gras et de glycérine. Une molécule dont on peut faire des fibres de carbone. C’est à partir de ce matériau biodégradable que des chercheurs de San Diego sont parvenus à fabriquer des tongs non polluantes: elles s’autodétruisent en seize semaines. De quoi prolonger les vacances!

Source d’énergie

À partir des lipides des microalgues, on peut fabriquer de l’algocarburant, alternative prometteuse aux carburants fossiles. Biocarburant dit de troisième génération, qui ne contient ni soufre ni métaux lourds, il a l’énorme avantage d’être fabriqué sans surcharger les terres agricoles, puisque l’algue est cultivée en mer. Reste à optimiser le degré d’efficacité de la production qui, pour l’instant, reviendrait à 10 dollars le litre…

272 500

espèces d’algues ont été recensées sur la planète (source: AlgaeBase), mais on ne cultive que 10 à 20 d’entre elles. Un total à considérer comme une estimation, leur nombre pouvant varier entre 300000 et plusieurs millions, selon d’autres sources.

Un bol d’air

Pas vraiment une plante, pas vraiment un animal. Les algues, organismes préhistoriques de quelque 2 milliards d’années, n’ont pas de racines et ne font pas de fleurs… Mais leur thalle fonctionne malgré tout avec la photosynthèse: il capte la lumière, capture le CO2 tout en rejetant de l’oxygène. On peut lui dire merci: 50% de l’oxygène de la planète est produit par les planctons végétaux des océans.

75%

de la production sont des algues consommées comme «légumes» et 25% sont destinées à l’industrie agroalimentaire.

En mission dans l’espace

Les algues ont aussi un pied ou une spore dans l’espace. Beyond Gravity à Nyon travaille actuellement sur un projet pour l’ISS (Station spatiale internationale): l’idée est d’expédier des microalgues dans les prochains vols spatiaux afin de produire l’oxygène nécessaire aux astronautes. Lesquels seront aussi nourris en partie à la spiruline. Bourrée de protéines végétales et d’oligoéléments, cette microalgue fait partie des neuf aliments que l’Agence spatiale européenne envisage d’utiliser pour ses missions longue durée.

Cultivée en Suisse

Pas besoin d’aller la chercher en Inde ou au Mexique, une spiruline se cultive aussi en Suisse. Il faut dire que cette cyanobactérie, vieille de 3 milliards d’années, est l’une des plus faciles à faire pousser. Elle se contente d’une eau pure, alcaline, légèrement salée, à une température entre 20 et 35 °C. «Dans nos quatre bassins, on produit 300 kilos de paillettes par an, séchées à basse température. Mais on va doubler la production l’an prochain», se réjouit Robin Dorsaz, ingénieur agronome qui a lancé son entreprise d’algoculture à Saxon en 2018. «Avec 60% de son poids sec constitué de protéines végétales, c’est l’alimentation du futur!» MM

En eau douce

Si les quinze groupes d’algues connus dans le monde (vertes, jaunes, rouges, etc.) sont naturellement présents dans les eaux helvétiques, difficile d’en connaître le nombre exact, puisque aucun recensement sérieux n’a été effectué chez nous.

D’après François Straub, hydrobiologiste dans le canton de Neuchâtel, «les rivières de Suisse romande abritent près de 627 espèces de diatomées, organismes unicellulaires associés aux microalgues».

Aucune exploitation industrielle n’existe encore à partir de ces microalgues, mais les diatomées ont un rôle à jouer: elles donnent un coup de pouce aux sciences forensiques (diagnostics de décès par noyade) et servent d’indicateurs de l’état des milieux naturels. «Sous leur forme fossilisée, riche en silice, on les utilise pour l’isolation thermique et les panneaux photovoltaïques notamment», précise encore François Straub.

Sources: FAO, AlgaeBase; photo: Getty Images

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Alternative au fromage frais Le cheesecake ne peut-il être préparé qu’avec du «vrai» fromage frais? Non. Cette alternative permet de réussir aussi bien des gâteaux sucrés que de délicieux sandwichs.

4 Emmi beleaf Alternative au fromage frais, nature, 175g, Fr.1.80 Alternative à la crème fraîche L’alternative végétalienne à la crème fraîche s’utilise aussi bien dans des recettes chaudes que froides. Elle fait merveille dans un émincé à la zurichoise, une tarte flambée ou une sauce.

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